3 D LINGVISTICA HISTOIRE DE LA LANGUE ROUMAINE LES ORIGINES. II. LE SEIZIÈME SIÈCLE Ediţie critică şi note de V. RUSU Prefaţă de B. CAZACU 5 O EDITURA MINERVA Bucureşti, 1975 . .... . OVIDE .D.ENSUS.I.A-Jţjf}. .. .,\ . HISTORIEN DE LÀ LANGUE ROUMAINE • • Histoire de la langue roumaine, l'œuvre fondamentale d'Ovide Densusianu, demeure, jusqu'à nos jours — par la hardiesse, de sa conception, par la richesse- de son matériel et par la clarté de son ■exposé — un ouvrage classique de la linguistique roumaine et romane. . Nommé,■ en 1897, professeur suppléant à■ la,Faculté des. Lettres .de l'Université de Bucarest, Ovide Densusianu ouvre sen cours1 par 1 II n'est pas sans intérêt de mentionner ici les. thèmes des cours présentés par Ovide Densusianu pendant les premières, .années de son, activité . didactique, période dans laquelle il a élaboré le premier volume de l'Histoire de la langue rou- ' moine : •- ■' • .>■-■ 1897 — 1898: Istoria limbei şi literaturei române (le. cours, expose seulement l'histoire du roumain et il représente la première forme de la matière contenue dans l'Histoire de la langue roumaine) ; ■ — 1898 — 18 99: Istoria literaturei române (étudie,-pour la première fois, l'histoire de la littérature roumaine ancienne jusqu'en 1870);- 1899 — 1900: a) Istoria limbei române, începînd cu secolul al XVI-lea (Fonetica şi Morfologia) ; b) Istoria literaturei române contemporane ; •' 1900 — 1901: a) Istoria limbei române (Sintaxa). A Ia fin de ce cours il y a la note suivante de l'éditeur (Henri Stahl): „încetez transcrierea notelor mele aici, deoarece studiul Latinei vulgare, care a făcut obiectul ' prelegerilor ulterioare ale d-lui Ovid Densusianu, din anul şcolar 1900 — 1901, se găseşte în cartea 'd-lui Ovid Densusianu, Histoire de la langue roumaine, Paris, 1901. Sfîrşit de transcris la 2/15 iulie 903..." (« J'arrête ici la transcription dé mes notes, car l'étude du latin vulgaire, qui a constitué l'objet des exposés ultérieurs de M. Ovide Densusianu, de l'année scolaire 1900 — 1901, se trouve dans le livre de M. Ovide Densusianu, Histoire de la langue roumaine, Paris, 1901. Fin de transcription le 2/15 juillet 903 »); b) Literatura română (1830-1900). Les données sur la bibliographie des cours d'Ovide Densusianu renvoient à l'ouvrage de D. Şandru, Ovid Densusianu — filolog (cu bibliografia cursurilor şi trei facsimile), Bucarest, 1938, p. 18 et suiv. une conférence sur /'Objet et la méthode de la philologie 2, où il expose sa conception sur cette discipline, qu'il illustrera pendant toute sa vie. Nous devons retenir de cette leçon inaugurale les précisions du jeune romaniste sur la manière dont il entendait étudier et présenter l'évolution historique de la langue roumaine. « En étudiant l'histoire de la langue roumaine, nous n'allons nullement Venvisager comme une étude de spéculation philosophique... Les faits que nous analyserons seront étudiés du point de vue de leur développement historique, en montrant comment s'est formé le roumain, petit à petit, quels sont les éléments qui sont entrés dans sa composition et quelles sont les particularités qu'il présente aux divers moments de son histoire. Nous ne nous servirons donc point des phénomènes de la langue roumaine comme de moyens capables de démontrer des principes linguistiques et philosophiques établis d'avance et qui peuvent trouver leur application dans toute autre langue ». « . . .nous considérons qu'au stade actuel de notre philologie c'est un exposé systématique des phases traversées par le roumain qui doit être notre point de départ et le fondement de toutes les autres études ultérieures »3. NotiS pouvons détacher de cette profession de foi d'Ovide Densusianu certains éléments caractéristiques de la linguistique de la fin du XlX-e siècle et, en premier lieu, la préoccupation du jeune érudit — préoccupation acquise aux cours d'Adolf Tobier et de Gaston Paris —, d'appuyer ses recherches sur des faits contrôlables. Le caractère rigoureux de la démonstration scientifique apparaît en tant que constante dominante de son oeuvre. L'Histoire de la langue roumaine — cet imposant édifice de la linguistique roumaine — est fondée, avant toute chose, sur l'examen attentif et critique des phénomènes et des documents de langue. En faisant une présentation succinte, mais condensée, des études d'histoire de la langue roumaine, réalisées par ses précurseurs, Ovide 2 Voir Obiectul şi metoda filologiei (La leçon d'inauguration présentée à la Faculté des Lettres de Bucarest le 29 septembre 1897), dans Ovid Densusianu, Opere. I, 1968, p. 12-22. 3 „Făcînd istoria limbei române, noi nu o vom considera de loc ca un studiu de speculaţiune filozofică . . . Faptele pe care le vom cerceta vor fi studiate din punct[ul] de vedere al dezvoltărei lor istorice, arătînd cum limba română, s-a format încetul cu încetul, care sînt elementele care au intrat în alcătuirea ei şi cu ce particularităţi se prezintă ea în diferitele momente ale istoriei sale. Fenomenele limbei române nu vor fi deci luate de noi ca mijloc pentru a aproba nişte principii linguistico-filozofice stabilite de mai înainte, şi care îşi pot găsi aplicare la orice limbă". ..... credem că în starea actuală a filologiei noastre o expunere sistematică a fazelor prin care a trecut limba română trebuie să fie punctul nostru de plecare şi baza oricăror altor studii ulterioare", loc. cit.. p. 13. Densusianu montre que la philologie roumaine était dominée par un esprit peu scientifique et trop unilatéral. Les ouvrages antérieurs de B.P. Hasdeu 4 aussi bien que ceux d'Al. Philippide b, ne s'étaient-pas élevés au niveau d'une synthèse générale et claire sur l'évolution de la langue roumaine. Au moment où il commençait l'élaboration de l'histoire de la langue roumaine, Ovide Densusianu était pleinement conscient des difficultés qu'il allait rencontrer, compte tenu du fait que, de toutes les langues romanes, le roumain était la moins étudiée: le stade contemporain de développement de la langue roumaine était peu connu, la dialectologie roumaine était à peine à ses débuts; il y avait des lacunes dans l'étude de certaines questions fondamentales; les sources, les éditions de textes et les études d'approche manquaient: a De tous les idiomes romans, le roumain est, en effet, celui dont le passé est le moins connu et le moins étudié. L'époque la plus importante de son histoire, celle qui comprend tout le moyen âge, ne petit guère être reconstituée, d'après des sources directes, puisque, comme on le sait on ne trouve aucun document écrit en roumain avant le XVI-e siècle... »c «Les difficultés ne disparaissent pas quandt on arrive au XVI-e siècle et l'on veut tracer l'histoire de la langue roumaine à partir de cette époquejusqu'à nos jours. L'insuffisance des matériaux et le manque d'études préalables se ressentent à chaque pas et rendent malaisées les recherches de l'historien »7. L'esprit critique aigu de Densusianu et son penchant vers la polémique sont présents déjà dans les premières pages de cet ouvrage: « La manière dont nous nous représentons la formation de la langue roumaine n'est pas, en effet, de nature à satisfaire les susceptibilités de nos compatriotes ».8 L'auteur affirme que son unique préoccupation est la recherche de la vérité; aussi se propose-t-il, comme principe de son investigation, l'objectivité absolue, en écartant toute considération étrangère à la science. « Ce qui est admirable dans le livre de ce jeune homme de 28 ans—soulignait Al. Kosetti après la mort d'Ovide Densusianu— c'est ni'esprit» dans lequel il est conçu, Vérudition profonde qui va jusqu'à la connaissance des moindres détails, la rectitude du jugement, le style sobre, claire, parfaitement approprié à la matière, 4 Istoria limbei române, Première partie: Principii de lingvistică, Bucarest, 1881, (Tome III de « Cuvente den bătrâni). 5 Introducere în istoria limbei şi literaturei române, Jassy, 1888, et Istoria limbei române, vol. I, Principii de istoria limbei, Jassy, 1884. 6 Histoire de la langue roumaine, t. I, Les origines, Paris, 1901, p. XIII, cf. infra, p. XI. 7 Ibid. 8 Op. cit., p. VIII, cf. infra, p. VI. VI VII et enfin, le courage — pour toute époque, mais surtout pour l'époque où paraissait le livre — d'-affirmer la vérité scientifique quelles qu'en puissent être les conséquences pour son auteur»9. Le lecteur avisé retiendra sans doute, l'œuvre de précurseur d'Ovide Densusianu dans le domaine de l'histoire de la langue roumaine; il pourra apprécier, en même temps, le progrès des recherches, déterminé par les nouvelles acquisitions dans le domaine du matériel de langue et de la méthode de travail et il pourra établir dans quelle mesure, les synthèses et les études ultérieures ont profité des perspectives ouvertes par /'Histoire de la langue roumaine 10, dans l'étude diachronique de la langue. Dans ses recherches sur l'évolution de la langue roumaine, Ovide Densusianu commence par présenter toute l'histoire du latin oriental ainsi que certains aspects de l'histoire des autres langues balkaniques (matériel groupé dans les neuf chapitres du premier volume) 11. L'étude de la langue roumaine dans le cadre historique et géographique où elle s'est formée et s'est développée le long des siècles, des deux côtés du Danube, et où elle a subi l'influence des langues avec lesquelles elle est entrée en contact, représentait — lors de la paru-tion de l'ouvrage — un point de vue tout à fait nouveau. Pour élucider le problème de l'origine des dialectes roumains, Ovide Densusianu précise tout d'abord le territoire où se sont formés la langue et le peuple roumains. À Vencontre de Rosier, qui consi- 9 A. Rosetti, Ovid Densusianu, Revista Fundaţiilor, an. VI, 1939, nr. 2, p. 308. 10 Histoire de la langue roumaine, t. I. Les origines, 1901 ; t. II. Le seizième siècle, Paris, 1914 — 1938 (cf. la traduction roumaine, Istoria limbii romane, I —II, édition soignée par le prof. J. Byck, Bucarest, 1961) a été suivie par d'autres travaux de synthèse, dont nous mentionnons, en premier lieu: Al. Philippide, Originea românilor, I Ce spun izvoarele istorice, Jassy, 1927 ; S. Puşcariu, Limba română. I. Privire generală, Bucarest, 1940; II. Rostirea, Bucarest, 1959 ; Al. Rosetti Istoria limbii române de la origini pînă în secolul al XVII-lea (avec 6 cartes hors- texte), Bucarest, 1968; Al. Rosetti, B. Cazacu, Liviu Onu, Istoria limbii române literare, t. I, Bucarest, 1972; Istoria limbii române sous l'égide de l'Académie de la République Socialiste de Roumanie, 1.1, Bucarest, 1965 ; t. II, Bucarest, 1971. 11 Chap. I. Aperçu général. La. romanisation de la péninsule balkanique. Ch. II. L'élément autochtone. Chap. III. Le latin. Chap. IV. Développement du roman balkanique jusqu'à l'invasion des Slaves. Chap. V. L'influence slave. Chap. VI. La langue roumaine au sud et au nord du Danube. Origines des trois dialectes. Chap. VII. Influence albanaise, byzantine, bulgare et serbe. Chap. VIII. Influence hon- groise, cumane et polonaise. Chap. IX. Les pltis anciennes traces de langue roumaine ; Cf. infra (p. 861 et suiv.), les notes de Valeriu Rusu, où l'on donne pour chaque chapitre des indications bibliographiques supplémentaires. dérait la Mésie la patrie primitive des Roumains, Densusianu soutenait que la langue et le peuple roumains s'étaient formés sur. un territoire plus vaste (réunissant la Mésie, l'Illyric et la Dacie) dont l'Illyrie aurait été le noyau; il.convient de souligner que Densusianu ne nie pas l'existence d'une population romane au nord du Danube aussi après l'abandon de la Dacie: « À notre avis le roumain n'a pu se développer que sur un territoire plus étendu que la Mésie et plus rapproché de l'Adriatique. Et ce territoire ne peut être, d'après nous, que l'Illyric, cù Miklosich cherchait aussi le noyau de la langue roumaine, en arrivant cependant à des conclusions que nous ne partageons pas. ...cLorsque nous avons affirmé que le centre de la formation du roumain doit avoir été en Illyrie, nous n'avons en aucune façon exclu la conservation d'un élément latin, sans doute assez important, en Dacie et en Mésie. Dans la première de ces provinces un tel élément pourrait se maintenir surtout au sud-ouest, dans les contrées rapprochées du cours moyen du Danube, aussi bien que de la Save et de la Drave. Dans cette région, la vie romaine fut dès le commencement, trop intense pour qu'elle se soit éteinte aussi brusquement que Rosier le croyait » 12 Certaines conceptions d'Ovide Densusianu — telles que sa théorie sur la formation de la langue roumaine et de ses dialectes, ou la théorie selon laquelle la palatalisation des labiales serait, à l'origine, un trait spécifique du roumain sud-danubien, son apparition an nord du Danube s'expliquant par les migrations des Roumains venus du Sud — n'ont pas été acceptées par les linguistes roumains; elles ont eu, cependant, le mérite d'entamer une discussion autour des problèmes importants de l'histoire de la langue roumaine, qui ont été repris et approfondis ultérieurement. De nos jours il est unanimement accepté que le roumain continue le latin parlé sans interruption à l'est de l'Empire Roman, dans la région carpatho-danubienne. Les recherches que les archéologues, les linguistes et les anthropologues ont entreprises à l'occasion de l'élaboration du traité ^'Histoire de la Roumanie ont démontré que « Le peuple roumain s'est constitué dans un procès de très longue durée, procès qui est devenu possible après la colonisation et la romanisation de la Mésie et de la Dacie. [...] La constitution du peuple roumain sur le territoire de sa patrie est conditionnée, en tout premier lieu, par la continuité d'une popidation latinophone sur tout le 13 Cf. Histoire de la langue roumaine, I. Les origines, Paris, 1901, chap. VI La langue roumaine ati sud et au nord du Danube. Origine des trois dialectes, p. 289, cf. infra, p. 275. territoire compris entre les monts de Haemus et les Carpathes du nord de la Dacie, continuité qui s'est prolongée après l'abandon officiel de ia Dacie. L'existence de cette continuité a été, en fait, constatée; elle avait comme foyers principaux les centres romanisés de l'ancienne province de Dacie et la vallée du bas Danube, y compris leDobrodgea »13'. Dans le deuxième volume de son Histoire de la langue roumaine, après avoir présenté les débuts de l'écriture roumaine, Ovide Densusianu, aborde dans les divers chapitres de l'ouvrage (phonétique, morphologie, syntaxe, lexique) le développement de la langue roumaine au XVI-e siècle 14. Le premier fascicule de ce volume a été imprimé en 1914. Le retard avec lequel paraissent les fascicules suivants est expliqué par Ovide Densusianu dans la préface de ¡937 de son volume: en 1916, pendant la première guerre mondiale, le reste du manuscrit a été déposé à la Banque nationale de Roumanie et, par la suite, pendant le refuge à Jassy, il s'est perdu, l'auteur n'ayant plus pu le retrouver. Ceci a déterminé Ovide Densusianu à parcourir, de nouveau, en 1923, tous les textes et à en extraire le matériel nécessaire à une nouvelle rédaction) le deuxième fascicule ne paraît qu'en 1932. Et c'est seulement en 1938 qu'Ovide Densusianu réussit à publier le volume tout entier. Le deuxième volume de son Histoire de la langue roumaine peut être considéré, à l'époque de sa parution, comme un modèle de présentation de l'histoire d'une langue à une étape déterminée de son développement; l'œuvre impressionne, aujourd'hui encore, non seulement par la richesse des faits, mais aussi par la rigueur de leur interprétation. 13 „Poporul român s-a format într-un proces de lungă durată care a devenit posibil odată cu colonizarea Moesiei şi a Daciei. [. . . ] Naşterea poporului român pe teritoriul patriei sale e condiţionată, în primul rînd, de continuitatea si după abandonarea oficială a Daciei a unei populaţii latinofone, pe întreg cuprinsul aces- tui spaţiu ce se întinde din munţii Hemului pînă în nordul Carpaţilor dacici. Con- tinuitatea aceasta se constată a fi existat, de fapt, avînd ca focare principale centrele romanizate ale fostei provincii Dacia şi valea Dunării de jos, inclusiv Dobrogea", Istoria României, I, Editura Academiei Republicii Populare Române, Bucureşti, 1960, p. 806. 14 Ovide Densusianu, Histoire de la langue roumaine, II. Le seizième siècle, Paris, 1938 ; Chap. I. Les premiers essais d'écrire en roumain. Caractères généraux de la langue du XVI-e siècle; Chap. II. Phonétique, Changements phonétiques ac- complis jusqu'au XVI-e siècle; Chap. III. Morphologie; Chap. IV. Syntaxe; Chap. V. Lexique. * Dans la préface du deuxième volume de /'Histoire de la langue roumaine. Le seizième siècle, Paris, 1938, Ovide Densusianu montrait son intention de présenter succintement, dans ce même volume, aussi, la langue roumaine du XVII-e siècle. Pendant la rédaction de l'ouvrage il s'est rendu compte néanmoins, que nombre d'éléments relatifs à la langue roumaine du XVI-e siècle, méritaient un exposé plus ample; comme il aurait disposé alors de trop peu de place pour la présentation du développement de la langue du XVII-e siècle, il a renoncé au plan initial, en consacrant tout le volume à la langue roumaine du XVI-e siècle. Le développement de la langue roumaine ait XVII-e siècle devait constituer la matière d'un autre volume qu'Ovide Densusianu aurait voulu écrire en même temps qu'un ouvrage sur l'évolution esthétique du roumain; ce volume devait compléter la vue d'ensemble sur l'histoire de la langue roumaine: « J'espère le donner [le tome sur le XVII-e siècle] en même temps qu'un livre en roumain, sur L'évolution esthétique de la langue roumaine, qui sera le complément de celui-ci » 15. Les leçons sur la langue roumaine du XVII-e siècle, que nous reproduisons intégralement dans cette édition, sont du plus haut intérêt parce qu'elles constituent une première tentative de présentation de cette période de Vévolution du roumain. Nous trouvons également dans ces leçons — outre l'énoncé de certains principes relatifs à la manière de traiter l'histoire de la langue roumaine pendant la période respective — des points de vue originaux qui gardent, jusqu'à nos jours, toute leur actualité. Enfin, la publication du cours sur la Langue roumaine au XVII-e siècle, tout comme celle du cours sur /'Évolution esthétique de la langue roumaine — bien qu'il s'agisse seulement de noies abrégées des diverses leçons—offrent au lecteur contemporain la possibilité de surprendre un des aspects les plus représentatifs de la personnalité d'Ovide Densusianu, le professeur. ★ L'exposé sur la langue roumaine du XVII-e siècle—période examinée aussi dans le cours sur l'évolution esthétique du roumain, donné pendant les années 1929-1930—a permis à son auteur de préciser les rapports entre les critères historiques et esthétiques dans l'étude d'une langue. 15 Histoire de la langue roumaine, t. Il ; Le seizième siècle, Paris, 1938, p. VI, cf. infra, p. 376. Dans la conception d'Ovide'-Densusianu, les deux critères se complètent réciproquement, mais si l'exposé historique ne comprend pas: la présentation des aspects esthétiques, l'étude-de l'évolution esthétique présuppose, elle; des.références permanentes aux données de"l'histoire"de la langue: ■••• • '< ''••'«'• ' ••• ' • t-i s «Dans un exposé historique on ne comprend pas, implicitement, le-Côté esthétique: Dans les exposés esthétiques, par contre, il ne faut pas.négliger ce qui tient delà réalité historique. On ne doit pas perdre de vue ce fait en linguistique et non plus dans l'étude des littératu- res »16. "' • - ' ' ' •"lV" _ / \ • • En suivant le développement' de la langue des textes littéraires du XVII-e siècle, Ovide Densusianu souligne, d'une part, le nombre accru et la variété des textes (littérature historique, textes juridiques, livres populaires etc.) — ce qui implique une présentation sélective —, et, d'autre part, l'importance des préfaces; qui établissent le contact entre les écrivains et les lecteurs auxquels ils s'adressent: ^ « ...les préfaces ont une valeur de document personnel portant sur l'intimité de l'âme du créateur, et, en même temps, une valeur de document culturel »17. '•; En appliquant un critère sélectif dans le'choix des sources du XV 11-e siècle, on retient ■ des textes religieux les plus représentatifs, tandis que pour l'étude de la-littérature historique on s'attarde sur la langue et le style de chaque chroniqueur séparément, en relevant leurs particularités spécifiques, en vue de définir la personnalité de l'auteur respectif et sa contribution au développement du roumain littéraire. Ovide Densusianu établit aussi une distinction entre les textes ayant circulé sous forme 'de'manuscrit ( ceux-ci attestent un certain stade de l'évolution de la langue; leur rôle a été, toutefois, moins important à cause de leur circulation limitée) et les textes impr i m é s (qui, par leur diffusion ont contribué tout particulièrement au processus de constitution des normes de l'expression littéraire ). Il nous faut relever certaines caractérisations relatives au phénomène linguistique ou à certains auteurs; elles se remarquent par la justesse des observations et par le style lapidaire des formules: 16 „într-o expunere istorică nu se cuprinde implicit şi latura estetică. In expunerile estetice, însă, nu trebuie lăsat la o parte ceea ce aparţine^ realităţii istorice. Aceasta nu trebuie pierdut din vedere în lingvistică şi tot aşa, în studiul literaturilor". Cf. Limba română in secolul al XVII-lea (cours universitaire, 1935 -1936), p. 226-227. , " „ ..!, prefeţele au valoare de document sufletesc personal şi, în acelaşi timp, de document cultural", op. cit., p. 212. «... nous pourrions dire que la langue du XVII-e siècle c'est la langue de l'abus des dérivés. Au XVIII-e siècle, rien de pareil. Nous devons arriver à une époque plus proche de nous* à ce que fut la manie d'Aron Pumnul, pour trouver à nouveau une telle richesse de formes inventées" »18. «... Dosoftei peut être placé à la tête de ceux qui représentent l'Eglise, tandis que Cantemir, peut être placé à la tête des représentants, de la culture profane»19. En soulignant l'importance des œuvres des grands chroniqueurs-moldaves dans le développement de Vexpression artistique, Ovide Densusianu a le mérite d'avoir relevé, en même temps, la valeur littéraire des chroniques valaques. ★ Dans les cours universitaires où il a examiné l'évolution esthétique de la langue roumaine20 Ovide Den- susianu a présenté, pour la première fois dans la linguistique rou- maine, l'histoire de la langue roumaine, considérée du point de vue. esthétique. Il a le mérite d'avoir développé, par ces cours, les recherches dans le domaine de la langue littéraire et de la stylistique, en accor- dant une attention primordiale à l'étude de la langue et de la littéra- ture artistiques. ' - Dans une lettre datée du 12 mars 1938 et adressée à son ancienne-élève J. Huskova, professeur de langue et littérature roumaines à l'Université de Bratislava, Ov. Densusianu, tout en se référant à la parution, après un si long retard, du second volume de /'Histoire' de la langue roumaine, avoue avec amertume: „...de même, certains autres de mes travaux ont connu une destinée autre que celle que je leur prévoyais et ce n'est pas de ma faute si je n'ai pas eu de chance avec les éditeurs et si je n'ai pas su trouver les facilités d'impression qui n'ont jamais manqué aux autres. L' Evolution esthétique elle-même, je ne sais pas ce qu'elle deviendra. Qui pourrait savoir quand ce 18 „u. am putea spune că limba secolului al XVII-lea e limba abuzului de. derivate. In secolul ai XVIII-lea nu mai găsim ceva la fel. Trebuie să ajungem la o epocă mai aproape de noi, la ceea ce a fost mania lui Aron Pumnul, ca să. mai găsim o asemenea bogăţie de forme inventate", op. cit., p. 250. ;-< 18 „... Dosoftei poate fi pus în fruntea celor care reprezintă biserica, pe cînd-Cantemir trebuie pus în fruntea celor care reprezintă cultura profană", op. cit.. p. 262. 80 Cf. le cycle de conférences consacrées à l'évolution esthétique de la langue roumaine: Evoluţia estetică'a limbei romane: (1929 — 1930; 1930 — 1931-1931-1932 et 1937-1938) t. IV. Epoca contemporană). . . manuscrit en trois volumes sera mis sous presse" .n En effet, il a fallu plus de trois décennies pour que les cours sur l'évolution esthétique de la langue roumaine pussent paraître, à l'occasion de la publication des œuvres d'Ovide Densusianu. La conception qui se trouve à la base de ces cours part de la nécessité méthodologique de ne point ignorer les données de l'histoire littéraire dans V interprétation des faits d'histoire de la langue, d'analyser les rapports existant entre les formes littéraires et les formes linguistiques 22. Celte conception correspond, d'ailleurs, à l'opinion d'Ovide Densusianu, selon laquelle, dans les études de langue, on doit utiliser des méthodes diverses, afin d'examiner les phénomènes de divers points de vue 23. La contribution d'Ovide Densusianu à la connaissance de l'évolution esthétique de la langue roumaine a une valeur toute particulière, si l'on tient compte du moment où il fait connaître les résultats de ses recherches. Il est vrai que l'auteur réalise plutôt une analyse littéraire, mais nous y trouvons, en permanence des références linguistiques aux valeurs expressives des divers compartiments de la langue. Le critère fondamental est le critère „esthetique" dans le sens où l'entendait L. Spitzer. Les rapports entre la tradition et l'innovation — éléments composants de continuité et de discontinuité dans Vévolution d'une langue (ou d'une littérature) — représentent la perspective dans laquelle on doit suivre l'évolution de la langue (ou de la littérature) 24. Ceci nous fait comprendre pourquoi Ovide Densusianu — un des plus fervents promoteurs du symbolisme dans la littérature roumaine — a été, en même temps, un défenseur des traditions, du respect des valeurs consacrées par la critique compétente et par le temps: „Des changements, oui, d'accord, mais qu'ils ne soient pas faits avec la mégalomanie de ceux qui pensent que tout ce qui 21 „... şi alte lucrări ale mele au avut o soartă cum nu o prevedeam. Şi nu din vina mea nu am avut noroc cu editorii şi nici nu am găsit înlesniri de tipărire cum altora nu le-au lipsit niciodată. Chiar din Evoluţia estetică ... nu ştiu ce se va alege. Manuscrisul în trei volume cine ştie cînd va ajunge la tipar", Augustin Z.N. Pop, Epistolarium Ovid Densusianu — Jindra HuSkovd-FlajShansovâ, în Ovid Den- susianu, Omul şi opera, Deva 1973, p. 53 (Scrisoarea a XVII-a). 22 Ovid Densusianu, Istoria literară în învătâmîntul universitar, Bucarest, 1911, p. 6. 23 Cf. Orientări nouă în cercetările filologice. GS (1923), 1, p. 1 — 22; voir aussi: Ovid Densusianu, Opere, I, Bucureşti, 1968, pp. 33 — 50. 24 Evoluţia estetică a limbei române (1931 — 1932), p. 2 et suiv. a été ne vaut rien" 25 ; ou, ailleurs; „fe n'ai pas été et je ne pourrais être, aujourd'hui non plus, un adversaire du classicisme" 26. A cette conception correspond, dans les cours sur l'évolution esthétique de la langue roumaine, la préoccupation d'établir la valeur et la contribution d'écrivains tels que: V. Cîrlova, Al. Russo, V. Alec-sandri, Al. Macedonski, ou le rôle joué par l'école latiniste dans la culture roumaine {il convient de retenir à ce propos d'intéressantes suggestions et questions de détails ainsi que certaines interprétations, vraiment remarquables ). L'un des aspects les plus intéressants du développement de la littérature roumaine et de l'évolution esthétique de la langue roumaine est la mise en valeur des motifs et des éléments stylistiques spécifiques à la. création folklorique. Ovide Densusianu s'est proposé de définir, dans ses études et ses articles à caractère théorique, les concepts de littérature popidairc et d'inspiration populaire et, dans le cours consacré à l'évolution esthétique du roumain il a étudié les valeurs que le filon popidairc a transmises à la littérature écrite. L'inspiration puisée aux sources de la création populaire est acceptée seulement comme un moyen d'enrichir les motifs artistiques, de varier les expressions, de nuancer d'une manière plus appropriée, plus énergique, parfois, les idées, les sentiments" 27. Ovide Densusianu a insisté sur la valeur artistique en soi de la littérature populaire 28 et sur son rôle de source d'inspiration de la littérature écrite (cf. surtout les chapitres des cours sur l'évolution esthétique où l'on étudie la langue et le style des créations d'Ienăchiţă 25 „înnoiri, da, desigur, însă nu cu megalomania cîtorva care cred că tot ce a fost înainte este inexistent", Evoluţia estetică a limbei române, IV. Epoca contemporană (1937 — 1938), p. 650. 26 „Nu am fost şi nu aş putea fi nici azi adversar al clasicismului", cf. Is- toria literară în învăţămîntul xmiversitar, I, dans VN, 6 (1910), 20, p. 384. 27 „... numai ca mijloc de îmbogăţire a motivelor artistice, de variare a expresiilor, de nuanţare mai potrivită, mai energică, uneori, a ideilor, a simţuri- lor", cf. Rătăciri literare, dans VN, I (1905), 1, p. 6. 23 Voir Literatura populară din punct de vedere etno-psihologic, dans RCL, I, (1893), 4, p. 145 — 159 et 6 — 7, p. 241 — 256; Aliteraţiunea în limbile romanice, dans RCL, II, (1894), 11-12, p. 425—471 (cf. aussi Ovid Densusianu, Opere , I, Bucureşti, 1968, p. 57 — 137); Dinamisul liricii populare, dans VN, XVII, (1921), 3, p. 45 — 52; însuşiri ale poporului asa cum le arată folklorul si limba noastră, I, dans VN, XX, (1924), 8-10, p. 109-116; II dans VN, XX (1925), 11-12, p. 146-152; Limba descîntecelor, I, dans GS, IV (1930), 2, p. 351-376; II, dans GS, V (1931), 1, p. 125-157; III, dans GS VI (1934), 1, p. 75-162 (cf. aussi, Ovid Densusianu, Opere, I, Bucureşti, 1968, p. 214—345); Folklorul (cum trebuie înţeles ), Bucureşti, ed. a Il-a, 1937 et Flori alese din cîntecele poporului, Bucureşti, 1920. Văcar eseu, Ion Eliade Rădulescu, M. Kogâlniceanu, Al. Russo, V.Alecsandri, D. Bolintineanu, M. Eminescu, I. Creangă, G. Coşbuc). Dans Vappréciation delà manière dont un écrivain s est approché du folklore, Ovide Densusianu propose une distinction entre «coml prendre» et «s'assimiler» la création populaire 29. Alecsandri, auque-on reconnaît le mérite d'avoir tout mis en œuvre en vue de promouvoir la littérature popidaire est demeuré, cependant, — sa création en témoigne — seidement au stade de la «compréhension» de cette littérature^ ; exagéré nous apparaît aujourd'hui le jugement porté sur Eminescu, lequel — selon l'avis d'Ovide Densusianu — est resté très éloigné de «l'âme de l'inspiration populaire»31. Ovide Densusianu a accordé une attention spéciale, surtoid dans ses articles de critique littéraire publiés dans la revue „Vieaţa nouă", aussi aux problèmes de langue et de style, dans la création littéraire artistique, ainsi qu'aux problèmes rattachés à la «défense» de la langue32. L'histoire de la langue roumaine constitue le domaine le plus représentatif del' activité scientifique d'Ovide Densusianu; les exposés consacrés à la présentation de l'évolution du roumain, témoignent de ses remarquables qualités d'homme de science, relevées par ses possibilités de dominer les faits, par la rigueur de la méthode de-travail et par une pensée libre de tout préjugé. B. CAZACU 29 Cf. Evoluţia estetică a Umbei române (1930 — 1931), p. 289. 30 Op. cit., p. 288. 31 Cf. Evoluţia estetică a limbei romane (1931—1932), p. 598. 32 Cf., par exemple. Stilul nostru, dans VN, I, (1905), 13, p. 169-172. Pour comprendre le rôle de l'esthétique, préoccupation présente dans tous les aspects de la vie contemporaine, cf. Evoluţia estetică a limbei române (1929—1930), p. 428 et suiv. NOTĂ ASUPRA EDIŢIEI (II) în continuarea ediţiei de OPERE ale lui Ovid Densusianu, secţiunea I LINGVISTICĂ, publicăm, în volumele II şi III, lucrarea sa fundamentală, Histoire de la langue roumaine, urmată de cursurile consacrate Limbii române în secolul al XVlI-lea şi Evoluţiei estetice a limbei române. Această dispunere a materiei respectă de fapt concepţia lui Densusianu asupra unei expuneri de ansamblu a dezvoltării limbii române, aşa cum apare ea schiţată în prefaţa la volumul al II-lea din Histoire de la langue roumaine. Le seizième siècle (Paris, 1938, p. VI; vezi în ediţia de faţă, p. 375). Histoire de la langue roumaine reproduce întocmai ediţia în limba franceză (tome I; Les origines, Paris, Ernest Leroux, Editeur, 1901; tome II; Le seizième siècle, Paris, fasc. 7, 1914, fasc. 2,1932, fasc. 3,1938, Librairie Ernest Leroux ) cu operarea corecturilor incluse în „ erată" şi a celor observate la o nouă lectură a textului. Limba română în secolul al XVII-lea reproduce integral textul prelegerilor ţinute de Densusianu la Facultatea de litere şi filosofic, în anul universitar 1935—1936, iar Evoluţia estetică a limbei române reproduce textul expunerilor făcute în anii universitari 1929—1930, 1930—1931, 1931—1932 şi 1937—1938, la aceeaşi Facultate. Se cuvine să menţionăm că Densusianu n-a revăzut textul cursurilor sale stenografiate — cu excepţia ultimei părţi (TV. Epoca contemporană, 1937—1938^ din Evoluţia estetică a limbei române ; ca atare, forma expunerii este orală şi rezumativă. Conţinutul însă prezintă, adesea, puncte de vedere personale şi noi la data cînd au fost exprimate şi care merită să fie reţinute într-o privire retrospectivă. Am reprodus, la sfîrşit, indicele la tomul I, redactat de însuşi Ovid Densusianu şi indicele la tomul II redactat de I. Coteanu („Societe roumaine de linguistique", Copenhague — Bucureşti, 1943). în publicarea textelor, editorii s-au călăuzit după aceleaşi norme tehnice ca şi la primul volum al ediţiei (cf. p. XV—XVI), în acest volum se publică o prefaţă în limba franceză despre Ov. Densusianu ca istoric al limbii române şi, la sfîrşit, un capitol de note, în româneşte. Este locul să aducem mulţumirile noastre Editurii „Minerva" şi întreprinderii poligrafice „13 Decembrie" care şi-au asumat sarcina nobilă, dar plină de răspundere, a editării Operei lui Ovid Densusianu. Mulţumim, de asemenea, colegilor D. Zagarodnîi, Marina Ciolac şi C. Bratu, care ne-au ajutat la revizuirea indicilor şi la efectuarea corecturilor. VALERIU RUSU HISTOIRE DE LA LANGUE ROUMAINE TOME PREMIER LES ORIGINES A MESSIEURS GASTON PARIS ET ADOLPHE TOBLER HOMMAGE RECONNAISSANT DE LEUR ANCIEN ELEVE PRÉFACE L'ouvrage que nous présentons au public est le premier essai fait pour étudier l'histoire de la langue roumaine depuis ses origines jusqu'à nos jours. Comme tel, il ne sera pas exempt de lacunes et contiendra plus d'un point prêtant à la critique; nous serons les premiers à le reconnaître et à profiter des observations des savants compétents. Notre livre a pour but de réunir en un ensemble les différents travaux qu'on a publiés jusqu'ici, en Roumanie et à l'étranger, sur tel ou tel chapitre de l'histoire du roumain. Pour chaque question que nous avons traitée, nous nous sommes efforcé de mettre à contribution les études les plus importantes dont elle a fait l'objet. Cette partie de notre travail n'a pas été l'une des plus aisées. Étant donnée la pauvreté, en matière de philologie romane, des bibliothèques de Bucarest, nous avons dû compléter nos matériaux à l'étranger, mais nos courts séjours en France et en Allemagne ne nous ont pas toujours permis de pousser les recherches aussi loin que nous l'aurions voulu. Il se peut donc que quelques travaux nous aient échappé. Nous croyons toutefois avoir produit pour chaque sujet ce qui était essentiel et nous espérons que notre publication donnera une idée assez fidèle de l'état actuel de nos connaissances. Sur plusieurs questions, nos opinions diffèrent de celles qui sont courantes aujourd'hui en Roumanie; nous nous attendons même à ce qu'elles ne soient pas toujours approuvées par les philologues de notre pays. La manière dont nous nous représentons la formation de la langue roumaine n'est pas, en effet, de nature à satisfaire les susceptibilités de nos compatriotes. Il nous importe cependant peu que la philologie vienne parfois dissiper les illusions patriotiques auxquelles on tient encore en Roumanie. Nous avons cru qu'il fallait rompre avec les préjugés qui ont influencé jusqu'ici les études sur le roumain. Notre seule préoccupation étant la recherche de la vérité, nous nous sommes imposé comme devoir de garder l'objectivité la plus absolue dans nos investigations et de sacrifier toute considération étrangère à la science. C'est pour ces raisons que notre livre s'adresse surtout aux lecteurs impartiaux et spécialement aux romanistes étrangers, qui pourront envisager les faits avec le même calme et le même désintéressement que nous. Pour ce qui concerne l'arrangement de la matière, nous avons adopté le système du Grundriss der romanischen Philologie, suivi aussi par M. W. Meyer-Lùbke dans sa Grammatik der romanischen Sprachen. Les discussions de détail et la bibliographie ont été données dans des notes à la fin des alinéas ou des paragraphes, sauf les cas où quelques ouvrages devaient être cités dans le corps même du texte. Ce procédé nous a paru plus commode que celui des renvois en bas des pages, qui empêche souvent les lecteurs de mieux suivre l'exposé. Nos notes s'adressent surtout aux spécialistes qui voudraient étudier les questions dans tous leurs détails et compléter les renseignements donnés par nous. Comme les matériaux que nous avons mis en œuvre sont fort dispersés et n'ont pas encore été coordonnés, nos notices bibliographiques ont dû être parfois plus développées que nous ne l'aurions voulu. Nous croyons cependant n'avoir rappelé que ce qui méritait d'être connu et ce qui pourra faciliter les recherches ultérieures. Quant à la transcription des sons, nous avons employé pour le daco-roumain l'orthographe phonétique, la seule qui nous semble praticable aujourd'hui et qui arrivera, nous espérons, avec le temps à s'imposer partout. Pour le macédo- et L'istro-roumain nous avons suivi le système de M. G. Weigand, quoique nous ne l'approuvions pas en tout. Nous nous sommes abstenu d'y introduire des innovations, pour ne pas rendre difficiles les recherches dans les textes publiés par ce savant. En terminant, nous devons exprimer nos remerciements aux amis qui nous ont aidé dans notre travail et spécialement à M. M. Bartoli qui a bien voulu faire pour nous des recherches dans les bibliothèques de Vienne et nous communiquer quelques citations des ouvrages que nous n'avons pu avoir à Bucarest, et a M. J. Saroïhandy qui a eu l'obligeance de revoir à Paris les premières épreuves de notre livre. Munich, octobre 1900. 0. D. LISTE DES ABRÉVIATIONS a.-bulg. = ancien bulgare, a.-esp. = ancien espagnol, a.-fr. = ancien français. a.-it. = ancien italien, a.-port. — ancien portugais, a.-prov. = ancien provençal, a.-roum. = ancien roumain, alb = albanais, allem. == allemand, arét. = arétin. arag. = aragonais. ban. = parler roumain du Banat. basq. = basque. béarn. = béarnais. bergam. = bergamasque. bol. = bolonais. bret. = breton. bulg. = bulgare. byz. = byzantin. cal. = calabrais. campid. = campidanien. cat. = catalan. celt. = celtique. com. = dialecte de Corne. corn. = comique. cr. = croate, cum. = cuman. dauph. = dauphinois. dor. = dorien. dr. = daco-roumain. émil. = émilien. eng. == engadin. esp. — espagnol. fr. = français. franc-comt. = franc-comtois. frioul. = frioulan. gallur. = gallurien. gasc. = gascon, gén. = génois, germ. = germanique, goth. = gothique, gr. = grec. hong. — hongrois. ion. = ionien. ir. = istro-roumain. it. = italien. lat. = latin. lecc. = dialecte de Lecce. lith. = lithuanien, logoud. = logoudorien. lomb. = lombard, lorr. = lorrain, lucq. = lucquois. lyonn. = lyonnais. mant. = mantouan. mgl. = parler macédo-roumain de Meglen. mil. = milanais, modén. = modénais. mold. = moldave, mor. = morave, mr, = macédo-roumain. nap. = napolitain.. ■ • navarr. = navarrais. néo-gr. = •néo-grec.'' norm. = normand: .lij-.JI!. ,.i • i- . ! ombr. = ombrien, osq. = osque. pad. = padouan;: par m. = parmesan, pers. = persan, pic: y=: picard, piém. = piémontais. pis. = pisan. plais. = parler dé Plaisance. pol. = polonais, port. = portugais, prov. = provençal. rom. = roman, romagn. = romagnol. roum. = roumain, rtr. = rhétoroman. ruth. = ruthène. sic. = sicilien, sienn. = siennois. si. = slave, slov. = slovaque tarent. = tarentin. tchèq. — tchèque, tess. = tessinois. tosc. = toscan. transylv. = parler roumain de Transylvanie, triest. = tri^stin. tyr. = tyrolien, tzig. = tzigane. valaq. = valaque. vaud. = vaudois. vegl. = vegliote. vén. = vénitien, véron. = véronais. wall. = wallon. INTRODUCTION On trouvera peut-être hardie notre tentative de donner une Histoire de la langue roumaine, surtout d'après un plan aussi développé que celui que nous nous sommes proposé de suivre. Les difficultés qu'un tel travail comporte ne sont pas toujours faciles a surmonter et elles pourraient décourager le philologue le plus dévoué à sa tâche et le plus consciencieux. De tous les idiomes romans, le roumain est, en effet, celui dont le passé est le moins connu et le moins étudié. L'époque la plus importante de son histoire, celle qui comprend tout le moyen âge, ne peut guère être reconstituée d'après des sources directes, puisque, comme on le sait, on ne trouve aucun document écrit en roumain avant le XVIe siècle. Si quelques formes roumaines anciennes nous ont été conservées chez les chroniqueurs byzantins et dans des documents slaves et latins, elles sont trop peu nombreuses et extrêmement insuffisantes pour qu'on puisse se faire une idée plus précise de l'état de la langue avant le XVIe siècle. Le philologue se trouve par ce fait devant une lacune de plusieurs siècles et, faute de renseignements directs, il doit se contenter de simples inductions. Les dfficultés ne disparaissent pas quand on arrive au XVIe siècle et l'on veut tracer l'histoire de la langue roumaine à partir de cette époque jusqu'à nos jours. L'insuffisance des matériaux et le manque d'études préalables se ressentent à chaque pas et rendent malaisées les recherches de l'historien. Les textes qu'on a publiés jusqu'ici ne représentent qu'une petite partie de l'ancienne littérature roumaine et plusieurs d'entre eux n'ont pas été édités d'une manière irréprochable, de sorte qu'ils ne peuvent toujours être mis à contribution par le philologue. Leur valeur est, en outre, inégale, puisqu'ils se composent en majorité de traductions qui, au point de vue syntaxique surtout, offrent un intérêt médiocre et doivent être utilisées dans la plupart des cas avec précaution. Les documents publics et privés, qui sont les plus importants pour connaître le passé d'une langue, n'ont été publiés qu'en très petit nombre. Et ceux-là même qui ont été tirés de la poussière des bibliothèques n'ont pas encore été étudiés à tous les points de vue, ce qui explique l'insuffisance des connaissances qu'on a aujourd'hui de l'ancien roumain. Si nous nous rapprochons des temps modernes et si nous voulons donner une image de l'état actuel de la langue roumaine, les choses se présentent certainement sous un aspect plus favorable; mais ici aussi le philologue manque d'informations précises. La dialectologie roumaine en est encore à ses débuts, et il faudra plusieurs générations de travailleurs assidus pour arriver à établir l'extension géographique de telle ou telle particularité du roumain. Le macédo-roumain ne nous est pas suffisamment connu, malgré les travaux qui lui ont été consacrés dans ces derniers temps. Plus incomplets sont encore les renseignements que nous avons sur l'istro-roumain. Quant au daco-roumain, il reste aussi à être étudié plus consciencieusement, puisque plusieurs régions linguistiques des plus importantes de son domaine n'ont pas encore été explorées par les linguistes. Ces circonstances expliquent pourquoi personne n'a encore osé écrire une Histoire de la langue roumaine, conçue sur un plan aussi étendu que le nôtre. Des obstacles aussi nombreux et aussi sérieux n'étaient guère de nature à tenter les philologues d'entreprendre un travail pareil. D'autres raisons ont rendu plus difficile encore une telle entreprise. La philologie roumaine a été dominée en général par un esprit peu scientifique et trop unilatéral. Les théories les plus extravagantes ont trouvé accès auprès des philologues et ont été défendues avec une ardeur, avec un fanatisme même, qui ne pouvait que nuire à la science. Des idées qu'on ne se donnait pas toujours la peine de contrôler ont été répétées d'un ouvrage à l'autre et présentées avec confiance comme solutions définitives. Des préoccupations étrangères à la science n'ont pas non plus manqué de se mêler aux discussions scientifiques, pour égarer les savants et pour fausser l'interprétation des faits. Ces défauts n'ont pas encore complètement disparu des habitudes de quelques savants, puisqu'ils sont bien enracinés dans la tradition philologique roumaine et remontent bien haut. Leur origine doit être cherchée dans les principes mêmes qui ont animé jusqu'ici la philologie roumaine. Il ne sera donc pas inutile de rappeler ici ces principes et d'exposer la manière dont on a envisagé, à différentes époques, le passé de la langue roumaine. Un tel exposé nous permettra de mieux connaître ce qu'on a fait jusqu'à présent pour l'histoire de la langue roumaine et ce qu'il reste encore à faire. Il montrera, en outre, quels sont les points sur lesquels nous nous écartons de ceux qui ont travaillé avant nous dans cette direction. Les premiers qui aient étudié de près la langue roumaine sont les savants transylvains de la fin du XVIIle siècle. Les anciens chroniqueurs moldaves et valaques s'occupent aussi parfois des origines du roumain, mais seulement pour constater des faits de peu d'importance et connus depuis longtemps. Un Ureche ou un Miron Costin se contente de remarquer simplement que le roumain est une langue d'origine latine et qu'il se rapproche sur plus d'un point de l'italien. Les mêmes remarques se retrouvent chez Démctre Cantemir, qui s'efforce cependant d'aller plus loin que ses prédécesseurs et de résoudre des problèmes plus compliqués, comme, par exemple, celui de l'existence d'éléments daciques en roumain. Il va sans dire que de telles observations incidentes et isolées n'ont aucune valeur pour l'histoire de la philologie roumaine. Dans les travaux des écrivains de Transylvanie, les recherches philologiques prirent d'emblée une place des plus importantes. Micu, Sincai et Maior, les représentants les plus dignes de l'école transylvaine, ne se contentèrent pas de constater et d'enregister tel ou tel fait linguistique propre au roumain; ils employèrent toutes les ressources que l'érudition pouvait leur offrir à leur époque pour établir les principes qui devaient être suivis, d'après eux, dans les études sur la langue roumaine. Comme idées générales et comme tendances, il n'y pas de divergences marquantes qui séparent Micu, Sincai et Maior. Il vont toujours ensemble et défendent avec la même ardeur les principes qu'ils ont proclamés. Tous leurs travaux philologiques ne sont au fond que le développement d'une même idée maîtresse qu'ils regardent comme le point de départ de toute recherche sur l'histoire ancienne du roumain. Cette idée est la latinité de la langue roumaine, ce qui veut dire, d'après leurs conceptions, que ie roumain n'est pas seulement une langue dérivée du latin, mais qu'il ne saurait contenir que des éléments latins. Pour justifier cette manière de voir, il fallait montrer que le roumain avait conservé avec fidélité sont ancien fonds latin, que tous les idiomes étrangers avec lesquels il était venu en contact au cours des siècles n'avaient nullement altéré sa constitution interne et que si l'on y trouve quelques mots slaves, grecs, etc., ils sont en nombre insignifiant et pourraient, à la rigueur, être éliminés et être remplacés par d'autres, d'origine latine. Les trois écrivains transylvains n'épargnèrent rien pour prouver le bien fondé de leur.thèse. En se mettant à l'œuvre, ils cherchèrent partout les faits qui leur semblaient nécessaires pour appuyer leurs opinions. Ces faits n'étaient pas toujours faciles à trouver, mais à force de raisonnements et de combinaisons hardies on pouvait arriver à les présenter de telle manière que personne ne doutât plus de leur justesse. Si les faits étaient souvent mal interprétés et plus souvent encore exagérés, cela importait peu. Le principal était de combattre avec énergie les adversaires des Roumains qui allaient jusqu'à contester à leur langue le caractère foncièrement latin, dans le but de la présenter comme un mélange de tous les idiomes barbares des pays balkaniques. En dehors de ces questions, les philologues transylvains s'attachèrent à résoudre un autre point capital de l'histoire de la langue roumaine. Il fallait notamment prouver que le roumain représentait le latin des colons romains amenés par Trajan en Dacie, et que la thèse soutenue par Sulzer et par Engel, qui plaçaient la naissance de la langue roumaine au sud du Danube, était complètement fausse. Cette question n'avait au fond rien à faire avec celle de la latinité du roumain, puisqu'on pouvait très facilement mettre en évidence le caractère latin de la langue roumaine même dans le cas où l'on admettait qu'elle était sortie du parler des Romains qui avaient colonisé le sud du Danube. Toutefois, une telle question se présentaient aux yeux des écrivains latinistes comme l'une des plus importantes et dont la solution ne pouvait être retardée. Elle avait surtout une importance politique par le fait que les Roumains devaient montrer à leurs ennemis qu'ils avaient vécu pendant tout le mo}^en âge dans la région des Carpathes et que, par conséquent, ils étaient les maîtres les plus autorisés de la Transylvanie. Ce sont surtout ces considérations politiques qui animèrent les débats suscités par cette question. Mais, comme il arrive toujours quand la politique; entre en jeu, le calme et la modération cédèrent la place aux polémiques violentes. Et, en effet, les discussions qui s'engagèrent entre les écrivains transylvains et les savants étrangers à propos de la continuité des Roumains au nord du Danube dégénérèrent en attaques qui rappelaient trop souvent le ton des pamphlets. La science y était invoquée à chaque moment, mais ce n'était pas toujours elle qui fournissait les armes aux combattants. Les convictions scientifiques qu'on croyait défendre, d'un côté comme de l'autre, n'étaient en réalité que des illusions et un moyen de cacher les vrais motifs qui avaient provoqué le débat. La cause qu'on voulait élucider était à proprement parler un procès que les philologues transylvains cherchaient à gagner à leur avantage. De toute cette lutte entre les deux partis, la science ne pouvait tirer aucun profit. Quand les discussions s'apaisèrent, on vit qu'on n'était pas bien plus avancé qu'auparavant et que la question qu'on avait soulevée était loin d'être résolue. L'acharnement avec lequel les écrivains roumains et allemands avaient embrassé leur cause devait forcément les empêcher d'étudier les faits avec calme et de voir qu'il y avait peut-être un peu de vérité dans l'opinion de chacun. Le manque de préparation philologique, d'un côté et de l'autre, rendit plus difficile encore la solution de cette question. Les études sur le roumain et les autres langues balkaniques étaient trop peu avancées au commencement du XIXe siècle pour qu'on ait pu y trouver des faits à l'appui d'une thèse comme celle qui tourmentait les écrivains de cette époque. C'est pour cette raison que les arguments que nous rencontrons chez les savants transylvains pour prouver la continuité des Roumains en Dacie ne sont que bien rarement empruntés à la philologie. C'est surtout à l'histoire qu'ils demandent les preuves dont ils ont besoin. Et quand l'histoire ne peut non plus leur prêter secours, ils s'adressent à la logique et s'efforcent de démontrer la justesse de leurs théories par des raisonnements abstraits, oubliant toutefois que ce qui est logiques n'est pas toujours historique. Si les efforts des écrivains transylvains n'ont pas eu les résultats qu'ils voulaient atteindre, il ne faut pas leur contester la grande part d'influence qu'ils ont eue dans le développement des études philologiques chez les Roumains. C'est à partir de Micu, Çincai et Maior qu'on commença à s'intéresser de plus près au passé de la langue roumaine. Leurs travaux stimulèrent la curiosité pour ce genre d'études et frayèrent la voie à d'autres savants. Celui qui se montra le plus fidèle à la tradition inaugurée par l'école latiniste fut Timotei Cipariu. Quoiqu'il ait travaillé jusque dans le dernier quart du XIXe siècle, alors que plus d'une idée mise en circulation par les. écrivains transylvains avait cessé •14 15 d'être généralement admise, il resta attaché avec une conviction inébranlable aux principes formulées par ses prédécesseurs. Il échappa cependent aux exagérations que d'autres n'ont pu éviter. Cipariu reprit et développa sur plus d'un point les idées de Maior. Il y avait surtout un point où Maior s'était écarté de Micu et de Sincai et qui fut mieux précisé par Cipariu. C'était celui des rapports du roumain avec le latin. Tandis que Micu et Sincai considéraient le roumain comme une corruption du latin classique, Maior chercha à le rattacher directement au latin populaire. Cette idée que Maior avait emprunté aux philologues étrangers ne fit son chemin que bien lentement parmi les savants roumains, et c'est un mérite de Cipariu de lui avoir accordé l'attention qu'elle méritait. Toutefois, Cipariu, de même que Maior, ne sut en tirer parti et il ne resta pas fidèle à ce qu'il avait admis en théorie. Quand il voulut expliquer tel ou tel mot roumain, c'est toujours"le latin classique qu'il prit comme point de départ. Dans ses essais de réforme de la langue roumaine il se montra tout aussi inconséquent, puisque, pour donner un cachet plus latin aux mots roumains, il les rapprocha toujours des formes du latin classique, en les orthographiant presque de la même manière que celles-ci. Maior n'avait pu mettre en pratique les principes qu'il avait adoptés, puisqu'à son époque on ne savait presque rien sur le latin vulgaire. Mais Cipariu travailla à un moment où les savants allemands avaient déjà comencé à étudier le latin vulgaire et à fixer ses rapports avec les langues romanes. Il resta cependant loin du mouvement philologique qui s'effectuait à l'étranger et continua à étudier le fonds latin du roumain d'après les théories qui régnaient cinquante ans auparavant, ne profitant guère des travaux de Fuchs, Diez, Pott et Schuchardt. Cipariu montre d'ailleurs à cet égard les mêmes défauts qu'on remarque chez la majorité des philologues roumains, qui ont tenu avec obstination aux anciennes méthodes et n'ont pas toujours eu la curiosité de connaître les travaux des romanistes et des latinistes étrangers. Une autre lacune qu'on observe dans toutes les études de Cipariu, c'est le manque de connaissances sur l'histoire des langues slaves. Or, pour comprendre le passé de la langue roumaine, le slave est tout aussi indispensable que le latin. Cipariu ne comprit guère l'utilité des études slaves pour la philologie roumaine; il pensait peut-être même qu'il était déshonorant pour le roumain d'être présenté comme imprégné d'éléments slaves. Il tenait ce défaut des écrivains qui l'avaient précédé. Par leur haine contre l'époque où les Roumains avaient vécu sous l'influence slave, Micu, Sincai et Maior avaient érigé en dogme l'idée que cette époque ne méritait pas d'être étudiée. L'influence des Slaves était considérée par eux comme désastreuse pour la culture roumaine et, dans leur esprit, elle était associée à l'idée de barbarie. De tels préjugés ne pouvaient nullement éveiller la curiosité des historiens et des philologues pour étudier ce que les Roumains devaient aux Slaves. L'école latiniste eut à cet égard une influence regrettable sur les études historiques chez les Roumains, et les conséquences s'en ressentent encore aujourd'hui. Cipariu crut devoir suivre la tradition des savants du XVIIIe siècle, sans se demander pourtant si le temps n'était pas venu de rompre avec elle. Mais Cipariu a un mérite des plus grands dans l'histoire de la philologie roumaine. Il fut le premier qui étudia l'ancien roumain, non comme simple amateur, mais avec la compétence d'un philologue qui comprenait la valeur de ce genre d'études. Il recueillit de tous côtés les textes du XVIe et du XVIIe siècles et les fit connaître à ceux qui s'intéressaient à l'ancien roumain. Ce qui amena Cipariu à s'occuper de l'ancienne littérature roumaine, c'est toujours l'un des principes établis par l'école latiniste. Puisque les écrivains transylvains avaient essayé d'éliminer du roumain tout ce qui n'était pas latin, on conçut l'idée de combler les lacunes restées après cette opération par des formes d'origine latine qui avaient existé jadis en roumain et qui étaient tombées en désuétude. Cipariu mit en pratique cette idée et en tira un bon parti. L'école latiniste contribua de cette manière indirectement à éveiller l'intérêt pour l'ancien roumain, et cette influence bienfaisante qu'elle eut sur le développement des études philologiques racheta une partie des défauts dont on l'a souvent accusée. Cipariu est le dernier représentant de cette pléiade de savants transylvains qui posèrent les bases de la philologie roumaine. Après lui, l'école latiniste ne trouva plus aucun continuateur aussi vaillant et aussi dévoué. Elle ne cessa cependant pas d'exercer une certaine influence sur les opinions philologiques des Roumains transylvains, grâce au passé glorieux qu'elle rappelait. Elle compte encore aujourd'hui quelques adeptes, mais aux yeux des savants qui comprennent autrement la philologie elle ne trouve plus que le respect qu'on doit aux morts. Les études sur l'histoire de la langue roumaine, inaugurées par les savants transylvains, furent continuées en Roumanie. Elles attirèrent, en outre, l'attention des philologues étrangers, qui commencèrent à accorder un intérêt de plus en plus grand aux recherches sur le passé de cet idiome balkanique, trop peu connu au commencement du XIXe siècle. Avant que les travaux de Micu, Şincai et Maior soient parvenus à la connaisance des lettrés de Roumanie, la langue roumaine y était étudiée exclusivement au point de vue pratique et sans aucune préoccupation philologique. On n'y écrivait que des grammaires, de simples répertoires de mots et de règles, et ceux qui se chargeaient d'un tel travail n'avaient pas la moindre préparation philologique. Nous n'avons qu'à parcourir la grammaire publiée par I. Văcărescu à la fin du XVIIIe siècle pour voir combien la philologie était inconnue à cette époque en Roumanie. Les œuvres des écrivains transylvains donnèrent une impulsion aux études de philologie en Roumanie, où elles furent accueillies avec enthousiasme. Les idées qu'elles contenaient frappaient par leur hardiesse et par l'énergie avec laquelle elles étaient défendues; elles ne laissaient pas, en outre, de flatter l'amour-propre national. On crut alors que le dernier mot de la philologie roumaine était dit et qu'il ne restait plus qu'à appliquer aussi fidèlement que possible les principes exposés dans les ouvrages des savants transylvains. Mais, comme il arrive souvent quand une idée sorţ du milieu où elle a pris naissance, les théories de l'école latiniste furent plus exagérées en Roumanie qu'en Transylvanie, leur pays d'origine. On alla parfois jusqu'à altérer les anciens textes, en remplaçant les mots slaves ou grecs qu'on y trouvait par d'autres, d'origine latine, existant déjà dans la langue ou inventés pour la circonstance ; et cela dans le but de prouver que le roumain était une langue purement latine. L'exemple le plus frappant des exagérations dans lesquelles on risque de tomber si l'on se laisse entraîner par des idées semblables nous est fourni par le Dicţionarul limb ci romîne, élaboré par A. Laurian et I. Maxim et publié par l'Académie roumaine. Lorsque Maior rédigea, en collaboration avec quelques autres savants transylvains, le dictionnaire qui parut â Budapest en 1825 et qui devait être le premier dictionnaire étymologique de la langue roumaine, il ne songea guère à éliminer de son ouvrage les mots qui n'étaient pas latins. Laurian et Maxim trouvèrent plus raisonnable de suivre une autre voie et de n'enregistrer dans leur dictionnaire que les formes roumaines d'origine latine, y compris celles qu'ils avaient forgées eux-mêmes pour enrichir, d'après leurs conceptions, la langue; quant aux mots empruntés au slave, au grec, au turc, etc. ou d'origine inconnue ils les reléguèrent dans un glossaire à part qui devait montrer, à leur avis, les éléments qu'il fallait exclure de la langue roumaine. C'était un triage curieux à faire et un des travaux les plus bizarres qu'on ait jamais conçus. Et encore si ce travail avait été accompli d'après une méthode plus rigoureuse, il aurait pu rendre des services aux études étymologiques sur le roumain. Mais les deux auteurs n'étaient pas suffisamment préparés pour une entreprise lexicographique aussi vaste, et il leur arriva des méprises étranges. Des mots d'origine latine dont ils n'avaient pu établir l'étymologie furent considérés par eux comme provenant d'une autre langue et exclus du dictionnaire, tandis qu'ils y introduisirent des formes qui n'étaient nullement latines et qu'ils avaient envisagées comme telles. On peut comprendre quelle pouvait être l'utilité d'un travail pareil pour la philologie roumaine. Tout autre fut le chemin suivi par Cihac dans ses travaux de lexicographie. Ses connaissances étaient plus vastes et plus variées et il vit en général plus juste que beaucoup d'autres qui travaillèrent dans la même direction. Il n'échappa cependant pas à quelques exagérations, mais elles s'expliquent par celles des savants qui lui étaient opposés. Puisque les partisans des théories latinistes voulaient méconnaître l'influence qu'avait eue le slave sur le roumain, Cihac s'efforça de prouver combien une telle manière de voir était fausse. Mais, pour mieux soutenir sa thèse, il se mit à découvrir un nombre aussi grand que possible d'éléments slaves en roumain et à les désigner à ceux qui les contestaient ou faisaient semblant de les ignorer. Il en découvrit trop dans ses recherches, mais il arriva à montrer que le slave avait influencé le roumain dans une mesure beaucoup plus large qu'on ne voulait le croire. L'importance des études slaves pour l'histoire du roumain fut pleinement mise en lumière aussi par Miklosich,- dont les travaux rendirent de si beaux services à la philologie roumaine. Ses recherches à cet égard précédèrent de plusieurs années celles de Cihac. Miklosich s'attacha surtout à montrer les éléments slaves les plus anciens qui avaient pénétré en roumain, tandis que Cihac s'occupa aussi de ceux qui y avaient été introduits à une date plus récente. Les travaux de Miklosich sur ce chapitre de l'histoire de la langue roumaine sont restés jusqu'aujourd'hui les meilleurs qu'on ait publiés sur ce sujet, et personne n'a songé à les compléter par les dernières acquisitions de la philologie slave. Le grand mérite de Miklosich, c'est qu'il a mieux précisé qu'on ne l'avait fait jusqu'à lui les rapports du roumain avec les autres langues balkaniques. Kopitar avait aussi reconnu l'importance de ces recherches, mais les connaissances insuffisantes qu'on avait à son époque des différents idiomes des pays danubiens l'avaient empêché de pousser plus loin ses investigations. Miklosich s'engagea dans la voie frayée par son prédécesseur et montra de plus près quels étaient les liens qui rattachaient le roumain à l'albanais, au bulgare et au grec. Il ne réussit pas toujours à expliquer l'origine des particularités communes au roumain et à ces trois dernières langues, mais il attira l'attention sur ces études qui ont été reprises et complétées dans ces derniers temps par Gustave Meyer dans une série de travaux des plus remarquables. C'est à Miklosich que nous devons, en outre, les premières études scientifiques de dialectologie roumaine. Avant lui, le macédo-roumain n'était connu que d'après la grammaire de Bojadzi et d'après quelques petits recueils de textes. Ces ouvrages ne pouvaient offrir des garanties suffisantes aux philologues, vu les conditions défectueuses dans lesquelles ils avaient été publiés. Bojadzi, qui s'était formé à l'école des écrivains transylvains, avait introduit dans son livre des formes latines qui n'avaient jamais existé en macédo-roumain; quant aux collectionneurs de textes ils n'avaient aucune préparation philologique et s'étaient permis de changer les formes dialectales, en les rapprochant du daco-roumain. Miklosich procéda plus scientifiquement et enrichit nos connaissances sur le macédo-roumain par la réimpression de quelques textes anciens écrits dans ce dialecte et qui étaient plus fidèlement reproduits au point de vue phonétique. Plus intéressants furent encore les matériaux qu'il recueillit pour l'étude de l'istro-roumain, qui n'était que trop imparfaitement connu avant lui, malgré les recherches de Maio-rescu qui avait publié, dans un ouvrage assez estimable à son époque, les résultats de ses voyages en Istrie. Avec la collaboration de A. Ive et de Th. Gartner, Miklosich coordonna tout ce qu'on avait écrit jusqu'alors sur l'istro-roumain, en y ajoutant quelques matériaux nouveaux et des plus précieux. Il put ainsi donne-une image plus fidèle des particularités linguistiques propres à l'istro-roumain. Ses travaux sont encore, avec ceux de Gustave Weigand parus dans ces dernières années, les plus importants qu'on ait consacrés à la dialectologie roumaine. Sur les origines du roumain, Miklosich eut au commencement les mêmes idées que les philologues transylvains. Il le considérait notamment comme le représentant du latin de la Dacie. Plus tard, il changea son ancienne opinion et admit que la patrie de la langue roumaine devait être cherchée au sud du Danube et spécialement en Illyrie. L'illustre slaviste se montra à cet égard aussi inconséquent que Tomaschek qui, après avoir défendu la théorie de l'origine septentrionale du roumain, émit l'hypothèse qu'il soutint jusque dans ses derniers travaux et d'après laquelle le roumain serait résulté de la fusion du parler thrace des Besses avec le latin. Les raisons pour lesquelles Miklosich et Tomaschek abandonnèrent, dans la dernière partie de leur activité philologique, les opinions qu'ils avaient partagées auparavant sur l'histoire ancienne du roumain doivent être cherchées dans l'apparition des travaux de Rosier qui eurent un si grand retentissement entre 1870 et 1885. Rosier mit en œuvre toute sa vaste érudition et les remarquables qualités de son esprit critique pour réfuter l'opinion de ceux qui considéraient les Roumains comme les successeurs directs des colons latins établis en Dacie. D'après son système, la nationalité roumaine s'était formée au sud du Danube, en Mésie, et c'est là qu'elle continua à se développer jusqu'au commencement du XHIe siècle, lorsqu'une branche s'en détacha et donna naissance aux Daco-roumains qui quittèrent leur ancienne habitation et vinrent se fixer dans la région des Carpathes. La thèse de Rosier n'était au fond qu'un développement de celle de Sulzer et d'Engel contre laquelle s'étaient élevés les philologues transylvains. La manière dont le savant autrichien sut cependant présenter les faits et la logique serrée avec laquelle il enchaîna ses arguments ne manquèrent pas de donner à ses idées un certain caractère de nouveauté et une puissance de conviction qui leur assura l'approbation de plusieurs philologues. Rosier arriva à convertir à ses idées Miklosich et Tomaschek, quoique celui-ci l'eût vivement combattu au commencement. Sa théorie fut modifiée par ces deux savants et Miklosich plaça la naissance du peuple roumain en Illyrie, Tomaschek en Thrace, dans la région des Balkans habitée par les Besses. En dehors de Miklosich et de Tomaschek, plusieurs autres savants se rallièrent à la thèse de Rosier. Dans le monde des romanistes elle fut acceptée, notamment, par Gaston Paris. En Roumanie, elle ne trouva, comme il était à prévoir, aucun adepte ; tous les philologues et les historiens roumains s'efforcèrent de montrer l'impossibilité d'une telle théorie et ils furent secondés dans cette tâche par quelques savants étrangers comme J. Jung, J. Pic et T. Tamm. Nous aurons l'occasion de discuter ailleurs les arguments philologiques de Rosier; ce que nous devons cependant rappeler ici c'est qu'ils étaient bien plus faibles que les arguments tirés de l'histoire. Toutefois, ses adversaires ne s'attaquèrent pas autant à la partie philologique de ses travaux, qui aurait pu être plus facilement contestée; ils passèrent vite sur ce côté de la question ou s'ils s'y arrêtèrent, les arguments auxquels ils demandèrent des preuves à l'appui de leur opinion étaient tout aussi discutables que ceux qu'ils voulaient infirmer. Parmi les philologues roumains, B. P. Hasdeu essaya à plusieurs reprises de réfuter la thèse de Rosier, mais les faits sur lesquels il s'appuya n'étaient pas de nature à confirmer la théorie de la continuité des Roumains en Dacie. Entre autres arguments, Hasdeu invoqua l'existence en roumain de quelques mots dont l'origine dacique lui semblait indubitable et qui comme tels devaient montrer les liens qui rattachaient les Roumains aux Daces. Mais un tel argument était annihilé par ce que Hasdeu avait admis ailleurs. A son avis, le dace était apparenté à l'ancien illyrien, représenté aujourd'hui par l'albanais, ce qui signifiait, d'après la conception de Hasdeu, que des formes de l'ancien dace ont dû se conserver dans l'albanais. Or, dans cette hypothèse, on ne saurait comprendre pourquoi des mots roumains comme ceux pour lesquels Hasdeu avait admis une origine dacique n'auraient pas été empruntés à l'albanais, même si leurs correspondants ne se retrouvent plus aujourd'hui dans cette dernière langue. Si l'on réfléchit, d'autre part, que les emprunts faits par le roumain à l'albanais ne pouvaient avoir lieu qu'au sud du Danube, on voit que les arguments de Hasdeu pouvaient tourner tout aussi bien en faveur de la théorie de Rosier. Nous avons rappelé ce point de l'activité philologique de Hasdeu, puisqu'il caractérise bien l'esprit de la plupart de ses recherches sur l'histoire de la langue roumaine. Doué d'une imagination des plus brillantes, Hasdeu bâtit les théories les plus ingénieuses et les plus hardies, sans examiner toujours les éléments avec lesquels il travaillait et les prémisses qu'il prenait comme point de départ. Ce qu'il chercha surtout dans les idées qu'il mit en circulation, ce fut leur nouveauté et la possibilité qu'elles lui donnaient de combiner les hypothèses qui lui étaient chères. C'est pour ces raisons que Hasdeu s'attacha surtout aux questions les plus obscures de l'histoire du roumain, puisqu'elles lui permettaient d'y déployer toutes les ressources de sa féconde imagination. C'est pour cela aussi que ses argumentations tournèrent trop souvent dans un cercle vicieux d'hypothèses compliquées, et qu'il alla chercher les solutions plus loin qu'il ne le fallait, oubliant que la vérité est d'habitude plus simple qu'on ne s'en doute. Là où Hasdeu montra surtout ces qualités, utiles peut-être dans d'autres études, mais extrêmement dangereuses en philologie, ce fut dans la recherche d'éléments daciques en roumain, une question qui par le vague dont elle était entourée devait en première ligne tenter sa curiosité. Hasdeu, mit ici en jeu tous les ressorts de son esprit ingénieux, et, grâce à sa vaste érudition et à son talent spécial de donner une apparence de certitude aux rapprochements les plus imprévus, il arriva à présenter les faits de telle manière que quelques philologues crurent en effet que le dace devait être tel qu'il résultait de ses travaux. Il suffisait qu'un mot fût obscur, pour que Hasdeu lui donnât une place dans sa liste d'éléments daciques, après l'avoir rattaché aux formes les plus bizarres dont il s'efforçait d'établir le prototype ou le correspondant dacique. Il découvrit ainsi une longue série de mots roumains dont l'origine dacique ne pouvait plus, à son avis, laisser aucun doute. Tout lui semblait mathématiquement prouvé, et devant la confiance avec laquelle il présentait ses solutions on se demandait si la philologie roumaine pouvait encore avoir des énigmes. De tous les travaux de Hasdeu dans ce domaine il ne restera plus que le souvenir d'une activité des plus fécondes, mais faussée par des idées trop subjectives. Cependant, Hasdeu nous a donné des ouvrages plus utiles et il a droit à cet égard à la reconnaissance de tous les philologues. Ses études sur la langue roumaine du XVIe et du XVIIe siècles sont encore les plus importantes qu'on ait données jusqu'ici. En suivant en cela l'exemple donné par Cipariu, il entreprit la publication de plusieurs textes d'ancien roumain, et des plus précieux. Il accomplit cette tâche avec une exactitude et un scrupule rares chez les philologues roumains. Les commentaires philologiques qu'il ajouta aux textes montrent les mêmes connaissances multiples qu'on remarque dans tous ses travaux ; il sut néanmoins cette fois en tirer un meilleur parti. Une place à part dans l'histoire de la philologie roumaine est occupée par A. Lambrior. Il ne publia pas beaucoup, mais le peu qui nous est resté de lui montre un esprit pénétrant et judicieux. Ses études de prédilection furent celles de phonétique. Les théories qu'il développa à cet égard furent parfois trop hasardées, mais elles reposaient en général sur des idées justes sur le passé de la langue roumaine. Le défaut principal des travaux de Lambrior, c'est qu'il a voulu appliquer à l'étude du roumain des principes qu'il avait empruntés à la philologie française. Lambrior fut le premier philologue de Roumanie qui ait attaché un grand intérêt aux études de philologie romane comparée. Dans son enthousiasme pour ces études, il lui arriva cependant, de croire que telle ou telle théorie établie par les philologues français pouvait trouver son application aussi dans l'étude du roumain. Il accorda ainsi trop de confiance à des analogies apparentes et tenta des explications qui contredisaient souvent les lois phonétiques du roumain. Les études de phonétique roumaine furent continuées après Lambrior, sur une échelle plus vaste et avec plus de succès, par H. Tiktin. Les travaux de ce savant doivent être comptés parmi les plus remarquables qui aient paru dans cette direction depuis 1880. On y trouve la précision et l'exactitude nécessaires dans ce genre de recherches, de même que la prudence que doit s'imposer tout philologue qui travaille sur un terrain trop peu déblayés Les savants dont nous avons retracé jusqu'ici l'activité ont étudié surtout des chapitres isolés de l'histoire de la langue roumaine. Aucun d'eux n'a songé à coordonner les matériaux épars dans les différents ouvrages pour donner un exposé, quelque sommaire qu'il fût, des époques les plus importantes de l'histoire du roumain. Une première tentative fut faite par Aron Densusianu dans son Istoria limbei si literaturei romîne. Dans cet ouvrage^ justement apprécié pour l'arrangement systématique de la matière et pour le soin avec lequel il est rédigé, Densusianu donna un aperçu général du passé de la langue roumaine. Mais le plan de son livre ne lui permettant pas d'entrer dans trop de détails, il dut se contenter de rappeler les faits les plus importants, insistant surtout sur l'histoire ancienne du roumain et ne s'occupant qu'incidemment de l'époque plus récente. Les idées défendues par Densusianu s'éloignent sur plus d'un point de celles que nous développerons dans notre ouvrage. Ainsi, le centre de la formation du roumain est placé par lui en Dacie ; c'est là une opinion qu'on trouve chez tous les philologues roumains et que nous ne partageons pas tout à fait. Sur le latin vulgaire il admet une théorie qui nous obligerait à chercher plus haut qu'on ne le fait d'habitude l'origine de plusieurs phénomènes du roumain. Il croit notamment que le latin qui se trouve à la base du roumain contenait quelques particularités caractéristiques du latin archaïque et des anciens dialectes italiques et que ces traits se sont conservés en roumain. Nous verrons ailleurs qu'une théorie analogue a été développée et appliquée dernièrement à l'étude de toutes les langues romanes par G. Mohl. A. Philippide essaya aussi de donner une esquisse de l'histoire ancienne du roumain dans son manuel Introducere în istoria limbei si literaturei romîne. L'ouvrage de Philippide n'offre rien d'original ; ce n'est qu'un travail de compilation et un répertoire de notices bibliographiques. Seul l'exposé succint des quelques phénomènes qui distinguaient le roumain du XVIe et du XVIIe siècles de celui d'aujourd'hui peut intéresser les philologues. Le travail plus récent de Philippide, Istoria limbei romîne (Principii de istoria limbei), ne contient pas à proprement parler ce que le titre promet. C'est un exposé de quelques principes linguistiques empruntés à Hermann Paul et que l'auteur a voulu appliquer à l'étude du roumain. Le manque de système et l'entassement confus des matériaux, tirés surtout des ouvrages de Miklosich, rendent ce livre d'une lecture pénible. Les théories qui y sont exposées montrent, en outre, que Philippide n'est pas suffisamment au courant de la méthode et des principes suivis aujourd'hui dans la philologie romane. Telle est l'activité qu'on a déployée jusqu'ici dans les études sur l'histoire de la langue roumaine. Le nombre des savants qui ont travaillé avec plus ou moins de succès dans cette direction n'est pas, comme on le voit, aussi grand qu'on aurait pu s'y attendre. Les résultats auxquels on est arrivé n'ont pas non plus toujours été aussi satisfaisants qu'on était en droit de l'exiger. Il est même regrettable de constater que les études de philologie roumaine ont souvent été poursuivies à l'étranger avec plus d'ardeur et dans un esprit plus scientifique qu'en Roumanie, où elles devraient surtout être cultivées. Et nous craignons même que cette disproportion ne se continue longtemps encore. Les spéculations scientifiques désintéressées ne sont pas, en effet, arrivées à être mieux comprises en Roumanie. La philologie ne saurait donc y trouver un abri plus bienveillant et plus sûr. Les recherches linguistiques continuent encore à y être considérées comme vanae nugae qui peuvent charmer quelques savants résignés, mais dont l'utilité reste encore à être prouvée. Les Roumains ne sauraient comprendre pourquoi les savants chercheraient à montrer comment écrivaient et parlaient leurs ancêtres, quand on est arrivé à mieux écrire et surtout à mieux parler qu'au XVIe ou au XVIIe siècle. C'est un luxe qu'un pays trop petit ne saurait s'offrir que d'encourager de telles recherches. On peut penser si au milieu (le ces préjugés qui régnent — il faut le rappeler — même à l'Académie roumaine, les études philologiques arriveront à donner de meilleurs fruits en Roumanie. D'autres idées préconçues ont les mêmes conséquences fâcheuses pour le développement de la philologie roumaine. C'est une opinion répandue partout que le roumain a été et est encore une langue unitaire. Si l'on y remarque par-ci par-là quelques différences dialectales, elles sont de peu d'importance et ne méritent pas d'être étudiées. On est arrivé ainsi à n'accorder aucun intérêt aux études sur l'état actuel de la langue roumaine et à ne pas trouver nécessaire d'explorer les différentes régions où elle est parlée. Il faudrait cependant montrer qu'en réalité les choses se présentent d'une autre manière et que l'idée de l'unité du roumain perd de sa consistance et apparaît même comme une illusion, si l'on examine les faits de plus près. Il ne sera pas toutefois facile de convaincre les Roumains de ce fait, puisqu'une telle conviction froisserait leurs sentiments patriotiques. Le patriotisme, tel qu'il est compris aujourd'hui en Roumanie, entravera longtemps encore le progrès de la philologie roumaine, en empêchant les travailleurs de chercher ou de dire la vérité. C'est pour ménager des susceptibilités patriotiques qu'on évite souvent en Roumanie de présenter les choses telles qu'elles ont dû se passer. On impose au philologue, comme à l'historien, de ne défendre que les thèses qui concordent avec les idées dominantes sur le passé du peuple roumain. Ce qu'il faut mettre en évidence, ce sont les pages glorieuses, véridiques, ou présentées comme telles, de l'histoire de son pays,en écartant les faits qui pourraient être moins flatteurs pour l'amour-propre national. On oublie cependant qu'en propageant ces tendances on donne une conception fausse du patriotisme. Ce n'est pas en cachant la vérité qu'on sert honnêtement son pays ; en procédant ainsi, ni le patriotisme ni la science n'y trouvent leur profit. Le vrai patriote n'est pas celui qui cherche à dénaturer les faits et à se tromper soi-même, et le savant oublierait son devoir s'il évitait de dire la vérité, quelque pénible qu'elle doive être. CHAPITRE PREMIER APERÇU GÉNÉRAL LA ROMANISATION DE LA PÉNINSULE BALKANIQUE i. Les origines de la langue roumaine ne doivent pas être recherchées exclusivement dans le latin transplanté au nord du Danube. Si la romanisation de la Dacie peut être considérée comme l'un des faits les plus importants de l'histoire de l'extension du latin dans l'orient de l'Europe, il ne faut pas croire qu'on arrive jamais à expliquer le passé si obscur de la langue roumaine sans dépasser les frontières de cette province. Un événement comme celui de la conquête du pays des Daces était intimement lié à toute une série de faits que le philologue, aussi bien que l'historien, ne doit pas négliger, s'il veut expliquer les problèmes si nombreux qui se rattachent à l'origine des Roumains. Il n'y a pas de méthode plus fausse dans des recherches de ce genre que d'envisager les phénomènes isolément, sans examiner leurs rapports avec d'autres faits et l'influence qu'ils ont exercée l'un sur l'autre. Les savants ont trop souvent oublié de regarder plus loin que la ligne des Carpathes et du Danube lorsqu'ils sont venus étudier les origines de la langue roumaine. Ils ont tenu avec une obstination, très explicable d'ailleurs, à une tradition chère aux premiers philologues transylvains qui voulaient éclaircir toutes les particularités du roumain par le latin transporté au nord du Danube. Il n'y a plus aucune raison aujourd'hui de respecter une telle tradition, et la philologie roumaine doit sortir des cadres étroits de l'ancienne méthode pour s'engager dans une voie plus sûre et plus rapprochée de la vérité. Examinée de plus près, la langue roumaine ne peut représenter uniquement le latin de la Dacie. A côté d'éléments qui ne sauraient remonter, en dernière analyse, qu'au latin importé en Dacie, le roumain nous offre plus d'un phénomène qui trahit une origine méridionale et qui nous renvoie vers les pays situés entre l'Adriatique et le Danube. La romanisation assez profonde de la plus grande partie de la péninsule balkanique et les relations qui ont existé, du moins jusqu'à une certaine époque, entre l'élément roman de la Dacie et celui de la Thrace, de lTllyrie, etc., nous interdisent d'isoler la naissance de la langue roumaine dans la région des Carpathes. C'est retrancher un chapitre des plus importants de l'histoire de la langue roumaine que de négliger de suivre les destinées du latin au sud du Danube. Il serait même impossible de comprendre les conséquences de la conquête de la Dacie, si nous nous refusions à rappeler les événements qui ont précédé celui-ci et facilité la propagation du latin dans la péninsule des Balkans. 2. Les expéditions des Romains contre les Daces n'étaient qu'un épisode de ce long travail de romanisation de ^Europe orientale qui avait commencé au IIIe siècle avant J.-C. et qui devait complètement changer la physionomie des pays situés entre l'Adriatique et la Mer Noire. La péninsule balkanique était romanisée en grande partie au moment où les colons de Trajan vinrent s'établir dans la région des Carpathes. L-Tllyrie avait été conquise au IIe siècle avant J.-C. et était devenue province romaine dans la seconde moitié du Ier siècle, après une longue résistance et de nombreuses guerres commencées en l'an 228. Avec la conquête de ce pays le premier pas vers la romanisation de la péninsule balkanique était fait, et les Romains n'avaient qu'à pousser plus loin leurs conquêtes et à soumettre les autres pays du sud du Danube avant de se diriger vers le nord. La Grèce et la Macédoine partagèrent le sort de lTllyrie en l'an 146 avant J.-C. ; la Mésie fut soumise en l'an 29 avant notre ère; la Pannonie fut transformée en province romaine en l'an 9 après J.-C. et la Thrace en 46. Au moment donc où la conquête de la Dacie, en 107 après J.-C, vient couronner cette œuvre de romanisation des provinces danubiennes et fortifier l'élément qui devait donner plus tard naissance au peuple roumain, le latin était parlé de l'Adriatique à la Mer Noire et des Carpathes jusqu'au Pinde. Si, au milieu de cette population romaine, il y avait quelques éléments qui voulaient se soustraire à l'influence de la culture et de la langue latines, la civilisation romaine avait fini par s'imposer presque partout où sa supériorité était reconnue.et elle ne pouvait que pénétrer plus profondément avec le temps dans les couches des habitants autochtones. Il n'y a que les Grecs et une partie de la population thrace et illyrienne qui se soient montrés plus réfractaire à la culture romaine. En Grèce, la romanisation devait être fatalement incomplète et bien éphémère, vu la grande résistance que lui offrait une civilisation plus ancienne et bien supérieure à plus d'un égard à celle des Romains. Dans une partie de la Macédoine, de la Thrace et de la Mésie, surtout dans les grandes villes et sur les côtes, où les relations commerciales avaient favorisé l'établissement de bon nombre de colonies grecques, les Romains se trouvaient en face du même ennemi, et là aussi leur influence ne pouvait s'étendre bien loin et durer longtemps. D'autre part, des tribus thraces et illyriennes s'étaient retirées dans les montagnes devant le flot toujours croissant de la population romaine, sans pouvoir cependant se soustraire complètement à l'influence de celle-ci. Leur idiome fut imprégné d'éléments latins et donna naissance à un parler mixte qui semble s'être conservé dans l'albanais d'aujourd'hui. Mais en dehors de ces contrées, où les circonstances n'étaient pas favorables au développement de l'élément latin, la romanisation de la péninsule balkanique n'était plus entravée par aucun obstacle sérieux et elle pouvait poursuivre tranquillement son chemin. En Illyrie, la population latine finissait par supplanter dans plus d'une région l'ancien élément autochtone et par répandre dans le pays un idiome roman dont les dernières traces semblent nous avoir été conservées dans un dialecte de l'île de Veglia. Dans une partie de la Macédoine et de la Thrace, et surtout au sud de la Pannonie, en Mésie et en Dacie, la civilisation romaine était aussi arrivée à s'imposer à la majorité de la population, et dans les grandes villes, aussi bien que dans quelques endroits plus rapprochés du centre, on entendait déjà au IIe siècle le latin qui devait donner plus tard naissance à la langue roumaine. Telle est dans ses grandes lignes l'histoire de l'extension du latin dans la péninsule balkanique jusqu'au IIe siècle après J.-C. Pour bien comprendre les origines de la langue roumaine, il ne faut pas perdre de vue ces faits et ne jamais oublier que les conséquences de la romanisation de la Dacie ne sauraient être étudiées sans un aperçu général sur les destinées du latin dans les autres pays de l'Europe orientale. Si les Romains, après la conquête de 1-Tllyrie, avaient été poussés par les événements vers la Dacie, avant d'avoir romanisé la Mésie, la Thrace et la Macédoine, le roumain n'existerait pas sans doute aujourd'hui. Le roman qui se serait développé au nord du Danube aurait été repoussé vers l'ouest, où il se serait fondu, au cours des siècles, dans l'italien ou le rhétoroman. D'autre part, si les Romains s'étaient arrêtés au Danube et ne s'étaient pas établis en Dacie et en Pannonie, le roman oriental ne serait vraisemblablement représenté aujourd'hui que par un petit dialecte analogue au macédo-roumain. Si la langue roumaine existe aujourd'hui avec ses dialectes principaux (le daco-, l'istro- et le macédo-roumain), il faut attribuer ce fait à ce que le latin fut parlé des Carpathes aux frontières de la Grèce. Le latin du nord et du sud du Danube se sont soutenus réciproquement, et c'est grâce à cet appui mutuel que le roumain a pu se constituer et se conserver à travers tout le moyen âge. Nous verrons dans ce qui suit quelles sont les circonstances qui ont favorisé la romanisation de la péninsule balkanique et comment le roumain est sorti du latin transplanté sur les deux rives du Danube. Sur la romanisation de l'Illyric, voir spécialement G. Zippel, Die römische Herrschaft in Illyrien bis auf Augustus, Leipzig, 1877, 46 et suiv. ; H. Cons, La province romaine de Dalmatie, Paris, 1881. Cf. C. Patsch, Archäol.-epigr. Untersuch, zur Geschichte der röm. Provinz Dalmatien, Vienne, 1899, III, 14 et suiv. (extrait des Wissenschaftl. Mittheil, aus Bosnien und der Hercegovina,,VI). Sur la Thrace, on pourra consulter la monographie de D. Kalopothakes, De Thracia provincia romana. Berlin, 1893. Pour les autres pays, v. A. Budinszky, Die Ausbreitung der lateinischen Sprache über Italien und die Provinzen des römischen Reichs, Berlin, 1881, 185 et suiv.; J. Jung, Die romanischen Landschaften des römischen Reiches, Innsbruck, 1881, 314 et suiv., et surtout l'ouvrage du même auteur, Römer und Romanen in den Donauländern, 2e édition, Innsbruck, 1887. Cf. aussi A. von Premerstein, Jahreshefte des österr. archäol. Institutes, Vienne 1898, I (Beiblatt), 145 et suiv.; pour l'histoire de la romanisation des pays balkaniques et pour quelques autres faits que nous avons étudiés aux chap. I—V il faut consulter aussi l'ouvrage remarquable, paru dernièrement, de C. Jireèek, Die Romanen in den Städten Dalmatiens (Mémoires de l'Acad. de Vienne, XLVIII), 1901. CHAPITRE II L'ÉLÉMENT AUTOCHTONE 3. L'un des chapitres les plus obscurs de l'histoire de la langue roumaine est celui de l'influence des idiomes indigènes sur le latin qui est venu les supplanter. C'est un problème qu'on n'arrivera jamais à résoudre d'une manière plus précise, puisque les éléments dont la philologie dispose sont trop insuffisants pour que nous puissions répondre aux nombreuses questions qu'il soulève. Les connaissances que nous avons aujourd'hui sur les parlers des anciens habitants de la péninsule balkanique se réduisent presque à rien, et ce n'est nullement par ces moyens qu'on pourra se faire une idée plus nette de la mesure dans laquelle le latin a été influencé par l'élément autochtone. Pour jeter indirectement un peu de lumière sur un problème si compliqué, il faut recourir aux témoignages de l'histoire et de l'archéologie qui seules peuvent combler quelques-unes des lacunes qu'un tel sujet comporte. Mais les données de ces sciences sont aussi bien souvent trop vagues, et nous devrons les compléter plus d'une fois par de simples inductions. Il nous sera même difficile de fixer de plus près l'époque où les anciennes populations des pays danubiens se sont assimilées aux Romains et de connaître les raisons pour lesquelles la civilisation latine s'est propagée plus promptement dans une contrée que dans une autre. Nous ne rappellerons dans ce qui suit que les faits historiques qui nous semblent indispensables pour la compréhension des phénomènes linguistiques. Nous renoncerons d'entrer dans trop de détails et d'insister sur des questions qui intéressent plutôt l'histoire que la philologie. Il va sans dire que la plupart des remarques que nous ferons au paragraphe suivant peuvent s'appliquer à tous les pays qui furent romanisés. 4. Parmi les causes générales qui amenèrent la disparition progressive de l'élément autochtone dans la plus grande partie de la péninsule balkanique, il faut placer en première ligne l'infériorité où se trouvaient les indigènes par rapport aux Romains. L'éclat d'une civilisation nouvelle et plus avancée devait éblouir les habitants de ces pays, habitués à une vie plus primitive. Les Romains apportaient avec eux les avantages d'une culture plus raffinée et les bienfaits d'une prospérité matérielle que ces populations arriérées n'avaient pas encore eu l'occasion d'apprécier. Les charmes d'une vie nouvelle attiraient ainsi tous ceux qui étaient capables de la comprendre et sentaient la nécessité de s'y accommoder. On abandonnait de cette manière les anciennes coutumes nationales pour adopter celles des conquérants et pour devenir de plus en plus romain. En changeant de vie, on finissait par oublier sa nationalité primitive et par se confondre dans la masse des nouveaux venus, dont on devait reconnaître la supériorité. C'est surtout dans les grandes villes que ce mouvement d'assimilation aux Romains dut se produire plus tôt et avec plus d'intensité. L'aristocratie, séduite par la civilisation latine, fut la première à adopter les mœurs des vainqueurs et à imiter leur luxe. Les classes élevées étaient plus capables que toutes les autres de comprendre du premier coup ce que les Romains leur apportaient de nouveau et de plus attrayant. C'étaient surtout les jeunes qui éprouvaient le besoin de prendre pour modèle tout ce qui venait de Rome et étaient impatients d'arriver à la hauteur de leurs maîtres. Mais pour devenir plus romain, il fallait en première ligne apprendre le latin et s'initier à la littérature romaine. Des précepteurs furent engagés dans les familles riches, et le latin commença ainsi à être parlé dans les hautes classes comme une langue plus distinguée et plus expressive. Pour corriger leur accent, on prit même l'habitude d'envoyer les jeunes gens à Rome, où un séjour de plusieurs années les rendait plus maîtres de la langue et les initiait davantage à la vie de la capitale du monde (S. Jérôme, Epístola XLVI, 9; Migne, Patrol. lat., XXII, 489). Le désir d'arriver aux dignités de l'État dut aussi faciliter la romanisation de l'élément autochtone. C'est surtout après l'édit de Caracalla (212), qui donna le droit de citoyen à tous les habitants libres de l'Empire, que les perspectives d'entrer dans les fonctions publiques s'ouvrirent aux indigènes. On pouvait espérer tout et solliciter les plus hautes places, une fois qu'on était admis à toutes les charges de l'Empire. Les anciens habitants des villes n'avaient donc plus rien à envier aux Romains, et leurs ambitions pouvaient être satisfaites, autant que leurs qualités et les circonstances le leur permettaient. Les inscriptions nous montrent des personnes dont les noms ne sont nullement latins occuper différentes fonctions et des plus hautes. C'est ainsi qu'on trouve en Dacie des fonctionnaires qui n'étaient sans doute pas romains (M. Gooss, Archiv des Vereines für siebenbürg. Landeskunde, XII, 129). Il serait inutile de rappeler qu'on devait posséder assez bien le latin pour qu'on ait pu occuper une place quelconque dans l'administration de l'État. C'est donc de cette manière qu'une grande partie de l'élément autochtone appartenant à l'aristocratie et aux classes moyennes finit par se perdre dans la masse de la population romaine. Les différences nationales s'affaiblissaient et disparaissaient peu à peu pour faire place à des différences sociales. Dans les classes inférieures des grandes villes, la romanisation dut s'effectuer, pour des raisons bien compréhensibles, beaucoup plus lentement. Le contact avec les Romains n'y était pas aussi intime que dans les hautes classes. On n'y voyait non plus la nécessité de se rapprocher des conquérants que^ dans la mesure où les besoins de la vie et les devoirs envers l'État l'exigeaient. Le latin ne commença à être parlé dans ces milieux que parce qu'il était la langue employée dans le commerce — quoique seulement en partie, — dans l'administration et dans l'armée. Ce n'était nullement le désir de s'instruire et d'arriver à quelque dignité qui poussait les gens de cette catégorie à se familiariser avec le latin. On ne voit que bien rarement des personnes d'une certaine considération et occupant des fonctions publiques plus hautes sortir de ces rangs. Quant aux petites villes et à la campagne, il nous est encore plus difficile de suivre le mouvement qui les entraîna vers la romanisation. Ce n'était pas à coup sûr par l'influence des mœurs, des arts et des sciences que la romanisation pouvait gagner ici du terrain. Si, pour ces milieux, on peut admettre jusqu'à un certain degré une tendance à imiter les grandes cités plus ou moins roma-nisées, on ne voit pas comment la civilisation latine aurrait pu se propager par cette voie indirecte jusque dans les endroits les plus écartés du centre. Les habitants de la campagne tenaient trop à leur langue maternelle et à leurs anciennes coutumes pour qu'ils aient consenti à les remplacer par de nouvelles. Dans ces endroits, plus éloignés du mouvement des grandes villes, ce fut surtout l'enrôlement dans l'armée qui amena la romanisation progressive des habitants. La connaissance du latin était indispensable à tous ceux qui entraient dans les armées romaines. Les soldats qui retournaient dans leur pays apportaient avec eux la connaissance du latin, qu'ils répandaient parmi leurs concitoyens. Quelques-uns d'entre eux, ayant pris en mariage des femmes romaines, fondaient des familles mixtes, où les enfants qui leur naissaient apprenaient forcément la langue de leur mère. De cette manière de petites colonies à moitié romaines et en voie de se romaniser complètement après deux ou trois générations s'établissaient au milieu des populations autochtones, qui se voyaient ainsi de plus en plus menacées dans leur existence. Des esclaves qui avaient vécu dans les familles riches et qui, une fois libérés, retournaient à la campagne, s'ils ne préféraient pas rester dans les villes où ils avaient servi, apportaient aussi l'usage du latin qu'ils avaient appris dans la maison de leurs maîtres. Ils tenaient peut-être même à employer quelquefois cette langue et à vivre autrement que les autres, pour se distinguer de leur entourage et pour se donner un air plus civilisé et plus exotique. Il y avait sans doute chez eux aussi un peu de cette vanité qui avait poussé les plus riches à accepter la langue et les mœurs des conquérants. Les relations des propriétaires avec les habitants de la campagne durent aussi favoriser la diffusion du latin parmi les populations agricoles. Même si le contact de ces propriétaires romains ou romanisés avec les paysans n'était pas bien fréquent, la connaissance du latin était indispensable pour ces derniers. On ne saurait cependant comprendre l'effet de toutes ces circonstances, si l'on négligeait de rappeler un facteur qui facilita indirectement la romanisation de la campagne. Les grandes villes commencèrent peu à peu à attirer ceux qui ne pouvaient plus vivre aux champs ou qui trouvaient plus facile l'existence qu'elles leur offraient. Le prolétariat s'accrut ainsi dans les cités, et le nombre de ceux qui venaient y chercher du travail devint de plus en plus grand. Mais, comme beaucoup de ces réfugiés de la campagne ne pouvaient toujours gagner leur vie, on s'avisa à leur procurer un moyen de subsistance et l'on vit alors des empereurs, comme Dioclétien, entreprendre des travaux d'édification où ils engageaient, en qualité d'ouvriers, tous ces hommes sans emploi. L'agglomération dans les villes de ces prolétaires amena une décroissance de la population rurale. L'élément autochtone de la campagne devenait par ce fait de jour en jour moins compact et moins propre à résister contre les envahisseurs. L'habitude qu'avaient les Romains d'envoyer bon nombre des habitants des pays nouvellement conquis dans les corps auxiliaires des autres provinces de l'Empire dut aussi affaiblir l'élément indigène. C'est ainsi que nous rencontrons des Thraces I dans les corps auxiliaires établis en Pannonie, en Rhétie, en Bretagne et même en Egypte et en Judée (E. Keil, De Thracum auxiliis, Berlin, 1885; cf. Hermès, XVI, 567—569). Des Daces sont mentionnés dans les inscriptions de la Bretagne et de l'Orient (Hermès, XIX, 215 et suiv. ; cf. J. Jung, Fasten der Provinz Dacien, Innsbruck, 1894, 101—102; C. Cichorius, dans la Real-Encyclofiàdie (Pauly-Wissowa), I, 1240 et suiv.). De même, des Dalmates sont attestés en Bretagne (Hermès, XVI, 566—567). Plus tard, quand la romanisation fit des progrès sensibles, ce procédé ne fut plus employé, puisqu'il n'avait plus aucune raison d'être, et les indigènes furent gardés dans les corps d'armées de leur pays (Hermès, XIX, 39, 210 et suiv.). On trouve cependant, même à l'époque d'Hadrien, des Daces dans les troupes d'Afrique (Jung, l.c., 99). Quelquefois, pour éviter le soulèvement de la population, les Romains recouraient à une translocation en masse des habitants indigènes, comme ce fut le cas après la conquête de la Thrace (Tacite, Annales, IV, 46). C'étaient en somme des mesures excellentes pour assurer la tranquillité de l'Empire et pour rendre plus prompte la romanisation des provinces. Enfin, il ne faut pas oublier de rappeler parmi les causes générales qui contribuèrent au triomphe de la langue et de la .civilisation latines l'extension de plus en plus grande du christianisme. Même si le latin n'était pas la langue exclusive dans laquelle on prêchaitla nouvelle religion, son usage était consacré officiellement et il s'imposait par cette raison même à ceux qui se laissaient convertir au nom de Jésus. Et puisque le christianisme s'adressait surtout aux humbles, il aida de cette façon à la diffusion du latin parmi les basses classes de la population. Il y aurait sans doute ici aussi plus d'un point obscur à éclaircir, puisque la propagation du christianisme dans la péninsule balkanique et surtout en Dacie ne nous est pas assez bien connue. Quelque vagues que soient les renseignements que nous ayons Tà-dessus, il semble cependant que le christianisme fit de bonne heure des progrès rapides dans l'orient de l'Europe. Le témoignage de Tertullien (Adversus Judaeos, VII: ...inaccessa Romanis loca, Christo vero subdita, et Sarmatarum, et Dacorum,^ et Germanorum, et Scytharum... in quibus omnibus locis Christi nomen, qui iam venit, régnai; Migne, Patrologia latina, II, 650), même si l'on ne veut pas le prendre à la lettre, est précieux à cet égard et nous montre que la religion chrétienne était connue en Dacie à la fin du IIe siècle. Si les inscriptions ne confirment pas les paroles de Tertullien, il ne faut pas toutefois croire que parmi les colons établis en Dacie il n'y avait pas aussi des chrétiens, venus surtout de l'Orient. Il était naturel qu'ils aient cherché à cacher leur croyance, tant que le christianisme était encore persécuté. C'est ainsi qu'il faut expliquer pourquoi nous ne trouvons pas la moindre allusion au culte chrétien dans les inscriptions de la Dacie. Au delà du Danube, le christianisme dut être bien plus avancé qu'au nord, dans les premiers siècles de notre ère. Les témoignages qui nous ont été conservés ne remontent pas, il est vrai, bien haut, mais ils attestent les progrès faits par la nouvelle doctrine dans ces régions jusqu'au IVe siècle et nous permettent de supposer qu'elle y avait pénétré depuis longtemps (J. Jung, Die rom. Landschaften, 374; cf. C. Jirecek, Geschichte der Bulgaren, 66). Il n'y a que les Besses, parmi les anciennes populations du sud du Danube, qui aient conservé avec beaucoup de ténacité leurs croyances payennes, mais ils finirent aussi par accepter au IVe siècle le christianisme et par se rapprocher de ceux qui étaient déjà chrétiens et s'étaient romanisés depuis longtemps (W. Tomaschek, Die cdten Thraker, I, 77). Mais, malgré les progrès du christianisme, il ne faut pas croire que les indigènes abandonnèrent facilement leurs anciennes croyances. Les noms des divinités payennes, probablement daces, Sarmandus et Sula, se rencontrent plus d'une fois dans les inscriptions de la Dacie (O. Hirschfeld, Epigraphische Nachlese zum Corpus inscr. lat. III, dans les Sitzungsberichte der Akad. der Wissenschaften, philol.-hist. Classe, Vienne, LXXVII, 363 et suiv. ; cf. Gooss, Archiv. des Ver. f. siebenburg. Landeskunde, XII, 132—133). Sous le nom de Silvanus, les Illyriens continuèrent à cultiver leur ancien dieu rustique (Arch.-epigr. Mittheilungen, IX, 35—36). Des divinités illyriennes et thraces semblent aussi avoir été identifiées avec Liber, Libéra qui apparaissent souvent dans les inscriptions des pays balkaniques (Wissowa, chez Roscher, Ausfurl. Lexicon der griech. und rôm. Mythologie, Leipzig, 1894— 1897, II11, 2027, 2030). Quelquefois même nous voyons les anciennes croyances confondues avec le christianisme, ce qui montre îe passage du paganisme au monothéisme. C'est ainsi qu'une inscription grecque du musée de Bucarest nous a conservé une formule d'enchantement où le soleil du culte payen est remplacé par Kupioç ô nâvxa ècpopwv ical ot âyyloi GsoC (Hirschfeld, Le., 404—405 ; cf. Arch.-epigr. Mittheil., II, 61). Quelque chose d'analogue nous offre une inscription de Larisse (Ephemeris epigr., II, n° 1047; cf. C.I.L. III, 7315,1, où la religion romaine se confond avec le christianisme dans la formule: Dis manibus sacrum signo Christi. De tels exemples sont cependant rares, mais assez caractéristiques pour montrer la transition de culte payen des anciens habitants et des Romains au christianisme. L'histoire de la diffusion du christianisme dans les pays balkaniques est encore à faire. Tout ce que nous savons aujourd'hui sur ce sujet repose sur quelques faits historiques et sur l'étude de la langue. Un fait certain, confirmé par l'examen de plusieurs mots roumains relatifs au culte, c'est que les Latins de la péninsule balkanique connurent le christianisme d'assez bonne heure. Cf. Tomaschek, Zur Kunde der Haemus-Halbinsel, Vienne, 1882, 52 et suiv. (extr. des Sitzungsberichte der k. Akad. der Wissensch., philos, -hist. Classe); G. Chifcu, Columna lui Traian, 1882, 452 et suiv. ; L. Säineanu, Incercare asupva semasio-logiei limbei romîne, Bucarest, 1887, 28 et suiv. ; Ar. Densusianu, Revista criticä-literarä, V, 1 et suiv. Sur le christianisme en Pannonie, v. spécialement W. Kubits-chek. Zur Frage der Ausbreit, des Christentums in Pannonien, dans les Blätter des Ver. f. Landeskunde v. Nieder- Oesterreich, Vienne, 1897, 168 — 188. Nous reviendrons d'ailleurs sur cette question quand nous étudierons les termes religieux slaves introduits en roumain. 5. En dehors des causes générales que nous avons examinées jusqu'ici, il nous reste à étudier quelques faits particuliers qui nous expliquent aussi comment l'élément autochtone des différentes provinces de la péninsule balkanique fut englouti par les Romains. En Dacie, la population indigène fut exterminée en grande partie par les armées romaines. La fameuse phrase d'Eutrope, Dada... diuturno hello viris erat exhausta, VIII, 3, nous dit expressément que le nombre des Daces avait considérablement diminué à la suite des guerres contre les légions de Trajan. La plupart de ceux qui ne tombèrent pas sur le champ de bataille cherchèrent la mort dans le poison; d'autres s'enfuirent pour échapper à la suprématie des conquérants. Les bas-reliefs de la colonne de Trajan nous montrent des Daces émigrer en grande masse devant les Romains (C. Cichorius, Die Reliefs der janssäule, Berlin, 1896, 146—152, 206—207, 362—366). montagnes du nord de la Transylvanie et les vastes régions qui s'étendaient à l'est de l'Oit leur offraient un abri plus sûr pour tarder leur indépendance. C'est ici que se réfugièrent tous ceux qui ne voulaient pas se soumettre aux vainqueurs. Ils y trouvèrent sans doute d'autres Daces et s'y conservèrent assez longtemps, jusqu'à ce qu'ils se fondirent dans les différentes populations barbares qui habitaient en dehors des frontières de L'Empire romain. Longtemps après la destruction du royaume de Décébal les historiens font mention de Daces qui vivaient dans les pays limitrophes de la Transylvanie actuelle (Tomaschek, Die alten Thraker, I, 105 et suiv.). Ils devaient être relativement assez nombreux, puisque Dion Cassius (LXXII, 3) nous parle de 12.000 hommes qui furent transportés du nord en Dacie au temps de Commode. Les auteurs latins font, d'autre part, allusion à plusieurs tentatives de soulèvement de la population dace contre les Romains, et des « Daci rebellantes » apparaissent plus d'une fois sous les règnes d'Antonin le Pieux et de Commode (Scriptores kistoriae augustae, Antoninus Pins, V, Com-modus, XIII j. Nous voyons, en outre, des Daces occuper des hautes fonctions dans les autres provinces de l'Empire romain et prétendre même arriver au trône, comme ce fut le cas pour le général Régalien, de l'époque de Gallien, qui se donnait pour un descendant de Décébal (Script, hist. aug., trig. tyr., X). Toutes ces circonstances nous montrent la ténacité avec laquelle les Daces gardèrent leur nationalité et la conscience de leur parenté avec les anciens habitants du royaume de Décébal. La forte roma-nisation de la Dacie les empêcha cependant de se maintenir longtemps partout où ils furent en contact avec la population latine. En Pannonie, et spécialement dans la partie méridionale du pays, la civilisation latine fut vite acceptée par les autochtones. Nous savons même, d'après le témoignage de Velleius Paterculus (II, 110), que le latin y était très répandu même avant la conquête définitive du pays. Au IIIe-siècle, la culture romaine y était des plus florissantes et la plupart des anciennes populations illyriennes et celtiques avaient adopté le latin (Budinszky, Die Ausbreit. der lat. Sprache, 179—180). La Pannonie inférieure offre à cet égard un contraste frappant avec la Pannonie supérieure, où la romanisation fut bien superficielle et éphémère. Quant à la Mésic, il semble que le mouvement d'assimilation des indigènes aux Romains fut presque aussi prompt qu'en Dacie et au sud de la Pannonie. Les inscriptions qu'on a découvertes dans ces derniers temps nous montrent que la civilisation latine y avait pénétré plus profondément qu'on ne le croyait jadis. En faisant abstraction de quelques villes où l'élément grec était assez nombreux et de quelques régions où la population thrace dut se maintenir pendant plusieurs générations, on ne peut contester les progrès rapides que fit la romanisation dans cette province. On ne saurait donc exagérer, comme on l'a fait quelquefois, l'influence des autochtones sur les Romains qui s'établirent ici; elle fut très vraisemblablement bien réduite. Les mêmes remarques s'appliquent à l'Illyrie ou du moins à une partie de ce pays. Les historiens sont d'accord pour reconnaître que les populations indigènes furent vite remplacées ici par les colons latins établis sur les côtes de l'Adriatique. Repoussés dans l'intérieur du pays, les Illyriens se retirèrent dans les montagnes où ils furent employés aux travaux des mines (Florus, Epitoma, éd. Rossbach, 1896, II, 25). C'était certainement une vie bien dure que celle qui fut imposée par les conquérants. Refoulés dans des régions sauvages et pas toujours habitables, les anciens habitants du pays ne pouvaient s'y maintenir longtemps. L'élément autochtone diminua ainsi peu à peu, et Strabon nous dit expressément que plus d'une tribu illyrienne avait disparu à son époque (VII, 5, 6). Ce n'est que dans le sud que les Illyriens réussirent à échapper jusqu'à un certain degré aux empiétements de l'élément romain. Ils subirent pendant quelque temps l'influence de la langue et de la civilisation latines, mais ils gardèrent leur ancien caractère ethnique, sans qu'ils se soient complètement romanisés. Plus lente fut la marche de la romanisation en Thrace. Les Romains y rencontrèrent une population primitive et trop jalouse de son indépendance pour qu'elle ait consenti à se soumettre du premier coup aux nouveaux maîtres. Parmi les tribus thraces il y avait surtout les Besses que les écrivains latins et grecs nous présentent comme le peuple le plus barbare et le plus indomptable de la péninsule balkanique, semper a bello indomiti... more fer arum viventes... latrones, comme les appelle S. Paulin de Noie dans une poésie dédiée à Nicétas (Migne, Patrologia lat., LXI, 487). Retirés dans les montagnes, insoumis et menant une vie nomade, ils réussirent à se soustraire longtemps à un mélange plus intime avec les Romains. Mais l'enrôlement dans l'armée, où leurs qualités guerrières étaient très appréciées, et la conversion au christianisme finirent par romaniser aussi cette population sauvage et rebelle. Avec la romanisation des Besses, l'histoire de l'extension de la civilisation latine dans la péninsule balkanique est close. L'œuvre immense que les Romains poursuivaient depuis tant de siècles était enfin accomplie. Le latin était parlé maintenant par la majo-! rite de la population et se disputait la place avec le grec. 6. Les faits que nous avons examinés dans les paragraphes précédents nous ont permis de connaître les circonstances les plus marquantes qui ont déterminé la disparition de l'élément autochtone des pays danubiens. Dans quelques parties de la péninsule balkanique, la fusion des Romains avec les indigènes s'effectua plus promptement ; dans d'autres, elle rencontra des obstacles plus sérieux. La proportion dans laquelle l'élément autochtone entra dans la constitution du peuple roman ou plus spécialement roumain qui sortit de ce mélange devait varier d'après les régions. Toutefois les considérations que nous avons exposées jusqu'ici ne nous autorisent guère à soutenir que les Daces, les Thraces, etc. aient eu une grande influence sur la population latine. Entre l'opinion des philologues transylvains et celle de Kopitar, Miklosich, Tomaschek et Hasdeu, qui exagérèrent l'influence thrace sur le latin oriental, on ne peut admettre aujourd'hui qu'une théorie intermédiaire, plus modérée. Et même dans ce cas nous verrons à quoi il faut nous en tenir pour ne pas hasarder des théories téméraires. Nous connaissons trop peu la langue des anciennes populations balkaniques pour que nous puissions fixer avec précision ce que le roumain doit à l'influence dace, thrace ou illyrienne. La question mérite cependant d'être examinée de plus près, même si les résultats auxquels nous arriverons n'étaient pas aussi satisfaisants qu'on le voudrait. Les philologues ont admis plus d'une fois l'existence d'éléments daciques en roumain, et nous tâcherons de voir ce que la science nous permet de dire là-dessus. Mais, avant d'aborder cette question, nous rappellerons quelques faits qu'on ne doit pas perdre de vue toutes les fois qu'on étudie les rapports du roumain avec les anciens parlers balkaniques. Tous les linguistes reconnaissent aujourd'hui que l'influence d'une langue sur une autre est d'autant plus intense qu'il y a plus de ressemblance entre elles. Si, par exemple, un pays est conquis par un peuple, qui parle un idiome rapproché de celui des habitants soumis, l'action d'un idiome sur l'autre sera plus puissante. Si, au contraire, la langue indigène s'éloigne beaucoup de l'idiome importé, par sa phonétique, ses formes et sa syntaxe, les particularités qu'elle transmettra au nouveau parler qui en résultera seront moins visibles. En appliquant ce principe à la romanisation des différentes provinces de l'Empire romain, il en résultera avec évidence que là où le latin rencontra une langue plus rapprochée de lui, l'influence de l'élément autochtone pouvait s'exercer plus facilement. C'est ainsi que le celtique qui présentait plus d'un point de contact avec le latin (E. Windisch, Grundriss der rom. Philol., I, 300 et suiv.) dut laisser dans le parler des colons de la Gaule des traits qu'on s'est efforcé de retrouver dans le français actuel. Les faits ne se passèrent pas certainement de la même manière dans la région du Danube. Ici la langue des autochtones, du moins d'après ce que nous pouvons savoir aujourd'hui, s'éloignait beaucoup du latin de sorte que son action sur ce dernier ne pouvait être bien profonde. Le nombre des emprunts faits par une langue à une autre dépend donc en première ligne de la parenté plus ou moins grande qui existe entre elles. Les mêmes circonstances déterminent aussi la nature des emprunts. Les faits morphologiques et syntaxiques se transmettent plus facilement d'une langue à une autre si elles offrent déjà quelques points de contact. Des emprunts de ce genre sont plus difficiles et même impossibles entre idiomes appartenant à des familles linguistiques différentes. Seuls les échanges phonétiques et lexicologiques peuvent se produire plus facilement, même si les langues entre lesquelles ils ont lieu ne sont pas intimement apparentées. Ces raisons nous semblent suffisantes pour ne pas exagérer l'influence du thrace et de l'illyrien sur le latin des pays balkaniques et pour ne pas admettre trop d'éléments autochtones dans la langue roumaine, surtout dans sa morphologie et sa syntaxe. 7. Pour que l'étude de l'influence thrace et illyrienne sur le latin aboutisse à des résultats plus satisfaisants, il faudrait que nos connaissances sur les anciens parlers balkaniques soient plus précises. Or, tout ce que nous savons, par exemple, sur la langue des Daces se réduit à quelques noms de lieux et de personnes, conservés chez les historiens et dans les inscriptions, et à plusieurs gloses de plantes attestées chez Pedanius Dioscoride, II spi uXnç iarpixfiÇ (éd. Sprengel, Leipzig, 1829—1830), et dans le livre de Lucius Apuleius, De medicaminibus herbarum (éd. J. Ackermann, Nuremberg, 1788). Plus d'un nom propre qu'on cite d'habitude comme d'origine dace (K. Gooss, Archiv des Vereines fur siebenburg. Landeskunde, XII, 126 et suiv.) est d'ailleurs bien contestable. Quant aux gloses, elles ne sont pas de nature à nous inspirer beaucoup de confiance, vu les nombreuses altérations qu'elles ont subies sous la plume des copistes. On devrait, en outre, avoir une édition critique de Dioscoride et d'Apuleius, pour que les tentatives d'éclaircir ces gloses reposent sur un texte plus sûr. Il nous est donc impossible, avec les moyens dont nous disposons aujourd'hui, de nous faire une idée plus claire de ce qu'était la langue des Daces. On n'a pas le droit non plus d'attribuer une origine dace â quelques phénomènes de la langue roumaine qu'on n'a pu éclaircir autrement. La phonétique et le lexique et le roumains ne nous offrent aucune particularité qui se retrouve en même temps dans les restes de la langue dace qui nous ont été transmis. Il serait par conséquent inutile de bâtir des hypothèses fantastiques et de chercher des éléments daciques en roumain. On ne saurait toutefois contester l'existence de tels éléments, mais tout philologue doit renoncer à les admettre là où ils ne peuvent pas être prouvés par la science. Un fait certain c'est que la langue des Daces était étroitement apparentée à celle des Thraces du sud du Danube. Strabon apelle les Daces un peuple «OUOYA,CUTTOV TOÏÇ ©pctÇiv » (VII, 3, 10). Il y aurait donc un moyen indirect de compléter nos connaissances sur le parler dace à l'aide de la langue thrace. Mais malheureusement les renseignements que nous avons sur l'idiome thrace sont aussi bien pauvres. On ne peut citer aujourd'hui que quelques noms propres thraces, attestés dans les inscriptions, et quelques mots, conservés chez les écrivains grecs et latins. Ils semblent avoir été moins altérés que les gloses daces, mais ici aussi il ne faut pas trop se fier aux transcriptions grecques et latines sous lesquelles ils nous sont donnés, surtout quand il s'agit de tirer des conclusions sur la phonétique thrace. Il est dans tous les cas bien étonnant que les historiens et les glos-sateurs ne nous aient pas transmis des matériaux plus riches pour la connaissance de la langue thrace, surtout quand on songe qu'elle a survécu plus longtemps que celle des Daces. Il résulte de plusieurs témoignages que le thrace fut parlé jusqu'au VIe siècle après J.-C, sinon même plus tard. Dans les Acta Sanctorurn (IX, octobre, De Santo Philippo episcopo Heracleensi, § 28 ; cf. Tomaschek, Die alten Thraker, II1, 8) on fait mention d'une ville qui existait au IVe siècle, près Andrinople, et qui s'appelait en thrace Gesiistyrum (guae sermone patrio Gestistyrum, interpreta-tione vero laiinac linguae Locus possessorum vocatur). Le thrace y était sans doute encore parlé, puisqu'on ne saurait interpréter autrement les mots sermone patrio. Nous savons d'autre part que les Besses priaient encore au Ve siècle dans leur langue (C. Jirecek, Gesch. der Bulgaren, Prague, 1876, 59; L. Diefenbach, Völkerkunde Osteuropas, Darmstadt, 1880, I, 115). En outre, l'emploi du thrace à la fin du VIe siècle nous est confirmé par un passage de l'Itinéraire d'Antonin de Plaisance qui nous dit qu'il rencontra dans un monastère du mont Sinaï quelques moines qui parlaient le besse (...tres abbates, scientes linguas, hoc est latinas et graecas, syriacas et aegyptiacas et bessas, vel multi interprètes singularum linguarum ; P. Geyer, Itinera Hierosolomytana saeculi III—VIII, dans le Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum, Vienne, 1898, XXXVIII, 184, 2—4; cf. les variantes des mss. B, Br, M, 213, 14—15). Il résulte de ce passage d'Antonin que le thrace était encore parlé à cette époque et qu'il y avait des interprètes pour les pèlerins besses qui voyageaient en Orient. Mais tous ces témoignages ne nous facilitent guère nos connaissances sur le thrace, et nous aurions été plus reconnaissants envers ces auteurs s'ils avaient pensé à nous communiquer quelques formes de cet idiome. Le travail historique et philologique le plus important sur les Thraces est celui de W.Tomaschek, Die alten Thraker, I, II, que nous avons déjà cité plus haut et qui a été publié dans les Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, philos, -hist. Classe, Vienne, CXXVIII, CXXX, CXXXI. L'auteur y a rassemblé presque tout ce que nous connaissons sur ce sujet. C'est une étude très documentée, mais pas toujours suffisamment critique. On ne peut l'utiliser qu'avec prudence, surtout dans la partie où l'auteur cherche à expliquer les différentes formes thraces ou considérées par lui comme telles. Il y a plus d'un rapprochement contestable et des conclusions qui ne sauraient être acceptées par les linguistes. En dehors de cette monographie, on peut consulter aussi L. Diefenbach, Völkerkunde Osteuropas, 1880, 1,104—128. Quant aux rapporte du thrace avec les autres langues, il y a lieu de rappeler encore: A. Fick, Die ehemalige Spracheinheit der Indogermanen Europas, Göttingen, 1873, 417 et suiv; Vergleichendes Wörterbuch der indogermanischen Sprachen, 4e édition, Göttingen, 1890, l,xxi {ci. aussiBeiträge zur Kunde der indogerm. Sprachen. XIV, 50—51); K. Brugmann, Grundriss der vergleichenden Grammatik der indogerm. Sprachen, 1886, I, 289 et suiv.; C. Pauli, Eine vorgriechische Inschrift von Lemnos (Altitalische Forschungen, Leipzig. 1886, II 1), 20 et suiv. ; P. von Brandke, Heber Methode und Ergebnisse der arischen Alterthumswissenschaft, Giessen, 1890, 65 et suiv. ; F. Bechtel, Die Hauptprobleme der indogerm. Lautlehre seit Schleicher, Göttingen, 1892, 291 et suiv.; H. Hirt, Gehören die Phryger und Thraker zu den satem- oder centum-Stämmen ? dans les Indogermanische Forschungen, II, 143 — 149, cf. Berl. phil. Wochenschr., XV, 1143; Solmsen, Zeitschv. f. vergl. Sprachf, XXXIV, 36 et suiv. ; A. Torp, Zu den phryg. Inschr., Christiania, 1894, 4 et suiv. Cf. aussi G. Meyer, Beiträge zur Kunde der indogerm. Sprachen, XX, 123; Berliner philologische Wochenschrift, XV, 435. D'après P. Kretschmer. Einleitung in die Geschichte der griech. Spr., Göttingen, 1896, 220, le thrace doit être considéré comme un idiome à part, « in demselben Sinne wie das Griechische oder Germanische ». Le même auteur remarque plus loin (229) que le thrace se rapproche surtout, au point de vue du consonnantisme, de l'iranien et du slave: « Im Konsonantismus tritt das Phrygisch-Thrakische in mehreren (doch nicht in allen) Punkten zum Griechischen in Gegensatz und stellt sich auf die Seite des Iranischen und Slavis-chen ». Cette opinion nous semble la plus admissible et elle et acceptée aujourd'hui par la plupart des phi lologues. Quant aux gloses daces de Dioscoride et d'Apuleius, voir spécialement les commentaires de P. de Lagarde, Gesammelte Abhandlungen, Leipzig, 1866, 278 — 283 ; A. Fick, Die ehemalige Spracheinheit der Indogermanen Europas, Göttingen, 1873, 417—423 ; Rösler, Einiges über das Thrakische, dans la Zeitschrift für die österreichischen Gymnasien, XXIV, 105 — 106; Diefenbach, Völkerkunde Osteuropas, I, 122 et suiv. ; et surtout l'ouvrage de Tomaschek, cité plus haut, Die alten Thraker, II1, 22 et suiv. ; cf. G. Meyer, Beiträge zur Kunde der indogerm. Sprachen, XX, 116 et suiv. — Nous devons rappeler ici que toutes les tentatives d'expliquer plusieurs noms de plantes roumains par les formes conservées chez Dioscoride et Apuleius ne reposent sur rien de solide et ne méritent d'être citées qu'à titre de curiosité. C'est ainsi que A. Papadopol-Calimach et Brandza [Analele Academiei romîne, ïr" série, XI11, 39—60) ont cru trouver des éléments daciques dans les mots: dr. brustur (riborasta, n° 44 du registre de Tomaschek que nous suivons); dr. dracilă (drocila; le mot n'a pas été noté par Tomaschek; cf. B. P. Hasdeu, Cuvinte din bătrîni, I, 276); dr. ghenţiană (yevxiavt], n° 10); cir- mazăre, mr. uatÇape (Kavalliotis, 206) (pôÇouXa, n° 17) ; dr. jale (aaXta, n° 36) ; dr. scai ( borbatu (Hasdeu, Etym., III, 3250; cf. Schuchardt, 50); dr. cuvînt, mr. kuvendu. ir. kuvint (Miklosich, 10; cf. Schuchardt, 50); dr. drac, mr. draku, ir. drok (Mik-losich, 9; cf. Schuchardt, 50); dr. muşchi (Miklosich, 10; cf. Schuchardt, 50); dr., ir. orb, mr. orbu (Miklosich, 10); dr. vară, mr. vear<> (Miklosich, 9; cf. Schuchardt, 50) ; dr. vărs, mr. versa {Miklosich, 9) ; dr. venin, mr. virinu (Miklosich, 9 ; cf. Schuchardt, 50) ; dr. veşted (Miklosich, 9 ; cf. Schuchardt, 51) ; dr. virtute, mr. vrtute, dr. vîrtos, mr. vrtos (Miklosich, 9; cf. Schuchardt, 50). Il résulterait donc de cette liste que le roumain contient un nombre assez grand d'éléments illyriens. Il n'y a cependant rien qui nous autorise à considérer comme telles toutes les particularités citées plus haut. Nous verrons ailleurs, au chapitre sur la langue du XVIe siècle (tome II), que la plupart des phénomènes phonétiques, morphologiques et syntaxiques rappelés ici peuvent s'expliquer d'une autre manière. Cf. aussi plus bas, au chapitre III (phonétique du latin vulgaire). Quant aux éléments lexicologiques, nous devons remarquer que même les partisans de la théorie illyrienne ont rejeté plus tard les étymologies qu'ils avaient proposées jadis. Ainsi, ademenesc est donné par Hasdeu comme latin dans YEtym. magnum, I, 306 (lat. *admanuare), étymologie tout aussi contestable d'ailleurs que celle de la Columna lui Traiar., V, 102. Pour baci et cioban, le même auteur admet maintenant une origine touranienne (Etym., III, 2298). Broancă ne peut être un élément « dacique », comme le croyait Hasdeu puisque le rapprochement avec Ppuvxôç est sûrement faux. La glose de Hesy-chius Ppuvxôç: KiOùpa, ©pàiceç a été mal interprétée par les philologues, comme l'a bien montré Tomaschek, Die allen Thraker, II1, 7. KiOàpa qui glose chez Hesychius Ppuvxôç n'est pas le même mot que Ki0apa « cythère » ; : il doit désigner une espèce de poisson (cf. les gloses iciGapoç: i%%ç; Ktâpa, iKtàpa: èOvuccoO ix96ç. Or, broancă signifie « contrebasse », de sorte qu'il ne peut plus être rattaché à Ppuvxôç. Acolo, acum, brînci, broască, bucată, lîndură, vergură ne doivent plus guère figurer parmi les éléments « daciques », puisque leur origine latine est suffisamment démontrée (v. sur broască, G. Meyer, Etym. Wôrterb. der alb. Spr., 47; A. Candréa, Rev. pentru istorie, arheoL, etc., Bucarest, VII, 73; sur lîndură, Ov. Densusianu, Studii de fil. rom., Bucarest, 1898, 52; vergură est *virgula, diminutif de virgo). Sur abur et codru, que nous considérons aussi comme latins, v. România, XXV, 130 — 131; XXVIII, 62 — 64. Bască, brad, bucur, bunget, buză, copac, cruţ, gata, ghiuj, groapă, grumaz, mal, moş, părău, rînză viennent directement de l'albanais (G. Meyer, l. c, 28, 45, 52, 54, 121, 131, 135, 143, 198, 216, 257, 263, 335, 365; cf. sur bucur et mal, Ov. Densusianu, Studii de fil. rom,. 7 et suiv.) Pour mal il faut se rapporter à ce que nous avons dit à la p. 349. Muşcoi doit aussi être emprunté à l'albanais, comme le montre le -ş- (*musconius qui aurait existé, d'après G. Meyer, l. c, 293, en latin, n'aurait pu donner en roumain que muscoi). Baltă, copil, gîdilesc, guşă, vatră peuvent venir aussi bien de l'albanais que du slave (G. Meyer, /. c., 25, 57, 133, 135, 194, 464; Hasdeu dérive baltă directement du slave, Etym., III, 2401). Băl, bălan, balaur, mălai, melc, mosoc< nană, stăpîn, stejar, stînă, zîmbru sont d'origine slave, d'après Cihac (Dict., élémi slaves, 6, 7, 184, 192, 204, 210, 361, 366, 473). Bară doit aussi être slave (v. Miklosich, Etym. Wörierb. der slav. Spr., 7, s. v. bara; cf. G. Meyer, /. c, 33). Burghiu, cătun, ciomag, covată, iele, leş, ravac sont turcs, d'après L. Şăineanu, Elem. turc, Bucarest, 1885, 19, 25, 32, 35, 61, 85, 120. La même origine est atribuée par Şăineanu au mot ciocîrlie, mais, il se peut très bien que nous ayons affaire là à un dérivé de cioc. Argea peut avoir été introduit du grec par l'intermédiaire du latin (ăpyeXXct = *argella). Sosesc, maldac et traistă sont des emprunts plus récents faits au grec (v. sur le premier, Cihac, l. c, 700 ; sur maldac, ibid., 672 ; G. Meyer et Schuchardt, Zeitschr. für rom. Phil., VI, 621; sur traistă, G. Meyer, Indogerm. Forsch., II, 441 suiv.). Băsău et dobă sont d'origine hongroise (Cihac, /. c, 480, 495). Restent enfin quelques mots dont l'étymologie est plus difficile à établir. Bag n'est pas sans doute le latin *vadare, comme le veut Hasdeu (Etym., III, 2334). Sîmcea ne peut non plus venir de *senticella (Cihac, Dict., élém. lat., 254). Brîu, cioară, sopîrlâ se rapprochent de l'alb. bres (brents), sors, Sapi, mais il nous est bien difficile d'en fixer la filiation (G. Meyer, /. c, 46, 390, 399). Bordei, bortă, cocioabă, cujbă, doină, doică, dulău, gîde, hojma, iazmă, năsărîmb, (ne)ghiob ortoman, sălduş sont donnés par Cihac comme slaves (Dict., élém. slaves, 23, 54, 76, 98, 104, 111, 139, 146, 215. 230, 447; sur sălduş, v. Romanische Studien, IV, 150; cf. sur doină aussi Meyer-Lübke, Zeitschrift für rom. Phil., VIII, 145) ; nous ne pouvons toutefois les considérer comme tels. Turcă n'est pas non plus slave, comme le veut Şăineanu, /. c, 35. Culbec serait, d'après Cihac, d'origine turque (Dict., élém. slaves, 569), mais cette étymologie est bien douteuse. Tout aussi obscurs sont başardină, burtucă, considérés par le même auteur comme hongrois (ibid., 481, 486), et brînză dont l'étymologie est cherchée par quelques philologues en allemand (cf. Diefenbach, Völkerkunde Osteuropas, I, 247). Quant au changement de sens survenu dans afund, nous ne pouvons guère l'attribuer à une influence illyrienne. Nous n'avons qu'à comparer ce mot avec les formes correspondantes des autres langues romanes pour ne plus admettre un telle hypothèse. * Affundo (affundio) est attesté en ital., fr., esp., port, avec le même sens qu'en roumain (G. Körting, Lat.- rom. Wörterb., n° 307). avait déjà eu latin la signification de «homme », et il est employé ainsi par Plaute. Draco n'apparaît pas seulement en roumain avec le sens de «démon» ; on le trouve, avec la même valeur, aussi en provençal (Schuchardt, Zeitschrift für vergi. Sprachforsch., XX, 246,; cf. G. Meyer, Etym. Wörterb. der alb. Spr., 73). ()rbus, était employé déjà en latin avec .la signification de « aveugle » et, en dehors du roumain, on le trouve avec ce sens aussi dans les autres langues romanes (G. Körting, l. c, n° 5761). Ver était devenu sans doute en latin synonyme de aestas (comp, les dérivés esp. brana, verano; cf. Schuchardt, Vok' des Vulgärlat., III, 51 — 52). Verso apparaît dans la plupart des langues romanes occidentales avec la même signification qu'en roumain. Veşted n'est nullement le latin viscidus, mais un dérivé de vescus, de sorte que le changement de sens supposé par Miklosich n'existe plus (cf. G. Meyer, 1. c, 468). Virtus pouvait très bien recevoir l'acception de «force physique» et de « dureté», puisqu'on le trouve avec le premier sens aussi en ancien français. , En dehors des éléments illyriens que nous avons cités, quelques philologues ont cru pouvoir découvrir aussi des éléments celtiques en roumain (v. At. Marie-nescu, chez S. Liuba et A. Iana, Topogr. satului şi hotarului Maidan, Caransebeş, 1895, 179 et suiv). Que des Celtes aient existé dans les pays balkaniques, c'est un fait connu depuis longtemps, mais qu'ils aient eu quelque influence sur le latin oriental, voilà une hypothèse qu'il sera bien difficile de prouver. La philologie n'a découvert, du moins jusqu'ici, aucun élément celtique assuré en roumain, en dehors bien entendu de ceux qui avaient pénétré déjà en latin. Même l'adj. mare qui présente une ressemblance surprenante avec la celtique mar (cf. Meyer-Lubke, Gramm. der rom. Spr., I, § 20) ne peut être considéré comme tel, puisqu'il y a plus de raisons pour le rattacher au latin mas, marem. / 9. Le roumain, tel qu'il se présente aujourd'hui, nous montre d'une manière indubitable que la romanisation des pays où il prit naissance dut être bien profonde. Tout ce qui est de plus caractéristique en lui porte un cachet purement latin. Quelque nombreux que soient en somme les éléments étrangers qui ont pénétré surtout dans son lexique, la langue roumaine n'a pas subi trop d'altérations dans son fonds primitif et a gardé son caractère d'idiome roman, malgré les circonstances peu favorables parfois où elle s'est développée. On ne peut connaître, il est vrai, dans tous ses détails ce qu'était le latin importé dans la région du Danube, pour que la comparaison entre lui et le roumain puisse être faite plus facilement; mais les derniers résultats de la philologie romane nous permettront de fixer jusqu'à un certain degré les traits les plus saillants de ce latin qui doit être mis à la base du roumain et des autres langues romanes. On arrivera certainement à mieux définir avec le temps le parler des colons des différentes provinces de l'Empire romain et à connaître de plus près le point de départ des idiomes romans. Il sera alors plus facile de faire la distinction entre ce qui remonte directement au latin vulgaire dans chacun de ces idiomes et ce qui doit être considéré comme d'origine plus récente. On pourra de cette façon suivre de plus près le chemin parcouru par l'ensemble des langues romanes depuis l'époque où le latin fut importé dans les provinces où elles se sont développées jusqu'à nos jours. Pour le moment nous devons nous contenter de ce que les données de la linguistique nous (il ont fourni jusqu'ici sur ce sujet, et nous verrons qu'il y a à cet égard toute une série de faits qu'on doit considérer comme définitivement acquis pour la science. Plus d'une question importante de l'histoire de la formation de la langue roumaine aura trouvé sa solution, une fois que nous serons arrivés- à montrer quelles étaient les particularités du latin parlé par les habitants des pays balkaniques, autant qu'elles peuvent être reconstituées aujourd'hui. Dans un travail publié en 1896, Neugriechisch und Romanisch, G. Körting s'est efforcé de montrer jusqu'à quel degré les langues romanes se sont éloignées du latin ; mais les conclusions auxquelles l'auteur arrive sont dépourvues de toute valeur. De telles études ne peuvent aboutir à rien de précis, surtout quand on choisit comme point de comparaison le latin classique, comme l'a fait Körting. Si le latin vulgaire nous est mieux connu depuis quelque temps, cela ne veut nullement dire que nous sommes en état de savoir dans quelle mesure chacune des langues romanes s'est éloignée du latin. Il y a encore plus d'un terme de comparaison qui nous échappe, et il serait téméraire d'aller plus loin que ne le permettent les données actuelles de la philologie romane. Cf. Ov. Densusianu, Romani a, XXVI, 284-290. 10. On admet généralement aujourd'hui que toutes les langues romanes reposent sur un même latin qui fut parlé d'un bout à l'autre de la Romania. La majorité des philologues est d'accord pour considérer ce fait comme suffisamment établi et pour le reconnaître comme le point de départ de toute recherche sur l'histoire des langues romanes. Et en effet, rien ne nous autorise à croire que le latin qui fut importé dans les provinces de l'Empire romain était divisé en dialectes, et que par conséquent plus d'un phénomème qui sépare aujourd'hui les langues romanes doit remonter à l'époque latine. Les colons établis en Dacie, par exemple, parlaient sans doute le latin qui était en usage au IIe siècle de notre ère dans tous les autres pays dépendant de Rome. C'était ce latin officiel qui était employé dans le commerce, dans l'administration et dans toutes les autres relations des citoyens et qui devait présenter en général partout un caractère unitaire. Les échanges continuels entre les différentes parties de l'Empire et surtout l'ascendant considérable qu'exerçait la capitale sur les colonies devaient entraver le morcellement dialectal du latin. Il ne saurait donc être question d'un latin provincial propre à chacun des pays romanisés. Si les écrivains latins insistent quelquefois sur les particularités linguistiques qui caractérisaient le parler de-telle ou telle province et si quelques historiens nous disent, par exemple, que l'empereur Septime Sévère ne put jamais se débarrasser de son accent africain et qu'Hadrien fut raillé pour un discours qu'il prononça au Sénat et qui trahissait son origine espagnole (Scriptores hist. augustae, Sept. Sev., XIX; Haâr., III), cela ne peut nullement prouver, comme on l'a déjà remarqué, que le latin qu'on employait en Espagne, en Afrique ou ailleurs différait beaucoup de celui d'Italie. De tels témoignages nous montrent simplement que la manière de prononcer le latin littéraire pouvait varier d'après les pays et qu'un Espagnol avait un autre accent qu'une personne née en Italie. C'est d'ailleurs un fait qui n'offre rien d'extraordinaire, et il serait hardi d'en tirer des conclusions sur l'existence d'un latin vulgaire propre à chacune des provinces de l'Empire romain. Mais, si des raisons puissantes nous forcent à admettre l'unité du latin vulgaire comme principe fondamental de toute investigation scientifique sur l'origine des langues romanes, nous devons néanmoins reconnaître qu'il y a des cas où quelques restrictions s'imposent à cet égard. Il serait chimérique de s'imaginer qu'il n'y avait la moindre distinction entre le latin du IIe siècle, importé en Dacie, et celui qu'on parlait à la même époque à Rome ou à Cordoue. Ce serait un phénomène unique dans l'histoire des langues, et personne ne saurait soutenir une chose aussi invraisemblable. Comment pourrait-on croire que tous les légionnaires qui conquirent la Dacie prononçaient le latin tout à fait de la même façon que les habitants de la Gaule ou de l'Espagne? Il serait de même étonnant que les colons de Trajan n'aient pas apporté au nord du Danube quelques mots dont la phonétique avait subi certains changements phonétiques, comme une méta-thèse ou une assimilation, mais qui n'avaient pas encore eu le temps de se propager comme tels dans les autres provinces. Il ne faut pas non plus oublier qu'il y a dans chaque langue des mots et des tournures qui, à la même époque, apparaissent plus souvent dans une région que dans une autre. Il ne serait par conséquent rien d'extraordinaire à supposer que le latin transplanté dans la péninsule balkanique pouvait contenir, au point de vue lexical et syntaxique, des formes qui n'étaient pas employées avec la même fréquence dans les autres pays de la Romania. On peut, d'autre part, admettre aussi le contraire, c'est-à-dire que plus d'un phénomène qui existait ailleurs et y était profondément enraciné dans la langue ne pénétra pas avec la même vitalité dans le latin balkanique. Pour ce qui concerne spécialement le lexique, il y a lieu de remarquer encore que des mots introduits d'un idiome étranger arrivent très souvent à être employés seulement dans une partie du domaine de la langue où ils ont pénétré. Les colons venus en Dacie ont pu donc apporter avec eux des mots empruntés au grec ou à l'illyrien, mais qui sont restés inconnus aux habitants d'une province comme la Gaule ou l'Espagne. Ce sont en somme des différences locales que personne n'osera révoquer en doute, puisqu'elles sont inhérentes à toute langue qui n'a pas cessé d'être parlée. Elles ne sont pas toutefois suffisantes' pour qu'on ait le droit de conclure à l'existence de dialectes dans le latin vulgaire. De telles différences ne sont nullement de nature à changer autant qu'on le croit quelquefois l'aspect d'une langue ; elles sont de simples nuances qui introduisent une certaine variété dans la constitution d'un idiome et qui ne sauraient dans tous les cas être considérées comme des divergences dialectales. Quelle que soit l'interprétation qu'on donne aujourd'hui au mot «dialecte », nous ne croyons pas qu'il y ait des linguistes qui qualifient de « particularités dialectales » les moindres divergences qu'on constate dans les formes d'une même langue. C'est pour cette raison qu'il nous semble que les nombreuses discussions sur l'existence ou la nonexistence de dialectes dans le latin vulgaire sont trop souvent oiseuses, puisqu'elles reposent sur un malentendu: on donne au mot « dialecte » une acception trop large et sûrement fausse. Si l'on admet que le latin vulgaire présentait par-ci par-là quelques petites différences qui le faisaient varier d'après les régions, cela ne peut prouver d'aucune façon qu'il était divisé en dialectes. Il n'y a pas d'idiome qui soit unitaire dans le sens absolu du mot, et si nous comprenons de cette manière l'unité d'une langue, nous ne devrons plus parler de l'existence de dialectes dans le latin vulgaire. La théorie de l'unité du latin vulgaire a été défendue surtout par Meyer" Lübkc: «Einheit ist, so meine ich mit Andern, eine der ersten Erfordernisse fürs Vulgärlateinische ; nur wo zwingende Gründe vorliegen, ist davon abzugehen », Zeitschr. für vom. Philologie. IX, 235. Dans un ouvrage paru en 1882, Die lokalen Verschiedenheiten der lat. Spr. (cf. l'article du même auteur, Was ist Vulgärlatein ? Verhandl. der XLten Versamml. deutscher Philologen, Leipzig, 1890, 385 — 392), K. Sittl s'est efforcé de combattre cette théorie, mais sans succès (cf. G. Meyer et Schuchardt, Zeitschr. für rom. Philol., VI, 608 — 628). Les arguments que l'auteur apportait pour prouver l'existence de dialectes dans le latin vulgaire ne reposaient sur rien de solide et ils n'ont pu changer en rien l'opinion prédominante des philologues. La thèse de Sittl a été reprise dernièrement avec beaucoup plus de compétence par G. Mohl dans le travail que nous avons déjà cité, Introduction à la chronologie du latin vulgaire. Tout en admettant que « le principe de l'unité du latin vulgaire. . . doit rester l'axiome fondamental de toute étude sérieuse sur les origines des langues néo-latines » (p. 23), Mohl veut montrer dans ce travail que le latin vulgaire n'était pas aussi unitaire qu'on le croyait jusqu'ici. En examinant de plus près chacune des langues romanes, on arrive à découvrir, dit Mohl, plus d'un phénomène qui ne pouvait être général dans le latin vulgaire. Ainsi, tel ou tel idiome roman nous offre des particularités qui étaient propres au latin archaïque ou à quelque ancien dialecte italique, mais qui ne se sont jamais généralisées dans le latin qui fut parlé d'un bout à l'autre de la Romania. Il serait donc chimérique de croire que le latin parlé dans une région ne se distinguait pas par quelques traits, assez importants parfois, de celui qu'on employait ailleurs. La thèse de Mohl peut être juste dans quelques cas, mais il ne faut pas en exagérer les conclusions. Les faits réunis par le savant philologue, même si nous les admettions sans aucune restriction, ne peuvent nullement confirmer la théorie « polydialectale » du latin ; ils sont trop peu importants pour qu'ils attestent la division du latin en dialectes. Que les dialectes italiques aient exercé quelque influence sur le parler de Latium qui les a supplantés, c'est un fait que nous ne saurions nier; mais que l'ancien morcellement dialectal de l'Italie se soit reflété dans le latin, voilà un point où la théorie de Mohl nous semble tout à fait contestable. La survivance d'éléments ombriens, osques, etc. dans les langues romanes est aussi bien douteuse dans la plupart des cas admis par Mohl. Il faudrait ici aussi faire des distinctions entre les différentes langues romanes. Quelques phénomènes caractéristiques de l'ombrien ou de l'osque ont pu se conserver dans telle ou telle région de l'Italie, mais leur propagation en dehors de la péninsule ne pouvait s'effectuer aussi facilement que Mohl le croit. Un patois normand, par exemple, pour prendre un terme de comparaison plus évident, peut transmettre quelques particularités au français du centre dont il est menacé d'être remplacé, mais ces particularités n'apparaîtront que dans le parler local qui aura résulté de la fusion de ce patois avec le français; elles n'arriveront qu'exceptionnellement peut-être à se propager ailleurs et à pénétrer dans le français général. Il nous semble donc hasardé d'affirmer que « c'est dans la prononciation sàbine, volsque, bernique, pélignienne, osque, marse, picénienne, falisque qu'il faut chercher la cause première des langues romanes, et c'est dans ces dialectes qu'il faut rechercher les premiers germes de cette forme nouvelle de la latinité» (Mohl, l. c, 16). 11. Si nous envisageons maintenant le latin vulgaire au point de vue chronologique, il faut distinguer plusieurs périodes dans l'histoire de son développement. Personne ne saurait contester que le latin de l'époque impériale se distinguait sur plus d'un point de celui qu'on avait employé sous la République. Les légionnaires qui conquirent la Pannonie ou la Dacie parlaient sans doute une langue assez éloignée de celle des premiers colons de la Sardaigne. Il resterait seulement à fixer de plus près en quoi le latin du IIe siècle de notre ère se distinguait de celui du IIIe siècle avant J.-C. ; mais ici la philologie se montre bien impuissante, et tous les efforts des savants pour mieux éclaircir cette question n'ont pas toujours abouti aux résultats désirés. On connaît la fameuse théorie de Grôber, d'après laquelle chaque langue romane reproduirait le latin qui était généralement usité au moment de la conquête du pays où elle est parlée aujourd'hui. Le sarde, par exemple, représenterait le latin du IIIe siècle avant J.-C, de même que le roumain nous permettrait de reconstituer le latin parlé au IIe siècle après J.-C. La comparaison des langues nous offrirait par conséquent, d'après Grôber, le moyen de dater avec une précision presque mathématique les phénomènes du latin vulgaire. Ainsi, « la concordance a) du sarde, b) de l'espagnol, c) du portugais, d) du catalan, e) du provençal, /) du français, g) du rhétoroman et h) du roumain, moins i) l'italien, prouverait l'existence d'une forme dans le latin vulgaire jusqu'en 100 après J.-C. ; l'accord de abcdefg-hi attesterait la présence d'un phénomène jusqu'au début du Ier siècle après J.-C.; celui de abcdef-ghi confirmerait de même l'emploi d'une forme jusqu'au moment de la conquête de la Gaule », etc. En présentant les faits de cette manière, Grôber croyait avoir découvert la clef de l'histoire du latin vulgaire, et sa thèse ne laissait pas d'être séduisante ; elle a même trouvé pendant quelque temps l'approbation de plusieurs philologues. La critique a cependant montré dans ces derniers temps combien une telle théorie était peu soutenable. Examinées de plus près, les choses se présentent d'une manière beaucoup plus compliquée que Grôber ne le croyait. Quelque vraie que soit jusqu'à un certain degré l'idée que le noyau fondamental d'un idiome roman doit représenter en dernière analyse le latin apporté par les premiers colons du pays où cet idiome apparaît aujourd'hui, on ne peut toutefois affirmer que les langues romanes reposent exclusivement sur ce «substratum » latin primitif qui fut introduit dans les provinces au moment de leur conquête. Le premier élément latin d'un pays soumis par les Romains devait naturellement être alimenté dans la suite par un afflux continuel d'immigrés qui apportaient dans la nouvelle colonie la langue qu'on parlait dans le reste de l'Empire. Des changements linguistiques survenus en Italie pénétraient ainsi dans les provinces par l'intermédiaire des nouveaux colons qui venaient s'y fixer. Dans ces conditions, un développement linguistique indépendant des pays rornanisés devenait impossible, puisqu'il était entravé par le contact ininterrompu avec Rome. Les rapports des provinces avec la métropole ne furent pas sans doute les mêmes sur toute l'étendue de l'Empire et à toutes les époques de l'histoire romaine. L'importance commerciale et militaire d'une province devait déterminer, en première ligne, la fréquence plus ou moins grande de ses relations avec le centre. Il y eut, d'autre part, des contrées qui s'isolèrent plus tôt du mouvement général de la vie romaine. Mais, malgré ces circonstances qui ne sauraient être négligées dans l'étude particulière. de la romanisation de chaque pays, on doit reconnaître en thèse générale que les relations avec l'Italie ont empêché les provinces de conserver le latin tel qu'il était dans les premiers temps de leur romani-sation. Il serait pourtant chimérique' de croire que le sarde ou l'espagnol représentent le développement du latin vulgaire parlé au IIIe ou au IIe siècle avant J.-C. Ce serait méconnaître le caractère de la diffusion du latin en dehors de l'Italie et enfermer l'étude d'une langue dans des: formules préconçues. En appliquant ces remarques à la langue roumaine, on conviendra que les éléments qui se trouvent à sa base ne peuvent dériver seulement du latin de l'époque de Trajan. On s'obstine à admettre encore aujourd'hui que le roumain nous offre l'image la plus pure de ce qu'était au IIe siècle de notre ère l'idiome généralement employé par les légionnaires romains. Or, d'après ce que nous avons dit plus haut, rien ne nous autorise à croire qu'en Dacie, comme ailleurs, le latin est resté, après la conquête du pays, à l'écart de l'évolution linguistique qui s'est opérée dans les autres provinces. Le parler importé par les premiers colons de la Dacie dut être influencé par le latin usité dans les autres parties de l'Empire, de sorte que les particularités qui l'avaient caractérisé au début du IIe siècle furent incessamment modifiées sous l'action du latin introduit par les nouveaux immigrés. Les faits que nous avons exposés plus haut, au chapitre premier, ne nous permettent non plus de croire que le roumain repose exclusivement sur le latin de la Dacie. C'est dans le parler des premiers Romains qui s'établirent en Illyrie qu'il faut chercher les germes de la langue roumaine. Ce sont les différentes couches de latin qui furent apportées dans les pays danubiens, et en dernière ligne en Dacie, que nous devons considérer comme le « substratum » latin du roumain. Répandu dans la plus grande partie de la péninsule balkanique et incessamment renouvelé depuis le IIIe siècle avant J.-C, le latin qui se trouve à la base du roumain ne peut représenter la langue d'une seule époque de l'histoire romaine et d'un seul pays de l'Europe orientale. Le roumain n'a pas par conséquent l'importance qu'on lui a attribuée dans les études chronologiques sur le latin vulgaire, puisque les éléments G G qu'il contient ne dérivent pas seulement du latin transplanté en Dacie au IIe siècle de notre ère. La théorie chronologique exposée plus haut a été formulée par G. Grôber dans V Archiv fur lat. JLexikographie, I, 351 et suiv. Elle a été vivement contestée par M. Kawczynskj, Studyja românskie, Cracovie, 1886, 22 et suiv. ; cf. aussi MohI, Introd. à la chron. du lat. vulg., 3, 238 et suiv. 12. La comparaison du latin vulgaire avec le latin classique, du moins dans la mesure où nous pouvons la faire aujourd'hui, nous mène à la conclusion que la langue parlée à l'époque impériale ne s'éloignait pas trop de celle qui nous a été conservée dans les monuments littéraires. C'est une conception des plus fausses que celle qu'on a défendue quelquefois et d'après laquelle le latin vulgaire devrait être considéré presque comme une langue à part par rapport au latin classique. Quelles que soient les différences entre ce qui était parlé et ce qu'on écrivait à Rome ou ailleurs, il ne faut pas exagérer leur importance et les croire suffisantes pour qualifier le latin vulgaire et le latin littéraire de deux idiomes distincts. La langue écrite et le parler populaire reposaient sur un même fonds primitif, et les ressemblances qui les rapprochaient l'un de l'autre sont toujours restées bien plus nombreuses que les différences qui les séparaient. Le latin des livres était sorti de la langue parlée, et tous ses traits les plus saillants remontaient en dernière analyse à celle-ci. Plus conservateur en général que le parler du peuple qui se modifie incessamment, il a gardé un caractère plus archaïque ; mais, en échange, grâce aux influences littéraires qu'il a subies et au travail assidu des grammairiens, il a reçu des éléments qui n'ont jamais pénétré dans le latin vulgaire. D'un autre côté, la langue populaire, malgré les changements survenus dans sa constitution interne au cours des siècles, a pu garder quelquefois des phénomènes qui caractérisaient le latin archaïque ou les anciens parlers italiques, mais qui ne se retrouvent plus chez les écrivains classiques. C'est là qu'il faut chercher les différences les plus marquantes qui existaient entre le latin parlé et le latin écrit. Des différences semblables se rencontrent partout où il y a eu une littérature, et il serait oiseux de parler d'un latin vulgaire sensiblement différent du latin classique. Dans son travail sur Le latin de Grégoire de Tours, Paris, 1890, 31, M. Bonnet combat avec raison l'opinion de ceux qui considèrent le latin vulgaire et le latin classique comme deux langues distinctes. L'auteur force cependant l'interprétation des faits lorsqu'il réduit presque à rien les différences entre le latin parlé et le latin écrit. Cf. aussi E. Gorra, Lingue neolatine, Milan, 1894, 40 et suiv., qui reprend la théorie du savant français pour l'exagérer davantage. Ce qui doit avoir surtout contribué au maintien d'une certaine unité entre le parler populaire et la langue écrite c'est l'influence des écoles et de la littérature. En Italie, comme dans les provinces, le peuple ne resta pas complètement isolé de ceux qui parlaient une langue plus pure, plus élégante. Les Romains n'avaient pas, il est vrai, l'instruction obligatoire et la presse qui facilitent dans une si large mesure aujourd'hui le rapprochement entre les lettrés et les masses plus profondes de la population; mais leurs conditions de vie offraient aussi quelques moyens pour propager la langue littéraire parmi les basses classes des villes ou de la campagne. Ceux qui s'enrôlaient dans les armées arrivaient à la fin à introduire dans leur parler quelques formes d'un caractère plus littéraire, qu'ils entendaient de leurs officiers. Les relations avec les représentants du pouvoir central, le contact plus ou moins fréquent avec les fonctionnaires de différentes catégories devaient aussi avoir une certaine influence sur le parler des petites gens. Mais ce furent surtout les écoles qui exercèrent une action plus profonde à cet égard. Dans les premiers siècles de notre ère ces établissements de culture étaient devenus bien nombreux, et les jeunes gens accouraient de tous côtés pour suivre les cours des maîtres entretenus par telle ou telle ville. Ici, sous la conduite des professeurs, ils s'efforçaient de modifier les habitudes de parler qu'ils avaient contractées dans leurs familles. L'enseignement de la grammaire, la lecture des auteurs classiques, les conversations avec les maîtres et le contrôle exercé par eux sur la prononciation et sur les constructions qui leur semblaient fautives arrivaient à corriger, au bout de quelque temps, le parler des jeunes Romains. Plus d'une forme littéraire imposée par les précepteurs était ainsi adoptée par les élèves qui, une fois sortis de l'école, retournaient chez eux avec l'usage d'une langue plus soignée et plus riche en expressions que celle qu'ils avaient apportée à l'école. On peut s'imaginer quelle devait être l'influence de ces propagateurs de la culture romaine dans les milieux où ils allaient s'établir, et comment le latin littéraire pénétrait par cette voie dans les coins les plus reculés d'une province et introduisait certaines modifications dans le parler du peuple, en rendant moins frappantes les différences entre la langue généralement parlée et celle des lettrés. Le rôle des écoles dans ce travail d'épuration du latin vulgaire ne fut pas le même dans toutes les provinces de la Romania. Dans quelques pays, comme en Gaule et en Espagne, l'instruction put pénétrer dans les couches les plus profondes de la population, grâce aux nombreuses écoles qui y furent fondées. Les maîtres qui y étaient engagés se donnaient beaucoup de peine pour développer le goût littéraire de leurs élèves et pour les familiariser avec le latin classique. ïl arrivait ainsi que le latin était mieux cultivé quelquefois dans ces contrées qu'en Italie, et qu'un Gaulois parvenait à s'exprimer dans une langue plus pure que celle qu'on entendait souvent dans le pays même d'origine du latin. Tout autrement durent se passer les choses dans les provinces de l'Europe orientale, où l'instruction ne fut jamais aussi bien organisée et aussi répandue qu'en occident. On n'y rencontre, en effet, aucune école qui ait pu rivaliser avec les établissements célèbres de Bordeaux, Cordoue, etc. Les Romains ne trouvaient guère nécessaire la fondation d'écoles plus nombreuses dans ces pays, où les habitants primitifs, plus arriérés que ceux de la Gaule, par exemple, pouvaient être romanisés aussi par d'autres moyens et sans le secours d'une instruction plus développée. Les écoles qui étaient entretenues dans quelques villes de l'Orient et dont l'existence ne nous est confirmée que pour la Pannonie (C. /. L. III, p. 962; cf. Budinszky, Die Ausbreitung der tat. Spr., 178; J. Jung, Römer und Romanen, 143) devaient avoir un caractère assez élémentaire, et leur influence dans l'œuvre de romanisation des pays danubiens ne pouvait être bien grande. Cette circonstance ne saurait être négligée dans l'étude du latin de la péninsule balkanique, puisqu'elle peut expliquer, comme on l'a déjà remarqué, quelques-unes des particularités qui distinguent le roumain des autres langues romanes. Le manque d'écoles plus nombreuses dans les pays balkaniques eut pour conséquence que le latin vulgaire continua à s'y développer plus à l'écart des préoccupations littéraires qui existaient ailleurs, et que l'action des lettrés sur le parler du peuple y fut bien plus réduite que dans les autres parties du domaine roman. C'est pour cette raison que le roumain ne nous offre pas un nombre aussi grand de formes latines littéraires que les autres idiomes romans; et si l'on y en trouve quelques traces, il faut peut-être les considérer comme appartenant déjà au latin qui fut importé dans les régions du Danube. Il se peut, d'autre part, que des formes littéraires introduites dans le latin occidental aient pénétré indirectement en Orient, jusqu'à une époque relativement récente, par l'intermédiaire des colons venus d'Italie ou d'ailleurs pour se fixer en Dacie et dans les autres provinces danubiennes. Sur l'influence exercée par les écoles, le service militaire, etc. clans le travail d'épuration du latin vulgaire, v. Mohl, Introd. à la chronol. du lat. vulg., 67, 151 et suiv., qui a repris et développé les idées un peu vagues et unilatérales exprimées jadis par F. Eyssenhardt, Römisch und Romanisch, Berlin, 1882. — Comme on l'a déjà remarqué plus d'une fois, les illettrés semblent avoir été assez nombreux en Dacie. Des personnes qui ne savaient pas écrire sont mentionnées dans les tabulae ccratae trouvées en Transiylvanie (C.I.L. III, pp. 948—9). 13. Le latin qui se trouve à la base du roumain n'apparaît pas seulement comme moins imprégné d'éléments littéraires; il porte, en outre, un cachet, pour ainsi dire, rustique. Nous ne croyons pas que quelqu'un ait jamais remarqué ce fait, quoiqu'il soit de toute évidence. L'examen des mots latins conservés en roumain nous montre qu'ils se rapportent surtout à la vie de campagne. Tout ce qui nous ramènerait à une organisation sociale plus compliquée et à une culture plus avancée n'a pas laissé de traces plus visibles dans les éléments latins du lexique roumain. On n'y trouve, comme en français ou en italien, par exemple, tous ces termes caractéristiques qui nous révèlent la vie des grandes villes, l'activité des centres mouvementés avec toutes les idées qu'elle implique. Cette particularité s'explique par le fait que les Roumains représentent surtout la population latine de la péninsule balkanique qui s'est conservée à la campagne. L'élément urbain n'entra que dans une mesure très faible dans la constitution du peuple roumain. A l'époque des invasions, cet élément dut être bien réduit, soit à cause des émigrations dans d'autres pays, soit parce que les habitants quittaient en masses les villes pour se retirer dans des endroits où ils pouvaient être plus à l'abri des incursions barbares. Au sud du Danube, l'élément roman des grandes villes s'affaiblit encore et disparut en grande partie à cause de l'ascendant de plus en plus grand que prirent avec le temps les Grecs et, plus tard, les Slaves dans les affaires politiques. Au nord, un événement bien connu eut de bonne heure les mêmes effets. L'abandon de la Dacie par l'administration et les légions romaines, à l'époque d'Aurélien, eut pour conséquence la désorganisation des villes. Ceux qui restèrent dans le pays représentaient surtout la population rurale, attachée au sol et menant une vie plus simple. Dans ces conditions, le parler roman balkanique devait forcément perdre la plupart des termes qui se rapportaient à une culture plus développée. Il garda ainsi une empreinte plus rustique, que nous retrouvons dans la plupart des éléments latins du roumain. 14. Les considérations générales exposées plus haut correspondent aux faits linguistiques établis par les dernières acquisitions de la philologie romane. Elles sont confirmées par tout ce que nous savons aujourd'hui sur le latin vulgaire, tel qu'il a été reconstitué dans ses traits les plus saillants par ies latinistes et par les romanistes. L'étude approfondie des textes qui nous ont conservé un latin plus ou moins rapproché du parler populaire, et l'examen des inscriptions nous ont fourni dans ces derniers temps des matériaux précieux pour l'histoire du latin vulgaire. Comme sources directes, les inscriptions nous offrent très souvent les faits les plus assurés pour la confirmation de tel ou tel phénomène du latin vulgaire; elles constituent, en outre, le seul moyen d'étudier directement le latin là où tout autre document écrit de l'époque des Romains nous fait défaut. Rédigées dans un style plus ou moins littéraire et dans cette langue presque invariable dans toutes les régions et consacrée par la tradition, les inscriptions ne nous présentent pas cependant un nombre aussi grand de particularités linguistiques intéressantes pour l'histoire du latin vulgaire qu'on pourrait s'imaginer a priori. En parcourant les milliers d'inscriptions publiées jusqu'ici, on n'arrive que bien rarement parfois à découvrir par-ci par-là quelques faits qui ont échappé aux graveurs, trop soucieux en général d'employer une langue aussi correcte que possible. Il serait, d'autre part, chimérique de chercher dans les inscriptions d'une province quelconque, du moins jusqu'à une certaine époque, des faits linguistiques propres à cette province et qui n'auraient jamais existé dans les autres pays de l'Empire. Tout ce qu'on peut demander aux inscriptions, ce n'est guère la découverte d'un latin provincial, mais la confirmation de certaines particularités du latin vulgaire que nous devons placer à la base de toutes les langues romanes. Mais, si le témoignage des inscriptions est des plus précieux pour l'étude du latin vulgaire, il ne faut pas enregistrer avec confiance tout ce qu'elles nous offrent. Il ne suffit pas de constater dans les inscriptions une forme qu'on n'a pas rencontrée ailleurs pour qu'on l'attribue sans aucun contrôle au latin. Il se peut très bien qu'une telle forme, qui présente un phénomène intéressant pour l'étude des langues romanes, ne soit qu'une simple faute de graveur. Les erreurs ne manquent pas d'être nombreuses dans les monuments épigraphiques latins, et elles donnent lieu souvent à des rencontres surprenantes avec les langues romanes. Ainsi, pour ne citer qu'un cas, dans une inscription de la Dal-matie nous trouvons la forme pureremu (C. I. L, III, 9567) qui offre une ressemblance curieuse avec l'istro-roumain pure, avec n rhotaciséc. Faut-il considérer cette forme comme un exemple ancien de la rhotacisation de n, attestée aujourd'hui en istrien? Cette hypothèse pourrait tenter quelque philologue en quête de nouveautés, surtout parce que pureremus nous vient d'une région où le passage de n à r est un phénomène connu ; mais pour ceux qui sont habitués aux fautes des graveurs pureremu ne peut être qu'une mauvaise transcription de puneremus (poneremus). Des cas semblables nous montrent combien il tst dangereux de bâtir des théories sur des exemples aussi isolés. La présence d'une forme dans une seule inscription n'est guère suffisante pour que nous admettions l'existence de telle ou telle particularité dans le latin vulgaire ; il faut pour cela avoir le témoignage de plusieurs inscriptions. En dehors de ces moyens directs, la comparaison des langues romanes peut aussi nous aider dans l'étude du latin vulgaire. Une forme qui n'est pas attestée dans les monuments épigraphiques ou paléographiques peut toutefois être considérée comme existant en latin, une fois qu'elle apparaît dans les langues romanes avec des particularités qui ne sauraient remonter qu'au latin vulgaire. En éliminant tout ce qui est propre à chacune des langues romanes, on arrive à la fin à rétablir cette forme avec ses traits primitifs et telle qu'elle existait en latin. Cette méthode est pleinement justifiée par le principe fondamental même de la philologie romane et par tout ce qu'on admet aujourd'hui sur les rapports des langues romanes avec le latin. Elle n'est au fond que l'application à l'étude des langues modernes d'un procédé employé depuis longtemps dans la linguistique indo-germanique. La méthode comparative peut nous donner les résultats les plus sûrs dans les études sur le latin vulgaire, pourvu qu'on l'emploie avec prudence. Ce serait abuser d'une telle méthode que d'attribuer au latin des phénomènes qui appartiennent en réalité au développement postérieur des langues romanes. L'accord de deux ou trois idiomes romans n'est pas toujours suffisant pour qu'on conclue à l'existence dans le latin vulgaire d'une particularité qui leur est commune. Il faut d'abord se demander si une telle particularité n'a pu se produire indépendamment dans chacune de ces langues ou s'il n'y a pas eu d'influence de l'une sur l'autre. L'accord du roumain et de l'italien, par exemple, ne peut guère être toujours probant quant à la présence dans le latin vulgaire d'une forme commune à ces deux idiomes. Il se peut très bien qu'un phénomène ait fait son apparition en italien et qu'il se soit ensuite transmis au roumain. L'italien et le roumain ont continué à rester en contact l'un avec l'autre plus longtemps qu'on ne le croit d'habitude, et il serait partant hasardé de mettre sur le compte du latin tous le traits qui les rapprochent. ; Les renseignements indirects sur le latin vulgaire, fournis par la comparaison des langues romanes, peuvent donc être des plus précieux, à condition qu'on n'emploie cette méthode que là où elle trouve son application et qu'on ne lui demande que ce qu'elle peut nous donner. La méthode comparative employée par les romanistes pour reconstruire les formes du latin vulgaire a été vivement attaquée par K. Sittl, Jakresbericht ùber die Fortschrittc der klassischen Alterthumswissenschaft, LXVIII, 226 et suiv. ; E. Seelmann, Gôttingische gelehrte Anzcigen, 1890, 665-687, et Kritischer Jah-resb. Uber die Fortschr. der rom. Philol, I, 48 et suiv. Les deux philologues allemands contestèrent toute valeur à ce genre d'investigations, en qualifiant de « Phantasicgcbilde » le latin reconstruit par les romanistes. Les affirmations de Sittl et de Seelmann étaient trop exagérées et elles ont été refutées pour de bonnes raisons. Cf. Miodoriski, Arch. f. lot. Lexikogr., VIII, 146 — 149; Meyer-Lûbke, Zeitschr. f. rom. PMI., XV, 281 — 284; cf. Krit. Jahresb. d. rom. Phil., II1, 60; P. Geycr, Jahresb. ub. die Fortschr. d. kl. Alterthumswiss., LXXXXVIII, 33 et suiv.; voir, en outre, G. Grôbcr, Archiv fur lat. Lexikogr., I, 206, 213 et suiv., et Mohl, Introd. à la chronol. du lat. vulg., 21, qui défendent, à juste titre, la méthode suivie aujourd'hui par la plupart des romanistes. Comme nous avons remarqué plus haut, l'accord exclusif du roumain avec l'italien ne peut guère être toujours probant quant à l'existence d'une formé dans le latin vulgaire. C'est pour cette raison que nous considérons comme inadmissible la théorie de Mohl qui croit que *noi, *voi pour nos, vos, *clami pour clamas, etc. étaient connus en latin dès le IIe siècle de notre ère (Introduction à la chronol. du lat. vulg., 229—230). Quant à l'opinion soutenue par d'autres philologues et d'après laquelle les ressemblances du roumain avec l'italien doivent être expliquées par la présence des nombreux colons venus d'Italie en Dacie lors de la conquête de cette province, nous la croyons tout aussi contestable. Il semble que parmi les colons venus en Dacie de toutes les provinces de l'Empire, ex loto orbe romano, comme dit Eutrope, VIII, 6, les Italiens aient été en petit nombre (J.Jung, Rômev und Itomanen, 106—107; cf. O. Seeck, Gesch. des Untergangs der antiken Welt, Berlin, 1895, 324-325). 15. Pour nous faire une idée de ce qu'était le latin qui a donné naissance au roumain, il faut donc examiner en première ligne les inscriptions. Nous passerons ici en revue les particularités linguistiques que nous avons pu trouver dans les monuments épi-graphiques des régions où, d'après nous, s'est développée la langue roumaine, et nous verrons quels sont les phénomènes qui distinguent le latin de ces inscriptions du latin littéraire. On pourra ainsi constater si le latin transplanté dans la péninsule balkanique, contenait déjà quelques traits qui se retrouvent aujourd'hui en roumain et qui ne sont pas attestés dans le latin classique. Le dépouillement des inscriptions publiées dans le tome III du Corpus inscriptionum latinarum nous a permis de relever plusieurs formes que nous citons plus loin et qui nous montrent telle ou telle particularité intéressante pour l'histoire ancienne du roumain. Ce travail qui n'a pas encore été fait doit être considéré comme le point de départ de toute recherche sur le latin balkanique, et c'est pour cette raison que nous avons cru nécessaire de signaler tout ce qui se trouve de plus caractéristique dans les inscriptions qui nous viennent des pays où s'est formée la langue roumaine. Il va sans dire que nous n'avons relevé que ce qui nous a paru important pour la phonétique, la morphologie, la syntaxe et le lexique. Des formes comme ben = bene 7453; feit = fecit 2627; nestris = vestris 7584; quandam = quondam 7508 n'avaient que chercher dans notre liste, puisqu'elles ne sauraient être que des fautes de transcription. Nous nous sommes de même abstenu de signaler des formes comme ucxor 2639, vicxit 2127; uessor 7565; Àlexsander 8727, exs 10316, Maxsimo 2766 b, Maxsima 3162 a, Sexstus 7438, uxsori 1849, vixsi 2835; Maxssimunna 8971; visxit 9533; convixxit 2225, vixxit 1201, etc. qui ne peuvent rien prouver pour la phonétique. Tout aussi négligeables sont les cas où au lieu de deux consonnes les graveurs en ont écrit une seule: anorum 1895, anis 917, anos 2044; Galicanus 7736; imunes 7449 (comp. le cas inverse immaginifer 8018). Des graphies comme eiius 1365, 1412, piienlissimae 7702 peuvent être intéressantes, puisqu'elle reproduisent mieux la prononciation habituelle des Romains, mais elles ne présentent rien de bien caractéristique pour qu'on les cite à côté des formes qui s'imposent à notre attention. 16. Nous donnerons ici la liste des formes que nous avons rencontrées dans les inscriptions de la péninsule balkanique et qui intéressent de près l'étude du latin qui se trouve à la base du roumain. Les exemples sont classés d'après la nature des particularités qu'ils présentent. Les chiffres indiquent le numéro correspondant des inscriptions du tome III du C. /. L., y compris le supplément. Pour ce qui concerne la phonétique nous avons à signaler les particularités suivantes: E = a: Sevarina 1669. = i: Aurilius 2010; binefacta. 9623; cendicionim 7526; Crescis (= Crescens) 2685; descidise (= descendisse) 7756; didicavi 3474; ecliseae 9585; iminentium 1894; in-ferit 9667; macidonice 2046; menais 2233; 8563; 10577; milis 7921; numiro 7465; rifecit 1952; Sineca 10434; tris 10190; Tritonis 1968 a; vixillarius 7437 = ae: abundequàe 781; aea 9770, acam 2107; aeius 907, 1898, 200S, 3174, 7963, aeorum 1808; aercdes 2147; henac 8460; collactanaeae 8976; diac 9538; maerenti 8979 (cf. măritiş 8007); ^acae 10237; posuaentnt 2147, posuaenim 8971; quae 781; Quaeta 7869, 10505; sad 8412; Saecundus 7437. £ syncope: vetvanus 6364, 6366, 74-44, 10198, vetrano 10229. I = e: benemerente (== benemerenti) 2044, 7553; Bretannicus 711; Carclao {= Charilao) 9355; conuge (= coniugi) 7499; m:- (= crimine) 10190; deposetio 9576; devebet (= debebit) 9450; Domelianus 8147; donavet 2207; duumvero 7508; {== igne) 10190; cnfelicissimis 742,1 ; fecet 3875, 8460; 9016, 9095; /«te» 10716; infcliciseme 2357; karisseme 3844; latronebos 8830; menes- icriis 7693; menestrabi 1961, menestravimus 1968 a, menestrabimus 1968 &; miletavit 7453; oreginem 781 ; os/es 3800; parcctur 9623; pendet 3676; picntesimc 10783; quiescet 9532; scmilem 9623; sewe 2208; so/y^ 10146; stependiorum 10506; urdenaverunt (= ordina- vcrunt) 9585; tradedct 9601 ; Veneres 9551; Verginia 2176, Verginiae 1992, Verginio 2393; vt*«* 3987; volueret 9508. La presence de = a: febrariis 1968 c,febraris 1967, 1968 ô; septaginta tab. cer. x, p. 948. Ue = e: Maseti (= Mansueti) 7437. tlu = a: Ingénus 915, 1237, 1510, 1695, 1835, 7681, 7732, 8180. Métathèse: interpetrationem 2880 ; ^>or (= ^ro) 3493. Insertion d'une voyelle: D afine 1834; Fabericia 2743; f rater es 9735; GUMMS 2147; interantibus tab. cer. VIII, 1', 2', pp. 945, 947; sacerum 2743. p = &; conlabsum 1164; dilabsas 1374 (cf. JS). 73 = y.- ieweôei 9450 ; lacovus 9625 ; incomparavili 9228 ; Zaw-raverunt 2112, 8591; pravato (— probato) 2007; ,«« 684. = supstrinxit 7756 (cf. le cas de phonétique syntactique o£ ^fefofe 6191). F= &: bectigalis 1647, 8140; 9623; &#t (= wm) 9927; Btefow 633, iv; birginiam 9567; fe># 2044, 9551, 9585, 9887, Mcstt 628; èos 2509; fcrfM {= votum) 7595, 6o/«w 3156 &, ôctfo 1677; collocabi 9508; conparabit 8742, cunparabid 9567, compa- raberunt 9927; Conserbo 9262; Flabius 2328; Joè* 7595, lobiani 9595; menestrabi 1697, menestrabimus 1968 6; Minerha 3136, Minerbino 2272; Quadribis 1440; sert» 2130, serfo 3188; Silbanus 633, vi, Stfôam ibid., Silbano 6439; so/&# 3156 6, 7595 (?) ; ritos 8727, wW 2654, vtôf's 8412. F tombé: aunculus 3363, aunculo 908, 81 n'; cJao tab. cer. vin, 1', p. 945; F«or 8076, 14; FtfstôffS 846; Ftew 3221, 7761; MIMMS 1871, 1649; Zuéntio 6212; asyvat (= s^mm) tab. cer. xxv, 2', p. 959; WMS 1617, 3060, 3334, 3399, 3403, 3581, 3806, 3809, 3817, 2865, etc. M = n: cwfl» 9623; s_/)ew 1854. M finale tombée: Mmilia 1228; a»»or« 2521, awworo 2225 ; arca 2108, 2226, 2233, 2240; rrà 2341; cotttge 9567; c/«o*«^ 8385; os 917, 8910 posui; 835, 7843, postierun 2348, 9850, posuaerum 8971, poserun 9787; so/w 7535; 1592 a, 7643, 8034, w';m 9021. D = t: aliut 8742, 8750, 9507, 9569; aï 633, I, 1968 a, b, 2386, 2397, 7505, 7526, etc. (cf. atventum 9314); emstem 8118; quit t&b. cer. 1, 1', 3 r., pp. 925, 927; quoi 1041, 1899, 2208, 8196, tab. cer. 1, 2', p. 927; vi, 1', p. 937: xxv, F 2r., 3r., p. 959, cot 2107; 5^ 686, 709, 754, 847, 3980, 7436, 7527, 9504, etc. D. tombé: aiutor 2161. i)?' = £: zaconus 2654; Zonysius 3174 #; cf. {et) ies = (et) dies 2225. S — ss: Albonessium 3049 ; Porolissesis 1437 ; possuenmt 7548. S finale tombée: Antiochu 7791; Apuleiiu 3420; Caesari 7613; Cassianu 1761; conditu 9733; Crescenli 9520; Demetriu 7466; rfwo 9623 ; a'w 8345 ;/ï/w 835 ; Germanu 7484 ; iw/îw 7449 ; Pompeiu 2625; pureremu 9567; 10036; Ftcfor* 704, Victuri 9516. N — m: avomculo 2370; comventione 9832; flamem 7664; I« (devant une labiale) 1971, 3115; imf elicissimi 9228; posuaerum 8971. iV tombée: Albonessium 3049; Apulesis 1437, Apulesium 7795; benemereti 6135, 7457, benemeretibus 2246; Clemes 6162; C0*«« 1438, 2352, 8166; cou/gt 2232, 2238, 2279, etc.; Constas 3399, Cos/as 1194, Costantia 2147, Costantio 1967, Costaniilla 8599; coserva 2137; costituit 3097; cosulibus, cosulario très souvent; Oesces 1225, 1359, 1764, 2690, 3215, 5, 7437, 8143, Cmas 2685; curaverut 3398; defuctae 2100, defucto 2348, 2360, 2690; descidise (= descendisse) 7756; dispesato 3035, dispesator 1997; d'oZes 8837; Foresis 1968 Frotoni 2981; Hortesis 7449; w/«s 2612; ¿#6« 1260, 1945, 2906, 3158 a, 7683; Malvesis 1437; Mwrfi (= Mansu- eti) 7437; meses 1860, 2007, 2584, 3265, 3542, etc., «s» 2162, meserum 2602, mesibus 811, 7421, 8013, 9266; obsèques 3027; paretibus 7893; pietissimae 8012; Porolissesis 1437; posuerut 9260; remasisse tab. cer. 1, 1', 2', pp. 925, 927; Romanesis 3215, 14; Fa/es 1690, 2696, 3393, 3640, 6130, 7437, tab. cer. vm, 1', p. 945; Valetinus 7688; Vesclevesis 3038, Vesclevesi 3058. Cf. les graphies inverses: herens 673; memoriens (= memories, memoriae) 2225; quadragensimo 3335. Peut-être faut-il mettre dans la même catégorie vinxit (— vixit) 8389. supposerait la prononciation ï»mZ (cf. plus bas, X). JV intercalée: Incnatio (= Ignatio) 7608. i? finale tombée: /rtffe 9029; «afe 7465. C tombé: défunte 9846, defunto 2137, 8934; nantus 1635, 4; Victoria 2429. C intercalé: Quincta 9937. = ^; sartophagum 9533; 9571, 9585, sartofago 8742 C devant 0 (oe) écrit par #w: huiusque, 1115; Çwdt'e (= CoeWdtë 2046); ywetf 10190. initiale tombée: «tWe tab. cer. 1, 2 r. ; vin, 2 r., 3 r., pp. 925, 945, 947, «Jw 1846, afao* 7582; 9567 ; astatum 9973, aa7-stafo 7795; 2008, 10292, 10561, eredis 3164, w«&s 10317, aeredes 2147; //«m 9155; owore 10570, onores 8203; orto 2207; osjH'îte 2013 ; ostes 3800 ; WMC 9571. Cf. les graphies inverses : hadiu-trix 3750; heius 3917; hocidit 3800; Hcnesimus 8379, etc. Ph = pë Bosporanorum 7888 ; Prunicus (= Phrynichus) 8438. X == s, ss: coius (= coniux) 9713; Masimile 6353, 8324; visse 6424. Comme particularités morphologiques, il y a lieu de rappeler le changement de genre survenu au mot fatum qui est employé au genre masculin : fatus 1854, 3196 (ci. fatum durus 7584). La même confusion apparaît aux mots corpus : hune corpus 9508 ; monumen-ium: hune monumentum 9450 ; sarcophagus: hoc sarcofagum 2654 ; sepulcrum: hune sepulcrum 8762, 9527. Au lieu de mare, on trouve une fois maris 1899, probablement du genre féminin. Le passage d'une déclinaison à une autre est attesté par colegi 7827 = collègue; socra 7458, socrae 655 = socrus; vasum 7577, vaso 2214 — vas; sinmestrum 1541 — semestre. Les formes ediclu 9973, niano 8910 n'appartiennent pas sans doute ici. La présence de w pour 0 dans le premier mot et de 0 pour u dans le second est due, très probablement, à la confusion assez fréquente de ces sons (v. plus haut 0 = u, u = o). A la Pe déclinaison, on trouve quelques cas de génitif en aes — es: Aurelies Valcntines 3278 ; memoriens ( memories, v. plus haut, à la phonétique de N) 2225 ; secundes 8489; Super es 1096, 1154. Intéressants sont les nominatifs pl. en "As: libertas 2386; duas filias, duas maires, advenas parvolas 35517J Pour le nominatif singulier de la IIe déclinaison les inscription-nous offrent les formes plus rares adsignato 1322; Alexandrus 753s-A signaler encore les datifs sg. generi 8258, Firmionis 1905, trium-fatoris 7611 ; l'abl. sg. demu 3353 ; les gén. pl. mesum 2162, meserum 2602 et les datifs dibus 2100, 3089, 3221, 3274, filibus 7535, natibus 914, 7521. Comme formes particulières du pronom nous avons à relever: sîbe 1808; qui = quae 2225, 7454, 8563, 9533, 9551, queius 1846, quem = quam 3351, 8473 (cf. aliquem = aliquam tab. cer. 2 r., 3 r., pp. 925—927); qui = quis 2117, 2226, 2509; ipseius 2240, inpsuius 2377; alium = aliud 658, 669, 684, 706, 2098, 10092, Au numéral, on trouve le nom. dua 633, 1 et le gén. dum 2492. Pour l'étude du verbe nous avons relevé : doleunt 3362 ; f-a-cunt 3551; posit = postât 1742, 1969, 2010, 2202, 2476, 2544, 2560, 2721, 2935, 3074, 3105, 8472, 8486, 8682, 8723, 8759, pose-runt 7572, posierunt 860, 9228 ; sepulivit 2326. Au point de vue de la syntaxe nous citerons les constructions suivantes: dicm uno 8156 ; eadem condicionim 7526 ; ad titulo 1504 ; ex votum 642; ob virtute 1193; per Proculo 1590 a; pro incolumita-tem 1110, pro salutem 875, pro spiritum 9532, pro victorias 8303, pro se et suos 1038, 1289, 1600, pro comoda 7584; cum natibus suis Vitalem 7521 ; vixit viro suo = vixit cum viro suo 9178; arcam poni 8727; tesellam figi 9532. Pour le lexique, les inscriptions nous offrent quelques mots nouveaux et plusieurs formes qui ne sont attestées que très rare- ment chez les auteurs latins: absidala (dérivé de absida) 968; aeteto (gr. ai-cnrà)?) 1352; aetoma 1174, actomae 1212; apockatam (dérivé de apocha) tab. cer. XXV, 1', 2', p. 951, apocatus tab. cer. VII, 1', p. 941, apocitatus tab. cer. VII, 1', p. 941 ; apparatorium 3960 ; arcellam = arculam 9546 ; aviae 9877 ; burgum 3653 ; cata == acuta 7436; collitores = cultores 8147; conparabit = empsit 8742, cunparabid 9561, comparaverunt 9588 (cf. comparatione 607) ; terutt (dérivé de danista) tab. cer. XIII, 1', 2', p. 95 \ ; dolum = dolor 1903; exfuncto = defuncto 3166 a; miaverit 1966; nepotiae 2599, 6155, 8441, nepotie 2756; ^rt = compari 7521 ; pausationem — m'ortem 2654 ; /.i)VTn.p, qu'on a donnée comme étymologie du mot latin en question, n'est attestée qu'une seule fois chez Hesychius (gl. 7tXucmoç), et encore n'y trouve-t-on que nXinrip qu'on a corrigé en TtXuvrfipp pour rendre le rapprochement entre ce mot et lynter plus vraisemblable. Il y a donc des raisons puissantes pour rejeter cette étymologie. D'après Niedermann (Uber g und i im Lat., diss. Darmstadt, 1897, 48—49), lynter serait un mot italique et reproduirait un prototype *lntri-, *lëntri-, ce qui nous semble aussi plus admissible. Quant à la graphie lynter, à côté de lunter. Unter, Niedermann admet que l'y représente le son latin incertain qui était résulté d'un è suivi de trois consonnes: «Der Laut, welcher unter dem Einfluss dreifacher Consonanz aus S entstand, zunächst kein ganz reines ï gewesen sei, sondern vorerst einer bestimmter Klangfarbe ermangelt habe. » 28. Diphtongues. Les diphtongues ae, oe s'étaient réduites de bonne heure en latin à des monophtongues. La première était devenue g; la seconde e. Le roumain, comme toutes les autres langues romanes, nous montre cette réduction des diphtongues latines et un développement parallèle de ae avec e et de oe avec e (comp. dr. zadă = daeda, comme ţară = tçrra ; cină — coena, comme plină — pleno). Il n'y a en roumain aucun exemple du traitement inverse ae = e, oe = $ qui apparaît quelquefois en italien, en français, etc. et qui n'a pas encore trouvé d'explication satisfaisante. Au s'était conservé comme diphtongue et, malgré les cas assez nombreux de au = o qu'on rencontre dans les textes latins et surtout dans les inscriptions, on ne peut nullement attribuer au latin général qui a donné naissance aux langues romanes la réduction de cette diphtongue à o. Le roumain, de même que le sarde, le sicilien et le béarnais, a gardé jusqu'à nos jours la prononciation au (comp. dr. adaug = adaugeo, laud = laudo, etc.). Dans le reste du domaine roman on a tantôt la phase intermédiaire ou, tantôt o, u qui sont d'origine purement romane et relativement récents. Le latin vulgaire coda, en l'égard du classique cauda, ne doit guère être cité comme un exemple de au — o. Coda est la forme la plus ancienne et la seule qui ait existé dans le parler du peuple, tandis que cauda a été refait par les lettrés d'après le modèle des mots qui présentaient tantôt au tantôt o (comp, ausculari à côté de osculari). Cauda n'a laissé d'ailleurs aucune trace en roman et là même où nous trouvons la réduction de au à o nous devons admettre coda, comme forme primitive. Comp. dr. coadă, mr. koadço, ir. kodç (rtr. kua, it. coda, a.-fr. coite, prov. coda, coa, cat. coa, a.-esp. coa, port. coda). Cludo pour claudo ne nous offre pas à proprement dire un cas de changement de au en u. L'u à la place de au est dû à l'influence de la forme composée inclaudo, où la diphtongue ne se trouvait plus sous l'accent et pouvait se réduire à u (cf. defrudo = defraudo). Comp. dr. (în)chid, mr. inkl'idu (it. chiudere). Sur la réduction des diphtongues ae, oe à e, v. M. Hammer, Die locale Verbreitung frühester romanischer Lautwandlungen im alten Latein, 1894, 9 et suiv. _ Des exemples de ae = e, oe — e, v. chez Meyer-Lübke, Gramm, d. roiţi. Spr., §§ 291, 292. Le dr. neg 5= naevus ne peut être cité comme un exemple assuré de ae = e en roumain ; il se peut très bien que cette forme ait été influencée par le dérivé ni gel. Il y a toutefois lieu de remarquer que naevus présente un traitement particulier aussi en italien, où ae est rendu par e: neo. — Sur au = 0, V. Conway, Indogerm. Forsch., IV, 215—217. E. Schwan. Zeitschr. f. rom. Ph., XII, 208 — 209, admet que le latin vulgaire connaissait pour la diphtongue au un son intemédiaire entre au et 0, qu'il désigne par a). Le roumain au serait «eine Rückdiphtongierung.... welche Annahme um so wahrscheinlicher, ist als das Rumänische ja eine besondere Vorliebe für Diphtonge hat» (209). Cf. cependant Meyer-Lübke, Zeitschrift f. franz. Spr. u. Litt., XVn, 86, qui croit, d'accord avec Gröber, Archiv, f. lat. Lex., I, 215, 219, que la diphtongue au s'était conservée comme telle en latin vulgaire. — A propos de coda, v. Thurneysen, Zeitschr. f. vergl. Sprachf, XXVIII, 157; Walde, ibid., XXXIV, 495. - De nombreux exemples de cludo — claudo sont rassemblés par Seelmann, Gott. gel. Anzeigt 1890, 674. — Dans un travail paru dernièrement, Sprach man avrum oder aurum? [Rhein. Mus., LU (Ergänzungsheft, 1897), Th. Birt a essayé de montrer que au était prononcé par les Romains comme av. Cette théorie est cependant contredite par le développement de au en roman (cf. Meyer-Lübke, Zeitschr. f. die osierr. Gymn., 1898, 227-231). 29. La phonétique des voyelles atenes s'était beaucoup simplifiée en latin vulgaire. Ë et e s'étaient confondus dans le son e\ 6 et ö étaient devenus o. En même temps, \ passa à e et % à o (sauf à la finale). Les voj'elles atones se distinguaient sans doute, au point de vue de leur valeur phonétique, des voyelles accentuées. En position atone, e devait sonner autrement que sous l'accent, et les langues romanes nous ont conservé quelques traces de cet état phonétique. Les finales ont eu un développement spécial et leur phonétique offre de nombreuses particularités qui ne laissent pas d'être, dans plus d'un cas, difficiles à expliquer. Cf. Meyer-Lübke, Gramm, d. rom. Spr., I, §§ 29, 301 ; Zeitschr. f. vergl. Sprachf, XXX, 344—345. Sur les voyelles finales, voir, en outre, Förster, Zeitschr. f. rom. Ph., III, 484-485; Schuchardt, ibid., IV, 120; Ascoli, Sprachw. Briefe, vn—IX. 30. A atone était devenu e dans cannabis, dr. cînepa, mr. konepo (mil. kanev, vén. kanevo, Erto haneipa, comp, le nom de lieux Canipa, etc., Arch. gleit., suppl. V, 81 ; lyonn. chinevo, patois de Dompierre tsôenevu, tsenévu). — La foime vulgaire de cithara était cithera (App. Prcbi, 23: cithara nen ciihera; cf. ■Corp. gl. lat., VI, 217, s.v. citerum): dr. cetera (it. cetera, cetra).— A comperare, pour le classique comparare, doivent être rattachés: dr. cumpărare, mr. kumporu, ir. kumparo (it. comperare, comprare; a.-fr. comperer). Cf. Schuchardt, Vok., I, 195. Cf. sur cînepă, J. Storm, Mêm-, de la.Soc. de ling., Il, 100, 144. Mussafia admet que dans les formes italiennes citées l'affaiblissement dea ene est d'origine italienne (Beitr. z. Kandeder nordit. Dial., dans les Denkschr.d. Aliad, dey Wiss., Vienne, XXII, 111). Pour l'italien, cette explication peut suffire, mais le roumain cînepă resterait incompréhensible, puisque Va clans cette position ne passe jamais à e en roumain. La même remarque s'applique aux formes françaises mentionnées qui, d'après E. Philippon (Rev. des patois, II, 206) et L. Gauchat (Zeitschr. f. rom. Ph., XIV, 418), ne sauraient être que le lat. *canepuni (*canepa). Cf. § 41.. — Sur comperare, cf. A. Darmesteter, România, V, 145; J. Storm, /. c. — Cetera, v. Ov. Densusianu, Rev. critică-literară, IV, 283. 31. E atone était tombé dans veteranas qui apparaît souvent dans les inscriptions écrit vetranus, betranus (§§ 16, 43), d'où, dr. bătrîn, mr. botorn, ir. betor (vegl. vetrun, a.-vén. vetrano).. 32. Dans les proparoxytons, ï était tombé entre / et d, r et d, s et /, d'où les formes habituelles du latin vulgaire caldus, virdis, postus (cf. Georges, Lex. der lat. Wortf., 109, 539, 734). Comp. dr. cald, mr. kaki, ir. kçd (it. caldo, fr. chaud, esp., port. caldo) ; dr. verde, mr. veardo, ir. vçrde (rtr. verd, it. verde, fr. vert, esp., port, verde); dr. (adă)post (it. posto, iv.-pôt, esp. puesto). Le dr. varză doit être rattaché directement à virdia et non à viridia ; la syncope n'aurait pu se produire dans la dernière de ces formes. De même, le dr. veghe ne reproduit pas vigiliae, où la chute de i était impossible, mais un substantif postverbal de veghiare = vigilare. La leçon viglias qui est attestée dans les inscriptions, C.I.L.I, 1139; XIV, 2990, ne prouve rien pour le latin vulgaire. L'i atone était tombé aussi dans domnus = dominus, s'il est vrai que la forme avec i est la plus ancienne, ce qui est douteux. Domnus apparaît de bonne heure en latin et a pénétré comme tel dans toutes les langues romanes: dr. domn, mr., ir. domnu (it. donno, a.-fr. dans, dame, prov. don, esp. dueño, port. dono). Cf. § 16. Cf. Meyer-Lübke, Zeitschr. f. rom. Phil., VIII, 205 et suiv. ; Zeitsch. f. fr. Spr. u. Litt., XVH , 86; F. Skutsch, Forsch. z. lat. Gramm., 40 et suiv. — Sur varză, v. Tiktin, Zeitschr. f. rom. Ph., XII, 451; d'Ovidio, ibid., VIII, 99. — Sur viglias, cf. d'Ovidio, Arch. glott., X, 431—432. — Le dr. buric, mr., ir. burik ~um-bulïcus montre i=u. D'après A.Candrèa, Rev.p.ist., Bucarest, VII, 90, il faudrait admettre déjà pour le latin vulgaire *umbiilicus. Nous croyons toutefois que le passage de i à ii, sous l'influence du b précédent, est d'origine roumaine. On trouve, il est vrai, la même particularité aussi ailleurs, comp. vén. bonigolo, frioul. bugnigul, dial. deMug-giabuligul, piém. amburi, prov. emborilh, mais il n'y avait aucune difficulté à ce que i passât à u aussi dans ces régions comme en roumain. On sait combien sont fréquents dans toutes les langues, les cas d'altération d'une voyelle sous l'action d'une labiale. Ce qu'on pourrait toutefois admettre, c'est une légère modification de i dans la prononciation latine. Entre umbïlicus et buric il y a l'étape intermédiaire *um-bylicus qui, en effet, peut .avoir existé en latin. Comp. les formes vyr, vyrgo, vyrga, condarnnées par VÀpp. Probi, 120, 121, 122. De même, byyris = vins (C. I.L. yi, 3722 a), unibyria = nniviria (ibid., 12405) et même burgo = virgo (ibid., 2723). Cf. Seelmann,.,4Mss/>r. d. Lat., 206 — 207. Le butnmen = bitumen de VApp. Probi, 193, n'appartient certainement pas ici. C'est par l'assimilation de « à Vu de la syllabe suivante qu'on a eu butumen. 33. A la place d'un ï du latin classique on avait, dans le parler du peuple, e dans *vecinus = vicinus, dr. vecin, mr. vitsin, ir. vetsin (fr. voisin, prov. vezin, cat. vehi, esp. vecino, port, vezinho). — Un mot dont le traitement en roumain présente des difficultés est titienem. Tandis que les langues romanes occidentales montrent ï (it. iizzenc, fr. tison, prov. tizen, esp. tizen), le roumain nous renvoie à titienem, dr. tăciune. Or, il n'y a aucune raison d'admettre tïtionem en latin vulgaire, puisque les formes it., fr., prov. etc. resteraient inexpliquées dans ce cas. Ce qui complique encore l'histoire de ce mot, c'est que le dérivé verbal *attitiare apparaît en roumain avec ï (dr. aţîţare) comme dans les autres langues romanes (it. altizzare, fr. attiser, prov. atisar, esp. atizar, port, atisar), de sorte qu'on ne voit pas bien pourquoi on a eu i d'un côté et ï (e) de l'autre. Vecinus est expliqué par Meyer-Lubke, Gramm. der rom. Spr., I, § 358, par la dissimilation du premier ï du classique vicinus, sous l'influence de l'i de la seconde syllabe; voir aussi d'Ovidio, Zeitschr. f. rom. Phil., VIII, 87; cf. cependant Archivio gl., IX, 76, où il retire l'explication qu'il avait admise jadis. Les choses sont autrement envisagées par Mohl, Les origines romanes, 116, qui observe là-dessus que « si le latin vulgaire articule vëcino en regard de vicinus classique, c'est qu'ici i radical n'est pas primitif, mais issu de la diphtongue ei, cf. lat. arch. ueicos, grec IKOÇ ». Cette explication ne peut cependant nous dire pourquoi le sarde, log. bigkinu, camp, bizinu, offre vicinus et non *vecinus. — Titionem est donné avec ï par Georges (Lat.-dculsch. Worterb.); mais Grôbcr n'admet que tïtionem (Arch. f. lat. Lexik., I, 244). — Le dr. cetate, mr. tsitate, ir. tsetQte n'est pas bien clair. Les autres langues romanes présentent des formes avec ci- comme le latin classique civitatem it. città, fr. cité, prov. ciutat, cat., esp. ciudad, port, cidade). Le ce- roumain est bien étonnant. Meyer-Lùbke, Gramm d. rom. Spr., I § 35, remarque à ce propos: « le roumain cetate est en opposition avec toutes les autres langues romanes; on attendrait cietate: il est possible que Yi ait été absorbé par le ô. » D'après Mohl, Les origines romanes, 127, cetate viendrait d'une forme vulgaire *cëutatem qui reproduirait un plus ancien *ceiu(i)tatem (corap. sêu = *seiu(e)) d'après la loi établie par l'auteur: «la dipthtongue et se réduit à ê et non à i devant u final de syllabe. » Mais *ceutatem, en supposant qu'il ait vraiment existé en latin vulgaire, ce qui n'est nullement prouvé, aurait donné en roumain ciutate et jamais cetate. Nous considérons l'explication de Meyer-Lùbkc comme plus rapprochée de la vérité. A notre avis, cetate doit être rattaché à civltalem par les formes: *cietate — *cietate — *cietate. L'explication du ce- roumain ne doit donc pas être cherchée dans le latin vulgaire. 34. Nous devons rappeler ici le verbe impromutuare qui, d'après quelques philologues, aurait été remplacé en latin vulgaire par *imprumutuare, *imprumuttare, sans qu'on connaisse d'ailleurs les causes du changement de ô en û. En dehors du français emprunter, on cite aussi le daco-roumain împrumutare, mr. mprumutu, qui exigerait de même *imprûmuttare. Cette opinion nous semble erronée. Le mot roumain ne peut nullement prouver l'existence en latin de la forme avec û, puisqu'il s'explique très bien par ^impromutuare. On sait que tout o atone devient u en roumain. Si le français emprunter suppose *imprû-muttare, il faut y avoir une simple particularité, inexpliquée jusqu'ici, du iatin de la Gaule. Nous croyons donc qu'il faudra rayer *imprûmultarë de la liste des formes du latin vulgaire des autres provinces de la Romania en dehors de la Gaule. L'italien improntare montre qu'en Italie, comme dans la péninsule balkanique, la seule forme connue était *impromutuare. Voir Mohl, Les origines romanes, 19 — 20, qui défend à tort l'existence de Hmprnmutuare dans le latin balkanique, en invoquant le roumain împrumutare.. Cf. G. Paris, Romania, X. 62; Meyer-Lûbke, G/, d. rom. Spr., I, § 386. 35. L'u atone de communicare avait été remplacé en latin vulgaire par i: dr. cumineca, mr. kuminiku (lomb. skuminiar, gén. cominiga, parler d'Erto komelige, a.-fr. acommengier, prov. comenegar, navarr. comingar). Cf. Schuchardt, Vokal., II, 193.— Le même changement avait eu lieu dans *mandicare = manducare': dr. mîneare, mr. monku, ir. mçnkç (vén. magnar, frioul. mangia, sarde mandigar). Le dr. mîneare pourrait être à la rigueur aussi manducare, mais ce qui nous force à le rattacher à *mandicare c'est la forme du présent de l'indicatif, mânînc (comp. a.-prov. manenc, dans le poème de la Croisade des Albigeois), qui ne peut s'expliquer que par *mandico (*mannico, v. § 54). Cf. mandicum à côté de • manducum dans le Corp. gloss. lai., V, 83,. 116.— Le latin vulgaire monimentum qui apparaît souvent dans-les textes latins (Georges, Lex. d. lat.Worif, 433) présente aussi i à la place de u (monumenlum). Le dr. mormînt, mr. mor-miniu doivent sans doute reproduire monimentum, comme toutes les autres formes romanes correspondantes (rtr. mulimaint, a.-gén. monimento, a.-lomb. molimento, sarde munimentu, sic. mulimentu). Quant au changement de n en ;-, il s'explique très probablement, par l'influence du verbe mor; comp. l'a.-gén. morimento (Arch. gl, VIII, 370). L'u atone était tombé dans les proparoxytons lorsqu'il se trouvait entre c, g, t, p, b et /. On disait facla, oelus, oricla, *paricla ; anglus, coagluni,, cingla, iuglus, *ungla; :[:vetlus-veclus ; *poplus, stablum, subla. Plusieurs de ces formes sont attestées dans YApp. Probi: facla 133, oclusXW, oricla 83; anglus 10, iuglus 11 ; veclus 4 (comp. capiclum 167, viclus 6); stablum 142 (comp. tabla 130, tribla 200) ; cf. cingla (Corp. gl. lai., III, 24, 194) ; popli chez Sept. Serenus (Minier, Rut. Namatianus, 1870, 50); subla, C.I.L., IV, 1712. C'est de ces formes contractées que partent toutes les langues romanes: dr. fâche, ochi, ureche, pârcche; unghi, chiag, chingâ, junghi, unghic; vechi; plop; staul, sida, etc. Le mot ascla appartient à cette classe. Après la chute de u, assula est devenu astla et ensuite ascla, comme pessidum = pestlum = pesclum, *vetlus = veclus. Comp. dr. aschi'e. A côté de ces exemples, on rencontre en roumain quelques mots où la syncope de u n'a pas eu lieu. Ainsi dr. lingurâ=lingula, mascur=masculus (cf. cependant masclus, dans YApp. Probi, 33), pâcurâ=picula, vârgurâ= *virgula. La raison pour laquelle ces formes ont échappé à la contraction doit probablement être cherchée dans le fait qu'elles ont été créées ou remises en circulation dans le latin vulgaire à une époque plus récente. Peut-être faut-il y voir aussi l'influence de la prononciation littéraire, où l'omission de u était évitée, comme il résulte, entre autres, des remarques faites par l'auteur de YAppendix Probi qui condamne les formes contractées. Cf. sur cuminecare, A. Candréa, Rev. p. ist., arheol., Bucarest, VII, 76. — Sur mandicare, v. E. Parodi, Studj it. di filo. classica, I, 428. Cf. Romania, VII, 472, 434; Archivio glott., I, 78, 523; Zeitschr. f. rom. Ph., VIII, 214. - Voir à propos de monimentum, Parodi, l. c, 389. Cf. Arch. glott., I, 203; la forme morimentum — monumentum semblerait être attestée dans une inscription publiée par Kanitz, Donau-Bulgarien, Leipzig, 1875, III, 351, n°xxxi (cf. cependant C. I. L. III, 6138) ; molimentum se trouve dans le C. 7. L. VIII, 2269.. Le dr. mormînt pourrait être sorti, d'après Meyer-Lubke, Gramm., I, § 573, de *molimînt (comp. plus haut les formes it. avec /). Il serait cependant bien difficile d'expliquer la genèse de cette dernière forme en roumain. L'hypothèse exposée plus haut et proposée aussi par Meyer-Lùbke nous semble plus plausible. — Les formes avec -ulus, a ont été étudiées par A. Taverney, Le traitement du suffixe -ulum, -ulam en roumain, dans les Études romanes dédiées à G. Paris, 1891, 275 — 278. L'auteur cite cependant à tort parmi les mots qui n'offrent pas la syncope de u les dr, măgură — maculam, mugur = *muculum (l. c, 277). L'origine latine de ces mots est illusoire. Le c intervocalique ne passe jamais à g en roumain. Măgură, mugur ne peuvent être séparés des formes albanaises magul'e, muguV, Pour păcură (comp. vegl. pekla) nous maintenons, avec Taverney, l'étymologie picula qui est attestée chez Marc. Empiricus, Théodore Priscien, etc. Cf. Corp. gl., V, 563. L'a.-slave pïklû, admis par Miklosich et par Tiktin (Beitr. z. rum. Lautlebre, Lantgr., 6; Zeitschr. rom. Phil., XII, 455) ne peut expliquer notre mot: le changement de / en r s'est produit en roumain avant l'influence slave. 36. En position atone, y apparaît dans la plupart des cas confondu avec u(o). Mâpxup était devenu en latin vulgaire martur, d'où dr. martur (a. -it. martore). Comp. martor (Not. degii scavi, 1'894, 34), marturi, C. I. L. IX, 4320, marturorum, VIII, 7224, marturibus (Le Blant, Inscr. chr. de la Gaule, II, 412; C. /. L. XII, 2115), Martura (C.I.L. I, 909). — Mustaceus, a = uwcdxioo offre le même développement de y: dr mustaţă, mr. mustatso (rtr. muslazz, it. mostaccio, it. moustache, esp. mostacho). H. Tiktin, Zeitschr. f. rom. Ph., XII, 237, cite aussi le dr. preut comme exemple de y = u (presbyter ; comp. presbuteri, C.I.L. XIII, 1183). \Ju n'est cependant pas sorti ici de y, mais de b (-&/- = -ut-). Cf. § 56. — Nous devons dire un mot de papură qu'on met toujours dans la même catégorie que martur, etc. A notre avis. Vu de papură ne reproduit pas l'y du lat. papyrum = nânvpoç. Si nous examinons les nombreux représentants romans de papyrum, nous voyons que ce mot a subi de nombreuses altérations, qui s'expliquent dans la plupart des cas par la confusion de -yrum avec les suffixes -ile, -ilia, -ellus, -Ulus; comp. rtr. pavaigl, sarde pavilu et plusieurs formes françaises et provençales remontant à *papilia, *papillum citées par A. Thomas, România, XXVI, 439. Nous croyons donc que le roumain papură doit être expliqué de la même manière et considéré comme une forme refaite de papyrum à l'aide du suffixe -ula. Dans cette hypothèse on comprend aussi pourquoi l'accent apparaît en roumain sur la première syllabe. 37. Pour ce qui concerne les diphtongues atones nous n'aurons à signaler que les faits suivants. TE atone s'est réduit à e plus tôt encore que dans le cas où il était accentué. Oe suivit le même chemin, et son sort, comme celui de ae, se confondit avec celui de e. La distinction qu'on remarque entre ae et oe accentués devait naturellement disparaître dans les syllabes atones. Au initial a perdu son second élément quand il y avait un u dans la syllabe suivante. Le classique augurare fut remplacé dans le langage populaire par *agurare, comp. aguriatur de YHomilia de sacril. (éd Caspari), 54: dr. agurare (a. -fr. eïtré, prov. aurar, esp. agorar, port, agourar). De même, auscultare donna ascultare: dr. ascultare, mr. askultu, ir. askutg (it. ascoltare, a. -fr. escolter, prov. escoltar, cat. escotar, esp. escuchar, port, escutar) ; comp. la remarque du grammairk-n Caper: ausculta non asculla (Keil, Gr. lat., VII, 108) et les nombreux exemples qu'on trouve dans les inscriptions de Agustus pour Augustus (v. les Indices du C. I. L). Cf. plus haut § 16, et Schuchardt, Vok., II, 308—314, 316. En dehors du cas mentionné, au atone s'est réduit en latin vulgaire à o : auricula = oricla, d'où dr. ureche, mr. urekl'e, ir. urekl'e (it. orecchia, rtr. ureglia, fr. oreille, esp. oreja, port, orelha). Cf. auris non oricla dans YApp. Probi, 83. — Cauiiculus = colicu-lus: dr. curechi (it. colecchio). — *Nautare — * notare: dr. (in) nota (a.-roum. nuta), mr. notu (rtr. nudar, dialecte d'Erto nude, it. notare, a.-fr. noer ; alb. noton). Le composé innotare se trouve dans quelques manuscrits de Ianuarius Nepotianus (Rhein. Mus., XLIX, 249—250; comp. la glose: adnavimus = adnotavimus dans un glossaire publié par J. Hessels, An eighth-century Latin-anglo-saxon Gloss., 1890, 12). Cf. Schuchardt, Vok., III, 89. Cf. Meyer-Lubkc, Gr. d. rom. Spr., 1, §29; Lindsay, Lat. Lang. (trad. allem. de Nohl), 45. — Sur agurare, v. Ov. Densusianu, Romania. XXVIII, 60. — Sur notare, v. dernièrement Mohl, Intr. à la chron. du latin vulgaire, 162, qui formule la loi: « au atone devient o excepté devant u. » L'histoire de au ne manque pas d'être assez compliquée. Le provençal aurelha montre au au lieu de o. Il semble bien que nous ayons affaire là à une restauration littéraire, comme dans beaucoup d'autres cas. On peut toutefois, croyons-nous, admettre en principe que lors de la conquête de la Dacie au atone s'était réduit à o. 38. Voyelles en hiatus. Quand deux voyelles identiques se trouvaient en hiatus elles se contractèrent de bonne heure en latin : coperire — cooperire, cortem — cohortem (après la chute de h, ci. § 51), prenderc = prehendere. Comme nous avons vu plus haut (§18), arietem, parietem étaient devenus *ariétem, *pariétem. L'évolution phonétique ne s'arrêta cependant pas ici. Les deux voyelles en hiatus se réduisirent à ç: *aretem, parçtem (cf. par et es dans une inscription \ du C. I. L. VI, 3714). La réduction de ié à e apparaît aussi dans quetus = quietus: dr. (în)cct (rtr. queu, it. cheto, fr. coi, prov. quel, esp., port, quedo). La graphie sans i apparaît souvent dans* les inscriptions (v. les Indices du C. I. L., s. v. Quietus). Cf. § 16 et, en outre, inquctaberit (C. I. L. X, 2289), requescit, reqescet (XIII, 1352, 1503), etc. U atone suivi d'une autre voyelle était devenu en latin vulgaire u qui tomba ou s'assimila à la consonne précédente. Après le déplacement d'accent survenu dans *bâttuere = battûere, *côn-suere — consûere, *fuluere = futûere (§ 18), on a eu *battere, *cosere, *fultere {C. I. L. IV, 1261, 2197) : — Mortuus avait été remplacé par mortus (Eph. epigr., VII, 479) ; dr. mort, mr. moriu (rtr. mort, it. morto, fr. mort, esp. muerto). De même .jebruarius était devenu febrarius: dr. fâurar (it. febbrajo, fr. février, esp. febrero, port. fevereiro). Cf. plus haut § 16 et, en outre: februarius non febrarius dans VApp.Probi, 208; C. /. L. IX, 2160; XI, 4059; XIII, 2351, 2361, etc. C'est de la même manière qu'il faut expliquer la forme vulgaire quattor qui apparaît souvent dans les inscriptions à la place du classique quattuor, C. I.L. VIII, 5843; IX, 3437; X, 5939. Comp. dr., mr. pairu, ir. pùtru (rtr. quater, it. quattro, fr., prov. cat. quatre, esp. cuairo, port, quatro). Un o en hiatus et spécialement devant a avait passé a u : quaglum, quagiare = coag(u)lum, coag(u)lare. La graphie quaglum apparaît clans quelques manuscrits de Marcellus Empiricus, De medicam. (éd. Helmreich), XVI, 81; XXVII, 37; XXXI, 32; XXXIV, 43; cf. Corp. gl., III, 315; quaglator est attesté dans le C. /. L. X, 3910; XIV, 25. En position atone, u est tombé et quagiare s'est réduit à *caglare: dr. (în)chiegare (it. cagliare, fr. cailler). Le substantif *caglum = quaglum (dr. chiag, it. caglia, gaglio) a été refait d'après *caglare. E atone + «, o, « apparaît en latin vulgaire comme i + o, M. Cet i se confondit avec \'i primitif + a, o, u et reçut la valeur de i. Cette transformation est attestée par de nombreux exemples. UAppendix Probi nous fournit seul plusieurs cas de la graphie avec * au lieu du classique e: baltius 132; brattia 65; calculs 81 ; cavia 63, coclia 66; cocliarium 67; fassiolus 141 ; lancia 72; lintium 157; paliarium 68; so/ia 80; 117; nma 55. Cf. ci-dessus, § 16. Toutes les langues romanes partent de cet état phonétique. Au lieu d'un % en hiatus du latin classique, le parler du peuple avait i dans dies: dr. zi, mr. dzuo, ir. zi (rtr. di, it. di, a.-fr. di, prov., cat., esp., port., dia). Ce fait est confirmé aussi par les inscriptions, où nous trouvons souvent DIES. Pour Y e (i) en hiatus, dans des mots comme deus, meus, ii semble qu'il faille admettre des valeurs différentes selon qu'il était suivi de i, u ou de a, o, e. Devant i, u, l*e avait la valeur de g: mçi, mçus; devant a, o, e, celle de e: mea, etc. Plus compliquée est l'histoire de Yu en hiatus. Les langues romanes nous montrent toutefois qu'il faut admettre pour le latin vulgaire fui, mais fuit', de même, oui. A côté de dui (rtr., prov. dui), le dr". doi, mr., ir. doi comme l'it. duoi, l'a.-fr. doi, suppose *dçi. Cf. Schuchardt, Vokalismus, I, 424 et suiv.; II, 152, 464—466, 467-469, 507. — Sur quietus, v. spécialement H. Suchier, Commentationes Wôlfflinianae, 1891, 71 et suiv. — Autrement est expliqué paretem par Thurneysen, Zeitsch. f. vergl. Sprachforsch., XXX, 503. Cf. Lindsay, Lat. Lang (trad. allem. de Nohl.), 189. — Sur dies, etc., v. Meyer-Lûbke, Zeitschv. /". vergl. Sprachf., XXX, 337 et suiv. Cf. d'Ovidio, Arch. glott., IX, 37-38; Lindsay, /. c.. 153; sur les voyelles en hiatus, cf. maintenant Horning, Zeitschr. rom. Phil., XXSr, 341. 39. Il nous reste à étudier ici quelques phénomènes voca-liqucs d'ordre plus général. Comme exemple à'assimilation progressive remontant au latin vulgaire doit être cité salvaticus au lieu du classique silvaticus, qui s'est conservé dans la plupart des langues romanes. Le dr. salbatic peut à la rigueur être aussi silvaticus, puisque Yi aurait donné a, mais nous croyons toutefois qu'il faut bien partir de la forme avec a, salvaticus, qui est la seule admissible pour l'a.-gén. sarvaighe, romagn. salbedg, fr. sauvage, prov. salvatge, esp. salvaje. Salvaticus est attesté chez Pelagonius, Ars veterinaria (éd. Ihm, 1892), VII, 91, 101 (cf. Corp. gl. lat., III, 538, 546, 627, 630, 632; V, 481 ; d'autres exemples chez Schuchardt, Vokalismus, I, 217). A côté de cicuta il faut admettre en latin vulgaire *cucuta, résulté du premier par l'assimilation de ci- à eu-; dr. cucutâ, mr. kukutç (saintong. cohue, limous. kakiido; alb. kukute). Le classique cydonea avait été remplacé dans le langage du peuple par codonea (cotonea), sorti du premier par l'assimilation de y à o. Le dr. gutuie,'mr. gutun (it. cotogna, fr. coing, prov.^co-doing, cat. codony) semble remonter à cotonea, quoique cette éty-mologie soulève quelques doutes. Cotonea apparaît sous la forme qudenaca (mata — ) dans YÉdit de Dioctétien, 6, 73 (cf. Corp. gl., VI, 300). L'assimilation ae — a = a — a est représentée par le vulgaire *aramen au lieu du classique aeramen: dr. aramâ, mr. aramo (rtr. aram, a. -fr. arain, prov., cat. aram, esp. arambre, port, arame). La forme fiassar qui nous est donnée par l'App. Probi,. 163 et par quelques inscriptions (cf. W. Heraeus, Die App. Pr., 1899, 24) est résultée de passer par l'assimilation régressive de e à a (comp. ansar — aviser, carcer = carcar, attestés de même dans l'App. Pr., 43, 129, 164). A la forme avec a remonte le dr. pasăre, ir. pçsçrç (esp. pajaro, port, passaro). Les cas de dissimilation sont plus rares. *Vecinus, donné par quelques philologues comme un cas de dissimilation du premier ï (vïcinus) est, comme nous l'avons vu, bien douteux. Il faut, en échange, considérer comme un exemple de dissimilation la chute de l'u de la diphtongue au quand il y avait un u dans la syllabe suivante (§ 37). On cite d'habitude comme un cas de dissimilation le vulgaire retundus qui a remplacé dans toutes les langues romanes le classique rotundus; dr. ràïund (it. ritondo, a.-fr. reond, prov. redon, cat. redo, esp., port, rcdcndo). La. dissimilation se serait produite d'après la formule o — o = e — o: retondus-—rotondus. Ce serait un phénomène analogue à celui qu'on observe dans le vulgaire ser or cm = sororem (comp. serori, § 16; cf. C. /. L. II, 515, 5342) et dans l'esp. hermoso = formosus. Cette explication doit être écartée. Le roumain, qui ne connaît pas la confusion de ^ avec o, nous montre que le changement de ro- en re- s'est produit quand on. disait encore rotundus et non *rotondus. Or, la dissimilation o — U — Oi— c est difficile à comprendre. Il faut par conséquent attribuer à d'autres causes le changement de ro- en re-. C'est très probablement par suite d'une étymologie populaire que rotundus fut modifié en retundus. Le ro- fut considéré comme préfixe et confondu avec re-. Retundus est attesté dans le Corp. gl. lat., IV, 347, 377; V, 280. Cf. Schuchardt, Vokal, II, 213. Un autre exemple d'altération phonétique, due à une étymologie populaire, nous est fourni par *lacusta qui a dû exister en latin vulgaire, à la place de locusta, comme oh peut voir du dr. lăcustă (lomb. lagosla, sic. lagusta, a.-fr. laouste, prov. langosta, cat. llangosta, esp. langosta, port, lagosla). * Lăcusta représenterait, d'après quelques philologues, lacus + locusta, et, d'après d'autres, lacerta -4- locusta. La dernière hypothèse est la plus vraisemblable. C'est aussi par une étymologie populaire qu'il faut expliquer le vulgaire *grevis = gravis: dr., mr. greu, ir. grew (rtr. grev, it. greve, ir. grief, prov., cat. greu, a.-esp. grieve (cf. Menéndez Pidal, România, XXXI, 354): à grevis semble remonter aussi l'alb. re (G. Meyer, Etym. Wôrterb., 362). Le changement de a en e s'explique par l'influence de levis et peut-être de brevis, auxquels gravis fut associé dans le parler du peuple. L'influence de levis sur gravis est évidente dans un passage de l'Homilia de sacril. (éd. Caspari), 7 (cf. 54): grève aut levé. La prosthèse d'une voyelle s'était produite en latin vulgaire dans les mots qui présentaient à l'initiale une s + consonne. Au commencement de ces mots il se développa dans la prononciation populaire une voyelle qui est rendue d'habitude dans les inscriptions par i et plus rarement par e: ispose = sponsae (C. I. L. VIII, 3485); espiritum = spiritum (IX, 6408). Les exemples les plus anciens de ce phénomène apparaissent, dans les inscriptions latines, au IIe siècle de notre ère (au Ier siècle, dans les inscriptions écrites en caractères grecs; cf. Schuchardt, Vokal., II, 338 et suiv.) Ils deviennent de plus en plus nombreux après cette époque, surtout dans les provinces occidentales de la Romania. En Italie, en Gaule et en Espagne, l'e prosthétique s'est conservé jusqu'à nos jours; dans les pays danubiens, il n'a laissé aucune trace. Le roumain ne nous offre aucun exemple de esc-, esp-, est-, etc. pour se-, sp-, si-. Les causes de cette distinction entre le roman occidental et le roman oriental ne nous sont pas bien connues.-Il est dans tous les cas étonnant qu'un phénomène comme celui-ci, qui était condamné par les lettrés, se soit perpétué dans des pays où la culture littéraire était plus intense, tandis qu'il a disparu dans l'Europe orientale où le latin vulgaire était moins exposé au contrôle des savants. Peut-être faut-il supposer que les formes avec i, e pros-thétiques étaient à l'origine tout aussi répandues dans les pays balkaniques qu'ailleurs, mais qu'elles furent abandonnées avec le temps, quand l'aphérèse de l'e s'effectua dans tous les mots qui présentaient les groupes esp-, est-, etc. C'est ainsi qu'on a pu dire pendant quelque temps *espicum, *establum, comme on disait *esponere, *estorcere, mais quand ces derniers sont devenus spunerc, stoarcere, on a eu aussi spicu, staulu. Les_ roumains spic, staul, etc. ne seraient donc pas les représentants directs des latins spicum, stablum. Entre les formes roumaines et les formes classiques il faudrait admettre les intermédiaires vulgaires avec e prosthétique. Comme exemple à'épenthèse nous avons à rappeler le vulgaire (daphinus = daphne (gr. ôdcpvn) qui se retrouve dans le dr. dafin comp. alb. dafim). Le nom propre Daphinus, a est souvent attesté dans les inscriptions (v. les Indices du C. I. L.). Cf. ci-dessus § 16 et Schuchardt, Vokal., II, 412; III, 289. Pour *cucuta, v. Ov. Dcnsusianu, Romania, XXIX, 332-333. — Cotonea est autrement expliqué par O. Schrader (chez Hehn, Kulturpflanzen, 6e éd., 1894, 243), qui y voit une confusion de cydonea avec cottana. L'explication que nous avons admise nous semble préférable. Cf. Parodi, Studj ital. di fil. class., I, 399. — Sur rătund, v. J. Storm, Mêm. de la Soc. de ling., II, 144; Meyer-Lübke, Gramm, d. rom. Spr., I, § 358. Re- à la place de ro- est expliqué de la même manière que nous par Mussafia, Beitr. z. Kunde it. Mund. (Denkschr. d. Akad., Vienne, XXII, 114); O. Keller, Lat. Volksetym., 356. — Cf. sur lăcustă, Storm, l. c, 136, 144; Förster, Zeitschr. f. rom. Phil., XIII, 536; A. Candréa, Rev. p. ist., Bucarest, VII, 81. Meyer-Lübke, Gr. d. rom. Spr., I, 370, voit dans le passage de o à a de *lăcusta un phénomène de dissimilation. — Sur dafin, v. A. Candréa, /. c, 77. 3. Consonnes 40. Dans une partie du domaine roman, les consonnes latines se sont conservées avec plus de fidélité, tandis que dans l'autre elles ont subi de nombreuses et profondes altérations. Comparé au français, par exemple, le roumain reproduit mieux en général le consonantisme latin, quoiqu'il y ait ici aussi plus d'une distinction à faire d'après les régions où l'on prend les termes de comparaison. Des mots comme dr. cap, foc, râtund et fr. chef, feu, rond, comparés aux lat. capitt (*capum), focus, retundus, laissent voir combien les différences sont grandes entre ces deux langues quant au traitement de c, t, etc. Mais, là même où les consonnes latines apparaissent moins modifiées, les différences qui séparent le roman du latin vulgaire sont bien plus notables que celles qu'on constate entre ce dernier et le latin classique. En faisant abstraction de quelques particularités que nous étudierons dans les paragraphes suivants, le système consonantique du latin vulgaire correspond assez bien à celui du latin littéraire. Ce qui effaça, à cet égard, dans plus d'un cas, les distinctions entre le latin parlé et le latin écrit, du moins à partir d'une certaine époque, ce fut l'introduction dans le langage des lettrés de quelques phénomènes d'origine populaire. On sait que la chute de l'h et de Y m finale, survenue dans le parler du peuple, peut être poursuivie jusque dans les monuments littéraires. Par contre, des particularités du latin littéraire pénétrèrent dans le langage populaire et réussirent souvent à entraver un développement phonétique vers lequel se dirigeait la prononciation des illettrés. Grâce à ces échanges entre le latin vulgaire et le latin classique, les différences entre le consonantisme de l'un et de l'autre furent moins frappantes. Dans l'étude des consonnes nous aurons à considérer la place qu'elles occupent dans le mot et les sons dont elles sont environnées. Ce sont les facteurs les plus importants dans l'histoire de leur développement. Le sort d'une consonne varie selon qu'elle se trouve au commencement, à l'intérieur ou à la fin d'un mot et selon qu'elle vient en contact avec d'autres consonnes ou avec des voyelles. L'accent, qui joue un rôle si grand dans l'histoire des voyelles, n'offre qu'une minime importance dans l'étude des consonnes. L'ordre dans lequel nous étudierons les consonnes du latin vulgaire sera celui de leur parenté phonétique (explosives, fricatives, etc.). Des paragraphes spéciaux seront consacrés aux consonnes finales, aux consonnes doubles et aux groupes de consonnes. 41. B. Le b latin avait la valeur d'explosive labiale et il s'est conservé comme tel en roman au commencement des mots. Si les inscriptions nous offrent quelques exemples, assez rares d'ailleurs, de b initial rendu par v, il ne faut nullement croire que b s'était confondu dans la prononciation des Romains avec v, comme c'est l'avis de quelques philologues. Des graphies comme vene pour bene, C. I. L. VI, 2286, 2625; X, 166, 396, etc. peuvent avoir été amenées par la ressemblance qu'offrait ce dernier mot avec venae, venit et par'l'existence, l'une à côté de l'autre, de quelques formes comme bene ficus et vene ficus. De même, si vibe apparaît quelquefois à la place de bibe (cf. C. I. L. VI, 142), il faut y voir une simple confusion de bibere avec vivere qui se prêtaient souvent à des jeux de mots. Il ne faut pas, en outre, oublier que par suite du changement du v initial en b, qui s'était produit dans quelques cas (v. § 43), les graveurs ne savaient pas toujours s'il fallait écrire v ou b et, par un excès de scrupules, ils mettaient un v à la place d'un b, en s'imaginant qu'ils suivaient l'orthographe correcte. C'est pour cette raison que les exemples les plus nombreux de v pour b nous viennent des pays où nous rencontrons le plus souvent le passage de v initial à b. Que le b ait gardé au commencement des mots sa valeur nrimitive, cela résulte aussi du témoignage des grammairiens. En effet, tandis que l'habitude de remplacer v par b est souvent condamnée par eux, on ne trouve guère dans leurs traités des remarques sur le défaut de prononciation qui aurait consisté dans l'emploi de v au lieu d'un b initial. La remarque de YAppendix Probi, 9: baculus non vaclus est tout à fait isolée, et peut-être faut-il y lire baclus à la place de vaclus. Les langues romanes ne nous montrent non plus aucun exemple de b initial latin devenu v, ce qui n'aurait pas sans doute été le cas si b-s'était confondu avec v dans le latin vulgaire, au commencement des mots. Tout autre fut le sort du b intervocalique. Dans cette position, la consonne latine se transforma, vers le IIe siècle après J.-C, en une spirante labio-dentale est s'assimila peu à peu à v. Les exemples les plus anciens de b intervocalique = u, v remontent au Ier siècle de notre ère: libertauus, C. I. L. I, 1063, iuuente, XI, 137 (cf. le cas inverse, lebare, III, 7251). La confusion du b intervocalique avec v est pleinement confirmée aussi par les langues romanes, où les deux sons ont eu dans ce cas les mêmes destinées (comp. dr. seu = sébum, greu — *grevis). Le b intervocalique de cannabis avait été remplacé en latin vulgaire par p, comme il résulte du dr. cînepâ, mr. konepo et des autres formes romanes que nous avons citées ailleurs (§ 30). Une particularité analogue se retrouve dans le mot canaba qui apparaît souvent écrit canapa (cf. 0. Relier, Zur lat. Sprachgesch,, Lat. Etym., 1893, 16). La forme avec p de cannabis ne manque pas d'être attestée: conupem chez Marcellus Empiricus, De medicam. (éd. Helmreich), X, 81 ; cf. Du Cange, s. v. canepa; Corp. gl. lat., VI, 174. Comme nous verrons plus loin, les inscriptions nous offrent plusieurs exemples eîe b passé à v après une r. Le changement inverse nous est aussi attesté dans les monuments épigraphiques. Ainsi, acervus pour acerhus apparaît souvent dans le C. 7. L. 2013; VI, 10097; X, 4728, etc.; de même orvati = orbati, IX, 5925 ; verva = verba, IX, 259. Cette particularité se retrouve aussi en roman. Comp. vaud. azeure = acerhus; a.-fr. arvoire= arbitrium ; bergam. morva, fr. morve, morveux = morbum, etc. ; fr. orvet (dérivé de orbus) ; fr. verve - verbum ; fr. verveine = verbena. En admettant même que dans verve, verveine, l'échange de b contre v a pu être amené par l'influence assimilatrice du v initial (comp. vulva pour vulba: tosc. volva), restent les autres exemples romans de rv = rb, dont l'explication doit être cherchée ailleurs. Et en effect, le témoignage des inscriptions et l'extension relativement assez grande en roman d'une forme comme *morvus montrent bien que le changement de rb en rv doit remonter assez haut et qu'il existait déjà en latin. Il serait cependant téméraire d'y voir un phénomène phonétique spontané et général. Si rb fut remplacé dans quelques cas par rv, c'est sans doute par l'influence des maîtres d'école latins qui, voulant éviter la prononciation de rv comme rb qui caractérisait le parler du peuple, croyaient enseigner le vrai latin à leurs élèves lorsqu'ils leur conseillaient de mettre un rv là même où il n'avait aucune raison d'être. Puisqu'on devait prononcer correctement corvus et non corbus, on arriva à dire *morvus au lieu de morbus. Cela nous montre une fois de plus que le latin vulgaire a été souvent influencé par la langue des lettrés et que les doctrines parfois erronées des grammairiens ont modifié la phonétique de plusieurs mots du parler populaire. Ce qui mérite encore d'être relevé, c'est que rv pour rb apparaît en Italie et en Gaule, où l'action des grammairiens sur la langue du peuple fut plus intense que partout ailleurs. Il n'y a, en échange, aucune trace de ce phénomène dans le latin balkanique, ce qui concorde avec les faits exposés plus haut, où nous avons rappelé que le roumain contient moins de formes latines d'origine littéraire que toutes les autres langues romanes. Voir sur toutes ces questions le bel article de E. Parodi, Del passagio di v in b nel lalino volgare, publié dans la Romania, XXVII, 177, auquel nous avons, emprunté la plupart des faits étudiés ici. — Sur cînepâ, v. A. Candréa, Rev. p. ist., Bucarest, VII, 73. Cf. en outre pour ce qui concerne spécialement le vulgaire canepa, O. Schrader, chez Hehn, Kidiurpflanzen, 6e éd., 1894, 188. 42. F. Comme correspondant du classique fiber nous trouvons en latin vulgaire beber. La foi me avec b est la seule connue en roman (it. bevero, fr. bièvre, prov. vibre, a.-esp. befre, esp. moderne, port, bibaro). On rattache d'habitude à beber aussi le dr. breb. II faut cependant remarquer que l'origine latine du mot roumain n'est pas bien assurée. Breb peu venir aussi bien du slave bebrû. Pour défendre l'étymolo'gie latine du mot roumain, il faut supposer que la métathèse de r s'est produite avant le changement de br en ur (*brelu — breb). Autrement, bebrum serait devenu beur (comp. faur = fabrum). Cf. Mohl, Introd. à la chron. du lat. vulg., 5 et suiv., qui explique le changement de Vf initiale en b par le celtique (corn, befer). 43. V. Le v latin était, à une époque ancienne, une spirante bilabiale. Plus tard, il se modifia et devint labio-dental. A l'initiale, cette consonne s'est conservée en général dans toutes les langues romanes avec la valeur qu'elle avait en latin, excepté dans quelques cas où elle fut remplacée par b ou même par g. Le passage de v à g est inconnu au roumain, tandis qu'on y trouve plusieurs exemples de v = b. En dehors de quelques mots, où le changement de v en b est propre au roumain, il y en a d'autres dont l'extension est plus grande et qui apparaissent avec cette particularité aussi dans les autres langues romanes. Parmi les mots qui entrent dans cette dernière catégorie nous avons d'abord à signaler les correspondants romans du classique, vervex qui attestent tous le passage du v intial à b: dr. berbece mr. birbek, ir. birbetse (rtr. berbeisch, it. berbice, fr. brebis, prov. berbitz). Vesica apparaît en roumain, aussi bien que dans quelques dialectes italiens et français, avec b, tandis qu'ailleurs nous trouvons v: dr. beşică, mr. besikç (tosc. bussiga, arét. busica, plais., parm., modén. psiga, sarde buscica, fr., dialectes de Metz, Belfort, p'sey', p'soey', p'si', port, bexiga; comp. alb. mzsike; mais rtr. veschia, it. vescica, fr. vessie, prov. vesiga, esp. vejiga). De même: Vietus: dr. biet (piém. biett, sienn. biegio à côté de viegio). Vitta: dr. bată (cat., esp. beta, à côté de veta, port, beta; mais sic. vitta, prov. y^a). FOCEW: dr. bocet, bocire, mr. boatse (tosc. 6oce, bociare, a.-lomb., a.-vén., parler de Grad o 6ose, sarde boze, port, bosear; mais it. yoce, fr. TOIA.', prov. votz, esp., port. m?). Volare: dr. (s)burare, mr. ¿7200/' (parler de Grado s&o/o, sarde gallur. bula; mais it. volare, fr. uo/^, prov., cat., esp. volar, port. y *vo-ad, mais l'it. bobe parle décidément contre une telle hypothèse. — Illui, illaei ont été étudiés dernièrement par G. Mohl dans une étude spéciale, Românskâ dvojice lui-lei -(Le couple roman lui-lei), Prague, 1899, où sont résumées les différentes théories émises à ce propos. L'auteur n'arrive cependant pas à éclaircir l'origine de illei qui est certainement un des points les plus délicats de la question (cf. M. Roques, Romania, XXIX, 285). Contre l'explication que nous avons donnée on pourrait objecter qu'on ne trouve nulle part illious, illoi. Cela peut toutefois se concevoir facilement. Illui apparaît dans les inscriptions à une époque où huius, cuius s'étaient déjà substitués à hoius, quoius. 65. Possessifs. Conformément à ce que nous avons dit au § 38, tua, sua étaient devenus en latin vulgaire ta, sa (Neue-Wagener, Forment., II, 371): dr., mr. ta, sa, ir. tç, s§ (it. dial., fr., prov. ta, sa). A la place de vester on avait voster: dr., mr., ir. vostru (it. vostro, fr. vôtre, esp. vuestro, etc.). Ce voster n'est pas le continuateur de l'archaïque voster qu'on trouve chez Plaute et dans les inscriptions anciennes (Neue-Wagener, /. c., II, 370); il est une formation récente d'après noster (Solmsen, Stud. z. lat. Lautgesch., 22). A la 3e personne, le parler du peuple connaissait, en dehors de suus, illius (illuius), illorum: dr. lui, lor (it. loro, fr. leur, etc.). Comp. Arch.f. lai. Lex., II, 40; VIII, 555. A remarquer la forme seo = suo du C. I. L. XII, 5692, 9- Si ce n'est pas une faute amenée par le mot qui précède, deo (deo cum marito seo), il faut y voir la tendance à assimiler la 3e pers. à la Ire. Le dr. tau, sâu pourraient représenter *teus, sens (comp. it. dial. tio, sio), mais il resterait à expliquer l'a (au lieu de 66. Démonstratifs. Pour des raisons phonétiques et syntac-tiques is et hic avaient perdu de leur vitalité en latin vulgaire. Ille, iste et ipse élargirent au contraire leur domaine et se conservèrent pendant toute la latinité tantôt comme simples, tantôt comme composés (§ 85). Le premier prit, comme nous avons vu, la fonction de pronom pers. (et plus tard celle d'article), le second et le troisième persistèrent comme démonstratifs: dr. âst, îns, mr. estu, nos (a.-it. esto, it. mod. esso, a.-fr. ist, prov. est, eis, esp., port, este, ese, a.-esp. eje). — Les composés de ille, iste seront étudiés au § 78. 67. Relatifs et intcrrogatifs. Qui et quis s'étaient confondus en latin vulgaire. En outre, qui s'était substitué au féminin quae (§ 16). On avait ainsi au sing. des trois genres: qui, cuius (queius), cui, que(m) m. et f. ; quid n. 68. Indéfinis. Plusieurs pronoms indéfinis du latin classique étaient devenus tout à fait rares ou avaient complètement disparu du langage populaire. Quelques-uns d'entre eux furent remplacés, dès l'époque latine, par des adjectifs (comp. certus: it. certo, fr. certain) ou par des composés nouveaux (cf. § 78). Omnis avait presque complètement disparu à cause de la concurrence que lui faisait Mus (§ 86). 5. Verbe. 69. Parmi les modifications qui s'étaient produites en latin vulgaire dans la conjugaison nous devons rappeler en première ligne la disparition progressive des formes passives. Seul le participe passé se conserva pendant toute la latinité et servit,^ en composition avec les auxiliaires sum et fio, à former le système de la conjugaison passive du roman. L'emploi des formes réfléchies pour rendre le passif doit remonter assez haut (comp. se sanare = sanari dans la Mulomedicina Chironis, Wôlfflin, Arch. f. lat. Lex., X, 423; cf. IV, 262; VIII, 479). En même temps, les verbes déponents se confondirent peu à peu avec les verbes actifs. Les écrivains latins nous fournissent plusieurs exemples de l'emploi de la forme déponente à côté de la forme active d'un même verbe ; frustrări et frustrare, irasci et irascere (Neue-Wagener, Forment., III, 13 et suiv.). Dans le langage populaire les déponents devinrent de plus en plus rares et cédèrent finalement la place aux formes actives. Comp. mor ire, ordire, patire = mori, ordiri, pati (Neue-Wagener, l. c, III, 72, 76, 247): dr. murire, mr. mor, ir. muri (rtr. morir, it. morire, fr. mourir, etc.) ; dr. urzire (it. ordire, fr. ourdir, esp., port, urdir) ; dr. patire, mr. patu, potsesku (ir. pati) ; it. patire, fr. pâtir. 70. Changement de conjugaison. Pour des raisons phonétiques et par suite de rapprochements analogiques plusieurs verbes passèrent en latin vulgaire d'une conjugaison à une autre. Nous citerons ici les formes qui subsistent en roumain. IIe conj. lat. cl. = IIIe conj. lat. vulg. Augére = augére (Rônsch, Collect. phil., 225 ; Neue-Wagener, Forment., III, 264) : dr. (ad)augere, mr. (ad)avgu. *Ardëre = ardere: dr. ardere, mr. ardu, ir. çrde (it. ardere, mais, a.-fr. ardoir). Mulgëre = mulgëre (Neue-Wagener, /. c, III, 270): dr. mulgëre, mr. mulgu (prov. molser, a.-esp., mulger). Respondëre = respondëre (ibid., 212; Corp. gl., VII, 203): dr. răspundere (it. rispondere, fr. répondre, esp., port, responder). Rider e = rider e (Neue-Wagener, /. c, III, 271): dr. ridere, mr. arud (it. ridere, fr. rire, esp. reir). Sorbëre = sorbëre (non est sorbo, sed sorbeo, Caper, chez Keil, Gr. lat., VII, 94 ; cf. Neue-Wagener, /. c, 271): dr. soarbere, à côté de sorbire, mr. sorbu, ir. sorbi (esp. sorber, port, sorver). Fonder e = tondëre (Neue-Wagener, /. c, III, 277): dr. tundere, mr. tundu (it. tondere, fr. tondre). *Tor-quëre = torquëre: dr. toarcere, mr. torku, ir. tortse (rtr. torscher, it., tor cere, fr. tordre, esp., port, tor cer). Fervëre et tergëre sont employés déjà en latin classique aussi à la IIIe conjugaison (Neue-Wagener, /. c, III, 267, 274). En roman, fervëre, tergëre sont les formes habituelles: dr. fierbere, mr. h'erbu (it. fervëre, port, ferver); dr. (s)tergere, mr. (s)tergu (it. tergëre, a.-fr. terdre). IIe conj. lat. cl. = IVe conj. lat. vulg. * Albire = albëre: dr. albire. Fior ire = fior ere (Neue-Wagener, Forment., III, 279): dr. (în)florire (rtr. florire, it. fior ire, fr. fleurir). *Frondire = fronder e: dr. (înjfrunzire. Lucire = lucëre (cf. Neue-Wagener, /. c, 269): dr. lucire, mr. lutsirea (it. dial. luzi, a.-fr. luisir, prov. luzir, esp. lucir, port, luzir). Prandire = prandëre (Corp. gl. lat., VII, 127): dr. prînzire. *Putire = putere: dr. puţire (it. putire, a.-fr. puir, prov. pudir). Les formes de la IVe conjugaison s'expliquent par ce m que nous avons dit au § 38; floreo, devenu florio, donna naissance à l'infinitif florire, d'après audio, audire. Parmi les formes de la IIIe conjugaison, pinso et reddo méritent une mention spéciale. En latin classique pinso apparaît surtout sous la forme de la IIIe conjugaison ; quelques auteurs, comme Varron, l'emploient cependant aussi à la Ier conjugaison (Neue-Wagener, Formcnl., III, 263). Le latin vulgaire ne semble avoir connu que pi(n)sare: c'est du moins la seule forme qu'on trouve en roman: dr. pisare (cal. pisare, fr. piser, prov. pizar, esp., port. pisar). A côté de reddere le latin vulgaire doit avoir connu *reddare qui en composition avec ad se retrouve dans le dr. arindar, sarde arrendare (Arch. glott., XIII, 116), esp. arrendar. Le changement de conjugaison fut probablement amené par une confusion de reddere avec dare, à cause de la parenté de sens qui rapprochait ces deux verbes. Cf. § 71. IIIe conj. lat. cl. = IIe conj. lat. vulgaire. *Cadëre — cadëre: dr. càdere, mr. kad, ir. kadç (it. cadere, fr. choir, prov. chazer, esp. caer, port, cahir). Les formes kâzere de Chioggia etc. (Zeitschr. rem. PMI., XVI, 358), kâdere du pisan et câurer du catalan sembleraient y faire exception, mais elles sont probablement des formations analogiques récentes, de sorte qu'on peut placer *cadëre à la base de toutes les formes romanes. *Capëre — capëre: dr. (în)câ-pere, mr. (n)kapu (it. capere, prov., esp., port, caber). Comp. * saper e, = sapëre qui manque au roumain. IIIe conj. lat. cl. = IVe conj. lat. vulg. Fugire = fugëre (fugere non fugire, Probus, chez Keil, Gr. lat., IV, 185; cf. Neue-Wagener, Forment., III 244): dr. fugire, mv.fug, iv.fuzi (rtr. fugir, it. fnggire, ir. fuir, esp. huir, xyoxt. fugir). Fugere passa à la IVe conjugaison par suite de la ressemblance qu'il offrait, à l'indicatif (Ier pers. sing., 3e pers. pl.) et au subjonctif présent, avec les formes de la IVe conjugaison: fugis, fugiunt, fugiam, etc., commeaudis, audiunt, audiam. Pour les mêmes raisons cupere avait été remplacé par cupire (Neue-Wagener, l. c, 243): rtr. kuvir, a.-fr. (en)couvir, prov. cobir. Comp. moriré, patire, § 69. A la place du classique peter e le latin vulgaire avait petire (Neue-Wagener, /. c, III, 252 ; cf. Bonnet, Le lat. de Gr. de Tours, 425): dr. petire (esp. pedir). Petire doit son origine au parfait petivi qui avait la même terminaison que les parfaits de la IVe conjugaison; il n'y avait dès lors aucune difficulté à refaire un petire sur audire. IVe conj. lat. cl. = Ire conj. lat. vulg. Gannare = gannire; comp. gannat, gannator dans le Corp. gloss. lat., II, 32; IV, 359; obganno, II, 341 ; ingannatura, II, 576, 582, 591 ; dr. (în)gînare (it. ingannare, a.-fr. enganer, esp. engañar, port, engañar). Meyer-Lûbke, Gr. d. rom. Spr., II, §§ 117 et suiv. — A côté de *cosere — con-suere, dr. coasere (§ 38), le latin vulgaire connaissait une forme de la IVe conjugaison (Corp. gl. lat., VI, 299; cf. Arch. f. lat. Lex., IX, 420): it. attire, cat. cusir, a.-esp. cosir. Il semble qui'il faille admettre la même chose pour conspuere, comme le montrent le sic. skupiri, l'a.-fr. escopir, l'esp. escupir et le port, cuspir. Le dr. scuipire, mr. skuk'u, n'est pas clair. Il ne peut être rattaché à conspuere, puisque la phonétique s'y oppose. Pour expliquer la forme roumaine, Meyer-Lubke avait proposé, Zeitschr. rom. Phil., X, 173, un *scuppire, forme onomatopéique comme i'allem. spucken. Il semble toutefois avoir renoncé à cette étymologie, puisqu'il ne la reproduit plus dans la Gramm. der rom. Spr., § 119 où il admet aussi pour le roumain conspuere. Cf. sur ces verbes en dernier lieu Mohl, Les orig. rom., I, il, 131, où le roumain scuipire n'est cependant pas étudié en relation avec les autres formes romanes. 71. Temps et modes. Au présent de l'indicatif, plusieurs verbes avaient subi des modifications dans leur thèmes ou aux désinences. La plupart de ces modifications s'expliquent, comme nous verrons, par l'influence analogique d'autres verbes. Coquo, coquëre était devenu, par analogie avec dico, dicere (dixi, dictum = coxi — coctum), coco, cocere (coquo et non coco, Probus, chez Keil, Gr. lat., IV, 182; cf. Heraeus, Die App. Probi, 7) : dr. coacere, mr. kok, ir. kotse (it. cuoeere, fr. cuire, esp. cocer, port, cozer) ; cocere est autrement expliqué par Meyer-Lûbke, Ein-fiihr. in die rom. Sprachwissensch., 129. Torqueo, torquëre passa à *torco, *torcere sous l'influence de coco, cocere. Ce changement eut lieu après que torquëre fut remplacé par *torquëre (§ 70). Traho, trahere avait comme correspondants en latin vulgaire *trago, *tragere: dr. tragere, mr. tragu, ir. trçze (it. traggere, fr. traire, esp. traer). *Trago fut refait sur figo, tego, etc.: puisqu'on avait traxi, tractum — fixi — texi, tectum, on forma *trago, comme figo, tego. Reddo, reddere, influencé par première, vendere, devint *rendo, *rendere: dr. (a)rîndare (eng. arender, it. rendere, fr. rendre, esp. rendir, port, render), mais prov. reddre. Les verbes en -inguere se confondirent avec ceux en -ingère. Stinguo fut remplacé par stingo (cf. Priscien, chez Keil, Gr. lat., II, 504, 525): dr. stingerc, mr. stingu (rtr. stenscher, fr. éteindre). Des modifications plus importantes se produisirent dans le radical des verbes inchoatifs. Le latin populaire connut un nombre bien plus grand de verbes en -isco que le latin écrit. C'étaient surtout les verbes de la IVe conjugaison ou ceux qui étaient dérivés de substantifs ou d'adjectifs qui reçurent, en latin vulgaire, ce suffixe. En roumain, comme en italien et en français, ces verbes jouissent d'une grande vitalité. On y trouve, bien entendu, beaucoup de formations nouvelles: mais la liste des formes remontant au latin ne manque pas d'être assez grande. Nous donnerons ici les inchoatifs roumains dont les correspondants latins sont attestés dans des monuments littéraires plus ou moins anciens: dr. adăugesc = adaugesco (augesco), albesc, înălbesc = albesco, inalbesco (ex-albesco), amarase = amaresco (inamar esco), aur esc = aur esco, cănesc = canesco, (în)desesc = densesco, (în)dulcesc = dulcesco (obdulcesco), (în)floresc = floresco (defloresco, effloresco, refloresco, superjlo-resco), (în)frunzesc = f rond esc o (refrondesco), înăcresc = inacres-co, a.-roum. încăresc = incalesco (con-, ex-, recalesco) ; lăţesc = latesco, (în)lemnesc = lignesco, lucesc = lucesco (collucesco, elucesco, illucesco, indilucesco, per lucesco, praelucesco, r elucesco), (a)muţesc = mutesco (commutesco, immutesco, obmutesco), (în)negresc = nigres-co, peţesc = petesco (îm)plinesc = plenesco, (îm)puţesc = (ex)pu-tesco, răresc = raresco, roşesc — russesco, simţesc — sentisco (per-sentisco, praesentisco), stîrpesc = stîrpesco, (a)surzesc = surdesco = surdesco (obsurdesco) : (în)tineresc — teneresco, umbresc = um-bresco, unesc = unesco, (în)verzesc = viridesco. Le latin vulgaire connaissait en outre un nombre assez grand de verbes en -izo, empruntés au grec. Dans les emprunts les plus anciens,-i£,CD fut rendu par -isso qui apparaît chez quelques auteurs. Plus tard, on ne trouve que -izo (-idio), la seule forme qui semble avoir existé en latin vulgaire, puisque -isso n'a laissé aucune trace en roman. Ce fut surtout par l'intermédiaire du christianisme que les verbes en -iÇco pénétrèrent en latin. Ils devaient être surtout nombreux dans le latin balkanique, comme le montre le roumain, où -ez est souvent ajouté à l'indicatif des verbes de la Ire conjugaison. Les imparfaits de l'indicatif de la IIe, IIIe et IVe conj. s'étaient réduits en latin vulgaire à -ea(m), ia(m). Le roumain ne nous permet pas, il est vrai, de confirmer cette conjecture, puisque, comme nous le savons, le b et le v intervocaliques ont complètement disparu dans cette langue, de sorte que duream, tindeam, auziam, par exemple, peuvent être expliqués par dolebam, tendebam, au-diebam tout aussi bien que par *dolea(m), *tendea(m), *audia(m): comp. lăudam = laudabam. Ce qui nous force cependant à admettre cette réduction des désinences de l'imparfait ce sont les formes que présente ce temps dans les autres langues romanes. -Ea(m), -ia(m) apparaissent, en effet, dans des régions où la chute du b intervocalique n'a pas eu lieu dans d'autres cas. Tel est le cas pour l'hispano-portugais, le français et quelques dialectes italiens. Dans iva(m) aurait perdu, par analogie, ces régions -ea(m), -ia(m) resteraient incompréhensibles si l'on n'admettait pas qu'ils existaient déjà en latin vulgaire. Quant à l'origine de ces formes, elle est encore obscure. D'après quelques philologues, le point de départ des désinences sans b devrait être cherché dans des imparfaits tels que habebamus, debebamus, vive-bamus, bibebamus. Dans ces formes le b serait tombé par l'influence dissimilatricc du b ou du v des syllabes précédentes: *habcamus, *viveamus (comp. *viacnts = vivacius; a.-fr. viaz, a.-vén. viaço et en outre *vivanda = fr. viande). D'après d'autres, la vraie explication devrait être cherchée ailleurs. Lorsque, notamment, audivi fut réduit à audii, -iba(m) ou -s son, v, d'où *audia(m) ; plus tard, d'après le modèle de ce dernier, on aurait eu aussi *credea(m). Il y a toutefois quelques difficultés qui s'opposent à cette explication et elles ont été relevées plus d'une fois. Bien plus nombreux et souvent plus compliqués furent les changements qui eurent lieu au parfait de l'indicatif. Aux formes de la Ire conjugaison, le v avait disparu ou s'était vocalisé ; la même modification s'était produite à la IVe conjugaison, phénomène qui a laissé d'ailleurs des traces aussi dans le latin écrit. On avait ainsi à ces deux conjugaisons les finales suivantes: -ai, -asti, -aut (-ait, -at), -amus, -astis, -arunt; -ii (i), -isti, -iut (it), -imus, -istis, -irunt. Pour la Ire conjugaison, les inscriptions nous ont conservé quelques exemples des formes contractées. Nous avons relevé plus haut (§16) oeyvai = signavi; on pourrait y ajouter: dedicait (C. I. L. VIII, 5667), dicai? (XIII, 1364), laborait (X, 216) ; educaut {XI, 1074), exmuccaîd (IV, 1391) ; pedicaud (IV, 2048), triumphaut (I, fasti, XVI, 718, 726). Comp. en outre caleai, probai chez Probus (Keil, Gr. lat., IV, 160, 182). Tout à fait rare est la 3e personne en -at: pugnat (C. I. L. X, 7297), comme inritat, disturbat chez Lucrèce, 1^ 70; VI, 587 (cf. Neue-Wagener, Forment., III, 493). Les formes sans v de la Ire conj. ont sans doute été refaites sur celles de la IVe conj. : *amai — audii. Les parfaits en -ni étaient mieux représentés en latin vulgaire qu'en latin classique ; de nouvelles formations avaient grossi leur nombre. Parmi ces parfaits en -ni inconnus au latin des livres nous devons citer quelques formes de la IIIe conjugaison qui, à en juger d'après leur extension dans les langues romanes, doivent être bien anciennes. *Bibuit à la place de bibit est exigé par le dr. beu (it. bevve, fr. but, prov. bec) ; de même *caduit = cecidit: dr. câzu (it. cadde, prov. cazee) ; *creduit = credidit: dr. crezu (it. cred-de, fr. crut, prov. crée). *Stetuit doit aussi avoir existé à côté de stetit: dr. statu (it. stette, a.-fr. estut, port, esteve). Les inscriptions attestent aussi cette substitution des parfaits en -ni à ceux en -i: reguit (C. I. L. V, 923), convertui (VIII, 2532, fragm. D; cf. Wôlf-flin, Arch. f. lat. Lex., IX, 139). D'après clausit et sous l'influence du participe passé le latin vulgaire forma absco(n)sit (Caper, chez Keil, Gr. lai., VII, 94) : dr. ascunse (it. nascose, a. -fr. escosi). *Desce(n)sit: a.-roum. destinse (it. scese). *Ince(n)sit: dr. încinse (it. incese). Occisit (Georges, Lex. d. lat. Wortf., 468): dr. ucise (it. uccise, a. -fr. ocist). *Pre(n)sit: dr. prinse (it. prese, a.-fr. prist, esp. priso). *Respo(n)sit: dr. răspunse (it. rispose, esp. respuso). *Te(n)sit: dr. /««e (it. tesg, prov. tes). Posui était devenu posii, forme fréquente dans les inscriptions (§ 16): dr. puse (it. pose, esp. puso). Sur planxit on refit *attinxit: dr. atinse (it. attinse, a.-fr. attainst) ; *franxit: di.frînse (it. franse, a.-fr. frainst); *impinxit: dr. împinse (a.-fr. empeinst, prov. empeis). A la place de /eg^ le latin vulgaire avait Hexit, comme ré&itë — ?' conj. (*clami), admises par Molli, v. §14. — Sur les imparfaits en -eam, -iam, v. Thurney-sen, Das Verbum être, 31 ; Grôber, Arch. f. lat. Lex., I, 230; VII, 63. Cf. G. Ryd-berg, Le développ. du verbe facere, 1893, 144; G. Paris, Romania, XXII, 572. Pour les parfaits en-ai, cf. Meyer-Lûbke, Zeitschr. rom. Phil., IX, 223; Wôlfflin, Arch.}. lat. Lex., IX, 139; Schuchardt, Zeitschr. rom. Plu, XXI, 228; F. Solmsen, Studien z. lat. Lautgesch., 175; cf. Thurneysen, Anz. d. Indog. Forsch., IX, 35. Quoique les philologues ne soient pas d'accord sur l'origine de ces formes du parfait, nous croyons toutefois que l'explication admise plus haut est la plus simple et la plus plausible. D'après Schwan, Zeitschr. rom. Ph., XII, 205, *amai aurait été refait sur *vendei et celui-ci serait résulté de *vendedi par la chute du second d, due à un phénomène de dissimilation. C'est bien improbable. 72. Esse, habere, posse, velle, ferre, facere, stare, dure. Comme ces verbes présentent quelques particularités spéciales, nous les étudierons dans ce paragraphe. Conformément à ce que nous avons dit au § 55, la Ire pers. sg. de l'ind. pr. de esse, sum s'est maintenue pendant quelque temps, dans le cas où elle était accentuée, à côté de su enclitique. En roumain, sum et su sont confondus en une seule forme îs (-s). La 2e pers. es, disparue en roumain, était en lat. vulgaire gs (accentué), es (atone). On avait de même à la 3e pers. çst (ace), est (atone). Ce dernier avait perdu dans la phrase, et particulièrement devant une consonne, le son t (*es). A la Ire pers. pl. de l'ind. pr. du même verbe le latin vulgaire avait une forme double: sumus et simus. Les exemples de simus ne sont pas rares dans les textes latins. On le trouve dans les inscriptions, C. I. L. IX, 3473, et il est donné par Suétone (Augustus, 87) et par Marius Victorinus (Keil, Gr. lat., VI, 9) comme la forme employée habituellement par Auguste, Messalla et autres (cf. Neue-Wagener, Forment., III, 594). Tandis que sumus apparaît dans la Gaule et en Espagne, simus se retrouve dans la péninsule balkanique, dans une partie de la Rhétie et •de l'Italie: a.-roum. sem (rtr. dial. seh, vegl. saime, it. semo). D'après simus on eut, à la 2e et à la 3e pers., *sitis, *sint; a. -roum. seti (vegl. suite, sic. siti, log. sedes) ; dr. sînt, mr. suntu, suntu (vegl. sant). Au présent du subjonctif, sim avait été remplacé par *siam, qui manque au roumain. La 3e pers. pl. de l'ind. prés, de habeo était devenue en latin vulgaire *(h)abunt, *(h)a(b)unt: dr. au, mr. au (fr. ont). D'après le parfait potui, le latin vulgaire avait formé un infinitif potere (ind. prés poteo) : dr. putere, mr. pnieare, ir. pute. (eng. pudair, it. potere, a. -fr. pooir, esp., port, poder). De la même manière doit être expliqué volere qui se substitua au classique Délie (volui—volere: potui — potere): dr. vrere (*vurere), mr. vreare, ir. vrç (eng. vulair, it. yo/cre, fr. vouloir). Volere est attesté dans'les inscriptions: voles, volet (C. /. L. IV, 1863, 1751, 1950; X, 4972), Cf. Arch. f. lat. Lex., II, 40, 47 où sont donnés aussi quelques exemples de potere. Par analogie avec aperit, aperire on avait transformé les classiques fert, ferre enferit, *ferirC (comp. ferit dans le C. I. L. XIII, 1183; offeret, VIII, 2389 et Peregr. Silviae, 29, 35, 38; cf. Bonnet Le lat. de Gr. de Tours, 434). Le composé *sufferire a donné: dr! suferire (it. soffrire, fr. souffrir, esp. sufrir). A côté de facio, faciunt on avait *faco, facunt (§ 16): dr. fac, mr. ir. fçk (it. dial. /ago, esp. hago, mais it. faccio, facciono, port, faço, fazen, etc.). *Faco s'explique par dico. La ire pers. de l'ind. prés, de stare, dure était en latin vulgaire *stao, *dao (comp. adno non adnao Probus; Keil, Gr.lat., IV, 185): dr. stau, dau, mr. stau, dau, ir. stowu (it.sto, prov. estaw, port, estou). *Stao amena à la 3e pers. pl. *staunt: dr. stau, dau. Meyer-Lûbke, Grammatik d. rom. Spr., II, § 206 et suiv. — Voir à propos de simus = sumus, Romania, XXI, 347. — Sînt est rattaché à tort par Meyer-Lûbke, § 209, au slave sqtl. Quant au mr. suntu, il ne doit guère être considéré comme un continuateur direct de sunt. Il est sorti de sîntu par l'assimilation de î à Vu de la syllabe suivante (G. Weigand, Jàhresbericht, III, 43). — Le mr. esku n'a sans doute rien à faire avec le latin archaïque esco (Neue-Wagener, Forment., III, 602) ; c'est une formation analogique d'après kresku, kreSti (eSti) ; cf. Meyer-Lûbke, l. c. — Sur *dao, *stao, v. Mohl, Les orig. romanes, I, 47, 68, 72. — Fac est autrement envisagé par G. Rydberg, Le verbe facere, 68 et suiv. L'existence de faco, facunt ne peut plus être révoquée en doute, puisque le dernier est, comme nous l'avons vu, attesté dans une inscription. Cf. Mohl, /. c, 56. 6. Adverbes. 73. Nous avons à relever ici la réduction, en latin vulgaire, de quomodo à *quomo, '^como. Cette réduction est confirmée par toutes les langues romanes: dr. cum, mr., ir. kum (it. como, a.-fr., prov. corn, esp., port. como). Le latin vulgaire semble avoir possédé quelques adverbes inconnus au latin classique. Ainsi le dr. iară, mr. iaro (eng. eir, prov. era) ne peut être expliqué par aucune des formes de la grammaire classique. Tout aussi obscur est le dr. încă, sur lequel voir le § 80. Cf. sur quomodo, J. Vising, Quomodo in den rom. Spr., dans les Abhandl. Herrn Dr. Tobler dargebracht, Halle, 1895, 113 — 123. — Iară est étudié par Schu-chardt, Zeitschr. f. rom. PMI., XV, 241 ; Meyer-Lûbke, Gramm. d. rom. Spr., III, § 495. Meyer-Lûbke admet que le latin vulgaire connaissait un adverbe *era appartenant à la même famille que le gr. gpa, âpa, et le lith. ir. Il reste toutefois à prouver par d'autres moyens l'existence en latin d'une forme semblable. 7. Formation des mots. 74. Le latin vulgaire était bien plus avancé que le latin classique pour la formation de mots nouveaux. C'est, comme on le sait, un des traits caractéristiques de toute langue populaire. Plusieurs mots formés dans le parler du peuple nous ont été conservés par les textes latins, d'autres peuvent être reconstitués à l'aide des langues romanes, mais tous ensemble ne peuvent nous donner qu'une idée bien faible de ce que devait être le latin vulgaire à cet égard. Pour l'étude de ce chapitre de la grammaire du latin vulgaire, la méthode comparative suivie par les rom'anistes ne peut certainement être utilisée avec la même confiance qu'ailleurs. La présence d'une même forme dans trois ou quatre langues romanes ne peut toujours prouver l'existence d'une telle forme dans le latin vulgaire. Comme la plupart des suffixes et des préfixes se sont conservés en roman avec la même vitalité qu'en latin, il se peut très bien qu'une même particule ait été employée, dans plusieurs langues, à la formation d'un même mot. De même, si un substantif dérivé d'un verbe apparaît à la fois en roumain, en italien et en français, etc., il a pu facilement être formé dans chacune de ces langues. Malgré ces restrictions, la méthode comparative peut être utile aussi dans l'étude de ces questions. Lorsque le sens ou d'autres circonstances attestent la haute ancienneté d'une forme, com- mune à plusieurs langues romanes, son existence en latin peut être considérée comme suffisamment assurée. La formation de mots nouveaux peut avoir lieu, comme nous le savons, de trois manières: 1) une même forme passe d'une catégorie grammaticale dans une autre; 2) des éléments nouveaux (préfixes, suffixes) sont ajoutés aux formes existantes; 3) un mot entre en composition avec un autre. Nous étudierons chacun de ces cas, en suivant l'ordre des différentes catégories grammaticales. On pourra consulter pour ce chapitre de la grammaire du latin vulgaire F. Cooper, Word formation in the Roman « sevmo plébeius », Boston-Londres, 1895 ; G. Olcott, Studies in the word formation of the Latin inscriptions, Leipzig, 1898. 75. Substantifs. Nous avons à citer d'abord quelques substantifs dérivés d'adjectifs: Capitaneus: dr. căpătâi, mr. kçpitvhû (Rovigno kapetano, Mug-gia kavedana, emil. kadana, kavdana). *Carnaceus: dr. cîrnaţ (sic. kamazzu, prov. carnas, esp. car-naiza). Fontanel (Gromai. vet., 315, 28; 324, 2, etc.): dr. fîntînă, mr. fontimç (it. fontana, fr. fontaine). Frondea (Rônsch, Collect, phil., 31): dr. frunză, mr. frondzo, ir. frunzç (sardefrunza, Leccefrunza). Gallinaceus (comp. [fimumj gallinacium, Schmitz, Miscell. tiron., 62): dr. găinaţ (esp. gallinaza, port, gallinhaça ; alb. gel'ase). Hibernus (cf. Wôlfflin. Die Lat. des Cassius Felix, 397) : dr. iarnă, mr. iar o, ir. iqme (rtr. imvern, it. invemo, fr. hiver, cat. ivern, esp. invierno, port. inverno). Linea, de linum (Saint-Jérôme, Ep. 64, 11) : dr. ie (fr. linge). Novella: dr. nuia. Sareca (Antonin de Plaisance, Itiner. 35 ; cf. Goelzer, La lat. de saint Jérôme, 111): dr. sarică (§ 22). Scortea (Cop. gl. lat., VII, 243; cf. Arch, f. lat. Lex., X, 269, 271): dr. scoarţă, ir. skortsç (rtr., it. scorza, fr. écorce). Septimana (cf. § 92): dr. săptămână (it. settimana, fr. semaine, etc.). Sera (cf. § 92): dr. sară (rtr., it. sera). Spinalis (Corp. gl, lat., Ill, 394) : dr. spinare (frioul. et a. -bergam. spinal, tyr. spine). Cf. plus bas les substantifs en -arius. Participes passés devenus substantifs: ■''Buccata: dr. bucată, mr. bukatç (rtr. bucheda, fr. bouchée). Fetatum (Corp. gl. lat., V, 200): dr. fătat. Stratus (cf. § 92): dr. strat (it. strato). L'infinitif présent peut aussi être employé comme substantif. Cette particularité, l'une des plus caractéristiques du roumain, a ses racines en latin: meum intelligere, Pétrone 2 (cf. Wôlfflin, Arch. f. lat. Lexik,, III, 70). Suffixes : Ia: acia (Corp. gl, lat., VI, 17; cf. Heraeus, Die Spr. des Pe-trenius, 22): dr. aţă, mr. atso, ir. çtsç (rtr. atscha, it. accia). Caecia (Corp. gl. lat.. VI, 161) : dr. data. Ia. Ce suffixe, emprunté au grec (-ici), pénétra en latin vulgaire surtout à partir de l'époque chrétienne. Il sert dans toutes les langues romanes à former des noms abstraits (dr. avuţie, tărie, etc.). Ium: *cubium: dr. cuib, mr. kuib, ir. kul'b (mil. kobbi, bol. kubi). Ucus, a: *mattcuca: dr. măciucă (eng. mazziieh, vén. mazoka, sarde mazziikka, fr. massue). Ulus, -a: *cavula: dr. gaură (§ 48). Trunculus (Celse, 2, 20, 22; Corp. gl. lat., II, 202): dr. trunchi. Iolus: *ustiolus: dr. uscior (eng. usch'ôl, it. usciuolo, port, ixô; cf. § 25). Ule: cf. padule (§ 56). Ina: radicina (Pelagonius, Ars veter., éd. Ihm, 27, 91, 314; Theod. Priscien, éd. Rose, Antidot,, 122, 126): dr. rădăcină, mr. roditsino (fr. racine, prov. racina). Aneus: calcaneus, -m (Rônsch, Itala, 29): dr. călcîi, mr. kol-kunu (it. calcagno). Or: Hucor: a.-roum. lucoare (a.-it. lucore, fr. lueur, prov., cat. lugor). Ura: *calura: dr. căldură = *calura 4- caldus, comme en it., căldura, et à Muggia căldura (a.-fr. chalure, esp. calura). Arius. Ce suffixe était employé, à l'origine, à la formation des adjectifs; on le trouve cependant déjà en latin aussi aux substantifs. Caldaria (Rônsch, Coll. phil., 19, 197; Corp. gl. lat., VI, 167): dr. căldare, mr. k'oldare (it. caldaja, fr. chaudière, prov. caudierar esp. caldera). Carraria (Corp. gl. lat., VI, 185; cf. Arch. f. lat. Lex., VIII, 372): dr. cărare (it. carraja, a.-fr. charriere, Dompierre tseraero, prov. carriera, esp. carrera, port, carreira: alb. karare).. Dogarius (Corp. gl., II, 54): dr. dogar. Pecorarius (Corp. gl., IV, 265; V, 316): dr. păcurar, mr. pikurar, ir. pekuror (it. pecorajo,. Erto pegorer). Sagmarius: dr. samar (it. somajo.fr. sommier). Itia (ities): amaritia (Corp. gl. lat., II, 407): a.-roum. amă-reaţă, mr. amoreatso (rtr., it. amarezza, frioul. amareze). *Dulcitiai dr. dulceaţă (it. dolcezza, esp. dulceza). *Teneritia: dr. tinereţă (rtr., it. tenerrezza, fr. tendresse, esp. terneza). Tura, sura: arătura (Corp. gl. , VI, 87): dr. arătură (it. arătura). Crepatura (Antonin de Plaisance, Itiner., 19; Gloss. de Reichenau, 901, 1078): dr. crăpătură (frioul. crepadure). Frictura (Anthi-mus, De observ, cib., 14): dr. friptură (it. frittura, fr. friture). *Se-■minatura: dr. sămănălură (it. seminatura, esp. sembradura, port. semeadura). Taliatura (Gromat.vet., 360, 17): dr. tăietură (rtr. tag-liadüra, it. tagliatura, esp. tajadura). Arsura (Apulée, Herb., 118, 2): dr. arsură (rtr. arsüra, it., prov. arsura, a.-fr. arsurc). Iccus, occus, uccus, inconnus au latin classique, doivent avoir existé dans le langage populaire. Ils ont formé en roman de nombreux dérivés: dr. păsărică, mînzoc, mămucă etc. Ellus: *hirundinella: dr. rîndunea (it. rondinella, fr. hiron-). Margella (Corp. gl. lat., II, 353): dr. mărgea. Cellus: monticellus (Gromat. vet., 306, 9; 345, 16, etc.; Adam-nanus, De locis sanctis, V, XI, éd. Geyer, Corp. ser. eccl., XXXIX) : dr. Muncel (nom de lieux); it. monticello, Rovigno muntisielo, vegl. muncal, fr. monceau. Entia: sufferentia (Rönsch, Itala, 50; cf. Arch. lat. Lex., VIII, 509): dr. suferinţă (it. sofferenza, fr. souffrance). Issa, emprunté au grec, pénétra de bonne heure en latin (diaconissa, prophetissa dans la Peregrin. Silviae, 23, 26). Impe-ratrissa (Baeda, De loc. sanct., XIX, éd. Geyer, Corp. scr. eccl., XXXIX): dr. împărăteasă. Aster: filiaster (fréquent dans les inscriptions, C. I. L. X, 2201, 5454; XIII, 1829, 2073; cf. Arch. f. lat. Lex., I, 399): dr. fiastru (it. figliastro, bergam. fiastra, esp. hijastro). Nous devons rappeler ici quelques changements de suffixes qui s'étaient produits en latin vulgaire. Ukts fut échangé contre ellus (cf. Arch. f. lat. Lex., XII, 66). On trouve déjà en latin classique anulus-anellus, catulus-catellus (comp. App. Probi, 50, 51: catulus non catellus), vitulus-vitellus ; le latin vulgaire avait en outre: circellus (Schol. Juven., 6, 379; Corp. gl. lat., VI 213): dr. cercel (eng. tschierchel, sic. circeddu, fr. cerceau); *particella: dr. părticea (rtr., it. particella, fr. parcelle port. parcella); *surcella: dr. surcea (bergam. sorcel, mil. sorsell, Rovigno sur viel). Anus fut remplacé par -o, -onis dans tabanus, lat. vulg. tabo (Poetae aevi Carol., I, 388; cf. Arch. f. lat. Lex., VI, 168): dr. tăun, mr. toun, tounu = *taboneus (fr. taon). Tabo fut refait sur les noms d'animaux en -o: crabro, musco, pavo. Ucidus, à la place de -iculus, apparaît dans peduculus, forme qu'on rencontre souvent dans les textes latins (Pétrone 57, 7; Marc. Empiricus. De medic, éd. Helmreich, v. l'index; Palladius Rutilius, Agricult., I, 27, 3): dr. păduche, mr. pidukl'u, ir. pedukl'u (it. pidocchto, fr. pou, esp. piojo, port, piolho). De même, au lieu du classique geniculnm on avait genuculum (Corp. gl. lat., VI, 488) : dr. genunche, mr. dzenukl'u, ir. zerunkl'u (it ginocchio, fr. genou, a. -esp. hinnojo, port, joelho). Comp. anniculus-annuculus (C. I. L. III, 1194), f eniculum-fenuculum (Marc. Empiricus, XVI, 21 ; d'autres exemples chez Hcraeus, Die Spr. des Petronius, 45). Aux formes en -uc(u)lus fut assimilé manipulus qui, après la syncope de u (maniplus), se trouvait tout à fait isolé avec le groupe pl. Manuchis est souvent attesté soit comme simple, soit comme composé (Corp. gl. lat., VI, 674, s. v. mamaculus; comanuculi dans le C. L L. X, 1775; cf. Heraeus, Die Spr. des Petronius, 45; Schultze, Arch. f. lat. Lex., VIII, 134) et il se trouve à la base du dr. mănunchi (sarde mannuju, Teramo manucchio, a.-fr. ma-noil, esp. manojo) ; voy. sur manuclus aussi Arch. lat. Lex., XII, 20. C'est ici que nous devons citer le pluriel tempora de tempus qui, après avoir passé aux féminins de la ire déclinaison (§ 58), échangea le suffixe -ora contre -nia, d'où *tempula: dr. tîmplă (it. tempia, frioul. Umpli, Muggia tiempula, a.-fr. et dial. temple, fr.mod. tempe; alb. tzmbl'a). Ce changement de suffixe est relativement récent, puisque le sarde trempa montre encore la forme classique tempora. Le dr. bumbac (it. baco, cal. vombaku, vambace) = lat. bombyx ne repose pas à proprement parler sur une substitution de suffixe qui aurait eu lieu dans le latin vulgaire. Comme ce mot est d'origine grecque, c'est dans cette langue qu'on avait déjà pôupoÇ, pôupaS qui ont pénétré en latin sous la forme double bombyx — bombax. Substantifs composés : Caprifolium (Corp. gl. lat., VI, 645, s. v. ligusticae): dr. că-prifoi (it. caprifoglio, fr. chèvrefeuille). Dominedeus: dr. dumnezeu, mr. dumnidzqu (it. domineddio, a.. -fr. damledieii). Manutergium (Isidore, Orig. XIX, 26, 7; Corp. gl. lat., VI, 679) : a.-roum. mîneştergură. Primavera (§ 16; Corp. gl., III, 426): dr. primăvară (§ 58).. Cf. Meyer-Lûbke, Gr. d. rom. Spr., II, §§ 397 et suiv., 366. — Sur les suffixes -ia, -itia, -or, -ura, v. Meyer-Lûbke, Arch. lat. Lex., VIII, 313. — Le suffixe -arius, dont le traitement en roman présente de nombreuses dif- ficultés, a été étudié en dernier lieu par E. Zimmermann, Die Geschichte des lat. Suff, -arius in den rom. Spr., Heidelberg, 1895; E. Staaff, Le suffixe -arius dans les langues romanes, Upsal, 1895; Körting, Zeitschr. f. fr. Spr. u. Litt., XVIT, 188; Marchot, Zeitschr. f. rom. Ph., XIX, 61. Cf. Meyer-Lübke, Krit. Jahresb. der rom. Ph., II, 87; IV1, 102. — Tccus. -occus, -uccus sont étudiés par Horning, Zeitschr. f. rom. Ph., XIX, 170; XX, 335; cf. cependant G. Paris, România, XXIV, 607-— Meyer-Lübke, Gramm., II, § 404, rattache à tort le dr. strai à *stranium, *ster-nium; on aurait dû avoir strîi. De même peliţă n'a rien à faire avec pelliceus (§ 416 ; Wiener Studien, XVI, 318). Ce dernier serait devenu peiţă Cf. S. Puşcariu, Die rumänischen Diminutivsuffixe, Leipzig, 1899, 72. — Sur tăun, taon, v. Horning, Zeitschr. rom. Ph., IX, 512; G. Paris, România, XX, 377. 76. Adjectif. Nous n'avons à enregister ici que quelques adjectifs dérivés à l'aide des suffixes: Iciilus: pariculus, a, um {Corp. gl. lat., VII, 48 ; cf. Arch. f. lat. Lex., IV, 429; VIII, 382): dr. păreche, mr. pqrekl'e (devenu substantif comme ailleurs) ; it. parecchio, fr. pareil, esp. parejo, port, parelho. Lenins: famtilentus: dr. flămînd, mgl. flomunl, ir. flomond (assimilé aux participes en -înd), vén. famolent. gén. famolento, a.-fr. famolent, prov. famolen. Anus: *filianus: dr. fin (alb. fijan). Osus: floccosus (Apulée, Herb. 63): dr. flocos (it. fioccoso, esp. fluecoso). Frigorosus (Arch. lat. Lex., V, 212): dr. friguros. Mucosus (Cclse, Columelle; Corp. gl. lat., VI, 713): dr. mucos (esp. mocoso, port, mucoso). Ossuosus (Végèce, Vet. 3, 13, 4): dr. osos (it. ossoso, fr. osseux, esp. ososo, port, ossuoso). Panticosus (Arch. f. tat. Lex., III, 495) : dr. pîntecos. Venenosus (Goelzer, Le lat. de Saint Jérôme, 149) : dr. veninos (it., esp., port, venenoso). Utus: canutus (Corp. gl. lat., I, 175; cf. Arch. f. tat. Lex., VIII, 372): dr. cărunt (it. canut, fr. chenu, a.-esp. eanudo). Penis: iardivus (Not. tir., LVII, 94): dr. tîrziu (rtr. tardiv, it. tardivo, esp., port. tardio). Temporivus (Rönsch, Itala u. Vulg., 130): dr. timpuriu (eng. temporiv, tyr. temporif, vén., gén. tempo-rivo, mii. temporiv). Iscus, emprunté au grec (-IOKOÇ), doit avoir été assez répandu en latin vulgaire. Il forme en roumain de nombreux dérivés (bărbătesc, omenesc, etc.). Un cas de changement de suffixe nous est offert par Hurbulus qui avait remplacé dans le parler du peuple le classique turbidus (comp, rabulus = rabidus dans le Corp. gl. lat., VII, 179): dr. turbure (eng. tuorbel, tyr. torbol, dial. istr. de Valle torbolo, pièm. terbol, nap. truvolo, sic. turbulu; alb. turbul). Ce changement de suffixe fut probablement facilité par l'existence en latin vulgaire du verbe turbulo (§ 79). Voir sur -idus = -ulus, Ascoli, Arch. gl., II, 408; Schuchardt, Romanische Etymologien, I, 39. 77. Noms de nombre. Comme nombres distributifs le roumain emploie cite unul, cite doi (mr. kote un). Ces formes remontent au latin. Cite est le grec icaxá qui pénétra de bonne heure en latin et fut associé à unus, exactement comme dans le grec KC^ eiç. Dans les langues romanes occidentales cata ou cata unus apparaît comme pronom indéfini (a. -fr. cheün, prov. cadaun, esp., port. cada uno, it. cata uno), tandis qu'en roumain il est connu exclusivement comme nom de nombre. On trouve cependant aussi en a.-prov. quada trei qui correspond au roumain cite trei. Une formation analogue au roumain unul cite unul est unum cata unum qu'on rencontre dans des documents latins du moyen âge et qui reproduit le grec eïç KOtö' sîç (Bible). Cf, P. Meyer, Romania, II, 80; J. Cornu, ibid., IV, 453; Ascoli, Arch, glott., XI, 425 ; Bréal, Mim. de la Soc. de ling., VIII, 52. 78. Pronoms. Les démonstratifs Ule et iste étaient employés en latin vulgaire en composition avec ecce et atque. Toutes les langues romanes connaissent ces composés: dr. acel, acest, mr. atsel, mgl. tsista, ir. tsel, tsosta (rtr. thl, kest, it. quello, questo, a.-fr. cil, eist, prov. aquel, cist, esp. aquel, aqueste, port, aquelle, aqueste). Ecce Ule et ecce iste se trouvent déjà chez Plaute (Neue-Wagcner, Forment., II, 987—988; cf. A. Köhler, Arch, f.lat. Lex., Y, 20). Comme pronoms indéfinis le latin vulgaire connaissait les composés suivants: Nescio qui (Neue-Wagener, Forment., II, 438): dr. nestine (comp. rtr. entsifei = *non sapio qui, Rovigno noske). Nec, neque unus (Peregr. Silviae 8) : dr. niciunul, mr. nitsi un, ir. nitsur (pad., prov. negun, esp. ninguno, port, nengum). *Vcre unus: dr., ir. vrun, mr. vçrun (it. venino, lomb. vergün). Nec mica: dr. nimica (eng. nimia, frioul. nemighe, vén. nemiga; cf. it. mica, a. -fr. mie, prov. miga), comp. a.-esp. nemiga ja — *nec ■micalia (Menéndez Pidal, Romania, XXIX, 360; cf. Zeitschr. rom. Phil., XXV, 382). Comp, nihil = nemica dans un glossaire du moyen âge (Förster et Koschwitz, Altfr. Uebungsbuch, 1884, 35) et quelque chose de semblable: nec ciccum, dans le Corp. gl. lot., VI, 730. Le roumain vrun et l'it. veruno reposeraient, d'après Meyer-Liibke, Gramm. d. rom. Spr., II, § 568, sur vel unus. Cette étymologie peut en effet expliquer la forme roumaine, mais elle est inadmisible pour l'italien veruno, à cause de IV à la place de /. Nous croyons, pour ces raisons, que la vraie étymologie de ce mot est *vere unus proposé par Salvioni, Zeitschr. f. rom. Phil., XXII, 479. 79. Verbe. Nous étudierons d'abord les verbes dérivés de substantifs ou d'ajectifs par l'adjonction directe d'une terminaison verbale au thème de ceux-ci. Ils appartiennent tous à la ire et à la ivc conjugaisons. Verbes dérivés de substantifs: braca—*imbracare: dr. îm-brăcare (it. imbracare). Bucea—*imbuccare: dr. îmbucare (eng. imbucher, it. imboccare, fr. emboucher, esp., port, embocar). Caput — *capitare, *excapitare: dr. căpătare, scăpâtare, mr. skipito (it. capitare, scapitare, sic. kapitari, skapitari; alb. hapeton, skupeton). Cappa— *excappare: dr. scăpare, mr. skapu, ir. skapg (it. scapparc, fr. échapper, prov., esp., port, escapar). Carrus — "carrare: dr. cărare (sarde karrare). Cir eus — cir care (Gr ornat, vet., 326, 17; Corp. gl. lat., II, 100; cf. Arch. lat. Lex., III, 559): dr. cercare (it. cercare, prov., cat. cercar, fr. chercher, etc.). Chorda — *inchordare: dr. încordare (it. încordare, esp. encordar; alb. ngor9). Fetus — fetare (Columelle 8, 8, 8; Corp. gl. lat., VI, 448; cf. Arch, f. lat. Lex., VIII, 513): dr. fatare (frioul. feda, sarde fedare, Abruzzes feta). Forfex—forficare (Corp. gl. lat., VI; 462; cf. Arch. f. lat. Lex., VIII, 376; X, 422): dr. forfecare. Genuculum — genuculare ingenuculare (Corp. gl. lat., VI, 488; Adamnanus, De loc, sanct,, I, 9, éd. Geyer, Corp. ser. eccl. XXXIX; cf. Rônsch, Itala, 194): dr. îngenunchiare (it. inginoechiare; fr. agenouiller, a.-esp. agenol-lar). Lumen-luminare (Arch. f. lat. Lex., VIII, 239): dr. luminare (fr. allumer, esp. alumbrar). Minaciae—*adminaciare: dr. ameninţare (sic. amminazzari, sarde amelezzai, prov. amenassar, esp. amena-zar, port. ameaçar; it. minacciare, fr. menacer). Mors—*admor-tire: dr. amorţire, mr. amurtu (it. ammortire, -are, sic. ammurtiri, -ari, fr. amortir, prov. amortir, -ar). Ovum—* ovare: dr. ouare (frioul. ova, prov. ovar, esp. huevar, port. ovar). Panus — *depanare: dr. dăpănare (it. dipanare, prov. debanar, esp. devanar, port. debar). Pavor—*expavorare: dr. spăriare, mr. asparu (it. spaurare, prov. espaorir, esp., port. espavorir). Pedica — împiedicare (Ammien 30, 4, 18): dr. împiedecare, mr. nk'adihi (a.-it. impedicare, fr. empêcher, prov. empedegar). Peduculus — peduculare (Corp. gl. lat., VII, 61; cf. ylrc/j. fatf. Le*., VIII, 382): dr. păduchiare. Pretium — *dispretiare: dr. despreţuire (it. disprezzare, lomb. desprexiar, prov. desprezar, port. despreçar). Pulex — pulicare (Corp. gl. lat., VII, 158; cf. ^4rcĂ. faf. Le*., VIII, 384): dr. purecare (prov., esp., port. espulgar; it. spulciare, cat. espussar). Ramus — *deramare: dr. dărîmare (rtr. diramer, tyr. drame, sic. diramari; alb. dermon). Stella — *insellare, dr. înşăuare, înşelare (prov. ensellar, esp. ewsi/-/ar). Stuppa — *stuppare: dr. (a)stupare, mr. (a)stup (it. stoppare, tyr. strupe, sic. attupari). Titio — *attitiare: dr. aţîţare (§33). Ventus — *exvento: dr. svîntare (it. sventare, sic. sbintari, prov. esventar, fr. éventer). Vesica — vesicarc (Théod. Priscien, Euporiston, éd. Rose, I, 88): dr. beşicare (Abruzzes avvesceka). Verbes dérivés d'adjectifs: caldus-excaldare (Marc. Empiricus De medic, XXVI, 33; Anthimus, Z)e o&sm;. a'o., 76): dr. scăldare (eng. scaldar, tyr. scalde, it. scăldare, fr. échauder, prov. escaudar, esp. port. escaldar, alb. ngalkon). Gurdus — *ingurdire: dr. îngur-zire, des- (Abruzzes ngurda, fr. engourdir, dé-). Largus — *allar-gare: dr. alergare, mr. alagu, ir. alergQ (it. allargare, vaud. alargar, sarde allargare). Lenis — *allenare: dr. alinare, mr. a/ww (sarde alienare, sic. allenadu). Longus — *allongarc: dr. alungare (it. allungare, sic. allungari, fr. allonger). Tardivus — *tardivare: dr. (în)tîrziare (eng. tardiver, in-, frioul. tardiva, in-, lomb. tardia, a.-gén. tardiar, ). Tener — *tenerire: dr. (în)tinerire (it. intenerire; comp. fr. attendrir). Unus— adunare (Rônsch., Jte/tf, 182; ^4rcA. to. Le*., VIII, 184): dr. adunare, mr. adunu, ir. aaWp (sarde adunare, &.-prov., a.-esp. aunar). Un groupe à part est formé par les verbes dérivés de substantifs, d'adjectifs ou de verbes par l'insertion d'un élément nouveau entre le thème de ces derniers et la terminaison verbale. Nous relevons les dérivés suivants: /are: a^ws — *altiare: dr. (în)ălţare, mr. (un)gltsesku (it. iwa/-■zare, alzare, fr. hausser, prov. a/sar, esp. a/zar, port, alçar). *Captus — *captiare: dr. (a)căţare, mr. (a)kats, ir. (a)katsç (it. cacciare, fr. chasser, prov. cassar, esp. cazar, port, cacar). Grassus — *ingras-siare (ingrasso dans le Corp. gl. lat., VI, 576): dr. îngrăşare (fr. engraisser, prov. engraissar, port, engraxar). Mollis—*molliare: dr. muiare, mr. WO^M (vén. mogar, fr. mouiller, esp. mojar, port. molhar; alb. mulva). Subtilis — subtiliarc (Plinius Valerianus 5, 17; Cor^. gl.lat.,YI, 111, s.v. atténuât, attenuatus): dr. subţiare (it. sottigliare, a.-fr. soutillier, prov. sotilar). Icare: caballus — caballicare (Anthimus, Z)e oôs. CI'O., éd Rose, praef.): dr. (în)catecare, mr. (n)kalik (it. cavalcare, sic. kravakkari, fr. chevaucher, prov. cavalcar, esp. cabalgar, port, cavalgar). Carrus carricare (Corp. gl. lat., VI, 185; cf. ArcA. fat. Le*., IX, 425): dr. (în)cărcare; mr. (n)karku (it. carcare, fr. charger, esp. cargar, port. carregar; alb. ngarkoh). Fer rum— *ferricare: dr. ferecare, ir. fer ekç (a.-fr. enfergier). M or sus — morsicare (Apulée, Metam. 1, 21): dr. mursecare (trioul, mur se ga, it. morsicare). Igare: fumtts—fumigare (Apulée, Columelle; cf. Corp. gl. VI, 475): dr. fumegate (tyr., vén. fumegar, esp. humear, port, fumegar). Ulare: exécutere—*excutulare: dr. scuturare, mr. skutur (vén. skotolare, sic. skutulari, nap. skoiolare). Tremo —trernulare (Corp. gl. lat., II, 458; IV, 188, 542; V. 399): dr. tremurare, mr. treambur, ir. tremurç (it. tremolare, fr. trembler, prov. trcmblar, port, tremo-lar). Turbo — Hurbulare: dr. turbur arc (eng. turbler, fr. troubler; alb. turbulon). Ventus — ventulare (Net. tiren., IX, 64; Cor/>. g/. IV, 571): dr. vînturare, (s)vînturare, mr. (z)vintur, ir. vinturg (eng. sventoler, it. sventolare, sic. vintuliari, sarde bentulare, a.-fr. esventeler). Inare: scarpere—scărpinare (Corp. gl. lat,, VII, 238; Hesscls, Lat.-a7igl.-sax, Gloss., 106; cf. y4rc/ï. Z,£#., I, 287): dr. scăr-pinare, mr. skarlnnu (eng. scharpiner, mil. skarpinar, comp. gén. skarpentar; Arch, gl., XV, 74). rare: libertus — libertare (Arch. lat. Lex., VIII, 450): dr. z'er- mr. t'iràf (sarde libertare). Oblitus — *oblitare: dr. wf- tfara, mgl. ffr. oublier, prov., a.-esp. oblidar, port, olvidar). Interritus — interritare (Corp. gl. lat., IV 105): dr. întărîtare ('nap. nterretare, a.-fr. entarier, prov. entarida). Des verbes peuvent être dérivés quoique bien rarement aussi d'adverbes et de prépositions. Nous n'avons à enregistrer ici que les formes manicare (de mane) et adpropiare (de adprope cf. § 81): dr. mînecare, apropiare, mr. aprofeu, alb. msngon (sarde approbiare, fr. approcher). Manicare est attesté dans la Bible (Rônsch, Itala, 174) et dans des glossaires (Corp. gl. lat., IV, 676; cf. Arch. lat. Lex., IX, 390) ; de même adpropiare et le simple propiare (Rônsch, /. c, 179; Corp. gl, IV, 303; cf. Arch. lat. Lex.r IX, 98, 411). Plusieurs verbes avaient échangé leur suffixe contre un autre. Ambulare, *ammrdare ( § 54) était devenu de bonne heure minare, d'o\i mr. imnu, ir. qmno (rtr. amnar). C'est aussi par un changement de suffixe que manducare avait passé à *mandi-care (*mannicare) dont l'extension en roman a été montrée au § 35 (cf. § 54/. *Simino pour similo doit aussi être ancien, puisqu'il apparaît en même temps en roumain, en italien et en français: dr. sdmanare (a.-mil. sumna, bourg, semnai, dialectes français du nord et de l'est senne, sane) ; comp. treminer = Hreminare — trernulare dans le parler de Berry. * Tribilo pour tribulo ne se trouve qu'en roumain, dr. trierare ; il a pu cependant être connu en dehors de la péninsule balkanique (comp. le lat. ventulare à coté de ventilare, et, en roman, le sic. skapu-lari = cal. skapilare). Préfixes : Ad: adbatte/e: dr. abatere, mr. abatu, ir. abóte (it. abbattere, fr. abattre, esp. abatir, port, abater). Addormir e (Caelius Aurelianus, Acut. 1, 11, 83; Marc. Empiricus, De medicam. XVI, 18; Itin. Burdig., éd. Geyer, Corp. scr. ceci,, XXXIX, 20, 14): dr. adormire (lomb. gén. adormir, Abruzzes aidurmi). *Affumare: dr. afumare, mr. afumu (it. affumare, prov. afumare, esp. ahumar, port, afumar). *Âj'fundare: dr. afundare (it. affondare, sarde affundare, a.-fr. afonder, esp. afondar, port, a fundar). A llactare (Marc. Empiricus, VIII, 136); dr. alăptare (rtr. attacher, it. allattare, fr. allaiter). *Alleniare: dr. alintare (sarde allentare, sic. allintari, Abruzzes alleniar). Alligere = eligere (Arch. f. lat, Lex., III, 13): dr. alegere, mr. «Zeg« (a. -it. alleggere). Aspecto (*astccto) = expecto: dr. aşteptare (cf. § 55). Nous devons rappeler ici la forme vulgaire *ad junare qui doit sa naissance à une confusion de jajuno, je juno (ejuno) avec les verbes formés à l'aide de ad-: dr. a junare, mr. adzunu {esp. ayunar; alb. agmoj). Comp. *arredere (§ 70) et plus haut *allargare, *allenare, *allongare, *adminaciare, *admortire, *at-titiare, adunare. Con: congirare (Rônsch, Ítala u. Vulg., 186): dr. (în)cunjurare. Le classique cognosco (con + gosco) avait comme correspondant en latin vulgaire connosco (con -f nosco ; cf. Schuchardt, Vokal, I, 115; II, 128), d'où dr. cunoaştere, mr. kunosku, ir. kunoste (it . conoscere fr. connaître, esp. conocer; seul le port, conhecer reproduit la forme classique). De: degelare: dr. degerare (fr. dégeler, esp. dehelar, port, itege-/a/). Derigo = dirigo (Georges, Ln;. Wortform., 218): dr. deregere. Despicare (Corp. gl. lat., VI, 331; Hessels, La¿. -angl. -sax. Gloss., 40 ; cf. Rônsch, Collect. phil., 295) : dr. despicare (lomb., vén. des-pikar). Comp. plus haut *depanare, *deramare. Dis: discalciare (Goelzer, Le lat. de Saint Jérôme, 182): dr. descălţare. Discarricare (Fortunat, Vita S. Medardi 1, extr.): dr. descărcare (it. discaricare, fr. décharger, esp., port, descarregar). Discoperire (Ant. de Plaisance, Biner. 30 ; cf. Rônsch, Itala, 207) : dr. descoperire, mr. diskopiru (fr. découvrir, esp. descubrir, port. descobrir). Discuneare (discuneatus, Pline, H ist. nat., 9, 90): dr. descuiare (tyr. descognar). Disligare (Corp. gl. lat., VI, 352): dr. deslegare, mr. dislegu (frioul. dislea, lomb. desligar, sarde desligare, fr. délier). Comp. ci-dessus *dispretiare. Ex: exbattere: dr. sbatere (rtr. sbatter, it. sbattere). Excadere (cf. § 70): dr. scădere (it. scădere, fr. échoir, prov. eschazer). *Excam-biare: dr. schimbare (it. scambiare, fr. échanger, prov. escambiar ; alb. tskzmben). *Excarminare: dr. scărmănare (tyr. skarmenar, it. scarmigliare = *excarminare). Excurtare: dr. scurtare (frioul. skurta, a.-vén. eskurtar, Abruzzes skurta, fr. écourter). Comp. plus haut excaldare, *excappare, *expavorare, *cxventare. In: incalciare (Not. tiron., LXXIX, 34, ô; cf. ^4rc^. /. Lex., VIII, 243): dr. încălţare (it. incalciare, a.-fr. enchaucer, a.. -esp. encalzar). *Inclavare: dr. încheiare (a. -it. inchiavare, fr. enclaver, prov. enclavar). *Incuneare: dr. încuiare (rtr. incugner, sic. inkugnari, sarde inkungna). Indulcare, îndulcire (Vulgate; Cor/>. g/. II, 283 ; cf. VI, 566) : dr. îndulcire, mr. ndultsesku (rtr. induts-chir, it. indolcire, esp. endulcir). *Induplicare: dr. înduplecare (San-fratello ndugier, Piazza Armerina ndugie). *Infasciare: dr. înfăşare (it. infasciare, port, enfeixar). *Ingluttire: dr. înghiţire (it. inghiot-tire, fr. engloutir, port., prov. englotir, esp. englutir). Innodo (Rôn-sch, Semas. Beitr., III, 50): dr. înnodare (it. innodare). Innubilo (Solinus, 53, 24); dr. înnourare (vén. inuvolar). *Impromuttare: dr. împrumutare (cf. § 43) ; promutuor s'est conservé dans un glossaire (Corp. gl. lat., II, 417; comp. la glose du Gloss. de Reiche-nau, 454: mutuo acccperam = inprumtatum habebem). *întristare: dr. întristare (it. întristare, cat. entrislir, a.-esp. entristar). ^Invitare: dr. învăţare, mr. nvetsu, ir. onmetsq (plais, enviciar, vén. envezar, sic. ammizzari, Lecce mmezzare, sarcle imbizzare, a.-fr. envoisier, esp. envezar: alb. meson). Comp. ci-dessus *imbracarc, *imbuccare, impedicare, *inchordare, ingenuculare, *ingurdire, in-sellare, *inaltiare, *ingrassiare. Per: per gir o (Peregr. Silviae 19): dr. (îm)prejurarc. Sub. Nous n'avons à rappeler que la forme vulgaire subglut-tio résultée du classique singultire par une étymologie populaire (*singluttire) et par une assimilation aux composés avec SMO-. Subgluttio (subgluttiare), qui se trouve dans le Cor^. g/. /«t., V, 332; cf. VII, 271, a donné: dr. sughiţare (sic. suggiuzziari, esp. sollozar, port, soluzar). Sugghdtium apparaît aussi en France, wall. sog/o (Zeitschr. rom. Phil., XXIV, 24). Les formes it. singhiottire, singhiozzare, fr. sangloter nous renvoient à *singlutlire, *singlut-tiare, *singluttare. Nous devons dire ici quelques mots du phénomène connu sous le nom de recomposition (cf. § 18). On sait qu'en latin classique la voyelle thématique des verbes composés avec un préfixe s'était affaiblie : a s'était réduit k e ou i, e à », et a« à « (spargere — aspergere, facere — perficere, regere — diriger e, claudere — includere). En latin vulgaire, cette distinction entre la forme simple et les formes composées d'un même verbe disparut dans plus d'un cas; la voyelle primitive du thème fut restituée dans les formes composées: commando—commendo (V. Longus; Keil, Gr. lat., V, 73); consacrare — consecrare (fréquent dans les inscriptions, C. /. L. II, 4282; V, 5227; VII, 80; IX, 1095; cf. Arch. f. lat. Lex., XII, 40); dispartir e — dispertirc (C. I. L. II, 6278,39 ; comp. dr. despârtire, mr. dispartu, it. dis partir e ) ; ele-gere — eligere (Georges, Lex. •Wortform,, 239). Quelques verbes qui, dans la conscience du peuple, n'apparaissaient plus comme composés, conservèrent en latin vulgaire la forme classique : im-pingere — im + pangere (comp. dr. împingere, it. impinger, a. -fr. empeindre). Meyer-Lùbke, Gramm. der vom. Spr., II, §§ 573 et suiv. — Voir sur les dé* rivés romans de caput, Ascoli, Arch. glott., XI, 427. — Sur îngurzire, desgurzire, qui ne s'entendent que dans une petite partie du domaine roum., v. Rev. crit. Ht. (Jassy), V, 107 — 108. — Sur întârîtare, cf. Ov. Densusianu, Romania, XXVII, 65; Schuchardt, Zeitschr. f. rom. Ph., XXIII, 419; XXIV, 418. - Ambuïare (*amrmilare, *amminare) a été étudié en dernier lieu par Schuchardt, Zeitschr. f. rom. Phil., XXII, 398; XXIII, 325 (cf. Fôrster, ibid., XXII, 515; G. Paris, Romania, XXVII, 676; XXVIII, 459) et par Marchot, Sludj di filol. romanza, VIII, 387. — Sur sâmânare, v. Schuchardt, Zeitschr. rom. Ph., XXII, 398; Ascoli, Arch. glott., II, 406. — Entre le dr. trierare et le lat. tribulare, Ascoli, Arch. glott., XIII, 461, établit les étapes: *tri[b]ljare, Hriare. Ce développement est cependant contredit par la phonétique roumaine. — D'après Darmesteter, Form. des mots composés, 91, le préfixe roman des- représenterait dis- et de -ex-. Il est cependant inutile d'admettre ce dernier préfixe, puisque dis- suffit pour expliquer les composés romans. Cf. Meyer-Lùbke, Gramm. d. rom. Spr., II, § 603; III, § 250. — Sur la recomposition, voir Meyer-Lùbke, Gramm. d. rom. Spr., II, § 597. Cf. M. Bonnet, Le Lat. de Gr. de Tours, 486, qui affirme toutefois que la recomposition est « oeuvre de réflexion et non de création spontanée, invention de pédants et non produit naturel du langage populaire ». Nous ne partageons pas tout à fait cette opinion, puisque nous ne voyons pas pourquoi des formes telles que dispartire, perfacere ne pourraient être de provenance populaire. 80. Adverbes. Le latin vulgaire connaissait plusieurs adverbes composés soit de deux adverbes soit d'un adverbe et d'une préposition. Nous avons à relever les formes suivantes conservées en roumain: Ecce + hic: dr. aci, mr. atsia, ir. tsi (it. ci, fr. ici, ci, prov. aissi). Eccum + illoc: dr. acolo, mr. akolo, ir. kolo. Eccum + modo: dr. acum, mr. akmu, ir. «Awo (frioul. cumo, log. como). Eccum + SI'C: dr. aşa, mr. aUtse, ir. asp (it. cos/, lomb., gén. asi, fr. ainsi, prov. aissi, esp. asi). Von + magis (Corp. gl. lat., II, 389 ; comp. ne magis, V, 226) ; dr. numai (eng. nomma, frioul., vén. nome, gén., lomb. noma). Ad-T-modo (Grégoire de Tours; Bonnet, Le lat. de Gr. de Tours, 483): dr., mr. amu (eng. amo, it. dial. ammo). Ad + tunc(ce): dr. atunci, mr. atumtsia, ir. atunls. Ad tune se trouve dans la Peregr. Silviae 16 (éd. Geyer, 59). Sur « -ère, -ire se sont réduits à -a, -ea, -e, -i) ; elle reparaît aux forme substantívales de l'infinitif (cîntarea, venirea). L'apocope de -r se rencontre en Italie surtout aux verbes en -are, -ère, -ire, plu rarement à ceux en -ere, et particulièrement dans le lombard occidental, en piém., gén., émil., romagn., dans les Marches et, au sud-est, dans les Abruzzes et la Molise. En rhétique, les infinitifs accentués ont perdu leur -re dans les parlers de l'Oberland ; dans le Tyrol oriental, à partir de Greden, en Frioul (comme dans les dialectes istriens de Rovigno, etc.), la forme apocopée se rencontre aussi pour les verbes en -ère. Il y a là, comme on le voit, une concordance curieuse avec le roumain. On est en droit de se demander si l'infinitif apocope du roumain est une propagation de la forme analogue de l'italien et du rhétique. Nous n'oserions l'affirmer, et ce qui nous force à ne pas admettre cette hypothèse c'est qu'en ancien-roumain on trouve quelques traces de l'infinitif long, ce qui montre que cette forme est restée en usage jusqu'assez tard. Il y aurait toutefois peut-être un moyen de concilier ces faits en supposant que les infinitifs apocopes existaient déjà dans le roman balkanique, en italien et en rhétique, à côté des formes longues, à l'époque où le premier de ces idiomes ne s'était pas encore séparé des autres, et que peu à peu les infinitifs sans -re se sont généralisés en roumain aux dépens des autres. La chute du -re en roumain ne serait dans ce cas qu'en partie le résultat du développement indépendant de cette langue. Plus d'importance doit, en échange, être accordée à l'emploi de fieri avec la valeur de esse en roumain et dans les dialectes ilaïiens septentrionaux; on trouve, il est vrai, ce verbe aussi en toscan, mais seulement sous les formes fia, fiano = sar a, saranno. Il est au contraire bien vivant en roumain et il l'était jadis en a.-vén., a.-véron, a.-mil., a.-gén. où il était employé en dehors de l'infinitif aussi au prés, de l'ind. et du subj., à l'imparf., au futur et au conditionnel. Il servait particulièrement à former le passif ; on le rencontre parfois aussi avec le sens de facere, emploi inconnu au roumain. Nous ferons remarquer en passant que la lère pers. de l'ind. prés, de esse du roumain, sînt, n'offre qu'une ressemblance fortuite avec le sunt, sont de l'a.-vén., du mant., véron., mil., des parlers de Côme, du Trente (du parler de Foggia au sud) et de quelques régions rhétiques (Flims, Realta, Domleschg, Scha-rans, dans la Vallée du Rhin). La naissance de cette forme, due à l'influence de la 3e pers. du plur., peut très bien être expliquée par la morphologie de chacune de ces langues, sans qu'il soit nécessaire d'admettre une action de l'une sur l'autre. Comme formes dérivées intéressantes nous avons à relever: *Expanticare, vén. mil. spantegar (Lago Maggiore spanteja; Arch. glott., IX, 220) «répandre », roum. spintecare « éventrer » (comp. spandeka dans les Abruzzes « ennuyer, tourmenter, faire du mal » et le tyr. spantie « écraser »). C'est une formation analogue à *e%ventrare(it. sventrare, fr. éventrer), *exventricare (Abruzzes sbendraka, sic. sbintrikari) ; comp. esp. despancijar, despanzurrar. *Impetrire, vén. impetrir « étonner, rester stupéfait » (frioul. impetri, même sens), roum. impetrire. *Implenire, vén. impinir, mil. impieni « remplir » (tyr., frioul. impleni, vegl. impenar), roum. împlinire. *Siccitosus, de siccitas (§ 60), gén. secceoso, roum. secetos. A remarquer en outre quelques formes composées avec extra: *extralucire, Belluno starluke, Rovigno stralusir (eng. stragliischir), roum. strălucire; *extramutare, lomb., gén. stramuar (eng. stra-mudar, frioul. stramuda)-, roum. strămutare; *extrapungere, Trente, Roveretto straponzer (frioul. straponzi, Muggia sirapuonzer), roum. străpungere. Pour le lexique, nous avons à citer quelques mots qui sont employés avec le même sens en roumain et dans les dialectes italiens dont nous nous occupons; le [rhétique vient aussi parfois s'y joindre. Adjungere a le sens de «surprendre» dans une construction telle que: la noto m'a açunta (Trattati rel. e libro de li exempli in ant. veneziano 2641, p.p. J. Ulrich, 1891) = roum. noaptea m'a ajuns. Pour l'emploi de aradegar (*erraticare), à rapprocher l'expression yen. aradegar la via (Tratt. ed exempli 2633) du roum. a rătăci drumul — « s'égarer ». Caelum avec le sens de «palais de la bouche»; comp. la glose palatum = ol cel délia bocha d'un glossaire latin-berga-masque du XVe siècle (E. Lorck, Altbergam. Sprachdenkm., 98) ; roum. cerul gurei. Circare = « essayer » existe en dehors du roumain (cercare, încercare), en vén., pad., cercar, et dans quelques parlers ladins, Fassa carear, Greden cerce, Agordo zerce (Arch. glott., I, 351, 362, 377; Lorck, Altbergam. Sprachdenkmàl., 178). Convenire sert en roum., vén., lomb., gén. et ladin (dialectes méridionaux du Tyrol, Fomi, Tramonti, Erto, Frioul, etc.) à exprimer l'idée de « falloir, devoir, être nécessaire » (comp. oportet = convenit dans le Gloss. de Reichenau 593): gén.''zurar no se covem (Arch, gl., II, 184); roum. nu se cuvine să juri; lad.: keles portava n guant de bel patuc fosk fat — ke se convegn a stato de penitenzia (G. Alton, S tor ies e chanties ladines, 1895, XII, 95—96 = roum. ele purtau o haină făcută din stofă frumoasă închisă, cum se cuvine într'o împrejurare tristă. Le vén. connaît aussi la forme composée * adconvenir e: come per la zustisie se acon-viene (légende de Crescence, éd. Mussafia, 1394); on rencontre en outre en italien et en ladin une forme avec s-: sconvegnir, scogner, seugnir, etc. En roumain, ce verbe est employé uniquement à la 3e pers. sing. et toujours avec se, tandis que dans les autres parlers romans cités il est conjugué aussi aux autres personnes, et le se peut manquer (comp. le fr. il convient). On rencontre enfin en lomb. cuenta (Arch. glott., I, 253; IX, 214) et en frioul. coventa qui reproduisent la forme *convenitare, inconnue au roumain. _ Meus a subi une altération de sens, importante, en roumain, italien et rhétique. De la signification de « coupable », qui n'a pas complètement disparu en roman, s'est développée celle de «mauvais, méchant ». Le roumain ne connaît que cette dernière acception ; reus y est employé pour exprimer l'idée opposée ;i bonus. Dans les anciens textes de la Haute-Italie reus apparaît I rès souvent avec la même valeur qu'en roumain. Dans les parlers ladins du Tyrol il est encore aujourd'hui tout aussi vivant qu'en roumain (comp. vegl. ri; Campobasso re). Sir ingère offre en roum. et en vén., lomb. le sens de «amasser» et comme réfléchi celui de «se réunir»: acomenza a strenze peccunia (Bonvesin da Riva, De eleemos. 494, éd. J. Bekker) = roum. începu a strînge bani; a far lo dolente omizidio nel boscho — strensese insieme (lég. de Crescence 694—695) = roum. pentru ca să îndeplinească omorul în pădure, se strînseră la un loc. Une expression qui mérite d'être enregistrée ici est celle qu'on trouve en roum., vén. et frioul. pour désigner « le fils adop-tif ». En vén. on a fio d'anema que Bocrio (Dizion. ven., 1856, s. v. fio; cf. Salvioni, Rendic. Ist. lomb., XXX, 1517) traduit par figlio per affetto osia adottivo. Le frioul. a fi d'animé = figlio adottivo (Pirona, Vocab. friul., XCIV). L'expression roumaine copil de suflet (suflet — anima) contient la même idée, la même association intéressante des mots « fils » et « âme » (comp. néo-gr. \|/uxuiôç). Un autre nom de parenté que nous croyons digne d'être mentionné est le bun, -a de quelques parlcrs du nord-est du Piémont (Biella, Valle Antrona, Barbania-Canavcse ; cf. Salvioni, Rendic. Ist. lomb., XXX, 1897, 1512); il désigne le grand-père, la grand-mère tout comme le roum. bun, bunic, -ă. L'emploi de bonus avec ce sens correspond à celle de bellus qu'on rencontre dans la même région italienne (paribel) et ailleurs. Mais l'un des points de contact les plus importants du roumain avec l'italien septentrional nous est offert par un mot qui ne nous a été conservé que dans un seul texte avec un sens des plus intéressants pour nous. Dans le poème moral de Girard Pateg (XIIIe siècle), écrit en vénitien et publié par Tobler (Abhandl. der Akad,, Berlin., 1886), nous lisons aux vers 211—212: Un mal om qe redise la mateça doi ora — F ai como l can qe mança ço c'a gitadho fora = « un sot qui dit deux fois une sottise ressemble au chien qui mange ce qu'il a vomi ». L'emploi de ora dans ce passage est tout à fait remarquable. Ce mot correspond ici à l'it. volta, via et au fr. fois. Or, de toutes les langues romanes ce n'est que le roumain qui offre un pendant (de două ori) à cette forme de l'a.-vén. C'est précisément dans cette langue que le lat. vices a complètement disparu, sa place étant prise par hora (et en partie par data, dans la formule o dată = « une fois »). Et ce qui donne une valeur spéciale à ce mot c'est le sens qu'il présente dans ces deux idiomes. Il serait difficile d'admettre que hora est devenu synonyme de vices en roumain indépendamment du vénitien. C'est une transformation trop subtile, trop surprenante, pour qu'elle ait pu s'effectuer dans deux langues sans qu'il y ait eu le moindre contact entre elle. C'est pour ces raisons que nous n'hésiterons pas à y voir un reste des plus précieux de l'époque où le roumain ne s'était pas encore isolé de l'italien. Il y a encore une autre circonstance qui vient donner une importance particulière au mot en question. C'est que hora apparaît avec le même sens aussi en albanais, here, qui signifie aussi « temps ». L'alb. herz, le roum. oarâ et le vén. or a forment donc une famille inséparable et viennent jeter un peu de lumière sur un des chapitres les plus obscurs de l'histoire du latin balkanique. En faisant l'histoire de ce mot, nous avons touché à une question des plus délicates et non encore suffisamment étudiée. C'est celle des ressemblances qu'on constate entre l'albanais, le roumain et l'italien (particulièrement l'italien septentrional). Elles ne sont pas, il est vrai, bien nombreuses, mais assez caractéristiques pour qu'on ne les néglige pas dans l'étude sur l'époque la plus ancienne de la formation du roumain. Nous rencontrons ainsi en albanais comme en roumain et en italien (cf. ci-dessus) le préfixe ster — correspondant au lat. extra- et formant des substantifs ou des adjectifs: sterg'ùi}, stervjelt. Ce qui rapproche encore ces trois langues ce sont quelques mots, plus ou moins anciens, mais profondément enracinés dans chacune d'elles. Tel est le roum. muscoi, à côté de l'alb. musk et du vén. mtisso (comp. muss dans le Froul et mus à Erto ; mosciat en Tyrol) = « âne, mulet ». Ce mot est sans doute bien ancien en Italie et dans la péninsule des Balkans et il se peut que les Albanais et les Vénitiens l'aient hérité des Illyriens (la forme roumaine est empruntée à l'alb. ; cf. p. 37). Une autre forme de la même catégorie, mais d'origine obscure est le roum. sterp, l'alb. sterpe, stjere en regard du vén. sterpo (frioul. sterpe, cf. Arch. gl., IV, 346, 359; Abruzzes sterpe) = «stérile». A côté de ces deux mots vient se ranger un troisième non moins important, mais plus récent. C'est le roum. cutezare, alb. kudzon, a.-vén. scotezar (kutisa en Istrie, à Rovigno, Dignano, etc. ; scoteare en a.-it. mérid., cf. Mussafia, Rassegna bibl. délia lett. ital., VII, 197). « oser ». C'est un mot d'origine grecque (KOTUÇCU) introduit dans ces langues au moyen âge. De telles formes sont d'une valeur inappréciable pour la connaissance du passé de la langue roumaine. La dernière surtout confirme d'une manière éclatante ce que nous avons admis au sujet du développement du latin balkanique ; elle montre, par son origine et sa diffusion, que ce latin n'a pas cessé d'être en contact avec celui d'Italie jusqu'assez tard dans le moyen âge. Et puisque nous avons fait appel aussi à l'albanais pour étudier la question des rapports du roumain avec l'italien, il ne sera pas sans intérêt de rappeler un autre point de l'histoire de cette langue qui touche indirectement aux faits qui nous préoccupent. Il s'agit notamment de quelques mots, plus nombreux ceux-ci, communs à l'albanais et aux dialectes italiens septentrionaux, mais qui manquent en roumain. Ils ont aussi leur importance pour nous. Nous avons ainsi: alb. bef «brebis», mil. bera, piém. bero, eng. bar « mouton », peut-être un de ces mots non-latins qui étaient répandus jadis dans la région des Alpes; alb. pense « ventre », vén. panza et le doublet obscur bl'endze, peut-être pantex + vén. spienza; alb. mur me « mûr » = vén. mauro -f- suff -me; alb. grindem «se disputer » = vén., lomb. grinia, frioul. grinte « colère », d'où les verbes vén. grintar, frioul. grinta, in- ; alb. ngatefon « embrouiller » = bol. ingattiar, véron. ingategiar; alb. trokdn « exterminer » = piém. iruke, Corne trucca «frapper»; alb. vrei' «jonc » = vén. brûla. Ces mots montrent aussi combien les échanges entre la péninsule des Balkans et l'Italie ont été fréquents. D'autres points de contact entre le roumain et l'italien nous sont offerts par les dialectes de l'Italie méridionale sur lesquels nous devons aussi nous arrêter un moment. Il n'y a certainement rien à tirer d'une forme telle que le cal. ordica — urtica qui n'offre qu'une ressemblance apparente avec le roum. urzică. En calabrais, le changement de t en d a été détermité par IV précédente (comp. spirdu = spiritus), tandis qu'en roumain il a été amené par une étymologie populaire, urtica ayant reçu le d de ordiri. Plus dignes d'attention sont en échange les faits suivants. L'emploi fréquent des pluriels neutres en -ora, particularité qui caractérise surtout le tarentin. L'accusatif mené de la Ire pers. sing. du pron. pers. ; roum. mine. La formation des temps composés des verbes réfléchis avec l'auxiliaire habere et non esse (cal. s' hanu mbrigatu, Abruzzes m'a je arlegrate; comp. roum. m'am bucurat). A remarquer encore au point de vue de la formation des mots les dérivés: Nzurare nap., nzorarc cal., nzurar Abruzzes, nzoure Cerignola, însurare roum. (réfl.) « se marier » = lat. *inuxorare. Mbiviscire cal., înviere roum. «ressusciter» = lat. *invivere. S'kuffundare cal., scufundare roum. «submerger» et comme réfl. « s'écrouler » = lat. *exconfundare. La présence du mot admissarius «étalon » en it. mérid. et en roum. mérite aussi d'être rappelée ici: ammessarum dans le Codex Cavensis (Arch. gl., XV, 329) ; roum. armăsar. Mais c'est surtout le parler des Abruzzes qui présente plusieurs formes qui le rapprochent du roumain. Ammisteka « mêler », comme le roum. amestecare. Ceppe est traduit chez Finamore (Vocab. dell' uso abruzz., 1893, 160) par turacciolo di legno per chiudere la cannella délia botte. Il a aussi d'autres significations («fagots», etc.), mais c'est celle-ci qui nous intéresse puisqu'elle correspond à celle du roum. cep, pour lequel il n'est donc pas nécessaire d'admettre une origine slave (si. cepû). Nous n'avons rencontré nulle part ailleurs cette transformation sémasiologique du lat. cippus. Ferrarije, d'après Finamore (/. c, 188), bottega in cui si vende ferro, correspond au roum. fierărie. Nghiavature « articulation » est un pendant intéressant au roum. încheietură, avec le même sens (lat. *inclavahira). Smacena signifie, d'après Finamore (/. c, 283), măcinare eccessivamente, imperf ettamente ; comp. roum. smăcinare. Tonitu, à Paganica, « tonnerre » ; roum. tunet, qui n'est pas le lat. tonitrus, mais un dérivé de tonus avec le suff. -itus, comme sonitus — sonus. Quant au sarde, qui occupe une place à part dans la famille des dialectes italiens, il présente aussi quelques traits communs avec le roumain. Il nous semble toutefois qu'on a souvent exagéré l'importance de ces traits et qu'il n'y a pas de raisons pour admettre dans la plupart des cas quelque lien historique entre les particularités, assez curieuses parfois, qui se retrouvent en même temps en roumain et en sarde. L'une des transformations phonétiques les plus remarquables qui rapprochent ces deux idiomes est le passage du groupe qu de certains mots à p en roumain, à b en sarcle log. : roum. apă, iapă, sarde abba, cbba et en outre abbarzu, kimbe, kimbanta (roum. cinci) = aqua, aquarius, equa, cinq ne, cinquaginta; mais roum. care, cînd, sarde kale, kandu = qualem, quando, à côté de roum. patru, păresimi, sarde battoro, barania = quatuor, quadragesima, quadraginta. Une labialisation analogue est celle de gu = b: roum. limbă, sarde limba et en même temps ambidda, imbena, sambene, ambisua — lat. lingua, anguilla, inguen, sanguen, sanguisuga. On n'a qu'à jeter un coup d'ceil sur ces exemples pour voir qu'il n'y a qu'en partie une concordance entre ces langues dans le traitement de phonèmes en question. Si le roumain et le sarde présentent sans exception qu 4- a après voyelle = p, b et si à l'initiale le même groupe de sons a passé, probablement par suite d'un phénomène de phonétique syntactique, à pa-, ba-, dans patru — battoro (auquel se rattache d'un côté păresimi, de l'autre côté bar anta), la première de ces langues s'écarte cependant de l'autre en ce qu'elle ne connaît pas la réduction de que à pe (cinci en regard de kimbe). Dans le traitement de gu, le roumain diverge aussi du sarde, puisqu'il ignore le passage de gîte, gui à be, bi (singe — sambene) ; il offre b pour gu seulement devant a. Cela nous amène à la conclusion bien naturelle que la labialisation de qu, gu en roumain este indépendante de celle du sarde. Cette labialisation pouvait s'effectuer sans dificulté dans la péninsule balkanique en même temps qu'en Sardaigne, d'après l'échelle phonétique qu — qw — qv — (q)p — (q) b; —gu — gw — gv — (g) b (cf. p. 233). Il n'y a donc là qu'une rencontre fortuite entre le roumain et le sarde, comme nous l'avons admis, avec beaucoup de vraisemblance, aussi pour les mots chiag — giagu, nuntă — nuntaş (§ 56). Pour la plupart des mots de l'Italie du nord que nous avons étudiés, v. A. Mussafia, Beitrag z. Kundc dey nordital. Mundarten im XV^a Jahrh. dans les Denkschriften der A/iad. dey Wissensch., Vienne, XXII (1873). Cf. aussi C. Salvioni, Postille italiane alvocàbol. latino-yomanzo (Memoyie delR, Istituto lomb., XX, 1897) ; Nuove Postille (Rendiconti del R. Ist. lomb., XXXII, 1899). — Quelques points de contact entre le roumain et le parler des Abruzzes ont été relevés par G. Savini, La grammatica cd il lessico del dialetto Teramano, Torino, 1881, 10 et suiv. ; cf. Meyer-Liïbke, Gyamm. d. rom. Spr., I, § 6. — Nous avons rattaché à l'italien aussi les dialectes istriens de Rovigno, Pola, Dignano, etc. qui sont considérés à tort par quelques philologues comme appartenant à la famille ladine (v. p. ex. A. Ive, I dialclti ladino-veneti dell' Istria, Strasbourg, 1900). 103. Après l'italien ce sont les dialectes rhétiques, et en particulier ceux du Tyrol et le frioulan, qui offrent de nombreuses particularités communes avec le roumain. Outre celles que nous ayons signalées au paragraphe précédent et ailleurs (comp. frioul. astitta § 56, spiné § 75, vedrano, Muggia car § 92) nous en citerons quelques autres. Si nous faisons abstraction d'un phénomène tel que la conservation des groupes pl, bl, fl, qui est caractéristique au roumain et à la plupart des dialectes rhétiques, il n'y aurait peut-être à relever comme fait phonétique plus important que la chute bien ancienne de l'élément labial du groupe que, qui en roumain et en frioulan, ce qui amena la confusion de qe, qi avec ke, ki (roum. ce, frioul. se). Comme dérivés intéressants on trouve: * B rumarius, frioul. bruma jo « décembre »; roum. brumar «novembre ». Discanta frioul. pour lequel Pirona (Vocab. friul., 1871, 131) donne le sens: torre l'incantesimo che rende uno inetto a qualche cosa; roum. descîntare avec la même signification (comp. vén. descantar). Distrama frioul.; roum. destrămare «effiler». G'alinar frioul., ladro di galline d'après Pirona (/. c, 184); de même roum. găinar. Imbina frioul., traduit chez Pirona (/. c, 199) par unire due fiii o due altre cose in uno; roum. îmbinare; comp. desbinare « séparer»; alb. dzbon «chasser» (lat. *im-, *disbinare). On rencontre encore le composé eng. abbiner, tyr. abiné (*adbinare), employé comme réfléchi dans le sens de « se réunir ». Imbranca frioul., synonyme de l'it. abbrancare; roum. îmbrîn-cire « pousser ». Innairir eng. ; roum. înnegrire « noircir » (lat. *innigrire). Inné jar Muggia; roum. înnecare «noyer» (lat. *innecare). Inquaglier eng. ; roum. închiegare « cailler » (lat. *incoagularc). Invernadik Muggia; roum. iernatic, văratic (lat. *hibernaticus, *veraticus). Legnarie frioul, d'après Pirona (l. c, 234) maggazino o stan-zone da tenervi legna; roum, lemnărie, même signification. Sesela frioul., sesler tyr. (vén. sesolar); roum. secerare «faucher» (lat. *sicilare). A remarquer encore les composés : tyr. instadi « peu de temps avant... » (lat. in-ista-die), dont la deuxième partie rappelle le roum. astăzi; tyr. dlongia (lat. de-longe) qui correspond au roum. Ungă: dlongia fontana—Ungă fîntînă; eng. puschmaun (post mane), roum. poimîne (comp. Lecce puskrai, Campobasso peskra = posteras) . Comme particularités syntaxiques il y a lieu de mentionner l'emploi en frioulan et à Muggia de se suivi de substantifs et d'adjectifs pour exprimer l'impression que produit sur nous une chose extraordinaire: se mir acul ! se biel ! Comp. se bons mangias, se leggrezes, se festos e davuais (Arch. glott., IV, 322) = roum. ce mîncări bune, ce bucurie, ce sărbătoare, ce sgomot ! Pour la syntaxe de quando à comparer la construction: gonot veghen quan n giat fose, quan n om vesti, de blanc (Alton, Prov. e trad. délie valle lad. orient., 61) à celle du roum. ei văd adeseori cînd o pisică neagră cînd un om; quan, cînd traduisent ici le fr. tantôt. Au point de vue du lexique la concordance entre le roumain et le rhétique est frappante dans plus d'un cas. Adjungere présente le sens de «arriver jusqu'à, toucher»et celui de «suffire»: [a] brace tan lonc qu'el arjonge saori sur camp fora (Alton, Prov. e trad. délie valle lad. orient., bl): roum. [are] braţe aşa de lungi că uşor poate ajunge pînă la cîmp; i grcsn'ar-jonge — roum. banii n ajung. Albuş s'est conservé dans les dialectes rhétiqucs, alf, avec la même ténacité qu'en roum., alb (comp. vegl. jualb), tandis que dans le reste du domaine roman il a été remplacé par le germ. blank. Basilica est employé en Rhétie, eng. baselgia, et en roum. biserica (vegl. başalka, Val Tellina baselga, Bellinzona baserga; cf. Arch, glott., IX, 372) à la place de ecclesia qu'on rencontre dans toutes les autres langues romanes. Christianus apparaît en tyr. et en roum. avec un curieux élargissement de sens; il y est devenu presque synonyme de homo; comp. le passage per atcr n der bon crestian des Stor ies e chanties ladines, XX, 36 p. p. Alton = roum. de altmintrelea un foarte bun creştin. L'it. et les dialectes istriens de Rovigno, etc. connaissent aussi ce sens de christianus, mais il semble être plus répandu en ladin. Darc; à comparer l'expression tyr. soredl da (Alton, /. c, IV, 10) avec le roum. soarele dă «le soleil paraît ». Ferbint trioul., à côté du roum. fierbinte, est une relique précieuse du lat. ferventem. Intelligere s'est maintenu en eng., incler, et en roum., înţelegere, avec le sens de « comprendre ». Comp. l'expression s'incler con qualchiln = roum. a se înţelege cu cineva. Dans les autres langues romanes ce mot a été remplacé par capere, comprendere, in-tendere. Levare présente en frioul., jeva, et en roum., luare, outre d'autres significations, aussi celle de «acheter»: no puess jevalu, no ai vonde bez = roum. nu-l pot lua pentru că n am destui bani; levare avec le sens d' « acheter » se trouve aussi en albanais, bl'en (*ablevare). Lignum signifie en tyr., legn, comme en a.-roum., lemn, « arbre »: alt e datrai n legn... tan plu saori l rodosa l vent (Alton, Proverbi, trad. ed anned. délie valli lad. orient., 1881, 22) — roum. eu cît e mai înalt un lemn cu atît îl doboară mai uşor vîntul. Subtilis est employé avec le sens de « mince » comme en roumain, subţire: eng. glaâ subtigl, Muggia skuorsa sutila (Arch. glott., XII, 322). Vinum -f- arsum a donné naissance en rhétique et en roumain à un composé intéressant qui sert à désigner 1' « eau-de-vie » ; eng. et roum. vinars. En dehors de ces formes d'origine latine on en trouve quelques autres dont l'étymologie n'est pas encore connue. En frioulan le canard s'appelle razze (tergestin raza) de même en roumain, rata. Ce mot a pénétré dans le territoire vénitien, à Trévise, où l'on trouve raza; il est connu aussi en dehors du domaine roman (cr. raca). Le frioul. sore «corneille» ne doit pas être séparé du roum. cioard (comp. cuora à Rovigno, Gallesano, cola à Pirano, Pola en Istrie). Cette fois le frioulan et le roumain vont ensemble avec l'albanais qui donne au3si une forme semblable, sort. Comme nous l'avons fait remarquer ailleurs (p. 38), il nous est bien difficile d'expliquer ce mot; il < = lat. lempus (comp. en échange postîmpire). 4 = dr., mr., ir. iot: qdica; dqbrava; dqga; grqjbù; kqpona; Iqka; moka, mqliti; mqtiti; porqÔiti; prqdû; pqgva; skqdû; skqpv.; sûmqtiti;— dr. undiţă, ir. unditsç; dumbravă; dungă; grumb, ir. grump ; cumpănă ; luncă ; muncă, muncire, ir. muntsî ; ir. muntgr ; poruncire; prund; pungă, mr. pungg; scund; scump, mr. skump; ir. zmunti. — Comme on peut le voir d'après ces deux tableaux, les mêmes mots apparaissent quelquefois tantôt avec tantôt avec w«: dr. muncire, ir. muntsi — mgl. vignkg; dr. poruncire — porîncire ; dr. scump, mr. skump — mgl. skgmp. Comp. en outre dr. gălumb à côté de golîmb (peut-être sous l'influence de la forme articulée gălumb ul-gàlîmbul, comme le mr. zumbu de *zumbu) ; ir. pessund en regard de posgndi ; mr. trumbg, trumbuesku — trumbg (peut-être par l'immixtion de l'alb. trumbz). Cette comparaison montre que l'q slave a été rendu en roumain tantôt par în (an) tantôt par un. Le traitement double qu'a subi ce son correspond à l'état phonétique de l'a.-bulgare au moment où ont été empruntées par le roumain les formes citées. Les emprunts les plus anciens doivent être ceux où nous trouvons q = un ; ils remontent à l'époque où q avait encore en bulgare la valeur de o ; d'origine plus récente sont les formes avec q = în (an) ; elles montrent une phase nouvelle de l'évolution de l'q, celle de q = o (Vă roum. ou l'e muet fr. nasalisé; on sait que le son T> du bulgare moderne se rattache à l'ancien q par les étapes ô, ô). Dans les dernières formes, on a sans doute eu d'abord an qui correspondait mieux à l'a.-bulg. o et qui reparaît encore aujourd'hui dans quelques régions; cet àn a été ensuite assimilé à în. — dr., mr., ir. in: a.-bulg. lebrû; *cçpiti; *cçstï (ôïstï; comp. mac.-bulg. ôensti); grçda, *grçdeli; kolçda; Içdina; *meôi; metva ; oglçdati ; *opetiti (vûzop^titi) ; *paçgû (paqkû) ; pamçtï ; pçtïno ; *sebrû ; *stçgno (stigno) ; *sûkretiti (sûkrçnqti) ; sûnuzsti, sumçtq, sùp/çtati; *supre_zï; suiçgnqti ; svetili; *serçgû; zçdati; — dr. cimbru; cimpire; cinste; grindă, grindei, mgl. grindo; colindă, mr. kolindç ; lindină ; minge ; mintă ; oglindire, oglindă, mgl. oglindalo (pour la finale comp. le mac.-bulg. oglendalo) ; opintire; paing; păminte, ir. paminte; pinteni; simbrie; siinghe; scrin-tire ; smintire, mr. mintesku, mgl. minies ; dr. sprinten ; mr. spindzu ; stingher ir e; sfinţire; siringă; jinduire. jÇ = dr., mr., ir. în (ăn): a.-bulg. ceta; net^gü; pametï; potçgu ; redü ; rçsa ; sçzïnï ; *sùmetana ; *suprçzi ; svçtu ; uredu ; — dr. ţintă; năting; mr. pomont; potîng; rînd; rînză; stînjin (par l'immixtion du thème steng-) ; smîniînă, ir. smontgrç? ; spinz; sfint, mr. svgnt (la forme svint a sans doute été refaite sur le pl. srinisi) ; orindă. Comme on le voit, ç présente aussi deux valeurs en roumain; d'un côté in, de l'autre côté în (ăn). Ce traitement double de l'e trouve son explication dans la phonétique roumaine et non dans celle du bulgare, comme cela a été le cas pour q. In apparaît spécialement là où nous trouvons un e ou un i dans la syllabe suivante; în (ăn) se rencontrent devant les syllabes contenant un a, u, etc. Le développement de l'q bulgare correspond en général à celui de l'en latin, comme il sera montré au tome II. Quant à l'e final, il est rendu par e: a.-bulg. klëstç, trice, vreme; — dr. cleşte, tarife, vreme. A accentué suivi d'une n s'est conservé intact: a.-bulg. chrana, dani je, rana ; — dr. hrană, danie, rană ; mr. hrang (ir. hrçnç, rgne) ; le dr. baie, mr. bañe n'a probablement rien à faire avec l'a.-bulg. banja. Seuls quelques mots, qui présentent î = a, font exception; ce sont dr. jupîn, smîniînă, stăpîn, stînă (stîncă, cf. ci-dessus, p. 268) ; ir. smgntgre? (zupgn, stgn sont les cr. zupan, stan) ; — a.-bulg. zupanii, * sumei ana, siopanü, slanü. Ces formes doivent avoir pénétré de bonne heure en roumain, avant que le passage du groupe an lat. à în se soit définitivement accompli. A. atone = dr., mr. ă: a.-bulg. chraniti, gradina, grajaii, isprăviţi, kajati, kaliti, klatiti, krastëlï, lakomije, mladica, mlatiti, naăezda, otrăviţi, paziti, rakyta, raskola, raskroiti, raspqditi, razboj, saditi, zalogü, etc. ; — dr. hrănirc, grădină, grăire, isprăvire, căire, călire, clătire, cr ăstei (cristei, cristei), lăcomie, mladiţă, îmbiaţi;-e, nădejde, otrăvire, păzire, răchită, răscoală, răscroire, răspîndire, război, sădire, zălog, mr. hronesku, ggrding (gresku), Igku-mie, rospgndesku, sgdesku; en ir. l'a s'est conservé comme dans d'autres cas (graiçi, etc.). Blagoslovire — a.-bulg. blagosloviţi doit être plus récent que les formes précédentes; ou peut-être a-t-il conservé la voyelle slave en qualité de terme religieux. Le dr. nicovală suppose un plus ancien *năcovală = a.-bulg., na-kovalo. E accentué + n = in', a.-bulg. blazenû;—dr. blajin (comp. ce que nous avons dit plus haut à propos de e). Sous l'action de l'a de la syllabe suivante c a passé à ea dans le dr. ceată — a.-bulg. ceta. Ce changement ne s'est pas produit dans le dr. beznă, gleznă, mgl. gleznç, sfeclă = a.-bulg. bezdûna, glcznû, sveklû; le premier de ces mots a peut-être été prononcé, pendant quelque temps, en roumain comme en slave, en trois syllabes, ce qui expliquerait la conservation de l'e; gleznă et sfeclă doivent sans doute leur e à la circonstance qu'ils ont pénétré en roumain sous la forme masculine du slave et n'ont été assimilés que plus tard aux féminins en -ă. E atone a passé aussi en dr. à ă dans năuc, năvod — a.-bulg. neukû, nevodû. Le dr. şuştar = a.-bulg. testant repose sur un plus ancien *şăştar. I atone a passé à î après r dans le dr. rînire = a.-bulg. rinqli ; il a disparu dans les dérivés du même mot: dr. pornire, mr. pur-nesku, urnire = a.-bulg. porinqti, otrinqti (comp. mr. arnesku). Les deux i de l'a.-bulg. priimati se sont réduits à un seul en roumain, dr. primire (ir. primi). O accentué est devenu à dans le dr. cumătru = a.-bulg. kûmotrû (l'ir. présente a, kumatru). O suivi de a s'est diphtongue en dr. et mr. : a.-bulg. glota, groza, ikona, komora, kosa, koza, loza, podoba, pola, raskola, slota, smola; — dr. gloată, groază, icoană, comoară, coasă, coaje, loază, podoabă, poală, răscoală, sloată, smoală ; mr. ikQanç, koaso, kgazo, poalo, slQato ; en ir. l'o s'est conservé comme dans les éléments latins (kosç, koze). Devant la semi-voyelle i, o s'est maintenu en général: a.-bulg. kobï, moli, osï; dr. cobe, molie, osie (pour *mole, *ose); mr. kobo; boală = bolï a été attiré par les formes en -ă (de même moaşte = moSti). Ocnă = okno doit être expliqué de la même manière que, plus haut, gleznă, sfeclă. A remarquer la conservation de l'o devant n dans poclon, pogon, ponos, zvon = poklonû, pogonû, ponosû, zvonû, ce qui montre que ces mots ont pénétré en roumain plus tard que ceux qui contenaient un q et après que on latin était devenu un. O atone est généralement resté intact: a.-bulg. bogaţii, domoliţi, dospëti, golabï, goniti, grozavû, lopata, loviţi, mlùkomi, obrazû, otrava, pakostï, poljana, potopii, pozarù, roditi, rogozû, sobolï, tojagû, trojanù, voliti, etc. ; — dr. bogat, domolire, dospire, golîmb, gonire, grozav, lopată, lovire, mîlcom, obraz, otravă, pacoste, poiană, potop, pojar, rodire, rogoz, sobol, toiag, troian, voire; en mr. on remarque la tendance à faire passer o a u: bugat, gunesku, lupato, rugoz; l'ir. conserve partout o. On trouve aussi en dr. quelques exemples de o = u: puzderie (à côté de pozderie), urnire — poz-derije, otrinqti. Après l'accent et après une labiale o a passé à ă dans: dr. cumpănă, sîmbătă, mr. sumboto, ir. sombote — sabota, kqpona (mais lobodă = loboda, qui peut être plus récent que les précédents). O a été syncopé dans le dr. poftire — pochotëti. U atone initiale a passé d'habitude à o, particularité qui se rencontre d'ailleurs dans quelques idiomes slaves: a.-bulg. ukoliti, ukrotiti, umoriti, usrûdije, ustati (ustanq) ; — dr. ocolire, ocrotire, omorîrc, osîrdie, ostenire. Y, accentué ou atone, a partout donné i (î) : a.-bulg. byvolû, gryza, ispytù, kobyla, kopyto, mogyla, pelynû, rasypati, rygati, ryknqti, zamysliti ; — dr. bivol, gri je, ispită, colibă, copită, movilă, pelin, risipire, rîgăire (anciennement rigăire), răcnire, rîcnirc (*ricnire), zămislire; mr. kupito, pilun; ir. grizç, kopitç, pelir. Ë accentué a été rendu par ca: a.-bulg. chrênû, ôrëda, crëpû, lëkû, lésa, plëva, polëno, prë, prëbëgû, smëdû, tëskû, trëba, trëskù, trëzvû ; — dr. hrean, cireada, leac, leasă, pleavă, prea, pribeag, smead, teasc, treabă, treasc, treaz; mr. tsir'uvp, pleavo, pul'anu, smead; en mgl. ea s'est réduit à c: lek; de même en ir.: prç, trçsk. Datină = dëdina doit son a à une confusion avec le verbe dare, part, passé dat. Après une labiale ou / et lorsqu'il n'y avait pas un e ou un i dans la syllabe suivante, ë s'est réduit à a: a.-bulg. cëpënû, cëvî, izmëna, nevësta, pomënû, sûvëtû, vëdro; — dr. ţapăn, tavă, izmana, nevastă, pomană, sfat, vadră (mais veac = vëkû; on entend cependant aussi vac) ; en mr. ea s'est maintenu: nveastç (pumeanu) ; le mgl. présente aussi dans ce cas ç: nevçstç; de même l'ir: nevçstç. Le dr. oial = ocëli (ea = e =■ a) s'explique par le pl. oţele. L'ë suivi d'un e, i est devenu e:a.-bulg. chmëli, klëstç, lënï, olëj, povesti, strëkû, sûvëtinikù, svëstinikû, vëstï, vëverica, vidënije, vrëmç ; — dr. hamei, cleşte, lene, ulei, poveste, streche, sfetnic, sfeşnec, veste, veveriţă, videnie, vreme; mr. kleste, lene; ir. vreme. Pleş = plësï doit son eau semison iqui est associé à ş (pleşi) ou à pleşuv; mreje repose sur mreajă — mreaje = mrëza. Ë atone s'est réduit à e: a.-bulg. grëUli, plësivû, prëkupîcï', prëmëniti, sûmëriti, tëskovati, irëbovati, trëzviti ; — dr. greşirc, pleşuv, precupeţ, premenire, smerire, tescuirc, trebuire, trezire. Pri-lostire = prëlisliti a été modifié par les verbes formés avec pri. Après une labiale e a passé à à: a.-bulg. bëlù, cëpënû;—dr. bălan, ţapăn (comp. cependant rumen, à côté de rumân = rumënû, probablement sous l'influence du verbe rumenire). Ce changement se remarque quelquefois aussi après une r: dr. trăznire = trësnqti (comp. mr. agorsesku = grësiti). Ja s'est conservé: a.-bulg. bujakû, jadû, jazù, mirjaninû; — dr. buiac, iad, iaz, mirean. Ju s'est réduit à i dans le dr. blid = bljudo. Le son ï, qui devait avoir en a.-bulgare la valeur d'un e fermé (e), a différents correspondants en roumain. On trouve d'abord e (ă après les labiales ou /): a.-bulg. kolïci, ocîtù, ovïsù, sqdïcï, sûdravïnû ; — dr. coteţ, oţât, ovăs, sdravăn ; ir. sgndets (pour l'ï final comp. cir. lene, molie = leni, moli). Le dr. temniţă est iemïnica qui apparaît déjà en slave à côté de tïminica. Dans pestriţ, de l'a.-bulg. pïstrû, l'e s'est maintenu sous l'influence de \'i suivant (comp. en échange păstrăv, dérivé du même mot slave). Prëkupïcï aurait dû donner precupăţ ; l'e s'est conservé sous l'action des autres formes en -et, A la place de I on a i dans les dr. pîclă, rîvnă = piklû, rïvïnï; ils reposent sur păclă (mr. pgklg), răvnă (e — ă après p, r). Deux exemples de ï = o nous sont offerts .par les dr. prilostire, şoptire = prêlistiti, Upûtati. On ne trouve plus aucune trace de ï dans: dr. bîmă, coşniţă, lănţuc, obşte, ocină, rîvnă = brùvïno, koUnica, lanïcuchû, obïstije, otïcina, rïvhiï. La voyelle û, dont la prononciation en a.-bulgare se rapprochait probablement de celle d'un ô, a donné en roumain î, ă dans les mots: dr. bîtă (ir. bgt), rît, săvîrşire, văzduh = bûtû, rûtù, sûvrûsiti, vûzduchû. Năsip = nasûpû doit avoir été influencé par nasypati. On trouve u pour û dans : dr. cumătru, sută = kûmotrù, sûto ; la première forme est peut-être kûmotrû + huma. Dans dihor = dûchorù la syllabe initiale a sans doute été confondue avec le thème de dychaii. Uû est souvent tombé: a.-bulg. bezdûna, kurûva, sûdravïnû, sûgrûlili, sûlijati, sûmçsti, sûpasenije, sûpovëdati, sûtlaciti, sûtryvati, sûvada, sûvëtû, sïpûtati ; — dr. beznă, curvă, sdravăn, sgîrcire, sleire, smintire, spăsenie, spovedire, stîlcire, strivire, sfadă, sfat, şoptire. Assimilation: a — o= o —o: a.-bulg. lagoditi, narodû, narokn ; dr. logodire, norod, noroc (Hăgodire, nărod, năroc) ; e — a = a — a: a.-bulg. bezakonije ; dr. bazaconie ; i — a = a — a: a.-bulg. sirakû, dr. sărac (comp. siriac); o — a = a — a: a.-bulg. propasti (propadq), propastî;dr. prăpădire prăpastie (*prapadire, *prapaste); o — u—o — o: a.-bulg. potuliti ; dr. potolire; ë — i — i — i; a.-bulg. plëti (plëvq); dr. plivire (comp. dr. bileală, ghileală, de bilire, pour belire = bëliti; mgl. biles); ja — e(ë) — je — e: a.-bulg. jasli, javë, prijatelï; dr. iesle, aievea, prieten (mais ir. içslç, priatel qui sont probablement les cr. jasle, prijatelj) ; ja — * ==s i—y. a.-bulg. javiti; dr. ivire (*ievire, *iivire); ï — i = i — %: a.-bulg. lipëti, *mïziti, mizaţi; dr. lipire, mr. alik'esku, mi jir e. û — i = i — i: a.-bulg. odûchnqti, potûknqti; dr. odihnire, poticnire (*odîhnire, * poticnire) ; ştirb = strûbu doit son i à ştirbire (*ştîrbire) ; û — o —o — o: a.-bulg. sûrokû; dr. soroc. Dissimilation : ë(e) — e = i — e: a.-bulg. prëmezdije; dr. primejdie, si le changement de e en i n'a pas été plutôt amené par une confusion avec les verbes commençant par pri. Dans destoinic — dostojnikû on a soit o — o — e — o (comp. le lat. ser or pour soror, § 39), soit une assimilation aux mots composés avec des. Insertion d'une voyelle: a.-bulg. chmëlï, gnoj, kvasiti, nravû, prëti, *svrëpû pour sverëpû, trëti, tricç, vichrû, vrëti, zrëii; dr. hamei, gunoi, covăsire, nărav, pîrîre, sirep, tîrîre, tărîţe, vifor,vîrîre, zărire; mr. tortse, vi fur. Prosthèse d'une voyelle: a.-bulg. sûpasiti (sûpasli); dr. ispăşire; il se peut cependant que l'i soit dû à une confusion avec les verbes formés avec izû. Les consonnes se sont en général mieux conservées. Comme transformations importantes nous n'aurons à noter que les suivantes. B(û) est tombé dans le dr. denie = bûdenije. V a passé à /après une s: a.-bulg. sûvada, sûvëtû, sûvëtïnikû, sûviti, sûvora, sûvrûHti, svçtû, svëstïnikû, svirati; dr. sfadă, sfat, sfetnic, sfiire, sfoară, sfîrşire (săvîrşire), sfînt, sfeşnec, sfîrîirc; mgl. sfirsgs, sfirçs; mais mr. svgnt; l'ir. sfirg doit être plutôt le cr. svirati. F pour v apparaît aussi après ch; le dr. fală, mr. falg = chvala suppose un plus ancien *hfală. V est tombé dans la finale de certains mots après k, g, z: a.-bulg. Pqgva, ploskva, trëzvû; dr. pungă, ploscă, treaz; mr. pungg, plosko. De même devant n et entre k ■—r, s — r: a.-bulg. brûvino, skvrûnavû, *svrëpû; dr. bîmă, scîrnav, sirep. N = m: a.-bulg. basni; dr. basm. L précédée de e, ë et suivie de ï est tombée dans: a.-bulg. chmëlï, *grçdelï, krastëlï; dr. hamei, grindei, cristei. Elle est tombée en outre devant ja, ju: a.-bulg. Ijubiti, Ijubovinikû, nevolja, sablja; ăr. iubire, ibovnic, nevoie, sabie; mais mr. nivol'e; l'ir. sçbl'ç doit être plutôt le cr. sablja. Le dr. voire qui repose sur l'a.-bulg. voliti a perdu 17 soit sous l'influence de la forme de l'ind. prés. voljq soit sous celle du subst. volja qui se trouve sans doute à la base du dr. voie, mr. vol'e (ir. vol'e = cr. volja) ; cette dernière forme ne se rencontre donc que par hasard avec l'it. voglia, dérivé de volere. La chute de 17 dans le dr. gît, ir. got = glûtû est surprenante. Gît peut cependant être glûtû 4- *gut, lat. guttur qui a sans doute existé en roumain pendant quelques temps comme le montre la forme dr. guturai. G — v: a.-bulg. mogyla; dr. movilă. Ce changement s'est produit dans les régions où v, b devant i — j, g; comme on avait jin == vin, on a formé movilă, de mog'ilă, mojilă. Ch a été remplacé, à la finale, par /: a.-bulg. prachû, vrachû, vrùchù; dr. praf, vraf, vîrf; comp. cependant bulg. prafû (ir. prçh, vrh = cr. prah, vrh). Dans le dr. vifor, mr. vifur = vichrû, Vf peut être résultée d'une assimilation de h à Ch est tombé dans: dr. fală, vîlvă — chvala, vlûchva, A lu, rù (l, r sonnantes) correspondent en roumain il, îr (ăl, ăr): a.-bulg. brûlogû, brùvîno, drûzû, glûkù, glûtû, grûbn, grûlo, klûkù, krûkû, kriima, krûnù, krûpa, krûpiti, krûtû, mrû-savù, plûkù, prûga, skrûbï, skvrûnavû, smrûkû, stlûpû, strùkû, strûvo, sûgrûciti, sùvrûliti, strûbù, tlûmaâiti, trûgû, usrûdije, vlûchva, vlûkodlakû, vrûchù, vrûsia, vrûtUi, zrûno; dr. bîrlog, bîrnă, dîrz, gîlceavă, gît (*gîlt), gîrb, gîrlă, cîlţi, circă, cîrmă, cîrn, cîrpă, cîrtiţă, mîrşav, pîlc, pîrgă, scîrba, scîmav, smîrc, stîlp, (coco)stîrc, stîrv, sgîrcire, săvîrşire, *ştîrb (ştîrb), tălmăcire, tîrg, osîrdie, vîlvă, vîrcolac, vîrf, vîrstă, învîrtire, zîrnă;mr. kiirpç, stttrk, vorkulak, vorstç, nvortcsku; mgl. sfirsos; ir. got, korpi. Tout à fait isolé avec son oar = rù est le dr. joardă = zrûdi. Dans îndrăz-nire = drûznati on a rû = ră. Le groupe il a donné cl: a.-bulg. tlaka, vithlejemï; dr. clacă, vicleim. Dla est devenu dal: a.-bulg. dlato; dr. daltă, mr. dalto. Une transposition analogue nous est offerte par le dr. gard, mr. gardu, ir. gçrd, qu'on ne saurait, comme nous l'avons admis, séparer de l'a.-bulg. gradû. Pour bla — bal on aurait dr. baltă, mr. balto = blato, mais il se peut que ce mot ne vienne pas directement du slave, mais de l'albanais, bal'te (cf. p. 37; Arch. f. slav. Philol., XXII, 32, 470). A remarquer en outre le dr. cîrjă — krizï, qui doit reposer sur un plus ancien *crîjă. Le groupe vn est quelquefois prononcé comme mn: a.-bulg. pivïnica, rivïnï; dr. pimniţă, rămnire (à côté de pivniţă, rîvnire, rîvna). Un cas d'assimilation nous est offert par le dr. şnştar — sestarù : s — s = s — s. Insertion d'une consonne: a.-bulg. zlobivû, mazati; dr. zglobiu, mînjire (comp. ir. lonzi, si onze. = cr. legaţi, staza). Le dr. connaît en dehors de vîslă aussi vînslă = veslo, où l'n est tout aussi peu justifiée que dans les exemples précédents. D'autres facteurs sont venus modifier la phonétique de certains mots. On constate ainsi un changement de suffixe dans: dr. cojoc, cositor, j er atee, lănţuc, nevăstuică, pleşuv, prieten = a.-bulg. kozuchü, kositerü, zeratükü, lanïcuchû, nevëstûka, plësivu, prijatelü; le mr. nivestul'e, nevestal'an ne montre pas à proprement parler un changement de suffixe; il est résulté d'une contraction de nveasta al Jani; l'ir. priatel doit être le cr. prijatelj. En dehors de maştehă = maHecha on entend en dr. aussi maşteră. Le dr. coşciug est sorti de kovücegü par un changement de suffixe et, en même temps, par une étymologie populaire ; la première partie du mot a été confondue avec coş — kosï. C'est aussi par une étymologie populaire que vîrcolac = vlükodlakü (comp. bulg. vrûkolak, néo-gr. ßoupKOXaKac, alb. vurvolak) est devenu dans quelques régions zvîrcolac. Cf. Miklosich, Beiträge zur Lautlehre der rum. Dial., Vokal. III, 16, Conson. II, 90; Tiktin, Zeitschr. f. rom. Phil,, XII, 237, et pour ce qui concerne spécialement les voyelles nasales q, §, A. Byhan, Fünfter Jahresber. des Instituts für rum. Sprache (G. Weigand), Leipzig, 299 et suiv. 116. Nous avons affirmé ailleurs (§ 110) que le dialecte auquel le roumain a emprunté ses éléments slaves devait être pareil à celui qu'on rencontre dans les anciens textes religieux et qui était très probablement parlé dans quelque région du sud du Danube. En citant les prototypes slaves des formes roumaines, nous les avons désignés par le terme de « anciens bulgares ». Il nous reste à mieux éclaircir ce terme et à préciser ou compléter ce que nous avons dit plus haut à propos de la voie par laquelle ont pénétré en roumain les formes slaves les plus anciennes. On sait ce qu'il faut comprendre aujourd'hui par le mot de « Bulgares ». C'est un mélange de population slave et de population appartenant à une autre race. Au VIe siècle, des tribus barbares qui avaient vécu jusqu'alors à l'est, dans la région du Volga et de la Mer Noire, firent leur apparition en Mésie. C'étaient des tribus d'origine finnoise, les « Bulgares ». Après plusieurs incursions au sud, ils réussirent à s'établir sur la rive droite du Danube et à s'emparer d'une partie du territoire occupé par les Slaves. Cette conquête de la Mésie par les Bulgares s'effectua en 679, sous la conduite de leur chef Asparuch. Les Slaves ne se montrèrent pas trop hostiles envers eux; ils y voyaient peut-être des éléments utiles pour la lutte contre la domination grecque. Les nouveaux venus se mêlèrent vite aux anciens habitants. Ils se fondirent avec une rapidité étonnante dans l'élément slave, sans exercer d'ailleurs une influence perceptible sur celui-ci. Au point de vue linguistique ce mélange n'eut aucune action remarquable sur le développement du slave méridional. C'est du moins ce qui résulte de l'examen du bulgare actuel, où l'on ne constate aucune particularité qui puisse être attribuée à l'influence de l'idiome finnois des anciens Bulgares. Établis au sud du Danube, les Bulgares réussirent en peu de temps à fonder un état puissant, mais d'une durée éphémère. Ils devinrent les ennemis les plus dangereux de l'empire byzantin. Ils étaient d'autant plus à craindre qu'ils possédaient, en dehors d'un esprit conquérant infatigable, une certaine facilité à s'assimiler la civilisation de leurs voisins. Ils ne se montrèrent nullement réfractaires à la culture grecque et slave avec laquelle ils vinrent en contact. Ils lui en empruntèrent plus d'un élément, en tâchant de se l'approprier sous toutes ses formes. Lorsque, en 864, leur empereur Boris reçut le baptême et que le christianisme fut reconnu comme religion nationale, ils prirent par ce fait place parmi les autres peuples civilisés, en se dépouillant des derniers restes de leur barbarie. Le rôle que les Bulgares jouèrent pendant plusieurs siècles dans la péninsule balkanique, et spécialement à l'époque de leur premier et de leur second empire (679 — 1018, 1186 — 1257), eut une influence des plus importantes sur le développement du peuple roumain. L'histoire nous montre que les Roumains vécurent longtemps en contact intime avec les Bulgares qui eurent aussi en leur pouvoir, pendant quelque temps, les pays nord-danubiens. C'est à cette vie commune avec les Bulgares que les Roumains doivent leur civilisation du moyen âge. Dans leur organisation politique et ecclésiastique on constate à chaque pas l'influence bulgare ; c'est toujours des Bulgares que leur est venue leur première culture littéraire. La philologie ne fait, comme nous l'avons vu, que confirmer ce que nous enseigne l'histoire. Nous verrons dans un autre endroit combien sont nombreux encore les mots roumains d'origine bulgare concernant la vie politique et ecclésiastique, qui ne se développa chez les Roumains que relativement tard. Cf. C. Jirecek, Geschichtc der Bulgarcn, 126 et suiv. et surtout I. Bogdan, Romînii si Bulgavii, Bucarest, 1895; D. Onciul, Originile principatelor romîne, 1899, 122 et suiv., où sont étudiés de près les rapports des Roumains avec les Bulgares. — Il est à remarquer que l'invasion des Bulgares eut les mêmes effets que celle des Slaves; elle amena la même confusion dans les pays balkaniques et affaiblit aussi la cohésion de l'élément roman oriental. Nous nous contenterons de rappeler à ce propos le témoignage de YHistoria martyrii XV martyrum, 28: Bulgari... totam Illyridcm regionem ac veterem Macedoniam, tisqite ad Thes-salonicam, et partem veteris Thraciae, ■ncinpe quae circa Beroeam est, et Philip-popolin, et superiores quoque partes subjagassent; relinuerunt quidem eas regiones, tamquam validi habitatores, at veter es utriusque incolas permuiarunt: scilicet eos, qui in inferioribus civilatibus habitabant, ad superiores, harum vero incolas ad inferiores transtuleruni (Migne, Patrol, graeca, CXXVI, 190). Cf. Miracala S. Demetrii mart. 169, dans les Acta Sanct., Oct. IV, 167. 117. En rappelant l'établissement des Bulgares dans la péninsule balkanique nous avons voulu surtout aborder indirectement une question qui ne peut être passée sous silence, puisqu'elle est liée à une autre que nous avons étudiée précédemment. Nous avons rappelé au § 8 de quelle manière plusieurs philologues ont essayé d'attribuer à quelques phénomènes du roumain une origine thrace ou illyrienne. Nous avons fait remarquer alors qu'une telle interprétation des phénomènes en question ne peut avoir aucune valeur scientifique. A la théorie thraco-illyrienne on a voulu, il y a quelques années, en opposer une autre qu'on pourrait appeler tourano-bulgare. Cette tentative a été faite par Gaster dans l'article Die nichtlateinischen Elemente im Rumänischen du Grundriss der roman. Philologie, I, 406 et suiv. D'après ce philologue, la plupart des particularités du roumain que l'on considérait auparavant comme de provenance dacique, etc. pourraient être attribuées, avec plus de vraisemblance, à l'influence de l'idiome finnois parlé par les Bulgares avant de se confondre avec les Slaves. Tel serait le cas pour: a- atone = a, l'adjonction de l'article à la fin des mots, la formation du futur avec l'auxiliaire voi, la substitution du subjonctif à l'infinitif, etc. Ce sont, on le sait, des traits qui se retrouvent en bulgare, de même qu'en albanais et en néo-grec. Leur existence dans ces langues balkaniques ne saurait être comprise qu'en admettant que l'impulsion est venue de l'une d'elle, et celle-ci ne serait autre, à l'avis de Gaster, que la langue des anciens Bulgares. Avant Gaster, Hunfalvy s'est efforcé d'expliquer de la même manière, par une influence bulgare ancienne, les particularités communes au roumain, au bulgare, à l'albanais, etc. ; cf. Die Romanen und ihre Ansprüche, Vienne, 1883, 215. Il n'est pas dificile de réfuter une telle théorie ; son impossibilité peut même être prouvée plus facilement que celle de la théorie thraco-illvrienne. Que les Bulgares aient joué un rôle politique important au moyen âge, ce qui pourrait justifier une influence linguistique V de leur part, cela a été relevé au paragraphe précédent. Mais ce fait est arrivé après qu'ils s'étaient déjà mêlés aux Slaves, après qu'ils avaient plus ou moins perdu leur individualité ethnique. Et si les hordes d'Asparuch étaient capables d'exercer une certaine action sur la langue des habitants qu'elles avaient trouvés en Mésie, cela devait se produire en première ligne dans le parler des Slaves auxquels elles s'assimilèrent. Or, les philologues sont d'accord aujourd'hui pour admettre que le bulgare ne contient aucun élément qu'on serait en droit d'envisager comme remontant au parler non-indo-germanique des envahisseurs du VIIe siècle (cf. V. Jagic, Archiv fur slavische Philol., XIX, 271). Si telle est la conclusion à laquelle nous conduit l'examen du bulgare, on se demande comment on pourrait admettre le contraire pour le roumain, qui n'a rien eu à faire directement avec le dialecte finnois des premiers Bulgares. Cette circonstance suffit pour montrer que la théorie de Gaster ne repose sur rien de solide et qu'il faut définitivement renoncer à lui trouver quelque point d'appui. Cf. aussi J. Psichari, Études de philologie néo-greqae, 1892, 43. — Ce qui est resté de l'ancien parler des Bulgares et qui se réduit à peu de chose (cf. Krek, Einl. in die slav. Literaturgesch., 308) ne nous permet pas de mieux savoir ce qu'était ce parler. C'est une raison de plus pour ne pas admettre la subsistance de particularités bulgares anciennes en roumain, albanais, etc., tout moyen de contrôle nous faisant défaut. 118. Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans tâcher de fixer quelques points de l'histoire du roumain pour l'étude desquels le slave nous vient en aide. Il s'agit notamment de montrer quels changements phonétiques s'étaient effectués en roumain avant l'époque où il commença à être influencé par l'ancien bulgare. La méthode que nous devons suivre dans ces recherches est, comme on le sait, bien simple. Nous n'avons qu'à comparer les mêmes phonèmes des éléments latins et des éléments slaves du roumain; si ces derniers ne présentent pas les mêmes altérations que les premiers, cela prouve que les changements constatés dans ceux-ci sont antérieurs à l'introduction des formes slaves ; autrement les mots slaves auraient subi les mêmes modifications que ceux de provenance latine. Nous commencerons par le vocalisme. Lors des premiers contacts des Roumains avec les Slaves le passage de a suivi de » à ! (dr. bâtrîn, mina — lat. veteranus, maints) n'était pas encore un fait accompli, mais il ne devait pas tarder à arriver au bout de son évolution. Ce n'est qu'ainsi qu'on peut comprendre pourquoi dans certains mots slaves du roumain on a an = in, tandis que dans d'autres — et ceux-ci forment la majorité—l'a s'est conservé intact. On trouve în pour an dans les vocables: dr. jupîn, smîntînâ, stăpîn, stînă, stînccï = a.-bulg. zupanû, *sùmçtana, stopanu, stanù (s'il est vrai, comme nous l'avons admis au § 114, que slîncă remonte à cette dernière forme). Nous avons en échange an dans : dr. hrană, rană = a.-bulg. ohrana, rana ; comp. en outre les dérivés avec les suffixes -an, -anie (§ 112). La différence de traitement qu'on remarque dans ces mots s'explique par des raisons chronologiques. Stanù, etc. a sans doute pénétré en roumain plus tôt que chrana, etc. et encore à l'époque où an pouvait devenir în. O suivi de n avait été remplacé par u: dr. bun = lat. bonus, à côté de zvon = a.-bulg. zvonù (cf. § 115). Pour le consonantisme on constate les faits suivants. B et v intervocaliques étaient tombés: dr. iarnă = lat. hiberna, mais babă, iubire, lebedă, păgubire = a.-bulg. baba, Ijubiti, lebedi, păgubiţi; dr. cheie = lat. clavem, en regard de bivol, dumbravă, isprăvire, izbăvire, livade, nicovală, otravă, stavilă, tavă, veveriţă, vinovat = a.-bulg., byvoln, dqbrava, isprăviţi, izbăviţi, livada, nakovalo, otrava, stavilo, ţevi, veverica, vinovatù; comp. les suffixes -av, -iv (§ 112). Zglobiu pour zglobiv (a.-bulg. zlobivu) ne montre pas à proprement parler -iu = ivû, mais l'assimilation de sa finale à celle des mots en -iu, T suivi de i (ie, i + voyelle) était devenu /: dr. aţîţ=\aî. *atiitiare, mais dr. ocrotire, răspîntie, răzvrătire = a.-bulg. ukrotiti, raspqtije, răzvrătiţi. Sfinţire ne se rattache qu'indirectement à svetiti; il doit avoir été influencé par un plus ancien *sînţi qui a pu exister comme dérivé de sînt — lat. sanctus; ou peut-être a-t-il été identifié avec des formes roumaines analogues [cărun-ţesc — cărunt). De même îmbogăţesc ne reproduit pas directement le si. bogatiti; c'est un dérivé roumain semblable à cărunţesc, etc. ; comp. bogăţie de bogat, comme beţie de beat, etc. D + i, etc. avait passé à z, changement parallèle à celui de t en/; comp. dr. zic = lat. dico à côté de ciudire, grădină, logodire, pîndire, răspîndire, rodire, sădire, vădire — a.-bulg. cuditi, gradina, lagediti, podiţi, raspaditi, rodiţi, saditi, vaditi. S suivi de i avait subi une altération analogue à celle de t, d ; pour sont passage à ş avant l'époque slave parlent : dr. şi — lat. sic, mais cositor, iscusire, sită — a.-bulg. kositerû, iskusiti, sito. N suivie de i en hiatus était tombée là où l'on constate aujourd'hui ce phénomène: dr. cui = lat. cuneus, tandis qu'on a bazaconie, danie = a.-bulg. bezakonije, dani je ; comp. plus haut (§ 112) les suffixes -anie, -enie; cremene ne vient pas de kreme-nije, mais de kremeni, -e. Puisque cette particularité vient nous, dévoiler un fait qui n'a pas encore été relevé, nous devons nous y arrêter un peu plus longtemps. On sait qu'en macédo- et en istro-roumain l'n s'est conservée dans cette position (kun'u) ; en daco-roumain on a deux zones: l'une où l'n a disparu et une autre où elle s'est maintenue ; cette dernière, la plus restreinte, se rencontre dans le Banat et dans quelques contrées du sud-ouest de la Transylvanie (cun'u). Il est bien évident que là où l'on trouve, en daco-roumain, cui à côté de danie la chute de n est plus ancienne que l'époque slave. Si, au contraire, nous constatons ailleurs que l'n a persisté dans les formes latines aussi bien que dans celles empruntées au slave, cela prouve que dans cette partie du domaine roumain on prononçait encore l'n dans les mots latins (cun'u) au moment où l'influence slave commença à se manifester. Cette constatation est précieuse. Elle vient nous montrer que même avant l'invasion slave, le roumain présentait certaines divergences dialectales et même assez prononcées; il. était donc moins unitaire qu'on ne l'a généralement admis jusqu'ici. L intervocalique était déjà passée à r. Aucun des éléments slaves ne présente cette transformation phonétique. Comp. dr. soare = lat. soient, mais belire, boală, călire, cobilâ, fală, gol, jale, milă, nicovală, ocolire, pelin, pilă, poală, silă, smoală, vesel, zălog — beliţi, boli, kaliti, kobyla, chvala, golii, zalî, miln, nako-valo, ukoliti, pelynu, pila, pola, sila, smola, veselii, zalogû. Miklo-sich croyait avoir trouvé deux exemples de / slave — r: ăr. mătură, păcură = a.-bulg. metla, pîklû (Beitrăge zur Lautlehre der rum. Dial., Conson. I, 49; cf. Tiktïn, Zeitschr. f. rom. PMI., XII, 455). Il admettait l'intercalation d'un u dans les groupes il, kl, d'où ensuitevoy- lvov- = r. En réalité, ces exemples ne prouvent rien,, puisque păcură n'est pas slave, mais latin (cf. p. 101); pïklû s'est conservé, il est vrai, en roumain, mais dans la forme régulière pîclă qui est assez éloignée de păcură; mătură, d'autre part, reste encore obscur et son étymologie ne peut, à notre avis, être cherchée dans le mot slave cité. — Une constatation négative que nous devons faire c'est que VI suivie de i en hiatus n'était pas encore tombée. Les mots slaves montrent dans ce cas le même traitement que ceux hérités du latin: dr. foaie = lat. folia, comme boier, iubire iute, nevoie, poiană, voie = a.-bulg. boljarinu, Ijubiti, Ijuiu, nevoi ja, poljana, volja. On disait donc encore au vie siècle fo(a)l'e, comme vol'e, etc., plus tard l'un et l'autre suivirent le même chemin, et VI fut omise dans tous les mots, latins ou slaves, où elle se trouvait dans cette position. Iscàlire = a.-bulg. iskaljati ne fait pas exception à cette règle ; il fut de bonne heure assimilé en roumain aux verbes en -ire, par suite de quoi VI n'était plus suivie d'un i en hiatus. Les dr. crai, cristei, grindei, hamei = a. -bulg. kralï, krastëlï, *grçdelï, chmëlî supposent une prononciation plus ancienne *cral', *cristei', * grind el', *hămel', comme fiu, fil'u — lat. films. C suivi de e, i était arrivé à c: dr. cină — lat. cena en regard de chip, răchită = a.-bulg. kipû, rakyta. Il va sans dire que l'altération de c -f i en hiatus s'était aussi accomplie, bien que le slave ne puisse nous venir en aide pour confirmer ce fait, puisque nous ne connaissons en roumain aucun mot slave ancien qui présente un c dans cette position. On avait donc déjà au VIe siècle faţă — lat. faciès, facia. G + e, i avait abouti au changement parallèle à celui de c ; il était devenu g. Malheureusement le roumain ne nous offre pas de forme slave ancienne avec g + e, i; litturghia = a.-bulg. liturgija est un terme ecclésiastique et introduit seulement après la ixe siècle; l'a.-bulg. mogyla est devenu movilă, de sorte qu'il ne peut nous servir à rien. Toutefois, en faveur de l'altération pré-slave de g parlent les faits constatés pour c (on sait que ces deux sons suivent bien des fois le même chemin) et, en même temps, ce que nous avons dit au § 50. Les groupes cl, gl n'avaient plus sans doute cette valeur. S'ils s'étaient conservés comme tels et si leur passage à chi, ghi en daco-roumain était postérieur à l'introduction des mots slaves, ceux-ci devraient aussi présenter cl, gl = chi, ghi, tout comme les formes latines. Il n'en est cependant rien. Cl, gl se sont maintenus intacts dans tous les éléments slaves; comp. dr. chiem, ghiem — lat. clamo, *glemus, mais clădire, clătire, clevetire, clin, clocotire, clopot, pîclă, sfeclă ; gleznă, gloată, glumire, oglindire = a.-bulg. klasti, klatiti, klevetati, klinû, klokotati, klopotû, pîklû, sveklû ; gleznû, glota, glumiţi, oglçdati. Le seul exemple de gl — ghi, dr. ghioagă = a.-bulg. glogû, que Miklosich cite dans ses Beitr. zur Lautl. d. mm. Dial., Conson. II, 57 doit être éliminé, puisque l'étymologie admise par lui ne tient pas debout. Un fait qui ne peut pourtant être précisé à l'aide des formes slaves c'est de savoir si au ve ou au vie siècle on avait déjà chi, ghi ou seulement les groupes intermédiaires entre ceux-ci et cl, gl, c'est-à-dire kl', gl'. Il se peut, en effet, qu'on ait eu, à l'époque où les Roumains vinrent en contact avec les Slaves, cette dernière prononciation et -a que peu à peu les kl', gl' des mots formant l'ancien fonds de la langue aient avancé jusqu'à chi, ghi, tandis que dans les formes slaves on resta à kl, gl, leur assimilation aux groupes analogues du latin ne pouvant plus se produire. Cette dernière hypothèse nous semble la plus plausible, et cela pour les raisons qui seront exposées lorsque nous étudierons l'origine du macédo- et de l'istro-roumain où, au lieu de chi, ghi, on trouve kl', gl' (voy. le chapitre suivant). Un mot semble toutefois prouver que les Roumains prononçaient encore cl', gl', lors de leurs premiers contacts avec les Slaves; c'est le daco-roum. jghiàb. Il faut, en effet, rattacher cette forme à l'a.-bulg. zlëbû; de celui-ci, par l'insertion d'un g (comp. zglobiu — a.-bulg. zlobivû), est sorti *jgleab (*jgliab) ; plus tard, gl', assimilé au même groupe d'origine latine, passa à ghi, d'où jghiab. — Nous croyons pour cette raison qu'il est impossible de considérer le dr. § chi au comme le représentant direct du lat. Sclavus comme le font Miklosich, Beilràgc, Conson., II, 61, et Tiktin, Zeitschr. rom. PMI,, XXIV, 325 (cl ne pouvait plus aboutir à cl' après le VIe ou le ViiR siècle). A notre avis, §chiau n'est autre chose que l'ait). $ka employé, comme la forme roumaine correspondante, pour désigner les « Bulgares ». En dehors de ce." changements phonétiques remontant à l'époque la plus ancienne de la formation du roumain, il y en a quelques autres pour lesquels le slave ne peut malheureusement nous donner des renseignements sur leur chronologie, mais qui doivent être tout aussi anciens, puisqu'ils sont communs à tous les dialectes roumains. Comme telles doivent être considérées, si nous faisons abstraction du passage de cl, es à pt, ps que nous avons étudié ailleurs (§ 7), les transformations phonétiques suivantes: Qu + a, précédé de voyelle, gu + a — p + a, b -f- a: dr. apâ, limbâ = lat. aqua, lingua (cf. § 102). Qu + e, gu 4- e = c -j- e, g + e: dr. ce, singe = lat. quid, sanguis. Gn = mn: dr. lemn = lat. lignuni. SU, sci + vo3'elle = s; dr. use, jase = lat. ustia, fascia. Nous avons ainsi un tableau de la phonétique roumaine antérieure à l'époque slave. 119. En étudiant sous toutes ses formes l'influence du slave ancien sur le roumain, nous avons, croyons-nous, suffisamment justifié ce que nous avons affirmé au début de ce chapitre. Le slave donna au roman balkanique un cachet à part, en le transhumant dans un temps relativement court en une langue sensiblement différente de celles qui constituent le roman occidental. Son influence sur le roumain fut beaucoup plus intense et variée que celle du germanique sur l'italien ou le français. Il ne s'agit pas là seulement de l'emprunt de quelques suffixes ou de quelques mots, mais de la pénétration d'un idiome par l'autre, d'un mélange où le fonds linguistique primitif se modifia peu à peu par la perte d'anciennes formes et par l'assimilation d'un nombre considérable d'éléments nouveaux. CHAPITRE VI LA LANGUE ROUMAINE AU SUD ET AU NORD DU DANUBE ORIGINE DES TROIS DIALECTES 120. Nous arrivons à la question la plus ardue de l'histoire de la langue roumaine, celle qui a provoqué des discussions passionnées et pour laquelle on attend toujours une solution sinon définitive du moins suffisamment acceptable au point de vue scientifique. Dans quelle région s'est formée la langue roumaine, comment expliquer sa diffusion sur un territoire aussi vaste que celui que nous voyons aujourd'hui et quelle est par conséquent l'origine des trois dialectes (le daco-, le macédo- et l'istro-rou-main): tels sont les faits que nous allons tâcher d'élucider, dans la mesure que l'état actuel de la philologie roumaine nous permettra. 121. On a vu plus haut (Introduction) de quelle manière les philologues roumains et étrangers ont répondu à ces questions ou à une partie d'elles. Nous avons exposé à cette occasion ce qu'on est convenu aujourd'hui d'appeler la théorie de Rosier. Une critique de la partie philologique du travail capital de ce savant, Romànische Stndien, Leipzig, 1871, sera donnée dans la note suivante, où nous montrerons quelle était la valeur des arguments tirés de la langue que Rosier faisait valoir en faveur de son opinion. Il ne nous reste qu'à mieux préciser notre position à l'égard du savant allemand et à rappeler en quoi nous nous rencontrons avec lui, tout en suivant une autre voie et en envisageant d'une autre manière bon nombre des faits examinés par lui. Un point où nous tombons d'accord avec Rosier c'est que le centre de la formation du roumain doit être placé au sud du Danube. C'est là un fait qui nous semble irréfutable et que les recherches philologiques ne feront que mieux confirmer avec le temps. Nous nous écartons cependant de Rosier lorsque celui-ci cirœnscrit la naissance de la langue roumaine en Mésie et admet que les Roumains sont les descendants des colons établis dans cette province par Aurélien, après l'évacuation de la Dacie en l'an 271. A notre avis, le roumain n'a pu se développer que sur un territoire plus étenelu que la Mésie et plus rapproché de l'Adriatique. Et ce territoire ne peut être, d'après nous, que rillyrie, où Miklosich cherchait aussi le noyau de la langue roumaine, en arrivant cependant à des conclusions que nous ne partageons pas. Une autre question où notre opinion eliffère de celle de Rosier est celle de la conservation d'un certain élément romain au nord du Danube même après le IIIe siècle. On sait que Rosier nie catégoriquement la possibilité d'un tel fait. Sans donner à la Dacie l'importance que lui ont accordée jusqu'ici les historiens et les philologues roumains, nous ne pouvons lui contester un certain rôle dans la formation de la nationalité roumaine et croire qu'elle n'ait plus été habitée par une population romaine après qu'elle fut abandonnée par Aurélien. Lorsque nous avons affirmé que le centre de la formation du roumain doit avoir été en Illyrie, nous n'avons en aucune façon exclu la conservation d'un élément latin, sans doute assez important, en Dacié et en Mésie. Dans la première de ces provinces un tel élément pouvait se maintenir surtout au sud-ouest, dans les contrées rapprochées du cours moyen élu Danube, aussi bien, que de la Save et de la Drave. Dans cette région, la vie romaine fut, dès le commencement, trop intense pour qu'elle se soit éteinte aussi brusquement que Rosier le croyait. Le voisinage de ITllyrie devait forcément soutenir et même alimenter, jusqu'à un certain, degré, la vie romaine de cette partie du domaine balkanique, et même dans le cas où tous les habitants romains de la Dacie auraient émigré sous Aurélien, le sud-ouest de ce pays aurait été peu à peu repeuplé par le nouveaux colons poussés dans cette direction par le mouvement qu'animait la population latine de la rive droite du Danube. Nous n'avons fait jusqu'ici qu'avancer des affirmations: il reste à les fonder et à donner les preuves linguistiques qui viennent à leur appui. Nous nous dispenserons de faire ici l'historique de la théorie de Rosier et de rappeler les critiques auxquelles elle a donné lieu. Nous renvoyons pour tout cela à l'étude bibliographique de R. Briebrecher, Der gegenwärtige Stand der Frage über d:e Herkunft der Rumänen, Progr. des evangel. Gymnasiums, Hermannstadt, 1897. On trouvera dans ce travail un résumé des théories nouvelle? émises dans ces derniers temps par quelques adeptes de Rosier et sur lesquelles nous croyons inutile de nous arrêter; elles appartiennent au domaine de la fantaisie et ne peuvent avoir aucune valeur historique ou philologique. Cf. Meyer-Lübke, Literaturblatt für germ. und rom. Phil., XVIII, 236. Rosier fondait sa thèse sur les arguments linguistiques suivants, énoncés aux pp. 121 et suiv. de ses Romanische Studien. 1° L'absence d'éléments germaniques anciens en roumain, ce qui ne saurait être expliqué dans le cas où les Roumains auraient habité sans interruption la Dacie, où vécurent assez longtemps les Goths et les Gépides. — C'est l'un des arguments les plus faibles de l'ingénieux historien autrichien, puisque la question pîut être tournée aussi autrement. Si la langue roumaine s'est formée en Mésie, elle devrait montrer quelques traces d'influence germanique, car on sait que les Goths ont habité aussi cette province. 2° Le nombre considérable de formes grecques qu'on constate en roumain et dont plusieurs sont extrêmement anciennes puisqu'elles doivent dater des premiers temps du moyen âge. — Rosier ne fait pas ici la distinction nécessaire entre les mots grecs introduits en roumain par l'intermédiaire du latin et ceux qui remontent en réalité à l'époque byzantine. Les premiers, que nous avons étudiés au chapitre III (§ 93), ne pourraient sans doute rien prouver; quant aux autres, leur présence en daco-roumain n'a pas tout à fait l'importance que Rosier leur attribue. Pour quelques-uns d'entre eux nous ne pouvons décider s'ils viennent directement du grec ou parla voie du slave ou bien de l'albanais. Et même ceux qui n'entrent pas dans cette catégorie pourraient être interprétés d'une autre manière. Les Grecs étendirent leur influence, au moyen âge, bien loin dans le nord de la péninsule balkanique. Nous ne voyons pas pourquoi quelques éléments de leur langue n'auraient pas pénétré jusqu'en Dacie, puisque leur influence s'étendait jusque dans la Mésie supérieure, etc. Nous montrerons toutefois dans un autre endroit que bon nombre des éléments grecs de cette catégorie ont pénétré en daco-roumain aussi par une autre voie et que Rosier a raison en partie. 3° Le caractère bulgare des anciens éléments slaves du roumain. Or, une telle particularité resterait incompréhensible si les Roumains n'avaient pas vécu ensemble avec les Bulgares sur la rive droite du Danube. — Cet argument n'a plus aucune valeur aujourd'hui. Il est définitivement prouvé que la domination des Bulgares s'est étendue aussi au nord du Danube. D'autre part, il ne peut y avoir de doute que la région des Carpathes a été habitée par un peuple slave dont la langue ressemblait à l'ancien bulgare. Ce fait est pleinement confirmé par le éléments slaves du hongrois qui présentent les mêmes caractères que ceux du roumain (cf. ci-dessus, § 110). 4° La présence d'un grand contingent de formes albanaises en roumain. Rosier montre à cette occasion que ces formes ne peuvent venir, comme l'avaient supposé certains philologues, du parler des habitants autochtones de la Dacie qui auraient été apparentés aux Illyriens dont sont nés les Albanais. Et cela parce qu'elles ressemblent trop aux éléments correspondants de l'albanais pour qu'on ne les rattache directement à ceux-ci. — Cette dernière remarque est en général juste mais Rosier a négligé de faire dans les albanismes du roumain un triage qui s'imposait. Il y a, en effet, deux catégories d'albanismes en roumain: les uns qui sont tout à fait anciens et datent, on pourrait le dire, de l'époque latir.e de la langue roumaine; d'autres qui ont au contraire un caractère plus moderne. Les premiers sont les seuls qui soient vraiment importants pour la solution de cette question; les derniers n'ont qu'une valeur relative, puisque nous verrons ailleurs comment il faut les envisager et de quelle manière ils ont probablement été transmis, du moins en partie, au daco-roumain. 5° L'identité du macédo- avec le daco-roumain. Puisque l'histoire montre qu'il y a eu une émigration en masse des Roumains du sud au nord du Danube et non le contraire, les ressemblances qu'on constate entre ces deux dialectes roumains nous forcent à admettre que le daco-roumain dérive directement du macédo-roumain. — On ne peut donner beaucoup d'importance à cet argument. S'il est vrai que le daco-roumain doit s'être développé jusqu'à une certaine époque en commun avec le macédo-roumain, il y a d'autres moyens que celui employé par Rosier pour expliquer ce phénomène. Ce que nous avons dit au chapitre IV peut en partie montrer quelle est notre manière de voir. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet plus loin. Telle est l'argumentation philologique de Rosier. Elle n'est point, comme on le voit, inattaquable. Si l'on n'avait d'autres faits que ceux auxquels Rosier recourut, faute d'autres plus probants, la théorie nord-danubienne semblerait assez plausible. Cela explique pourquoi les partisans de cette théorie, et spécialement Xénopol, Une énigme historique, Paris, 1885, 167 suiv., et J. Jung, Rômer u. Romanen, 2e éd., 254 et suiv., ont pu facilement infirmer les arguments de l'auteur allemand, en leur opposant des raisonnements analogues à ceux que nous avons rapportés plus haut. Rosier a été vivement combattu sur le terrain linguistique aussi par Hasdeu, Columna lui Traian, 1882, 529; Etymologicum magnum, III, 3136 et suiv. Contre la théorie du savant allemand parleraient, d'après Hasdeu, les mots roumains doină, troian, filmă. Le premier de ces mots serait un héritage de la langue des Daccs, ce qui prouverait que le daco-roumain continue le latin nord-danubien (le macédo-roumain ignore cette forme) : « il est possible >>, dit Hasdeu, « que les Daces seuls aient connu le mot doină ;...les Albanais, les représentants des Thraces méridionaux, n'ont rien de semblable ». Nous contestons à doină toute Voleur probante dans cette discussion, pour le motif que son origine dacique n'est nullement assurée (cf. p. 59); et même si doină avait effectivement été connu par les Daces, cela n'exclut pas la possibilité de l'existence d'une forme analogue dans les parlers thraces du sud du Danube. Pour ce qui concerne troian et filma, nous renvoyons à ce que nous avons dit sur ces mots aux §§ 106, 114. Hasdeu invoque contre Rosier aussi le passage de Priscus où celui-ci parle des AUCTOveç, population latine que l'historien grec rencontra dans la région de la Thciss lors de son voyage au royaume d'Attila et qui ne serait, d'après Hasdeu, que les Daco-Roumains. Nous verrons ailleurs si une telle interprétation du témoignage de Priscus est possible. Il nous reste à faire remarque qu'en ce qui concerne la toponymie roumaine, on ne peut lui demander pour le moment, étant trop insuffisamment étudiée, des preuves décisives pour ou contre la persistance d'une population roumaine au nord du Danube pendant tout le moyen âge. Ni ce que dit à ce propos Rosier dans son livre, 129 et suiv., et moins encore les quelques faits invoqués par D. Dan dans son étude, Din toponimia romîneasca, Bucarest, 1896, ni ce qu'affirme Xénopol, l. c, 133 et suiv., ne peut être pris en sérieuse considération. Rosier remarque à ce propos: « alle Städte in der Walachei, im Banat, in Siebenbürgen sind erst seit dem Mittelalter gegründet worden... Wenn die Romanen als mehrhundertjährige Einwohner das Land bebaut haben, so müssen diese Benennungen doch hie und da die romanische Sprache erkennen lassen. Allein die Namen sind nicht romanisch. » Ce raisonnement n'est pas aussi convaincant que Rosier voulait le présenter. La conservation d'un élément romain en Dacie n'implique en aucune façon l'existence de noms de villes d'origine latine. C'est un fait connu que les Roumains n'ont pas eu pendant la plus grande partie du moyen âge une organisation politique développée ; ils ont vécu isolés à la campagne ou comme sujets tantôt d'une population étrangère tantôt d'une autre (cf. p. 71). Or, seulement là où il y a eu sans interruption une vie municipale nationale on peut s'attendre à une continuité entre l'ancienne nomenclature toponymique des villes et celle des temps modernes. Comment prétendre alors que les Roumains aient conservé des noms tels que Sarmizegetusa, Apulum, etc.? Puisque leur organisation politique leur est venue des Slaves et des Magyars est-il étonnant que leurs noms de villes anciens montrent des formes propres à a langue de ceux-ci? Les arguments tirés de la toponymie par les adversaires de Rosier et notamment par Xénopol sont tout aussi dépourvus de valeur. Si quelques noms de rivières présentent une certaine ressemblance avec ceux qui nous sont donnés par les historiens et les géographes anciens, cela ne peut prouver grand'chose. Il faudrait trouver des formes qui montrent dans leur phonétique des particularités propres au roumain, puisque seulement dans ce cas on pourrait soutenir que l'élément roumain continue directement celui de l'époque romaine. Or, de telles formes n'ont pas encore été produites, car nous ne pouvons comprendre comment on saurait tirer quelque chose de noms tels que Arges, Oit, qu'on a souvent cités et à tort pour prouver qu'ils reproduisent, d'après les lois phonétiques roumaines, les anciens Ar dessus, Aluta. Nous nous étonnons donc de lire même chez un partisan de la théorie sud-danubienne comme Tomaschek, Zur Kunde der Hämus-Halbinsel, 1882, 45, la remarque suivante: « Dass Reste romanischer und dakischer Bevölkerung auch nach der Invasion durch die Barbaren im Landel verblieben sind, müssen wir ja sogar unbedingt annehmen; die Krhaltung der Nomcnclatur der Flüsse (Pa-lissus, Tibiscus, Maris, Crisius, Samus, Aluta, etc.) und selbst abgelegener Weiler (z. B. Ampelum, slav. Omphi, magy. Ompnly) gebietet diese Annahme. Aber diese Reste sind unter den Fluthwellen der Völkerwanderung begraben worden. » Cf. Die alten Thraker, I, 105—106. Pour ce qui touche à la partie historique de la théorie de Rosier, sur laquelle nous ne pouvons insister ici, puisqu'elle nous entraînerait dans des discussions trop éloignées de notre sujet, nous renvoyons à la critique judicieuse qu'en a laite D. Onciul dans l'étude Teoria lui Rosier, publiée au t. XIX, 60, 174, 255, 327, 424, 589 des Convorbiri literare (Bucarest). Une confirmation de notre assertion que le roumain, pris dans son ensemble, n'a pu se former qu'au sud du Danube nous est donnée en premier lieu par les faits mentionnés au chapitre IV et surtout au § 104. Les ressemblances que le roumain présente avec le vegliote resteraient, en effet, incompréhensibles si l'on n'admettait pas qu'il s'est développé dans une région rapprochée de celle où apparaît ce dernier parler. En poussant la patrie primitive du roumain vers la Dalmatie, on ne fait que s'approcher de la vérité et trouver la véritable explication de phénomènes que la philologie serait incapable d'élucider autrement. Ce ne sont cependant là que quelques indices, auxquels certains savants seraient peut-être tentés de ne pas accorder une grande importance, étant donnés leur insuffisance et le nombre trop restreint de faits sur lesquels ils reposent. Mais la philologie nous en fournit d'autres et, pour la plupart, tout à fait catégoriques. C'est surtout sur ceux-ci que nous nous appuyons lorsque nous défendons une théorie qu'on était en droit de considérer comme sujette à caution, tant qu'on ne pouvait produire en sa faveur que les arguments philologiques de Rosier. En étudiant au § 7 l'influence du « substrat um » autochtone sur le latin, nous avons dit en passant que la présence de certains éléments illyriens en roumain peut à la rigueur être expliquée par la circonstance que des colons dalmates en nombre assez grand sont venus en Dacie. Nous affirmions d'autre part au même endroit qu'il faut toutefois admettre en principe que les éléments illyriens anciens du roumain doivent être d'origine sud-danubienne. L'occasion est venue de mieux préciser ce que nous disions alors et d'établir une distinction entre les différents éléments illyriens du roumain. Il est certes possible que des mots illyriens isolés, semblables à ceux que nous avons étudiés à la p. 51, aient été introduits dans le latin de la Dacie par les colons dalmates qui s'y établirent. Mais ce qu'il faut précisément relever c'est que le parler de ces colons n'était guère en situation d'exercer sur le latin nord-danubien une influence plus étendue. Un tel contact ne pouvait affecter que le lexique des habitants romains, et même à ce point de vue seulement dans une certaine mesure. S'il nous arrive donc de rencontrer en roumain d'autres éléments illyriens que ceux-ci et qui, par leur caractère, laissent entrevoir un mélange intense de population illyrienne et romaine, il va sans dire qu'il faut péremptoirement s'éloigner de la Dacie et chercher ailleurs la région où un tel mélange était possible. Or, cette région ne pouvait être qu'au delà du Danube, au centre du monde illyrien, là où ont vécu les ancêtres des Albanais. Il est maintenant facile de comprendre pourquoi un phénomène tel que le passage de et, es à pt, ps n'a pu prendre naissance que sur un territoire où la population illyrienne était encore nombreuse à l'époque latine, et cette condition ne saurait être trouvée qu'entre le Danube et l'Adriatique. En supposant même que cette transformation phonétique n'est pas, comme nous l'avons admis, d'origine illyrienne, sa présence, avec des nuances légères de différenciation, en roumain, albanais et vegliote, est suffisante pour qu'on attribue à ces idiomes une vie commune à l'origine. Mais en dehors de ces faits, déjà connus, il y en a d'autres, que nous révèle la comparaison du roumain avec l'albanais et dont le témoignage est plus précieux encore. Le passage de a lat. + n, m simples ou composés avec d'autres consonnes à I en roumain ne peut être séparé du phénomène analogue de l'albanais (celui-ci présente dans ce cas e qui ne s'est pas d'ailleurs conservé partout, ayant été remplacé par e, a dans l'albanais septentrional) : roum. cînepâ — alb. kerp — kerep (kanep). En roumain, in, îm = an, am est tout à fait ancien (cf. p. 268—269) ; c'est une raison de plus pour voir dans cette transformation phonétique un reste de l'époque où les Roumains se trouvaient dans le voisinage des Albanais. Comp. aussi le traitement dans ces deux langues de e + n = în roum., en alb.: roum. cuvînt — alb. kuvent. Le mot dr. jumâtate a une histoire d'un intérêt particulier pour la question qui nous préoccupe. La phonétique nous empêche d'y voir un continuateur direct du lat. dimidietas; en faisant abstraction d'autres difficultés, il suffit de relever l'impossibilité du passage de di- à ju-. Seule la finale -tate est latine. Le sens de « moitié » que présente jumătate nous donne pourtant le droit de supposer que ce mot doit avoir une certaine relation avec dimidietas. Mais comment expliquer alors sa première partie? Miklosich avait déjà émis en passant, dans ses Beitr. zur rum. Dial., Conson. II, 12, l'hypothèse que le mot roumain en question peut être l'alb. gumes. Il avait vu juste. Jumătate ne peut être qu'une contamination de gumes, giimese « demi, moitié » avec dimidietas. Or, ce qui est important c'est qu'une telle confusion ne pouvait avoir lieu que dans une région où les Romains se trouvaient en contact intime avec les Illyriens. La naissance d'une forme semblable suppose une pénétration du latin par l'illyrien, et cette condition n'existait qu'au sud du Danube. Et ce qui est plus remarquable encore c'est que la confusion de gumes avec dimidietas doit être extrêmement ancienne; elle s'était sans doute produite dans les premiers temps de la roma-nisation de l'Illyrie. Autrement, il nous serait difficile d'expliquer l'altération qu'a subie gii- en roumain. Cette syllabe a eu le même sort que le g + M* lat. (comp. dr. jur = lat. gyrus, *giurus, § 27). Il faut donc que gumes ait pénétré dans le latin balkanique à une époque où le g lat. suivi d'une voyelle palatale n'avais pas encore été altéré. Cette conclusion s'impose d'autant plus que d'autres mots albanais commençant par g ont conservé, en pénétrant en roumain, cette consonne: dr. ghimpe, ghiuj = alb. gemp, giï§ ; ceux-ci doivent dater en roumain d'une épotme où le g lat. -4- i avait déjà passé à g. Jumătate est donc intéressant aussi pour l'histoire de l'altération des palatales latines en roumain. Il trouve d'ailleurs un pendant dans le dr. ajumesc « s'assoupir » qui ne peut sûrement être ni l'a.-bulg. mïzati ni le serbe zmuriti, Cihac, Dict. élém. slaves, 195; Hasdeu, Etymol., I, 610, mais sans doute un dérivé de l'alb. g'ume. Un autre mot qui nous révèle la même phase de l'évolution du roumain est le dr. întîi, mr. untunu « premier ». Nous avons retracé ailleurs (România, XXX, 113) l'histoire de cette forme. Nous avons montré alors que întîi, qui reproduit un dérivé de la préposition ante, *antaneus, n'a pu prendre naissance qu'au delà du Danube, sur le territoire illyrien. *Antaneus suppose une association de l'idée comprise dans la préposition « avant, devant » avec celle de « premier ». En latin, une telle association n'existait pas. Si le roumain atteste pourtant la formation ancienne d'un *antaneus, cela n'a pu se produire que sur l'impulsion d'un idiome balkanique quelconque. Mais de toutes les langues balkaniques, seul l'albanais offre pour « premier » une forme dérivée de la préposition signifiant « avant » ; c'est pare, apparenté à para. Il est donc naturel d'admettre que *antaneus n'est autre chose qu'un albanisme introduit dans le latin oriental dans les premiers temps de la romanisation de l'Illyrie. Il y a lieu de se demander si le dr. şase, mr. §ase, ir. §ose = lat. sex ne doit pas aussi être expliqué, pour ce qui concerne sa finale, par l'influence de l'albanais. Entre sex et şase il faut placer les phases intermédiaires: ses, C.I.L. XIII, 2357, *sese. Or, comment est- on arrivé à ajouter un e à la fin de sex} Tiktin, Zeitschr.f. rom. Philol., XII, 456—457, suppose que c'est par l'action de quinque et de septe(m) que sex a été transformé en *sese. Si nous pensons toutefois que le roumain se trouve tout à fait isolé avec şase (comp. rtr. sis, it. sei, fr. six, prov., esp., port, seis), nous sommes en droit de nous poser la question si cette forme n'a pu être refaite sur quelque chose de semblable que nous offrirait l'albanais ; ce serait un autre cas d'altération d'une forme latine par un mot albanais. Cette hypothèse peut effectivement être appuyée, car aux dr. şase, şapte correspondent en albanais gaste, state : on remarque tout de suite que les fo rmes albanaises se rencontrent avec celles du roumain en ce qu'elles ont une finale commune -e (-te), comme -e en roumain. Il se peut donc que le parallélisme şase-şapte ait été déterminé par la présence en albanais de gaste, state, qui ne sont à leur tour, pour ce qui concerne le -te, que des formes refaites sur S jeté (H. Pedersen, Zeitschr. f. vergl. Sprachforsch., XXXVI, 284). Si nous admettons cette hypothèse, la conclusion qui en résulte est analogue à celle à laquelle nous sommes arrivé après l'étude des mots précédents. C'est que *sese doit être extrêmement ancien ; la naissance d'une forme pareille sous l'influence de l'albanais doit avoir eu lieu à l'époque où Ys finale résultée de x n'était pas encore tombée dans le latin balkanique. C'est toujours par la cohabitation des Roumains avec les Albanais qu'il faut expliquer les transformations de sens identiques qu'ont subies dans leur langue certains mots latins. Certare signifie en roumain, dr. certare, de même qu'en albanais, k'erton, « réprimander, gronder », sens qu'on ne rencontre nulle part ailleurs. Conventum a reçu en roumain, dr. cuvînt, mr. kuvendu, ir. kuvini, comme en albanais, kuvent, la signification de « mot, parole ». Comp. le dérivé verbal dr. cuvîntare, mr. kuvendedzu, ir. kuviniq, alb. kuvendon « parler, s'entretenir ». *Expellare, si l'étymoiogie que nous avons donnée dans la România XXVI, 100, est exacte, est devenu synonyme de lavare: dr. spâlare, mr. spelu, ir. spelo, alb. ipel'an (pour celui-ci G. Meyer, Etymol. Wôrterb. der alb. Spr., 237, propose un *experlavare: il est préférable de partir aussi pour l'albanais de la même forme *expellare). Faix a passé en roumain, dr. falcâ, mr. falkç, et en albanais, felk'ine = *falcinea, avec le sens de « mâchoire ». Horrere a pris la signification de «haïr»: dr. urîre (comp. mr. urutu), alb. uren. Linea que Saint Jérôme, Epist. 64, 11, donne avec le sens de « linge, chemise » (soient militantes habere lineas quas « cami-sias » vocant) a pris la signification plus spéciale de « chemise de femme»: dr. ie, alb. l'iri. Pulpa a reçu le sens spécial de «mollet, cuisse»: àx.pulpâ, mr. pulpç, ir. pupç, alb. pulpe. Sella a été employé pour désigner en roumain, dr. sale, les « reins », les « lombes », et en albanais, sal'e, la « cuisse ». Sessus est devenu synonyme de «plaine»: dr. ses, alb. SeS; il fut sans doute associé à l'origine à locus, campus, etc. Sternere ne signifie pas seulement « étendre, mettre sur », mais aussi «faire le lit»: dr. asternere, alb. Strié. Turbare a perdu le sens de « troubler » qui s'est conservé seulement dans sont dérivé *turbulare (dr. turburare, alb. lur-bulon) et a reçu celui plus spécial de «devenir enragé»: dr. tur-bare, ir. turbç, alb. terbon, terbim « rage ». Venenum avec le sens de « bile », dr. venin, alb. vener, doit peut-être aussi être cité à côté des formes précédentes; de même dr. ripa, mr. ripç, ir. çrpç, alb. rip, ripe « pente, abîme » = lat. ripa. Une signification intermédiaire entre celle du dr. mergere, mgl. mierk, ir. mçre « aller » et celle du lat. mergere « plonger » nous est donnée par l'alb. mergon « éloigner », de sorte qu'on peut admettre aussi dans ce cas une certaine relation entre les deux langues balkaniques. Nous ne saurions décider si le dr. pîngârire (*pîngânire), mr. pongonesku « profaner, souiller » se trouve en quelque relation avec l'alb. pegere, pergon « malpropre, souiller » = lat. paganus, *paganire. Ce qui nous fait hésiter c'est que le serbe et le bulgare présentent pour la forme slave correspondante au lat. paganus un développement sémasiologique pareil: pogan, poganiti ont précisément le même sens que les mots roum. et alb. cités; à ces formes slaves méridionales vient se joindre aussi le ruth. zapo-ganiti. Peut-être paganus a-t-il reçu d'abord cette altération de sens en Illyrie, d'où la ressemblance du roumain avec l'albanais, et "elle s'est transmise ensuite par l'intermédiaire du roumain au slave. Dans quelques cas, des mots roumains nouveaux ont été forgés d'après le modèle des formes albanaises. Les dr. îndărătnic, îndărătnicie « obstiné, méchant, obstination », dérivés de îndărăt « derrière », correspondent aux alb. fir apt « entêté », prapetsi « observation, méchanceté », formés de fir apa « derrière ». Aux dr. mări, măreţ, măreţie « glorifier, fier, arrogance », dérivés de mare « grand », correspondent les formes alb. maSori, maSeni. Le dr. omuşor « luette », dérivé de om « homme » traduit l'alb. «m'9, formé de ner « homme » et présentant la même signification que omuşor. On peut enfin rappeler une autre forme commune au roumain et à l'albanais, différente des précédentes, mais tout aussi digne d'attention parce qu'elle nous renvoie aux premiers temps de la formation du roumain. C'est le dr. înalt, mr. nalt, alb. nal'te, qui supposent un composé latin balkanique *in-altus (comp. dr. înălţare = lat. *inaltiare). Pour la formation des mots, il y a lieu de citer, en outre, les formes dr. oare-cine, oare-ce, cine-va, ce-va, etc. qui sont composées des mêmes éléments que les alb. Udo, kusdo', oare(va) = *volet correspond à do, 3" pers. sg. de l'ind. prés, de duan « vouloir ». Il ne faut peut-être pas perdre de vue aussi quelques expressions telles que dr. domnia ta, dumniata, alb. zottnia jote, zottrote qui s'emploient comme terme de politesse pour traduire le fr. «vous» (comp. gr. f) aûOevTia aou). De même une locution telle que dr. cu toate acestea qui correspond exactement à l'alb. mi g'iûe ktto. Ces rapprochements sont instructifs. Ils nous interdisent de leur donner une autre interprétation que celle que nous avons admise. Les particularités mentionnées ne sauraient être expliquées si le roumain n'avait pas eu dans la première période de sa formation une vie commune avec l'albanais. On voit là un mélange intense d'élément latin et d'élément illyrien, analogue au mélange que nous avons constaté lorsque nous avons étudié l'influence slave. Et comme les formes slaves du roumain sont pleinement explicables lorsque nous savons que les Roumains ont vécu longtemps en contact avec les Slaves, de même les albanismes du roumain que nous avons énumérés ne peuvent être compris qu'en admettant un développement commun de cet idiome avec l'albanais. Nous pourrions même dire que l'albanais a plus profondément affecté sur certains points le fonds de la langue roumaine que ne l'a fait le slave. Il s'est attaqué aux premiers éléments constitutifs de celle-ci, aux formes latines ; il a agi pendant l'époque où le latin s'acheminait vers sa transformation en roman, tandis que le slave est venu influencer un idiome roman déjà constitué en partie, avec quelques traits définitivement fixés. Les faits que nous avons produits pour prouver que le roumain s'est formé au sud du Danube ne sont pas assurément très nombreux. Ils sont pourtant les seuls sur lesquels on ose bâtir aujourd'hui quelque chose de solide. Il y en a parmi eux quelques-uns qui nous semblent tout à fait décisifs ; pour grossir leur nombre il faudra attendre que les langues balkaniques scient encore mieux connues qu'elles ne le sont maintenant. Il faudra surtout avoir un infatigable esprit de comparaison d'un idiome avec l'autre. C'est, à notre avis, la seule voie qu'on doive suivre avant qu'on arrive à dire le dernier mot dans cette question. Cf. G. Meyer, Grundriss der roman. Philo!., I, 805 ; on pourra consulter aussi l'article de Gaster, Stratificarea elementului latin în limba romand, dans la Revista pentru arheologie, I, 7—32, 345 — 356, bien qu'il ne corresponde plus aux connaissances d'aujourd'hui. — Nous ferons remarquer en passant que la ressemblance qu'on constate entre le roum. este et l'alb. este, lat. est, bien qu'assez intéressante, n'est probablement que fortuite. On sait que l'italien connaît aussi une forme semblable, este. — Nous avons omis à dessein dans notre exposé quelques autres phénomènes communs au roumain et à l'albanais, comme l'article suffixe, etc., leur histoire étant plus compliquée et ne pouvant être éclaircie avec les éléments dont nous disposons jusqu'ici. Nous les étudierons de près au chapitre sur la langue du xvie siècle du tome II. Nous avons dit plus haut que Miklosich soutenait aussi que le roumain s'était développé au sud du Danube. Il n'a cependant jamais essayé de préciser sa pensée par des faits ; il s'est contenté de la formuler incidemment. Il affirme, ainsi dans un passage des Beiträge zur Lautlehre der rumän. Dialekte, Conson. II, 49 ; « Wer über den Ursprung des rumänischen Volkes nachdenkt, wird durch Sprache und Geschichte auf die Ostküste des adriatischen Meeres gewiesen... Skipetaren und Rumänen sind mit einander unzertrennlich verbunden. Diese sind wesentlich romanisierte Illyrier, jene sind Illyrier, die sich vollständiger Ivomanisierung erwehrt haben ». En admettant ce fait, Miklosich contestait, comme Rosier, la survivance d'une population latine en Dacie, et c'est en cela que nous nous écartons de lui. Après Miklosich c'est surtout G. Meyer qui s'est beaucoup occupé des rapports du roumain avec l'albanais. Mais malgré les nombreuses ressemblances qu'il constatait entre ces deux langues, il ne se déclara catégoriquement pour la théorie sud-danubienne que dans ses derniers travaux. Dans l'article sur l'albanais du Grundriss der rom. Philol. (cf. Essays u. Studien, I, 61) il dit simplement à ce propos: «Eine Reihe von Uebereinstimmungen in der Umformung des lateinischen Elements mit dem Rumänischen, das ja aller Wahrscheinlichkeit nach ebenfalls im Norden der Balkanhalbinsel, also in nächster Nähe des Albanesischen, entstaden ist, weisen auf ein gleiches ethnologisches Substrat für beide Sprachen hin, sei es, dass die vorrömischen Rumänen eine dem Illyrischen verwandte Sprache redeten es, dass Albancsen wie Rumänen von ihrer Romanisierung ein stammfremdes nicht indogermanisches Element absorbiert hatten. » Il s'exprime plus explicitement dans ses Albanesische Studien, III, 22 — 3: « Ich schliesse mich der Ansicht derjenigen an, welche glauben, dass die Entstehung der rumänischen Sprache und Nationalität auf der Balkanhalbinsel südlich von der Donau stattgefunden habe. * Une théorie un peu différente de la nôtre est celle de Tomaschek, que nous avons rappelée en passant ailleurs (p. 21). Dans ses études Zur Kunde der Hä-mus-Halbinsel et Die alten Thraker, Tomaschek affirme à plusieurs reprises que les Roumains ne sauraient être que les descendants de la tribu thrace des Besses: « Das Volk der Bessen, der Grundstock der romanischen Bevölkerung in dem thra-kischen Theile der Halbinsel, dessen Andenken von den Zeiten Herodotos' an bis an das Jahr 600 n. Chr. (also über ein Jahrtausend lang) fortdauert, ist nicht mit einemmale verloschen; dieser Grundstock hat das Hauptmaterial für die von den Bulgaro-Slowenen überschichteten Hämus- und Rhodope-Wlachen geliefert. » Zur Kunde d. Hämus-Halbins, 63; cf. Die altern Thraker, I, 80, 106, etc. La théorie de Tomaschek se heurte contre une difficulté qui ressort de ce que nous avons dit jusqu'ici. C'est que dans la formation du peuple roumain il faut accorder plus de place à l'élément illyrien qu'à celui de provenance thrace. 122. Si tels sont les faits linguistiques qui nous forcent à chercher au sud du Danube les conditions au milieu desquelles a dû se former le roumain, il reste à savoir pourquoi il faut toutefois admettre la conservation d'un certain élément romain en Dacie même après l'abandon de cette province par les légions romaines. Il ne faut pas s'attendre à nous voir apporter des preuves nombreuses lorsque nous essayons d'élucider, autant qu'il est possible, cette question capitale de l'histoire roumaine. Ceux qui s'en sont occupés jusqu'ici ont invoqué, il est vrai, toute sorte de faits pour prouver l'impossibilité d'une interruption brusque de la vie romaine entre la Theiss et le Danube. Notre tâche serait assurément facilitée si nous pouvions nous approprier quelques-uns des arguments auxquels ont recouru les philologues qui ont voulu résourdre avant nous ce problème. Malheureusement, aucun de ces arguments ne résiste à la critique. Et cela pour la raison que ceux qui les ont produits sont allés chercher des preuves là d'où il n'y avait rien à tirer. A notre avis, seul un examen plus approfondi qu'on ne l'a fait jusqu'ici des langues nord-danubiennes qui ont subi l'influence du roumain pourra nous découvrir quelques indices nouveaux et plus nombreux que ceux dont nous disposons aujourd'hui pour répondre à cette question. Serait-il possible que le latin ait continué à être parlé pendant tout le moyen âge dans une partie de la Transylvanie ou du Banat et qu'on ne trouve aucune trace de ce fait dans la langue des peuples qui apparaissent dès l'époque la plus ancienne dans les mêmes régions? Comment pourrait-on s'imaginer que les Slaves qui ont habité sur le territoire de la Dacie, ou plus au nord, et dont quelques branches se sont conservées jusqu'à nous n'aient pas emprunté au parler roman septentrional qui continuait le roumain sud-danubien quelques formes qui par leurs particulatités nous renvoient a une époque antérieure à celle où Rosier plaçait l'apparition du roumain en Transylvanie? Et les Hongrois n'auraient-ils pas dans leur langue quelques mots roumains anciens datant du IXe ou du x° siècle? Pour le moment, les moyens nous manquent pour confirmer ce dernier point (cf. cependant p. 299). Nous pourrons en échange rapporter quelques faits des idiomes slaves septentrionaux qui nous semblent de nature à faciliter la solution du problème que nous étudions. On sait que parmi les Slaves septentrionaux ce sont surtout les Ruthènes qui ont emprunté aux Roumains un grand nombre de mots. Plusieurs de ces mots ne semblent pas remonter très haut, mais à côté de ceux-ci on en trouve quelques autres qui doivent être extrêmement anciens, comme il faut en juger d'après leur phonétique. Dans cette dernière catégorie entre kl'ag dont nous allons nous occuper ici, étant donnée son importance pour la question qui nous préoccupe. Cette forme correspond au dr. chiag = lat. coagulum, *cloa-gum, que nous avons étudié ailleurs (§ 56). Le ruthène connaît en dehors de kl'ag les dérivés et les variantes dialectales suivantes: kl'agati, kl'adzyty, gl'eg, gl'ag, gl'agaty, gl'adZuty. A côté du ruthène viennent se ranger le russe, le polonais, le slovaque et le parler des « Valaques » de Moravie qui connaissent aussi quelques formes analogues: russe gljakü, gl'aganyi (syrù), pol. klag, sklagac sic, slov. kl'ag, mor. glaga (cf. Miklosich, Die Wanderungen der Rumänen, 17, 21, 22, 23; Etymol. Wörterb. der slav. Sprachen, 66). C'est, comme on le voit, un mot qui a pénétré bien loin sur le territoire slave. Il a été transporté par les pâtres roumains jusqu'en Moravie; il appartient à la même famille de mots que bryndza, kulastra, strunga, etc. qu'on rencontre dans les mêmes régions slaves et où ils pénétrèrent par la même voie. Toutes les formes que nous avons citées ont comme particularité caractéristique le groupe kl' (gl') qui ne se retrouve plus dans le roumain actuel chiag. Il faut donc qu'elles aient été introduites en slave à l'époque où le cl latin n'avait pas encore avancé jusqu'à chi. Il s'agit de fixer cette époque et de voir si les faits phonétiques nous autorisent à voir dans le kl'ag des Slaves un élément roumain ancien, datant du moyen âge. Nous avons vu plus haut (p. 271) que les groupes latins cl, gl avaient abouti avant le ve ou le vie siècle à cl', gl' et qu'ils présentaient, très probablement encore cette valeur à l'époque des premiers contacts des Roumains avec les Slaves. Au fond, la question de savoir quand cl, gl sont devenus cl', gl' n'a pas d'importance pour les faits que nous étudions. Ce qui nous intéresse c'est de savoir quand l'évolution de cl', gl' vers chi, ghi était accomplie. Le seul moyen d'arriver à une conclusion à cet égard c'est de suivre le traitement des mots étrangers introduits en roumain au moyen âge, comme nous l'avons fait lorsque nous avons voulu fixer la chronologie des changements phonétiques roumains antérieurs à l'époque slave (§ 118). Malheureusement, les mots qui pourraient nous aider dans ce travail sont extrêmement rares et plusieurs d'entre eux pourraient susciter des doutes ; il nous suffira cependant d'en trouver deux ou trois dont le témoignage soit catégorique. Nous ne croyons pas qu'il y ait grand'chose à tirer d'une forme telle que le dr. clucer qui repose sur l'a. — bulg. kljulari. Comme il se rapporte à l'ancienne organisation politique des Roumains, il se peut qu'il ne remonte pas plus que le xme ou le xive siècle. En admettant même qu'il soit plus ancien — on sait que les Roumains avaient déjà au XF siècle quelques rudiments d'organisation politique empruntée aux Bulgares et qu'ils pouvaient par conséquent connaître déjà à cette époque certains titres slaves de fonctions — d'autres considérations nous empêchent d'accorder quelque importance à cette forme. Sous l'influence du slave qu'on employait comme langue officielle, cl'ucer, qui aurait correspondu à kljudarï, pouvait se maintenir longtemps avec cl (cl'), de sorte que si nous trouvons dans les anciens documents clucer et non chiucer qui aurrait résulté de kljuôarï si celui-ci avait été assimilé aux formes latines avec cl' et avait pénétré en roumain avant la réduction de cl' à chi, cela ne peut rien prouver. D'autres formes peuvent, en revanche, nous donner une solution du problème phonétique que nous étudions. Entre le ixe et le xme siècle, les Roumains furent en contact avec les Serbes et les Hongrois. C'est à cette époque que remontent la plupart des éléments serbes et hongrois qu'on rencontre dans le roumain du nord du Danube. Or, si nous examinons, parmi ces éléments, ceux qui contenaient en slave et en hongrois les groupes kl', gl', on remarque qu'il n'y en a pas un seul montrant le passage de ces groupes à chi, ghi. Nous n'avons qu'à nous rapporter à des formes telles que serbe faklija, faklja (vaklja), hong. fâklya, serbe kljunic = dr. făclie, dont pour constater ce fait (peut-être y aurait-il lieu d'y ajouter aussi le dr. mîglă qui semble correspondre au hong. măglya et qui, bien que d'un emploi plus restreint, doit avoir pénétré de bonne heure en roumain; il est attesté pour la première fois par le chroniqueur Ureche). Si ces mots avaient été pris par les Roumains aux Serbes et aux Hongrois à l'époque où l'on disait encore ocl'u, gl'aţă, il va sans dire qu'ils auraient été assimilés à ceux-ci et qu'ils seraient devenus fachie, chiont, comme ochi, ghiaţă (le dr. connaît une forme fâche, mais celle-ci repose sur le lat. facula). Pour la haute ancienneté de la transformation de cl', gl' en chi, ghi parle aussi le nom de lieu Ungiul eu freszeni d'un document hongrois de 1392 publié dans la Transilvania, Braşov, V, 152, qui n'est qu'une mauvaise transcription de Unghiul (= lat. angulus) cu frasini. Nous nous trouvons sans doute, avec ce document, déjà au xive siècle, mais son témoignage ne peut-il être précieux aussi pour l'état de la langue roumaine au xme siècle, pour ne pas remonter plus haut? Une transformation phonétique comme celle dont nous nous occupons ne pouvait s'effectuer dans quelques dizaines d'années; elle devait suivre une évolution lente, de sorte qu'on peut induire de la présence de unghiul au xive siècle une prononciation analogue au xiile siècle, en s'ap-puyant bien entendu aussi sur les faits rapportés plus haut. Il résulte de tout cela que si le ruthène et quelques autres langues slaves septentrionales connaissent les formes roumaines kl'ag, gl'ag, etc., celles-ci doivent y avoir été introduites dès une époque très ancienne, antérieure dans tous les cas au VIIIE siècle, alors que cl', gl' étaient encore conservés. Mais, admettre cela c'est reconnaître d'emblée que des Roumains ont continué à vivre pendant le moyen âge dans les Carpathes, dans le voisinage des Slaves. Il y a encore une autre circonstance qui montre qu'à ce point de vue la théorie de Rosier ne saurait se concilier avec les faits linguistiques. Nous savons que Rosier admettait que des Roumains, venus du sud, ont commencé à s'établir en Valachie et en Transylvanie à partir du XIIP siècle. Ces Roumains étaient, d'après lui, des Macédo-roumains ; ils devaient donc parler un dialecte identique à celui de ceux-ci. Mais, comme nous le savons, le macédo-roumain a conservé jusqu'à nous jours les groupes cl', gl'. Comment expliquer alors la présence en daco-roumain des phonèmes chi, ghi à une époque aussi ancienne que celle que nous avons vue? Et, en outre, comment aurait-il été possible que dans la langue de ces Roumains sud-danubiens qui rencontrèrent en Transylvanie les Hongrois, les mots avec cl', gl' empruntés à ceux-ci n'aient pas suivi le même chemin que les mots latins analogues, en arrivant, les uns comme les autres, au même résultat (chi, ghi)? Il y a là une difficulté insurmontable et qui ne peut être écartée qu'en interprétant les faits de la manière que nous l'avons fait. Notre conclusion à l'égard de l'histoire de cl, gl s'écarte de celle qu'exprimait Miklosich dans ses Beitrăge z. Lautlehre d. rum. Dial., Conson. II, 64; « Urro-manisch und urrumănisch sind die Formen kl'a, gl'a, die sich m. -rum. und i. -rum. erhalten haben, im. d.-rum. jedoch in ziemlich spâter Zeit den Formen kja, gja gewichen sind. » Miklosich affirmait même que kl', gl' s'étaient encore maintenus dans quelques régions du daco-roumain, ce qui est faux. — Contre notre opinion on pourrait invoquer la forme Ureaclea, nom propre (aujourd'hui Ureche), qui nous est donnée par un document slave de 1407 (Ilasdcu, Arhiva istorică, I1, 140; cf. I. Nădejde, Istoria limbei şi lit. romane, 1887, 229; Tiktin, Zeitschrift rom. Phil., XXIV, 325) ; ce serait un exemple de la conservation de kl' jusqu'au xve siècle. Nous ne croyons pas toutefois qu'une telle forme puisse contredire notre manière de voir. On sait que dans les noms propres la tradition conserve bien des fois les orthographes archaïques. 123. Le territoire linguistique roumain se partage, en ce qui concerne le traitement des labiales, en deux zones bien distinctes. Il y a là aussi, à notre avis, un fait qui prouve que le roman balkanique avait au moyen âge des ramifications jusqu'aux Carpathes. Une partie du domaine roumain est caractérisée par la conservation des labiales p, b, f, v, m devant i, ie (ia) = lat. i, e: pisez, piept, piatră, corbi, bine, fir, fier, fiară, vin, vin, mir, miercuri = lat. pinsare, pectus, petra, corvi, bene, filum, ferrum, fera, vinum, venio, mir or, *mercuris; dans une autre partie, on trouve à la place de ces consonnes k', g, h, y, n avec différentes nuances phonétiques, d'après les régions: lïisez, Riept, Matra, corg'i, g'ine, h'ir, h'ier, h'iară, yin, y in, nir, nierkuri. Cette païatalisation des labiales est la règle en macédo-roumain (un seul dialecte, que nous étudierons plus loin, y fait exception) ; elle reparaît en daco-roumain dans la plus grande partie de son domaine, tandis qu'une autre partie l'ignore, comme l'istro-rou-main. Nous devrons nous arrêter plus longtemps sur ce phénomène phonétique et montrer les conditions spéciales dans lesquelles il se produit , étant donnée son importance pour le sujet que nous examinons. En macédo-roumain, tous les mots latins qui présentaient une labiale suivie de ç, i ont subi l'altération en question: 1° p — R: aproku — adpropiare, ariïd pl. de aripo à côté de aripete — alipes, arçResku = rapere, aruRi 2e pers. sing. ind. prés, de arup — rumpere, askaRi 2e pers. sing. ind. prés, de askap — *excap-pare, askulcu — *scuppire ? § 70, Raie = pellis, Raptine = pecten, Ratro = petra, Reptu — pectus, Rer = périr e, Rer du = fierdere, Un = pinus, Risedzu = pinsare, Risku du thème pic-, pice- (comp. ital. pizzicare, esp. pizcar, etc.), Risu étymologie? kreJii 2e pers. sing. ind. prés, de krep = crepare, lufii pl. de lup = lupus, saRi 2e pers. sing. ind. prés, de sap = *sappare, serRi pl. de sarpe = serpens, skarRin = scărpinare, sRik = spiens, sliin — spina, sRinare, sRinç-rqt = spinalis, *spinalatus, skloRi plur. de sklop = ex + cloppus, sur Ri 2e pers. sing. ind. prés, de surp = *subrupere, susRir = sus-pirare, vulRi pl. de vulpe = vulpes; 2e b — g: algi pl. de alb, algesku = albus, albesco, algino = *alvina, (jine == bene, h'ergi 2e pers. sing. ind. prés, de h'erb - fervere, iergi pl. de iarbo = herba, ntreg 2e pers. sing. ind. prés, de ntreb = interrogare, porungi pl. de pçru:nb = palumbus, strongi pl. de strçmb = strambus, surgire = sorbere, urgesku --- *orbire de orbus, zgicr — *exbelare; 3° /= h': h'iarç ~ fera, h'are = fel, h'gavro, comp. le dérivé verbal h'ivresku — febris, h' er= ferrum, h'erb / —Jeri ere, h'ig — figer e, h'ik, h'iko = ficus, h'ikat — ficatum, hitu, hil'e = filius.filia, h'il'in - *filianus, h'iu = fio; 4° y — y: ayine = lihea, y arme, yirminos — vermis, verminosus,n yin = venio' [mais le parf. vin = vëni), yin = vinum, yingiţs = viginti, yiplu = victus, yis = visum, yiu, comp. les dérivés yiatso, yitate, yiedzû — vivus -f itia, vivere, yizma = vindemio; 5° m = n: ittïiru = miror, dinik = *demicare, disnerdu = *dismerdare, durnire — dormire, Içcron pl. de lakrçmo — lacrima, lunino == lumen, nia, ni = *mïhi § 22, nare = mei, nedzu = médius, comp. noldzuk = médius locus § 111, nergu = mergere, nerkuri — *mercuris, nil'e = mille, nou, — meus, pon pl. de pom = pomum, poriasin = qua-dragesima, von 2e pers. ind. prés, de vomu = vomere. Devant un i venant de e (i) + n ou d'un e atone, les labiales sont restées intactes: kopitinu = capitaneus, peapine = pepo,pingu — (im)pingere, pitreku — *pertraicere; albile pl. fém de alb, pour albele — albus, birbek — vervex, salbit = *exalbidus; fitico, dérivé de fgato = /e/ws fém. fitsgam imparf. de fak = facere, foarfiko = forfex; videam imparf. de ved = videre, vimtu = ventus, vindu — vendere, viniri = veneris, vitsin = *vecinus § 33, vitul'u = *vitu-leus; duminiko — dominica, mi, mine acc. de iou = me, minte = mens, minu = minare, etc. Il n'y a que deux mots qui s'écartent de ces formes en ce qu'ils présentent k' (t§), y pour p, v, bien que les formes latines correspondantes offrent p, v -f- e (i) atones. Ce sont tsitsor, qui est résulté de Ritsor par l'assimilation de /c à tS et qui ne peut être que le latin petiolus, et yitsel = vitellus. Si l'on compare tsitsor à fitsor = * petiolus, où la consonne initiale est restée inacte, on voit bien la différence de traitement des deux mots. Cette différence doit être expliquée de la manière suivante. A une époque ancienne Ye de petiolus a passé, sous l'influence de Yi suivant en hiatus, à i, d'où picior, la forme qui apparaît en daco-roumain. Ce passage doit être antérieur à l'altération de p enk'; picior a pu de cette manière être assimilé aux mots anciens commençant par pi et devenir lïicior. *Fetiolus aurait dû aussi donner de bonne heure, et pour les mêmes raison que petiolus, ficior et plus tard en macédo-roumain h'itsor. Ce mot n'était cependant pas aussi isolé dans la langue que petiolus qui n'avait en roumain aucune forme apparentée; à côté de fetiolus on connaissait les mots qui correspondaient au simple fetus, le masc. fet et le fém. feată(făt, fata). Sous l'influence de ceux-ci fecior se maintint plus longtemps que *pecior, et ce n'est que plus tard, par l'action de picior et (en macédo-roumain) par suite du passage de Ye atone à i, qu'on commença à dire ficior. Cela nous fait comprendre pourquoi le dr. connaît fecior à côte de ficior, tandis qu'on n'y trouve nulle part pecior. Quant à yitsel, il suppose la substitution ancienne d'un i à Y{ de vitellus, par suite d'un phénomène de dissimilation ou peut-être par l'attraction de vită. Dans les éléments étrangers, les labiales apparaissent tantôt intactes, tantôt altérées. Elles cèdent régulièrement la place aux palatales au pluriel en i des substantifs et des adjectif et à la 2e pers. sing. de l'ind. prés, des verbes de la lre conjugaison. Par analogie avec lup-luki, askap-askaïïi on a dit: tsap-tsaki = alb. tsapjiloso-filosohi — gr. qn^ôoocpoç, fronim-fronin = gr. (ppôviuoç, ntsap-ntsaM = a.-bulg. cêpati, skump- skunki = a.-bulg. skqpû, stup-stuIU = serbe stup, hçsap- hçsaRi = turc kassab, alb. kasap, néo-gr. xa^âTunç. Dans d'autres cas, l'usage hésite entre les formes avec les labiales et celles avec les palatales. Pour l'alb. kopil', -e néo-gr. KorcéAi, -a, on a en mr. koRil, -p, kopil, -o et kopelo; de même pour l'alb. pikz, pikon on a les mr. kiko, hikutç, Hiku, piko; nous devons toutefois faire remarquer que ces dernières formes peuvent avoir été, à l'origine, latines (comp. it. piccare, etc.); elles n'auraient dans ce cas des rapports avec les mots alb. cités qu'en ce qu'elles sont venues se croiser avec eux. Un exemple de p devenu fi nous serait donné aussi par arokiêu, s'il est vrai que ce mot se rattache à l'alb. rtpjetz. Parmi les mots grecs qui présentent une palatale à la place d'une labiale, nous avons d'abord à noter ceux qui avaient pénétré dans le roman balkanique par l'intermédiaire du latin, comme p. ex. nik, nikozç, etc. = uiKpôç (p. 201); en outre, quelques autres datant aussi d'une époque assez ancienne: aHikosesku = néo-gr. ÙTteiKàÇcù, kisç = néo-gr. nioaa (comp. alb. pise ; la forme mr. peut venir aussi de l'alb.) ; yie — néo-gr. pia, d'où le dérivé verbal ayiuseku; anurzesku - uopiÇco, (i)znie, znisesku = ÇTjuia, Çriuiôvco, nurizmo = uûpioua, Unie, linisesku = Tiufj, xiuco,, unidç = à ui8aç. On trouve tantôt les labiales, tantôt les palatales dans: piper, k'iper = néo-gr. 7ii7uépi; stofido, stoh'idç = néo-gr. crccuplôa (comp. alb. staftôe), mir, nir = néo-gr. uûpov. Les éléments slaves offrent aussi quelques exemples de l'altération des labiales: aliResku = a.-bulg. lipèti, tuResku — a.-bulg. topiti, slogesku = a.-bulg. slabiti; nilo, niluesku = a.-bulg. milû, milovati, ihirunido — serbe ceremida (alb. à Scutari tseremidz) ; mais yisin à côté de visnu = bulg., serbe viênja (alb. vis je, néo-gr. pûcoiK) ; gorenesku pourrait être rattaché à l'a.-bulg. grûmëti, mais l'éty-mologie n'est pas sûre. La plupart des éléments étrangers ne montrent aucune trace d'une transformation des labiales: epitrop= néo-gr. èTÛipoTuoç, cpitiiïiu = èxcixfiôeioç, kapidan — néo-gr. KOITUT-ttvoç, kopitso — a.-bulg. kupa-\- ica, kupie — néo-gr. KOTIT), lipi-sesku = néo-gr. Xu7tco, piatu — néo-gr. TEKXTOV, piknos = néo-gr. TCOKVOÇ, pirustie = néo-gr. 7iupcoaxid, piste, pistipsesku, pistimen, apistu = Tuiariç. TUOTSUCO, 7uaT£UÔuevoç, CÏTUOTOÇ, pito = néo-gr. 7rfjxa alb. pitz, serbe, bulg. pita, pizmo = néo-gr. jreîaua, skorpiono — néo-gr. CTKopTttva, skorpisesku — néo-gr. GKopTriL/o, spilee = cran,-X.aiov, spiun — serbe îpiun, néo-gr. amouvoç, alb. spjun, vombir = bulg., serbe vampir; biku = a.-bulg. bykû, serbe, bulg. bik. bitisesku — serbe bitisati, alb. bitis, turc, bitmek, tsimbiSe = néo-gr. xÇiurciôa ; dafino, daj'ne = néo-gr. 6â(pvn, alb. dafinz, serbe, bulg. dafina delfinu — néo-gr. ôétapivaç, filipsesku = néo-gr. tpiXcb, firidç — néo-gr. Qupiç,fise = néo-gr. (puoiç, sfinç = néo-gr. daco-roumain ? Il est évident que p, b, f, v, m ne peuvent dériver de k', g, h', y, n; ils doivent reproduire sans acucun doute les consonnes correspondantes du latin. On se trouve ainsi en face de-deux couches linguistiques différentes, dont l'une est caractérisée par une conservation plus fidèle de la phonétique latine, tandis-que l'autre montre une modification qui, à notre avis, est d'origine-méridionale, spécialement macédo-roumaine. 11 est donc naturel d'admettre que là où l'on trouve en daco-roumain p, b, f, v, m — k', g, h', y, n on a affaire à un élément macédo-roumain transplante au nord du Danube, tandis que le dialecte avec les labiales intactes doit reproduire le parler de ce petit groupe roumain qui s'est conservé au moyen âge entre le Danube et les Carpathes. C'est donc dans la fusion de ces deux éléments qu'il faut chercher l'origine du daco-roumain. Cette conclusion est d'accord avec un fait qui résulte de ce que nous avons dit jusqu'ici. Nous avons vu que la conservation des labiales caractérise particulièrement les parlers du Banat, du sud-ouest de la Transylvanie et de la petite Valachie (l'Olténie). Or, on sait que c'est précisément d; ns cette région du nord du Danube que la romanisation fut la plus intense. C'est en même-temps là que l'élément romain pouvait se maintenir et être en-contact, comme nous l'avons dit plus haut (p. 275), avec celui d'au-delà du Danube. Cette circonstance nous autorise, croyonsnous, une fois de plus à considérer le dialecte avec p, b, f, etc. comme le représentant du parler de ce petit groupe roumain qui continua à vivre pendant le moyen âge dans la partie occidentale de l'ancienne Dacie. Si le daco-roumain est sorti du croisement de ce parler avec celui des Macédo-roumains émigrés au nord, il sera facile de comprendre une particularité qui lui est propre et qui le distingue dans une certaine mesure du dialecte méridional congénère. C'est qu'en daco-roumain le processus de palatalisation des labiales est plus avancé qu'en macédo-roumain, en ce sens qu'on y trouve K g, h', etc. là où ce dernier dialecte montre p, b. f. Ainsi, le daco-roumain connaît une forme telle que h'icior — lat. *fetiolus tandis que le macédo-roumain est resté à fitsor, Vf ne pouvant passer, dans ce dialecte, à h' devant un i produit par un e lat. (cf. ci-dessus). On a de même dr. Mrostii, Mtâ en face des mr. pirustie, pitç. Quelquefois la palatalisation apparaît en daco-roumain même dans des mots étrangers relativement plus récents ou tout à fait nouveaux, comp. gir — hong. ber, câMtan = fr. capitaine. Il n'est pas trop difficile de trouver les raisons pour lesquelles la palatalisation des labiales va si loin en daco-roumain et s'y produit même de nos jours. C'est que les Macédo-roumains qui vinrent au nord du Danube, se trouvant en face d'une population roumaine qui prononçait fin, tandis que leur dialecte avait h'iu à côté de fitsor, étaient choqués par ces formes, et voyant d'un côté / de l'autre côté h', commencèrent à dire aussi h'icior. De même, en entendant Msedzu à côté de pisez, il leur sembla naturel de dire Mtâ pour pito, etc. Et puisque ces deux manières différentes de prononcer subsistent encore aujourd'hui en daco-roumain, il n'y a rien d'étonnant que l'on continue encore de nos jours à mettre un H à la place d'un p, etc. et à dire câMtan, etc. Cela explique suffisamment pourquoi la labialisation des palatales apparaît en macédo-roumain comme une évolution phonétique qui n'a atteint que certains mots et qui ne s'est produite que jusqu'à une époque déterminée, tandis qu'en daco-roumain elle se manifeste plutôt comme un phénomène d'analogie, comme une particularité introduite d'ailleurs et qui tend à se généraliser, comme cela arrive souvent lorsqu'une couche linguistique vient se superposer sur une autre. Et, revenant maintenant au point d'où nous sommes parti, il est clair que ces faits montrent aussi que la théorie de Rosier ne peut être acceptée qu'en partie. Si le daco-roumain n'était qu'une branche détachée du macédo-roumain, il devrait montrer sur toute son étendue le phénomène qui est propre à celui-ci, c'està-dire la palatalisation des labiales. Or, comme nous l'avons vu, les choses se présentent d'une autre manière et nous conduisent à une conclusion un peu différente de celle qu'admettait Rosier. Pour la palatalisation des labiales, v. Lambrior, România, VI, 443 ; Hasdeu„ Etym. magnum, III, 2228 ; on trouvera d'autres indications sur ce sujet dans les études de dialectologie roumaine publiées par G. Weigand dans le Jahresbericht des Instituts f. rum. Sprache, Leipzig. — La forte romanisation de la petite Vala-chie, du Banat et du sud-ouest de la Transylvanie est reconnue par tous les historiens et archéologues. Hirschfeld faisait à ce propos, il y a une trentaine d'années, la remarque suivante: «Die nicht unbeträchtlichen Funde die ... zu Tage gefördert sind machen es unzweifelhaft dass hier am Ufer der Donau in unmittelbarer Nähe der schon seit langer Zeit romanisierten Moesien... sich ähnlich wie in Sarmizegetusa eine ungleich reichere Cultur entwickelt habe als in den nördlichen Theilen von Dacien... Allerdings ist die grosse Wallachci von der römischen Occupation nur wenig berührt worden. » (Sitzungsberichte der Akad.. d. Wissenschaften, hist-phil. Klasse, Vienne, LXXVII, 374-375). Cf. aussi A. v.. Domaszewski, Arch.-epigr. Mittheil., XIII, 137. 124. Si les Roumains ont effectivement habité la Transylvanie avant le xme siècle (1222), date à laquelle Rosier plaçait leur apparition dans ce pays, n'y aurait-il pas dans les documents hongrois quelques traces de ce fait? Nous croyons que de tels indices existent véritablement; ils. sont certes très peu nombreux, mais d'autant plus précieux et dignes de notre attention. Tels sont en première ligne quelques noms de lieu qu'on rencontre dans les anciens documents hongrois et qui doivent être d'origine roumaine. Nous citerons les formes suivantes que nous, avons pu trouver dans nos recherches et qui nous semblent les. plus intéressantes: Petra 1055 (Fejér, Codex diplomaticus Hungariae,. I, 389; la même localité reparaît dans un document de 1211,. Monumenta Hungariae histor., diplcmataria, VI, 107; comp, les nombreuses localités Piatra qu'on rencontre dans la toponymie de la Roumanie et de la Transylvanie); Sorul 1075, 1124 .". ad Montent nomine « Sorul» (Fejér, /. c., I, 435; II, 75; comp. Surul,. Sura, montagne et colline des districts d'Argeş et de Mehedinţi) ;. Kusticza, Kustitza 1075, 1124 .... versus decursum Tizae (Fejér,, /. c., I, 435, II, 76; comp, le dr. costişe, costiţa). Piscar 1113 .... piscina quae vocatur « Piscar » (Codex diplom, patrius hung., VIII, 3.;: à rapprocher de cette forme le Piscarustou de trois documents de 1232 et 1255, Mon. Hung. hist., diplom., XI, 512; XII, 405; XX, 252; comp. Pescar, Pescari, lacs du district de Tulcea, Mareledicţionar geografic al Romîniei, Bucarest, 1901, IV, 683); Gemen 1214 (Fejér,^. c, III1 , 160; comp. Geamăna, etc. dans la toponymie de la Roumanie, Dicţ. geografic, III, 495), Dans l'ancienne nomenclature toponymique de la Hongrie on rencontre une foule de noms composés qui contiennent dans leur seconde partie le mot mal; ces noms ne sont donnés qu'à des localités qui se trouvaient sur un terrain élevé et, en général, à des montagnes et à des collines (Besenewmal, 1229, Sermal 1256, Avsemal 1275, Fejér, l. c, IIIm, 179; VIIV, 219; V11, 287; Zevlevmal 1219, Macramal 1262, Keykmal, Eleumal, Medyesmal 1275, Mon. Hung. hist., diplom., XI, 402, 518; XXII, 145; Gyomal 1282, Codex dipl. patrius, VIII, 224, etc. ; on rencontre quelquefois aussi le simple mal sous la forme latinisée Malus 1294, Mon. Hung., XXII, 562). Le hongrois ne connaît pas de mot mal avec le sens de « montagne, colline » ; quelle pourrait être alors l'origine de cette forme ? De toutes les langues avec lesquelles le hongrois a été en contact, il n'y a que le roumain qui possède un mot semblable ; mal signifie précisément en roumain « monceau de terre, tertre » et en même temps « rive, côte » (pour ce dernier sens comp. l'a.-bulg. brëgû «rive» en regard de l'allem. Berg «montagne»). Et ce qui est intéressant, c'est que dans la toponymie roumaine mal apparaît très souvent comme nom de montagne et de colline. Quant à la forme roumaine, elle correspond à l'alb. mal' «montagne » et doit être sans doute d'origine albanaise ou illyrienne. Il est donc évident que les Hongrois n'ont pu recevoir mal que des Roumains; ils ont dû par conséquent trouver une population roumaine en Transylvanie lors de leur établissement dans ce pays. Et il faut bien remarquer qu'il ne s'agit pas là d'un emprunt plus ou moins récent fait par le hongrois au roumain; mal est attesté dans la toponymie hongroise déjà au commencement du xuie siècle (v. le nom Zevlevmal de l'an 1219, cité plus haut). Outre ces noms de lieux, les anciens documents hongrois nous donnent quelques noms de personnes qui semblent bien être roumains; ceux-ci apparaissent malheureusement plus tard que les autres et sont tout à fait rares. Nous n'avons à signaler, comme formes méritant d'être prises en considération, que les noms Crisan 1209 (Mon. Hung. hist., diplom., XX, 93) et Bochur 1211 (Fejér, l. c, VIF, 216) qu'on ne saurait séparer des noms roumains actuels Crişan et Bucur. Cf. nos Studii de filologie romînă, Bucarest, 1898, 3, 8 et suiv. où nous avons étudié quelques autres faits en relation avec ceux-ci. 125. Sommes-nous arrivé à prouver ce que nous affirmions au début de ce chapitre ? Nous le croyons, bien que nous nous rendions suffisamment compte des difficultés de la question et bien que nous eussions voulu y apporter des preuves plus nombreuses et peut-être plus convaincantes encore que celles que nous avons produites. Nous n'oserions dire que les connaissances, assez imparfaites sans doute à plus d'un égard, que nous avons aujourd'hui de la langue roumaine et des idiomes balkaniques qui l'entourent ne nous permettraient pas de mieux élucider ce point du passé de la langue roumaine et de dissiper des doutes qui pourraient subsister; il est possible que quelques faits importants pourl'éclar-cissement de ce problème nous aient échappé. Nous croyons toutes-fois que seule la publication de nouveaux matériaux linguistiques et des recherches nouvelles sur le passé des langues balkaniques pourront définitivement résoudre la question sur laquelle nous avons jeté quelque lumière ; les faits que nous connaissons actuellement, de quelque manière qu'on les interprète, ne peuvent en général être que pauvres en renseignements. Nous devons dire ici quelques mots d'un argument qu'on cite souvent pour prouver l'existence au ve siècle d'un élément roumain en Dacie (v. ci-dessus, p. 277-278). Dans la relation que Priscus donne de son voyage à la cour d'Attila, où il fut envoyé en ambassade par Théodose II (445 — 447), il parle de l'existence parmi les Huns d'un élément qui avait des relations avec les Romains et qu'il désigne par le nom de A Oaoveç; il dit en même temps avoir trouvé dans l'entourage d'Attila des personnes qui parlaient ou comprenaient le latin, Le passage le plus important de Priscus est le suivant (nous le citons en traduction latine d'après l'édition de Bonn, 190) : [Scythae] ex vomis gentibus commixti, barbaricam linguam colunt, sive Hunnorum, sive Gothorum aut etiam romanam {xf\v Aùcjovirov), M scilicet quibus cum Romanis frequentius est commerciutn. Y a-t il là quelque chose qui nous fasse penser à la langue roumaine? Certainement non. Priscus dit simplement qu'il y avait aussi des Huns qui employaient le latin vulgaire ou plutôt un latin particulier, propre à ceux qui avaient été en contact avec les Romains. Dans un autre passage qu'on cite aussi, Priscus parle d'un barbare qui se trouvait à table à côté de lui et qui avait l'usage du latin: unus ex barbaris, qui prope me sedebat et latinae linguae (xr\ç Aûaoviœv çrovqç) usum kabebat (206). Est-il étonnant que des Romains se soient trouvés à la cour d'Attila? Dans leurs incursions, les Huns avaient pris des capitfs romains, et Priscus mentionne lui-même ailleurs (188, 207) deux Romains de la maison d'Attila dont l'un, Rusticius, était de la Mésie supérieure et l'autre de Sirmium. Nous ne voyons pas enfin quelle preuve on pourrait tirer pour la présence d'un élément roumain dans le royaume des Huns du fait qu'un bouffon Zercon mêla, dans les improvisations avec lesquelles il délecta les convives d'Attila, quelques mots « ausoniens » : Zercon Maurusius introivit .... progressus et forma et habitu et pronuntiatione et verbis confuse ab eo prolatis, romanae (xq xcbv Aùaovicov YXrimrj Hunnorum ■et Gothorum linguam intermiscens, omnes laetitia implevit (206) ; ce Zercon pouvait connaître quelques mots latins qu'il avait appris dans ses voyages d'aventurier (v. 225). Tous ces passages de Priscus n'ont donc aucune valeur pour l'histoire ancienne des Roumains; cela n'empêche cependant pas Hasdeu, qui va jusqu'à voir dans les Auaoveç un nom roumain et à l'identifier avec le mr. ausoni, d'affirmer que « les Roumains se trouvaient bien à la cour du terrible Attila» {Etym. magnum, III, 3148). Il ne faut pas d'autre part perdre de vue une autre circonstance. Le camp d'Attila se trouvait très probablement à l'ouest de la Hongrie actuelle, là où des Roumains ne pouvaient exister, en masse plus ou moins compacte; Hasdeu le place par erreur près du Danube et des Carpathes, au sud-est du Banat, Il résulte des indications de Priscus que l'ambassade byzantine dont il faisait partie fit, après avoir passé le Danube et avant d'arriver à la cour d'Attila, plusieurs journées de chemin: transmisso Istro .... in multos fluvios navigabiles incidimus, quorum post Istrum maximi sunt Drecon dictus et Tigas et Tiphisas, et hos ... traiecimus... septem dierum itinere emenso ... 173, 183, 185. L'ambassade passa sans doute le Danube à Margus, comme le fit une ambassade antérieure (167), et se dirigea ensuite vers le nord, ad loca magis ad septentrionem vergentia (182), après avoir traversé le Timis et la Theiss. Et en interprétant même les faits de la manière dont le fait Hasdeu, on se demande ce qu'auraient cherché les Roumains parmi les Huns, d'où seraient venues des relations si amicales entre ces deux peuples? 126. En nous occupant de la théorie de Rosier, nous avons indirectement touché à la question de l'origine des trois dialectes roumains principaux, le daco-, le macédo- et l'istro-roumain. Il reste à étudier de plus près cette question importante de l'histoire ancienne du roumain. On trouvera au t. II des indications plus détaillées sur l'étendue du territoire où est parlé chacun de ces trois dialectes. Il nous suffira pour le moment de rappeler que le macédo-roumain désigne le parler des nombreuses colonies roumaines qui habitent l'Albanie, la Macédoine et surtout la Thessalie et l'Epire et que l'istro-roumain est le dialecte d'un petit groupe de Roumains vivant en Istrie au Monte Maggiore ; quant au daco-roumain, on sait qu'il représente la langue des Roumains du Royaume, de la Bessarabie, de la Transylvanie et des pays limitrophes (il est, en outre, parlé par quelques colonies roumaines septentrionales établies en Serbie et en Bulgarie). D'où vient cette division du territoire linguistique roumain en plusieurs îles, tellement éloignée l'une des autres, et dans quels rapports se trouve chacun de ces dialectes avec le reste du domaine ? 127. Il résulte de ce que nous avons dit jusqu'ici que le macédo-roumain doit représenter le roumain primitif, le parler roman sud-danubien qui s'est formé, dans le voisinage de l'albanais, par suite de la fusion du latin avec l'illyrien. Si nous jetons un coup d'œil sur la carte linguistique des pa3's balkaniques méridionaux (v. G. Weigand, Die Aromunen, I) nous voyons que le macédo-roumain se trouve encore aujourd'hui dans le voisinage de l'albanais. Il y a toutefois lieu de se demander si, dans les premiers temps du moyen âge, le centre de son domaine était au sud du territoire albanais, où nous le trouvons aujourd'hui. Nous devrons montrer ce que la philologie, aussi bien que l'histoire, nous enseigne à ce propos, puisque ce fait a son importance dans la question des rapports du macédo- avec le daco-roumain. Il ne peut y avoir de doute que les Macédo-roumains n'aient autrefois habité plus au nord de la région où nous les rencontrons aujourd'hui. Si nous faisons abstraction de quelques-unes de leurs colonies dispersées parmi les Albanais et les Bulgares, leur masse la plus compacte, celle de l'Epire et de la Thessalie, est entourée de tous côtés de population grecque. Si, dès l'époque la plus ancienne, ils avaient vécu dans ces contrées, il est évident que leur dialecte devrait montrer quelques traces d'influence grecque ancienne. Il n'en est cependant rien. Le macédo-roumain contient, il est vrai, une foule d'éléments grecs, mais la plupart d'entre eux sont d'origine plus ou moins récente. Ceux qui ont un caractère plus ancien datent du temps des Romains (v. pp. 197 et suiv.) ou de l'époque byzantine (v. § 143). Si des mots tels que aksiu, apoksilu, Sisku, dokimie, Sokso, dolu, eiimu, tedar, tihe, etc. — grâÇioç, UTTO^AOCO, ôiaxoç, Soxim^ SôÇa, 5ô?ioç, sxoiuoç, mlapoç, TU%Ï\ étaient vraiment anciens en macédo-roumain, ils devraient présenter les altérations phonétiques constatées dans ses éléments latins, comme le passage de d-f *, t -f- i, k -4- ià dz, ts (ts),de ks à ps, de 17 intervocalique à r, etc. Il y a néanmoins quelques formes qui, par leur phonétique, sembleraient au premier abord prouver le contraire. Ce sont pritsie, tselie, tsurunidç qui doivent évidemment être rattachées aux gr. 7rpoi%iov i&kX€io\-%GXXi, xepauiÔa et qui montreraient le passage de k + e, ikts, ts. En réalité,aucun de ces mots ne vient directement du grec, mais du slave ou de l'albanais où ils ont d'abord subi l'altération de k; comp. serbe prcija (alb. perki) bulg. cilijû (alb. ftel'i), serbe ceremida, alb. (dans le dialecte de Scutari) tseremide. De la même manière doit être envisagé aussi sturu, qu'on a voulu expliquer par le gr. mûXoc, (on aurait ainsi voy- / voy' = r), tandis qu'il doit être plutôt l'alb. stiit. Quant à porpode, dans lequel Weigand (Vlacho-Meglen, 56) croyait avoir trouvé un élément grec ancien (îiaparcoôioç), il ne doit pas remonter plus haut que l'époque byzantine. D'autres raisons nous obligent à admettre que les Macédo-roumains ont jadis vécu en grand nombre dans une région plus rapprochée du Danube. A l'ouest de la Bulgarie, là où l'on ne rencontre plus aujourd'hui de population macédo-roumaine stable, on trouve plusieurs noms de lieux qui sont sûrement roumains. Tels sont: Cerecel (roum. cercel), Bukorovci (de Bucur), Krnul, Cond, Gurguljat, Radulovci (de Radul), Vlasi, Mumul, CirUlat, Hend, Banisor, Krecul, Barbulovci (de Barbuï), dans la région de l'Isker et de la Struma; plus à l'est, dans la Sredna Gora, on a: Ursulica, Krecul, Dulboki Val (roum. vale), Cerbul, Mena; on trouve, en outre, dans le Rhodope, deux villages du nom de Singitr qui est aussi roumain. L'existence d'un élément macédo-roumain ancien sans doute assez considérable dans les villes et les villages bulgares, est confirmée aussi par un nom comme Vlaska Malila ( « faubourg des Roumains »), qui est donné à un quartier d'Adzar, et par l'emploi, à Kopristica et Panagjuriste, des noms de personnes Njagul, Dragul, lankul, Rad al qui doivent venir d'une population roumaine disparue aujourd'hui de ces localités (cf. C. Jirecek, Das Fürstenthum Bulgarien, 1891, 123—124; Arch.-epigr. Mittheil., X, 51). L'élément roumain s'étendait jadis même plus loin, au delà de la frontière bulgare. Des Roumains sont mentionnés dans les documents serbes du xme et du xive siècles, et dans la toponymie de la Serbie actuelle on rencontre plusieurs noms qui attestent la présence dans ce pays d'une population roumaine ancienne (Miklosich, Die Wanderungen der Rumänen, 3; St. Novakovic, Selo iz delà « narod i zemlja u siaroj srpskoj drzavi », 31 dans le Glas de l'Académie serbe, XXIV, 1891). D'autre part, la toponymie de l'Epire et de la Thessalie est en grande partie grecque et slave, ce qui montre que les Macédo-roumains v sont venus plus tard; s'ils étaient antérieurs dans ces pays aux Grecs et aux Slaves, on y trouverait quelques traces p'une nomenclature toponymique roumaine ancienne. Il ne faut pas enfin oublier que la majorité des Macédo-roumains apparaît aujourd'hui dans une région où la langue latine ne pouvait s'implanter à cause de la concurrence que lui faisait le grec (cf. p. 30—31). La naissance d'un parler roman là où nous trouvons actuellement les Macédo-roumains était par ce fait impossible. Il est donc certain que les Macédo-roumains se trouvaient autrefois ailleurs et notamment plus au nord, près des Balkans et du Danube; les textes historiques du moyen âge viennent aussi confirmer directement ce fait déjà évident (v. la note suivante). Ce changement d'habitation des Macédo-roumains ne doit pas nous étonner. On sait qu'en qualité de pâtres ils ont de tout temps mené une vie nomade, en parcourant, du nord au sud, avec leurs troupeaux, la péninsule balkanique. Le premier chroniqueur byzantin qui fasse mention d'eux (a. 976), Cédrénus (éd. de Bonn, II, 435), les appelle BAà%oi ôStxoi « Les Valaques nomades ». Cette instabilité caractérise encore de nos jours bon nombre de Macédo-roumains ; les Farseriotes qui habitent en hiver l'Albanie quittent au printemps leurs quartiers et errent pendant des mois dans les montagnes, ne s'arrêtant bien des fois qu'en Serbie, dans la Sucha-Planina (G. Weigand, Aromunen, II, 184; Jahresbericht des rum. Inst., VII, 19) ; on rencontre des pâtres macédo-roumains aussi en Bulgarie, dans les Balkans. Mais, en dehors de ce fait, une autre circonstance explique ces migrations des Macédo-roumains.^ Les pays d'au delà du Danube ont été bouleversés pendant des siècles par les invasions et les dévastations des barbares et de ceux qui voulaient imposer aux autres leur autorité; les éléments les plus disparates s'y sont heurtés les uns contre les autres et ont troublé la tranquillité des provinces que seule la discipline des Romains avait pu jadis maîtriser. La péninsule balkanique est encore aujourd'hui, comme on le "sait, un foyer de discordes et de rivalités entre les différents peuple qui s'y disputent le terrain. C'est dans ces faits qu'il faut aussi chercher les raisons pour lesquelles les Macédo-roumains ont dû abandonner plus d'une fois leurs anciennes habitations et aller s'établir ailleurs. On connaît leur exode de Muskopolje, au XVIIIe siècle, provoqué par les cruautés des Albanais. Dans plusieurs villages, on raconte encore aujourd'hui, d'après la tradition, comment ils y sont venus, il y a deux ou trois cents ans, quittant d'autres contrées pour échapper aux vexations qu'ils avaient à endurer de la part des oppresseurs (cf. Weigand, Aromunen, I, 4, 33, 51, 190, 233, 296; II, 342; Oylmpo-Walachen, 12; Vlacho-Meglen, 4;C. Jirecek, Das Fiirstenthum Bulgarien, 118). Si cela s'est passé dans les temps modernes, on peut s'imaginer ce qui s'est produit au moyen âge, aux époques de troubles et d'agitations continuelles. L'invasion des Slaves et des Bulgares doit avoir été la cause principale des perturbations qui eurent lieu au moyen âge au sud du Danube et qui forcèrent les Macédo-roumains à abandonner leurs anciennes habitations. Nous avons vu plus haut (p. 266), que deux textes, YHist. mart. .XV mart. et les Miracula C. De-metrii, mettent cet événement en relation avec une translocation de ; l'ancienne population latine des pays méridionaux ; le même, fait résulte d'une notice rédigée au Mont-Athos et publiée par Uspenskij, Istorija Athona,. ' Kiev, 1877, III, 311. C'est donc à partir du VIe et du vne siècles que les Macédo-roumains ont probablement commencé à descendre vers le sud et à s'établir en petits groupes sur le territoire de l'Epire et de la Thessalie. Au XIe siècle, les Macédo-roumains apparaissent en grand nombre dans ces deux provinces; c'est là qu'ils sont mentionnés à cette époque par Kekaumenos, l'auteur d'un traité de stratégie militaire (v. ci-dessous; cf. Anne Comnène, éd. de Bonn, I, 245). Au xme siècle, la Thessalie est donnée comme le centre de l'élément macédo-roumain ; les écrivains byzantins l'appellent la usyàXr) BAaXia (Nicétas Choniate, 841; Pachymères. Mich. Palaeol., I,. 83). . Il y a là des indices suffisants pour savoir où il faut placer la. patrie primitive des Macédo-roumains et quels sont les événements qui les poussèrent vers le sud, là où ils habitent aujourd'hui en masse compacte. Cf. C. Jirecek, Arch.f. si av. Philologie, XV, 99 et suiv. — L'écrivain byzantin Kekaumenos qui vivait au xie siècle parle, à plusieurs reprises, dans son STpaTnyiicôv, des Macédo-roumains. 11 montre comment ils menaient alors la même vie nomade que de nos jours et allaient avec leurs troupeaux eiç xâ ôpq BooXyapiaç (Wassiljewsky et Jernstedt, Cecaumeni Strategicon, Pétersbourg, 1896, 68)! Mais le passage le plus intéressant de son livre est celui où il confirme ce que nous avons dit plus haut, à savoir que les Macédo-roumains sont venus en Thessalie et dans l'Epire du nord: «Us vivaient auparavant», dit-il (74), «près du Danube et du Sau, nommé aujourd'hui la Save, là où habitent maintenant les Serbes.... En fuyant de là, ils se répandirent dans toute l'Epire et dans la Macédoine, la plupart d'entre eux s'établissant en Hellade » (par l'Hellade il comprend sans doute la Thessalie). Kekaumenos met cette fuite des Macédo-roumains en relation avec leur caractère insubordonné et farouche et avec leurs rébellions contre les empereurs byzantins qui les auraient chassés de leurs endroits fortifiés. Cette raison donnée par Kekaumenos pour expliquer les migrations des Macédo-roumains, n'est pas sans doute historique; la véritable raison doit plutôt en être cherchée dans les événements que nous avons rappelés plus haut (cf. a:ussi Onciul, Convorbiri literare, Bucarest, XIX, 277). 128. Ces faits nous feront comprendre une particularité qui frappe tout de suite celui qui étudie la langue roumaine sous ses différentes formes. Les philologues sont d'accord pour reconnaître que le macédo-roumain n'est en somme qu'une variété dialectale du daco-rou-main, qu'une branche du roumain primitif sorti du mélange du latin avec l'élément autochtone balkanique. Si nous comparons, en effets ces deux dialectes, nous rencontrons à chaque pas des traits qui leur sont communs. Ces traits ne sauraient certainement être expliqués qu'en admettant que le macédo- et le daco-roumain reposent sur un même fonds linguistique, et que des échanges nombreux ont eu lieu entre eux jusqu'à l'époque où ils se sont définitivement séparés l'un de l'autre. La ressemblance du macédo- avec le daco-roumain, qui avait frappé déjà au xve siècle l'historien Chalcondyles (éd. de Bonn, 319: Pindum ... Blaci incolunt, quibus eadem cum Dacis est lingua) s'explique tout d'abord par ce que nous avons dit au paragraphe précédent. Puisque le territoire du premier de ces dialectes s'étendait jadis entre le Danube et les Balkans, il est évident qu'il se trouvait par ce fait dans la proximité de la Dacie et de la Pan-nonic, où existait, comme nous l'avons montré, un parler roman semblable à celui d'au delà du Danube et qui entra plus tard dans la constitution du daco-roumain. L'élément roman méridional, le plus considérable sans doute, était mis de cette manière en contact avec celui, moins important, du nord (il ne faut pas oublier ce que nous avons dit plus haut, p. 203, que le Danube n'a jamais été au moyen âge une barrière aussi importante qu'aujourd'hui). Un développement linguistique parallèle de ces deux parties du domaine roman oriental était donc suffisamment favorisé par cette circonstance; des changements linguistiques qui s'effectuaient au sud pouvaient par cette voie se transmettre au nord. Il est même possible que l'influence du parler des Illyriens, qui s'avançaient jusqu'au Danube (on sait que les Albanais ont jadis occupé une partie du territoire serbe, v. Oblak, Arch. f. slav. PhiL, XVII, 474), sur celui des Romains se soit fait sentir dans une certaine mesure jusqu'en Pannonie et à l'extrémité méridionale de la Dacie. Toutefois, il ne faut pas exagérer l'importance de ce fait. Quelque fréquents qu'aient été à l'origine ces échanges entre les deux branches du latin balkanique, ils ne pouvaient amener une ressemblance aussi frappante que celle qu'on constate aujourd'hui entre le macédo- et le daco-roumain. Il faut que d'autres causes y soient intervenues. C'est dans l'émigration d'un contingent considérable de population macédo-roumaine au nord qu'il faut chercher la raison principale des analogies qui rapprochent le daco- du macédo-roumain. Une telle émigration n'est malheureusement pas directement attestée par les sources historiques; seuls les Mirac. S. Demetrii 195—196 (Acta Sanct., LU, Oct. iv, 179J—180) semblent y faire une allusion vague; elle doit cependant être admise, d'abord à cause de ce que nous avons dit ailleurs (§ 123) et ensuite pour des raisons non moins plausibles. Rosier avait déjà fait remarquer que les Macédo-roumains étaient à l'époque byzantine bien plus nombreux qu'aujourd'hui comme il ressort du témoignage des historiens et comme on doit l'induire de leur participation aux événements qui se déroulèrent dans l'empire byzantin aux xiie et xine siècles. Après cette époque, on ne les voit plus jouer dans les affaires politiques de l'Empire un rôle aussi important qu'auparavant ; leur nombre diminua peu à peu jusqu'à ce qu'il se soit réduit aux proportions modestes d'aujourd'hui (d'après la statistique de G. Weigand, Aromunen, I, 295, il n'y aurait pas de nos jours plus de 150.000 Macédo-roumains). S'il est certain que bon nombre d'entre eux ont été dénationalisés par les Grecs, les Bulgares et les Albanais, il n'en est pas moins vrai que cette circonstance est insuffisante pour justifier cette décroissance du nombre des Macédo-roumains. C'est pour ce motif que Rosier concluait, et avec raison, à une émigration assez forte de Macédo-roumains dans les pays carpathiques. Rosier se trompait cependant lorsqu'il soutenait que cette émigration n'était pas antérieure au xme siècle. Nous sommes, en effet, en droit de la faire reculer plus haut. Lors de l'invasion slave et bulgare, une partie de la population macédo-roumaine fut très vraisemblablement repoussée aussi vers le nord et non seulement dans la direction opposée, comme nous l'avons vu plus haut. Les contrées septentrionales étaient moins habitées que celles du sud ; elles pouvaient attirer par ce fait ceux que cherchaient un abri et leur offrir même, à partir du VIE et du VIIe siècles, une certaine tranquillité. Mais l'émigration macédo-roumaine vers le nord se continua sans doute même après le VIIE siècle. Plusieurs des Roumains qui se trouvaient dans l'empire bulgare (v. p. 266) durent s'établir avec le temps dans les plaines de la Valachie et dans les Carpa-thes. Comme l'empire bulgare s'étendit aussi au nord du Danube, il y avait là une condition favorable pour l'établissement d'une population roumaine dans ces contrées. Nous pourrions même affirmer avec certitude que les Roumains qui jouèrent un rôle important dans l'empire d'Assan se fondirent, en grande partie, après la désorganisation de cet empire en 1257, avec ceux du nord du Danube, en renforçant ainsi leur contingent. On ne peut, en "effet, admettre que ces Roumains se soient conservés, du moins dans leur majorité, dans les Macédo-roumains d'aujourd'hui. Et cela pour la raison suivante. Le macédo-roumain contient un nombre moins grand d'éléments slaves anciens que le daco-roumain, comme on a pu le voir au chapitre V ; d'autre part, ses éléments slaves nous renvoient en général à l'époque des premiers contacts de Roumains avec les Slaves. Or, les Roumains de l'empire bulgare se trouvaient en rapports journaliers avec les Bulgares, et leur langue devait naturellement être imprégnée d'une foule de mots empruntés à leurs cohabitants. Puisque le daco-roumain montre une imprégnation intense d'éléments slaves, il va sans dire que celle-ci ne saurait dater que du temps de l'empire bulgare. On n'a pas encore relevé ce fait, bien qu'il soit tout à fait évident et d'une importance incontestable. Il nous explique une particularité qui distingue le daco- du macédo-roumain et nous sert en même temps à mieux préciser les rapports qui lient ces deux dialectes. On peut donc poser le xme siècle comme dernier terme de l'émigration macédo-roumaine au nord et Comme époque de là séparation du daco-roumain du dialecte méridional congénère. Des colonies macédo-roumaines isolées ont pu s'établir en Dacie même après cette époque (nous savons que les Roumains de Sácele sont venus à une époque tardive en Transylvanie du sud, v. N. Densusianu, Columna lui Traían, VIII, 1877, 266); mais elles ne pouvaient plus avoir d'influence notable dans la formation de la population daco-roumaine. La constitution définitive du daco-roumain doit être considérée comme définitivement accomplie au xme siècle. Cf. Rosier, Românische Studien, 117 et suiv. — La conclusion à laquelle nous sommes arrivé par l'étude de la langue se concilie en général avec les faits historiques, tels qu'ils ont été exposés par D. Onciul, Convorbiri literare, XIX (v. en particulier p. 592) ; Originile principatelor romîne, passim (Onciul accorde pourtant, à notre avis, une importance trop grande dans la formation de la nationalité roumaine à l'élément romain conservé en Dacie). C'est surtout dans la manière dont s'est constituée la principauté de la Valachie qu'on trouve un appui en faveur de la théorie d'une émigration roumaine du sud au nord. — Tomaschek, Zvr Kunde der Hâmus-Halbinsel, 49, plaçait l'émigration roumaine dans les pays carpathiques quelques dizaines d'années avant la date admise par Rosier, au xne siècle (cf. aussi Kaluzniacki, chez Miklosich, Dis Wanderungen der Rum., 39) ; à son avis, cette émigration aurait été favorisée par l'invasion des Petchénègues du nord au sud du Danube, événement à la suite duquel une nouvelle population pouvait occuper les terrains habités par eux auparavant: « Erst als die Horden der ;Pecengên..; in's Gedränge gerieth, als .Häuptlinge derselben (wie im Jahre 1048) die Taufe annahmen und sicherndem bulgarischen Donaugebiet einnisteten... wurden die.Schranken, welche die griechische Politik an der unteren Donau gegen die "Barbarenwelt gezogen hatte, durchbrochen. » Il se peut qu'il y ait quelque chose de vrai dans cette affirmation, mais le fait rappelé par Tomaschek n'est pas dans tous les cas suffisant pour expliquer, l'émigration, des Roumains au nord qui doit remonter plus haut et ne peut avoir été provoqué seulement par cet. événement. 1 129. Pour mieux illustrer ce que nous avons dit jusqu'ici sur; les rapports du daco- avec, le macédo-roumain, nous croyons utile de rappeler quelques faits particuliers qui, à côté de ceux d'ordre plus général étudiés plus haut,, s'imposent à notre attention.. Dans quelques régions du roumain nord-danubien, on trouve souvent des particularités propres au macédo-roumain et qui. laissent entrevoir la manière dont celui-ci est venu se superposer sur le daco-roumain. Ce sont pour ainsi dire des filons macédo-roumains sur le territorire roumain septentrional. Nous citerons d'abord quelques formes qui .rapprochent d'une manière surprenante, par leur phonétique, lé daco- du macédo-roumain. On trouve ainsi dans le parler du Banat: aklô, d,au,o, nauo = mr. aklô, dao, naq (G. Weigand, Jahresbericht, III, °224, Yl2; à comp, en outre birbek, punisek, purek, sqarek = mr. birbek, [punliko], purik, sqarik); dans les parlers transylvains de l'ouest: boiurn, dauo, nauo, sklab = mr. botorn, dao, naq, sklab (parler de°l'Olympe; Weigand, l. c, IV, 279, 280; VI, 25; sklab et botum s'entendent aussi en Valachie, dans les districts de Vilcea et Dolj ; Weigand, l, c, VII, 39) ;'la forme aurmo (ibid., IV, 325) montre aussi, par la prosthèse de l'a, une particularité macédo-roumaine. Tous les mots que nous venons de citer s'é- loignent des formes correspondantes habituelles du dr.: acolo, doua, noua, bàtrîn, slab, urmà. Pour la morphologie, nous avons, à relever les concordances suivantes. L'emploi, dans le Banat comme en mr., des formes analogiques des ire et 2e pers. pl. de l'.ind. prés, de la IIIe conj. en -ém, -éts, refaites sur celles de la IIe conj.: ban. fosém. foséts = mr. fotsém, fçtséts (Weigand, Jahresbericht, III, 239); la 3e pers. sing, du conj. prés, de la ire conj. en -p: ban., mr. kunto (ibid.) ; l'adjonction d'un o au part, passé employé à la formation du parf. composé: ban. am vodzuto, mr. am vidzuîç (ibid., 244); à côté du ban. et du mr. viennent également se ranger, pour ce qui concerne ce dernier phénomène, quelques parlers transylvains occidentaux (ibid., IV, 297; VI, 38) ; dans quelques-uns de ces parlers on rencontre encore d'autres particularités qui rappellent le macédo-roumain, comme l'emploi de vrea invariable au conditionnel (ibid., IV, 298) et la lre pers. de l'ind. prés, de fire, esku (Frîncu-Candrea, Romînii din Munţii apuseni, 1888, 78). Dans le dr. général ces formes sont inconnues. Les parlers du Banat et de la Transylvanie possèdent un certain nombre de mots propres au mr., qui sont inconnus ou qui présentent une signification qu'on ne rencontre pas dans les autres régions où se parle de dr. : ban. undo « onde » en parlant spécialement de l'eau bouillante = mr. undo (Weigand, Jahresbericht, III, 329) ; transylv. auatse, uatse « ici » = mr. aua, auatse (ibid., IV, 300) ; kçstiga « prendre soin, se soucier » (dr. général « gagner ») = mr. kostig (ibid., 328) ; kots « pourquoi » = mr. kçtsé (ibid.) ; nare « nez » (le dr. emploie d'habitude nas) = mr. nare (ibid., 329 ; VI, 78) ; urdinare << aller, aller souvent » = mr. urdin (ibid., IV, 332). Il y a là aussi, comme on le voit, des traces intéressantes du mélange qui s'est produit, au nord, entre le daco- et le macédo-roumain importé par des colonies venues de sud. 130. Nous avons constaté jusqu'ici une migration roumaine du sud au nord. Mais il y a eu aussi un mouvement inverse qui s'est produit dans la masse de la population roumaine au moyen âge, mouvement qui fut cependant moins intense et qui se réduisit à l'établissement au sud du Danube de quelques colonies daco-roumaines isolées, analogues à celles qui se sont fixées dans les temps modernes sur la rive droite de ce fleuve, en Serbie et en Bulgarie. Une colonie daco-roumaine ancienne sur le territoire macédo-roumain doit être celle du Meglen. Le parler de cette contrée de la Macédoine est remarquable à plus d'un point de vue. Nous allons en examiner un peu plus longuement les particularités linguistiques qui nous permettront de nous rendre un compte plus exact des relations de ce groupe roumain avec le reste du domaine roumain. Un premier fait qui nous frappe lorsque nous examinons le mgl., c'est qu'il présente plusieurs points de contact avec le daco-roumain et qu'il s'éloigne très souvent du macédo-roumain. La comparaison suivante suffira pour le montrer. Mgl. au = dr. au: mgl. dauk, gauro, ut — dr. adaug, gaurâ, aud = lat. adaugeo, *cavula, audio (en mr. au est devenu av (af): adavgu, gavro, avdu). Mgl. z = dr. z (on trouve cependant en dr. et spécialment dans le parler moldave aussi dz, comme en mr.) : mgl. uzoi, zuç — dr. auzii, ziuă = lat. audivi, dies (mr. avdzii, dzuo). Mgl. z = dr. j (mais aussi dj dans quelques régions) : mgl. zok, zos, zuni, zut = dr. joc, jos, june, ajut = lat. jocus, deorsum, juvenis, adjuto (en mr. on a régulièrement dz: adzok, dzone, adzut). Mgl. p, b, v, m + g, i lat. conservés dans la plupart des cas comme en dr., avec la restriction mentionnée au § 124: mgl. per, pert, pin, pitsor, spik, spin — dr. pier, pierd, pin, picior, spic, spin = lat. pereo, perdo, pinus, spicum, spina (mr.Rer, Rierdu, Riin, tsitsor, skik, skin) ; mgl. bine, zber — dr. bine, zbier = lat. bene *exbelo (mr. gine, zger) ; mgl. vin, vinio, vis, vitso — dr. vin, vie, vis, viţă = lat. vinum, vinea, visum, *vitea de vitis (mr. y in, yine, yis); mgl. dur mire, mik, miruses—dr. dor-mire, mic, miros = lat. dormire, gr. uucpoç, uopiÇco (mr. dur-nire, nik, dnurdzesku). Dans le traitement des labiales le mgl. n'est cependant pas conséquent. Il montre aussi dans certains mots les palatales à la place des labiales, comme en mr.: mgl. Kept, Raptine, proRi — mr. keptu, kaptine, aproRu — lat. pectus, pecten, adpropio; mgl. garmi, gaspi, gatso, gies, giu, gipt — mr. yermu, yaspe, yiatso, yiedz, yiu, yiptu = lat. vermis, vespa, vivus -f- itia, vivo, vivus, victus ; mgl. nari, nel, nerk, nerkuri, nerlo, nes — mr. nare, nel, ixergu, nerkuri, nerlo, nedzu — lat. mel, agnellus, mer go, *mercuris, merlus, médius ; il est à remarquer qu'à côté de nerk, nerkuri, nerlo on entend aussi mierk, mierkuri, mierlo. Pour / on constate aussi son passage à h' qui tombe ensuite ; cette transformation semble être la règle puisqu'on ne trouve aucun mot avec / dans les conditions qui amenèrent son altération en h' : mgl. i (de fie[kare] qui manque en mr.), iare, ier ,{erp, iko, ili, ilio, ir — mr. fiare, Her.h'erbu, h'ikç, h'ilu, h'île, h'ie = lat. fel, ferrum, ferveo, ficus, filius, filia, filum. Nous verrons plus loin de quelle manière il faut interpréter ces formes doubles du meglen. Nous avons à relever d'autres cas où le mgl. se rencontre avec le daco-roumain. Le rrfgl. connaît comme le dr. le vocatif en -ule dans les substantifs masc. en -u: mgl. lupuli, fokuli — dr. lupule, focule (cf. p. 236). Tandis que le mr. a pour le nom de nombre 20 la forme yingits, le mgl. présente daQzots qui correspond au dr. douăzeci. Pour le pronom, le mgl. connaît, d'accord avec le dr., plu- sieurs formes avec un a épithéthique:! mgl, tsista, tsela —dr. acesta, acela (les pronoms correspondants du rar. sont aistu, atsel). ■■ ; Pour le verbe on a: mgl. lre et 2e pers. pl. ind. pr. des verbes de la ni" conj. bátim, vindim, únzim — dr. batem, vindem, úngem (mr. bçtém, vindém, undzém) ; mgl. 3e pers. sg. conj. pr. de fire: ie — dr. fie (mr. Hibo) ; mgl. imparf. 3e pers. pl. en -au, -eu: kçl-kau, vidçu — dr. călcau, vedeau (mr. kolka, vidga) ; mgl. parf. de venire: venii — dr. venii (rar. vini); mgl. impér. kalko, ves, bati; dqarmi — calcă, vezi, bate, dormi (le mr. forme ce mode avec so -f les 2e , 3e pers. de l'ind. prés.)mgl. part, passé sans -p: kqlkat, vizut — dr. călcat, văzut (mr. kolkato, viâzutç); mgl- part, p.; de fire: fost — dr. fost (mr. futo). A remarquer, en outre, l'emploi au parfait composé de l'auxiliaire après le part. p. : mgl. kolkac-am — dr. càlcat-am (le mr. ignore cette forme) ; à la 3e pers. sg. l'auxiliaire présente en mgl. la forme au — dr. a (le mr. se sert habituellement de are). Les adverbes et les. conjonctions suivantes rapprochent aussi le mgl. du dr. : mgl. -preuna, iundi, diundi, ea, des — dr. împreună unde, de unde, aşa, des (mr. de adun, iu, diu, aH); mgl. ka si = dr. ca să (mr. ta si). Quelques mots se rencontrent seulement en mgl. et en dr., alors que le mr. en présente d'autres à leur place ou les ignore: mgl. antseleg, arzint, drum, floare, friguri, frik, kriel, Içk, mo§, nas, oglindalç, pimint, skimp, timp, troies, trimet, urmç, utsit, vink, vremi — dr. înţeleg, argint, drum, floare, friguri, frig, crier, leac, moş, nas, oglindă, pămînt, schimb, timp, trăiesc, trimet, urmă, ucig, înving, vreme (mr. prindu — duliesku, asime, líale, lilitîe, fiiavro, arkqare, moduo — minte, yatrie, aus, nare, yilie, lok, ale-ksesku, keró — an, pçtsesku, pitrek, vatom, nikiscsku, keró ; urmo manque en mr.). Dans d'autres cas, mais plus rarement, le mgl. concorde avec le mr. contre le dr. (cf. ce que nous avons dit plus haut à propos du sort des labiales). Mgl. e(i) précédé de p, v, m conservé: mgl. per, spel, vet, vinç, pimint — mr. per, spel, ved, vinç = lat. pilus, * expelió, video, vena, pavimentum (dr. păr, văd, vină). Mgl. l-\-i, i en hiatus = l: mgl. goîino, lert, ulit— mr. golinç, lertu, ult = lat. gallina, liberto, *oblilo (dr. găină, iert, uit). Mgl. n + i en hiatus conservée: mgl. kostçnç, kupitqn, vino — mr. gostone, kopitinu, yine = castanea, capitaneas, vinea (dr. căpătîi, vine, cf. cependant p. 270). Mgl. c 4- e, i= tel mgh dultsi, tsepç, tser, tsino'—■mr, dultse, Isçapç, tser, teinç — lat.' dulcis, cepa,- caelum, cena ■ (dr. dulce, ceapă, cer, cină). Lej mgl. connaît'leş ■ pronoms, indéfinis nistikqts, tsistiukare — mr. neskonts, tsustukare qui manquent en dr. La 3e pers, sing. conj. prés, des verbes de la Ire conj. se termine en mgl., comme en mr., en -p: mgl. kalko — mr. kalko (le dr. a conservé la finale .latine: calce). La Ire pers. pl. ind. prés, de fire est en mgl. im — mr. him (dr. se m, sîntèm); la.Irepers, sing. conj. prés., du même verbe est en mgl. ies — mx. esku (le mr. connaît d'ailleurs aussi là forme Hiù qui correspond au dr. fiu). L'adverbe ua n'est connu qu'en mgl. et en mr. {aud): Mult s'emploie dans Ces deux dialectes à la place du dr. foarte. Dans le lexique, on remarque aussi plusieurs concordances avec le mr: mgl. ilo, kqloari, mes,pusko, zburçs — mr. hile, korqare, mes, pusko, zburosku (dr. fică, căldură, lună, ofăt, vorbesc). Le mgl. concorde bien des fois aussi avec l'ir. (quelques-unes de ces concordances le rapprochent en même temps du daco- ou du macédo-roumain: d + e, i = z mgl., ir., dr. ; l + i = l' mgl., ir., mr. ; tsista, tsela mgl. tso$ta, tsela ir., acesta, acela dr. ; fost mgl. dr., fost ir.; emploi au parf. corhp. de l'auxiliaire après le part, passé mgl., ir., dr. ; sa mgl., a§o ir., aşa&c. ; diundi mgl., dende ir., de unde dr.). Les particularités suivantes sont propres au mgl. et à l'ir. et les écartent des autres dialectes roumains. Mgl. i tombé, à la finale, après p: mgl. lup — ir. lup = lat. lupi (dr. lupi, mr. luit). Mgl. skant — ir. skont = lat. scamnum (dr. scaun, mr. skamnu). En mgl. comme en ir. le génitif est formé d'habitude à l'aide de lu + le substantif articulé. L'adj. greu forme en mgl. et en ir. le pl. masc. en -H par analogie avec îe féminin greii (ir. grele) : mgl. grejf — ir. grel (dr. grei, mr. grei). Comp. le pron. poss. mgl. me\l — ir. mei (dr. mei, mr. nei). Le verbe habere présente en mgl. et en ir. l'aphérèse de l'a: mgl. vem, vets — ii. ren, rets (dr. avem, aveţi, mr. avem, avets). Le mgl. et l'ir. connaissent l'adverbe kota, kota (—mare). A côté de ces particularités qui le rapprochent tantôt d'un dialecte roumain tantôt d'un autre, le mgl. en offre d'autres qui lui sont propres et qui méritent aussi d'être relevées. On trouve ainsi: p à la place du dr. ă, î accentués (mr. o, u): gron mçnkçm, dr. grîu, mîncăm, mr. grun, munkqm ; j,ç final pour dr. ie, mr. (ir.) ie: plqaio, dr. ploaie, mr. ploaie (de là l'identité du pl. et du sing. auxlém. en iç: ilio) ; Ve final précédé de ts = o: spitsç, di\ spice, mr. sMtse (de là aussi pour quelques substantifs une même forme au sing, et au pl.: vitso) ; la chute de l'a initial: dap, dauk, ut, dr. adap, adaug, aud, mr. adap, adavgu, avdu ; e final = i : mari, dr., mr. mare; d final tombé: kqn, dr. cînd, mr. kundu; p tombé devant t, s dans: distet, fat, Met, friê, dr. deştept,"fapt, aştept, fripşi, mx.disteptu, faptç, aUeptu, frips; la substitution d une sourde à une sonore à la fin des mots: ors, şot, dr. orz, şed, mr. ordzu, sçd; la chute de l'h résultée d'une / (cf. ci-dessous): ier, dr. fer, mr. h'er; n, mt, Un à la place de mn dans certains mots: son, semt, pulm, dr. somn, semn, pumn, mr. somnu, semnu ; l'emploi constant de la au datif; les pronoms pers. de datif an, ats (st), al, na, va, la, dr. îmi, îţi, îşi, ne, vă, le, mr. ni, tso, li, no, vo, lo ; l'ace, sing, et pl. du pron. pers. 3e pers. la, la, dr. îl, îi, mr. lu, fi ; la 2e pers. pl. du parf. kçlkats, vidzuts, dr. călcarăţi, văzurăţi, mr. (a.-roum.) kolkat, vidzut; la formation du fut.' avec si + conj., dr. voi + inf., mr. va(sç) -f conj. ; l'imparf. de fire: ram, dr., mr. eram. Cette comparaison du mgl. avec les autres parlers roumains montre qu'il se rapproche surtout du dr. et dans plus d'un cas de l'ir., tout en présentant quelques points de contact avec le mr. Cela nous autorise à voir dans le mgl. plutôt un dialecte daco-roumain que macédo-roumain, en d'autres mots un parler daco-roumain transplanté au sud sur le territoire macédo-roumain (cf. p. 318). Ce qui nous donne surtout le droit d'envisager de cette manière je mgl., c'est le traitement qu'y ont subi les labiales. Nous avons vu que ces consonnes sont tantôt conservées en mgl. tantôt rendu s par Je, n, etc. Cette double valeur que présentent les labial gS dans ce parler roumain ne saurait être expliquée qu'en admettant qu'on avait partout, à l'origine, p, f, v, etc., et que ce n'esţ que plus tard et par l'influence du macédo-roumain, avec lequei ie mgl. vint en contact, que p, f, v, etc., furent remplacés dans cer^ains mots par les sons palatalises H (fi) etc. (comp. mgl. iundi qui est sorti du croisement du dr. unde avec le mr. tu) ; les habitants du Meglen se trouvent dans la proximité des Macédo-roumains de l'Olympe et d'autres colonies macédo-roumains, ce qui suff^ pour expliquer une influence de la part de celles-ci sur leur parler. Nous n^ saurions fixer avec précision l'époque où le mgl. se détacha du dr. Il y a pourtant quelques indices dont on peut induire, d'u^e manière approximative, l'époque où ce fait a dû se produire- Dans son travail Vlacho-Meglen, Leipzig, 1892, xxix, G. Weigand fait remarquer que la majorité des habitants du Meglen se distinguent des autres Roumains par leur type particulier, ce qui montrerait un mélange de population roumaine avec un élément étranger. Cet élément ne serait autre chose, d'après C. Jirecek (Arch. f. slav. Phil., XV, 97; cf. Weigand, Aromunen, I, 250), que les Petchénègues. On sait, en effet, que des colonies petchénègues s'établirent dans le Meglen en l'an 1091, lorsque Alexis I Comnène battit les Petchénègues à Choi-renoi et Levunion et donna à ceux qui en restèrent après cette défaite des terrains dans différents points de l'empire byzantin (Zonaras, éd. Dindorf, XVIII, 23). On peut donc admettre avec une certaine vraisemblance que les Meglenites sont les descendants de ces colonies petchénègues qui s'établirent en Macédoine et s'y mêlèrent avec une population roumaine venue du nord et qu'elles trouvèrent là. Il se peut même que quelques Daco-roumains soient venus en Macédoine dans la compagnie des Petchénègues, puisque nous savons que des Roumains s'associèrent souvent aux incursions de ceux-ci dans l'empire byzantin (Nicétas Choniate, éd. de Bonn, 561, 691; cf. Tomaschek, Zur Kunde der Hâmus-Halbinsel, 50—51). Aussi, est-il probable que les Meglenites se trouvaient déjà en Macédoine au xie siècle. Cette hypothèse trouve d'ailleurs un appui dans un fait linguistique qui nous semble tout à fait probant. Le mgl. ne contient aucun élément hongrois. Il faut donc qu'il se soit séparé du daco-roumain avant que celui-ci ait commencé à être influencé par le hongrois. On peut donc, pour cette raison aussi, placer la séparation du mgl. du daco-roumain au xe ou au plus tard au xie siècle. Transplanté au sud, le mgl. resta sans doute, au commencement, plus ou moins isolé du mr., en gardant ainsi la plupart des particularités du daco-roumain. Ce n'est que plus tard qu'il subit l'influence du mr., et cette influence semble aujourd'hui s'accentuer de plus en plus. Le temps n'est peut-être pas éloigné où le mgl. s'assimilera complètement au mr. et disparaîtra dans celui-ci. Quelques traces d'une émigration daco-roumaine au sud semblent s'être conservées aussi dans le parler de MaloviSta, village macédo-roumain du nord situé entre Ochrida et Monastir. G. Weigand fait remarquer, Die Arotmmen, II, 356; cf. I, 40 et Vlacho-Meglen, 55, que dans ce parler les subst. masc. articulés présentent la même forme qu'en dr. : omul, borbatul (les formes habituelles du mr. sont omlu, borbatlu) ; on y trouve, en outre, i à la place du mr. dz, comme en dr. : zok, Sone. Les habitants de Malovista ne sont peut-être qu'un reste de l'élément daco-roumain qui s'avança vers le sud en Macédoine et donna naissance aux Meglenites. Quelques vestiges d'un élément, daco-roumain, spécialement du Banat, semblent exister aussi dans le parler des habitants de Samarina où te est prononcé comme k'e, exactement comme dans le Banat (Weigand, Aromunen, II, 359). — G. Weigand, Vlacho-Meglen, 52, assigne au mgl. une place à part dans la famille des dialectes roumains; il le considère comme un quatrième dialecte. Cette manière de voir ne nous semble pas pleinement justifiée. Bien que le mgl. montre, comme nous l'avons vu, quelques particularités qui le distinguent du dr., mr. et ir., sa dépendance du dr. est incontestable, de sorte qu'il est plus naturel de le considérer comme une subdivision de celui-ci ou plutôt comme un parler mixte résulté de la fusion du daco- avec le macédo-roumain ; il ne présente pas, en outre, de particularités aussi caractéristiques que l'ir. qui a pour ces raisons le droit d'être envisagé comme un dialecte à part. Cette question est d'ailleurs liée à celle des dialectes en général, si souvent débattue, et que nous ne pouvons discuter ici. Tout en reconnaissant ce qu'il y a de vague et d'arbitraire dans l'em- ploi du mot « dialecte » nous nous en sommes servi pour plus de commodité et pour établir des distinctions qui nous semblent, jusqu'à un certain point, justi- fiées. • , 131. Il reste à nous occuper du dialecte istro-roumain. Un premier fait que nous devons mettre en évidence, c'est que l'istro-roumain n'a pu se développer à l'origine là où nous le trouvons aujourd'hui, qu'il ne peut par conséquent être rattaché directement au latin de la Dalmatie qui se serait transformé, en partie, avec le temps en un parler semblable au daco-roumain. La particularité la plus caractéristique de l'ir., le rhotacisme (passage de l'n intervocalique à r), nous montre tout de suite qu'il ne peut être qu'un dialecte importé en Istrie et nullement indigène. Parmi les mots rhotacisés de l'ir. on y trouve tous ceux qui sont latins et deux ou trois empruntés à l'a.-bulg. ; il n'y en a pas un seul d'origine vénitienne ou croate. Cela prouve que le rhotacisme était un phénomène accompli en ir. lorsque celui-ci est venu en contact avec le vénitien et le croate, et, en même temps, que ce phénomène n'a pu se produire en ir. sur le territoire de l'Istrie, puisque dans ce cas il devrait se retrou- ver aussi dans les éléments vénitiens et croates. Il faut donc admettre que le rhotacisme s'est .effectué en ir. ailleurs qu'en Istrie et que son évolution était close au moment ou ce dialecte roumain fut importé dans cette contrée. ■ ... ■ La présence de plusieurs éléments albanais en ir. nous empêche aussi de chercher sa patrie primitive en Istrie. Il suffit de rappeler quelques mots tels que deiel,. mos, ronsç, tsçfç = alb. djale, mose, rendes, M Je pour comprendre que, l'ir. a dû se trouver autrefois plus à l'est, dans la proximité "de l'albanais, tout comme le dr. qui connaît aussi ces éléments albanais, à l'exception de djalë. C'est à la même conclusion qu'on arrive lorsqu'on étudie les éléments slaves anciens de l'ir. Ils ont le même caractère que ceux du dr. et doivent pour cette raison être empruntés à l'a.-bulg. Cela ressort surtout des mots qui présentent les voyelles nasales q_, e. propres à l'a.-bulg.: dobendi, gondi, grump, muntsi, paminte = a.-bulg. dobadq,, gajdt\, grqbû, maciti, pamçtï (cf. pp. 257 et suiv.). Le croate et le Slovène qui ont influencé dans une large mesure l'ir. ont aussi connu, il est vrai, ces voyelles (cf. Miklosich, Rum. Unters., I1 , 84 ; Jagic, Arch. f. slav. PHI., XVII, 79), mais ces dialectes slaves les avaient déjà perdues aux^ xe et xie siècles, à une époque où, comme nous le verrons, l'ir. était définitivement constitué et se sépara des autres dialectes roumains. Nous devons donc placer, pour cette raison aussi, la formation de l'ir. dans la même région que celle ou se développèrent les autres parlers roumains, sur un territoire où il pouvait se trouver en contact avec le bulgare. Il s'agit maintenant de fixer la partie du domaine roumain à laquelle l'ir. a dû appartenir à l'origine. Une comparaison de l'ir. avec le dr. montre qu'il ne peut être qu'une branche détachée de ce dernier dialecte. Ainsi, l'ir. comme une partie du dr., est caractérisé par la conservation des labiales: ir. pitsor, bire, Jikot, vis, mile — dr. dr. piept, pieptene, mie (yipt, yire, yiu, yivi = di. vipt, vînâ, vin, it. vivere, qui sont données par. I. Maiorescu à côté de vipt, virç, viu, vivi et qui montreraient le passage de v à y comme en mr., doivent être écartés; ils ont été forgés par Maiorescu qui voulait les rapprocher des formes dr. qui présentaient un y à la place de v). Nous verrons plus loin de quelle manière il faut expliquer l'existence de ces formes en ir. où elles sont tout à fait isolées. Nous ferons seulement remarquer qu'en dehors de klept on y trouve aussi plept et piept; quant à tsqptir, il est évident qu'il doit reposer sur un plus ancien *Roptir. L'intercala-tion de l dans klept n'a d'autre part rien d'extraordinaire; elle s'explique par l'habitude qu'ont les Istro-roumains, par suite de l'influence des Slaves, d'introduire une l devant i, y (comp. kulb, lerm (*vlerm), plerd, etc. = dr. cuib, vierme, pierd). La conservation des labiales en ir. nous force donc à chercher sa patrie dans la partie du domaine daco-roumain où l'on constate le même phénomène, c'est-à-dire vers le Banat ou le sud-oeust de la Transylvanie. C'est à la même région que nous renvoie la forme zçzet = dr. deget qui se retrouve dans le Banat et en Transylvanie, zçzot, zçzet (G. Weigand, Jahresbericht, III, 215; IV, 264; VI, 17). Une forme intéressante qui rapproche particulièrement Tir. du parler du Banat est celle de l'auxiliaire à l'aide duquel on forme, d'un côté comme de l'autre, le conditionnel; la ressemblance entre ces deux dialectes roumains est, en effet, frappante; on a ainsi: ir. v]rçs, rçi, rç, ren, rets, rç, ban. v}rej$, rçi, rg, rem, rets, re. (cf. Weigand, l. c., III, 143 et suiv.). L'ir. concorde spécialement avec les parlers de l'ouest et surtout du sud-ouest de la Transylvanie dans la forme tsçptir rappelée plus haut. La passage de Ti à ts qu'on constate dans ce mot ne peut certainement être expliqué par l'influence du cr. fesolj (M. Bartoli, Publicazioni recenţi di fii. rumena, Turin, 1901, 30) ; il doit avoir une autre raison. Et, en effet, les parlers transylvains des vallées du Mureş, Criş et Someş nous offrent à la place de Reptine les formes tsapion, tsçpten qui se rattachent au premier par la phase intermédiaire t'eptine, le R cédant la place à / qui fut ensuite assibilé (cf. Weigand, Jahresbericht, IV, 263; VI, 16). L'ir. tsçptir ne peut donc être que ce tsapton qu'on trouve en Transylvanie ; ce n'est qu'ainsi qu'on peut expliquer le passage de R à ts qu'on ne rencontre que dans ce mot et qui est surprenant en ir., tandis qu'il est tout à fait normal dans la phonétique des parlers occidentaux de la Transylvanie. Un autre point de contact, et le plus remarquable, qu'on constate entre l'ir. et le roumain de cette partie de la Transylvanie est le rhotacisme. On sait qu'il existe au sud-ouest de la Transylvanie un groupe de Roumains, les Moţi, dont la langue est caractérisée par le passage de l'n intervocalique à r, comme en ir. Il est impossible de séparer ces deux groupes linguistiques roumains l'un de l'autre et de supposer que le rhotacisme istrien est indépendant de celui de Moţi. Il faut que les Istro-roumains aient apporté le rhotacisme en Istrie de leur pays d'origine, et celui-ci ne pouvait se trouver que dans la proximité du territoire-occupé actuellement par les Moţi. Il y a heu de relever, en outre, l'ir. skont qui trouve un pendant dans le transylv. occidental skaund (Weigand, Jahresbericht, IV, 261) et dans le mgl. skant. Cette fois l'ir. se rapproche aussi du mgl., ce qui semble prouver que ce dernier parler dérive aussi du transylv. occidental (cf. mgl. motskai qui correspond à mo?kaf-de Maramureş; Weigand, /. c, VI, 78). Il y a là, semble-t-il, des preuves suffisantes pour soutenir que l'ir. dérive du dr. et qu'il doit être considéré comme un parler dr. transporté en Istrie par des colons roumains du Banat et du sud-ouest de la Transylvanie. Il reste à savoir à quelle époque ce fait s'est produit et si la philologie peut nous donner quelques renseignements sur ce point. L'ir. a conservé jusqu'à nous jours les groupes kl, gl = lat. cl, gl: klem, glem. Il y a là un premier fait qui nous indique l'époque vers laquelle l'ir. s'était séparé du dr. Cette époque doit être antérieure au xme siècle puisque, d'après ce que nous avons dit ailleurs (§ 122), les groupes cl, gl avaient alors avancé en dr. jusqu'à chi, ghi, Une autre circonstance nous donne le droit de pousser même plus loin la séparation de l'ir. du dr. L'ir. ne connaît aucun élément hongrois (pçt le seul qu'on pourrait citer n'a rien à faire avec le hongr. pad ; c'est à coup sûr le byz. x^roç, alb. pat) ; il faut donc qu'il se soit détaché du dr. avant que celui-ci ait commencé à être influencé par le hongrois. Nous pouvons de cette manière fixer le xe siècle comme époque à partir de laquelle l'ir. devint un dialecte indépendant du dr. Nous devons toutefois mieux préciser ce que nous entendons par là. Nous voulons dire que le fonds linguistique primitif de l'ir. doit reposer sur le parler d'une colonie daco-roumaine qui passa, vers le xe siècle, du nord au sud du Danube. Outre^ cette colonie, il est sûr que d'autres sont venues plus tard s'établir sur le territoire croate. Les textes historiques confirment catégoriquement ce fait. Dans un passage de sa relation sur la ville de Zara, Antonio da Mula (1505—1570), qui administra cette ville de 1540 à 1542, parle d'une colonie de Morlaques qui fut amenée vers 1540 du Banat en Istrie par Aloise Badoer; après un court séjour en Istrie, ces Morlaques, ne pouvant s'habituer au climat du pays et n'y trouvant pas de pâturages suffisants pour leur troupeaux, commencèrent à émigrer en Turquie ; on s'avisa alors d'empêcher cette émigration par des faveurs spéciales qui leur furent accordées et de rappeler ceux qui avaient passé en Turquie; ils furent de cette manière retenus en Istrie. Le texte d'Antonio da Mula est intéressant à plus d'un égard, et puisqu'il a échappé à tous ceux qui se sont occupés des Istro-roumains nous croyons nécessaire de le citer ici d'après les Mon. spect. histor. Slav. merid. VIII, 172— 173: il magnifico meser Aloise Badoer fece venire dal Banndego, terrilorio turchesco... for se 5000 anime de Murlachi i qtiali per sicurtà furono fatti passare in Istria dove' l'anno passato, cacciati dal aère, dalla stretteza di pascoli... s'erano levati con le sue famiglie etritor-navano in Turchia. Dal che vedendo che nasceva doppio danno..: délibérai di fare tutto il mio forzo di retenerli... Sin sul mio partire ne sono venuti da 1000 anime in sù ed ogni di ne zonzeno. Le même fait nous est relaté plus brièvement par G. Battista Giustiniano dans son Itinéraire, rédigé dans la seconde moitié du xvie siècle {Mon. Slav. merid., VIII, 198; cf. XI, 18—19). Ces Morlaques ne peuvent être que des Valaques ou des Roumains du Banat. Le nom des Morlaques, comme celui des Cici, n'a pas toujours eu, il est vrai, une signification précise; il était employé au xvie siècle pour désigner tantôt les Roumains tantôt les Slaves; les Istro-roumains sont appelés ainsi même plus tard, au xvne siècle, par Tommasini (v. A. Ive, Romania, IX, 323). L'étymologie de ce nom (MaopôpXct%oi «Valaques noirs ») montre qu'il désignait à l'origine une population romane ou spécialement roumaine et qu'il ne fut donné aux Slaves que plus tard, après que ceux-ci eurent absorbé une partie de l'élément roumain istrien ou dalmate. Que les Morlaques d'Antonio dà Mula aient été des Slaves, cela ne peut nullement être admis; ils étaient du Banat et seule une population roumaine de cette contrée pouvait être désignée de cette manière (cf. Arcli. f. slav. Philol., XIV, 81). Il y a là, comme on le voit, un fait historique précis qui explique pourquoi l'ir. se rapproche sur plus d'un point du dialecte du Banat; il n'a pas cessé d'être influencé par ce dialecte même après sa séparation du daco-roumain. D'autres textes historiques, bien qu'un peu plus douteux, semblent aussi nous montrer que la migration roumaine vers l'Adriatique s'est produite d'une manière lente et à des époques différentes. On sait qu'une petite colonie roumaine a existé jadis dans l'île de Veglia ; elle devait sans doute parler la même langue que les Istro-roumains. Il résulterait d'un document de 1465 publié dans les Mon. histor. Slav. merid., acta croatica, I, 97 (cf. Miklosich, Die Wanderungen der Rum,, 4) que ces Roumains se sont établis dans l'île de Veglia dans la seconde moitié du xve siècle. Or, il arrive qu'un document de 1321 découvert récemment par G. Vassilich, Sui Rumçni dell' Istria, 199 (cf. M. Bartoli, Publ. rec. di filol. rum., 105), mentionne déjà à cette époque l'existence dans cette île d'une population valaque, vlaske zemlje. Il y a toutefois une circonstance qui enlève à ce témoignage la valeur qu'on serait porté à lui accorder. C'est qu'on peut se de-1-mander si les mots vlaéke zemlje désignent effectivement une population roumaine. Le mot Vlah, Vlasko n'a pas toujours été. chez les Slaves, synonyme de «Roumain »; il a été aussi employé par eux, et l'est encore aujourd'hui, pour qualifier les Italiens ou, en généra], une population latine. Est-il donc sûr que ces vlaske zemlje du document de 1321 aient été une colonie roumaine? Nous,.ne saurions l'affirmer avec certitude, mais, nous croyons que ce témoignage peut cependant avoir une certaine importance pour la question de l'origine des Istro-roumains, étant donné qu'il trouve un appui dans ce que nous avons dit précédemment. Il est donc certain que les Istro-roumains ne représentent pas une seule couche de population roumaine ; des colonies nouvelles se sont supperposées sur celle qui était venue, dès le xc siècle, de la région daco-roumaine au sud. En soutenant que les Istro-roumains sont des Daco-roumains, nous ne voulons nullement dire par là qu'ils ne contiendraient pas aussi un élément macédo-roumain qu'ils auraient rencontré dans leur chemin lors de leur migration au sud du Danube. Un tel mélange des Istro-roumains avec des Macédo-roumains n'est rien moins que possible. Nous avons vu plus haut (§ 127) que des colonies macédo-roumaines isolées se trouvaient autrefois en Serbie. D'autre part, des Valaques ou Morlaques sont mentionnés dans des documents du XIIIe siècle comme habitant sur les côtes de la Dalmatie (cf. C. Jirecek, Die Wlachen u. Maurowlachen in den Denkmàl. von Ragusa, dans les Sitzungsber. der bôhm. Gesellsch. der Wissensch., Prague, 1879, 112 et suiv.) ; parmi ces Valaques, dont une partie s'assimila sans doute avec le temps aux Istro-roumains, tandis qu'une autre partie fut engloutie par les Slaves, il devait y avoir aussi des Macédo-roumains. Lorsque les colonies daco-roumaines qui donnèrent naissance aux Istro-roumains passèrent au delà du Danube, elles se trouvaient par ce fait en présence d'un élément roumain méridional, à, coup sûr pas trop nombreux, qui devait naturellement se confondre, en partie, avec les nouveaux venus. C'est probablement dp cette manière qu'il faut expliquer la présence en ir. de formes macédo-roumaines avec p, m transformés en le, n comme klcpt, mnie. Mais, dans tous les cas, l'action de l'élément macédo-roumain sur les Istro-roumains fut minime. Si les documents n'attestent pas la présence d'une population roumaine en Istrie dès le xe siècle, cela ne doit pas nous étonner. La migration des Istro-roumains s'est produite, comme nous l'avons vu, d'une manière lente. Les Istro-roumains étaient, d'autre part, des gens humbles, des paysans; ils pouvaient pour cette raison passer inaperçus, surtout lorsqu'ils n'étaient pas encore en nombre plus considérable. Il resterait à préciser les événements qui poussèrent les Istro-roumains vers le sud-ouest. Malheureusement l'histoire ne nous donne pas de renseignements là-dessus. On pourrait à la rigueur supposer que l'établissement des Hongrois entre la Theiss et les Carpathes amena une certaine confusion dans la population roumaine nord-danubienne et qu'à la suite de cet événement quelques colonies roumaines quittèrent leurs demeures pour imigrer au sud. Il se peut aussi que l'afflux vers le nord de l'élément macédo-roumain ait provoqué un mouvement contraire dans une partie du domaine daco-roumain. Mais, il faut le reconnaître, ce ne sont là que de simples hypothèses. Cf. Meyer-Lùbke, Literaturblatt f. rom. und germ. Philologie, XIII, 275. — Dans un travail paru dernièrement, I castelli délia Val d'Arsa (dans les Atti e memorie délia Società istriana di archeol, e storia, XIV, 137), C. de Frauceschi arrive à une conclusion qui se rapproche de la nôtre pour ce qui concerne l'existence d'un élément roumain en Istrie avant le xve siècle: « dai documenta ri-ferentisi aile baronic délia Val d'Arsa, che contengono molti nomi personali e locali di radice e desinenza romanica, apparisce manifesto qualmente già nella seconda meta del milletrecento la nostra regione fosse abitata dall' elemento rumeno. » La question de l'origine des Istro-roumains a été souvent discutée ; les différentes théories émises à ce propos sont résumées par G. Vassilich dans l'étude mentionnée plus haut, Sut Rutnsni dell' Istria, 1900, extr. de Y Archeografo Tries-lino, nouv. série, XXIII, 157 — 237 (cf. Bartoli, Public, rec. di fil. rumena, 98 et suiv.), à laquelle nous renvoyons pour d'autres détails. Rosier, Rom. Studien, 121, laissait indécise la question de l'époque où les Istro-roumains s'établirent en Istrie. De même Tomaschek, Zur Kunde der Hâmus-Halbinsel, 64; quant aux rapports de l'ir. avec les autres dialectes roumains, ce savant exprimait, avec quelques réserves, une opinion que nous ne saurions partager: « Vielleicht lâsst sich behaupten dass, wàhrend die aurelianischen Daken die Vorfahren der istro-dalmatischen und Donau-wlachen gewesen sind, die Bessen fur die Vorfahren der Rhodope- und der Pindos-wlachen zu gelten haben. » D'après Miklosich, Die Wanderung. der Rum., 6 ,les Istro-roumains seraient venus en Istrie de la région macédo-roumaine au xive siècle. G. Weigand, Enciclopcdia romînâ, II, 893, les considère plutôt comme les descendants d'une colonie roumaine venue en Istrie de l'empire turc, au xvie siècle; contre cette opinion on peut invoquer l'objection que l'ir. ne connaît aucun élément turc (berikçte qu'on cite comme tel, Bartoli, /. c, 40, 111, est douteux et ne peut dans tous les cas être le turc boghourtloq donné comme étymologie par Cihac, Dict., êlêm. slaves, etc. 549). G. Weigand constate d'ailleurs lui-même dans le Jahresber., III, 141 (cf. Byhan, ibid., V, 300) que l'ir. se rencontre souvent avec le parler du Banat, ce qui vient contredire l'opinion qu'il exprimait dans YEnciclop. rom. Hasdeu, Etym. magnum, III, xxx, place la séparation des Istro-roumains des Daco-roumains au xe siècle, lors de l'ir -vasion des Hongrois: il admet la même époque pour l'émigration des Macédo-roumains qui, d'après son opinion, auraient vécu jusqu'au xe siècle avec les Daco-roumains dans les Carpathes. D. Onciul, Convorbiri literare, XIX, 593, défend la théorie ancienne de l'origine des Istro-roumains d'après laquelle ceux-ci seraient un reste de la population latine des côtes de la Dalmatie. Le savant roumain invoque pour cela le passage de Constantin Porphyrogénète. De adm. imp. 29, où celui-ci parle de la romanisation de la Dalmatie et des colons latins qui s'y établirent à l'époque de Dioclétien: Dioclctianus imperator summopere Dalmatiam atnavit; quare etiam populi romani colonias eo deduxit; populique illi Romani nuncupati sunt... manetque Us cogr.omcn istud ad hodiernum usque diem. L'auteur byzantin confirme par là le fait bien connu de l'existence d'un élément roman en Dalmatie ; mais cet élément ne peut pour cela être identifié avec les Istro-roumains. Le passage cité a toutefois une certaine importance pour l'histoire des Rovmains en ce qu'il montre comment le mot « Romanus » s'est conservé au moyen âge dans la péninsule balkanique comme dénomination des descendants des Romains. — Il n'est pas sans intérêt de rappeler que la tradition a gardé chez les Istro-roumains le souvenir de leurs migrations. Une telle tradition existe encore de nos jours à 2cjane; nous croyons utile de la reproduire ici d'après une notice publiée dans VArchivio storico per Trieslc, VIstria e il Trentino, Rome, II (1883). 95 — 96: « Se-condo la tradizione... questi Rumcni... sarebbero i discendenti di tre pastori, venuti dal basso Danubio. Questi tre, passando in cerca di pascoli d'alpe in alpe, sarebbero giunti prima nell'altipiano di Mune e di Zejane, e poscia si sarebbero spinti fino nella Valdarsa. Trovato quei luoghi adatti al loro scopo, duediessi avreb-bero fatto ritorno aile case loro per prender moglie; e al lororitorno avrebbefatto 1o stesso il terzo. » 132. Telle est la manière dont nous envisageons la genèse des trois dialectes roumains principaux. Le mr. apparaît ainsi comme le continuateur direct du roumain formé au sud du Danube; le dr. se présente cemme le résultat de la fusion d'un élément macédo-roumain avec un élément roumain septentrional, celui de la Dacie, moins considérable et un peu différent de celui du sud; l'ir. (comme le mgl.) montre par toutes ces particularités qu'il n'est rien autre chose qu'un parler daco-roumain transporté au delà du Danube. Après une vie commune à l'origine, ces dialectes se séparèrent définitivement l'un de l'autre entre le xe et le xuic siècles. C'est à cette conclusion que nous mènent les faits linguistiques, et nous croyons qu'elle est suffisamment justifiée par ce que nous avons exposé au cours de ce chapitre. 133. Nous devons faire ici une mention des « A flaques » de Moravie dont l'histoire est en relation avec les faits étudiés dans les'paragraphes précédents. On comprend par ces Va laques une population slave de Moravie dont Te langage contient plusieurs éléments roumains. L'origine de ces Valaques n'est pas encore pleinement éclaircie. D'après quelques philologues, ils•:■ seraient des Roumains slavisés, d'après d'autres, des Slaves dont le parler fut influencé par celui des pâtres roumains qui arrivèrent dans leurs migrations au moyen âge jusqu'en Moravie (la plupart des mots roumains employés par ces Valaques se rapportent, en effet, à la vie pastorale: brynza, fujara, merenda, urda; etc. = dr. brînză, fluier, merinde, urdâ). La première de ces opi-nions semble être la plus plausible; elle trouve un appui dans le fait que le terme de « Valaques » a dû désigner anciennement une population roumaine. Ces Valaques témoignent aussi de la grande expansion.du peuple roumain au moyen âge et des ramifications nombreuses, qu'il avait dans l'Europe orientale. .... Les colonies roumaines qui se mêlèrent aux Moraves étaient sans doute venues de la région daco-roumaine avec les labiales; conservées, comme il faut l'induire de la forme mor. frembia — lat. fimbrià (frîmbie existe encore dans le Banat ; cf. Zanne,: Proverbele Romînilor, Bucarest, 1899, III, 152 > frînghie est introduit des contrées où b -f- i a passé à ghi). \..t\. Les migrations de ces colonies roumaines en Moravie doivent remonter à la même époque que celle des Istro-roumains ; la, forme mor. glaga = dr. chiag (cf. p. 287) montre que les. Roumains qui furent en contact avec les Moraves avaient encore les groupes cl, gl, ce qui nous conduit tout de suite à une époque antérieure au XIIIe siècle. Quelques noms qui semblent être roumains se trouvent dans des documents moraves du xie siècle, de sorte qu'on peut admettre que vers la même époque où quelques Daco-roumains s'avançaient vers le sud et s'établissaient eh Istrie, d'autres erraient dans les Carpathes et allaient se fixer en Moravie parmi les Slaves, au milieu desquels ils se perdirent avec le temps. Il est même possible que les migrations des Istro-roumains et celles des Vallaques de Moravie aient été provoquées par les mêmes événements. Cf. Miklosich, Die Wanderungen der Rum., 7; M. Vâclavek, Sbornik mu-sejni spoleSnosti ve valaSskèm MeziHci, 1898, II, 9—15; Hasdeu, Etym. magnum, III, xxix ; T. Burada, O călătorie la Romînii din Moravia, Jassy, 1894 ; O căi, la Rom. din Silesia, 1896. 134. Un fait qui se dégage de tout ce que nous avons exposé dans les paragraphes précédents et qui devient de plus en plus évident pour celui qui étudie avec attention la formation de la langue roumaine, c'est que des échanges nombreux ont eu heu entre les deux groupes linguisitques principaux du domaine roumain, celui du nord et celui du sud du Danube. C'est là que réside l'explication de cette surprenante ressemblance qu'on constate à chaque pas entre les différents dialectes roumains. Ce qui favorisa, en premier lieu, ces échanges, ce fut la position géographique des pays habités par les Roumains. Ce furent ensuite les conditions dans lesquelles les Roumains vécurent au moyen âge ; leur instabilité et la. vie aventureuse qu'ils menèrent jusqu'à une certaine époque les poussèrent dans toutes les directions et facilitèrent en même temps le mélange entre les différents groupes ' dont ils étaient constituées. L'établissement de colonies nouvelles à côté d'autres plus : anciennes, des émigrations continuelles d'un pays dans un autre, des translocations •fréquentes: tels sont les faits qui caractérisent l'histoire ancienne si compliquée et si intéressante, du peuple roumain. CHAPITRE VII INFLUENCES ALBANAISE, BYZANTINE BULGARE ET SERBE 135. Nous groupons ici ces influences qui se sont exercées sur le roumain pendant l'époque de sa formation. On pourrait les appeler les influences méridionales, puisqu'elles sont venues des idiomes parlés au sud du Danube. Nous n'étudierons dans ce qui suit que les éléments alb., byz., etc. plus ou moins anciens qu'on trouve en roumain et qui sont en partie communs à tous les dialectes. On sait que le mr. contient un grand nombre de formes empruntées à l'alb. ou au bulg. et qui manquent en dr. ; il continue encore de nos jours à être influencé par ces langues. Pour le moment nous devons renoncer à étudier les éléments propres au mr. ; ils seront mentionnés lorsque nous donnerons un aperçu de l'état actuel de la langue roumaine d'après les régions où elle est parlée (t. II). ■ INFLUENCE ALBANAISE 136. Nous entendons par cette influence celle de l'albanais proprement dit et qui doit être distinguée de l'influence illyrienne ancienne que nous avons exposée aux §§ 7, 121. Il est certes difficile dans plus d'un cas d'observer rigoureusement cette distinction, surtout dans l'étude des emprunts lexicaux. Nous ne saurions ainsi décider si le roum. mal vient de l'illy-rien ancien ou de l'albanais (mal'). Les Illyriens ont probablement connu une forme analogue ; elle semble se retrouver dans le nom de lieu illyrien Dimallum, mentionné par Tite-Live, et dans la Dacia malvensis (G. Meyer, Etym. Wôrterb. der alb. Sfir., 257). L'ancienneté du roum. mal est d'autant plus admissible que la forme illyrienne correspondante semble avoir contenu deux /, ce qui expliquerait la conservation de 17 en roumain; seulement dans le cas où l'on pourrait prouver que la forme ancienne de l'il-lyrien n'avait qu'une seule /, la dérivation directe du roum. mal de l'illyrien devrait être écartée (*malum aurait donné, d'après les lois phonétiques du roumain, mar). Toutefois, malgré ces considérations, nous croyons que lorsqu'un mot roumain se rapproche beaucoup par sa phonétique d'une forme de l'albanais, il y a plus de raison pour le faire dériver directement de celui-ci que de l'illyrien (cf. p. 50). C'est la norme que nous suivrons dans l'étude des emprunts albanais que nous examinerons dans les paragraphes suivants. 137. Dans la phonétique roumaine, l'influence albanaise a laissé peu de traces. Elle se ressent d'abord dans le passage du c final à g qu'on constate dans quelques mots et qui n'a pas encore trouvé sa véritable explication. A côté de dr. adîne-, mr. adunku = lat. adun-cus on a dr. aprig, stîng, mr. stungu, vitreg = lat. apricus, vitricus (l'étymologie de stîng est inconnue ; la forme *stagnicare, d'où l'it. stancare et l'adj. stanco, proposée par Grôber, Arch. f. lat. Lex., V, 479, ne peut expliquer le mot roumain). La présence du g dans ces formes est due, à coup sûr, à l'infiltration en roumain d'une habitude de prononciation albanaise. On sait qu'en albanais on trouve pour les mêmes mots tantôt une forme avec k tantôt une forme avec g, selon qu'ils sont articulés ou non: blok-blogu, bunk-bungu, Uznk-stzngu, trunk-trungu. D'après le modèle de ces formes albanaises on commença à dire aussi en roumain aprigu, stîngu, vitregu, d'où après l'amuïssement del'w final aprig, stîng, vitreg. Les formes avec g s'employèrent avec le temps de préférence à celles avec c, qui ne disparurent cependant pas complètement. Quelques autres mots isolés montrent aussi dans leur phonétique des altérations dues à l'action de l'albanais. Le dr. lâu-ruscâ — lat. labrusca doit son s à l'influence de l'alb. l'erusk dérivé du même mot latin; labrusca ne pouvait donner en roumain que *làurusca qui doit avoir existé ; ce n'est qu'en albanais que le se latin passe à sk. Contre un emprunt direct de lâuruscâ de l'albanais s'oppose la phonétique; le passage de -ab- à -au- montre bien que la forme roumaine dérive du latin et que seulement le s a été pris de l'albanais. C'est de la même manière qu'il faut interpréter le dr. zgaibâ. Il repose sur une contamination de *scaibâ (la forme régulière sortie du lat. scabies) avec l'alb. zgebe; seul l'albanais présente un autre exemple de se lat. initial passé k-zg: zgiirz■■■= lat. scoria. Hasdeu, Etym. magnum, II, 1958, explique lâuruscâ par une confusion avec les subst. formés avec le suffixe -uscâ (cf. § 145) ; notre explication nous semble plus plausible. G. Meyer, Etym. Worterb. d. alb. Spr., 484, observe: « Kum. und alb. setzen zgaiba aus zgàbia voraus. » Mais une forme latine *zgabia est inadmissible. Le passage de se à zg dans zgebe n'est pas, il est vrai, régulier en albanais, mais puisqu'il est attesté aussi dans zg"ûrz, il faut bien le considérer comme d'origine albanaise et admettre qu'il s'est transmis ensuite au roum. zgaibâ qui resterait inexpliqué autrement. 138. Pour ce qui concerne la morphologie, nous aurons à citer les formes suivantes où l'influence albanaise semble avoir laissé quelques traces. La lre pers. sing. de l'ind. prés, de habeo est en roum. am (dr., mr. et ir.). Cette forme offre, en ce qui touche sa finale, une ressemblance surprenante avec l'alb. kam «j'ai». Puisqu'elle ne' peut être éclaircie par la phonétique et la morphologie roumaines, il y a lieu de supposer qu'elle est résultée de la confusion de habeo avec l'alb. kam. Cette confusion a pu être facilitée par le fait que pour la 3e pers. sing. du même mode le roum. présente a (are) = habet qui se rencontre avec l'alb. ka « il a » ; la ressemblance de a avec ka a pu amener am — kam. D'après G. Meyer (Etym. Wôrterb., 1), l'a du dr. aista, mr. aistu, ir. aist serait l'a prosthétique albanais qu'on rencontre dans les pronoms et adverbes (ajô, atje). Aista doit, en effet, être décomposé en a + ista, ce dernier reproduisant le lat. iste. On se demande toutefois si l'a n'est pas plutôt d'origine roumaine; il se peut qu'il ait été ajouté à ista (âsta) par l'influence de acesta, acela. Puisque le roumain connaît cesta, cela à côté de acesta, acela, il n'est pas impossible qu'on ait introduit ce parallélisme aussi dans la forme simple correspondant à iste, d'où ista — aista. Le même auteur (/. c, 6) voit dans la première partie du dr. aeâtare, mr. ahtare, l'alb. akz- qui s'ajoute aux pronoms et aux adverbes (akz kuë, akz ku). Dans la forme dr., acâ- peut bien être albanais, mais pour le mr. ahtare qui correspond au dr. atare, nous croyons qu'il faut plutôt partir du lat. eccum-talis ou aeque-talis. Il se peut d'ailleurs que eccum (aeque) se soit croisé en roumain avec l'alb. akz. Il est, en échange, tout à fait sûr que la forme a.-roum. vare est d'origine albanaise ; elle repose sur l'alb. valz (G. Meyer, /. c, 462). L'explication que nous avons admise pour am a été proposée par Meyer-Lùbke, Gramm. d. rom. Spr., II, § 238. 139. L'influence de l'albanais sur le roumain se ressent surtout dans le lexique. Le nombre des mots albanais introduit- en roumain n'est pas bien considérable, mais ils appartiennent tous au parler populaire et constituent une partie importante du lexique roumain. Comme il arrive souvent qu'un mot albanais se trouve, en dehors du roumain, aussi en bulgare, serbe, etc., il se peut qu'il ait pénétré en roumain par l'intermédiaire de l'une de ces langues ; nous citerons dans ce cas, outre la forme albanaise, les formes correspondantes du bulgare, etc.: a.-roum. bască, mr. baskç; dr. bucurare (bucurie, bucuros); bunget; buză, mr.. budzo; călbează (gai-bează), mr. gçlbçadzç; căpuşă, mr. kopusc: ceafă, ir. tsofç; cioc; copac, mr. kopats, ir. kopots; copii, mr. kokil; cruţare; curpen, mr. kurpinu; dîrstă, mr. tristi.do; drîstă; fluer, mr. f lui ara; flutur t (fluturare); gata (gătesc); ghimpe; ghiuj; gîdilire, mr. godilu; gresie, ir. grçsç; groapă, mr. groapg; grumaz, mr. grumadzu; guşe, mr. guso, ir. gsaç; măgar; măgură; măi (mări), mr. moi (more); moş, mr. moasç, ir. moi; mugur; murg, mr. murgu; muşcoi; năpîrcă, mr. nçportiko; părău; rînză, mr. arçndzo, ir. ronzç; sat; sîmbure, mr. somburu; spuză; straiţă; strepede; ţap, mr. tsap, ir. tsgp; ţarc (înţărcare); vatră, mr. vatro, ir. votrç; zgură = alb. baskz; bukuron (bukurz, bukuri); bunk; buzz (le bulgare connaît aussi buza, mais le roum. buză ne peut venir de celui-ci puisqu'il signifie « lèvre » comme l'alb. buzz, tandis que la forme bulg. a le sens de « joue ») ; kzl'bazz (gzl'bazz) ; kzpulz (serbe krpusa ; le roum. căpuşă vient directement de l'alb. puisqu'il ne connaît pas IV de la form? serbe) ; le ifs (à Scutari tsaf) ; têok; kopats (comp.hong. kopâcs); kopil' (a.-bulg. kopilû, bulg., serbe kopile); kurtsen; kul'pzr; dzrstil'z, trzstil'z (bulg. drûstja); drastz; fl'oere; ffuture (fl'uiuron); gat (gatnan); gzmp; giï§; gudulis (bulg. gûdeliÔkam); gzresz; gropz; gurmas (le dr., mr. sugrum est apparenté à ce mot, mais ne vient pas de l'alb. ; cf. Meyer-Lûbke, Literaturbl. f. germ. u. rom. Phil., XII, 240) ; gusz (bulg., serbe gusa, hong. gusa) : măgar (gomar; comp. mr. gumaru; bulg., serbe magare) ; magul'c (gamul'e) ; mojz (moré) ; mosz; mugul; murk (bulg. murgo, serbe murga); musk; nepzrkz; pzlua; rzndzs; fsat; Bumbul' (sumbul' chez Kavaliottis, éd. G. Meyer, n° 437) ;$puzz (bulg. spuza) ; straitsz; strep; sliap (guègue tsap) ; Oark; votre (serbe vatra, pol. watra) ; zgïïrz (bulg. zgura) ; comp. en outre baltă que nous avons étudié à la p. 264. Il est difficile de savoir si le dr. lai, mr. lai, vient de l'alb. l'aj il est plus probable que la forme albanaise est empruntée au roumain, où lai est plus souvent employé qu'en albanais; il resterait alors à trouver l'origine du mot roumain. Le dr. vită « bétail » se rapproche de l'alb. vjete, mais nous ne saurions dire avec certitude s'il en provient ; cette étymologie est dans tous les cas plus plausible que celle qu'on donne d'habitude, le lat. vita. Il est tout aussi douteux que le dr. văpaie dérive directement de l'alb. vapz (serbe vapa) ; ils peuvent être seulement apparentés (comp. lat. vampa, it. vampa, *vapa). Le dr. văitare, mr. vaitu, ne se rencontre probablement que par hasard avec l'alb. vaiton; il doit être une formation roumaine de l'interj. vai. Les formes dr. brin, mr. bronu, leagăn, mr. leagçno, ir. Içgçr, scăpărare, mr. askapiru, şopîrlă montrent une certaine ressemblance avec les alb. bres (brents), l'ekunt (comp. hong. lengeni), Skrep, sapi, mais nous ne voyons pas comment on pourrait les y rattacher directement. Les formes albanaises introduites en roumain ont en général conservé avec fidélité leur signification primitive. Nous n'aurons à signaler que les transformations de sens suivantes. Les dr. bucurare (réfl.), bucuros ont reçu l'acception de « se réjouir, être gai, content », tandis que les alb. bukuron, bukure signifient « embellir, beau ». Le sens albanais doit avoir existé jadis en roumain comme le montre le nom propre Bucur qui doit avoir été donné à l'origine aux personnes qui se distinguaient par leur beauté. Bunget, dérivé d'un plus ancien *bung à l'aide du suffixe -et (comp. făget, frăsinet), signifie en dr. à côté de «forêt de chênes» aussi « épaisseur d'un bois » ; seul le premier sens reproduit de près celui de l'alb. bunk « chêne ». înţărcare « sevrer », de ţarc « enclos » = alb. Oark, présente un changement de sens intéressant: de l'idée de «enclore, séparer les agneaux des brebis » s'est développée celle de « sevrer ». C'est un de ces termes de la vie pastorale des Roumains qui perdit sa signification première et devint avec le temps d'un usage général. Moş a conservé la signification de l'alb. moh « vieillard, aïeul », mais ses dérivés moşie, moştenire (tiré de moştean qui à son tour est formé sur le modèle de l'alb. moiatar dans lequel -ar fut remplacé par le suffixe slave -ean, *moşătean) ont reçu celle de .« patrimoine, héritage, terre», c'est-à-dire «ce qu'on a reçu des ancêtres ». Sîmbure ne signifie plus en roumain «bouton» comme l'alb. Oumbul' (Oump), mais «noyau; pépin». Si mal vient de l'albanais et non de l'illyrien il doit aussi être cité ici. En albanais mal' s'emploie avec le sens de « montagne » ; le roumain mal signifie « rive, côté » et en même temps « monceau de terre » ; il a dû avoir anciennement aussi le sens propre à l'albanais (cf. ci-dessus, p. 299). Parmi les mots dont la provenance albanaise n'est pas assurée, nous devons rappeler aussi copil qui a subi une transformation semasiologique intéressante. L'albanais kopil' signifie en même temps «serviteur» et « bâtard»; cette dernière signification qui est propre aussi à l'a.-bulg. kopilû a été élargie en roumain, où copil est devenu synonyme de « enfant » en général ; il faut d'ailleurs rappeler que le sens de l'albanais se rencontre en a.-roumain. Outre ces transformations, d'ordre interne, nous devons mentionner aussi celles qui sont survenues dans la phonétique de certains mots. Tel ou tel son de l'albanais est souvent rendu en roumain par un autre ou a complètement disparu. Les changements suivants méritent d'être relevés. O alb = ă roum. : alb. mo je, moré, dr. măi, mări (l'ă pour o s'explique probablement par l'emploi fréquent de ce mot comme proclytique ; le mr. a conservé Yo de l'albanais, moi). Pour ii alb. = u(iu) roum. comp. giis, zgilre = dr. ghiuj, zgură. F alb. initiale est tombée dans fsat = dr. sat (la forme fsat existait cependant au xvie siècle ; elle se rencontre encore dans le Psautier de Scheia). 0 alb. = s, ţ roum.: Oumbul', Oark = dr. sîmbure, ţarc. 5 alb. = s roum.: alb. fsat, étrep = roum. sat, strepede (comp. scăpărare, spuză). A la finale, s a été rendu par/dans giis = dr. ghiuj. A la place de 17' alb. on trouve généralement / en roumain: alb. fl'oere, fl'uture, kel'baze = dr. fluer, fluture, călbează (comp. mal). Elle est reflétée par r dans: alb. Oumbul', magule = dr. sîmbure, măgură (il se peut qu'il y ait eu dans ce cas une assimilation aux mots terminés en -ur, -ură ou à ceux qui contenaient en albanais l qui semble avoir été rendue en roumain par r; comp. ail), mugul, vah = dr. mugur, vare). Le dr. curpen s'éloigne sensiblement de son prototype alb. hd'per; on y trouve d'abord r à la place de /' et ensuite la finale -en à la place de -er qui peut être due à un changement de suffixe; quant à IV, elle peut venir aussi de l'albanais où, à côté de kul'per, on emploie aussi kurpul'. Deux exemples de la syncope de l'e nous sont offerts par gerese, rendes — dr. gresie, rînză (*găresie, *rîndăsă). La métathèse du groupe -ur- en -ru- se remarque dans: alb. kurtsen = dr. cruţare. Dans le dr. grumaz la métathèse n'est probablement pas d'origine roumaine ; elle se trouve déjà en albanais, où giirmas est employé à côté de grumas; le mr. connaît toutes les deux formes, gurmadzu et grumadzu. L'alb. kopats aurait dû donner en roumain copaci, mais cette forme ayant été confondue avec les pl. draci, saci, a été changée en copac, sur le modèle de drac, sac. Les éléments albanais du roumain n'ont pas encore été étudiés d'une manière scientifique. Plusieurs de ceux qui ont été présentés comme tels par quelques philologues nous semblent tout à fait contestables. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, noian est rattaché par Hasdeu (Cuvinte din bătrîni, I, 295) à l'alb., uje, ujoû; de telles étymologies doivent être résolument écartées. . 140. Pour ce qui concerne les dialectes albanais (on sait que l'albanais se divise en deux dialectes principaux, le tosque et le guègue), il n'est pas toujours facile de savoir quel est celui auquel le roumain a emprunté ses éléments albanais. Comme les mômes mots apparaissent souvent sous la même forme en tosque et en guègue, nous ne pouvons préciser duquel de ces dialectes ils ont été pris par le roumain. Il y a toutefois deux vocables qui semblent montrer que le roumain a surtout été en contact avec le dialecte albanais septentrional, le guègue. Ce sont ceafâ et ţap; en tosque, les formes correspondantes sont Rafe et sRap, en guègue on trouvé à leur place tsaf (spécialement dans le parler de Scutari ou k,'- g passent à ts, dz) et tsap; il va sans dire que les dr. ceafă, ţap doi vent venir de ce dernier dialecte. Il résulterait donc de ces mots que les Roumains ont vécu, au moyen âge, surtout dans la proximité des Albanais septentrionaux. C'est d'ailleurs un fait qui concorde bien avec ce que nous avons dit au chapitre précédent sur la patrie primitive du roumain. 141. La présence d'un nombre relativement assez grand d'éléments albanais en dr. s'explique par cette émigration d'un élément roumain du sud au nord du Danube que nous avons constatée au chapitre précédent. C'est des Macédo-roumains établis dans la région des Carpathes que les Daco-roumains ont reçu les formes albanaises que nous venons d'étudier. Cf. nos Stadii de filologic romînă, Bucarest, 1898, 8, 10. INFLUENCE BYZANTINE ^ 142. Nous enregistrons ici les formes introduites en roumain à l'époque byzantine. Elles constituent la deuxième couche d'éléments grecs du roumain et sont venues se superposer sur ceux d'origine plus ancienne, datant de l'époque latine (pp. 196 et suiv.). La plupart d'entre elles doivent avoir pénétré en daco-roumain par la même voie que les éléments albanais (cf. p. 275 et suiv.). Tous les mots que nous citerons plus loin ne peuvent être en roumain plus anciens que le vie ou le vu0 siècle. Et cela pour la raison qu'ils ne présentent aucune des transformations phonétiques roumaines antérieures à cette époque (cf. pp. 268 et suiv.). 143. L'influence du grec byzantin sur le roumain est purement de nature lexicale ; elle n'a laissé aucune trace dans la phonétique ou dans la morphologie. Les mots empruntés par le roumain au grec byzantin ne sont pas plus nombreux que ceux d'origine albanaise ; il est même difficile de savoir s'ils viennent tous directement du grec ; plusieurs d'entre eux se retrouvent aussi dans les autres langues balkaniques, en albanais, bulgare, etc., de sorte qu'ils peuvent avoir été pris de l'une de ces langues et non directement du grec ; pour ces formes douteuses nous donnerons, comme plus haut, leurs correspondants en bulgare, etc.: dr. agonisire; dr., mr. argat; arvună, mr. arvono; camătă; cămilă, mr. komilç; cărămidă; condei, mr. kondili; cori; "crin; cucură; cutezare, mr. kutedzu; desagi, mr. disagç; dr., mr. eftin; folos (folosesc, mr. felisesku); frică, mr. frikç;hora; lipsire, mr. lipsesku; manie; mirosire, mr. anurdzesku; omidă, mr. vhido; părăsire; pitic; prisos; proaspăt, mr. proaspit; scafă, rar. skafo; sosire; stol; strachină; temei, mr. Bemelu; tigaie, mr. ţigane; traistă, mr. trastu; văpsire, mr. vopsesku;za (zale) = byz. àycoviÇco (àycûvtÇoucu) àpyâx^ç (bulg.,alb. argat, serbe argatin) ; àpptbv : Kâuatoç (serbe kamata, alb. kamate, hong. kamat); Kàun>oç (a.-bulg. kamili, bulg., serbe kamila) ; Kepauiôa (a.-buig., bulg. keramida, alb. Reramile); KovôrAi; KÔpriç (Képin) ; Kpiyov(a.-bulg. krinû, serbe krin, alb. krine) ; Kouicoupov ; KOTUÇU) ; OI§(XKICOV (bulg. disagi, serbe bisag) ; ei)8ovfK (bulg., serbe jevtin) ; ôsekoç; (ppinri (alb' frike); %opàç, (bulg. choro) ; ^SITUCU (a.-bulg. lipsati, alb. l'ipsem) ; uavux (alb. meni) ; uopu>, uupôco (la forme mr. vient du premier de ces mots, tandis que celle du dr. doit plutôt être rattachée au dernier) ; uiôaç (ô —, chez Hésychius et Théophraste) ; 7iapsaco (et non Trapaixéo, donné par Cihac, Dict.^ élêm. st., 683, ni îiaptfiut proposé par Miklosich, Etym. l\ ôrterb., 232; serbe parasiti); TtiOnKoç, (a.-bulg. pitikû); 7tspio-oôç ; 7rpô-mpaxoç; OKâçrj ; acbÇco, o-obveo (bulg. sosaja, alb. sos); OTOXOÇ; ôoxpàKivoç (bulg. strakina) ; Gsu^toç (a.-bulg. temelï, bulg. temel, serbe temelj, alb. Ôemel); rfiyavov (a.-bulg. ţiganii, bulg., serbe, alb. tigan); xâyioxpov (le mr. trastu peut venir directement de l'alb. traste) ; pàrcx© (a.-bulg. vapïsati) ; Çâpa. Nous n'avons pas cité à côté de agonisire, condei, cucurâ, mirosire les a.-bulg. agonisovati, alb. kondiï, kukure, miros, bulg! mirosam, puisqu'il y a des raisons pour croire que ces formes roumaines viennent directement du grec. L'a.-bulg. agonisovati signifie « être en agonie » tandis que le roum. agonisire a le sens de « gagner » (cf. ci-dessous), ce qui nous empêche de dériver celui-ci de la forme a.-bulg. Condei « plume » et cucurâ « carquois » ne peuvent venir des alb. kondiï, kukure puisqu'ils désignent des choses différentes de celles pour lesquelles les Roumains ont emprunté aux Albanais les termes correspondants, (ceux-ci se rapportent en général à la vie primitive des Roumains, à la vie pastorale et à la nature) ; ce n'est que des Byzantins que les Roumains pouvaient prendre des mots qui se rapportent à l'écriture et à l'armement. Quant à mirosire « sentir » il ne peut venir ni du bulg. mirosam ni de l'alb. miros, car ceux-ci signifient « oindre » (l'alb. meriii, apparenté à miros, signifie, il est vrai, « sentir », mais il ne peut expliquer au point de vue phonétique le roum. mirosire). En pénétrant en roumain, plusieurs mots grecs ont changé leur signification primitive. m Agonisire ne signifie plus « lutter » comme le byz. àycoviÇco, mais « acquérir, gagner laborieusement », c'est-à-dire « gagner à force de combattre ». Cutezare montre une transformation de sens intéressante. Il signifie, comme l'alb. kudzon et le vén. scotezar (cf. p. 219), « oser »; la forme byzantine correspondante, KOXXIÇCO,, présente le sens de « jouer aux dés » (comp. aleam ludo — KOXXIÇCU dans le Corp. gloss. lai., II, 354). La signification roumaine est résultée de celle de « hasarder » (cf. notre article consacré à ce mot dans la Romania, XXVIII, 66). Eftin « bon marché » s'éloigne sensiblement du byz. e69n vfjç, «heureux » ; la signification roumaine reparaît d'ailleurs dans la néo-grec (pÔnvôç et dans le bulg., serbe jevtin. Cette signification peut avoir existé déjà à l'époque byzantine, mais il est tout aussi possible qu'elle ait pénétré en roumain plus tard, à l'époque phanariote, lorsque le roumain fut de nouveau influencé par le grec. Stol « groupe, nuée » en face du byz. oxôAoç « flotte »montre aussi une altération sémasiologique, mais moins profonde et facile à comprendre. Le mr. arvono « don qu'on fait aux fiançailles », en regard du dr. arvună « arrhes », doit sans doute ce sens au néo-gr. « fiançailles » (comp. dppapwvsç = sponsalia chez Ducange, Gloss. mediae graec., 124). La forme unipersonnelle mr. lipsçaste « il faut », de lipsesku «manquer» comme le dr. lipsire, a été influencée par l'alb. lipsete employé avec la même signification. Pour la phonétique nous avons à mentionner les transformations suivantes: A et e atones syncopés dans: dr. arvună (a.-roum. aussi arăvonă), prisos = byz. âpjkipcbv, Tispiooôç O initial tombé: dr. folos (pour un plus ancien * fălos, d'où par l'assimilation de Vă à o la forme actuelle) = byz. ôy&Xoç. On se demande toutefois si la chute de Vo ne s'est pas produite déjà en grec. Ducange (Gloss. mediae graecitatis, 1670) cite un exemple de (peXôç qui montrerait bien que la chute de Vo s'était produite en grec ; nous ne savons pas toutefois quelle confiance il faut accorder à ce seul exemple ancien de l'aphérèse de Vo (la forme aphérésée existe d'ailleurs dans les dialectes grecs modernes ; comp. orkolâb, szorog = dr. hîrdău, pîrcălab, sîr-guire.^ 0 — e: hong. kblteni — dr. cheltuire; on a aussi u à la place de ô; hong olyv — dr. uliu, V — i: hong. ulô = dr. ilau; dans ferăstrău — hong. furész(to\ l'i résulté de « a passé à e par suite de l'assimilation à l'e de la syllabe suivante i*firestrău—ferestrău). V initial s'est vocalisé dans oraş (*uăraş) — hong. vâr os (la forme oraş apparaît déjà au xve siècle ; cf. L. Miletic, Novi vlaho-liûlg. gramoti, 149). Ly s'est réduit à i: hong. karoly, sôlyom = dr. coroi, şoim. On est étonné de trouver i aussi à la place d'une l simple: hong. hoit = dr. hoit ; pour expliquer cette dernière forme il faut admettre une ancienne prononciation *hoït. Ny a donné le même résultat que ly dans: hong. nyornas = dr. imaş (la chute de l'n s'est produite dans une région où le n était inconnu: cf. p. 270). G suivi de y a passé à gi (g), j: hong. gyalu, gyengés, gyolcs — dr. gialău (filau), gingaş, giulgi (dans ce dernier mot la finale a été assimilée au gi initial ; la forme ancienne doit avoir été *giulci). H a été remplacée par v dans viclean = hong. hitlen; ce changement phonétique est relativement récent, puisque les anciens textes roumains ne connaissent que hiclean (pour il devenu cl, comp. le lat. veclus pour *vetlus, vetulus et les formes d'origine slave clacă, vicleim, p. 264). La substitution du v à Y h s'est produite dans une région du domaine daco-roumain où vi se croisait avec yi (cf. ci-dessus, § 123); puisque dans une telle région on entendait yin à côté de vin, on a cru que la forme primitive de hiclean, prononcé aussi yiclean, était viclean; cette dernière forme se généralisa avec le temps aux dépens de l'autre qui finit par tomber en désuétude. C'est un témoignage intéressant de la lutte entre les deux prononciations du daco-roumain, celle avec v et celle avec y. Une forme qui s'écarte sensiblement de son prototype hongrois est belşug = hong. bôvség (bôség) ; au xvie et au xvne siècles on rencontre bişug, bivşug qui reproduisent mieux la forme hongroise; les raisons pour lesquelles 17 a été intercalée entre e et ş nous échappent. Dans quelques cas les différences phonétiques que l'on constate entre les mots roumains et leurs correspondants hongrois sexpliquent par des changements de suffixes. Ainsi, zabola fut assimilé aux mots terminés en -ala, d'où le dr. zăbală; oraş = song. vâros montre -aş pour -os; -aş pour -és se rencontre dans gingaş — hong. gyengés; pour -en, -eg on a -ean -eag dans alean, viclean; beteag, şirag (şireag) = hong. ellen, hitlen; beteg, sereg, à côté desquels vient se ranger aussi vileag — hong. vilâg; pour -û, -ô (-ô) changés en -au (-eu) on a les exemples gialău, heleşteu, hîrdău, Hău — hong. g valu, halastô, hordô, ulô. Les verbes hongrois introduits en roumain présentent une forme particulière ; ils ont été assimilés, pour ce qui concerne leur finale, aux verbes en -uire venus du slave (cf. p. 244) : hong. alkotni, banni, băntani, birni, bizni, emészteni, engedni, fogadni, hajtani, haladni, képezni, kblteni, lakni, menteni, oltani, szidni, tagadni, tămadni = dr. alcătuire, bănuire, bîntuire, biruire, bizuire-mistuire, îngăduire, făgăduire, hăituire, hălăduire, chibzuire, cheltuire, lăcuire, mîntuire, oltuire, suduire, tăgăduire, tămăduire. II est à remarquer que le roumain se rencontre à ce point de vue avec le serbe, où les verbes empruntés au hongrois ont reçu la finale -ovati (ind. prés, -ujem) qui correspond au roumain -uire: serbe aldovati (comp. le roum. dialectal alduire), bantovati, engedovati, felelovati (comp. a.-roum. f eleluire) = hong. âldni, băntani, engedni, feleni (comp. en outre gazdovati, roum. găzduire, dérivé de subst. gazda). Il se peut que quelques-uns des verbes mentionnés n'aient pas pénétré en roumain directement du hongrois, mais par une filière slave (comp. les formes bantovati, kelotovati, lakovati dans des documents slaves des pays roumains, L. Miletic, Novi vlaho-bûlg. gramoti, 146, 148). Au point de vue sémasiologique, les mots hongrois ont subi, en pénétrant en roumain, plusieurs altérations. Banni signifie en hongrois «regretter»; le roum. bănuire présente le sens de « soupçonner, reprocher »; la signification hongroise se rencontre cependant en Transylvanie. Fedeleş hong. « couvercle » a passé en roumain, fedeleş, avec l'acception de « petit pot, baril ». Gond hong. « souci » = roum. gînd « pensée » (comp. cependant gond traduit par cogitatio chez Szarvas et Simonyi, Mag. nyelvtôrténeti szôtâr, I, 1098, et les formes actuelles gondolât « pensée », gondolni « penser »). Szâm hong. « nombre, somme, compte » = roum. samă «garde, attention ». Tămadni hong. « surgir, se lever » = roum. tămăduire « être en convalescence, se remettre ». Alean employé d'abord comme préposition (în aleanul lui) avec le sens de «contre », comme le hong. ellen, est devenu avec le temps substantif et a reçu le sens de « contrariété, dépit ». Fel montre aussi une évolution intéressante. Le hong. fêle ne se rencontre qu'en composition avec d'autres mots: egyféle «de la même façon», effile «pareil». Le roumain fel apparaît aussi quelquefois avec la même fonction que le hong. fêle: astfel « ainsi », al fel « autrement » ; il est cependant devenu un mot indépendant et, comme tel, il a reçu la signification de « manière, façon, sorte ». Raită mérite aussi une mention spéciale. Le hong. rajta interj, signifie « allons ! sus ! » ; le roum. raită s'emploie comme substantif et avec le sens de « tournée, ronde ». Les éléments hongrois du roumain ont été étudiés plus d'une fois. Les différents travaux qui leur ont été consacrés sont résumés et complétés par O. As-bôth dans l'article Az olâh nyelbe aiment magyar szôk, publié dans la revue hongroise Nyelvtudomânyikôzlemények (Budapest), XXVII (1897), 325-341,428-448. INFLUENCE CUMANE 151. Vers la même époque où les Hongrois s'établirent en Pannonie un peuple nouveau, de race turque, fait son apparition dans les pays balkaniques. Ce sont les Petchénègues. Venus de l'extrémité orientale de l'Europe, ils occupent peu à peu les plaines de la Valachie et poussés plus tard, au xie siècle, par les Cumans, ils s'avancent vers l'ouest et vers le sud, en pénétrant en Hongrie et dans l'empire byzantin. Leurs incursions furent arrêtées par la résistance des Byzantins qui leur livrèrent plusieurs combats et réussirent à les soumettre, après une lutte sanglante, en 1091. Ceux qui survécurent à cette défaite furent engloutis avec le temps par les Byzantins, les Cumans, les Roumains et les Hongrois. Le peu qui nous est resté de leur langue, quelques noms propres, montre que les Petchénègues étaient apparentés aux Turcs (cf. Vambéry, Der Ursprung der Magyar en, Leipzig, 1882, 107— 114). Ce fait est confirmé aussi par le témoignage d'Anne Comnène, Alex. VIII, 5 (éd. de Bonn, I, 404) qui observe que les Petchénègues parlaient la même langue que les Cumans (nous savons positivement que ceux-ci appartenaient à la famille turque ; cf. ci-dessous): IKUGCU [= uaxÇivàKOi] ... xoîç Kouâvoiç ôç ôuoY^àrxoiç. Faute de renseignements plus précis sur l'idiome des Petchénègues, il nous est impossible de savoir s'il a laissé quelques traces dans le vocabulaire roumain. Seuls quelques noms de lieux, Peceneaga, Picineaga, Picinegul (distr. de Buzău, Brăila, Tulcea et Muscel; comp. Peceneşca en Hongrie; Pelenoge, Pecenjevci en Serbie) ont gardé le souvenir du séjour de cette peuplade dans les pays roumains. Nous sommes heureusement mieux renseignés sur le parler d'une autre tribu turque qui envahit la péninsule balkanique dans les derniers siècles du moyen âge, les Cumans. Ceux-ci s'étaient emparé, dans la seconde moitié du XIe siècle, de la Moldavie et de 1.a Valachie ; ils avaient franchi, à la même époque, le Danube et s'étaient établis dans quelques contrées de l'empire byzantin. L'élément cuman devait être fort nombreux, au xmR siècle, en Moldavie et en Valachie, comme le montre le nom de Cumanie qui était donné à ces pays par les écrivains de cette époque. L'invasion mongole en 1241 mit une fin à la domination des Cumans à l'est des Carpathes; la plupart s'enfuirent alors en masse en Hongrie; d'autres se réfugièrent en Bulgarie. Ceux qui s'abritèrent en Hongrie continuèrent à y vivre en relations pacifiques avec les habitants du pays; ils s'y maintinrent assez longtemps (leur dernier descendant est mort en 1771), mais ils finirent par se perdre parmi les Hongrois et les Roumains. Quelques restes des Cumans subsistent de nos jours en Bulgarie, où ils sont représentés par une population à part, les Gâgâuti et les Surguci. Le cuman nous est assez bien connu grâce à un glossaire latin-perse-cuman rédigé en 1303 par des missionnaires italiens et allemands et qui fut donné par Pétrarque à la Bibliothèque Saint-Marc de Venise. Une édition critique de ce glossaire, auquel sont ajoutés quelques textes écrits en cuman, a été publiée en 1880 par Géza Kuun, Codex cumanicus, Budapest (cf. W. Radloff, Das tilrk. Sprachmaterial des « Cod, cum. », dans les Mém. de l'A cad. de Pétersbourg, 1887, XXXV); c'est l'édition à laquelle nous renvoyons dans le relevé que nous donnons plus loin des formes cumanes du roumain. 152. Si les Roumains ont vécu relativement assez longtemps en contact avec les Cumans, il faut sans doute que leur langue montre quelques traces d'influence de la part de ce peuple oriental. Il y a cependant une difficulté qui se dresse devant nous lorsque nous voulons préciser cette influence et montrer la mesure dans laquelle elle s'est exercée. C'est que la plupart des formes cumanes qui nous sont connues du Codex cumanicus se retrouvent aujourd'hui en turc; si, par conséquent, tel ou tel mot commun au cuman et au turc se rencontre en roumain, il est difficile de * savoir d'où il a été pris par celui-ci. Ainsi, le Codex cumanicus nous donne les formes suivantes qui reparaissent en même temps en turc et en roumain: ambar 95; bardac 123, 179; chater 127; cor 116 (qui n'est peut-être qu'une mauvaise transcription pour kôr; comp. la forme turque) ; echindu, chindà 80 ; habar 39 ; haram 183 ; maydan 90 ; maymun 128 ; murdar 104, 164; taman 137 = turc ambar (hambar); bardac; katyr; kôr; ikindi; habar; haram; maydan; maymun; murdar; tamam = dr. hambar, mr. hambare; bardac; catîr; chior, mr. Rior; chindie (dans le dialecte moldave aussi achindie dont Va peut représenter Ve de la forme cumane) ; habar, mr. habare; haram, mr. harame; maidan; maimuţa (formation roumaine avec le suffixe dimin. -uţa), mr. maymun; murdar; taman, mr. tamam. La provenance de ces mots roumains est, comme on le voit, assez douteuse ; ils peuvent venir du cuman aussi bien que du turc. Toutefois, si l'on pense que tous ces mots sont répandus en roumain (quelques-uns d'entre eux sont même d'un usage général en daco-roumain et se rencontrent aussi en macédo-roumain), peut-être y aurait-il là un motif pour admettre, du moins pour une partie d'entre eux, une origine cumane (les emprunts turcs sont en général d'un emploi plus restreint). A côté de ces formes on peut ranger aussi le dr. butuc « tronc, cep » qui ne peut sans doute être séparé du cum. butac = ramus 125 Le turc connaît une forme but qui peut aussi expliquer ce mot roumain en admettant qu'on lui ait ajouté le suffixe roum. -uc; ou peut-être faut-il supposer que butuc n'est autre chose que la forme cumane citée, dans laquelle -ac a été remplacé par -uc; nous inclinerions pour cette dernière hvpothèse (cf. aussi Zeitschr. f. rom. Philol, XV, 103; XX, 348). Nous devons, en revanche, considérer comme turques les formes suivantes, bien qu'elles soient attestées aussi en cuman: dr. aceea (a.-roum., nom d'une monnaie du temps de Ioan-Vodă, xvie siècle) ; balaban; baltag; boia, mr. boie; calup; casap, mr. kosap; catifea, mr. katife; cazan, mr. kozane; cazma mr. kçzma; chibrit, mr. Ribrite; cobuz; colan, mr. kidane; conac, mr. kunaRe; duşman, mr. dusmçnesku; fînar; fildeş; hamal, mr. homal; iorgan, mr. iurgane; manda; nohot (năut) ; nur; ortac, mr. urtak; salcîm; telal, mr. tilgal; tipsie (même forme en mr.) = turc akÔe; balaban; baltak; boya; kalup; kasap; kadifé; kazan; kazma; kibrit; kopuz; kolan; konak; duşman; fanar; fil disi; hamal; yorgan; marul; nuhut, nur; ortak; salkym; tellal; tepsi = cum. acâa, ahâa 91, 144; balaban 129 ; balta 100, 124 ; boya 59, boyarmen 58 ; kalip 99 ; casap 101; catifa 108; chaxan 124; chasma 102; chibrit 90; cobux(ci) 103; colan 12; conacla, conaclarmen 1, chonaclic 89; tusman 206, 208, tusmen 181, duzmanlar 170; fanar 106; fil tisi 92; chamal 103; yourgan 99, 123; marul 126; noghut 131; nur 187; ortac 114; salkum 182; total 101; tepsi 125. Ce sont des mots plus ou moins récents et connus seulement dans quelques parties du domaine daco-roumain, notamment là où l'influence turque a été intense; pour quelques-uns d'entre eux l'origine turque ressort de leur phonétique (comp. duşman, fildeş). Si aucune des formes citées ne peut être dérivée avec certitude du cuman, il en reste pourtant quelques-unes dont l'origine cumane nous semble incontestable. Tel est en premier lieu beci, employé en dr. avec le sens de « cave ». Le turc ne connaît pas un substantif semblable (seul le nom de Bec donné par les Turcs à Vienne semble être apparenté au mot roumain). Mais le Codex cumanicus nous donne beU eï 229 glosé par l'allem. huffe, hauz et que G. Kuun traduit par urbs munita; c'est évidemment le même mot. Le dr. toi correspond trait par trait au cum. toy glosé dans le Cod. cum. par convivium 17; le sens propre au cuman a disparu en roumain et a été remplacé par celui de « bruit » ou « point culminant d'une action ». La forme correspondante de turc est doy. Nous sommes tenté d'attribuer une origine cumane et non turque aussi au dr. scrum, mr. skrum, cum. kurum = rus 220 (turc kurum). Ce qui nous fait voir dans ce mot un emprunt antérieur à l'influence turque, c'est la forme particulière qu'il présente et qui le rapproche de l'alb. skrump, qui a la même étymologie. Comparés à kurum, les mots alb. et roum. montrent deux altérations phonétiques communes, la prosthèse de l's (s) et la syncope de Vu de la lre syllabe. Nous croyons pour cette raison qu'il est impossible de séparer la forme roumaine de celle de l'albanais. Or, dans ce cas il faut admettre que kurum avait pénétré en albanais et en roumain à une époque où ces deux langues étaient en contact l'une avec l'autre, ce qui nous renvoie au xie ou au xiie siècle. De cette manière, kurum a pu être traité de la même façon en roumain et en albanais; il est d'ailleurs possible que scrum soit emprunté à l'albanais; il ne reproduirait alors qu'indirectement le cum. kurum. Mais même dans ce cas scrum doit être antérieur à l'époque des premiers contacts des Roumains avec les Turcs. La cohabitation des Roumains avec les Cumans a laissé des traces aussi dans la toponymie des pays roumains. Le nom du district de Teleorman (Valachie) est sûrement cuman. Il est composé de teli et orman, dont le premier est glosé dans le Cod. cum. par stultus 116 et le second par boscus; Teleorman signifie donc « forêt folle », c'est-à-dire « forêt sauvage, épaisse » (comp. le nom de lieu de la Roumélie Deliorman, où apparaît le d turc à la place du / cuman ; cf. C. Jirecek, Sitzungsber. der bôhm. Gessellsch. der Wissensch., Prague, 1889, 11). Le nom de Teleorman est attesté sur le territoire roumain, sous la forme Tévou ôpuov (probablement une transcription fautive), chez le chroniqueur byzantin Cinname III, 3 (éd. de Bonn, 94) lorsqu'il raconte que les-Byzantins attaquèrent en 1148 les Cumans, au nord du Danube, et les poursuivirent jusque dans les Carpathes orientales (èTÙ ôpoç. Tévou ôpuov). Le Tévou ôpuov de Cinname ne coïncide pas d'ailleurs avec le Teleorman d'aujourd'hui ; les Cumans désignaient peut-être par Teli orman toute la région montagneuse de la Moldavie et de la Valachie; cette dénomination fut ensuite restreinte à une partie de la Valachie. C'est toujours des Cumans que doit venir le nom de Caracal, capitale du district de Romanaţi. Ce nom se décompose en kara «noir» (Cod. cum. 143) et kala «fortification, château» (kalaa dans le Cod. cum. 89, glosé par castrum). Le nom des Cumans s'est conservé dans un grand nombre de localités roumaines: Comanul (distr. de Bacău, Neamţ, Vîlcea) ; Valea lui Coman (distr. de Muscel) ; Comani (Olt, Dolj) ; Comana (Buzău, Vlaşca) ; Ccmanca (Romanaţi, Vîlcea) ; Co-mâneşti (Bacău, Covurlui, Romanaţi, Gorj, Mehedinţi); comp. bulg.' Koman, Komanite, Kumaniea, Kumanovo. Quelques-unes de ces dénominations reposent d'ailleurs sur le nom de personne Coman, pris toujours des Cumans (comp. bulg. et serbe Kuman, Ku-manov; cf. Y.Mar etic, Rad. jugosl. A kademije, Agram, LXXXI, 92). L'influence du petchénègue et du cuman sur le roumain a été exagérée plus, d'une fois par Hasdeu, surtout dans son Etym. magnum; elle a été réduite à des proportions plus justes par L. Şăineanu, Influenţa orientală asupra limbei şi culturei romîne, Bucarest, 1900, I, xv et suiv. (cf. România, XXX, 540 et suiv.). La liste-des formes attestées dans le Cod. cum. et existant en même temps en turc et en roumain que Şăineanu donne aux pp. xvm—xix de son travail est bien incomplète et pleine d'erreurs ; l'auteur y a confondu les formes cumanes avec celles du perse, bien qu'elles soient nettement distinguées dans le Cod. cumanicus. D'après Şăineanu (cf. G. Kuun, Cod. cum., LXXXIV) le nom de la ville moldave Iaşi (Jassy) serait aussi cuman ; il reposerait sur yaasi « archer », c'est-à-dire « la ville des archers » (comp. yaa = arcus dans le Cod. cum., 118) ; cette étymologie, comme beaucoup d'autres qu'on a proposées pour ce nom, nous semble bien attaquable. Les noms des villes les plus anciennes de la Moldavie sont en général slaves et hongrois, ce qui concorde bien avec ce que l'histoire nous enseigne sur l'organisation muncipale et en général politique de l'ancienne principauté moldave. Nous doutons fort d'autre part que des Cumans aient existé en nombre plus ou moins grand parmi les habitants des villes moldaves, la seule circonstance qui pourrait expliquer I'MÏ-gine cumane d'un nom comme Iaşi; ils vivaient plutôt à la campagne, et c'est là qu'ils se fondirent dans la population roumaine. Tout aussi contestable nous-semble l'étymologie que G. Kuun (/. c, LXXVIII) propose pour les noms de lieux Băznoasa, Bezeşti (Moldavie ; comp. Besenyo en Hongrie) ; l'auteur hongrois sup- pose que ces noms dérivent de Bisseni, la dénomination des Petchénègues dans les documents hongrois. — Nous croyons inutile d'insister longtemps sur d'autres étymologies cumanes proposées pour tel ou tel mot roumain. Şăineanu, l. c, I, xvii, CCLIX, a réfuté à juste titre la dérivation du cuman des formes accea, aslam, baiera, etc., admise par Hasdeu, Etym. magnum, I, 136; II, 1865; III, 2363. Un mot sur lequel nous devons toutefois nous arrêter un instant est balegă dans lequel Hasdeu, l. c., III, 2384, voit toujours un reste de l'influence des idiomes touraniens sur le roumain. Cette forme qui reparaît dans le serbe balega et dans l'alb. baigs semble être apparentée à l'istr. (Sissano) baligola (Ive, / dialetti ladino-veneti, 171 ; cf. Meyer-Lûbke, Literaturbl. f. rom. u. germ. Phil., XII, 240) ; cette circonstance parlerait en faveur d'une origine latine du mot en question, bien que nous ne voyions pas quelle en serait la véritable étymologie (il est dans tous les cas sûr qu'il n'a rien à faire avec le dr. baie, auquel Şăineanu, /. c., I, CCLXVIII, le rattache à tort) ; baligă et les autres formes balkaniques correspondantes sont étudiées par G. Meyer dans les Indogerm. Forsch., VI, 116; l'auteur y montre que c'est un mot italien introduit au moyen âge dans la péninsule balkanique. INFLUENCE POLONAISE 153. Nous n'aurons pas beaucoup à dire de cette nouvelle forme de l'influence slave; elle n'est représentée dans le daco-roumain général que par quelques mots. Les affaires politiques mirent en contact, vers la fin du xvie siècle, les Roumains avec les Polonais. Les relations, tantôt pacifiques tantôt hostiles, qui lièrent ces deux peuples pendant plusieurs siècles laissèrent quelques traces dans la langue. C'est surtout le moldave, comme il était naturel, qui fut le plus influencé par le polonais ; quelques-unes des formes qu'il lui emprunta se popularisèrent avec le temps dans tout le domaine daco-roumain ; d'autres ne furent pas connues au-delà de ses frontières. Seules les premières de ces formes nous intéressent ici. Parmi celles-ci nous avons à relever: dr. câtuşi; căuş; doniţă; dtdău; hrişcă; jac (jaf, jefuire); laie, lan; mocirlă; sdranţă; şold ; stăruire; tencuială; tutei = pol. katusz (la forme polonaise signifie « torture », celle du dr. « instrument de torture, fers, chaîne ») ; kousz; dojnica; dolow; hryczka; zak (Vf de jaf, jefuire doit venir du ruth. zechuvaty; pour ch slave devenu / en roumain, comp. praf. etc., p. 264); laja; lan; moczyla (comp. aussi le bulg. mocor-liv) ; dranica (même forme d'ailleurs en russe) ; szoldra (comp. tchèq. Solda) ; starowac; tynkowac; tuleja; comp. en outre l'ancien titre de fonction hatman — pol. hetman. Pavăză doit aussi être polonais, pawçz (it. pavese) ; on trouve en a.-roum. aussi une forme avec /, plavezâ (Hasdeu, Cuv. din bâtr., I, 421) qui correspond à l'it . palvese; nous ne croyons pas toutefois qu'elle vienne directement de l'italien; elle peut être empruntée au polonais, bien qu'elle n'y soit pas attestée; elle a pu exister autrefois. L'absence d'éléments polonais en macédo-][et en istro-rou-main n'a plus besoin d'être expliquée. 154. Nous terminons avec ces remarques l'étude des influence anciennes sur le roumain, antérieures au xvie siècle. Nous aurions dû certes nous occuper aussi de l'influence turque, dont les premières manifestations remontent au xve siècle. Nous avons cependant été obligé d'y renoncer, pour la raison que cette influence s'est continuée pendant plusieurs siècles et qu'il est souvent difficile de faire un triage entre les éléments turcs du roumain datant du xve ou du xvie siècle et ceux qui sont postérieurs à cette époque. L'influence turque trouvera donc mieux sa place au tome IL Les éléments étrangers du roumain que nous avons étudiés jusqu'ici ne représentent encore qu'une partie minime du fonds de provenance externe de sa grammaire et de son lexique. Nous verrons, dans l'étude du développement subséquent du roumain et dans la description des différents parlers qui le constituent, que d'autres couches linguistiques se sont superposées sur celles que nous avons constatées au cours des derniers chapitres. On peut toutefois dire que les influences que nous venons de retracer sont les plus importantes, les plus remarquables au point de vue cle l'action qu'elles ont exercée sur les éléments primitifs du roumain. C'est à ces influences que le roumain doit l'évolution particulière qu'il a suivie au moyen âge et les traits les plus notables qui le distinguent, à tant d'égards, des langues congénères. La phonétique, la morphologie, le lexique (moins la syntaxe), toutes les parties qui composent le trésor linguistique du roumain, montrent une infiltration intense d'éléments étrangers, une réaction énergique de la part des idiomes qui l'ont entouré; à chaque pas on découvre un filon hétérogène dans la masse des formes héritées du latin. Ce que nous offre surtout, à ce point de vue, le lexique est ce qu'il y a de plus intéressant, de plus instructif pour l'histoire générale des Roumains. Il n'y a aucun domaine de l'activité humaine, aucune sphère de la nature où la langue roumaine ne montre cmelque terme d'origine étrangère. Devant la concurence que leur faisaient les formes introduites de l'albanais, du slave, du grec, etc. plusieurs mots latins ont disparu du langage populaire, après avoir végété quelque temps à côté de ceux qui devaient les supplanter. Ce serait un travail considérable et sans doute assez intéressant que de dresser une liste des mots latins qui ont péri, sans laisser le moindre vestige, dans la lutte avec leurs synonymes de provenance étrangère. Quelquefois, cette substitution d'un mot étranger à un mot latin peut être expliquée par les circonstance particulières dans lesquelles les Roumains ont vécu au moyen âge (il n'est pas, par exemple, difficile de comprendre pourquoi urbs est tombé dans l'oubli et sa place a été prise par le hong. vdros, roum. oraş) ; mais qui pourrait toujours découvrir les causes qui amenèrent la victoire de telle ou telle forme slave, alb., etc. sur un mot latin? Est-il possible de savoir pourquoi labrum, puer, amare, avidus, superbus, spes, uxor, aurora, etc. ont cédé la place aux alb. buze, kopiV, si. Ijubiti, lakomû, mqdrû, nadezda, nev esta, zorija (roum. buză, copil, iubire, lacom, mîndru, nădejde, nevastă zori)! Le fait important n'est pas d'ailleurs toujours de savoir pourquoi les formes étrangères se sont imposées plutôt que celles transmises du latin, mais bien de constater le degré de popularité dont elles jouissent, la place qu'elles occupent dans le trésor lexical de la langue, la manière dont elles ont été modifiées, la famille de mots à laquelle elles ont donné naissance, etc. Et puisque chaque mot est une page d'histoire, l'étude des éléments étrangers du roumain n'a-t-elle pas aussi une autre importance, celle de découvrir quelques faits historiques du passé du peuple roumain et, en général, de tous les peuples balkaniques? Que de choses inconnues ou obscures ne nous ont-elles pas été évoquées et éclair-cies grâce aux mots que nous avons étudiés ! Aurait-il été possible, sans le secours de tels mots, de préciser jusqu'à un certain degré la patrie primitive des Roumains, et n'est-ce pas toujours d'eux qu'il faut attendre des renseignements sur les rapports dans lesquels les Roumains ont vécu, avec leurs voisins, au sud comme au nord du Danube? Les philologues et les grammairiens roumains de l'ancienne école, en voulant ignorer ces éléments étrangers du roumain ou les chasser même de la langue, commettaient donc une faute grave et enlevaient aux investigations historiques un moyen des plus précieux pour connaître l'histoire primitive des Roumains; aujourd'hui, les savants doivent, au contraire, s'imposer comme un devoir de découvrir ces éléments et de les étudier à tous les points de vue; on peut même dire que les progrès de la philologie roumaine dépendent en grande partie de l'intérêt qu'on accordera à l'étude des relations du roumain avec les autres langues balkaniques. CHAPITRE IX LES PLUS ANCIENNES TRACES DE LANGUE ROUMAINE 155. Les faits examinés au chapitre précédent nous conduisent au seuil du xvr3 siècle, l'époque qui clôt l'histoire ancienne du roumain, celle de ses origines et de sa formation. Nous arrivons ainsi au moment où le roumain est définitivement constitué et tel ■que nous le connaissons par les monuments littéraires du xvie siècles. Pour compléter ce que nous savons de cette partie de son histoire, il reste à montrer ce que les textes étrangers antérieurs au xvie siècle nous fournissent pour la connaissance directe du roumain ou, en d'autres termes, quelles sont les formes qui nous ont été conservées de l'époque où il n'existait pas encore une littérature roumaine. On comprend l'importance d'une telle enquête pour l'étude de l'époque antérieure à l'apparition des premiers textes. 156. Soucieux de trouver quelques reliques linguistiques des premiers temps de moyen âge, les philologues roumains ont recouru aux chroniqueurs byzantins qui sont, comme on le sait, des sources précieuses pour la connaissance de l'histoire primitive des Roumains et chez lesquels on trouve quelquefois des mots intéressants des idiomes balkaniques. Malheureusement, ce qu'on a découvert chez eux pour l'étude de la langue roumaine se réduit à peu de chose; nous verrons même qu'on a souvent exagéré l'importance de ce qu'on y a relevé. La trace la plus ancienne de langue roumaine qu'on cite d'habitude se trouverait chez le chroniqueur byzantin Théophane. Sous l'an 579 de sa Chronographie (éd. de Bonn, I, 397), Théo-phane raconte que dans une expédition contre les Avares un soldat de l'armée byzantine, conduite par Martin et Comentiolus, ayant perdu la charge de sont mulet en fut averti par un de ses compagnons qui lui cria: torna, torna, fratre (xôpva, xôpva cppaxpe) ; Théophane observe que ces paroles furent prononcées dans la langue nationale (xfj îraxpcba (pcovfj). Le même fait est rapporté par Théophilacte, Hist. II, 15 (éd. de Bonn, 99) qui modifie un peu le récit et dit que le soldat aurait crié retorna (psxôpva) ; il remarque d'ailleurs aussi que cette parole était dans la langue du pays (èTcixcopicû y^éxxrj). Ce témoignage est à coup sûr intéressant, mais il ne peut avoir pour l'histoire du roumain l'importance que lui ont donnée la plupart des philologues. Et cela pas pour la raison que torna ne peut être, comme l'affirme G. Weigand (Enciclopedia romînă, I, 230), une forme roumaine puisque le sens de « retourner » serait inconnu au roum. turnare (affirmation inexacte, car i'a.-roum. et le mr. connaissent ce verbe précisément avec le sens donné par Théophane), mais pour d'autres raisons. C'est que torna était un mot du langage officiel de l'armée byzantine; il est donné comme tel, à côté de cède, sta, etc., dans le traité de stratégie (éd. Scheffer, Arriani tactica et Mauricii artis militaris libri XII, Upsal, 1664, 83, 435) attribué à l'empereur Maurice (582—602) ; dans ces conditions, il ne peut plus être regardé comme un vocable roumain, mais simplement comme un terme de commandement du latin de l'époque byzantine (cf. Jirecek, Archiv fi slav. Philol., XV, 99). Quant à fratre, il a sans doute plus de valeur que torna, mais il ne peut non plus être regardé comme foncièrement roumain; il est une forme latine vulgaire, non encore transformée dans le roum. frate. Un autre écrivain byzantin chez lequel on a cru trouver des formes roumaines anciennes est Procope (vie siècle). Parmi les noms des châteaux bâtis ou restaurés en Mésie, en Thrace, etc. par Justinien, que cet auteur donne dans son livre De acdificiis, IV (éd. de Bonn), il y en a plusieurs dont le caractère roman est évident, mais qui ne contiennent, à notre avis, rien de particulièrement roumain. On y relève ainsi: Tsusvoc 277, Kduivoç 279; , Apyévxape5, Tpeôs-xixiliooç 285 ; aucun de ces noms ne peut être considéré comme roumain ; ils sont tous latins vulgaires (les formes roumaines correspondantes seraient Geamăn, Cămin, F aşii, Fîntîna Lupului, Castelul nou, Argintari, Treizeci tei) ; d'aspect roumain incontestable sembleraient, en échange, être reueMouoovxeç 307 (lat. montes, roum. munţi), SKeirxcKàaaç 285 (roum. Şapte case, on aurait donc ş rendu paro-K^Kàpeç 283 (roum. Scări), Sxpôyyeç 284 (roum. Strungi), 2s-KoupcriKa 292 (Securicea), mais ceux-ci sont tout aussi peu probants que les précédents (Vu à la place de o dans -uoûvxeç est un phénomène latin et nullement roumain, cf. p. 92; SKSTUXS est peut-être une faute pour leTtxs, il est dans tout le cas téméraire de voir dans CJK une transcription du ş roumain; quant aux autres formes, il est douteux qu'elles représentent les mots roumains que nous avons donnés entre parenthèses et avec lesquels on a voulûmes identifier). Si aucun des noms cités ne nous offre des particularités caractéristiques du roumain, il va sans dire qu'il n'y a rien à tirer ni de AoûxÇo^o KOUCTKOU?IOÇ KopéyiaXsç,, cités par le même auteur (281, 284, 305), et dans lesquels certains philologues ont vu l'article roumain -ul, -le. Dans un passage de son Hist. compend, (II, 466, éd. de Bonn), Cédrénus raconte la lutte de Setaïna (1017) des Byzantins avec les Bulgares et rappelle que ceux-ci alarmés par l'apparition brusque, de leurs ennemis, conduits par Basile II, se mirent à crier fteÇeïxs, ô xÇctïo-ap. Le premier de ces mots a été pris par quelques savants pour roumain et identifié avec 2E pers. pl. de l'impér. de fug, fugiţi (en macédo-roumain fudzits; comp. la forme de parfait 2E pers", sing. vdzis chez G. Weigand, Aromunen, II, 108) ; en réalité, ce n'est autre chose que la forme bulgare bëzite, comme l'a bien fait remarquer C. Jirecek (Arch. si. PHI., XV, 101). Aucun des mots cités ne peut, comme on le voit, être considéré comme roumain. Il reste, en échange, une forme dont le caractère roumain semble être certain. C'est le nom de lieu Kt|if3ci Aôyyou ^ qui existait jadis dans le Rhodope et qui est mentionné par Cédrénus (II, 457) sous l'an 1014; nous ne voyons aucune difficulté à l'identifier avec le roumain Cîmpulung = Campus longus (ce nom de lieu se rencontre d'ailleurs aussi en Italie, en Rhétie, etc. ; comp. frioul Ciamplung, A. di Prampero, Gloss. geogr. friulano, Venise, 1882, 28; istr. Kanpulongu, Ive, Istr. Mundarten, 39). 157. Pour trouver des formes roumaines anciennes plus nombreuses et plus intéressantes, nous devons nous adresser aux documents latins et slaves. Il est toutefois regrettable qu'on n'ait publié jusqu'ici que peu de documents slaves antérieurs au xvie siècle ; pour cette raison, notre moisson de formes roumaines tirées des documents slaves ne sera pas aussi riche que nous l'aurions désiré. La liste que nous donnons plus loin contient surtout des noms propres ; ce sont, en effet, les formes qu'on rencontre le pliu souvent dans les documents. Il va sans dire qu'on ne trouvera dans cette liste que les mots qui ont un caractère roumain bien marqué; les textes slaves font souvent mention de Roumains portant des noms slaves tels que Velislava, Prodan, etc. (Jagié„ Svetostefanski hrisovulj, 29), mais comme ces noms n'ont rien de particulièrement roumain, ils n'avaient que faire dans notre liste ; nous avons, en échange, relevé les noms d'origine slave qui présentent quelque particularité roumaine, comme l'article, etc. (BratulF Gradul). Nous avons omis dans notre liste des noms tels que Danulù 1018, Andriulus, Chuduli, Dedulus, Dracculus 1080, Anzulo 1080 (Mon. spect. Slav. merid., VII, 34, 134, 135, 177) qui sembleraient à première vue contenir l'article roumain -ul et qui ont été considérés comme tels par quelques philologues; il faut plutôt voir dans leur finale le suffixe italien -oto. Quelques mots roumains des documents hongrois des xie — xme siècles ont déjà été relevés aux pp. 298—300 (cf. pp. 289,. 290) ; nous nous dispenserons de les reproduire ici. Dans la citation des publications et des collections de documents que nous avons mis à contribution, nous avons introduit les abréviations suivantes: Arch. si. = Archiv fur slavische Philologie; Arh. ist. = Arhiva istoricâ (publ. par. B. P. Hasdeu), Bucarest, 1865 — 1871; Bogdan = I. Bogdan, Cinci documente slavc-romîne, Bucarest, 1889; Fejér = G. Fejér, Codex diplomaticus Hungariae, Budr-pest, 1929 — 1844 (cf. M. Czinâr, Index alphabeticus codicis diplomatici Hungariae per G. Fejér, Budapest, 1866) ; Jagic = V. Jagic, Svetostefanski hrisovulj, Vienne, 1890 )(cf. St. Novakovic, Sveiostefanska hrisovulja, dans le Spomenik, Belgrade, IV, et Arch. f. si. Phil., XIII, 253) ; Kaïuzniacki = E. Kaluzniacki, Documente slavone din arhivele impériale din Moscva, dans la collection Documente privitoare la istoria Romînilor (Hurmuzaki), Bucarest, 1890, I11; Melhisedec, Cron. Hus.r Cron. Rom — Melhisedec, Cronica Httsilor, Bucarest, 1869, Cronica Romanului,. Bucarest, 1874; Miklosich = F. Miklosich, Monumenta serbica, Vienne, 1854; Miletic — L. Miletic, Novi vlaho-bûlgarski gramoli otû Brasovû, Sofia, 1896 (extrait du Sbornik du ministère de l'instr. publ. bulgare, XIII) ; Miletic-Agura = L. Miletié et D. Agura, Dako-romûnitë i tèhnata slavjanska pismenostï (extrait du Sbornik bulg., IX) ; Milojevié = M. Milojevic, Deianske hrisovulje (dans le Glasnik srp-skog uSenog druStva, Belgrade, 2e série, XII) ; Mon. Hung. — Monumenta Hungariae Mctorica, diplomataria, 1857 et suiv. (cf. F. Kovâcs, Index) ; alphabeticus codicis diplomatici Arpadiani continuaii per G. Wenzel, Budapest, 1889) ; Mon. hist. Slav. = Monumenta spectantia historiam Slavorum meridionalium, Agram, 1868 et suiv. ; Mon. jur. Slav. — Monumenta historico-juridica Slavorum meridionalium, Agram, 1877 et suiv. ; Rev. ist. — Revista peniru istorie, arheologie si filologie (publiée par Gr. Tocilescu), Bucarest, 1883 et suiv.; Safarik = J. Safarik, Hrisovula car a Ştefana DuSana (dans le Glasnikü druSlva srbske slovesnosti, Belgrade, 1862, XV, 262 et suiv.) ; Trans. == Transilvania, Braşov, 1868 et suiv.; Uljanicki = V. Ul-janicki, Materialy dlja istorii vzaimnyhü otnoSenij Rossii, PolïSi, Moldavii, Valahii i Turcii, Moscou, 1887 ; Venelin = J. Venelin, Vlaho-bolgarskija ili dako-slavjans-kija gramaty, Pétersbourg, 1840 ; Zimmermann = F. Zimmermann, C. Werner •et G. Müller, Urkundenbuch zur Geschichte der Deutschen in Siebenbürgen, Hermannstadt, 1892 et suiv. Nous suivons, dans la citation des formes, l'ordre chronologique: . XIe siècle: Kokora 1052 Boczek, Cod. diplom. et epist. Mora-viae, Brünn, 1836, I, 125. XIIe siècle: Crez (= Creţ) 1135 Fejér VIF, 102. XIIIe siècle: Butul 1209 Fejér III1 72; Balan 1222 ibid. VII1 , 210; Bucorü, Bunü, Gaie, Singurü 1222—1228 Miklosich II, 12, 13; Cingul 1228 Mon. Hung. XI, 463; Buyul 1231 Zimmermann I, 55; Tunata 1251 Fejér IV11, 89; Budul 1252 Mon. Hung. XII, 342; Crnul 1275 Mon. jur. Slav. VI, 34; Bucurü, Cucorü (Cucurovü), Serbanü 1293—1302 Miklosich 59, 61, 63. XIVe siècle: Bukor 1302 Mon. Hung. X, 293; Bale, Bucorü, Copilü, Macicatü (comp, la forme mascat citée à la p. 318), Mi-culü, Neagulü, Radulü, Visitorü vers 1318 Jagié 17, 29, 30, 31, 32, 33, 34; Negul 1323 Mon. hist. Slav. X 125; Barbatü, Bra-tuiü, Bucurü, Bunü, Copilü, Creţulu, Dragulü, Dusulü, Mutulü, Radulü, Rahulü, Sarulü, Visatorü, (Visatora, Visitorü) 1330 Milojevic 5, 11, 23/31, 38, 40, 45, 50, 51, 52, 53, 55, 72, 74, 78, 91, 105, 112, 113, 122, 123, 124, 125; Balanü, Bradelü, Da-gulü, Daiulü, Doiulü, Drajulü, Dusmanü, Feciorü, Gradulü, Hraïulu, Hranulü, Milişora, Mräcina, Neagulü, Oparitiüü, Radu-lovikü (suffixe slave, Radul), Raiulü, Rasulü, Stalulü,^ Sianulü, Surdulü, Urstdovikü, Vinişorski (terminaison slave, Vinişor), Vla-dulü 1348? Safarik 270, 271, 272, 289, 290, 291, 294, 295, 297, 298, 299, 301; brençe (= brînzâ) 1357 Mon. hist. Slav. XIII, 200; Musad 1362, Musath 1363 (= Muşat) Trans. IV, 238, 239; Kaldu 1366 ibid. 289; Koczolad (= Caciuiată) 1372, 1374 ibid. V, 67, 68; Radulü, Salcisorü, vers 1382 Venelin 9, 10; Jankul, Radul 1383 Fejér X1-™, 134, 136; Săpatul, vare (v. sur ce mot p. 328) 1386—1418 Miletic-Agura 117; Sztrimba (= Strîm-ba) 1390 Fejér X1 584; Kamin 1391 Trans. V, 151; Bratula, Musatü, Niatedula (terminaison slave) 1392 Rev. ist. VII, 368; Cseiate, Kalin, Peraole Szasziloru (= Paraele Saşilor), Piatra obla, Sztancsul egumenulu, Vallya Opatului, Vallya Viczonilor, Vallya Szerecsi, Apa Tunsului 1392 Trans. V, 151, 152; Bratulova, Nïatedulova (avec suffixe slave) 1392 Arh. ist. I1, 18; Nïatedulû 1395 Uljanicki 8—9; Riulu albu, Riusor 1398 Trans. V, 172; Mancïulû, Radulû, Stancîulû, Barbidovù, Stanulovû (avec suffixe slave) 1398 Venelin 19. XVe siècle: mărturia, marturisati (forme slavisée, dr. mărturisire), Ire moitié duJXVes. Miletic 71; Bratulû, Jumetate 1404 Uljanicki 15 (les mêmes noms sont mentionnés dans deux documents de 1407, 1408, Melhisedec, Cron. Rom. I, 102, Cron. Rus. 4); Slantzul 1409 Fejér Xvm 494; Jumeiatevica (avec suffixe slave) 1412 Kaluzniacki 832 (même forme dans un document de 1425, ibid. 837); Urîacle 1412 ibid. 832; Radul 1413 Miletic 48; Liubitul (= Iubitul), Srăbul, Tătarul 1418 Miletic-Agura 122; babac (= bumbac), Turcşori, vare 1420—1431 Miletic 55, 56, 57; Lungaşu 1421 ibid, 52; Budulu, Danciul, Stroisor 1421 Uljanicki 26; Nanul 1421 Trans. V, 222; pedepsati (forme slavisée, dr. pedepsire) 1421—1431 Miletic 55; Cireşetul, Stancîula, Salcişorom (avec flexion slave, Sălcişoara) 1424 Arh. ist. I1, 19; Eremieşti, Popeşti, Pisca (= Pisc)', Zugrafu 1425 Kaluzniacki 836, 837; Matasă, Jumetateva (suffixe slave) 1428 Arh. ist. I1, 121; Ceresevû (suffixe slave, Cireş), Srăbşori 1429 Venelin 56; Repede 1430 Fejér Xvn, 231; Albulu, Cmaraş 1430—1446 Miletic 63, 64; Balanu, Strămba 1431 Kaluzniacki 838; Moşul, Sztancsul (Stanchul), Vajhul (Volcul) 1432 Trans. VI, 6, 32; Gănescul, Stancnda, Ştefula (terminaison slave) 1432 Rev. ist. VII, 370, 371 ; Limbadulce 1433 Uljanicki 35; Matul 1433 Mon. jur. Slav. VI, 132; Jude 1434 Uljanicki 42; Buciumeani 1434 Kaluzniacki 852; Limbădulcevica (suffixe slave) 1435 Arh. ist._ I", 19; Ryusor 1435 Fejér XI, 503; Piïatra, Strămba 1436 Uljanicki 49, 43; Alinau, Aninosa, Găureani, Lănjeşti, Rugul, Semen, Vlaiculu 1437 Miletic-Agura 122, 123; Dulce'scula (suffixe slave) 1438 Arh. ist. I1, 4; Buciumeani, Judecii 1439 Uljanicki 57; Calce, Semenii, Tatulû, Srăbulu, Turbaţi 1441 Venelin 88, 89; Şerbescula (terminaison slave), Ureacle ' 1442 Uljanicki 61, 62; Jumătatici, Limbădulcica (suffixes slaves) 1442 Arh. ist. P, 74, 123; Minzîula (= Mînzul) 1444 ibid, 123; Kapu 1444 Trans. VI, 66; Didcescida (suffixe slave), Uriacli 1445 Uljanicki 65, 66, 67; Craciunova (terminaison slave) 1446 ibid. 68; Buhur• 1446 Trans. VI, 67; Mănzida (terminaison slave) 1447 Arh. ist. I, 113; même forme dans un document de 1448 Uljanicki 72, 74; Srăbulu 1448 ibid. 71; Pântece, Scurtulu 1440 Uljanicki 76 (cf. 78); Bratula, Danciula, Moicescula, Srăbula (terminaison slave) 1450 Bogdan 25; bucuroşi (= bucuros) Măgureani 2e moitié du XVe s. Miletic 91, 92; Gavaneşti, Muşat, Pestisani, SerUd 1451 Miletic-Agura 123; Dobrulu, Vulpaşu 1452 Uljanicki 79 (cf. 88); Secară 1452—1456 Miletic 73; Albula, Gă-uricia, Pintecia (terminaison slave) 1453 Arh. ist. I1, 103; Danchul, Merisor, Malajesd (= Mălăieşti), même forme, Malaiesth, dans un doc. de 1457) 1453 Trans. VI, 116, 126, 162; Vale seacă 1453 Uljanicki 81; Budulû 1455 ibid. 84; Bucïumû, Galbinû, Mihulû 1456 ibid. 87; Corbi 1456 Arh. ist, I1, 142; Bărbat 1456—1477 Miletic 76; Albul, Ciocrălie, Vlaicul document de l'époque d'Etienne le Grand (1457—1504) Rev. ist. VU, 374; Buciuma (terminaison slave) 1460 Arh. ist. I11, 7 (cf. 115); Bucïumû, Dobrulu, hotar û, marturi, mejaşi, Oţelescula, unka (= unchi, terminaison slave) 1464 Melhisedec Cron. Hits. 9, 10, 11 (cf. Cron. Rom. 135); Zisul 1466 Mon, jur. Slav. VI, 253; Comeani, Floci, Frătileşti, Gureşa (terminaison slave), Soïumul 1467 Miletic-Agura 125; Vlaicula (terminaison slave) 1468 Uljanicki 107 (cf. 108); Arbure Mihulu, Valea seacă 1470 Uljanicki 108; Ciocârlie, Crălani 1470 Rev. ist. VII, 378; Şerbu, Tatulu, Vlăculu 1471 Venelin 95, 96; Prealitulû (faute pour Prălitulu = Pîrlitul) 1472 Venelin 112; Creţul, Rătundul 1472—1481 Miletic 82, 87; Koszteiului, Kukului, din gura vali, Strimptu, Ver satur a ( exundaiionis decursus vulgo «Versatura») 1474 Trans. VI, 262; Negrulu 1476 Venelin 118; Buzat, Gangura 1480 Arh. ist, V, 116 (cf. 75); Crăcimar, Izvorani, Popeşti, Sărăcineşti, Scurtulova (terminaison slave) 1480 Miletic-Agura 126, 128, 'l29; Myhul 1480 Uljanicki 110; Micul, Muşat 1481 ibid. 130; Barbulov (terminaison slave), Danciul 1483 Arh. ist. V 37; Florescul 1483 Miletic-Agura 130; Batrinul, Facia cu nasip, F ntana negra, Găuri, Gura vaii albinilor, Kneazului, Kreng (= Crîng), Per eu roşu (Părăidroşu) 1486 Trans. VII, 9; bucata, Corniloru, Petreştilofu 1487 Rev. ist. I, 378; Baciul, judecii, Mihul, nepot (nepotul, nepoata), Puia, Puiul 1488 Melhisedec Cron. Rom. I, 134, 135, 147; Cozminulu, Secara 1488 Uljanicki 117; Dosul, Fontana negra, Gaure, Gura Isvorului, Kneazul, Phmentu rosiu, pietra Kosztin Popescului, Vaii albinilor 1488 Trans. VII, 18; Alboteştilor, Bo ea Srăbida, Bodea Rumărula (terminaison slave, Romînul), Limbadulce, Sărata, troian 1489 Arh. ist. I1, 155; Păhărnicel 1489 Uljanicki 117, 118; Albu, Frunteşa (suffixe slave), Lupul, Muşata, Pietreani, Pravul, Purece, Secară 1490 Arh. ist. I1 , 5, 6, 66, 156; Băeşti, Sprintenova (terminaison slave) 1490 Miletic-Agura 132; Copa'ciu, Secară, Stărostecula (finale slave) 1491 Arh. ist. II, 156; Pervulu 1491 Venelin 130; Jumetate, Măndreşti 1492 Arh. si. XV, 198; Muşatu 1492 Uljanicki 121; Barbut, Cornăţelul, Făntăneale, Grozăveşti, Lăudat, Pravul, Urseşti 1493 Miletic-Agura 133, 134; Călugăreşti, Copăcel, Corbi, Crăciun, Urşi 1496 ibid, 136, 137; Izvoranul 1497 ibid. 137; Trestiora 1498 ibid. 138; Arbure, Fruntesû, Grumazû, Tâutulù 1498 Uljanicki 176; Fmntesa (finale slave) 1499 Melhisedec Cron. Rom. I, 151 ; Bradet, gura' Jiltului 1499 Miletic-Agura 138; Barbulû, Prâvidû 1499 Venelin 134. 158. Les formes que nous venons de citer n'enrichissent pas beaucoup, comme on peut le voir, nos connaissances sur l'ancien roumain; elles ont toutefois de l'importance pour le lexique et surtout pour la phonétique (comp. par ex. Lïubitul 1418, §oïu-mul 1467, etc.) ; elles confirment d'autre part un fait que 'nous avons rappelé ailleurs, c'est que le roumain était constitué, dans ses traits les plus caractéristiques, dès le xinc siècle ; on ne constate aucune différence notable entre les formes de cette époque et celles du x\Te siècle. CONCLUSION Nous arrivons au bout du chemin que nous nous étions proposé de parcourir dans cette première partie de notre travail. Les moments les plus importants de l'histoire ancienne du roumain ressortent, croyons-nous, assez clairement de la multitude de faits que nous avons étudiés. Transporté dans la péninsule balkanique, le latin y rencontre le thrace, l'illyrien et le grec; dans la lutte qui s'engage entre lui et ces idiomes, le thrace et l'illyrien perdent la plus grande partie de leur domaine. En absorbant en lui une portion de l'élément autochtone, le latin balkanique se transforme avec le temps en un parler roman spécial, dont le développement va dans une certaine mesure, jusqu'au vic siècle, de pair avec celui de l'albanais et surtout du dalmate, de l'italien et quelquefois du rhétique. Ce parler rcman devient le roumain proprement dit au moment où l'invasion slave le sépare du reste de la Romania. Du centre de sa formation, l'IUyrie, le roumain avait au moyen âge des ramifications au nord, jusqu'en Dacie; entre ce roumain septentrional et celui d'au delà du Danube des échanges nombreux ont eu lieu pendant plusieurs siècles. C'est dans ces échanges et surtout dans l'émigration en Dacie d'un fort contingent d'élément méridional qu'il faut chercher la raison de la ressemblance surprenante qu'on constate entre les différents dialectes roumains; ce sont les mêmes faits qui expliquent la séparation du roumain dans les trois dialectes connus. Cette séparation était accomplie au xme siècle. C'est l'époque où le roumain prit la forme qu'il a conservée, dans ses traits les plus saillants, jusqu'à nos jours; les influences étrangères lés plus importantes qui se sont exercées sur lui et qui lui ont imprimé la plupart de ses particularités sont antérieures à cette date. Envisagée de cette manière, l'histoire ancienne de la langue roumaine est placée dans son vrai cadre; elle ne se présente plus comme un exposé de quelques faits isolés et choisis à dessein pour défendre des thèses dictées par des préoccupations souvent étrangères à la science. Le développement du roumain apparaît, après ce que nous avons dit, plus compliqué qu'on ne le soupçonnait ou qu'on ne voulait le croire jusqu'ici; il ne se réduit pas à une simple transformation, lente et exempte de toute influence étrangère profonde, du latin de la Dacie, comme l'ont supposé la plupart des philologues; il comprend quelque chose de plus, l'histoire entière du latin oriental et plus d'un chapitre de l'histoire d?s autres idiomes balkaniques. Y a-t-il là quelque chose qui enlève au roumain son importance dans les recherches de philologie romane et balkanique et le prestige de son origine latine, que les savants roumains, dans leur ardeur patriotique, ont cru devoir défendre et sauver par tous les moyens et dans des combats souvent inopportuns? Le roumain ne gagne-t-il pas en valeur pour les études philologiques et en importance à côté des langues sœurs lorsqu'on écarte les barrières étroites entre lesquelles on a enfermé jusqu'ici son histoire et lorsqu'on lui accorde sur le territoire de la Romania une place si notable, celle de représentant du latin balkanique, d'une partie immense de l'ancien domaine des Romains ? Et en quoi le roumain a-t-il perdu de son caractère latin par le fait que différents idiomes étrangers ont influencé sa phonétique, son lexique, etc.? Aurait-il été possible que les choses se passassent autrement? Peut-on concevoir la vie d'une langue sans une infiltration continue d'éléments nouveaux, sans une altération de ses formes sous l'action de telle ou telle cause extérieure? Et n'y a-t-il pas dans chaque langue quelque chose de stable, ce qui lui donne sa marque distinctive, le caractère de langue appartenant à une famille déterminée? Le roumain n'est-il pas resté après tout un idiome foncièrement roman? Et puisque, comme nous avons eu l'occasion de le relever à plusieurs reprises au cours de ce volume, la philologie doit aller d'accord avec l'histoire, comment pourrait-on présenter d'une autre manière l'évolution de la langue roumaine? L'histoire ne nous enseigne-t-elle pas que les Roumains ont vécu au milieu des éléments ethniques les plus divers, qu'ils se sont mêlés avec eux, et que ce mélange a souvent été des plus intenses? Leur histoire est-elle bien des fois autre chose qu'une page de l'histoire des peuples avec lesquels ils se sont trouvés en contact? Pourquoi ne pas se réjouir alors de cette concordance entre les données de la philologie et celles de l'histoire? Le but suprême de la science n'cst-il pas d'unifier tous les efforts, de coordonner les faits acquis par des méthodes diverses et d'arriver par des voies différentes à des résultats identiques? HISTOIRE DE LA LANGUE ROUMAINE TOME II LE SEIZIÈME SIÈCLE PRÉFACE Après le Ier fascicule, imprimé en 1914, les deux autres ont paru avec des retards que je me vois obligé d'expliquer. L'impression étant interrompue pendant la guerre, j'ai pensé, dans l'inattendu des circonstances d'alors, à mettre mon manuscrit à l'abri, en le déposant, en juillet 1916, à la Banque Nationale de Roumanie. Quelque temps après le refuge à Iassy, tout le dépôt de la banque étant transporté à Moscou, il restait à le voir revenir. Comme il tardait toujours et je n'avais plus l'espoir de rentrer dans la possession de mon manuscrit — il ne m'a d'ailleurs été remis ni lorsque, il y a deux ans, la plus grande partie du dépôt a été restituée—, je me suis décidé en 1923 à refaire le travail et après avoir relu les textes du xvie siècle pour la nouvelle rédaction, j'ai pu donner à l'impression, en 1926, le 2e fascicule. Les difficultés typographiques actuelles — surtout lorsqu'il s'agit d'épreuves envoyées à l'étranger — feront aussi comprendre pourquoi les dernières feuilles de ce tome n'ont pu être tirées que maintenant. Tel qu'il paraît, on le trouvera en désaccord avec ce qu'il devait contenir en plus et comme il avait été annoncé. J'avais eu, en effet, l'intention de présenter succinctement, dans ce même tome, aussi l'histoire de notre langue depuis le xvir3 siècle; au cours de la nouvelle rédaction j'ai trouvé que plusieurs faits concernant le roumain du xvie siècle méritaient d'être relevés, d'autant plus que des textes nouveaux ont été publiés depuis que le Ier fascicule a paru et que des éditions critiques, pouvant nous dispenser d'insistances et d'éclaircissements — qui, autrement, s'imposent — nous font toujours défaut. Je me suis alors aperçu que les chapitres à consacrer au xvne siècle et aux suivants auraient eu une place par trop réduite, de sorte que je les ai réservés pour un autre volume. J'éspère le donner en même temps qu'un livre, en roumain, sur L'évolution esthétique de la langue roumaine, qui sera le complément de celui-ci. Bucarest, juillet 1937. LISTE DES ABRÉVIATIONS A. = Arhiva, Iassy, 1889 et suiv. A A. = Analele Academiei romîne (mem. secţ. lit., ist.). AI. = Arhiva istorică a Romîniei, publ. par B. P. Hasdeu, Bucarest, 1865 — 7. AI IN. = Anuarul Institutului de istorie naţională, Cluj, 1922 et suiv. ASPh. — Archiv f. slav. Philologie. CB. = Cuvente den bătrîni, publ. par B. P. Hasdeu, Bucarest, 1878-79. CC1. = Coresi, Cazanie [1564] ; les citations sont faites d'après la copie moderne se trouvant à la bibliothèque de l'Académie roumaine. CC2. = Coresi, Cazanie (Evanghelie cu învăţătură), Braşov, 1580—81; pour les renvois nous avons utilisé l'exemplaire paginé de la bibliothèque de l'Académie roumaine, auquel nous avons dû recourir, avant que l'édition de ce texte eût été donnée par S. Puşcariu et Al. Procopovici: Diaconul Coresi, Carte cu învăţătură (1581), Bucarest, 1914. CL. = Convorbiri literare, Iassy, Bucarest, 1867 et suiv. CM. = Coresi, Molitvenic rumînesc [1564]; un fragment, le seul connu jusqu'ici, en a été publié par N. Hodoş dans Prinos lui D. A. Stur- dza, Bucarest, 1903, 235-276 (les renvois sont faits d'après le tirage à part). CMţ. == Codicele Marţian, publ. par N. Drăganu (v. ci-dessous CTd.). CP. = Coresi, Psaltire, 1577 ; édité par B. P. Hasdeu, Bucarest, 1881; dans la citation des versets, tout comme pour CP1., CP2., PV., PH., nous avons suivi les divisions de PS. CP1. = Coresi, Psaltire, Braşov, 1570 (exemplaire unique de la bibliothèque de l'Académie roumaine, section des anciens imprimés, n° 16). CP2. = Coresi, Psaltire, sans date (exemplaire unique de la bibliothèque de l'Académie roumaine, n° 14). CPr. = Coresi, Praxiu (Faptele Apostolilor) [1563] ; une reproduction, en fac-similé, vient d'en être donnée par I. Bianu, Lucrul Apostolesc — Apos- toiul — tip. de Diac. Coresi..., Bucarest, 1930 (Texte de limbă din sec. xvi; IV, publ. par l'Acad. roum.). Dans les renvois nous avons tenu compte des « zacale ». CT. = Coresi, Tetravanghel, Braşov, 1560 — 61 ; une édition en a été donnée par G. Timus Piteşteanu, Bucarest, 1889, mais comme elle ne présente aucune garantie d'exactitude nous avons suivi l'original; les citations sont faites d'après les « zacale ». CTd. = Codicele Todorescu, publ. par N. Drăganu, Două manuscrise vechi: Codicele Todorescu şi Codicele Marţian, Bucarest, 1914. CV. = Codicele Voroneţean, publ. par I. al lui G. Sbiera, Cernăuţi, 1885. D. = Dacoromania, buletinul « Mu-seului limbei romîne », Cluj, 1921 et suiv. DB. = Documente romîneşti din arhivele Bistriţei, publ. par N. Iorga, Bucarest, 1899-1900. DH. = Documentele Hurmuzaki (Documente privitoare la istoria Rominilor), publ. par l'Académie roumaine, Bucarest, 1887 et suiv. DR. = Documente romîneşti, publ. par I. Bianu, éd. de l'Académie roumaine, Bucarest, 1907. EL. = Evangheliarul din Londra, 1574; publié par M. Gaster, Bucarest, 1929 (sous le titre qui ne correspond pas au texte: Tetravanghelul Diaconului Coresi din 1561). GS. = Grai şi suflet, revista « Institutului de filologie şi folklor », Bucarest, 1923 et suiv. GSI. = I. Ghibănescu, Surete şi izvoade, Iassy, 1906 et suiv. IC. = învăţătură la cuminecătură, putl, par I. Bianu, dans: Texte de limbă din sec. xvi; III, Bucarest, 1925. ICr. = întrebare creştinească, publ. par I. Bianu, ibid., I. IN. = loan Neculce, buletinul « Museu-lui municipal » din Iaşi, Iassy, 1921 et suiv. IP. = învăţătură la Paşti, publ. par I. Bianu, dans: Texte de limbă din sec. xvi ; III. IS. = N. Iorga, Studii şi documente, Bucarest, 1901 et suiv. ND. = Documente slavo-romîne, publ. par St. Nicolaescu, Bucarest, 1905. P. = Pravila Sfinţilor Apostoli, publ. par I. Bianu, dans: Texte de limbă din sec. xvi; II. PH. = Psaltirea Hurmuzaki (manuscrit n° 3077 de la bibliothèque de l'Académie roumaine). PO. = Palia, Orăştie, 1582 ; une édition de la première partie de ce texte (La Genèse) a été publiée par M. Roques, Palia d'Orăştie, Paris, 1925. PS. = Psaltirea Scheiană, publ. par I. Bianu, Bucarest, 1889; une autre édition: I. A. Candrea, Psaltirea Scheiană, comparată cu celelalte Psaltiri din sec. xvi şi xvu; I — II, Bucarest, 1916. PV. = Psaltirea Voroneţeană, publ. par C. Găluşcă, Slavisch-rumănisches PSalterbruchstiick, Halle a. S., 1913. RI. = Revista pentru istorie, arheologie şi filologie, Bucarest, 1883 et suiv. RLR. = Al. Rosetti, Lettres roumaines de la fin du xvie et du début du xvne siècle tirées des archives de Bis-tritza (Transylvanie), Bucarest, 1926. S. = Scriptura. Domnului Hrisfos..., publ. par I. Bianu, dans: Texte de limbă din sec. XVI; III. TB. = Texte bogomilice (dans Cuvente den bălrîni de Hasdeu, II, 245 et suiv.). TM. = Texte mâhâcene (ibid., II, I et suiv.). TP. = Psautier de P. Tordaçi [Oradea-mare ou Cluj, 1570], publ. par Sztripszky Hiador et Alexics Gyôrgy, Szegedi Gergely énekeskônyve XVI szâzadbeli roman forditâsban, Budapest, 1911. CHAPITRE PREMIER LES PREMIERS ESSAIS D'ÉCRIRE EN ROUMAIN CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA LANGUE DU XVIe SIÈCLE i. Les plus anciens monuments de la langue roumaine ne remontent pas plus haut que le XVIe siècle. Il ne faut pas toutefois croire que le roumain n'ait jamais été employé dans l'écriture avant cette époque; on doit supposer qu'on recourait de temps en temps à la langue parlée pour écrire des notes fugitives ou des comptes ; il semble même que le roumain fut employé aussi dans d'autres buts, puisque, à en croire un témoignage du xve siècle, le texte d'un serment prêté en 1485 par Etienne le Grand au roi de Pologne fut rédigé en «valaque»: hec inscripcio ex valachico in latinum versa est, sed rex ruthenica lingua scriptam aceepit (Monumenta medii aevi hist,, Cracovie, XIV, 337). Toutefois de pareils essais restèrent isolés et aucun d'eux n'est parvenu jusqu'à nous. Quelques vagues échos de ce qu'était la langue parlée aux époques antérieures survivent parfois dans les documents écrits en slave ou en latin ; tel ou tel tour de phrase qu'on rencontre dans ces documents reflète les particularités du roumain ; mais toutes ces indications n'ajoutent rien d'important à ce que nous pouvons constater directement par l'étude des textes roumains postérieurs. Au seuil du xvie siècle, la langue roumaine apparaît pour la première fois dans un document de 1521 (Documente Hurmuzaki, XI, 843; St. Nicolaescu, Documente slavo-romane, Bucarest, 1905, 24); c'est une lettre confidentielle que le boyar Neacsu de Cîmpulung envoya à Jean Benkner, à Brasov, pour le mettre au courant d'une expédition entreprise par les Turcs. Après cette date, un quart de siècle s'écoule avant qu'un autre texte rou- main ne parvienne à notre connaissance. Les registres de la municipalité de Sibiu font mention, en 1544, de l'impression d'un catéchisme roumain, et le même fait est confirmé, deux ans plus tard, par une lettre du prêtre saxon Wurmloch (Bianu-Hodos, Bibliografia romîneascâ veche, Bucarest, I, 22). Ce texte n'a pas encore été découvert et il est bien douteux que le fragment d'un catéchisme contenu dans un manuscrit du XVIIE siècle (Hasdeu, Cuvente den bâtrîni, II, 99) en reproduise une copie ; il n'y a aucun indice en faveur de cette hypothèse, bien qu'elle soit admise par quelques historiens de notre littérature ; les particularités linguistiques du manuscrit nous ramènent plutôt aux textes imprimés plus tard par Coresi (comp. la version du Pater noster avec celle du Moliivenic de Coresi). Le catéchisme de 1544 marque une date importante dans l'histoire de la langue et de la littérature roumaines, puisqu'il annonce tous ces textes religieux imprimés après 1560 grâce à l'initiative de quelques notables saxons et hongrois d'outremonts. Poussés par le désir de gagner la population roumaine à la cause de l'Eglise protestante, les Saxons et, plus tard, les Hongrois firent imprimer en roumain des traductions de l'Ancien et du Nouveau Testament (faites vers le milieu et dans la deuxième moitié du xvie siècle), en même temps, que des livres de propagande qui devaient enseigner aux Roumains la nouvelle doctrine : « purior doctrina christiana », comme s'exprime le roi Jean II Sigismond dans une lettre de 1567 adressée aux prêtres roumains. Après Sibiu, ce fut Brasov qui devint pour quelque temps le centre de ce mouvement; en 1559 on voit le Saxon Jean Benkner, conseiller municipal, prendre des dispositions pour répandre les préceptes du catéchisme luthérien parmi les habitants roumains de cette ville: Johannes Bencknerus, index Coronensis, cum reliquis senaloribus reformavit Valachorum ecclesiam et praecepta catecheseos discenda illis proposait (Quellen zur Geschichte der Stadt Brassa, 1903, IV, 80). Six ans plus tard on rencontre, toujours à Brasov, un prédicateur qui devait exposer aux Roumains, dans leur langue, les nouvelles croyances venues d'Allemagne (Analele Acad. rotn., mem. s. ist., XXVII, 25) ; deux autres prédicateurs de Lugoj et de Sas-Sebes, Moise Pestisel et Stefan Herce, sont mentionnés dans la Palia de 1582, et étaient à coup sûr chargés de la même mission. Aux synodes de Turda et d'Aiud, en 1566 et 1569 (Anal. Ac. rom., XXVII, 23, 27, 28; cf. Documente Hurmuzaki, II , 601, 631, 656), on décida que tous les prêtres roumains s'associeraient à cette œuvre de propagande qui était patronnée par le roi de Hongrie; les décisions des synodes prévoient même des peines rigoureuses contre les récalcitrants, parmi lesquels on voit figurei aussi les prêtres slaves attachés aux églises roumaines qui, selon les arrêts du synode d'Aiud, étaient obligés, eux aussi, d'employé! le roumain aux offices, ce qui montre une fois de plus l'important i qu'on accordait à la diffusion des nouvelles idées. Le mouvement se heurta naturellement au début, connue le montre la correspondance officielle de l'époque, à bien d« obstacles, étant donné son caractère antiorthodoxe, mais il arriva plus d'une fois que les membres de l'Église roumaine, aussi bien que leurs ouailles, ne comprirent pas toujours les intentions que masquait l'action des réformés. Cette action se présentait même sous des aspects sympathiques et venait répondre à une nécessité du temps, puisqu'elle donnait aux Roumains l'occasion d'entendre le culte célébré dans leur langue. C'est d'ailleurs sur ce point que Coresi et d'autres missionnaires, plus ou moins au courant des intentions des réformés, appuient toutes les fois qu'ils viemuMil présenter leurs livres aux croyants roumains; dans l'épilogue de la Cazania de 1564, Coresi s'exprime de la manière suivante sin les motifs qui l'avaient décidé à publier ce livre: « voyant que tous les peuples peuvent entendre le verbe de Dieu dans leur langui et que seuls les Roumains sont dépourvus de ce bienfait, bien que nous lisions dans VÉpître de Paul aux Corinthiens, I, H, 19 „j'aimerais mieux prononcer dans l'Église cinq paroles en me faisant entendre, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en une langue inconnue"; pour cette raison j'ai faii nu primer en roumain les Évangiles et les Actes des Apôtres. Plusieurs prêtres m'ont exprimé ensuite le désir d'avoir l'explication des Évangiles... Ayant trouvé une traduction du texte désiré, je la fais imprimer maintenant pour l'offrir à vous, mes frères». Un autre passage, plus intéressant encore pour l'emploi du roumain dans l'Église, nous est fourni par le même texte (265): «on VB à l'église », dit Coresi, « afin qu'on puisse entendre le prêtre pré cher au peuple la parole de Dieu dans la langue parlée par ton:,; mais quelle peut être l'utilité, pour les Roumains, si le prêtre leui parle en une langue étrangère, en slave, de sorte qu'ils ne coin prennent rien? » Coresi était sûrement de bonne foi lorsqu'il écri vait ces mots, mais les Saxons et les Hongrois ne voyaient là qu'un moyen excellente d'attirer les Roumains à la cause de la Réforme, et c'était sans eloute une exagération lorsque Jean II Sigismond disait dans une lettre de 1569 qu'il se réjouissait de voir à la tôté de l'Église roumaine un évêque tel que Paul Tordas auquel cette dignité avait été confiée afin qu'il puisse propager la langue roumaine dans les églises de Transylvanie: ut verbum Dei in ecclesUi wallachicis lingua wallachica pure et sincere propagare possit (Anal. Ac. rom., XXVII, 26). L'intérêt que nos voisins montraient poulies Roumains était dicté en première ligne par des motifs religieux; ils ne prévoyaient peut-être pas que de tout ce mouvement c'étaient la langue et la littérature roumaines qui devaient tirer le meilleur parti, puisque grâce à lui les imprimeries purent donner aux Roumains des livres saints écrits dans leur langue. Quelle fut l'influence de ces livres? Peut-être bien plus intense qu'on ne la peut juger aujourd'hui. Ce qui semble certain c'est qu'ils furent assez répandus, malgré l'opposition qu'ils devaient rencontrer dans les milieux hostiles aux doctrines luthériennes et calvinistes. Un document de l'époque est intéressant à cet égard; en 1582, Lucas Hirschcl de Braşov écrivait à Gaspard Budecker, conseiller municipal de Bistriţa, pour le prier de répandre parmi les croyants roumains de son district la Cazania de 1581 ; et, afin de montrer l'utilité de son intervention, il ajoute que ceux de Sibiu et même les princes de Valachie et de Moldavie avaient accepté ce livre (Documente Hurmuzaki, XI, 656). Rien de plus naturel d'ailleurs que cet empressement à populariser les textes roumains ; outre des moyens de propagande protestante, il y avait là des entreprises commerciales dont il fallait assurer le succès; peut-être trouvait-on aussi dans la vente de ces livres des occasions de gain qui n'étaient pas tout à fait à dédaigner, et c'est probablement de cette manière qu'il faut interpréter un passage d'une lettre de Paul Tordaş qui, à la veille du synode de Cluj, écrivait aux prêtres roumains d'apporter de l'argent pour se procurer le Psautier et d'autres livres saints (Anal. Ac, rom., XXVII, 29). Quoi qu'il en soit, les textes imprimés à Braşov et ailleurs eurent l'effet de donner à la langue roumaine une vie nouvelle, en l'acheminant vers des destinées meilleures. Et ce furent surtout les livres de Coresi qui eurent le plus d'influence et contribuèrent dans une large mesure au développement ultérieur du roumain littéraire. L'emploi du roumain dans les monuments littéraires imprimés après 1560 n'apparaît donc pas comme le résultat d'un mouvement déterminé par des causes inhérentes à la vie nationale des Roumains; il est dû plutôt, comme nous venons de le voir, à une impulsion étrangère. Si nous passons à d'autres textes, et notamment à ceux connus sous le nom de « Texte măhăcene » et « Texte bogomilice », publiés par Hasdeu dans Cuvente den bâtrîni, II, les faits se présentent moins clairs, puisqu'on n'est pas encore fixé sur les circonstances qui amenèrent leur traduction en roumain. Par leur caractère, en grande partie apocryphe, ces textes s'éloignent, il est vrai, des monuments littéraires mentionnés plus haut ; on se demande toutefois s'il ne faut pas les rattacher, indirectement, au mouvement transylvain qui avait donné à la littérature roumaine la traduction des Psaumes, de l'Évangile, etc. L'intérêt pour la traduction de livres religieux étant éveillé par la propagande protestante, il n'y a rien d'invraisemblable à supposer que des lettrés s'avisèrent de traduire aussi d'autres textes, spécialement ceux de source apoerj-phe, bogomile, qui circulaient dans des manuscrits slaves. Dans tous les cas, les particularités linguistiques ne nous autorisent guère à faire remonter ces traductions au delà du xvie siècle ; on n'y remarque rien qui ne puisse dater de cette époque. D'après quelques savants, nos plus anciens manuscrits contenant des textes religieux dateraient du xve siècle; les mêmes savants admettent que la] plupart des textes imprimés par Coresi ne seraient qu'une reproduction de ces manuscrits. On n'est cependant arrivé à apporter aucune preuve irréfutable en faveur de l'existence de traductions antérieures au xvie siècle. Ce qui est certain c'est que Coresi ne fit plus d'une fois que reproduire des textes manuscrits qui circulaient à son époque, mais ces textes pouvaient bien être de la première moitié du xvie siècle, car ce n'est qu'à partir de cette époque qu'on voit se manifester, grâce à la propagande luthérienne, l'intérêt pour les traductions roumaines. — Dernièrement, N. Iorga, Studii şi documente, VII, xviu et suiv., a cru pouvoir établir une relation entre nos premiers textes et le mouvement hussite; d'après son opinion, un prêtre de Maramureş, influencé par la propagande des Hussites qui préconisaient l'emploi de la langue vulgaire dans le culte, aurait été amené, au x\e siècle, à l'idée de traduire en roumain les Psaumes, les Actes des Apôtres, etc. La théorie de Iorga reste cependant une simple hypothèse, puisqu'on ne trouve nulle part chez les Roumains les traces d'une influence hussite qui eût pu produire un mouvement aussi important que celui qu'on doit placer à la base de pareilles innovations dans l'histoire de la culture roumaine (cf. Ov. Densusianu, Buletinul Socielăţei filologice, III, 34). C'est d'une autre manière qu'il faut envisager la présence de la langue roumaine dans les documents privés et publics du xvie siècle et dont le premier spécimen est la lettre de 1521 rappelée plus haut. Là, on assiste à un phénomène qui découle de circonstances propres à la vie roumaine. Au xvic siècle, les conditions historiques, les rapports sociaux, etc. avaient sensiblement changé dans les pays roumains; l'introduction de nouveaux éléments de culture, l'établissement de rapports plus fréquents et plus variés entre les habitants, l'accroissement de la population et bien d'autres faits avaient amené des transformations qui témoignaient d'une vie roumaine plus intense qu'autrefois et qui devaient favoriser l'éveil d'une conscience ethnique, quelque vague qu'elle fût. D'autre part, l'influence slave avait perdu, surtout dans la deuxième moitié du xvic siècle, une partie de son ascendant d'autrefois; on voit partout, à cette époque, les symptômes de cette décadence qui menaçait la culture slave d'adoption roumaine et qui devait s'accentuer au siècle suivant. Pour ce qui concerne spécialement la langue, le slave ne pouvait plus jouir de la même suprématie qu'aux siècles passés, son sort étant intimement lié à celui de la culture de même provenance ; le nombre de ceux qui le connaissaient ayant diminué peu à peu, il devait fatalament devenir avec le temps une langue morte, tout comme le latin dans les pays de l'Occident. Au milieu de ces circonstances, la vie venait forcément du côté du roumain; on le voit alors pénétrer là où autrefois personne n'aurait songé à l'employer. S'il s'agissait d'écrire des notes, de correspondre avec quelqu'un, de rédiger des actes d'achat ou de vente, etc., la langue parlée s'offrait d'elle-même dans ce but, et le temps ne fit que lui accorder de plus en plus la place qui lui était due. Pour des raisons faciles à concevoir, le nombre des documents écrits en roumain au xvie siècle n'est pas bien considérable ; ils constituent néanmoins un élément important pour l'étude de la langue. Il s'en faut cependant que tous ces documents soient d'une valeur égale; la plupart d'entre eux sont écrits en un roumain barbare ; ils trahissent les efforts qu'on faisait pour rendre par écrit les mots de la langue parlée ; la phonétique est parfois tellement altérée qu'il faut deviner les mots qu'on avait voulu écrire; toutefois, il n'est pas impossible d'y puiser des renseignements des plus précieux, puisque ce n'est que grâce à eux qu'on peut mieux connaître les particularités linguistiques propres à telle ou telle région; c'est aussi avec leur aide qu'on arrive à se faire une idée de ce qu'était la syntaxe du xvr3 siècle, les textes religieux offrant moins d'intérêt à ce point de vue par le fait qu'ils reproduisent le plus souvent la syntaxe des modèles étrangers. En dehors du document de 1521 — auquel on pourrait ajouter, comme un des témoignages les plus anciens de l'emploi du roumain dans l'écriture, une glose écrite sur un acte slave de 1548 (Convorbiri literare, XXXIV, 332) — les documents écrits en roumain au xvie siècle sont ceux qui suivent (nous les groupons d'après leur contenu, afin qu'on puisse mieux voir dans quelles circonstances on recourait la langue parlée) : actes d'achat ou de vente de terres, émanant, en général, de paysans ou de boyars d'ordre inférieur (Tecuci 1577, Bacău, 1581, Dîmboviţa, vers 1595, Prahova 1596, Vilcea 1597, Hasdeu, Cuvente den bătrîni, I, 26, 28, 63, 66, 72, 80; Roman 1575; Documente Hurmuzaki, XI, 197; Ncamţu 1598, Iaşi 1600, Documente romîneşti, publ. par. l'Académie roumaine, Bucarest, 1907, 4, 5; Putna 1592, Arhiva, Jassy, I, 248); actes de donation (Mehedinţi 1599, Cuv. d. bătr., I, 88 ; Ialomiţa 1592 ; Doc. rom., 2) ; documents concernant le droit de propriété sur des esclaves tziganes (Suceava 1593, 1597, Doc. rom., 4 ; Cuv. d. bătr., I, 76) ; témoignages rendus par des fonctionnaires ou des boyars pour confirmer des droits de propriété, etc. (Trotuş 1591, Arhiva istorică, I \ 105; Muscel, vers 1585, Cav. d. bătr., I, 38) ; témoignages de Luca Stroici, Ureche, Simion Movilă, etc. dans un procès intenté par des Ragusains à Petru Şchiopul (1593, Doc. Hurmuzaki, XI, 317) ; procuration donnée par Petru Şchiopul à Antoine Bruni pour le même procès (ibid., XI, 324); exposé concernant un procès et émanant d'un « pîrcălab » (Tîrgu-Jiu 1591, Cuv. d. bătr., I, 56); sentence prononcée par un « vornic » contre un criminel qui devait payer des dommages-intérêts pour un assassinat qu'il avait commis (Moldavie, sans indication du district, 1588, Cuv. d. bătr., I, 51) ; rapport sommaire de Nestor Ureche à Petru Şchiopul sur le percevement d'impôts (Doc. Hurmzaki, XI, 233) ; lettre envoyée par le «vistier » Bărcan à Bistriţa, afin de dispenser les habitants de cette ville de nouvelles ré-quistions pour l'armée (Anal. Acad. rom., mem. s. ist., XX, 491); document où Eftimie, prieur du monastère de Bistriţa, rappelle des travaux qu'il fit faire pour ce monastère (1573, Cuv. d. bătr., I, 23) ; notes et correspondance sur les relations de Mihai-Viteazul avec l'empereur d'Autriche et instructions données par le même prince roumain aux ambassadeurs envoyés par lui au roi de Pologne (Anal. Acad. rom., XX, 456,472) ; lettre et instructions envoyées par Mihai-Viteazul à deux boyars sur ses relations avec l'empereur d'Autriche (ibid., 476, 479) ; exposé des prétentions de Mihai-Viteazul comme « gouverneur » de Transylvanie et rapport d'une mission des ambassadeurs de Mihai-Viteazul auprès de l'Empereur d'Autriche (ibid., 483, 485); lettre de recommandation de Mihai-Viteazul (Anal. Acad., VIII, 263) ; recensement financier de la Transylvanie fait par l'ordre de Mihai-Viteazul (Anal. Acad., XX, 464); notes sur les dépenses et les revenus de la Valachie, rédigées par le « vistier » Dumitrache sous le règne de Mihai-Viteazul (ibid., 467) ; décision de Mihai-Viteazul au sujet d'une réclamation faite par deux paysans du district de Mehedinţi contre un fonctionnaire abusif (1600, Anal. Acad. rom., mem. s. lit., XXVIII, 113): notes de Mihai-Viteazul et de Petru Şchiopul sur différents documents (Doc. Hurmuzaki, III1, 322; IV1, 22, 43; XI, 232, 233; Revista pentru istorie, arhcol., IV, 543; Iorga, Studii şi doc, IV, 4 et suiv.) ; liste des habitants de Moldavie, rédigée pour Petru Şchiopul (1591, Doc. Hurmuzaki, XI, 219) ; inventaire du monastère de Galata fait par l'ordre de Petru Şchiopul (1588, Cuv. d. bătr., I, 192) ; inventaire de la fortune d'Etienne, fils de Petru Şchiopul (Doc. Hurmuzaki, XI, 395) ; tables chronologiques écrites probablement par un précepteur pour le fils de Petru Şchiopul (Doc. Hurmuzaki, XI, 197) ; notes rédigées par Petru Şchiopul sur des sommes encaissées par le « vistiernic » Iani (ibid., 232) ; acte de mariage de Petru Şchiopul avec Irina (1591, ibid., 218) ; itinéraire d'un voyage de Petru Şchiopul à l'étranger avec l'indication des frais de voyage (ibid., 233); comptes de Petru Şchiopul (Anal. Acad., XX, 441, 447, 450, 455); brouil- Ion d'une pe'tition de Petru Şchiopul à l'archiduc Ferdinand (ibid., 443) ; notes testamentaires de Petru Şchiopul (1594, Doc. Hurmiizaki, XI, 443; Anal. Acad., XX, 446) ; lettre d'un inconnu à Petru Şchiopul, qui se trouvait en exil, et où celui-ci est mis au courant de ce qui se passait dans le pays et en Turquie (1593, Doc. Hurmuzaki, XI, 349) ; traduction en roumain d'une lettre de Sigismond III, roi de Pologne, au sujet d'un voyage projeté par Petru Şchiopul en Pologne (1593, Doc. Hurmuzaki, XI, 369) ; lettres d'informations et de réclamations envoyées de Maramureş et de Moldavie à des fonctionnaires de Bistriţa (1587 — 1596, 1594 — 1595, 1597, Iorga, Documente romîneşti din arhivele Bistriţei, Bucarest, 1899, I, 1 — 3); lettre de Badea Stolnicul et de Iancu Comisul, de Făgăraş, à Budachi Ianăş de Bistriţa, concernant un achat de marchandises (1599, ibid., 3); lettre envoyée de Venise par George Cámaras et la femme de George Hatmanul à ce dernier et à Alexandra Cămărăşoaia (1594, Doc. Hurmuzaki, XI, 490) ; notice sur un psautier (Galaţi 1571, Cuv. d. bătr. I, 18), — La date 1575 du document publié dans VArhiva, Jassy, II, 438; III, 424, est douteuse; de même le document de Gorj publié dans les Doc. rom., r, semble être plutôt du XVIe siècle (I. Bogdan, Conv. lit., XLI, 383). 2. La langue roumaine du XVIe siècle apparaît telle qu'elle était sortie de l'élaboration lente et naturelle des siècles précédents. Elle est loin d'avoir un caractère bien marqué, puisqu'elle ne s'était pas développée au milieu de préoccupations littéraires et n'avait pas subi l'influence des écoles. Ceux qui commencèrent à écrire en roumain n'avaient qu'une culture rudi-mentaire, acquise dans les milieux monastiques et puisée à des sources étrangères. Écrire en roumain à cette époque c'était appliquer à la langue roumaine, en même temps qu'un alphabet étranger, les connaissances qu'on avait pu s'assimiler au contact de la culture slave. On serait donc trop exigeant si on voulait chercher dans les textes du XVIe siècle quelques traces de style littéraire, quelques indices d'un effort vers une langue modelée d'après des règles de composition. On ne voit nulle part cette volonté qui s'exerce sur le matériel linguistique dans le but de lui donner une forme polie, de faire un triage entre les différents éléments qui le constituent et d'imposer ceux qui correspondent mieux aux idées et aux sentiments qu'on veut exprimer. Le roumain des textes religieux n'est autre chose qu'une langue théologique élémentaire, et celui des documents un simple moyen d'expression, dépourvu de toute recherche littéraire. Dans un cas comme dans l'autre, la langue apparaît exclusivement comme une adaptation à des buts pratiques, sans aucune préoccupation de perfectionnement littéraire. En comparant les différents textes, on peut facilement s'apercevoir de la multiplicité des courants linguistiques qui se croisaient dans l'ancien roumain: le morcellement dialectal y est assez visible. Cela montre une fois de plus que l'unité linguistique du roumain, telle qu'on se plaît à se la représenter encore aujourd'hui (cf. t. I, 25), n'est qu'une illusion. Nous devons sans doute reconnaître que le roumain a subi moins de différenciations dialectales que d'autres langues romanes, mais cela ne nous autorise guère à faire abstraction des nombreuses particularités dialectales qui apparaissent même dans le domaine daco-roumain. Le processus d'une différenciation dialectale aussi accentuée qu'ailleurs fut forcément empêché chez les Roumains par les échanges fréquents qui eurent lieu entre les différentes régions linguistiques par suite des migrations des pâtres roumains, tandis qu'ailleurs, en France ou en Italie, par exemple, l'isolement provincial, dû en grande partie à l'organisation féodale, favorisa en une mesure plus large l'isolement linguistique, c'est-à-dire le morcellement dialectal: mais, malgré ces circonstances, le roumain ne put aboutir à cette unité que certains savants veulent lui attribuer comme un de ces caractères les plus frappants. C'est de cette manière qu'on doit envisager aussi le roumain du XVIe siècle. Comparée, d'autre part, au roumain actuel, et spécialement au roumain parlé, la langue du XVIe siècle ne présente pas, à plus d'un égard, de différences bien frappantes. On est même étonné de constater dans un document tel que celui de 1521 des particularités si rapprochées de celles d'aujourd'hui. Ce sont surtout la phonétique et, jusqu'à un certain degré, la morphologie qui ont subi le moins de transformations depuis trois siècles ; il faut naturellement mettre hors de compte les textes provenant de certains régions dialectales et qui accusent des particularités bien caractéristiques ; mais si on prend comme point de comparaison les textes de Coresi, écrits dans cette langue d'une partie de la Valachie qui s'est imposée comme langue générale et a préparé le roumain littéraire, cette constatation reste debout. Le vocabulaire est sans doute plus pauvre qu'aujourd'hui, malgré le nombre assez grand de mots d'origine latine, slave, etc. — très expressifs parfois — qu'il possédait et qui ont disparu aujourd'hui. Comme tout idiome non encore suffisamment cultivé, impropre à exprimer avec une abondance et une netteté suffisantes les notions d'ordre supérieur, le roumain du XVIe siècle ne pouvait qu'avoir de nombreuses lacunes dans son vocabulaire. Cette pauvreté de ressources lexicologiques se remarque surtout lorsque les traducteurs s'efforcent de donner l'équivalent des mots étrangers exprimant des choses qui ne leur étaient pas familières ou des idées trop éloignées de leur culture ; on voit alors ces courageux travailleurs remédier à cela par des périphrases ou par des mots correspondant vaguement à ceux du texte, s'ils ne préfèrent toutefois recourir au moyen plus expé-ditif d'introduire dans le texte roumain les mots étrangers tels quels. Quant à la syntaxe, elle montre des différences plus accen--tuées que celles qu'on constate pour les autres parties de la grammaire. L'ordre des mots est bien des fois autre que celui d'aujourd'hui ; les rapports entre les différents membres de la phrase sont exprimés par des particules tombées aujourd'hui en désuétude ou qui remplissent d'autres fonctions; la phrase est le plus souvent indécise, traînante ou même confuse, à cause des transitions trop brusques ou des liaisons maladroites qui nous font voir la peine qu'on avait alors à rendre par écrit une suite d'idées. Telle est l'impression générale qui se dégage de la lecture des textes du XVIe siècle. Elle correspond aux conditions spéciales dans lesquelles le roumain s'est développé jusqu'au moment où une activité nouvelle, des transformations plus ou moins profondes survenues dans la culture, l'acheminent vers des voies qu'ils n'avaient pas connues jusqu'alors. L'exposé de ses particularités phonétiques, morphologiques, etc. que nous donnons dans les paragraphes suivants nous fera mieux connaître sa physionomie. CHAPITRE II PHONÉTIQUE 3. Comme la phonétique du XVIe siècle ne peut être étudiée sans qu'on ait présente à l'esprit l'évolution des sons antérieure à cette époque, nous allons donner un tableau des transformations phonétiques accomplies jusqu'au moment où apparaissent les premiers textes. Le but de notre travail étant toutefois différent de celui d'une grammaire historique, nous ne pourrons insister longuement sur tous les problèmes qui touchent à la phonétique ancienne du roumain ; notre exposé se bornera à indiquer aussi succinctement que possible les faits qu'on peut considérer comme définitivement établis et, incidemment, ceux qui attendent des recherches complémentaires. On trouvera dans le tableau suivant un résumé des changements phonétiques survenus de l'époque latine jusqu'au XVIe siècle, tel que nous le croyons nécessaire pour renouer les faits exposés jusqu'ici à ceux que nous développerons plus loin. Nous n'accorderons, bien entendu, de place dans ce tableau qu'aux phonèmes latins; pour les particularités phonétiques des éléments étrangers nous renvoyons aux différents chapitres du tome Ier où elles ont été traitées. CHANGEMENTS PHONETIQUES ACCOMPLIS JUSQU' AU XVIe SIÈCLE 4. Dans leur évolution du latin vulgaire vers le roumain les voyelles ont subi les transformations suivantes. A accentué s'est conservé dans des formes telles que: ac < acum, car < carrum, -ariu < -arium ; mîrced < marcidum s'explique par l'influence de mtrcezi (v. plus bas, a atone). Sur a > à, e dans quelques formes particulières du substantif et du verbe (bălţi, părţi, cărări, lăpturi; feţe, spete; dă, stă, la, fă), v. la morphologie du substantif et du verbe. — A -f m (m) est resté intact: aramă < aeramen, mamă < mammam, -am < -abamus, -ame < -amen; sur a > ă à la iru pers. plur. de l'ind. prés, et du parf. déf., v. morphologie du verbe. —A -f m 4- cons. (sauf n) >îm: îmblu < ambulo, cîmp < campum, mais scaun < scamnum ; schimb est résulté de *scîmbia, *scîimb (v. ci-dessous, métathèse). —A -j-n>î: Rumîn < Romanum, călcîi (călcînu) < calcaneum, săp-tamină < septimanam, tătîne < tatanem (t. I, 147); les formes avec îi, pîine, cîine, s'expliquent par la résonnance dans la syllabe précédente de la terminaison -i du pluriel : cîni, pini > cfni, pi1 ni (comp. mîini < mini) ; sous l'influence de ces formes l'i fut introduit aussi dans l'adverbe mine > mîine. — A -f- n -\-cons. > în : înger < angelum, blînd < blandum ; dans zmg/« (înghi) < angulum il faut admettre l'immixtion de l'a.-bulg. ; grindină a été refait sur le verbe grindina (v. assimilation). A s'est maintenu tel quel devant nn : an < annum, baie < *banncam (t. 1, 129; Mîgw < *iganno s'explique par îngîna < îngăna). A atone a passé régulièrement à ă, sauf à l'initiale: părinte < parentem, sănătate < sanitatem, cărunt (*cănu(n)t) < canu-tum, mănunchi < manuclum (t. I, 165), casă < casam, mais rto'wce < adducere, amar < amarum ; cîte < cata doit son 2 à l'influence de cit, de même que alerga < *allargare est sorti de *alărga + merge, la substitution de e a « s'étant produite d'abord aux formes *alargă, *alărgînd, qui présentaient des analogies phonétiques avec m(e)argă, mărgînd (mergînd). Après i, on trouve e à la place de à :/oa?'g < foliam, taie < to/î"a£, îngheţa (*înghiăţa) < *inglaciare, chema (*chiăma) < clamare, -ie < -î'aw, -iliam, -are, -oare (*-ariă, *-oariă) <.-ariam, -oriam; ă a subi la même transformation après ş (j) : uşe (coaje) ; les formes uşă, coajă, qui apparaissent souvent à côté de celles-ci, sont dues à l'analogie des autres substantifs fém. en -ă ou au passage de e à ă après ş, j dans quelques régions dialectales. — A -f- r -f- cons. est devenu îr dans des formes telles que cîrnaţ < *carnaceum, fîrtat (*frâtat, v. métathèse) < frate, mîrcezi, dér. de marcidum, tîrziu < tardivum (le phénomène s'explique de la même manière que dans vîrtos < vărtos (cf. phonétique de e atone) ; on trouve de même î pour ă dans les formes cîstiga, à côté de căştiga < câştigare, cîşlegi < caseum ligat. — A -\- m -\- cons. >îm: îmbla < ambulare. — A -\- n (en syllabe initiale) et a -f M -f cons. > în : înemos < animosum ; îngust < angustum, cînta < cântare ; î a passé ensuite à * lorsque dans la syllabe suivante se trouvait e : înemos > ine-mos (inimos) ; comp. inel < anellum, ainte (atone en phrase) < abante, nişchiţel < nescio quantum -\- -el, spinteca < *expan-ticare, demineaţă (dimineaţă) < de mane -\- -eaţă (mîneca, pînte-cos, singera, rămînea ont conservé î sous l'influence des formes qui portaient l'accent sur cette voyelle: mînec, pîntec, singer, rămîn). Pour le passage de a atone à ă quelques philologues ont revendiqué une origine étrangère thrace ou illyrienne (Miklosich, Beiträge z. Lautl. der rum. Dial., Voii., I, 9, 15; cf. t. I, 55). A l'appui de cette opinion on a invoqué la présence du même phénomène en albanais et en bulgare (l'élément autochtone ae la péninsule balkanique aurait transmis à ces langues, tout comme au roumain le changement en question). Les faits viennent cependent infirmer cette opinion. En bulgare, â apparaît pour a seulement dans les dialectes orientaux, c'est-à-dire dans une région où l'élément thrace ou illyrien ne fut jamais assez important pour qu'il ait pu exercer une influence pareille; d'autre part, le changement de a en ă ne semble guère être bien ancien dans cette langue; c'est pour ces raisons que les slavistes n'hésitent plus à considérer ce phénomène comme s'étant produit spontanément en bulgare (cf. Arch.f. slav. Phil., XVI, 305 ; XVII, 166). Pour ce qui concerne l'á roumain, nous devons faire remarquer qu'il ne peut non plus remonter à l'époque où l'influence illyrienne pouvait encore s'exercer; il est sûrement de date plus récente, comme le montre la chronologie des changements phonétiques en roumain ; si nous nous rapportons, en effet, à des formes telles que ia < < levât, stea < stellam, nous constatons que le passage de a à â ne peut être extrêmement ancien; il a dû avoir lieu postérieurement à la chute de v et de II intervocaliques, car autrement ces formes auraient abouti à * iă et *steâ, *stiâ. Quant à l'apparition de â en roumain, on serait peut-être tenté de la faire remonter à l'époque où les Roumains étaient en contact avec les Albanais ; ă aurait pris naissance, dans cette hypothèse, sur le territoire commun habité autrefois par les Roumains et les Albanais. Une pareille hypothèse serait, naturellement, moins sujette à caution; toutefois si on pense que a atone est devenu «aussi dans d'autres régions romanes (Meyer-Lübke, Rom. Gramm., I, §§ 303, 304), il est bien plus vraisemblable d'admettre une évolution spontanée aussi pour l'a roumain. JÇ accentué > ie : fier < fërrum, piept < pictus ; l'absence de la diphtongue ie dans inel < anëllum, înnec < *innëco, merg < mërgo, vărs < verso, vechi < vètulum s'explique par l'analogie des formes ineluş mergînd, vărsa (*versa), vechime, etc. où Yç, n'étant pas accentué, ne pouvait aboutir à ie ; par des attractions analogiques on a eu aussi învăsc, Ire pers. sing. de l'ind. prés, de învesti < investire, et dedi < dëdi: le premier a été refait sur les verbes qui avaient l'ind. prés, en -esc, -eşti (par analogie avec la 2e pers. investi on a dit à la Ier pers. *învesc >învăsc, comme înfloresc, înfloreşti) ; le second a été influencé par la 2e pers. dedeşi, où l'e de la première syllabe ne se trouvait plus sous l'accent! Après t, d,s, c, g le premier élément de la diphtongue ie a disparu après avoir altéré la consonne précédente : ţes < tëxo, zeu < dëum, ses*ţăară >ţară) ; à remarquer que zeace, tout comme *zeadă > zadă, aurait dû aboutir à zace; l'anomalie s'explique par le fait que zeace, devenu plus tard zece (cf. la phonétique de e dans les textes du XVIe siècle), fut attiré par zeci qui apparaissait dans douăzeci, etc. et dont l'e était normal, puisque la syllabe suivante contenait i et non e. La diphtongue ea ne s'est pas changée en ăa, a après r intiale: reace < rëcens (si ea avait passé à ăa, on aurait eu *râace >race; cf. ce que nous avons dit plus haut à propos de rău).—£ -f m s'est conservé: gem < gëmo. — £ -f m + cons. >îm: stîmpăr < extëmpero (la diphtongaison de ë en ïe ne s'est pas effectuée dans ce cas, autrement *tïe aurait abouti à ţi). Pour ce qui concerne l'¿ de timp, nous devons supposer que tëmpus a donné d'abord tîmp et que celui-ci fut changé en timp par l'influence du pl. timpi, forme qui est employée concurremment avec timpuri. —J¡? + n > in, par les étapes intermédiaires Hen ~>Hin: bine < bënc, vine < venit, ţine < tënet. Un développement particulier doit être admis pour' íes mots proparoxytones ; ceux-ci ne présentent aucune trace de la diphtongaison, de sorte que en a passé directement à in: linar < tenerum (cette forme, conservée seulement dans quelques régions, fut remplacée de bonne heure dans le roumain littéraire par tînăr, dont l'î < i n'est pas encore éclairci) ; le maintien de ţ, contrairement à son altération dans ţine, montre bien que e n'a pas été diphtongue en ïe dans ce cas ; le même traitement apparaît dans vineri < Vëneris. L'i de in a passé à î après v lorsque la syllabe suivante ne contenait pas un e ou un i: vînăt < vënetum (mais au pl. vineţi). — £ + n + cons. >in:^ argint < argën-ium, dinte < dëntem, îneinde < incendii, lindină < lëndinem, t. I, 146 (dinte et lindină attestent que le passage de en à in s'est effectué dans les mêmes conditions que pour § -f- m -f cons., c'est-à-dire sans la diphtongaison de §; *dïentem, *lïendinem auraient dû devenir *zinte, * indina) ; in s'est changé en în après une labiale lorsque la syllabe suivante ne contenait pas e ou i: spînzur < ^suspendiólo, vînt < vëntum, cuvînt < convëntum (mais au pl. cuvinte), sămînţă < semëntiam, -mini < -mëntum ; après une r double in a subi le même traitement: curînd < currëndo. — £ + nn s'est conservé; sous l'influence d'un a, ă, e de la syllabe suivante il a passé régulièrement à ea; le seul mot qui confirme ce développement est geană à la base duquel il faut placer *gënnam, puisque gënam aurait donné gină (cf. Candrea-Densu-sianu, Dicţ. etim. al l. rom., n° 726). E est resté intact dans des mots comme : cred < credo, leg < ligo, 'negru < nïgrum.—E initial est devenu ie (écrit habituellement e): iel (et) <ïllùm.—Après une labiale il a passera ă lorsqu'il n'y avait pas un e ou uni dans la syllabe suivante: păr < pilum, îmbăt < *imbïbïto, făt < fëtum, văz < video, măr < melum (t. I, 87); «a passé à î devant s + cons.: vîsc < vïseum (s'il ne faut pas toutefois le considérer comme refait sur víseos ; cf. cîştiga plus haut, phon.de « atone). Le passage de e à â s'est proeluit aussi après une r double: urăsc < horrësco. — Sous l'influence d'un a, ă suivants, e s'est diphtongue en ea: creasta < crïstam -f art. -a, creadă < cr'edat; après une labiale, ea s'est réduit à a par-suite du passage de ea ă en contact avec la labiale et la contraction de *ăa en a: pară (peară) < pir am, bată < vîttam, fată < fëtam, varga < virgam, masă < mënsam. La diphtongaison en ea s'est produite aussi devant une syllabe qui contenait e: leage < Il gem, neagre < nïgrae, mease < mënsae (sur la transformation postérieure de ea en e dans ces formes, cf. plus loin la phonétique de e au XVIe siècle). Après une r double, ea a passé à a (par la même étape intermédiaire que plus haut, c'est-à-dire *ăa) : urăşte < ureaşte < horrëscit; le même traitement doit être admis pour ea lorsqu'il se trouvait après une r initiale (cf. plus loin, phonétique de r) ; tel est le cas pour ra, qui est particulier à certaines régions (notamment au moldave) et que nous considérons comme le représentant normal de rlam; si le roumain général ne connaît que rea, il faut y voir une forme refaite sur le pl. rele, qui n'est à son tour que le résultat de l'analogie avec grele — grea, stele — stea. ■— E + m s'est conservé : tem < timeo, sem < sîmus (sur nimeni, cf. t. I, 235) ; lorsque la sjdlabe suivante contenait a, ă ou e on a eu la diphtongaison de e en ea, devenu, comme plus haut, a après une labiale: teamă (postverbal de terne), teame îm lorsque la deuxième syllabe contenait ă ou u, tandis qu'il est devenu im devant les voyelles palatales: tîmplă < *tcmpulam (t. I, 165), împlu < ïm-pleo; mais limpede < lïmpidum; e s'est cependant devant mn: lemn < lïgnum, semn < sîgnum. — E -f n > in: arină < arlnam, cină < cinam, cuminec < '*commïnico (t. I, 100), duminecă < do-mînicam, plin < plénum, venin < venënum, -iu (-inu ) < -ineum (cf. Candrea, But. Soc. fil., III, 14); après une labiale, une s ou une cons. -f r nous avons în à la place de in si la syllabe suivante ne contenait pas de voyelle palatale: fin < fënum, vină < vënam, mîn < mino; sin < sïtium; frîn < frënum; frîmbie (frînghie) à côté de frimbie, est encore inexpliqué ; on a în aussi après une r initiale: rînă < rën. —E + n -f- cons. > i: limbă < linguam, lingură < lingulam, prinde < prindere; nous avons în au lieu de in dans les conditions exposées plus haut pour e 4- n: vînd < vëndo; sîngur < sïngidum; strîng < strïngo (il s'ensuit que des formes comme impïngo, prëndo devaient donner *împîng, *prînd; si on a dit împing, *prind, c'est par l'influence de împinge, prinde). — E + nn montre une évolution analogue à celle de g dans les mêmes conditions ; nous avons ainsi : peana devenu pană (ea > a après la labiale) < pinnam. — E final > ea: dea < dët, stea, < stlt bea (< *be < *bee) < bïbït. E atone s'est maintenu dans des mots tels que : deget < di-gïtum, muced < mucidum, neted < nitîdum, şoarece < sorïcem, duminecă < dominïcam, piedecă < pedicam, sălbatec < salvatîcum ou silvatïcum (t. I, 105) ; il s'est conservé aussi à la fin des mots.- şapte < septem, între < inter, unde < unde. — E initial a passé constamment à a devant une r: arici < ericium (sur aramă < a(e)ra-men, cf. t. I, 105) ; eram < erabamus s'est conservé sous l'influence de era < eram, à l'époque où celui-ci portait encore l'accent sur e et n'était pas devenu eră, par l'attraction des formes du pluriel et des autres imparfaits qui avaient l'accent sur la finale à la Irepers. sing., aussi bien qu'aux 2e et 3e pers. E initial a été changé en a aussi dans les nombreux composés avec eccum: acest < eccum istum, acel < rccum Uium, aci < eccum hic, acice < eccum hicce, acolo < eccum illoc, acum < eccum modo, atare < eccum totem, atît < eccum tantum. Sur l'a de ăl < Uium et de ăst < istum, cf. plus loin, voyelles en hiatus. —E > ă, lorsque la syllabe suivante ne présentait pas de voyelle palatale : i° après une labiale : împărat < imperator, bătrîn < bctranum (t. I, 113), făurar â, indépendamment de la voyelle qui suit: 1° après une r initiale ou double: răci, dér. de rece (< recens), rămînea < r émaner ey răposa < repausare, rărunchi < *renuculum, răşină < resinam, ră-tund < retundum (t. I, 106),îndărăt < in de retro, atone en phrase; cură < currït, cară < care (pl. de car < carrum) ; 2° après t (en syllabe protonique): blăstăma < *blastemarc (t. I, 197), mortăcină < morticinam, rătăci, dér. de erratïcum, săptămînă < septîmanam,. tărţiu < *tertianeum (temoare < tïmorem s'explique par l'influence de la forme verbale teme). —E + m s'est conservé: înemos < anïmosum. — E -\- m -\- cons. > m: timpuriu < temporivum (t. I, 166) —£ + M en syllabe protonique s'est conservé: cenuşe < *cï-nusiam (t. I, 145), genunchi < genucidum (t. I, 165), ftew* < venire,, venin < venenum (cumineca, măcina furent refaits sur cuminec, macini); après une labiale, en a été changé en în si la syllabe suivante ne contenait pas e ou i: f înaţ < * f enacium, vîna < venare,. mina < minare (scărmăna < *excarmïnare doit son ă à scarmăn; mïnutum a donné mărunt par les étapes intermédiaires *menut > *menunt > *merunt > mărimi, c'est-à-dire e a passé à a après que « eut cédé la place k r) ; en syllabe posttonique, en s'est conservé dans des formes telles que: nimeni < nemïnem, noaten < annotïnum, oameni < hommes, pepene < *pepïnem (t. I, 146),, pieptene < pectïnem; il a passé à w après c, g, d: sarcină < sar-cïnam, funingine < fidigïnem, margine < margïnem, pecingine < petigïnem, grindină < grandïnem, lindină < lendïnem, urdin < ordïno, piedin < *pedïnum; le même changement s'est produit après une s lorsque la syllabe suivante contenait e: asm < «swi, frasini < fraxïni.— E + n + cons. >ws: M < *allen(i)tare, că-rindar < calendarium, gingie < gingivam, simţi < sentir e, tindc-chie < tendiculam; après une labiale, m a passé à w, sauf dans le cas où la syllabe suivante présentait une voyelle palatale : spînzura < *suspendiolare, svînta < *exventare; mais WWJ/I < mentire, vindeca < vïndicare. I accentué s'est maintenu intact dans des mots comme: cinci < cïnque(t. I, 134), frig < frïgus, mărit < marïto, scriu < scrïbo,. trist < trïstum (t. I, 148), vin < vïnum; sur treier < Hrïbilo, cf. ţ atone. —I >î: 1° après une r initiale ou double: rimă < rimam, rîpă < rïpam, rîu < rïvum; întărită < *interrïtare (Candrea-Den-susianu, ZH'c/- etim., n° 872), w£ < *horrire (cf. phonétique de r) ; 2° après /, si la syllabe suivante ne contenait pas de voyelle palatale: aţîţ < *attïtio, căpăţînă < *capiiinam, căţîn < catinum, ţîţâ < Hïtiam (t. I, 196), mais subţire < subtïlem, ţie < (t. I, 91),. mulţime < mulium -\--ime- (cuţit < *acuiïtum, puţin < *putînnum reproduisent le phonétisme des pl. cuţite, puţini). I atone s'est conservé au commencement et à la fin des mots : iarnă(<.*iearnă) < hibernam; domni < domni, noştri < noştri; k remarquer qu'à la fin des mots il n'apparaît avec sa pleine sonorité qu'après une consonne -f- r ou / (nous avons ainsi noştri, socri; afli, umpli, etc., ces deux derniers avec -i < ïs, introduit de la 2me pers. ind. prés, de la IVe conj.), tandis qu'ailleurs i s'est réduit à i; ainsi (tels qu'ils sont prononcés) : domnï, îmî < mï, lăudaţi < Haudatïs, laudaï < laudavï, cuï < cul, etc. ; dans les formes de la deuxième catégorie i reparaît pourtant souvent lorsqu'elles sont suivies d'une enclytique: lăudaţi-l, adu-mi-le.—A l'intérieur des mots, i, devenu déjà en latin vulgaire e, a suivi les mêmes destinées que e atone: derege < diriger e, treiera < Hribilare (et par analogie aussi l'ind. prés, treier; cf. t. I, 170), să < si, io (iuă) < hic -T- ubï (ces deux derniers atones en phrase ; cf. Candrea-Densu-sianu, Dicţ. etim., n° 900), rădăcină < radicinam (t. I, 163), tăciune < tïtionem (e > ă après t; cf. plus haut, phonétique de e atone); dans ficat<.fïcatum, scriptură < scrïpturam, i s'est maintenu sous l'action de -x'fic (ar. h'ic) < fïcum, scriu < scrïbo. Ce que nous admettons ici à propos du traitement de l'i atone en latin vulgaire vient modifier la manière dont nous avons envisagé ailleurs (t. I, § 33) l'historié de ce son. Ne pouvant nous étendre à cet endroit sur ce problème phonétique du latin vulgaire, nous nous sommes contenté d'indiquer les faits indispensables pour la compréhension du sort de l'i en roumain ; dans une étude spéciale, en collaboration avec J. A. Candrea, nous examinerons de près le sort de Vï et de Vu atones en roumain et dans les autres langues romanes. custa). — O > oa devant une syllabe qui coamă (coama) < cornam, coace < côcere Q et o accentués (ce dernier ne représentant que 5, puisque, comme nous l'avons fait remarquer ailleurs, t. I, § 19, le roumain ne connaît pas la confusion de o~ avec û). Sauf dans les cas indiqués plus loin, ils sont restés intacts: foc um: cumpăr < cômparo, mais domn < dômnum, somn < sômnum. — 0 -f» > ww: 6MW < bônum, cărbune < carbônem. Il reste douteux qu'il faille supposer la même transformation dans nu < wow: le passage de o à « a pu se produire à l'époque où l'on disait encore non (cf. phonétique de n), ou bien a-t-il été amené par l'emploi de cette particule comme atone à l'intérieur de la phrase. Le maintien de o dans le suffixe -oi < -ôneum est surprenant et il n'a pas encore été éclairci. — Sur o 4* n -f- cons. (spécialement t, d), cf. t. I, §24. 0 atone a passé régulièrement à u, sauf dans les cas mentionnés plus loin : arbitre < arborent, furnică < formicam, ureche < oriclam, patru < quattuor. Mormînt présente un développement anormal, s'il ne faut pas toutefois supposer qu'il se rattache à monimentum (t. I, 101) parles formes intermédiaires: *tnunmînt > mînmînt (cf. plus bas f întina, etc.) > *mîrmînt > mărmînt, d'où mormînt, par le passage de ă à o après la labiale, comme boteza < *băteza (v. assimilation des voyelles).—0 -f- m + cons. (sauf «) et o + M -f- cons. >îm, în: %îynfa < conflare, frîmseţe < frumos-\--eţe; f întina < fontanam, lingă < /owgo (atone en phrase) ; mais cumnat < cognatum, Dumnezeu < domne deus (cf. phonétique de « atone). —■ Dans les monosyllabes, o a passé à ă: că < quod, nă < wos, vă < vos (sur wow, cf. ci-dessus) ; după < ¿¿0 post montre que 0 est devenu ă à l'époque où ses deux éléments étaient encore indépendants, de sorte que *po a pu suivre le même traitement que les autres monosyllabes. JJ et u accentués sont reflétés de la même manière, par u: ascult < ascûlto (t. I, 103), cruce < crûcem; crud < crûdum, fum < fûmum. Dans adînc < aduncum, u a cédé la place à î, son phoné-tisme étant modelé sur celui de adînca (cf. plus bas, u atone). Les formes moare < mûriam, roib < rûbeum, toamnă < *autûm-nam montrent u > 0, sans qu'on puisse préciser les raisons de cette substitution. D'après Meyer-Lùbke, Rom. Gramm., I, § 130, le passage de u à 0 dans roib, toamnă serait dû à l'influence des consonnes labiales suivantes ; cette explication est cependent contredite par des formes telles que rump < rùmpo, pommb < palûmbum, etc., qui présentent les mêmes conditions phonétiques sans Qu'on constate pourtant le changement de u en 0. Tout aussi inadmissible est l'explication que Meyer-Lùbke, ibid., § 146, donne pour moare: à son avis, on I"ut le considérer comme une forme postverbale de mura < *muriare; nous ni' voyons pas toutefois comment moare aurait pu être tiré de mura. Une autre implication des mots en question a été tentée par Puşcariu, Zeiischr. rom. PMI., XXVIII, 689; cf. Convorbiri lit., XXXVIII, 469; en partant d'une loi phoné-Lique qu'il croit pouvoir formuler de la manière suivante: «toutes les fois que u se trouvait devant un i formant le dernier élément d'une syllabe, il a été dissi-tnilé en o », Puşcariu suppose que toamnă est sorti de *autumniam, et non de *au-tumnatn, par les étapes intermédiaires *autuimnă > *autoimnă, tout comme ii'ih de *ruib et moare de *muira. Nous ne pourrions partager ce raisonnement, puisque plusieurs considérations viennent l'infirmer. Ainsi, la dissimilation de /' en o sous l'influence de i est quelque chose d'inconcevable ; d'autre part, admettre que muriam a pu devenir *mujra c'est méconnaître les lois les plus élé-mentaires de la phonétique roumaine: la métathèse de i en hiatus ne se produit jamais dans ces conditions (comp. -ariu < -arium; les étymologies baier < variai n, caier < *carium, proposées par Puşcariu, ne peuvent être prises en sérieuse nmsidération). Et même en admettant l'existence de *muira et son passage à *mo(i)râ, celui-ci aurait donné *moară et non moare. Il faut en outre relever que l<'s faits invoqués par Puşcariu laissent inexpliquée la présence de u dans cuib. U atone apparaît comme u: urzică < urticam, singur < sin-gidum. — U -j- n, m -f- cons. ~>în, îm: adînca < *aduncare, încă < unquam (atone en phrase), rîndunea < *hirundulam -f- -ea, sîmcea < *summicellam (cf. Candrea, Bul. Soc. fil., I, 28). Lorsqu'il se trouvait après i (j), u a disparu de bonne heure: înghiţi (< *înghiuţi) < ingluttire, sughiţa (< *sughiuţa) < subgluttiare(t. 1, 172); comp. mincinos (< minciunos) < minciună < menti-lionem, ruşina (< *ruşiuna, dérivé de ruşiune) < *rosionem (l'analogie entraîna après elle ruşiune qui devint ruşine), tuşina (< Hu-şiitna) < *tonsionare; închide (< *închiude) < închidere s'explique de la même manière: iu s'est réduit à i d'abord dans les formes où ce groupe vocalique ne se trouvait pas sous l'accent (închizînd < *închiuzînd, comme închisoare < *închiu soare J et sur le modèle de celles-ci en a dit aussi închide. — Sur u final, cf. phonétique du XVIe siècle. Diphtongues. Pour les diphtongues accentuées nous n'avons à signaler que la manière dont fut traité au; sa valeur ele diphtongue a disparu par suite de la séparation de ses éléments en deux syllabes (avec l'accent sur a) : aur < aurum; seul audio fut rendu par aûz, sans qu'on connaisse les raisons de cette transmutation de l'accent. Les diphtongues de provenance roumaine ea et oa se sont réduites à e, o, lorsqu'elles étaient atones: cresta, dér. de creastă; boci, dér. de < boace. Voyelles en hiatus. Pour les transformations qu'ont subies les voyelles en hiatus (primaire ou secondaire) nous avons à distinguer les cas suivants. 1° L'hiatus subsiste: tăun < tabonem (t. I, 164), leşie < lixivam, maestru < ma (g jtstrum (t. I, 124), scrie < scribere, suară (dans la forme suptsuarâ, subsoară) < subalam. 2° Les deux éléments de l'hiatus se fondent en une diphtongue; c'est le cas surtout pour les hiatus dont la deuxième voyelle était un u (o) ou un i final (cette transformation fut d'ailleurs amenée par le changement de la voyelle finale en demi-voyelle, u, ï): eu < *eo (t. I, 124), mien < meum, stau < stao (t. I, 160), tîrziu < tardivum, cui < cui, doi < *doi (t. I, 105), fui < fui, lăudat < laudavi; le même résultat se constate pour l'hiatus ea, avec la différence que l'accent a passé dans ces cas sur la deuxième voyelle: căţea < catellam, grea < * grevam, mea < meam, rea < < ream, vedea < videbat (comp. aussi partea < parte 4- art. -a). 3° La deuxième voyelle a été altérée: ia est devenu ie (diphtongue) lorsqu'il se trouvait devant une syllabe contenant i ou e: oieriu (< oiariu), dér. de oaie; chiee, che(i)e (< chiae) < clavem, tăiere (< tătare) < taliare. 4° Une des voyelles a disparu: ae s'est réduit à a (ă) lorsqu'aucune des voyelles ne portait l'accent: alună < *abellonam, am < habemus (atone en phrase), spămtnta < *expavimentare; ăa est devenu a: casa < casă < casam + art. -a (comme zadă < *zăadă, pară < *păară, etc. ; cf. ci-dessus, phonétique de § ete); iî, îi >i: creştin (< *creştiîn) < christianum, ghindă (< *ghiîndă) < glandem, tăind (< *tăiînd) < taliando; schimb (< *scîimb) < *excambio; la réduction de l'hiatus s'est produite surtout lorsque les deux voyelles étaient identiques: cal < caballum, la < lavare, la < iMac ad, lăuda < laudabat; bere (beare) < biber e, bea (< *be, avec e final accentué > ea, cf. plus haut phonétique de e) < Mbit, cetate < ctvitatem (ï atone >.e), îngreca < *ingrevcare, legeni < Heviginas (dans ainte < abante la contraction ne s'est pas effectuée, puisque ant a passé à hit avant la réduction de l'hiatus, de sorte que abante a suivi le traitement des formes de la première catégorie) ; une réduction analogue de l'hiatus apparaît dans le cas où e se rencontrait avec ea sorti de e: greaţă (< *greeaţă) < *grevitiam, leagănă (< *le-eagănă) < Heviginat; dans iarnă (< Hearnă) < hibernam, iartă (*ieartă) < libertat nous avons iea > ia; un exemple de ieu > iu nous est offert par iuşor < *ieu < levem (*lfo>um) + -şor; à noter en outre la contraction de ue en u, par la phase intermédiaire *uî, dans crunt (< *crutnt) < cruentum, june (< *juînc) < ju-vencum. 5° Les deux voyelles se sont fondues en un son nouveau; cv cas est représenté par l'hiatus ue lorsque e n'était pas accentué; on a eu ainsi ue > uă > o: cot (< *cuăt < *cuet) < cubïtum; devant une r, l'hiatus uă semble s'être conservé plus longtemps, comme le montre nuăr < nubilum, qui apparaît encore (à côté de nuor, nour, nor) dans les anciens textes, tandis que coi est la seule forme connue dès l'époque la plus ancienne; un développement parallèle à celui de ue dans nuăr nous est offert par l'hiatus ua (avec a atone) de buâr (buor, bour, boor) < bubalum. C'est ici que nous devons mentionner les formes ăl < Uium et ăst < ïstum, dont le phonétisme s'explique par l'hiatus syntaxique u e; dans des constructions telles que omulu et (est) bun, e atone a passé à ă sous l'influence de Vu précédent, tout comme dans *cuăt; les formes qui en résultèrent, ăl, ăst, finirent ensuite par s'imposer partout aux dépens de el et est (Candrea-Densusianu, Dicţ. eti-mol., n° 531). 6° Une voyelle s'est développée entre les deux éléments de l'hiatus; trois catégories de mots montrent spécialement cette évolution: a) les mots composés où deux a venaient se rencontrer; l'hiatus devint dans ce cas aua, par suite de l'insertion d'un u entre les deux a: auace (< *aace) < *adhacce (Candrea-Densusianu, Dicţ. etim,, n° 116); dans laolaltă nous avons affaire au même phénomène, avec la différence que aua, atone ici, fut changé en auă et ensuite en ao: la alaltă > Haualtă > Hauălaltă > laolaltă (ibid., n° 48; sur des formes syntaxiques telles que da-u-aş, cf. Tiktin, Zeitschr. rem, Phil., XII, 447); b) les subst. fém. accentués sur la dernière syllabe; entre celle-ci et l'article vint s'intercaler la même voyelle u; nous avons ainsi: steaua < stea -f l'art, -a, ziua < zi -\- l'art, -a; c) les formes qui se terminaient en -oe. -oa, -ue, -ua, avec l'accent sur la première voyelle de l'hiatus ; comme plus haut, un u vint s'introduire entre les deux voyelles : le lat. *doe (= duae) est devenu de cette façon *doue > două > doauă (par la diphtongaison de o en oa sous l'influence de ă), doao; comme doauă s'expliquent: noauă < no(v)em, no(b)is, no(v)am, no(v)ae; oauă < *o(v)ae, o(v)at; ploauă < plo(v)et (t. I, 94) ; voauâ < vo(b)is; iuă (qui représente phonétiquement iuuă) < hic u(b)i (Candrea-Densusianu, Dicţ. etim., n° 900) ; măduă et văduă (c'est-à-dire măduuă, văduuă) < medullam, viduam, viduae; il s'ensuit que ovem aurait dû être reflété par *oauă. tandis qu'on a eu oaie; il ne faut cependant y voir qu'une anomalie due à un phénomène d'analogie: d'après le nom.-acc. pl. et le gén.-dat. sing. oi on a refait un oaie qui a remplacé la forme normale *oauă (l'analogie < ; _ a été amenée par foi-foaie, ploi-ploaie) ; plus obscure est roauà < ros, rorem; on se demande toutefois si à la place de l'ace, rorcm il ne faut pas admettre l'existence en lat. vulg. d'un *rovem, résulté d'une analogie facile à comprendre; ce *rovem serait justement la forme d'où est sorti roauă. T Entre les voyelles de l'hiatus s'est insérée une consonne; cette consonne peut être v ou g; le premier cas est représenté par : avui, avut < ha(b)ui, *habu(t)um; le deuxième par: fagur < *favulum, negura < ne(b)idam, rug < ru(b)um; la dérivation uger < uber est douteuse, puisque nous aurions dû avoir *uer ~>*uăr > *or (comp. coi < cubitum). Les consonnes qui vinrent séparer les voyelles de l'hiatus ne sont en réalité que des développements postérieurs du même u que nous avons vu plus haut: avut, fagur etc., reposent en effet sur *auut, *fauur; la transformation de u en une consonne apparaît d'ailleurs aussi dans des mots de la catégorie précédente (măduuă, văduuă devinrent plus tard măduvă, văduvă ; sur celui-ci on a même refait un mase. văduv). En jetant un coup d'œil sur ces formes, il semble résulter que u n'a évolué vers une consonne que dans le cas où il précédait ou suivait un u, ce qui expliquerait pourquoi steaua, ziua ne montrent pas u >v. Assimilation: ă — e > e — e: baserecă > beserecă < basilicam, *măsteca > mesteca < masticare, trămete > tremete < tramitterc; e—i >i — i: neşchit > nişchit < nescio quantum; î — i > i— i: *grindina (refait sur * grindină) > grindina < grandinare (d'où par analogie grindină pour * grindină) ; de la même façon s'explique Hîmbric (cf. u atone) > limbric < lumbricum; î—u > u—u: cu-rîndu > curundu < currendo (l'assimilation de i à u fut favorisée par l'emploi de ce mot comme atone en phrase) ; u—ă > ă—ă, c'est probablement à cette assimilation que nous avons affaire dans fără < foras, cătră < contra, pour lesquels il faut admettre les formes intermédiaires *furâ, *cu(n)tră; u—o >o—o:*aculo > acolo < eccum illoc, *f'euros >fioros < *febrosum (Candrea-Den-susianu, Dicţ, etim., n° 594). Nous devons enregistrer ici l'assimilation d'une voyelle à la consonne qui précède ou qui suit; ce phénomène se remarque surtout lorsque ă venait en contact avec une consonne labiale, ce qui le fit changer en o, u: boteza (< *băteza) < baptizare, porumb (< *părumb) < palumbum, răpoosa (< răpăusa) < repausare; dumica (< * darnica) < *demicare, dér. de mica, după (< *dăpă) < de post, mumîne (*mămîne) < mammanem (t. I, 147; du croisement de mumîne avec mamă est sorti mumă). La substitution de u à ï dans buric < umbllicum s'explique d'autre manière ; elle remonte au latin vulgaire (Candrea—Densusianu, Dicţ. etim., n° 200). Dissimilaticn. Une dissimilation qui apparaît constamment en roumain est e—e (ea) >i—e: cireş (< cereş) < ceresium, dire pi < derept < directum, direge < derege < diriger e (cf. 399), mişel (< *mcşel) < misellum, mistreţ (*mestreţ) < mixticius (Candrea, Conv. lit,, XXXIX, 1133), pricepe (< precepe) < percipere, priveghi 'a (< preveghia) < pervigilare, viţel (< *veţel) < vitellum; părticea (< *părtecea) > *particellam; à remarquer que precepe et preveghia apparaissent souvent à côté des formes dissimilées et sont encore aujourd'hui d'un usage courant, tandis que mişel, p. c, est inconnu même aux textes les plus anciens; la conservation de precepe, preveghia s'explique par l'influence d'autres composés avec pre-, tandis qu'ailleurs cette influence analogique manquait et les formes dissimilées purent s'imposer de bonne heure. Quant à la forme non dissimilée cercel < circellum, il faut attribuer le maintien de e dans la première syllabe soit à ce de la syllabe suivante, soit à l'influence de cerc. Prothèse. La prothèse d'un î s'est produite surtout dans certaines formes atones, telles que les pronoms îmi, îţi, îi, îşi, îl et le verbe îs (lre pers. sing. et 3me pers. pl. de l'ind. prés, de a fi), lorsqu'ils n'étaient pas précédés d'un mot terminé par une voyelle ; la même prothèse apparaît dans la préposition în (cf. Candrea—■ Densusianu, Dicţ. etim., n° 833), et dans tous les mots commençant par în-, îm-, de in-, im- (à ces derniers il faut probablement rattacher aussi îmă (< *mă, forme abrégé de mumă, cf. syncope) ; la prothèse de î dans ces dernières formes s'est probablement produite d'abord dans les cas où in-, im étaient atones; plus tard elle fut transmise aussi aux cas de in-, im- accentués (donc *nfla > înfla < inflare et ensuite, par analogie avec celui-ci, înflu < inflo) Un cas de prothèse de a serait ană < uvam, mais cette forme fut introduite en daco-roumain du dialecte macédo-roumain, où la prothèse de a est un phénomène fréquent. Aphérèse. Ex- s'est réduit à s- toutes les fois qu'il était suivi d'une consonne: stinge < exstinguère, stră- < extra; devant une voyelle ex- a conservé son élément vocalique qui a passé ensuite à a- (cf. 396) ; ascuţi < *exacutire. — Une aphérèse fréquente est celle de a (primitif ou secondaire) : mătuşe < amitam -\- -use, miel < agnellum, noaten < annotinum, rădica < eradicare, rătăci, dér. de erraticum, rîie < araneam, rîndunea < *hirundula -\- -ea, toamnă > *atumnam, unchi < avuncidum; les raisons pour lesquelles a a disparu dans ces mots ne sont pas claires; peut-être devons-nous supposer que dans des formes verbales telles que *arătăci, a a été supprimé d'abord lorsqu'elles étaient précédées de la prép. a, employée souvent devant l'infinitif (a *arătăci > a rătăci) ; de même, la suppression de l'initiale aux subst. fém. comme toamnă a pu être amenée par la confusion avec l'article a à l'époque où celui-ci était encore employé devant les substantifs (voy. morphologie), donc a *atoamnâ > a toamnă (dans miel et noaten la chute de a se serait produite d'abord aux fém. mia, noatenà); mais il reste alors à expliquer unchi, pour lequel aucune de ces hypothèses ne peut convenir. — L'aphérèse de i dans illum, il-lorum >l{u), lor, aussi bien que dans illac ad > la, est due à l'emploi de ces mots comme atones. — A une époque ancienne élu roumain i est tombé aussi dans în, intre, ïntegrum, etc. ; mais cette aphérèse ne peut être constatée qu'indirectement, à travers les formes postérieures în, între, etc. résultées ele *n, *nire (cf. prothèse). — Colo, ici de acolo, aici sont sortis des liaisons syntaxiques de-acolo, de-aici > decolo, deici, séparés ensuite en de colo, de ici (Candrea-Densusianu, Dicţ. etim., n° 9). Épenthése. D'après quelques philologues nous aurions un cas d'épenthèse de i dans ceri(u), à côté de cer < caelum; nous croyons plutôt que l'i y fut introduit par analogie avec les dérivés en -eriu, -ariu, -oriu (une analogie semblable a donné naissance à la forme verbale ceriu < quaero, refaite sur pieriu < pereo). — Sur cîine, mîine, pîine, voy. 392. Métathèse. I (e) en hiatus précédé d'une labiale a passé régulièrement devant celle-ci : aibă < habeat, de faim < *diffamio, roib < rubeum, sgaibă < scabiam; cette métathèse semble ne s'être produite que lorsque l'accent tombait sur la voyelle qui précédait la labiale, puisque ce n'est que de cette manière qu'on peut expliquer pourquoi appropiare a donné apropia et non *aproipa (apro-piu reproduit donc le phonétisme de apropia) ; le manque de la métathèse dans albie < alveam montre, d'autre part, qu'elle n'a lieu ni dans le cas où la labiale était combinée avec une autre consonne ; nous avons toutefois schimb qui suppose *scîimbu < *excambio ; si m n'a pas empêché ici la métathèse, nous devons admettre que mb ne formait pas un groupe consonantique analogue à Ib: m fut probablement prononcée comme une nasale faible (*scîbiu) et dans ces conditions la métathèse de i a pu se produire, tout comme dans roib. — E atone a passé après r dans strănuta < sternutare. — La métathèse de o atone apparaît dans: frumos < formosum, purcede < procéder e, struncina < *extortionarc. — Comme exemple de métathèse de a (à) on a fîrtat (< fartât, cf. 392) <*fratai, dérivé de frate. Syncope. La syncope la plus fréquente est celle d'une voyelle précédant d'habitude immédiatement la syllabe accentuée; elle ■ \ lieu surtout dans les mots de trois ou quatre syllabes; nous ivons ainsi: 1° syncope de ă: ascut < *exacutio, destul < de + satullum ; 2° ele i(e): fuscel<:i:fusticellum, mînea < *mandicare (I:. I, 100), mormînt < monimentum, scurma < *excûnrimare, ulta (uita) < *oblitare, veşmînt < vestimentum; 3° de î: amnar, dér. de mină; 4° de u: acmu < eccum modo, aşa < eccum sic, atare < eccum talem, atît < eccum tantum, căscioară < căsuţă -f- -ioară, cidea < collocare, frîmseie (frumseţe) < frumos + -eaţă, fsat (sat) < fossatum, însura < *inuxorare, jneapă?i < juniperum, lucra < lucu-brare, micşor <,micu -4- -şor, s'pînzura < *suspendiolare, sufleca < *subfcllicare, surpa < *subrupare, usca < exsuccare, vrea < voler e. Comme exemple de la syncope de u protonique dans un mot ne contenant que deux syllabes nous avons à relever spre < super. La syncope de u dans m(u)mă et m(u)mîne >mă (îmà), mine est due à d'autres influences, notamment à l'identité des consonnes avoisinantes. — Plus rare est la syncope (de i, e, u) dans une syllabe posttonique: salce < salicem; cuscru < consocrum, staul (< stablu) < stabulîtm, sidă (< *subla) < subulam. 5. Le traitement des consonnes donne lieu aux remarques suivantes. P apparaît comme une des consonnes les plus résistantes; il s'est toujours conservé, qu'il fût initial ou médial; parte < par-tem, părinte < parentem, coperi < coperire, ripa < ripam. B est demeuré tel quel au commencement des mots: bun < bonum, boteza < baptizare. — A l'intérieur des mots, il a disparu lorsqu'il se trouvait entre deux voyelles (dans certaines conditions ce phénomène s'était d'ailleurs produit déjà en latin vulgaire; cf. t. I, 114): cal < caballum, tăun < tabonem, bea < bibere, vedea < videbat, băut < *bibutum, scrie < scribere, cot < c ubitum, suire < subir e. La conservation de b, comme v, dans le verbe avea < habere n'est qu'apparente ; avea a été refait sur avui avut (cf. voyelles en hiatus). Sur noauă < nobis, negură, < nebu-lam, voy. ce que nous avons dit à la même place. Si b s'est maintenu devant un e, i en hiatus (aibă < habeat, roib < rubeum; cf. métathèse), il ne faut pas y voir une exception à la loi précédente, < puisque e, i étant devenus j dans cette position, la labiale ne se trouvait plus devant une voyelle et pouvait, comme telle, se conserver intacte. F n'a subi aucun changement: fag < fagum, femeie < fami-liam, luceafăr < luoiferum, trifoi < trifolium. V s'est conservé au commencement des mots: vale < vallem, veşted < *viescidum (de viesco), virtute < virtutem. — Lorsqu'il était médial il a eu le même sort que b (cf. t. I, 109) ; il a disparu tout comme celui-ci: la < lavare, cheie < clavem, nea < nivem, vie < vivit, nuia < novellam. Dans adevăr (adevăra), primăvară, nous avons affaire à des composés dont les éléments ont été prononcés pendant quelque temps séparément: ad de vero, prima ver a; dans ces conditions y a pu se maintenir, étant traité de la même manière qu'au commencement des mots. — Sur noauă, fagur, etc., cf. voyelles en hiatus. M est restée intacte, au commencement comme à l'intérieur des mots: mare < mare, lume < lumen, cămaşe < camisiam. T. Sauf dans les cas notés plus bas, t initial et médial s'est conservé : tată < tatam, putea < *polërc, roată < rotam. — T + e (ïe), i >/: ţese < tëxere, viţel < vitéllum, ţară (ţeară < Hîeară) < terram, ţiu (< ţinîu < *tïenïu) < tëneo; peţi < petïre, bărbaţi < bărbaţi, poţi < *potis, de *potëre. Sur iînăr, timp, voy. ci-dessus, phonétique de ţ. — T + i (e) en hiatus a été représenté de deux manières: 1° par ţ devant ia, ie accentués ou atones et devant. io, iu atones: înălţa < *inaltiare, scoarţă < scorteam; -eţe < -itiem; învăţ < *invitio, preţ < pretium; 2° par c(= c) lorsque le deuxième élément de l'hiatus était oouu accentué (-iô, iu) : fecior < *j"etiolum, pucios < *puteosum, tăciune < titionem; măciucă < *matteucam ; comp. les formes cărucior, grăuncior où i + -io montre le même traitement (căruţ + -ior, grăunţ + -ior) ; c'est probablement de la même manière et par un phénomène de phonétique syntaxique qu'il faut expliquer poci, lre pers. sing. de l'ind. prés, de putea; de poteo on a dû avoir d'abord *poţ; lorsqu'il était suivi de ïo — eu (à l'époque où le pronom était souvent employé après le verbe), *poi devait aboutir à poci, tout comme les formes antérieures: *poţ ïo > poci ïo (l'accent tombait naturellement, dans la phrase, sur l'o de ïo). D. Son développement est parallèle à celui de /. Nous avons donc pour le cas où il était initial ou médial: domn < domnum, ied < haedum, vedea < vider e. La présence de g dans mucegai, putregai, dérivés de muced, putred, ne doit pas être attribué à un changement spontané de d en g (muceg-, putreg- laissent supposer l'existence en lat. vulg. de formes comme *mucig-, *putrigà côté des adj. mucidus, putridus; comp. fumigare et fumidus). ■ — Z) + g (ïe), i > z: zeu < dëum, zadă (< *zeadă < *zîeadă) < daedam (t. I, 134) ; zice < dïcere, urzi < ordïre, putrezi < putridï, auzi < audïs. Sur dedi, voy. ci-dessus, phonétique de ç. —D + i (e) en hiatus: 1° > z, lorsque les hiatus étaient ia, ie accentués ou atones, ou bien io, iu atones: aşeza < *assedÀare, rază < radium; şez < sedeo, spînzura < *suspendiolare; miez < médium; 2° >y, lorsque la deuxième voyelle de l'hiatus était o ou u accentué (iô, iu) :jos < deorsum; comp. putrejune, rătunjor < putred -j- -iune, i'ăiund + -ior; nous devons rattacher ici botejune dont le j < zi s'explique de la même façon: *baptizionem >*bătejune, botejune. S, au commencement des mots, est demeurée intacte: secară < secalem, soare < solem. — Entre deux voyelles, elle a gardé la prononciation sourde qu'elle avait en latin: casă < casam, frumos < formosum. — Devant g, / elle a passé à ş: şes < sëssum, deşert < desërtum, mişel < misëllum, şapte (< şeapte < *sïeapte) < sëp-tem; şi < sic, răşină < resïnam, frumoşi < formosï, coşi < *cosïs, de *cosere, consuere. — Le changement en .s apparaît aussi devant i(e) en hiatus: caş < caseum, cireaşe < ceresiam, îngraşă < *in-grassiare. N. Exception faite des transformations que nous allons relever bientôt, n s'est conservée au commencement aussi bien qu'à l'intérieur des mots: noapte < noctem, bine < bene, suna < sonar e. La chute de n dans friu < frenum, grîu < granum (comp. grăunţ < *granuceum) attend encore son explication ; elle est d'autant plus surprenante que n reparaît au pluriel des mêmes formes: frîne, grîne (mais aussi frîe, grîe). Tout aussi obscure est la disparition de n dans o < unam (cf. plus loin, phonétique de n dans les textes du xvie siècle). —N est tombée devant i (e) en hiatus: ie < Uneam, ţiu < teneo, vie < vineam, -iu < -ineum, -oi < -one-um. — Sur le rhotacisme (n intervocalique ~>r), voy. phonétique de n au xvie siècle. L. Au commencement des mots / s'est conservée, excepté devant g (ïe), i ou i(e) en hiatus, qui la transformèrent en tombée plus tard: laud < laudo, lege < legem, mais iepure (< Vepure) -< lëporem; in (< Vin) < lïnum; iert (< Vert) < liberto, ia (< l'a < H'ïea) < levât. — A l'intérieur des mots, entre deux voyelles, / a passé constamment à r: burete < boletum, ferice < felicem, măr < melum (t. I, 87), porumb < palumbum, sari < salis, vrea (< *vu-rea, cf. plus haut, syncope) < voler e. Asemenea, au lieu de ase-■mere < ad similem, doit son n à asemăna qui suppose *assiminare, substitué en lat. vulg. à assimilare (t. I, 170). — Devant i(e) en hiatus l médiale a disparu, comme plus haut : despuia < dis-poliare, fiastru < filiastrum, foaie < foliam, -aie < -aliam, -ie < -iliam. R initiale et médiale s'est maintenue: ride < ridere, seară < ser am, căldare < caldariam, peri < per ir e. Nous devons toutefois admettre qu'au commencement des mots r fut prononcée d'une manière plus vibrante, comme une r double (r) ; cette prononciation apparaît encore de nos jours dans certaines régions du domaine roumain et c'est bien elle que reflètent les graphies rr de quelques anciens textes; ce qui vient surtout confirmer l'existence en ancien roumain d'une pareille prononciation c'est le traitement spécial que montre i après une r initiale; il a passé en effet à î dans ce cas: ripa < ripam, rîu < rïvum (comp. rină < ren, où i est sorti de e + n), tandis qu'il est resté intact après une r médiale: peri < périr e,-puisque, d'autre part, i est devenu î aussi après une r double, urî < *horrïre (comp. curînd < cur-rendo), il ne peut y avoir de doute que seule la prononciation de IV initiale comme r a pu amener l'évolution spéciale qu'on remarque dans ripa, etc. (cf. S. Puşcariu. Conv. lit,, XXXIX, 314 et suiv.). — La chute de r dans făină (à côté de fanină, cf. assimilation) < farïnam est obscure. C, initial ou médial , a conservé sa valeur de palatale dure devant a, o, u; casă < casam, zic < dico, lăcustă < Hacustam (t. I, 106). — C -f* s, i > c: ceară < ceram, cer < caelum, ciur < c (r)ib-rum, face < facere. ■— C +> (e) en hiatus: 1° >/, lorsque l'hiatus était ia accentué ou atone, ou bien io, iu atones: încălţa < incal-ciare, ceaţă < caeciam, faţă < faciam, ghiaţă < glaciam, iţe < licia; îngheţ < *inglacio; soţ < socium, -aţ < -aceum, -et < -icium, -ni < -ucium; er icium aurait dû donner *ariţ; si on a arici, c'est probablement sous l'influence du pl. arici < ericii ; 2° > c, lorsque la deuxième voyelle de l'hiatus était o ou u accentué (iô, iu) : ulcior < urceolum. Q. En dehors de la réduction de qu à c devant o, survenue déjà en latin vulgaire (că < q(u)od, codru < *q(u)odrum, cum <.q(u)omodo; cf. t. I, 123), nous aurons à rappeler le sort de cette consonne lorsqu'elle était suivie de e, i ou a. Devant e(i), qu a passé constamment à c : ce < quid, cer < quaero, încet < in -f- quietum. A rattacher ici les formes qui présentaient eu et dont l'évolution s'est confondue avec celles contenant qu : acel < eccum Uium, acest < eccum istum, aci c dans ca < quam, care < qitalem, cînd < quando, cît < quantum ; 2° > p : adăpa < ada-quare, apă < aquam, iapă < equam, patru < quattor, păresimi < quadragesimam. On ne voit pas trop les raisons de ce double traitement de qu 4- a ; peut-être devons-nous supposer que dans le cas où qu était suivi, en syllabe initiale, de a accentué, ou lorsqu'il se trouvait entre deux voyelles, il a passé régulièrement à p (patru, apă, etc.), tandis qu'il est devenu c lorsque a ne portait plus l'accent (cînd, care, etc., auraient évolué dans ce sens par suite de leur emploi comme atones en phrase) ; mais păresimi reste obscur; faut-il penser que quadragesima a été attiré par quattor, étant donnée leur parenté étymologique, et que comme tel il a subi le même traitement? Nous nous contentons de présenter ces hypothèses sans oser affirmer que l'histoire de qu 4- a trouve de cette manière la solution qui lui convienne. G. Tout comme pour c, nous aurons à distinger le cas où g se trouvait devant a, o, u et celui où il était suivi de e, i. Dans le premier cas, g s'est maintenu: galben < galbinum, ruga < rogare, leg < ligo, gură < gulam, jug < jugum ; dans le deuxième cas, g a été altéré en g: ger < gelu, ginere < generum, deget < digitum, săgeată < sagittam; fugi < fugire, G médial 4-i en hiatus est tombé: curea < corrigiam. J initial suivi de a paraît avoir passé à z, à en juger par zăcea <. jacere; on se demande toutefois s'il ne faut pas plutôt placer à la base de cette forme un composé *dijacere. Devant o, u, il s'est changé en z (écrit _;') : joc < jocum; jneapăn < junipe-rum, judeţ < judicium. — / médial s'est conservé comme z (j) devant u: ajuna (*ajunare, Candrea-Densusianu, Dicţ, etim., n° 31), ajunge < adjtmgere, ajuta < adjidare; il a disparu devant e : aiepta < a(d)jectare, treaptă < trajectam. • Consonnes doubles. La plupart des consonnes ne présentent rien de particulier dans leur développement lorsqu'elles étaient doubles ; réduites de bonne heure à des consonnes simples, elles suivirent le même traitement que celles-ci ; pp, ff, mm, tt, dd, ss, ce, se confondirent de cette manière avec p, f, m, t, d, s; c: apun < appono, sufăr < suffero, mamă < mammam, bată < vit-tam, aduc < adduco, gros < grossum, bucă < buccam (dans abate < abbattere nous n'avons pas affaire à proprement parler à la conservation de bb entre deux voyelles, contrairement à ce que nous avons constaté pour b dans les mêmes conditions; la labiale s'est maintenue parce que abate laissait facilement voir qu'il était composé de a et bate). — Les groupes nn, rr, bien que réduits aussi à n, r, ont laissé des traces de leur ancienne prononciation comme consonnes doubles dans le phonétisme des voyelles qui les a voisinaient ; nous n'avons qu'à nous reporter à des formes telles que an < annum, pană < pïnnam pour voir que nn a empêché le passage de a à î et celui de g à I; si nn avait été prononcé comme n on aurait eu *în, *pînă (cf. phonétique de a et e) ; pour ce qui concerne rr, sa prononciation spéciale ressort de formes comme întărită < *interrïtare, urî < horrïre, cură < currït ; nous voyons ici que i a passé k î et e k ă sous l'influence de rr, ce qui n'aurait pas été le cas si rr avait eu la même valeur que r (celle-ci n'a jamais fait passer ï et e à î, â : pieri < périr e, cere < quaerït). — De toutes les consonnes doubles c'est // qui montre le plus de complications. Son sort fut déterminé par la nature des voyelles qui le suivaient. Excepté devant ï ou a final, // s'est conservé: alege < alléger e, aluat < allevatum, alună < *abellonam, cal < ca-ballum, cale < callem, căţel < catellum, găleată < galletam, încăleca < *incaballicare, măcelar < macellarium, piele < pellem. Devant, ï, Il a disparu après avoir passé à /' : găină < gallïnam, cai < caballï, ei < illï. La chute de // apparaît constamment devant un a final : căţea < catellam, ea < illam, măduă < medullam, mărgea < margellam, măsea < maxillam, stea < stellam (sătulă est naturellement refait sur sătul < satullum; satullam aurait abouti à *sătuă) ; le pronom personnel atone de ia 3me pers. o < i] llam cache la même évolution phonétique: il repose sur la forme plus ancienne uă, résultée de constructions comme am cumpăratu-ă < am cumpăratu-uă < habeo comparaiu(m) i]llam; pour ce qui concerne oală < ollam (qui aurait dû donner *oa), c'est par un phénomène d'analogie qu'il faut expliquer son /: la forme du singulier a été modelée sur le pluriel oale < ollae (comp. mială, mr. nală, refaits sur les pl. miele, mr. nale < agnellae). Le sort de II a fait l'objet de nombreuses discussions; pour connaître les différentes études écrites à ce propos on peut se rapporter à E. Gorra, Studj di fil. rom., VI, 540 et suiv. ; Ov. Densusianu, Studii de filologie romînă, Bucarest, 1898, 43 ; Tiktin, Zeitschr. rom. PMI., XXIV, 320 ; P. Goidanich, Studj romanzi, V, 5. Les débats autour de ce problème de phonétique ont eu surtout pour sujet le traitement de II devant a final. D'après quelques philologues. Il n'a pas disparu dans cette position, mais a passé à u, de sorte que steauà, qui apparaît à côté de stea, devrait être considéré comme le reflet normal de stellam. Puisqu'une réfutation de tous les arguments invoqués pour appuyer cette explication nous entraînerait dans des développements déplacés à cet endroit, nous nous contenterons de produire quelques faits qui militent en faveur de l'oppinion que nous avons formulée plus haut. L'impossibilité de la transformation de stellam en steauâ ressort d'une manière évidente si nous tenons compte du traitement qu'a subi illam lorsqu'il fut ajouté comme article aux substantifs féminins. Admettre que // a passé à u, c'est croire que stella(m) + l'art. i]lla(m) a dû être reflété par *.:teauâua. Mais une pareille forme n'existe et n'a jamais pu exister (G. Wei-gand, Kritischer Jahresberickt iiber die Fortschr. der rom. PMI., VI1, 151, suppose que *steauâua s'est réduit à steaua, mais cette réduction est inconcevable pour quiconque este familiarisé avec la phonétique roumaine). Si nous considérons d'autres formes, nous arrivons à la même conclusion; ainsi pace(m) i]lla(m), rasa(m) i]lla(m) auraient dû donner *paceua, *casâua, si II avait passé à «;on se demande alors pourquoi *paceua, *casâua ne se seraient pas conservés, d'autant plus qu'ils auraient trouvé un appui dans des substantifs comme steaua; 11 réduction de *paceua, *casâua à pacea, casa reste donc tout aussi inexpliquée que celle de *steauâua à steaua. Au contraire, si nous admettons que // est tombé, l. ou tes les formes mentionnées s'expliquent aisément: stea (< stellam) -\- l'art. a (< illam) est devenu, par l'intercalation de u entre les voyelles en hiatus, steaua; sur le modèle de celle-ci on a refait une forme non articulée steauâ qui vint s'ajouter à stea; de même, pacem + ijllam et casam -f i]llam ont passé normalement après la chute de II, à pacea, casa. Que stea est la forme primitive, cela ressort encore d'une autre circonstance. On sait que par analogie avec le pl. slele on a refait pour mea, qui se rencontrait avec stea, le pl. mêle. Or, ce dernier apparaît aussi en mr. (meale), bien que dans ce dialecte on dise steao, que les partisans de la théorie opposée à la nôtre considèrent comme le représentant normal ancien, du phonétisme propre autrefois à tout le domaine roumain. Si le macédo-roumain connaît meale, cela prouve qu'il a connu aussi stea, puisque steauâ — stèle n'aurait jamais pu donner naissance à l'analogie mea — mêle. Il est donc certain que steauâ est postérieur à stea en mr. tout comme en dr. Groupes de consonnes. Les seuls groupes de consonnes qui aient subi des changements sont les suivants. Bl médial a passé à ul : staul < stab(u)lum; lorsque ul était précédé de u, les deux voyelles se sont contractées: scula < *excub(u)lare, sulă < subu-lam, ulta < *oblitare. — Br médial > ur: ciur < c(r)ibrum, faur < fabrum(fior < *februm est refait sur fioros, cf. assim. des voyelles) ; après u on a eu, comme plus haut, la contraction des deux u: luneca < lubricare. — Bt > ut dans preut < preb(i)terum (t. I, 136). — Mn a passé à un lorsqu'il était précédé de a : scaun < scamnum, tandis qu'il s'est conservé après o: domn < domnum, somn < somnum. — L'm du préfixe com- a subi un double traitement: elle s'est maintenue dans cumpăr < comparo, cumplu < compleo, tandis qu'elle a disparu dans cuprind < comprehendo ; la raison de ce traitement doit être cherchée dans la place de l'accent: m s'est conservée lorsque l'accent se trouvait sur le préfixe com- (cumpăr < comparo), tandis qu'elle est tombée dans le cas où com- ne portait plus l'accent (cuprinde < comprehendere) ; cumpăra et cumpli doivent .être refaits, par conséquent, sur cumpăr et cumplu (cf. plus bas le sort du préfixe con-). — Se suivi d'une voyelle palatale a passé à şt : creşte < crescere, destinde < descendere, ştiu < scio. Devant i(e) en hiatus, se a abouti à ş: faşe <.fasciam, — St + e, i > şt : aşterne < astërnere, puştea < *pustëllam ; cîştig < castïgo, învesti < investire (juste < fustem, qui devait donner * fuste, est refait sur le pl. fuşti). Devant i(e) en hiatus on a eu ş, tout comme pour se: păşune < pastionem, use < *ustiam ; seul creştin < christianum montre un traitement différent (sz! > şt) ; la raison en doit être cherchée dans le fait que ce mot fut introduit, par le christianisme, plus tard dans la langue et comme tel il n'a pu suivre la même évolution que use. ■—Sel >şchi, sgl >jghi: aşchie < asclam, deschide < disclu-dere, şchiop < scloppum; dejghela < *disglaciare, *dejghioca < ■^disglubicare (écrits habituellement desgheţa, desghioca). ■—S suivie des consonnes sonores b, v, m, d, n, r, g a passé à z, que la langue littéraire rend le plus souvent par s, bien que l'on prononce réellement z: zbura <. *exbolare (t. I, 113), zvîntura < *exventulare, dezmierda < *dismerdare, zdrumica < *exdemicare, deznoda < dis-nodare, dezrădăcina < des + rădăcină, z gaura < *exgavulare. — Nm ~>rm: mormînt < mon(i)mentum. —Ng -j- u a été rendu de différentes manières, selon la nature des voyelles qui suivaient u: ngu + o >ng : lingoare < languorem ; ngu + e > ng : lînged < languidum ; + « > mb : limbă < linguam (limbut < Hinguu-tum, qui aurait dû donner Hingut, est refait sur limbă). — L'« du préfixe con- fut traitée de la même manière que \'m de com-(cf. ci-dessus) ; elle s'est conservée ou est tombée selon que le préfixe était accentué ou non: cunjur < congyro; cuceri < *con-quaerire, cufunda < confundare, cutremura < *contremulare, cuveni < convenire, cuvînt < conventum ; cunteni < * contenire suppose l'existence d'un ancien ind. prés. *cûntin, à la place du plus récent cuntenesc (comp. mr. acûmtin). C'est ici qu'il faut à coup sûr rattacher cătră < contra ; traité de la même manière que *contremulare, contra atone en phrase est devenu *ctitră et ensuite cătră. —■ Nfl, rendu par mfl (îmfla < inflare), a perdu son dernier élément dans gînfa < conflare, sans que nous puissions en connaître la raison. — Cl a passé constamment à chi : cheie < cla-vem, ureche < oriclam, închina < înclinare (cf. t. I, 271, 288). — Cs, précédé d'une voyelle accentuée, a été changé en ps : coapsă < coxam (cf. t. I, 49) ; frasin < fraxinum montre s à la place de ps probablement par analogie avec des dérivés comme frăsi-net (cf. ci-dessous) ou bien par suite d'une confusion avec le 6 ulg. jasen. Cs est devenu s lorsqu'il se trouvait devant une voyelle tonique : frăsinet < fraxinetum, lăsa < laxare, măsea < maxillam, usca (< *a$uca) < exsuccare; comp. le même traitement du cs secondaire dans aşi < eccum sic (lasă < laxat, ţese < texit, etc. sont naturellement refaits sur lăsa, ţesut, autrement ils auraient abouti à "Hapsă, *ţepse); Y s sortie de x a passé normalement à s devant i : leşie < lixivam, cşi < exïre. — Ct, précédé d'une voyelle accentuée, a passé à pt : copt < coctum, luptă < litctam (cf. t. I, 49). Parallèlement à cs > s devant une voyelle tonique nous devrions avoir ct >t dans les mêmes conditions, mais aucun exemple assuré ne vient attester cette transformation (cuptor < coctorium, lăptucă < lactucam ont été influencés par copt < coctum, lapte < lacîem). Ct secondaire montre bien la réduction à t dans atare < eccum totem, atît < eccum tantum, mais cette réduction est tardive et s'est produite après le passage de ct à ht (comp. mr. ahtare, ahtîntu).—Cl est devenu régulièrement ghi : ghiaţă < glaciam, înghiţi < inglutlire (cf. t. I, 271, 288).—Gn s'est changé partout en mn : cumnat < cognatum, lemn < lignum, semn < signum. Consonnes finales. La chute des consonnes finales, commencée, comme nous l'avons vu ailleurs, dès l'époque latine (t. I, § 55), ne fit que s'accentuer dans la suite. De cette manière la plupart des consonnes finales, telles que t, d, s, c ne laissèrent aucune trace en roumain, et si d'autres se sont maintenues cela n'est arrivé que dans certaines conditions. Nous constatons ainsi que m et n, tombées ailleurs (le premier déjà en latin), ont .survécu dans quelques monosyllabes: cun (employé seulement dans la liaison cunusul, curusul) < cum, în < in ; peut-être devons-nous y ajouter aussi cine < quem, avec le même passage de m à n comme dans cun (*quen > *cen > cene > cine) ; quant à nu < non, bien qu'il ne présente plus aucune trace de n à l'époque historique du roumain, on peut toutefois supposer qu'il fut prononcé pendant quelque temps avec n finale (*nun) et que ce fut plus tard qu'il perdit cette consonne dans des conditions spéciales de phonétique syntaxique. — LV finale s'est aussi maintenue jusqu'à une certaine époque, mais, après avoir passé devant la voyelle qui la précédait, elle est devenue consonne intérieure et s'est conservée comme telle: între < inter, patru < qualtor, pre < per, spre < super ; sor < soror montre la chute de IV finale ; nous ne croyons pourtant pas que ce soit le même cas pour împărat < imperator ; celui-ci doit avoir subi un traitement analogue à celui de patru < quatior, c'est-à-dire imperator est devenu d'abord *impâratru et plus tard, par dissimilation, *împàra.l; quant à l'opinion soutenue par quelques philologues que frate doit reposer sur frater, nous la croyons discutable (à notre avis frate repose sur l'ace, fratrem) ; mais tout en admettant que frate repose sur f rater, nous ne voyons pas pourquoi il serait cité comme un autre cas de la chute de IV finale; tout comme inter > între, fraier devait devenir *fratre et, par dissimilation, frate. — Nt ne s'est conservé que dans la monosyllabe sînt < sint (comp. este < est, où le maintien de st final fut favorisé par l'adjonction d'un -e analogique, lorsque est était accentué dans la phrase; comme atone, il s'est réduit à e). Assimilation. N— n în ăsu, *cun ăsu >în ănsu, cun ănsu (cf. Candrea-Densusianu, Dicţ, etim., n° 869); mănînc, dont les rapports avec manduco ne sont pas tout à fait clairs, montre aussi probablement le même phénomène ; n fut intercalée aussi dans une S3'llabe qui précédait une autre contenant n (cette épenthèse apparaît notamment devant c et g): funingine (<'*furigine) < fuliginem, pecingine < petiginem, sprinceană (< *suprăceană) < super -\- *cinnam, strun-cina < *extortionare. — D'autres épenthèses sont dues à des causes différentes; ainsi IV de stremurare < *stimulariam s'explique par la confusion avec les formes commençant par stră-, de même que l'intercalation de p dans deştepta < *deexcitare est due à l'action de aştepta (sur mistreţ < *mixticium, cf. Candrea, Conv. lit., XXXIX, 1134). —Cf. aussi voyelles en hiatus. Metathese. Nous n'avons à relever que la métathèse de r dans pătrunde (< *pretunde) < pertundere. Aphérèse, A rappeler un cas d'aphérèse qui touche en même temps au consonantisme et au vocalisme, puisque nous avons affaire à la chute d'une syllabe entière; tel est buric < *umbu-licum (Candrea-Densusianu, Dicţ. etim., n° 200) ; l'aphérèse de um y fut probablement amenée par la confusion avec l'article indéfini un (un umburic > un buric). Un exposé général de la phonétique roumaine nous est donné par Miklosich, Beiträge zur Lautlehre der rum. Dialekte, Vienne, 1881 — 3; Tiktin, Crundriss der rom. Phil, I 2, 573 et suiv. ; Rumänisches Elementarbuch, Heidelberg, 1905; Th. Gartner, Darstellung der rum. Sprache, Halle, 1904; à signaler en outre, comme études spéciales sur le vocalisme ou le consonantisme, les articles de Tiktin parus dans Zeitschr. für rom. Phil., X, 246; XI, 56; XII, 220, 436; XXIV, 319, 489 et suiv., et le travail de J.-A. Candréa, Les éléments latins de la langue roumaine: le consonantisme, Paris, 1902; l'étude que Lambrior avait commencée dans la România, IX, 99, 366; X, 346 et suiv., et qui devait embrasser toute la phonétique roumaine est restée inachevée ; pour d'autres travaux consacrés à quelques chapitres de la phonétique roumaine, cf. la bibliographie donnée par Tiktin, Gritndr. d. rom. Phil., 12, 590. LA GRAPHIE CYRILLIQUE 6. L'examen des particularités phonétiques étant intimement lié à celui des signes graphiques qui servent à les exprimer, il importe de rappeler quelques faits de l'ancienne graphie roumaine qui touchent de près aux problèmes que nous aurons à exposer aux paragraphes suivants. Ce serait une illusion que de chercher dans les plus anciens monuments de notre langue une transcription fidèle de la prononciation; une pareille transcription n'a jamais existé pour aucune langue. Si le manque d'une forte tradition littéraire, d'habitudes imposées par des spéculations orthographiques, permettait à nos ancêtres d'écrire parfois plus phonétiquement qu'on ne le fait aujourd'hui, d'autres circonstances venaient s'opposer à une transcription exacte des sons. L'inexpérience dans l'emploi de plusieurs lettres empruntées à un alphabet étranger tel que le slave, la valeur double qui était assignée à quelques-unes d'entre elles, l'impossibilité où se trouvaient les moins lettrés de distinguer un son d'un autre, l'emploi de certaines règles orthographiques slaves, dues à l'évolution phonétique spéciale de tel ou tel idiome slave ou aux idées de quelques réformateurs de l'orthographe cyrillique, tout cela devait amener bien des incohérences et des confusions. Ouvrons un texte quelconque du XVIe siècle; nous y trouverons, par exemple, les formes âMMtà, KÏdi^d etc.; on pourrait induire d'une pareille graphie que ces formes étaient prononcées mania, viata; la langue d'aujourd'hui nous enseigne cependant que la vraie phonétique est mâniïa, viïata, et on se demande alors si telle devait être aussi la prononciation ancienne. Si les monuments littéraires du xvic siècle ne connaissaient que ces formes, on pourrait les considérer comme des transcriptions rigoureusement phonétiques. Or il arrive que les mêmes textes qui nous donnent A\-hHÏd nous offrent aussi des exemples de AVkNÏid OU /fiivNÏA. Il ne peut donc subsister aucun cloute que c'était bien -ïra qu'on prononçait dans ce cas. Pourquoi toutefois écrivait-on -ïd a la place de -ïra ? La raison doit en être cherchée dans une règle d'orthographe serbe et bulgare d'après laquelle un à avait la valeur de u toutes les fois qu'il suivait un ï Cette règle avait même une application plus large, en ce sens qu'un à pouvait être écrit pour ra même après des voyelles autres que Y; comme exemples de cette règle slave appliquée au roumain on peut citer des graphies telles que anoa PS. CXXXVIII, 6; iMOaPS, LXXII, 6; CLII, 2; PH. LXVII, 10; LXXI, 6; rtgKoyayii PS. LXXI, 17; Koa TM. 156, qu'il faut naturellement transcrire par apoia, ploia (= ploaia), lucniaste (= lâcuiaste), voia. Mais ce ne sont pas là les seuls cas de la confusion qui envahit la graphie roumaine par suite de l'emploi de méthodes de transcriptions slaves. Nous devons relever quelques autres particularités dont la plupart se retrouvent dans les textes postérieurs au xvie siècle et caractérisent la graphie roumaine pendant toute la période où elle porta l'empreinte slave. A la manière slave i est écrit pour K après voyelle ou au commencement des mots: rp*MKk, A\ÏE, Hf«pTdT-h Kof, 18, *pd (ilfaut toutefois faire remarquer que pour une forme telle que epd il ne faut pas supposer qu'elle représentait toujours la prononciation îera, puisque, tout comme aujourd'hui dans certaines régions, on prononçait sans doute aussi era). Quelquefois, la graphie assigne à t une autre valeur, celle de -K (ea): dcïp* TB. 449; ASAMHVI TM. 48; npouMCK* PS xxi, 3; TOKAWA-K CB. I, 38; rpes-K TM. 190; MK8 TB. 314; comp. aussi l'emploi tout à fait rare de t pour ïa: WTpd TM. 43. Comme t sert à transcrire ea, on trouve de même, et très souvent, AI\, © remplaçant la diphtongue oa: KP^ASHMOCÏ PS. ex, 8; ^MPTI PS. vi, 11 ; TM. 148; \|rTopqe CP. LXXIX, 8; A\opTf CP. vi, 6; IVAAEKH CB. I, 51;WCTE PO. préf ; KOCVP-K PH. LXXVII, 1 (comp. ci-dessus riAOd) ; étant donné que les mêmes textes connaissent ailleurs la diphtongue oa, il ne peut y avoir de doute que nous ayons affaire aussi dans ce cas à une graphie arbitraire. Il y a lieu toutefois de se demander s'il faut interpréter de la même manière tous les cas où nous trouvons oa remplacé par w, o ; on sait que dans quelques régions du domaine roumain la diphtongue oa est inconnue, étant remplacée par g; si nous trouvons donc dans un ancien texte w, o = oa, on est en droit de se demander si un pareil texte ne provient pas d'une région qui ne connaissait pas la diphtongaison de l'o. La question n'est pas naturellement facile à résoudre ; toutefois, on peut tenir compte dans ce cas de la circonstance suivante: si un texte emploi constamment w, © à la place de oa (tel est le document de CB. I, 66), il n'y a rien d'invraisemblable d'admettre que celui qui l'a écrit appartenait à une région où la diphtongue oa était inusitée. Le signe -k, en dehors de sa fonction habituelle de transcrire Vea, apparaît quelquefois à la place de e: &kpir$ PH. LXII, 3; apïfcnST TB. 330 ; H'bnoT^A'K CB. I, 38 ; npfe PS, CLIII, 24 ; TB. 286; nptHT* CB. I, 38; npfcgnH PS. eux, 84; et TB 332; cfcK.WH PH. LXXIII, 15; crpgHfc PH. xci, 4; TOJTIJ PH. XLVI, 8; SHA* TM. 43 (pour la valeur de -fc dans des formes comme A-kyï, cf. la phonétique de e, § 10). Une valeur multiple est attribuée à A ; outre la diphtongue ïa il représente quelquefois ea: ^ICIA/\\\\I CP. LXIII, 11 ; AtyM CV. xxxi, 5; e: CM, AAA, TA (l'emploi fréquent surtout de la première de ces formes peut d'ailleurs s'expliquer aussi par la confusion du pron. roum. se avec le pronom correspondant slave CM) ; AtcnSATopio TB. 356; A\MA TB. 360; HEBOTAS^TS TB. 332; HoywurtM CP. LXVII, 5; yÏA TB. 314. Non moins compliqué est l'emploi de A II sert d'habitude à rendre les deux sons caractéristiques du roumain, â et î (chez Coresi et dans la Palia il apparaît habituellement à la fin des mots pour rendre l'un ou l'autre de ces sons, tandis qu'à l'intérieur des mots il échange cette double valeur avec -H). A côté de cette fonction, Xx vient plus d'une fois remplacer A: &mx* CB. I, 9; iJsôATkA TM. 47; yoytipH* PH. XLII, 4; AVKPI,* PS. ni, 4; AIHASA^CK K PS. LXXVI, 10; A\iA\t> 8 (= nii-au) CP. xvn, 36; WK... corrigé en Ktaivh PS. CLVI, 14), ou de n (m) : A-K^riv CV. xvi, 2; oy^KptAopS CV. cxm, 7—8; ©y^ CP. Il, 9; TM. 104, 152 (ailleurs ^, ^ remplissant la même fonction sont combinés avec H : AAh^HKd CB. I, 7; nî^HrpS PO. préf.). Quelquefois^ (^), soit simple soit lié à H, sert à rendre le son dialectal n: K8K"I>HWC^AK PH. xi, 2; pTvi\\*^£ PO. Gen. 33; cnS^f PO. Gen. 32; KÏ^E TM. 123; KÏ>A CM. 25 (on était d'ailleurs bien embarrassé pour transcrire ce son et c'est pour cela qu'on recourait aussi à d'autres combinaisons graphiques pour l'exprimer; ainsi PH. cxvin, 101 écrit IIHIUK* qu'il faut lire tinu). Sur = nr, cf., plus loin, la phonétique de n. Les lettres h, h représentent tantôt â, tantôt î (dans le Codi-cele Voronetean ou la Psaltirea Scheianâ c'est qui est le signe habituel pour â, î, tandis, que dans d'autres textes on trouve surtout K pour l'un ou l'autre de ces sons; quelques autres écrivent -k poir â, î seulement à l'intérieur des mots; cf. plus haut l'emploi de *). A la manière slave, -h, h sont écrits souvent pour séparer les syllabes, de sorte qu'ils n'ont dans ce cas aucune valeur phonétique: apyHNKU,HT« PH. LXVII, 14; kiA\8krMHTk PS. LXXIII, 3; AOM-KH'A PH. LVI, 12; oyppTvSHp-fc PH. LXXXI, 5. Sur la valeur de t, k à la fin des mots, cf. plus loin (phonétique de u atone). Une particularité graphique curieuse, mais rarement attestée, est l'emploi de K à la place de 8: nAOK-h (= plouâ) Conv. lit. XXV, 36; T-hKh (= tâu) PS. CXLVII, 2; SHKd (= dziua) PO. Ex. 13; il faut probablement voir là aussi une trace d'influence slave (cf. I. Bogdan, Conv. lit., XXV, 38); la graphie A$KA (= lua) Conv. lit. XXV, 36 peut être interprétée de la même manière, mais il est tout aussi vraisemblable qu'elle cache une prononciation particulière (luva s'entend encore aujourd'hui dans quelques régions), de sorte que dans ce cas il faut le séparer des autres formes. On ne peut assigner aucune valeur phonétique à l'emploi des voyelles doubles dans quelques textes: aairk PS. XXII, 2; auua CB. 1, 38; ■howTeuiopr TM. 122, 124; rpeuiaiujE CC.2 371; AOopS PH. 11, 3; RI. IV, 543; MoMutif CB. I, 38; HOOCTPS PH. LXIV, 5; H©W8 PS. LXXX, 10. Hasdeu, Cuv. d. bâtr., I, 34, croyait pouvoir y découvrir les traces d'une prononciation quantitative qui aurait existé jadis dans quelques parlers roumains, mais cette hypothèse n'est appuyée par rien. Comme une particularité purement graphique, sans aucune portée phonétique, doit être envisagée aussi l'aeijonction de ^ après une voyelle à la fin des mots: AVIÏX PH. XLI, 4; A\ïy KL IV, 543. Hasdeu, Cuv. d. bâtr., 1, 98, admettait que x était effectivement prononcé dans ces cas, mais c'est une opinion erronée. A signaler enfin les cas particuliers suivants prêtant moins à des complications orthographiques: w (= ïu) transcrit parfois io: ywKii PS. II, 4; KSKIWCII PS. iv, 4; CP. LXXXV, 8 (comp. nHiwapi TM. 46) ; p-h pk,, sous l'influence de la graphie slave, est écrit très souvent pour îr, âr: -kp-kEAVTiî PV. exi, 5 ; Afcrip-kiiHi^u PH, vi, 9; 4A\np-kHH PV. exi, 9; A*p-kT$pÏA PV. CXVIII, 125, 129; KÇ-KCK PV. evi, 40; BP"VT8TE, très fréquent dans les textes (comp. Kp-kTtJT-te corrigé en sp'kTST'k PS. CLII, 13); de même on a AI», Ah âl: -KAtKa CV. LXXVII, 4 ; ca-kTa PV. xcvn, 8 ; rr = ng: A-krrophi PV. LXXXIX, 10; ^CkTSp-k ci PV. ci, 8; Ataoyrrk Cf PV. CLIII, 15; dans les mots empruntés au slave la transcription roumaine ne fait bien des fois que reproduire la graphie des formes dont ils dérivent, les auteurs et les copistes écrivant souvent sous l'impression des formes slaves correspondantes; outre les formes cKpivE-u, CT/Vkrr&, Tjrwfc, sp^t, très souvent employées, nous avons à relever: ddh (= si. dAk, HA>0 PH. VI, 6; xv, 10; TM. 227, 228; wrï (si. EMT*) PV cm, 10; Pp-felUMplv (Si. rptLUHTH) PS. CLUI, 5; iaKÉCKS (si. I3SHTH) PS. CLVIII, 44; HCnoxtAHp-k (si. HcnoitodTH) PS. CXLVIII, 14; noAvfcHH (si. noM-bHdTH) PS. xcvn, 3 ; nogfcrrH (si. nôstcroKdTH) TM. 54 ; CAtfcpfHHA (si. CAVkptHHia) CP. CXVIII, 50. Les faits que nous venons d'exposer montrent bien la voie que nous allons suivre dans l'étude des particularités phonétiques de l'ancien roumain: pour les mots qui furent altérés dans la graphie cyrillique par les complications orthographiques signalées uons tâcherons de rétablir la forme primitive, de sorte que notre transcription en lettres latines rendra à chaque mot son image phonétique telle qu'on peut la reconstituer à travers les signes arbitraires ou superflus dont elle fut affublée. Cf. I. Bûrbulescu, Fonetica alfabetului cirilic în textele romîne, Bucarest, 1904, où l'on trouvera d'autres exemples des particularités graphiques de nos anciens textes, mais leur choix et la manière dont l'auteur les envisage prêtent le plus souvent à la critique. PARTICULARITÉS PHONÉTIQUES DE LA LANGUE DU XVIe SIÈCLE 7. Dans l'exposé phonétique que nous donnons plus loin nous étudierons ensemble les éléments latins et les emprunts faits aux langues étrangères, en montrant successivement, pour chaque son, la manière dont ils se comportent. Nous aurions pu suivre une autre méthode, grouper en deux sections les phonèmes latins et ceux d'autre provenance, ce qui nous aurait permis de distinguer plus rigoureusement dans certains cas ces deux catégories de sons, qui ne se correspondent pas toujours exactement; mais, malgré cet avantage, une pareille méthode avait l'inconvénient de ne pas présenter sous le même chef des particularités qui trouvent plus d'une fois leur explication dans des circonstances identiques; elle nous aurait imposé, en outre, trop souvent des répétitions inutiles. C'est pour ces raisons que nous n'avons pas hésité dans le choix entre ces deux méthodes, en préférant la première. Voyelles accentuées. 8. A apparaît dans PS. plusieurs fois comme ai, lorsqu'il se trouvait devant r : car aire LXXVI, 20 ; xciv, 11 ; en, 7 ; cxvnr, 3, 5, 15, 26, 59, 151, 168; CXXXVIII, 4, 23; CXLI, 4; cîntaire LXX; LXXVI ; giudecaire xevr, 2; CXVIII, 56; maire LXXIII, 13; LXXV, 2; LXXVI, 14, 20; LXXVII, 13, 27; LXXXV, 10, 13; LXXXVIII, 10, 26; xciv, 3, 5; xcv, 4; xcvm, 3; cm, 25; CLI, 4; CLII, 1, 8; mestecaire LXXIV, 9; scapaire xc, 2; stairea CXVIII, 94; taire LXXXVIII, 9; CXIX, 4 ; la même particularité se rencontre dans DH. XI, 349, 350, qui donne m.iire. Il ne peut y avoir là de simples fautes de graphie; la présence de ai ne laisse pourtant pas d'être surprenante, puisque nous ne voyons pas comment c? a pu passer spontanément à ai. Peut-être devons-nous supposer que ai n'est que la transcription arbitraire d'une prononciation particulière qui se rencontre encore aujourd'hui dans quelques parties du domaine roumain; cârâire, maire, etc. peuvent en effet reproduire la prononciation cărare, mare que les scribes ont maladroitement rendue en plaçant l'i(j) devant r ; une trace de cette prononciation semble nous être conservée dans la forme îngînarie de PH. LXXVIII, 4. Pour a + n nous avons à relever d'abord les différentes manières dont est reflété animam : î(n)remă CV. ; înemă, enemă, enimă (qu'il faut probablement lire inemă, inimă) PS. ; îre-mă, îrimă PV. ; înrimă PH. ; îremă, iremă, îrimă TM. ; înemă, inemă, inimă, inimă Coresi; inimă, inimă TB. PO. En jetant un coup d'oeil sur ces formes, nous constatons que la plus ancienne, î(n)-remă, apparaît constamment dans CV. et que la plus récente, inimă, nous est donnée par Coresi, TB. PO. Si nous comparons, d'autre part, les différentes formes employées par Coresi, TB. PO., nous observons que celle avec î- se rencontre surtout dans les liaisons syntaxiques într'înema, înir'înima, ce qui montre que même à l'époque où l'on disait inemă, inimă le phonétisme plus ancien, avec î-, s'était conservé dans le cas où ce mot était précédé de întru. — Les formes avec îi (cîine, pîine) sont propres spécialement aux textes écrits en dialecte valaque, tels ceux de Coresi ; c'est, comme on le sait, une des particularités qui caractérise encore aujourd'hui ce dialecte; toutefois, on trouve même chez Coresi des exemples sans i; ainsi: mini CP. LXXVI, 3 ; xciv, 5 ; CT. Mathieu 5, 7, 72, 108; CC1. 14, 43; CC2 146, 148, 205, etc. (quelquefois -îi- et -î- se rencontrent dans deux formes consécutives: minile cîinilor CP. xxi, 21); on trouve, par contre, sporadiquement -îi- là où l'on écrit habituellement -î-: mîini TB, 354, 356, 364, 470 (à côté de cînilor 324 ; mînile 452) ; mîine PO. Ex. 8; mîini-sa Gen. 24; pîine Gen. 41; Ex. 3, 13, 14 (mais mine Ex. 7, 9 ; mînile Gen. 48, 49 ; mîni-sa Gen. 24 ; 43, 49, pînile Ex. 40, etc.). Des graphies telles que chinilor = cînilor PS. LXVII, 24 (comp. chend = cînd DH. XI, 398 ; AA. XX, 444 ; chete = cite DH. XI, 395, 396, 398, 443 ; AA. XX, 445) ne peuvent naturellement avoir aucune valeur phonétique; elles rappellent l'écriture maladroite des étrangers qui s'efforçaient d'écrire en roumain; on est toutefois étonné de les rencontrer dans des textes écrits par des Roumains. î résulté de a 4- n -\- cons. est changé dans quelques textes en ^lorsqu'il se trouvait après s: singe TM. 107; TB. 336 (toutefois sîngele 334) ; PO. Gen. 4 (mais là-même sîngele) ; nous verrons ailleurs (§10) de quelle manière il faut envisager ce phénomène. A -f- m -f cons. apparaît toujours comme î dans îmblu; la langue du xvie siècle ne connaît pas encore la forme umblu. A relever le phonétisme particulier (î > i) de strimb donné par PO. Ex. 20, 22, 23 (comp. aussi strimbătate Gen. 49, 50; Ex. 5). Pour ce qui concerne l'a des éléments étrangers nous avons à noter la forme double samă, seamă < hongr. szăm; la première nous est donnée par CV. vi, 13; PS. CLI; PV. CLIIÏ, 8; PH. vin, 6; 1M. 121, 147; TB. 350; DH. XI, 233, 318; CB. I, 192, et la deuxième par Coresi et quelques autres textes, TM. 228; AA. XX, 464, 465, 473, 491 (dans PO. préf. ; Gen. 17 nous trouvons en même temps samă et seamă); c'est sous l'influence des formes parallèles sară-seară que samă fut changé en seamă (ce dernier est d'ailleurs donné par les textes qui emploient seară). A n'est pas changé, comme aujourd'hui, en e, dans obicai CT. Jean, 59, 62 (= a.-bulg. obycaj). La forme lafă AA. XX, 469, 477, 480, 486, reproduit le pol. lafa, tandis que le fă (=- leafă) AA. XX, 447 correspond au bulg. lefe. E pour a dans jele PH. cxi, 10; cxviii, 134 montre que jale fut modelé sur jeli, jelui. 9. Ş nous offre dans PS. CXVIII, 170 un cas analogue à celui que nous avons signalé pour a, c'est-à-dire son passage à ei devant r : ceirerea. A la place de mieu, la forme normale, on trouve parfois meu PH. xxvi, î; TM. 44; TB. 286, 320, 356, 362, 364, 416, 417; CB. I, 26, 100, mais il ne faut y voir qu'une particularité de graphie, puisque tous les textes donnent habituellement mieu; une autre forme qu'on rencontre sporadiquement est miu CV. LXXII, 10; PV. xci, 12; cxxxvn, 1 ; PH. xv, 6; LI, 5; TM. 48, 147, 151, 153; TB. 460, 469 ; CT. Mathieu, 105 ; Jean 48 ; CPr. 147, 238 ; CC.1 410 ; PO. Gen. 15, 18, 19, 23, 41 ; A. III, 424;DR.5;ND. 24;CL. XXV, 36 ; la réduction de ieu à iu doit avoir été amenée par l'emploi de mieu comme atone en phrase (comp. iuşor < Heuşor, 25). Le deuxième élément de la diphtongue ie est changé quelquefois en ă après (d)z, ş: Dumnedzău PS. m, 3, 7; IV, 2; v, 3 5 12- vu 2 4, 7, 12; PV. LXXXIII, 13; i.xxxiv, 9; LXXXV, 10; xcvm, 9, etc.; PH. il, Il ; m, 9; TM. 43; TB.326; DB. I, 1, 3; CB. I, 19; dzău PV. LXXVII, 41, 56; LXXXIV, 9; LXXXV, 12; xcvi, 10; xcvm, 8, etc.; PH. v, 12; XLI, 2; XLII, 2, etc.: desart PV. cxix, 2; CT. Mathieu, 47; sârbul CP. LXXXV, 2; şăs PO. Gen. 19; pour ê devenu à même dans le cas où la syllabe suivante contenait une voyelle palatale on peut citer: cincidzăci AI. I1, 105; treizăci CB. I, 28; mişăilor CT. Mathieu 79 ; şărpi TM. 47. Après t, 'e n'est pas changé en ă dans fermure CT. Mathieu 28; c'est un exemple tout à fait isolé, car tous les textes nous offrent habituellement tă-(tărmure PO. Gen. 41, 49; Ex. 2; comp. tăst CT. Mathieu 113; Marc 68, etc.; CC1. 400). % se trouvant après une r initiale n'est pas changé en a dans CV.: ren XLVII, 5; xcvi, 14; xcvn, 5, etc.; la même particularité apparaît dans PS. PH. TM.: reu PS. ix, 27; xi, 3; xiv, 3; xvii, 19; xx, 12; xxi, 17; LUI, 7; CVI, 26, etc.; PH. vu, 5; ix, 27; xiv, 3; xvn, 19; xx, 12; xxn, 4; xxv, 1, etc.; TM. 124; CL. XXV, 36 (mais aussi rău PS. vu, 5, 9, 10; TM. 124); PH. nous offre en outre înderret xxxix, 15; LXIX, 4; cxill, 3; cxxvin, 5, înderetnicii, xvn, 27. Ea, provenant de g... a, apparaît tantôt intact, tantôt réduit à a après i: teară PS. xxi, 16; LXXI, 6; LXXVII, 3.2; en, 14; civ, 23, 27, 30'; cxxxvi, 4; CP. cxxxvi, 4; AA. XX, 473, ţară PS. LXXVII, 51; LXXX, 6, 11; civ, 32, 35; CP. LXXVII, 12; LXXX, 11; civ, 23, 27, 32; AA. XX, 473; IS. IV, 4, 9; après ş nous avons partout ea'>a: deşartă PS. cvn, 13; CT. Mathieu, 48; CPr. 166; PO. Gen. 37; sârbă TM. 150, 155; şază TB. 467; CT. Marc 15; CPr. 29, 166; CC2. 101. La même réduction de ea à a nous est donnée par astaptă (résulté de *ascaptă < "aşteaptă < *asţieaptă) CV. LXI, 3; PS. cxLi, 8; PV. cm, 11; PH. XXXII, 20; cxvm, 122; CXLI, 8; la forme aşteaptă n'est pourtant pas inconnue: CV. xX, 3—4; LUI, 2; cxxxn, 11; PS. cm, 11; 27; cxvm, 11; PV. cvni, 122; CP. cm, 11, 27. Pour e nous avons ia: fiare < *fëlem; iape; iase; iaste; miare; muiare (sur muiaire PS. cviii, 9; cxxvn, 3,^ cf. 38) ; nuiale; piadecă; piale; piarde; piare; viarme (chez Coresi écrits souvent: 4sÏApi; MÏ/ftpf ; nï/Api; KÏAp/tti, etc.). On trouve cependant assez souvent ie (e) à la place de ia: fere TM. 156; TB. 364; fiere, pl. défier CB. I, 194; ieste AA. XX, 476, este PS. LXXII, 25, 28 ; LXXIV, 8; LXXVII, 35; LXXX, 5; LXXXIII, 6; CLIV, 10; PH. LXXII, 24 ; TB 316, 348; 358, 359, 420, 449, 450, 461, 465, 466; PO. Gen. 2, 17; CB. I, 88; DR. 5; AA. XX, 457, 458; miere PH. cxvm, 'l03: PO. Ex. 3; CB. I, 206; muere TB. 326, 451; PO. préf. ; Gen. 3, 4, 5, 26; pierde PH. xxv, 9; xxvii, 3; xxxm, 17; LUI, 7; TB! 464; CT. Luc 44; CPr. 214; CC2. 493; PO. Gen. 6, 19, perdeţi TB. 424 ; vierme PH. xxi, 7 ; ces exemples montrent que le changement de ta en ie était connu dès le xvie siècle ; nous n'oserions pourtant pas affirmer qu'il était général; il ne s'était probablement effectué que dans certaines régions (cf. § 10) ; il faut d'ailleurs faire remarquer que la présence de e dans une forme telle que este peut bien s'expliquer dans quelques cas par l'emploi fréquent de celle-ci comme atone en phrase. Lorsque ea... e se trouvait après s, plusieurs textes montrent régulièrement sa réduction à a: ainsi CV. PO. et Coresi écrivent sans exception deşarte; şapte; şarbei; şarpe; şase; ailleurs on a tantôt a, tantôt ea (e): deşarte PS. xxxvm, 6; xcin, 11; CLYII, 9, deşertele PH. xxx, 7; cxvm, 37; sade PS. xxvm, 10, şeade 1, i; XLVI, 9 (qu'il faut probablement lire şede, donné par lé même texte à un autre endroit, xcvm, 1), şede'VU. XLVI, 9; xcvm, î; şapte PS. xi, 7; LXXVIII, 12; PH. xi, 7; TB. 318, şeapte, şepte 354^ şeapte PV. cxvm, 164; şarbeei PS. CLX, 48, serbe'i cxv, 7, şerbeei PH. LXXXV, 16; cxxn, 2, şearbeei PV. cxv, 7; şarpe PS. cxxxix, 4; CXLVIII, 10, şerpe PH. cm, 26, cxxxix, 4; şese IS. IV, 5; quelquefois ea est réduit à a aussi après c: tare CV.' xm, 4 ; PS. xm, 2; la forme la plus fréquente est pourtant ceare, à côté de laquelle nous rencontrons cere PS. LXXXII, 17; TM. 105 qui atteste la prononciation e... e, tout comme plus haut şede, etc. (comp. en outre dzece PS. xc, 4; CXLIII, 9, zece DR. 5, et'cf. § 10). £ + n (suivi de e) est rendu tantôt par e, tantôt par i: cene (cerne, cere) et cine (cinre, cire); veneri (venreri, vereri) et vineri (vinreri, vireri); sur la manière dont il faut interpréter ce double phonétisme, voy. § 10. A relever la forme tinâr de PO. Gen. 34, 41, 44, 49, les autres textes ne connaissant que tînăr. J| -f- n -f cons. montre le même traitement que ç 4- n: cuvente et cuvinte, mente et minte (tout à fait rare est en devant une syllabe contenant ă: credenta CC2. 490; DR. 2; neputenţă CT. Mathieu 79, à côté desquels on peut citer argent PH. LXVII, 31; DR. 5). Un phonétisme anormal est celui de cuvinte PH. xvi, 4; xvii, 31; XXXII, 6; xxxiv, 26; cxvm, 161; PO. préf.; morminte PS. LXXXVII, 6, 12; PH. XLVIII, 12; LXXXVII, 12; CP. LXXX vu, 6, 12; CLVI, 19; TM. 49; veşmintele PO. Ex. 29, 39; ce sont des formes du pl. refaites par une fausse analogie sur les sing. cuvînt, mormînt, veşmînt (comp. le phénomène inverse dans lărgă-mentu PS. xxx, 9; cxvm, 45; veşmentu TB. 460, refaits sur les pl. lărgămente; vesmente). apparaît, en échange, régulièrement changé en î dans mini TB. 418; CP. LXV, 3; CT. Mathieu 10; CPr. 34; CC1. 81, 435; CC2. 198, mînţ PH. LXXXVIII, 36; CPr. 194, 200, 282; CC1. 310, mintă CC2. 441, formes de l'ind. et du subj. prés, de minţi qui furent remplacées par les analogiques mint, mintă (à relever toutefois mentu PS. LXV, 3 ; PH. cvm, 20, qui doit être lu mintu). 10. E montre son traitement normal (e > ă) dans: avăm CP. CP/épilogue; CT. Luc 9; CPr. 27, 74, 109, 116, 167, 182, 287, 334; CC1. 16, 134; CC2. 63, 387, etc. (chez Coresi, comme ailleurs, c'est toutefois la forme analogique avem qui est la plus fréquente), comp. văm TM. 102; CT. Mathieu 85, 113, 115; Marc 17, 32, 47, 54; Luc 9, 17, 42; Jean 26, 40; CPr. 91, 92, 113, 140, 167, 261, 270, 293; CC1. 11, 85, 264; CC2. 6, 16, 52, 386, 401 ; PO. Gen. 19, et aussi vem PH. 11, 3; xix, 6, 10; TM. 126, 147; CC1. 85; CC2. 246; iubăscu PV. cxvm, 165; cxxi, 6; CXLIV, 20; ivăsc PV. xc, 16; jidovăscu DH. XI, 197; lepăscu PV. LXXXIII, 10; mărg (cf. 20) PS. LXXXVIII, 15; PV. CXLII, 8; CT. Mathieu, 21, 26, 86; CL. XXV, 36, mars CT. Mathieu, 40; păntru PO. Ex. 36; AA. XX, 456, 457, 472, 473, 480; DH. IIP, 322; XI, 349; IS. IV, 5, 6, 7, 9, 11 (écrit aussi pantru DH. XI, 343, panturu DH. XI, 342, 397, 443; AA. XX, 441, 442); potopăscu PV. CXXXVIII, 21 ; preaslăvăscu PV. xc, 15; priimăscu PV. CXXXVIII, 20; sîrbăsc DH. XI, 197; trimăs DH. XI, 233. Nous trouvons, par contre, quelques exemples isolés de e conservé après la labiale: adever PO. Gen. 44; CL. XXIV, 733; deadeveru PS. LXVIII, 14; învepu PS. cxvm, 148; vergură PO. Ex. 22 (mais vărgure CV. xxvi, 13). Tout à fait rare est le changement de e en a lorsqu'il était précédé de s, s, j, r: săm PH. xcix, 3 (mais sem cil, 14); sămnul CL. XXIV, 740; sfîrsăsc CC2. 383; veste jase CC2. 252; tătărâşti DH. XI, 197; CB. I, 26. Après rr, e n'est pas altéré en ă dans PS.: urescu, xxxvi, 19. Pour ea, sorti de e... a, ă, nous avons à distinguer les cas suivants. En contact avec la labiale m, ea a passé à a dans la forme margă CT. Mathieu 25; DH. XI, 370; on trouve cependant aussi meargă: CV. xiv, 1 ; xvn, 7; LUI, 10—11 ; LXX, 7; pour la même particularité après v, p, nous avons à relever: isprăvască PV. CXL, 2; lepască PV. cxxxvi, 6; răpască PS. vu, 3. Après s on trouve soit ea, soit a: seară constant dans CV. PO et chez Coresi (comp. mirosească CC1. 11; seamănă CT. Mathieu, 18, 24, seamără CV. cxxvi, 14; seamnă PO. Ex. 12), mais sară PS. PV. CXL, 2 (à côté de seară PS. xxix, 6; LIV, 18, etc.; comp. spăsască PS. LXVII, 21 et spăşească, xxi, 9) ; PH. LIV, 18 ; LVIII, 7, 15; DH. XI, 218. Après ş, j tous les textes donnent a: greşascâ PS. PH. CP. xxxv, 2 ; gri-jască AA. XX, 477, 479; însetoşa'dză TB. 466; leşască AA. 'XX, 457, 486; păşască CPr. 13; sfîrşască PS. vu, 10; CP. CLVIII, 40; slujască CV. LXiii, 4—5; TB. 285; CP. CLXI, 74; CT. Mathieu 81 ' CC1. 195, 376; CM. 9; vestejască CC2. 252. La réduction de ea se rencontre aussi après c, mais on trouve très souvent dans les mêmes textes la diphtongue à côté de a (comp., parmi tant d'autres exemples qu'on pourrait citer: acasta CV. iv, 2; LXXXI, 4; xcvm, 5, etc. et aceasta viu, 8; cara PH. LXVII, 3; dultaţă PS. iv, 6;xx,4'; xxiv, 7, 13, etc. et dulceaţă, écrit dulciaţă, LXXXIV, 13; en, 5). Ea > a apparaît sporadiquement aussi après r: demînraiă PH. XLV, 6 ; LXXII, 14 ; LXXXIX, 6 ; c. 8 ; cvn, 3 ; cxvm, 148 ; CXXXVIII, 9 ; CXLII, 8 (mais demînreaţa LXXXIX, 6) ; luminradză PH. LXXIX,' 8 ; cxvm, 35. Précédé de rr, ea s'est conservé intact dans PS.: ureasc'ă civ, 25. La non-diphtongaison de c dans deca (CV. vu, 3; xvu, 9—8; xxiii, 10; xxvii, 11, etc.; PS. LXVII, 14; TM. 147; TB. 284 415 423, 450, 469; CT. Mathieu 39, 59; Luc 2, 57; DH. XI, 349,' etc.) doit être attribuée à l'emploi de cette conjonction comme atone en phrase; on trouve cependant aussi deaca TM. 102, 227; CP. épilogue; CT. Mathieu 107; CM. 9; PO. préf. Gen. 2, 5, 7, 18 29* 32; AI. I1, 105; AA. XX, 478, 492, et même daca CB. I, 57 (avec ea > a après d). Dans des conditions bien plus compliquées se présente la phonétique de e lorsqu'il se trouvait devant une syllabe contenant e. N ous abordons là un des problèmes les plus ardus de l'ancienne phonétique roumaine et nous tâcherons de montrer comment il faut interpréter les faits assez confus fournis par les textes. Le plus souvent e est reflété par ea (fc) ; nous avons ainsi: aleage; besearecă; feace; leage; measer, etc. ; à côté de ea on trouve cependant plus d'une fois des exemples de l'écriture avec e: acele CB. I 203; PO. préf.; aceste PO. préf.: alege PH. XLII, 1 ; CB. I, 66, alese PS. LXXVII, 67, 68, 70; civ, 26; CXXXI, 13; cxxxiv, 4; arête CC2. 333; berbece PS. CLVIII, 40; PH. cxvm, 176; bere CB. I, 194; beserecă PH. x, 5; xvu, 7; xxv, 12; XXVII, 2; xxxiv, 18; CB. 1, 192; blîndeţe CC2. 44; căderea PS. cv, 29; cele PH. xvm, 10- TM 44, 177; CPr. 210; cere PS. LXXVII, 34; PH. ix, 34, 36; xxxm, 15; xxxiv, 4, cerem TM. 105, cereţi PH. LXVIII, 33; ceteri Ps! xxxii, 2; CP. xcvn, 5, cetere PH. LXXX, 3; xcvii, 5; CL, 3; ciudeşte PH. xvi, 7; crede PS. CLXII, 5; culege PH. xci, 55; deadevere PS. CLVIII, 27; dede (cf. 18) PS. LXVII, 34; LXXVII, 54; LXXXIII, 12; PO. Gen. 3, iederă PS. LXXVI, 18; degete PS. CXLIII, 1; CLI, 2; PH. CXLIII, 1, dejetele CB. I, 67; derege PS. CXXXVIII, 10, derese PS. xcv, 10, dresele DR. 5; derepte PS. CLVIII, 27; desfece PH. Cv, 107 ; fărălegea PS. LXVIII, 28 ; xcin, 23, fără-de-lege PH. xxx, 19; xxxv, 3, 5, 13; XL, 7; XLIV, 8; LI, 2>;fece PS. LXXVII, 12, 50, 69; cxm, 11; CLX, 49; PH. LXXVII, 12, fecerâ PS. CXLVIII, 5; CLI, 2; ferestre CB. I, 194; fete PS. LXXVII, 63; CLIII, 25; PH. LXVII, 26; cv, 37, 38; TB. 285; PO. Gen. 5 (comp. feţeei PH. XXXIV, 5);frumseţe PS. CXLIV, 5, 12; PH. xv, 11; xx, 6; xxv, 8; xxviii, 4; LXVII, 13; giudeţe PS. LXXXVIII, 31; xevi, 8; civ, 7; cxvm, 13, 52, 75, 137, 149, 160; CXLVIII, 11; PH. LXXXII, 12; LXXXVI, 6; CIV, 22; goneşte TB. 285, 286; hrăneşte CP. xl, 8; înmulţeşte CC1. 168; încălzeşte CPr. 231; îndemne CPr. 266; îndulceşte PH. xxxvi, A; înţelege PS. xci, 7; CLVI, 11 ; CLVIII, 45; CLXII, 51; PH. XL, 2; CPr. 222, înţelegeţi PS. xcin, 8; CLIII, 7, înţelese, PS. CLXI, 77; PH. xcin, 9, înţelesem PS. LXXVII, 3, înţeleseră PS. LXXXI, 5 ; cv, 7 ; înţelepte CC1. 424 ; întunerec PS. LXXXI, 5 ; LXXXVII, 7, 13; cin, 20; cv'i, 10; CXXXVIII, 11, 12; CXLII, 3; TB. 291, tune-rec PS. CLIX, 72; CLXI, 79; înveţe CPr. 299; izbăveşte PS. xxxiv, 10; lege PH. xxiv, 8; xxxvi, 38; DR. 2; mele PS. LXVIII, 6, 9; LXX, 5, 17, 23; LXXVI, 3; LXXXV, 6; ci, 6, 24; CLI, 2; TM. 47; 147; RI. IV, 543; merge PS. LXXX, 13; LXXXIII, 8; LXXXIV, 14; LXXXV, 11; CLV, 5, 11, merse TM. 150; TB. 285; meser PS. LXXI, 4, 12, 13; LXXIII, 19; LXXXI, 3, 4; LXXXVII, 16; ci; cvni, 17; cxn, 7; cxxxi, 15; CLIV, 8; CLV, 14; meserere PS. LXXVI, 10; LXXXVII, 12; LXXXVIII, 2, 3, 25; cu, 4; nedejdeşte PH. xx, 8; xxxvi, 5; pene PS. LXXVII, 27; CXLVIII, 10; precepere PH. xv, 7; xxxi, 8; XLVIII, 4; premîndeşte PH. xxxv, 11 ; preveşte PH. XXIV, 16; xxxvi, 12, 32; xxxix, 14; rece PH. xxxiv, 26; LXX, 13; rele PS. cvi, 6, 34, 39; rumîneştc CM. 2; săgetele PS. CLV, 11; şedere PH. xvu; LV; CI; sfîrşeşte PH. xxvm, 9; sterpe CB. I, 208; teme PS. exi, 1 ; CXXVII, 4; PH. LXVI, 8; ci, 16; tinereţe PS. LXX, 5; cu, 5; CXXVIII, 1, 2; CXLIII, 12; TB. 289; trece PS. LIX, 6; c, 2; PH. LXVII, 8; LXXXVIII, 42; TM. 44; TB. 288; tremele PS. cix, 2; CXLIII, 7; CXLVII, 8; TM. 44, tremese PH. civ, 26; TB. 291; vede PS. LXXXVIII, 49; verde CB. I, 192; viţele CB. I, 208. Nous avons mis sous les yeux tous ces exemples afin qu'on puisse voir combien les formes avec e sont fréquentes au XVIE siècle; ils nous autorisent partant à admettre déjà pour cette époque une prononciation analogue à celle d'aujourd'hui. Comment faut-il toutefois concilier cette constatation avec ce que nous avons fait remarquer plus haut ? Avant de répondre à cette question nous devons rappeler quelques autres faits concernant la phonétique de e... e. E initial ...e (prononcé comme ie, cf. 395) est devenu ia après avoir passé par "iea; tel est le cas pour iale < illae (comp. ia < illam CV. ix, 9 ; XLV, 4, etc. ; CM. 21), que donnent tous les textes; puisque, d'autre part, nous rencontrons la forme ele PS. CI, 27; PH. xxii, 4 ; TB. 330 ; PO. préf., il est évident que ia... e avait aussi évolué au xvie siècle vers e...e, ce qui concorde avec ce que nous avons constaté au sujet de ia provenant de ç (§9). Après s, j, r (< ri-), e,..e apparaît tantôt comme ea (e), tantôt réduit à a: gresaste CV. cxxn, 10; CPr. 112; sfîrseaste PS. xvi, 5, sfîrsaste PS. xxvm, 9; CP. xvi, 5; CPr. 51 ; PO. Gen. 24; gri-jaste CV. CLXVIII, 10; CC1. 197; slujaste TB. 424; PO. Gen. 24; stejaste PS. XXXVI, 7 ; XLIV, 5 ; LXVII, 20, stâjaste CP. xxx, 3 ; xxxvi, 7; XLIV, 5; LXVII, 20; veste jaste CP. LXXXIX, 6; vrâjaste PO. Gen. 44;ureaste TB. 463, uraste CP. x, 6; CPr. 154; CC2. 367; PO. Ex. 22: ea > a apparaît aussi après c, g: alastea CV. XLVII, 13 ; LXX, 9; ôalea CV. LX, 8; LXXIX, 13, 14; ôateriei PS. LVI, 9; îndulÔaste PS. XXXIV, 9; xxxvi, 4; sâgate PS. LXIII, 5 (ces cas sont cependant plus rares, les formes aceasiea, ceaterâ, etc. étant le plus souvent employées dans tous les textes). En tenant compte de tout ce que nous venons de signaler, nous pouvons envisager de la manière suivante la phonétique de e dans les conditions qui nous préoccupent. Un fait qu'on doit considérer comme certain c'est qu'à une époque ancienne e avait été changé en ea toutes les fois qu'il se trouvait devant une syllabe contenant la même voyelle. Cela résulte d'abord de ce que nous avons relevé plus haut à propos de g ; si nous nous reportons, en effet, à des formes telles que fiare, miare, sade, sapte, sarpe, nous constatons, comme nous l'avons déjà fait remarquer ailleurs (cf. 393 — 394), qu'elles reposent sur *fieare, "mieare, seade,_ seapte, searpe (< fiere, miere, *siede, "siepte, *sierpe) ; or, la naissance de ea y fut déterminée par l'action de l'e final sur Ye formant le deuxième élément de l'ancienne diphtongue ie. Si nous nous reportons en même temps à la forme iale, nous voyons que là aussi ia est sorti de *iea et celui-ci de ie par la même action de l'e final. D'autre part, des mots comme gresaste, slujaste, uraste datera, sâgate viennent montrer que nous avons affaire aussi dans ce cas à un plus ancien ea < e...e, etc. Il ne peut donc y avoir de doute que ea...e < e...e était un phénomène général à une époque ancienne de l'évolution du roumain (ce phonétisme s'est d'ailleurs conservé jusqu'à nos jours en mr.). Au xvie siècle les conditions avaient changé: ea...e était devenu e...e, c'est-à-dire les formes qui présentaient auparavant ea venaient se rejoindre, par-dessus plusieurs siècles, aux formes latines dont elles étaient sorties : lege < leage < lëgem. Ce qui nous autorise à arriver à cette conclusion c'est le nombre assez grand, comme nous l'avons vu plus haut, des formes avec e attestées à cette époque ; leur témoignage est catégorique et ne saurait guère être interprété d'une autre manière. Si un seul texte nous était parvenu du xvie siècle avec la particularité constante ea...e, on pourrait, à la rigueur, admettre que dans certaines régions l'ancien état phonétique subsistait encore; ce n'est pourtant pas le cas ; même le Codicele Voroneiean, qui nous offre un phonétisme plus conséquent et écrit, par exemple, toujours leage, treace, etc. laisse entrevoir par endroits le phonétisme nouveau; nous y trouvons en effet trois formes avec e: cleveie LXXIII, 7; CXLIV, 13— 14; dumnedzeestele CLXVIII, 4; meşter xn, 4; 8, 4; cxxv, 10; sila première et la dernière peuvent être sujettes à caution, étant donnée leur provenance étrangère et partant la possibilité d'un phonétisme spécial, la deuxième reste debout et vient confirmer aussi pour ce texte la prononciation avec e et non avec ea, Une autre circonstance vient appuyer l'opinion que nous avons formulée. Comme l'a fait remarquer Tiktin, Studien z. rum, Phil., 83, la diphtongue ea résultée de e...â (a) apparaît déjà au xvr siècle réduite à a après une labiale: masă < measă; ce changement de ea en a doit être postérieur à la réduction de ea...e à e... e, puisque si on avait continué de dire mease à l'époque où "measă devint masă, le premier aurait dû subir le même traitement, c'est-à-dire aboutir à "mase, ce qui n'est cependant pas le cas ; l'évolution mease < mese ne pouvant être qu'antérieure à celle de "measă > masă et cette dernière étant déjà accomplie au xvie siècle, il est évident que c'est bien mese qu'on prononçait à cette époque, malgré la graphie mease. Les choses étant telles, en se demande pourquoi toutefois on écrivait le plus souvent ea et non c. C'était à coup sûr par tradition graphique. Puisque, comme nous l'avons dit ailleurs, le roumain doit avoir été employé quelquefois dans l'écriture même avant le xvie siècle, on garda de cette époque plus ancienne quelques habitudes de graphie qui correspondaient aux conditions phonétiques d'alors, mais ne pouvaient plus refléter l'évolution ultérieure de la langue, au moment où les premiers textes religieux commencèrent à être traduits. Nous devons même supposer que les personnes aj-ant une certaine instruction restèrent plus fidèles à cette tradition graphique, tandis que les moins lettrés suivirent le courant de la langue, en écrivant comme ils prononçaient, c'est-à-dire lege, etc. (Mihai-Viteazul, qui n'avait pas, à coup sûr, beaucoup de culture littéraire, écrit, par exemple, mêle RI. IV, 543; les exemples plus nombreux de e dans PS. TM. TB., copiés par des scribes peu instruits, semblent s'expliquer de la même manière). Et pour voir combien la tradition s'imposait aux traducteurs ou aux copistes de textes religieux nous pouvons citer quelques particularités qu'on découvre dans les manuscrits ou les livres imprimés; ainsi le copiste de la Psaltirea Scheianà xxxiv, 11, après avoir écrit nederepte, a corrigé en marge ce mot en nedereapte; dans CC1. 437, on trouve la forme creeade où on voit bien qu'on avait eu d'abord l'intention d'écrire crede et que s'étant ravisé ensuite on a rétabli la forme avec ea, en oubliant de biffer e. D'autres passages sont instructifs à un autre point de vue; ils montrent que le phonetisme normal arrivait à percer par-ci par-là, malgré l'effort des copistes pour suivre la tradition ; lorsque nous trouvons dans PS. LXVIII, 28 ; LXXXIX, 6 des passages comme ceux-ci: adauge färäleage cäträ färälegea lor; demîneata ca iarba trece-va, demîneata înflori-va si treaee-va, nous pouvons constater là comment les copistes oubliaient parfois qu'ils devaient respecter la tradition et laissaient échapper les formes avec e à côté de celler avec ea. Si l'histoire de ea... e s'éclaircit à la lumière de ces faits, il reste à préciser si ta, provenant de e et de ç...e, doit être envisagé de la même manière, c'est-à-dire s'il faut admettre que la transformation de ia en e s'était définitivement effectuée au xvic siècle. Étant donné que les exemples de e < ia < e,ç...e sont bien plus rares que ceux de e < ea < e...e, nous croyons qu'on est en droit d'admettre pour ia > e une évolution plus lente que pour ea > e; des considérations physiologiques nous autorisent aussi à séparer au point de vue chronologique la transformation de ces deux diphtongues, puisque le passage de ea à e suppose moins d'étapes intermédiaires que celui de ia au même son. Ën d'autres termes, nous croyons que ia était devenu e au xvic siècle seulement dans quelques régions, plus avancées dans leur évolution phonétique ; plus tard cette transformation arriva à gagner tout le domaine daco-roumain. — Sur ea devant i, comme dans meserearnic CC1. 104; preuteasii CB. I, 28; putearnic TM. 126; PO. préf. ; Gen. 6, 10; CT. Luc 10; CPr. 173; CC2. 430 (comp, beati CT. Luc 20, 50), voy. § 14. Cf. Tiktin, Studien zur rumänischen Philologie, 49, 79 et suiy.., où le phénomène en question est étudié à l'aide d'un riche matériel tiré des anciens textes. Sur la valeur qu'avait ca ....e, Tiktin émet d'ailleurs une opinion qui diffère sur Un poinl de celle que nous avons exposée; bien qu'il admette aussi que eadoit être mii i prêter comme e, il croit pouvoir attribuer â cet e la valeur de e;à son avis, ceux QUI écrivaient au xvie siècle, s'étaient rendu compte que e était prononcé dans inditions, comme e, auraient cherché à marquer cette nuance spéciale de la POyolIc palatale en recourant au signe "fe; il est cependant fort douteux que nos .me rires aient eu une oreille tellement fine pour distinguer l'e ouvert et qu'ils .uciil cherché à le noter dans l'écriture. Pour appuyer son opinion, Tiktin, rappelle que dans certaines régions du domaine roumain l'e sorti de ea apparaît comme < (h'/,'1'), tandis qu'ailleurs il est prononcé tout comme dans d'autres conditions (Itge, comme leg, negru, etc.) ; or, justement cette circonstance vient infirmer l'interprétation de Tiktin, car il n'est nullement prouvé que la prononciation lege riait propre à tout le roumain ancien et nous ne voyons pas comment on pourrait I.i restituer partout dans les textes du xvie siècle; si nous nous trouvons en présence d'un texte ancien appartenant à une région qui montre aujourd'hui e . . e on peut iiiil iiTellement admettre qu'il cache la même particularité, malgré ses formes avec ea; mais même dans ce cas il serait hasardé de croire que celui qui a écrit un pareil texte a eu conscience de la prononciation de e comme e et l'a écrit en conséquence par k — Un autre point où nous nous séparons de Tiktin c'est lorsqu'il suppose que fiare avait partout abouti à fiere; les objections que nous avons produites plus haut s'appliquent aussi à ce cas; Tiktin ne tient pas compte du fait qu'au XVIE siècle les formes avec ie < ia sont, comme nous l'avons montré, bien plus rares que celles avec e < ea et que partant il est plus vraisemblable de supposer que ces deux diphtongues ne sont pas allées de pair dans leur évolution vers la monophtongaison. E -f m est conservé dans nemenele CB. I, 51 (comp. nemunuia, plus loin, assimilation des voyelles) ; la forme la plus fréquente 3St cependant celle avec i: nime (nimelc, niminea, nimenilea): TM. 78, 101, 226; TB. 43; CPr. 332; CB. I, 7, 9, 12, 63, 76; AI. I1, 105; DH. XI, 218, 319. E 4- m 4- cons. s'est conservé comme î dans împlu (la langue du xvie siècle ne connaît pas encore la forme umplu). E 4- n (suivie de e) apparaît soit comme e, soit comme i: dumenecă (dumenrecă, dumereca) et duminecă (duminrecă, dumi-recâ ) ; mené (menre, mere) et mine (minre, mire) ; sene (senre, sere) et sine (sinre, sire); tene (tenre, tere) et tine (tinre, tire). E -f- n 4- cons. (suivie de e) montre le même traitement : aprense PS. xvu, 31 et aprinse; împenge et împinge; învenge et invinge; prendeli TM. 147, 149; CM. 16 (comp. prensără PV. exiv, 3) et prindeţi; vence (venge) et vince (vinge); vendecă et vindecă (împinge PH. XLIII, 23; XCIII, 13, 14, tout comme împingi Lxxxvn, 15, împinşi xxxv, 13, a été refait sur împing; cf. ci-dessous). Etant donné que. les mêmes textes nous offrent parallèlement des formes avec e et avec i (toutefois i prédomine dans certains textes, comme ceux de Coresi et PO.), il reste à montrer de quelle manière nous devons interpréter cette particularité. Comme on a pu le voir plus haut, g se rencontre ici avec e : tous les deux sont rendus par e ou par i. Nous croyons toutefois qu'il faut séparer ces deux sons lorsque nous avons en vue leur traitement devant n non suivie d'une consonne. Nous constatons en effet que toutes les formes avec e + n reviennent dans les textes avec le double traitement que nous avons signalé; on ne peut faire, en échange, la même constatation pour ç 4- n, puisqu'une forme telle que bine apparaît habituellement écrite de cette manière (dans CV. et PS., qui donnent pourtant dume (n Jrecâ, me (n)re, etc., on ne trouve aucun exemple de be(n)re) ; la même remarque s'applique à vine < vënit pour lequel nous ne pouvons non plus citer aucun cas de graphie avec e (comp. aussi vin et vie (vinie) < vënio et vëniat). Il en résulte donc que la langue du xvie siècle ne connaissait, dans les cas mentionnés, que * comme reflet de ç 4- n (sur cene et veneri qui forment une catégorie à part, cf. ci-dessous). Tout autrement se présentent les formes avec e -f- n et e, e 4- n + cons. ; là, il ne peut y avoir de doute que la graphie double doit représenter un état phonétique spécial, que nous tâcherons d'élucider. En tenant compte de la fréquence des formes avec e, on pourrait supposer que ce son s'est maintenu jusqu'au xvie siècle devant la nasale. Mais une objection vient tout de suite nous mettre en garde contre une pareille hypothèse ; si telle avait été l'évolution de ^celui-ci aurait dû suivre, devant Ye de la syllabe suivante, le même traitement qu'ailleurs, c'est-à-dire aboutir à ea; on ne trouve cependant nulle part aucune trace d'une transformation analogue, ce qui nous force à chercher ailleurs l'explication du phénomène en question. En examinant les faits phonétiques, la conclusion qui s'en dégage est la suivante : au moment où lemne et pene avaient été changés en leamne et peane, des formes comme mené, prende, cuvente n'avaient plus gardé leur e, puisque autrement elles auraient été changées en *meane, *preand e, *cuveante. Dès une époque ancienne (comme il résulte de la comparaison de tous les dialectes roumains), e + n -f- cons. et e 4- n (+ cons.) avaient reçu une valeur spéciale, celle d'un son intermédiaire entre e et i; dans quelques cas (très vraisemblablement d'abord devant un i) ce son intermédiaire fut changé de bonne heure en i, tandis qu'ailleurs, et notamment devant un e, il conserva relativement assez tard la valeur phonétique mixte: le voisinage de e devait surtout être favorable au maintien de l'ancien son avec une nuance plus rapprochée de e. La même évolution doit être admise pour Yç -f- n des mots proparoxytons, veneri (vineri), etc., où é ;i suivi, comme nous l'avons vu plus haut (395), le même traitement que e + n (cene vint aussi s'y rattacher, après que *ciene, résultant de quëm, eût été réduit à cene et se trouva par ce fait dans les mêmes conditions que mené, etc.). En envisageant de cette manière le sort de e + n, nous sommes en droit de supposer que la graphie double des textes du XVIE siècle doit être un indice de l'état phonétique intermédiaire que nous avons supposé; quelques-uns d'entre eux reproduisent probablement l'ancienne prononciation, subsistant encore dans certaines régions, tandis que d'autres continuent à donner e et ■/, uniquement par tradition graphique. L'examen des manuscrits nous laisse d'ailleurs entrevoir la persistance de cette tradition qui se trouvait en conflit avec l'évolution de la langue; ainsi dans PS. cix, 1; cxviil, 31, 122; PH. LVIII, 10; LXVIII, 21; cvn, 11, nous voyons les copistes changer mené, tenre, cenre en mine, tinre, cinre, ce qui montre qu'ils avaient trouvé la première de ces formes dans le manuscrit qu'ils suivaient, mais, s'apercevant qu'elle ne correspondait plus au phonétisme qui leur était propre, ils ont remplacé e par * (comp. aussi mienre PH. xxxvni, 4 ; XL, 9 ; LXVIII, 7, 16; CXXII, 18, et la graphie inverse vecenru xxxiv, 14; XLIV, 15). Pour quelques mots peut-être serons-nous autorisés à admettre aussi une influence de graphie slave, lorsqu'ils apparaissent avec e; ainsi mené a pu être écrit souvent de cette manière, malgré la prononciation mine, par suite d'une confusion avec la forme slave identique (MIHI).; cela nous expliquerait pourquoi par exemple on trouve dans CV. plusieurs exemples de menre à côté de minre, tandis que le même texte ne connaît que cinre, tinre, sinre (comp. aussi l'emploi plus fréquent dans PS. de mere à côté de cire, tire, sire). Tiktin, Stud. z. mm. PMI., 57; cf. Zeitschr. rom. PMI., XI, 67; Grundr. d. rom. PMI., I2, 575, propose d'interpréter d'une autre manière le phénomène que nous avons étudié; il croit notamment que e + n s'est conservé tel quel, jusqu'au xviie siècle, partout où il se trouvait après une labiale, tandis qu'ailleurs il avait passé à i antérieurement à l'époque des premiers textes. Les exemples que nous avons relevés montrent cependant que en apparaît aussi après d'autres consonnes que les labiales, et parmi ces exemples il n'y a pas que cene, tene, sene, que Tiktin considère comme modelés sur mené, mais quelques autres [aprense, prendeti), qui restent inexpliqués si on met exclusivement sur le compte des labiales le maintien de e. Tiktin perd, d'autre part, de vue que bine, vine doivent être séparés dans notre cas de mine, etc.; au xvie siècle on ne disait sûrement que bine, qui représentait la forme normale sortie du lat. bënc après la diphtongaison de e (bene > *biene > bine) ; un retour à bene était tout à fait impossible (les deux exemples de bene, de CC1. 304 et PO. Ex. 34, cités par Tiktin, d'après Cipariu, Principii de limbă, Blaj, 1866, 373, ne peuvent être que des cas de fausse analogie graphique, dus à l'influence de formes comme mené, mine). La théorie de Tiktin ne nous explique pas, en outre, le fait qu'on ne rencontre pas d'exemples nombreux et sûrs de la conservation de e après une labiale aussi lorsqu'il était suivi d'un i; si les labiales avaient véritablement empêché e de passer à i, nous ne voyons pas pourquoi e ne se serait pas maintenu aussi devant les textes donnent en effet habituellement vinzi, minţi et non venzi, menti, comme vende, mente (les cas tout à fait rares de e devant i, denţi PH. xxxvi, 12; TM. 46; CT. Mathieu 103; împenşi PS. xxxv, 13; neputenfile CT. Mathieu 9; vend PS. L, 6, s'expliquent par la transmission graphique de ï'e des formes dente, împenge, etc. ; comp. aussi vencu PS. CLV, 19, qui montre la même particularité; quelquefois les copistes se rendaient compte de ces formes fausses et s'empressaient de les corriger; ainsi dans PS. LXXXVII, 15, împengi est changé en împingi). L'objection que nous avons opposée à la théorie de Tiktin ne subsiste plus si nous admettons, comme nous l'avons fait plus haut, que ce fut la présence d'un e dans la syllabe suivante qui entrava jusqu'à une certaine époque l'évolution définitive de en à in. — Une opinion plus rapprochée de la nôtre est celle qu'a formulée A. Byhan, Jahresb. des rum. Inst., III, 18; il montre aussi ses doutes au sujet de la théorie de Tiktin, mais il admet que en avait partout dans les anciens textes la valeur de pi. Pour e + n + cons. (non suivie de voyelle palatale) nous avons à noter: împîns PH. LIX, 3; cvn, 12, împînsără PH. XLVIII, 15;învînc CP. XLVIII, 15; CLV, 19, învingă CP. cxvin, 133, învîncă PV. CXVIII, 133; vîncă PS. XLVIII, 15; PH. XVIII, 14, toutes avec le phonétisme normal, au lieu des formes analogiques, avec i, împins, înving, etc. ; moins clair est sint < sînt, donné, à la place' de sînt, par quelques textes (TB. 286, 316, 320, 322 324 326 328, 330, 332, 334, 338, 358, 360, 420, 451, 457, etc.; CT. Mathieu 25 ' ; la substitution de i h î peut bien y être due à l'influence de s; nous aurions à faire dans ces cas à une particularité dialectale analogue à celle que nous avons signalée plus haut (424) pour singe < singe; le passage de î à i, par suite d'une prononciation particulière de s, n'est pas tellement invraisemblable qu'il pourrait paraître à première vue; le phénomène analogue s'observe lorsque î se trouvait après (d)z, comme le montrent sedzmdu CB. I, 26; vădzindu TB. 453; le changement de î en i a pu facilement se produire par une sorte d'iotacisation de s, z (une trace de cette iotacisation semble se cacher dans ziestre CB. I, 38). Au sujet de sint nous devons toutefois faire remarquer qu'il' .i pu être refait sur sintem, sinteti qui apparaissent plusieurs fofl (Ml. XI, 318, 490; CC2. 473, 537; AA. XX, 444; Ch. XXV, ; le dernier écrit aussi semteţe TM. 45) et dont l'i peut être inel (cf. 393). Pom ce qui concerne strimt CC2. 335; PO. Ex. 29; ND. 24, strimtă CC», 231, strimtei CT. Luc 72, strimtele CT. Mathieu 21, strimta CC1. 341, on peut y voir l'influence des pl. strimţi, strimte, aussi bien que .vile de stringe que les anciens textes donnent à côté de strîngt (CV. XLIV, 2; PS. xxv, 2; PH. xxxn, 7; TM. 192; CT. Jean 13; PO. Gén. 1, 23, 33, 46). Tout comme dans la langue actuelle ;i côté de singur PH. LXXI, 18, on trouve singur CV. cxxi, 13 14 ; PS. xxiv, 16; xxxix, 15; CPr. 185, 187. L'e des éléments étrangers donne lieu aux remarques sui vantes: on trouve tantôt e, tantôt ă après les labiales dans zmeii PS. LVII, 5; LXXIII, 14; PH. ix, 13; TM. 125 (zmieu 151), znntu PS. xc, 13; cm, 26; CLIII, 33; PV. xc, 13; CLIII, 33 (CP. a pal tout zmeu) et Petru CPr. 27, Patru CV. cxxxvi, 6; cxxxvm, 3, 5, etc.; CT. Mathieu 34, 59; Marc 36; CPr. 27, 200; CB. I, 58, 203, 204; AA. XX. 456; DH. XI, 318; pedeapsă PO. Gen. 20 apparaît aussi comme pedepsă PO. Gen. 12; CC1. 40, 354; CPr, 324; CM. 22; CL. XXIV, 738; à côté dejembla PO. Gen. 18 non:, avons jimblă PO. Ex. 29; pour é, e hongrois on trouve ea dans! chidzeaş PO. Gen. AA; féal (iu) PO. Gen. 1, 6, 7; Ex. 8 (mais feliurile TB. 456); nearnes et neamiş AA. XX, 465, 483, 486; 1)11. XI, 219, 319. L'e de heiman CB. I, 192, à côté de hatman DII. XI, 218, 490, n'a rien de surprenant, puisque ce mot a pénétré en roumain avec le double phonétisme qu'on trouve en slaVe (pol. heiman, russe atamanû). £ slave offre des particularités analogues à celles de en latin ; ainsi, nous le trouvons rendu par in et en dans sfintei, sfentei (CB. I, 80; comp. la forme analogique sfintei CB. I, 23; svientu PH. XCVIII, 3 montre aussi l'hésitation entre e et i amenée pai l'habitude d'écrire svinte et svente) ; paijina PV. PH. LXXXIX, () et păijiniră CV. civ, 10—11, à côté de painjina PS. CP. xxxvin, 12; LXXXIX, 9; PH. xxxvin, 12, păinjiniră CT. Mathieu 51, pain jeniră PO. Gen. 27, împăinjena PO. Gen. 48, montre le phonétisme slave plus récent, du bulg. pajûzinû; ciste, cisti (PS. XLIV, 10J XLVIII, 21; TB. 350; CT. Mathieu 60; CPr. 247, 303; DII. XI, 342, cesti TM. 47), qu'on rencontre en même temps que ciiis/r. cinsti reproduisent le phonétisme de l'a. -bulg. éïsiï. 11. I, précédé de r initiale ou double, n'est pas toujours changé en i dans quelques textes: hori TM. 289; farrima PH. 11, 9; m, 8; LVH, 7; LXXIII, 6; civ, 16; 33; cix, 6; intenta PS. ix' 25; xxxiv, 16; XLIII, 14 ; XLV, 5 ; LXXIII, 18;LXXVII, 40, 58 • LXXVIII' 4; cvi, 11 ; CLIII, 19, 21 ; ride PS. XXIV, 3; xxxvi, 13; LI, 8; LVIII' 9 (mais ride il, 4) ; PH. II, 4, rride PH. xxiv, 3, rede TM. 52, risidu CV. cxxix, 4; m PS. xxiii, 2; XLV, 5; LXIV, .10, etc. (rîu LXXIII, 15; CLVII, 4); PV. cxix, 78; TM. 50 (rîurele 45), rriu PH. xxmi 22; xcii, 3; cxxxvi, 1; scurrima PH. xcm, 13; ţeriră PS. xxix, 10;XLIII, 25, ferind PS. cm, 29 (ţarina vu, 6, ţcrînă ci, 15), /em'wi PH. xxix, 10, ţerinâ xxi, 16; xxxix, 3; m PS. xxiv, 19; xxx, 7; XLIII, 8; 11; XLIV, 8; LXVIII, 15, etc. (urîş v, 7); PH. xm, 1; xiv, 4; xxi, 25; XLIII, 6; LU, 2, 6; LXVIII, 34; cvu, 14; TM. Si, 125, uritoriu PS. xx, 9; xxxvn, 20, uriciure PS. LXXXVII' 9; cvmi 5, iiriciunre PH. cxvm, 22 ; des formes sporadiques avec i se rencontrent quelquefois même dans des textes qui écrivent régulièrement î: rimă CP. vu, 16; riu PO. Gen. 2. On trouve i au lieu de î aussi après t: aţit PO. Gen 31 44 • Ex. 22, 34; ţiţă PS. PH. CP. xxi, 10; CC1. 450; CT. Marc' 58 : PO. Gen. 31. Lorsqu'il était précédé de (d)z, i apparaît changé en î dans plusieurs textes: dzîce PS. LXX, 10, 11; LXXVH, 5; cv 34- PV xcvm, 7; CL. XXIV, 733, 737; dzna montre la'même 'particularité, et si î ne s'y retrouve pas c'est parce qu'il a été absorbé par u; les exemples de cette forme sont assez nombreux: PS. i, 2; xii, 2; XVIII, 19; xxvi, 5; xxxi, 4, etc.; PV. xc, 6; cxxxvi,' 7; CXXXVIII, 12; PH. vu, 19; xvm, 3; xxi, 3; cix, 5; cxx, 6 étc : TB. 291, 364, 415; TM. 52, 53, 80, zua CB. I, 19; PO. Gen. i, 8*, 18 (mais aussi zioa Gen. 19) ; dans CV. nous avons partout dzu('o)'a xm, 8; xvm, 4; xxi, 1 ; xxn, 6; XLIX, 11, etc., bien que le même texte ne connaisse que dzice; chez Coresi qui écrit habituellement zice, zioa on trouve aussi quelques cas isolés de zua, zoa CP2. xxxi 3; xxxvn, 13; CC2. 274, 519. Pour le passage de i à f après /, à relever: minţîrâ PS. LXXVII, 36 (toutefois minţiră LXXX, 16). Un seul exemple de i >î après 5' nous est offert par le mot d'origine slave sîlă A. III, 438. Pour le même changement de i après s nous avons à noter: cerşind CC2. 367; moşie (moşîoara) DR. 2; şî CL. XXV, 36. Quelquefois e est mis à la place de i: fugetu, uces, venret (cf. CB. I, 52; II, 129); il y a là probablement une particularité dialectale caractérisée par la prononciation de i ayant un son rapproché de e. 12. 0 (ç et 0) est diphtongue régulièrement dans coaperi PS. i I' xvi, 8; PS. xxx, 21; PS. CP. LX, 5; PS. LXIII, 3, coapere CV. . i.ix, 3; PS. LUI, 6; CP. LXIII, 3; PS. CP. cm, 9, coaperu PS. CP. . wxix, 10; acoapere CP. LUI, 6; CPr. 147; PO. Ex. 10, acoaper CP. xxxi, 1 ; descoaperi PS. CP. cxvm, 18, descoapere PS. PH. CP. xxvin, 9; CT. Mathieu 37; Luc 8, 52, 63, descoaper CC2. 32; scoa-/><■>-(•■ CC1. 428; on a cependant aussi coperu PS. xxxi, 1, coperi PV. cxxxix, 10; acoperi PH. xvi, 8; xxiv, 5; LXIII, 3; TM. 149; CP. xxx, 21, acopere TB. 290, 291; Vo pour oa peut y être dû à l'analogie (comme dans les formes actuelles acoperi, acopere qui ont remplacé les plus anciennes avec oa), mais il est tout aussi possible que nous ayons à faire à une particularité de graphie (cf. 48). Un cas d'analogie indubitable est orne, voc. de om CV. cxx, 419; TB. 450; CT. Luc, 18, 65; CPr. 81, 102; CC1. 370; CC2. 52, 168, 459 (comp. neome CC2. 420); la non-diphtongaison de o en oa s'explique par l'influence des formes om, omului. Une particularité propre à PS. est le changement de u (< o 4- n) en ui dans minuine LXX, 7 ; LXXVII, 4,11; xcvn, 1 ; cv, 21 ; c.vi, 8, 15, 21; minuini LXX, 17; LXXIV, 2; LXXVII, 43; LXXXVII, 13; CIV, 5, 27; cv, 7; CLII, 11 ; CLVIII, 18, 43; une forme analogue est buine CL. XXV, 36 ; il y a là sûrement un phénomène analogue à celui de pîine, résulté de pîne (cf. 392), c'est-à-dire le développement d'un i dans la syllabe pénultième sous l'influence de l'i final; le même i apparaît dans le dérivé minuinat PS. LXXV, 5; xen, 4, où l'on voit bien que i y fut transmis, en syllabe atone, de minuine. Parmi les mots d'origine étrangère nous avons à relever les formes tout à fait isolées tulbd PH. x, 3 (avec u à la place de o peut-être sous l'influence du hongr. turba) et giolgiu = giulgi de PO. Ex. 28 qui reproduit plus fidèlement le phonétisme du hongr. gyolcs. \J q. slave est rendu par on dans lontru (înlontru, dinlontru) PS. XLIV, 14; en, 1; PV. CLIII, 25; PH. LXVIII, 3; PO. Ex. 1, à côté duquel on trouve lountru PO. Gen. 39, luontru PH. LXVII, 23 (comp. luotru, lootru PH. cil, 1 ; cxxix, 1) et la forme actuelle lâuntru TM. 227; TB. 423; CP. ix, 29; CT. Jean 16; PO. Gen. 34, 38, 41, 44; Ex. 14 (lâuntru est sorti de la contamination de Hâîntru < illac intro avec lontru, luntru < a. -bulg. vûnatri; cf. Candrea-Densusianu, Dict. etim., n° 891). îm sorti de q slave apparaît, après s, transformé en i dans un seul exemple: simbâtâ TM. 47 ; il faut y voir un phénomène identique à celui que nous avons relevé pour singe et sint (cf. 424, 436). 13. U (îţ et u) ne donne lieu qu'à quelques remarques. La présence^ de ui à la place de u devant r dans păduire PS. LXXVII, 68 doit être envisagé de la même manière que ai pour a du même* texte (cf. 423). Quant à aduncul CC2. 216, c'est probablement une forme fautive au lieu de adîncul, puisque nous ne croyons pas que ce mot ait conservé u jusqu'au XVIE siècle, aucun autre exemple ne venant confirmer cette hypothèse. A noter que certains textes (notamment TM.) offrent très souvent o à la place de u: doce, goră, soflet, etc. (cf. CB. II, 57, 84, 128, 158, 196; comp. legătorile PS. II, 3); cela laisse suppôser'une" prononciation spéciale de u dans quelques régions, comme celle que nous avons admise pour i (c'est-à-dire un son intermédiaire entre u et o). Pour l'û de l'a. -bulg. zrùtva on a i: jirtfâ PO. préf. ; Gen. 35 -Ex. 30; 40 (JKPVT<ÏA PH. IV, 6; CT. Mathieu 30; CPr. 228; PO' Gen. 4, 46, est modelé sur la forme slave). 14. Diphtongues. Pour les diphtongues latines nous avons à relever l'emploi de ao à côté de au: rapaos PS. XXXVIII, 14; LIV, 7; LXV, 12; cxiv, 7; CXXXI, 5, 8, 14; PV. CXXXI, 14; PH. L'XV, 'l2; CC2. 97 (răpaus PS. iv, 9; xciv, 11; PV. cxxxi, 8; TM. 51; CP! XXXVIII, 14; LIV, 7; LXV, 12, etc.); les formes avur, avor DH. XI 395, 396, 397, 398 ; AA. XX, 446, lavda AA. XX, 444, ne peuvent être que des transcriptions fautives de aur, lauda, puisque nous trouvons aussi avuzi, cavuta AA. XX, 444; Domnezevu AA. XX 445; iavu = ieu DH. XI, 342, 396; mevu AA. XX, 450; Rădovui DH. XI, 218; răvu AA. XX, 444, qui ne sauraient être lus que auzi, căuta, Dumnezeu, ieu, meu, Rădăuţi, rău; quant à caafte DH. XI, 369 (et là-même căfta), il se peut bien qu'il montre une prononciation dialectale de au comme af. Ea slave apparaît après une labiale (non suivie de voyelle palatale) tantôt intact, tantôt réduit à a: pomeană PS. XXXIII 17; XXXVII ; cvni, 15; cxi, 7; CP. XXXIII, 17; cxi, 7; PH ix 1-xxix, 5; TM. 107, 155; CT. Marc 63; CPr. 63; CC2. 414- CB l' 18, 80; PO. Ex. 3, 12, 13, mais pomana RI. IV, 543; tocmeală CT. Luc. 62; CPr. 58, 180; IS. IV, 9; DR. 2, mais tocmalâ CB. I, 26, 29; DR. 4; DH, XI, 318 ; A. I. 249; AI. F, 105; CL. XXIV, 729, 731; vcadra et vadră PO. Gen. 24; sfeat PS. xn, 2; xin', 6;xx, 12; xxxn, 10, 11, etc.; PV, LXXXII, 6; TM. 123;' CP. 1, \, 5; ix, 23; xn, 2; xm, 6; xix, 5; CPr. 8, 103, 217, sveat CV. xix' 3; LXXV, 14, etc.; PS. ix, 23; xix, 5; LXXXVIII, 8 mais sfat PS. I, 1, 5; cvi, 11; PV. cvi, 11; PH. ix, 23; CB. I, 19, svat PH. I, 1, 5; ex, 1 ; DB. I, 2; DH. XI, 349; CL. XXIV, 739; A A. XX 137, 477, 478, 483, 484, 486 (la forme sveat peut pourtant avoir été modelée, pour ce qui concerne ea (-k), sur. l'a.-bulg. sû-veatû) ; la même particularité s'observe, mais bien plus rarement aussi après 5 ou j, comme dans beseadă PO. Gen. 11, 15, 18, besadă Gén. 4, 39; betejală CC2. 12, 390, 543. Ea se rencontre souvent même lorsqu'il était suivi de i: Ardeleani AA. XX, 473 ; Bàbeani CB. I, 23; Braşoveanii AA. XX, 465; cetăţeani CPr. 39; curteani DII. XI, 219; Eghipteani PO. Gen. 12; Glodeani CB. I, 72; Israil-teani CV. xxxii, 11—12; Leaşi AA. XX, 472; Moldoveani AA. XX, 468; nemearnic CPr. 33, nimearnic PO. Gen. 28; Ex. 12; orăşeani AI. 11, 105 (mais orăşanilor PO. Gen. 24, 34, refait sur Ic sing. orăşan); Ovreai CT. Mathieu 4; Marc 1; sveaştnic PS. xvii, 29; cxvm, 105; cxxxi, 17; CP. cxvm, 105, sfeaştnic CP. xvii', 29; cxxxi, 17; sfeatnici PO. préf., sveatnicii CV. LXVIII, 1—2; veaci CV. CXLIV, 5, 9, etc.; PS. v, 13; CLIX, 88, etc.; CT. Mathieu 74; CB. I, 77; veacinic CB. I, 77; vreadnici CPr. 173; on rencontre cependant aussi des exemples avec e curteni DH. XI, 220; Ikirjoveni DR. 5; Cucuteni DR. 6; Dumbrăveni DR. 5; Glodeni CB. I, 72; Pizdeni CB. I, 211 ; veci DR. 2; Vlâdeni CB. I, 38; ces derniers montrent que ea . . . i était bien devenu e...i dès le xvie siècle; d'autre part, la présence dans le même texte de Glodeani et de Glodeni nous autorise à admettre que ea n'était écrit plus d'une fois que par habitude graphique (quelquefois l'emploi de ea peut s'expliquer par l'application au roumain de l'orthographe slave; ce serait par exemple le cas pour sfealnic, sveaştnic, vreadnic; comp. a.-bulg. sûvëtïnikû, svëstïnikû, vrëdïnû). la nous est donné intact par les formes aiave(a) CV. XXXVII, 9; PS. PH. CP. XLIX, 3; TM. 120; CPr. 17; CC -. 18, 32, 251, 473 etc.; boiariu PS. II, 2; PV. CXVII, 9; CXLV, 2; CB. I, 38, 57, 193; IS. IV, 11 ; ND. 24; DH. XI, 318; AA. XX, 483; iasle CT. Luc 5; puisque d'autre part nous trouvons boeriu AA. XX, 457; CB. I, 38 ; Poeni CB. I, 28, nous devons admettre aussi pour ia. .. e, i sa transformation en e dès le xvie siècle, tout comme pour ea. La forme iazer PS. evi, 35 ; PV. evi, 35 ; cxni, 8 ; PH, cxm, 8 ; CP. cm, 10; evi, 35; TB. 350; CT. Mathieu 74, 94; CC2. 375, à côté de ezer PS. cxm, 8; CT. Luc 17; CC2. 374, s'explique d'une autre façon ; la forme primitive étant la dernière (comp. a.-bulg. jezero), celle-ci fut changée en iazer par contamination avec iaz. Voylles atones 15. A. Comme traces d'une prononciation particulière de a atone doivent être considérés: cadea CL. XXV, 36; căluşei CB. I, 208; casatoriu CL. XXV, 56; f anina CB. I, 206; împărăţia CL. XXV, 36; paşăşte (ibid.) ; picaturile PIL LXIV, 11 ; latine CL.' XXV, 36 (amariră PS. CLIII, 16; măriră PS. xci, 6; tariia PS. CLIV, 9 peuvent être envisagés autrement, comme des écritures fautives amenées par amar, mare, tare) ; on ne prononçait sûrement pas a, mais un son intermédiaire entre celui-ci et ă, comme cela arrive encore dans quelques régions. On trouve en échange â là où la langue actuelle offre a: batjocuri CT. Mathieu 4; Marc 67; CC2. 97; PO. Ex. 1, batjocuros PO. Gen. 21, bătjocurie CT. Mathieu 81, bătjocuritură CC2. 535 ; la forme avec a, batjocură (batgiocură), n'est cependant pas inconnue, CV. x, 12; PS. xxx, 19; xxxvii, 8; PV. LXXVIII, 4. Sur ăi à la place de ă, măirite PS. cm, 1, cf'. cé que nous avons dit au sujet de maire, etc. (423). Pour blăstema on ne remarque pas encore le passage de ă k e par assimilation; c'est la seule forme connue au xvie siècle (CV. y, 3—4; L, 1; cxxiv, 12; PS. CP. LXI, 5; PH. cvm, 28, etc.); ă n'est pas non plus assimilé à l'ea suivant dans măsteacăn PO. Gen. 30. Précédé de ş ou j, ă apparaît tantôt conservé, tantôt changé en e: uşă, grijă et uşe, gri je ; chez Coresi et les traducteurs de PO. on ne peut établir aucune règle à cet égard; ils écrivent indifféremment ă et e (toutefois e est plus fréquent que a) ; ailleurs, comme dans CV. PS. PV. PH., on trouve constamment e. Sporadiquement on rencontre e pour ă aussi lorsqu'il se trouve après (d)z: amiadzedzi TB. 322; dzecîndu TB. 340 ; fericeadze PS. LXXI, 17; lucreadze PS. LXXI, 11; lumineadze PS. LXXIX, 4, 8; le passage de ă à e y laisse entrevoir une prononciation spéciale de (d)z (comp. plus haut şedzindu, 437). Ţ semble aussi avoir favorisé le changement de ă en e, puisqu'on ne saurait expliquer autrement les formes credinţe CB. I, 26; AA. XX, 479; făterie TB. 449; grăunţe TB. 286; petite TB. 460; pocăinţe TB. 470; Troiţe (ibid.), et d'autant plus qu'elles se rencontrent dans les mêmes textes qui donnent dză > dze et dzî > dzi; il reste douteux qu'il faille envisager delà même manière încinsetura CM. 3; pasere PH. vm, 9; x, 2; LXXXIII, 4; ci, 8; cxxm, 7 (pasăre LXXVIII, 2; cm, 17); TB. 454; PO. Gen. 1, 2, 6, à côté duquel on trouve aussi pasiri PO. Gcn. 1 (mais pasări Gen. 1, 2, 39); quant à sepat PO. Gen. 21, c'est sûrement une faute, car le même texte donne ailleurs săpa Gen. 26, 50. Nous devons séparer de ces formes deux autres cas de à > e: amegi CPr. 48; CC2. 84, 430; multemi CPr 113, 166, 168, 172, 218; CC2. 10, 33, 70, 299, 490, multemitor CPr. 258; CC2. 44, 506, mulţemie CC2. 490; là, le passage de ăke doit avoir d'autres causes, mais nous ne saurions les préciser (peutéliv faut-il supposer que ă est devenu e d'abord aux formes de l'ind. prés, amăgesc, mulţămesc, etc. où Y e pouvait assimiler l'a précédent; dans mulţemi il se peut aussi bien que l'e soit résulté de ea, ia de l'expression mulţi ani qui a donné naissance à cette forme verbale; comp mulţeami fie Domnului CPr. 187). Pour ce qui concerne înche DH. XÎ, 398; judechetor AA. XX, 442; nicheiar A A. XX, 445 (comp. gheta PS. LXXVII, 19, 20; LXXXVIII, 15), ils n'ont pas plus de valeur que chend, chete, relevés ailleurs (424). Pour a + m + cons., à mentionner strimbătate PO. Gen. 49, 50; Ex. 5, à côté de strimbătate Gen. 6; Ex. 23; la substitution de i à î reste inexpliquée, tout comme dans strimb (cf. 424).^ A + n + e apparaît encore comme î dans înrelu CV. evi, 10 ; c'est le seul exemple de ce mot avec le phonétisme plus ancien în-, tous les autres textes ne connaissant que inel. A signaler la forme double demîneaţă, demincaţă; la première nous est donnée constamment par CV.'xv, 11; xvn, 10—11; xxvi, 7; xxix, 2—3; xxxi, 14, etc.; PS. v, 4, 5; xxix, 6; XLV, 6, etc.; PV. LXXXIX, 14 xci, 3; cxxix, 6; CXLII, 8; CP. v, 4, 5; xxix, 6; XLV, 6, etc.; CT. Mathieu 18, 19, 65; Jean 3; CPr. 10, 51; CC2. 118; CM. 1, 5, 7; la deuxième forme (écrite demenreaţa) apparaît dans TM. 47; ailleurs les deux formes se croisent: demîreaţă PH. v, 4, 5; LVI, 9; LXXII, 14; cvn, 3; cxvm, 148; cxxxvm, 9, demenreţiei PH. cxxix, 6, demîneaţă PO. Gen. 1, 18, 29, 44, demîneaţă PO. Gen. 20, 40, 49 (sur dimineaţă, voy. assimilation) ; ce relevé montre qu'au xvie siècle la forme la plus fréquente est demîneaţă; puisqu'on ne trouve plus à cette époque aucune trace des formes analogues *aînte, *spînteca, la conservation jusqu'alors de demîneaţă doit avoir été déterminée par eles causes particulières ; c'est probablement sous l'influence de mine qu'on continua à dire demîneaţă, après que le passage de î atone à i eût été accompli ailleurs. Tout à fait isolé est bătrineţe PS. LXX, 18; si ce n'est pas une faute, nous devons y voir un vestige de l'évolution normale que ce mot devait suivre s'il n'avait pas été attiré de bonne heure par bătrîn. L'a des éléments étrangers (slaves, hongrois, etc.) est rendu très souvent par ă: adămască CB. I, 198 (mais là-même adamască) ; cănaf CB. I, 194, 198, 201 (mais canaf CB. I, 197, 199, 202); grămătic CP. épilogue; latineşte CT. Jean 60; mă/ori CT. Luc. 2, 8; CC1. 429; CC2. 587, mătorie CP. LXX, 18; pahar PH. x, 7; XXII, 5 • cxv, 4 ; CP. xv, 5 ; XXII, 5 ; cxv, 4 ; CT. Mathieu 39, 81, 108 ; CC2. 365; TB. 453; TM. 107; PO. Gen. 40, 44; DH. XI, 395, paharnic PO. Gen. 40; DH. XI, 317 (paharnic DH. XI, 218), păhămiciei PO. Gen. 40; pănăchidă CPr. 172; patriarh PO . préf. (mais aussi patriarh, au même endroit) ; psaltire PS. XLVIII, 5 (toutefois psaltire xxxii, 2; LXI, 9; LXXX, 3, etc.); PV. xci, 4; cvn, 3; CXLIII, 9; CXLIX, 3; CL, 3; PH. LYI, 9; CP. LVI, 9; LXXX, 3; xci, 4; cvn' 3; CXLIII, 9; CXLIX, 3; CL, 3; CLI, 2 (mais psaltire xxxn, 2; CP.1 xxxii, 2; épilogue), sâltiri TM. 154 (comp. pseltire PH. CXLIX, 3; PO. préf. ne connaît que la forme psaltire); Sătanu TM. 177.' A[ non assimilé à Y o suivant s'est conservé dans nârod TB. 318' 322; CT. Mathieu 10, 33, 34; CPr. 28, 33, 104, 167; CC1. 367-' 382; CM. 12, 20, 25; PO. préf.; Ex. 15, 17, 24; CB. I, 7, 8: on a de même partout â et non * dans năsip CV. xciv, 6 ; CT. Mathieu 24; CPr. 50, 102; PO. Gen. 22, 32, 41 ; Ex. 2; râsipi CV. cxxxvm, 6; PS. CP. xiii, 1; LU, 6; LIX, 3; LXVII, 2; CT. Mathieu 47, 97, 105; CC1. 174. A apparaît souvent là où la langue actuelle montre â: calamar DH. XI, 395; dascal CT. Mathieu 37; CPr. 102, 312; CM. 3, 4; CC2. 364; PO préf. (mais là-même dăscălie); AA. XX, 446; mărgăritar CB. I, 195; DH. XI, 395, 397, 398, 399 (mărgăritar iu CT. Mathieu 35; CPr. 282; CM. 3); măslin, măslină CV. cxxv, 7; PS. CP. LI, 10; cxxvn, 3; CLV, 17; PV. CLV, 17- PH. CXXVII, 3; TB. 288; CPr. 55, 106; PO. Ex. 27 (măslin'PO.' Gen. 8) ; sar and ar DR. 2; vladico TM. 54; vlădică CB. I, 201 (vlădici PS. LXVII, 28; CLII, 15; CT. Mathieu 36); quelquefois on mettait a par suite de l'influence des formes slaves correspondantes ou à cause de la prononciation spéciale qu'avait ă, celle d'un son intermédiaire entre ă et a (cf. ci-dessus) : hrani PH. XXXVI, 3 ; izbăvi PV. LXXVII, 42; xcvi, 10; PH. vu, 3; xvn, 30; xxiv, 11, 17; cx,9 (izbăvi CV. cxxxvi, 14; CXLII, 12; PS. vi, 5; vu, 2, 3; PH. xxi, 9) ; mănăstire CB. I, 192, 204; DH. XI, 218; AA. XX, 445 (mănăstire CB. I, 23; TB. 340); păzeşte TB. 464; praznuiască TM. 78; slavi CV. xxix, 9; CXL, 6 (slăvi CLIX, 14); PS. LXXXV, 9 (slăvi xiv, 4; XLIX, 23); PH. LXXX, 4; CXLIX; spasenia PH. LXIX 5-TM. 123; TB. 288; CP. m, 3; xxxvi, 39; XXXIX, 11; CPr. io', 112; CC1. 418, 437; CM. 11 (spăsenie PV. xcvn, 1 ; CXLIX, 4; PH. xi, 6; LXXIII, 12; CP. xxxiv, 3, 9; XXXIX, 17); zaduhulu PS. CLIII, 10; zălog CB. I, 204. A relever, en outre, que învăli n'apparaît jamais avec e, comme aujourd'hui (înveli): CT. Mathieu 113; PO. Gen. 27. Quant à la forme înţercat PO. Gen. 21, il faut probablement y voir un cas analogue à făţerie, etc. (cf. ci-dessus). 16. E est changé en ei dans le mot cureire PS. CLV, 10 (cf. les cas analogues que nous avons relevés ailleurs, 423, 424, 439, 442). On trouve e conservé et non changé en i dans : necăirea CPr. 73, 306; CC 2. 415, 503, necăiurilea PO. Gen. 47; Ex. 11; preve-ghia CV. xxi, 10; xxn, 4; PS. ci, 8; PV. CP. ci, 8; cxxvi, 1; CT. Mathieu 103; CC1. 392, 463; CC 2. 139, 142, 304, 367, 460, 549; «m a tantôt e, tantôt i dans nemănui(a) CT. Mathieu 24, 68; CPr. 171; CC 2. 388, nemunui(a) CT. Marc 6, 70; CPr. 47, 111, 181; CC1. 4, 347, 436; CC 2. 10, 55, 125, 232, 289 nimunui(a) CT. Marc 38; CPr. 28; CC1. 232; CC 2. 79. Après les labiales, e est rendu normalement par ă dans păs-eariu CT. Mathieu 9; Marc 3; Luc 17; CC 2. 239, 375, păscărie CC 2. 376; galbăn CB. I, 192, 195, 199, 200, 202 (mais galben DR. 5; galbin PO. Ex. 27; DH. XI, 395, 396, 397); învăscu PH. xcii, 1, învăscură PH. LXXII, 6, învăscută PH. XLIV, 10, 15; văşmînt CT". Mathieu 14, 112; Marc 60, 67; Luc 21; Jean 59; CPr. 304; CC1. 18, 320; CC2. 31, 35, 432; PO. Ex. 28, 29 (à côté de la forme avec e analogique, vesmînt PS. CP. cl, 27; cvm, 19; CXXXII, 2; PV. CXXXII, 2; PH. ci, 27; TM. 48; TB. 291; CT. Luc 79; CPr. 271 ; CC 2 385 ; PO. Gen. 27, 37, 38, 45, 49; Ex. 22, 28, 29) ; măr-gîndu CV. xxxvni, 9—10; LXXVI, 5—6; PO. Gen. 9 (mergînd PO. Gen. 33), mărgători CT. Mathieu 25, 79; CC 2. 255; AA. XXVIII, 101; comp. aussi acopărămîntul PH. civ, 39; păturniche, attesté seulement comme nom propre (Păturniche CB. I, 76) et dont Yă doit remonter à e, sans que nous puissions en établir le prototype latin, montre que ă n'est pas changé en o par la labiale précédente. Pour a à la place de ă, măsură CL. XXV, 36, cf. le phénomène identique relevé plus haut dans les formes contenant a atone. Les textes nous offrent aussi quelques exemples de e conservé après les labiales ; ainsi CV. écrit constamment me et la même forme se rencontre dans PS. PV. PH. à côté de mă (un exemple isolé de me nous est donné aussi par CPr. 5) ; l'emploi fréquent de me dans ces textes laisse supposer que son phonétisme a été influencé par te, se; à relever en outre: beu PO. Gen. 27, beură PO. Gen. 24, 26, beut TB. 457, 458; PO. Gen. 24 (mais băui au même endroit), beutoriu CT. Mathieu 41, beutură CV. CLVIII, 2; PH. cv, 10; TB. 451; PO. Gen. 35; Ex. 29; gemetul PO. Ex. 6; oamet PO. Gen. 21, 25, 46; umerul PO. Gen. 24 (mais là-même umărul) ; vedzut CB. I, 29. Si e est normal dans cumpeteadză PH. xvni, 6 ; uspetează CC 2. 88, uspeteze CT. Luc 60, il n'en est pas de même pour ă dans adevărez CPr. 200, adevărează CC1. 95; CPr. 104, 111, 172, 287, 334, adevăreze CPr. 101, 176, 200, 208, 335; văşmintele CP2. xxi, 19; XLIV, 9; măserătatea PH. evi, 41, est peut-être une écriture fautive pour mesărătatea (cf. ci-dessous). E précédé de s apparaît tantôt intact, tantôt changé en ă: le pronom se est écrit de cette manière dans CV. PS. PV. et par Coresi, tandis que PH. TM. TB. font alterner se avec să (cf. aussi i atone); on a de même: asemănrareti CV. CXLII, 1, asemăna PS. I CP. Lxxxvni, 7; CT. Marc 17, asămăna PH. LXXXII, 1 ; ci, 7, asă-măra PV. cxui, 7, asămănătura PO. Gen. 5; însătoşa PO. Ex. 17 (însetoşa TB. 416, 466); meserătate PS. XLIII, 24, etc.; PH. XLIII, 24; CP. xxx, 11, etc., mesărătate PS. xxx, 11 ; PH. xxx, 11: securi PS. LXXIII, 5, sâcure PH. LXXIII, 5; TB. 452; CT. Mathieu 5; semăna PS. CP. XLIII, 12; cvi, 37; CLIII, 8, 26; CT. Mathieu 50, 95 ; CC 2. 399, semănătoriul CT. Mathieu 50 ; CC 2. 399, semănă-turiei CZ. Mathieu 44, 51, sămăna PO. Gen. 47, sămăra CV. cvn, 5; PV. cvi, 37; cxxv, 4; CLIII, 8, sămărătoriul PH. cxxv, 5, sămă-nătură CPr. 51 ; PO. Gen. 8, 9; Ex. 22; semînţă PS. xx, 11 ; xxi, 24, 25, 31; xxiv, 13, etc.; PV. CLX, 55, sămînţă. CV. CXLIV, 2; CXLVI, 11 ; PV. CLVIII, 26 ; CP. xx, 11 ; xxi, 24, 25, 31 ; xxiv, 13, etc. ; CT. Marc 17; CC 2. 399 (e et ă alternent aussi lorsque la syllabe suivante contenait i: seminţeei PS. CP. xvn, 51; PO. Gén. 12, 17, 48; seminţe CV. LXXIV, 14; CP. cxxv, 6; CT. Marc 17; PO. Gen. 9, 49; Ex. 12, săminţeei PO. Gen. 28, săminte PH. cvn, 10; PO. Ex. 28) ;semna CV. LXXIV, 2; CT. Mathieu 'il 4; CP. iv, 7, sămnă PS. iv, 7; sărba n'est attesté qu'avec ce phonétisme, CC1. 264 (ă se conserve même devant e, ea: sărbedze PS. LXXV, 11, săr-bează TM. 101); ă pour e apparaît très souvent aux formes du parfait défini : aprinsără PH. LXXIII, 7 ; ascunsără PV. CX'LI, 4 ; dereasără PH. cv, 39; deşchisără PH. xxi, 14; destinsă TB. 312; dusără TB. 344; dzisă TM. 43; TB. 362, dzisără PV. cxxxvi, 7; înţeleasără PH. cv, 7 ; CT. Luc 92 ; îniinsără PH. LVII, 8 ; purcea-sără PH. xvii, 23; pusără PH. LXXXVII, 7, 9; TM. 146; mersă TB. 342; răspunsă TB. 356, 420, 421; sparsără PS. LXXIII, 6; Unsă TB. 354 ; ucisără CT. Mathieu 89. Quelquefois « est changé en a: sacure CB. I, 194. On trouve enfin ă aussi lorsque la syllabe suivante contenait i: săninu TB. 456. Moins nombreux sont les cas de c >ă après ş: înşăla CPr. 134 (comp. şălară PS. v, 11), însălătoriu CT. Mathieu 114; CPr. 63, 73, înşălăciune TM. 230; CT.Mathieu 51; Marc 79; CPr. 114; CC1. 403; şădem CT. Marc 47, sădea TM. 103; CT. Mathieu 8, 79; CPr. 34; CC 2. 36, şăzu CT. Mathieu 49; PO. Gen. 31, şăzînd CT. Mathieu 30, 83, 89; PO. Gen. 24, şăzătorii CT. Mathieu 57; Marc 24; pour şe >şă devant un i, à relever: mişălit CT. Mathieu 35; CC 2. 542. Après d nous avons e >ă dans adăvărat TB. 291; dă CL. XXIV, 732; RI. IV, 543 (la même prononciation se cache dans les liaisons svntaxiques d'argintu CB. I, 203, 204, 205; d'unde CPr. 77, 155', etc.); dâla RI. IV, 543; dămîneaţă CM. 1, 5, 7; dăscuparatu RI. IV, 543; comp. dănăoară PS. LXI, 12; LXXXVIII, 36; TM. 226; CL. XXV, 36, à côté de dinrăoară CV. CLV, 11, dinăoară TM. 228; dineoară CB. I, 77, dinioară TM. 103, 192, 227, .MO; TB. 358, 417; CP. LXI, 12; LXXXVIII, 36; CM. 22; PO. Gen. 18, 40. înderăt CPr. 310; PO. Gen. 9, înderret PH. XXXIV, 15; LXIX, 4; CXIII, 5; CXXVIII, 5, înderetnicii PH. XVII, 27 montrent, par contre, e intacte. E précédé de n n'est pas changé en ă dans tîneru PS. CLI, 1 ; on a inversement ă pour e dans Dumnădzău PV. CXXI, 9; CXLV, 5; TM. 43; nătare PV. CLIV, 4, 10; PO. Gen. 33, 42 (netare Gen. 42; TM. 124, 156); strănăpoiilor DR. 4. Après une cons. -f T le passage de e à ă se rencontre assez souvent et quelquefois même devant une syllabe contenant e: unsprăzece CPr. 4; CC1. 405; PO. Ex. 26, al unsprădzecele TM. 79; CT. Mathieu 80; doisprâzece TB. 461; CT. Mathieu 32, 34; CPr. 42; PO. Gen. 42; CB. I. 57, doaosprădzece CV. LIX, 14—LX, I ; LXXIV, 13; cvn, 4—5; cix, 8; CT. Mathieu 79; patrusprădzece CV. xcil, 6, a patrasprădzece CV. xc, 5—6; cincisprădzcce PO. Gen. 7; a şapteasprădzece TM. 48; PO. Gen. 7; ifkprâună DB. 1,3; prăsăra PO. Ex. 31, 32; la seule forme connue au xvie siècle est lăcrăma CV. XVIII, 14—xix, 1 ; XXII, 7; PS. CP. vi, 7; xxxvin, 13; XLI, 4, etc. PV. cxxv, 5; PH. vi, 7; xxxvin, 13; TM. 50, 55, 150; TB. 290; CT. Marc 40; CPr. 171 ; PO. Ex. 22 (toutefois la-cremată PS. LXXIX, 6). E n'est pas changé en ă après une r initiale dans reiră PS. PH. cvi, 39, reonilor PS. LXIII, 3, reoniiască CV. CLIV, 8 ; reci PS. XXXIX, 15; LXIX, 3, 4; LXX, 13, 24; LXXXII, 18; CLVIII, 44, rrecire F'H. cxxxi, 18 (mais răcorilor cvni, 29); à rattacher à ces formes rebda; bien que son étjmiologie soit inconnue, la syllabe initiale laisse voir que nous avons à faire à un e primitif; cette forme nous est donnée par CV. LXXIII, 14—LXXIV, 1; cvin, 9; CXXXII, 9, 14; CXXXIII, 7—8; CXLIX, 7, 9; CLVI, 5, etc.; PS. ix, 19; xxiv, 3, 5, 21; xxxvin, 8; xxxix, 2; LIV, 13; LV, 7; LXI, 6; Lxx, 5; cv, 13; CXXIX, 4; PH. ix, 19; XXIV, 3, 5, 21 ; XXXVI, 9; cv, 13 (mais rrăbdarea xxxvin, 8) ; nous trouvons en outre rebdătoriu CV. cxxxv, 10; PS. xxxvi, 9; LXXXV, 15; en, 8; ex LIV, 8 (răbdătoriu vu, 12, attesté aussi par PH. CXLIV, 8). Arrêtons-nous un instant à ces formes qui ne laissent pas de présenter quelques complications phonétiques que nous tâcherons d'élucider. Si nous nous reportons à d'autres mots donnés par ces textes et dont la syllabe initiale repose sur re-, nous n'en trouvons aucun exemple avec e, tous étant écrits avec ă; nous avons ainsi rămas, rămăşiţă, răpaos răsări, răşină, răspunde. Quelle pourrait être la raison de ce traitement différent? Si nous tenons compte de ce que nous avons dit ailleurs (398), nous devons admettre que rămas, răpaos, etc. représentent le phonétisme normal : e atone, se trouvant après Y initiale, a passé régulièrement k ă; pour reiră, reonilor, reoniiască et reci nous sommes par conséquent obligés de supposer que leur évolution a été troublée par des causes particulières; comme les trois premiers sont des dérivés de ren (où le maintien de e est explicable, cf. 394) et comme ils nous sont donnés par des textes qui emploient habituellement cette dernière forme, il faut admettre qu'ils conservèrent e sous l'influence de celle-ci ; c'est de la même façon que nous devons expliquer reci: l'attraction qu'exerça sur lui rece favorisa le maintien de e; quant à rebda, il montre l'influence analogique de rebdu. E >a après rr: cură PV. CXLVII, 8; CP. LVII, 8; CXLVII, 8; CT. Marc 40 ; CC1. 65 ; CC 2. 8 ; PO. Gen. 2, curaţi TM. 50, curărea PV. CP. CLV, 8, 10; CC 2. 443, curatoare PO. Gen. 36. On a, par contre, e dans arrêta PH. xvil, 36 ; xu, 3 ; ex LUI, 3, à côté de arràta xcvn, 2; cil, 7; cv, 8; cxvm, 130 (l'étymologie de ce mot est inconnue, mais elle suppose un prototype latin avec deux r). Quelquefois e est devenu ă aussi après une seule r: derăptăţiei PS. cxvm, 123, derăptăţile cxvm, 24, 54; dirăgătorii DH. XI, 318; fărăcat PS. LXVIII, 34; PH. LXXXIX, 12; xcvn, 6; civ, 18; meserătate PS. XLIII, 24; LXXXVII, 10; evi, 41; PV. evi, 10, 41; PH. evi, 10; CP. xxx, 11; LXXXVII, 10; evi, 10,41; PO. Ex. 25 (meseretate PS. evi, 10; TM. 80; CP. XLIII, 24; AA. XXVIII, 110); vînrără PV. LXXVIII, 1, vinrără PH. civ, 31. Pour e précédé de t, nous avons à noter sa conservation dans înterita PS. ix, 25; xxxiv, 16; XLIII, 14; LXXIII, 18; LXXVII, 40, 58; evi, 11 ; CLIII, 19, 21 ; PH, evi, 11 ; e alterne avec ă dans blăs-tema CV. v, 3—4; L, 7; cxxiv, 12; PS. LXI, 5; cvm, 28; PH. XXIII, 4; cvm, 28; TM. 47, 53; TB. 287; 358; CP. LXI, 5; cvm, 28; cxvm, 21 ; CT. Mathieu 15; Marc 65; CPr. 199; CM. 23; PO. Gen. 3, 4, 5, 12, blăstăma PS. cxvm, 21 ; TM. 47, 54; rătecescu PS. xciv, 10, rătăci PS. LVII, 4; evi, 4; cxvm, 110, 176. Après /, on a e conservé dans ţeriră PS. xxix, 10; XLIII, 75, ţerină PS. cm, 29; PH. xxi, 16; xxxix, 3, ţerrină PH. xxix, 10, ţerînă PS. ci, 15 (mais ţarină vu, 6); ă k la place de e nous est donné par înţălese PS. LU; i provenant de e -\- n a passé à î après ţ dans ţinut CL. XXIV, 738, ţîrutul PV. LXXXIX, 11 ; cxm, 2. Un changement tout à fait rare est celui de e en ă après ë: fătate TM. 146; TB. 460; CT. Luc 38. A relever aussi le phonétisme double are pi et aripi; le premier est donné par PS. CP. xvi, 8 ; XVII, 11 ; xxxv, 8 ; LIV ; 7 ; LVI, 2; i,x, 5, etc. PV. xc, 4; cm, 3; cxxxvm, 9; CLIII, 11; PH. xvi, 8; xvii, 11; xxxv, 8; TM. 52; TB. 336; CT. Mathieu 7, 96; Inc. 73; CC 2. 480; PO. Ex. 19, 25; le deuxième se rencontre dans TB. 314. Indifféremment de la consonne qui précède, e est changé en i dans plusieurs textes (surtout ceux qui sont écrits en dia-lecte moldave): adivăra AA. XX, 473; afli DH. XI, 490; ari DH. XI, 398; aseminea, aseminilea PO. Gen. 1, 18, 30; Ex. 7, 8; blastimi PO. Ex. 22; cârti DH. XI, 490; ceni (ibid.); ceri DH. XI, 396; citi DH. XI, 490; di (ibid.); TM. 152; dila CV. LXXII, 10; CB. I, 101; DH. XI, 490; Dumnidzău DH. XI, 490; faci AA. XX, 442, 444; DH. XI, 343, 397 ; facirile CV. cxv, 10; forti DH. XI, 490; iasti DH. XI, 218, 398; iconiţi CB. I, 205 ; înţelegim AA. XX, 473; întriba DH. XI, 490; laturi TB. 453; mari DH. XI, 218, 395, 398; mini DH. XI, 395, menri PH. c, 2; oamini PS. LXXVI, 21 ; LXXVII, I, 20; xevi, 6; civ, 13, 20; CXL, 4; CXLIII, 15, CXLV, 3; cxLviii, 24; CLIII, 6, 9, 26, 36; CLV, 10, 13, 16, etc.; TM. 44, 146; CPr. 8; CB. I, 26; PO. Gen. 10, 11, 17, 19, 23, 48; ND. 24, 25, oaminri PH. XLIII, 13; xcm, 8 (comp. oamenii corrigé en oaminii PS. LXXXII, 14 et oamienri PH. XLVI, 4; LXXX, 12; civ, 25), ominesc PS. evi, 32; cxxxv, 15; CLXII 15; păduri A. I, 248; pri TM. 152; DH. XI, 490; sănătăţi (ibid.); si (ibid.); şidea CV. LXXXII, 4, şidzuiu LXIX, 11, şidzîndu TM. 194; sîngile CC1. 399; sîntim AA. XX, 473; sorile = soarele PH cm, 22 ; tinri PH. LXVIII, 7 (corrigé en tinre LXVIII, 8) ; trimitiţi DH. XI, 490; videa PH. cxxvn, 6; voastri DH. XI, 490; zeci AA. XX, 442; zili AA. XX, 442; DH. XI, 218, 397. E -f- n est rendu par i dans vinreadză PH. xcm, 21, vineze CC2. 375, les formes avec î étant dues à l'analogie (vereadză PS. xcm, 21; cxxxix, 12; PV. cxxxix, 12, vcnreadză PH. ix, 30 s'explique par ce que nous avons dit plus haut au sujet de e accentué devant n, la graphie avec en étant fréquente aussi aux mots contenant e atone; comp. asenului TB. 470; grindene CP. xvu, 13; PO. Ex. 10; necredincioasă CT. Marc 40). E -\- n -j- cons. est changé régulièrement en î dans învîneu CV. x, 13; CPr. 74, învineţiră CP. cv, 41, învîneure CP. xvm, 14, învîneut CPr. 67; CC2. 90; vîncură PS. CP. LXIV, 4; PH. LXIV, 4; cv, 41; CXL, 6 (veneure et veneură PS, xvm, 14; cv, 41 montrent l'immixtion de vence); sur strimtură CPr. 81, 99; CC2. 99, 335 ; strinsuriei PO. Ex. 23, à la place de strîmiură, strînsuriei (ce dernier donné par PO. Ex. 34), cf. ce que nous avons dit à propos de strimt (437). Devant les voyelles palatales, le phonétisme régulier e > i(e) nous est offert par pămenteşti CV. cxxvi, 4 ; vintişor CPr. 50, ventişoru CV. xciv, 4 (comp. plusieurs autres cas de la graphie avec en: menti CV. cxxvi, 1—2; CP. xxvil, 36; CPr. 68; menciună PS. iv, 3; v, 7; CPr. 69, mencinri CV. CLIV, I, menciuros CV. CLXVI, 14; CLXIX, 12; PS. xxvi, 12; xxxn, 17; xxxix, 5; LXI, 10; TM. 122; putencios DH. XI, 319; vendeca CV. iv, 10—11; XCVIII, 8; cv, 2; CL, 9—10; PS. xxix, 3; XXXVII, 4, 8, etc.) ; dans minţita PH. LXXX, 16 nous avons î pour i à cause de l'attraction analogique de mînţ. En ce qui concerne les éléments étrangers nous avons à signaler les particularités suivantes: e n'est pas changé en * dans sprejeni PH. ni, 6 ; xix, 3, sprejenitoriu PH. ni, 4 ; xvii, 3 ; xxvi, 1 ; XLV, 12; cxin, 17 (sprejiniră xxxix, 13, sprejinitoriul XLV, 8); e est conservé dans bezaconie PS. cvi, 17 ; CP. xxxvii, 5 ; cvi, 17 (nous doutons toutefois que ce phonétisme corresponde à la prononciation ; on disait probablement bazaconie et si on écrivait avec e c'est sous l'influence de la forme des textes slaves beza-konije; quant à bezaconui CP. LXXIV, 5, bezaconie PH. LXIV, 4 ; CC2. 295, il faut y voir des formes savantes employées seulement dans les textes religieux et reproduisant, comme telles, les a.-bulg. bezakonovati, bezakonïnikû) ; căliugherilor DR. 5 ; e n'est pas assimilé à i dans secriniul PH. cxxxi, 8 ; tepsie CB. I, 193, 195; e >à après une labiale: egumăn CB. I, 38; fălnariu — felinar PO. Ex. 25, 35; gobărnator AA. XX, 483; vamăşi CT. Mithieu, 15, 30 (cependant vameşi Mathieu 30, 75, 86); e est conservé dans besăduiră PH. LXXXII, 4 (mais bàsadui LXXXII, 6 ; CV. xvi, 13—-14; LXIV, 6; LXXXII, 5—6); propovedui TM. 146, 147, 151; CT. Marc 59, 71; Luc 9; CPr. 237, 284, 302; CM. 10; PO. Gen. 4, propoveduitoriul CC1. 4; PO. préf. ; sfetni (svetui) CV. LU, 4—5, 10; XCIII, 12; CXXXVII, 3 (mais sfătuiră LXXXVI, 4—5; le premier est peut-être modelé sur l'a.-bulg. sûvëtovati) ; e > à après s: săra fim TB. 322, 328, 344, 455, 460 (mais serafim TM. 52, 177; TB. 314, 354); e >ă après 6: ôalui PO. Gen. 3 (mais celui PO. préf.; Gen. 27); căii CT. Marc. 60; Luc 13; après j: jălui TB. 348; CT. Mathieu 15; CB. I, 56; après r: prămindi PS. x, 2; cm, 12; cxvm, 90; CP. cm, 12; cxvm, 90 (premîndi PH. x, 2; xvi, 12; cm, 12); après t: stăjari PO. Gen. 12, 13, 14, 18; e >i: aleaniş PO. Gen. 14, 24; Ex. 23 (toutefois aleaneş Ex. 22; CC1. 72); iuti PS. xxxm, 22; xxxvi, 19; XL, 2; xcm, 13; ivan-ghelie CB. I, 198;; leaniş TM. 80; neamiş AA. XX, 465, 483, 486; DH. XI, 319, nemisôare DH. XI, 319 (mais neameş AA. XX, 465); tribui DH. XI, 342; CB. I, 12; AA. XX, 477. slave est rendu bien souvent par en, qu'il faut interpréter de la même manière que l'en des éléments latins: pamente PS. xxix, 5; xevi, 12; cl, 13; ex, 4, etc.; PV. xevi, 12; ci, 13; ! I M, 7; cxxxiv, 13; CXLIV, 7; CP. xevi, 12; ci, 13; ex, 4, etc. (èamete CPr. 65; CC2. 303, pamite PS. ix, 7, pamel TM. 50 reproduisent le phonétisme slave plus récent, serbe pamet, introduit p.u les traducteurs ou les copistes; pamite peut toutefois être • faute pour paminte); sfentirea PS. LXXIII, 7; smenti PS. Il, v, vi, 3, 8, il ; XVII, 15; xx, 10, etc., smentealâ AA. XX, 477; à noter la présence de în, au lieu de in, dans serînti PH. xiv, 5. 17. I atone montre son évolution normale dans coperemînt PS. xvi, 8, xvii ,12, xxxv, 8; LXH, 8; xc, 1; cxx, 5; PV. CX. i; CP. xvi, 8; LXH, 8; CT. Marc 7; PO. Gen. 8, 20, 39; Ex. 25 (comp. acoperemînt T:H. xvi, 8; XVII, 12; xxxv, 8 ; < xx, 5; CT. Mathieu 37; PO. Ex. 22 et, avec e >â après r, (icoperthninlul PH. civ, 39); ferecat < *felîcahim PS. xxxix, 5; PV. evi, 10; TB. 465, 467; CP. xxxn, 12; xxxix, 5; LXIV, 5; cxvm, 2; CT. Mathieu 10, 40; Jean 45, 65; CPr. 302; CM. 14, 22; PO. Gen. 30, înferecat TB. 458, ferecâciune CPr. 86; si nous trouvons en même temps coperimînt PS. CLV, 7 ; CP. XVII, 12; xxxv, 8; XC, I; cxx, 5; CT. Luc 29; CPr. 173; CC1. 106; CC2. 605; PO. Ex. 35 (comp. acoperimîntid CP. xvii, 12; CPr. 173) ; fericat cv. LXXIII, 9; cxv, 9; CLIV, 10—11; CLX, 11; PS. xxxn, 12; LXIV, 5; LXXXVIII, 16; cxvm, 2; cxxvn, 2; PH. 1, 1 ; cxxvn, 2; CP. LXXXVIII, 16; cxx vu, 2; TM, 123; TB. 463, 466, 467, il faut y voir, pour ce qui concerne la substitution de i à e, des formes analogiques refaites sur coperi, ferice. Un reflet curieux de i est ie, qui nous est donné par mieruratu CV. CXLVII, I ; si ce n'est pas une faute de copiste, nous devons rattacher cette forme à mier qui est employé encore de nos jours en Moldavie à la place de mir; les raisons de ce traitement particulier de i ne sont pas bien visibles; peut-être faut-il considérer mier comme une forme mixte résultée de mir < miror -\- *mera < *mirare (le premier devait conserver i, étant accentué, tandis que dans le second * atone devait aboutir à e) ; mieruratu serait dans ce cas refait sur mier. Pour i précédé de s nous avons à relever la manière dont est traitée la conj. lat. si', dans quelques textes, par exemple CV. PV., nous trouvons sans exception se, tandis qu'ailleurs (chez Coresi ou dans PO.) la forme habituelle est sa, ou bien, comme dans PS. PH. TM. TB., sa est employé concurremment avec se (sa est cependant tout à fait rare dans PS.: II, 3). Un fait qui surprend lorsqu'on compare la conj. si et le pron. se (cf. e atone, § 16) c'est que leur traitement n'est pas partout identique, bien qu'ils se trouvent dans les mêmes conditions phonétiques; ainsi chez Coresi nous avons să < si, mais se < se. Quelles pouraient être les raisons de cette anomalie ? C'est probablement par l'attraction analogique du pron. de la 2e pcrs. te que se continua à être employé à la place de să; peut-être faut-il tenir compte aussi d'une autre circonstance qui favorisa le maintien de se: aux verbes réfléchis la forme pronominale venait se rencontrer avec la conjonction ; dans cette liaison, l'accent tombant habituellement sur le pronom, celui-ci pouvait garder e intact (c'est ainsi que nous devons expliquer l'emploi dans un même texte de să se... à côté de să, pron. et conj., comme c'est le cas pour le document de CB. I, 26, qui donne s'a (= să a) alege et să-i hie, mais să se ştie) ; de cette manière se arriva à être considéré quelquefois comme la forme caractéristique pour le pronom, tandis que să resta seul à désigner la conjonction. I a passé à î après rr dans tăriei CF. civ, 35 ; PO. préf. (mais là-même tăriei); DH. XI, 317, ţării AA. XX, 464, 472, 476, 477, 479, etc., ferti DH. XI, 220, ţările PV. CP. cxxxiv, 12; CPr. 32, 316; AA. XX, 483 (ces formes sont naturellement inconnues aux textes qui laissent souvent i intact après rr; ainsi, PS, civ 35 ; cxxxiv, 12 donne ţeriei, ţerilc) ; à la finale, î avait perdu sa sonorité, comme le montre ţar (écrit I^-KP^ ou ivhp-fc) CC2. 88 ; PO. Gen. 41, 42, 43; AA. XX, 476, 477, 478, 480, etc. (mais ţări CPr. 315). Comme exemple de i >î après / nous avons à relever împuţina PV. evi, 38, 39. / final, réduit à n'est pas toujours noté dans l'écriture après ş, ce qui montre qu'il n'était plus prononcé, étant absorbé par la consonne précédente ; à sa place la graphie cyrillique donne le plus souvent K, T», mais ces signes n'ont aucune valeur phonétique ; nous relèverons les formes suivantes, dont le nombre pourraient facilement être augmenté par d'autres exemples que les textes nous fournissent en abondance: aciiş TM. 226; aţiţaş PO. Gen. 31 ; bucuros PO. Gen. 47; cineş TM. 226; CT. Mathieu 13; duş PO. Gen. 37; es PO. Gen. 8; taras TM. 192; PO. préf.; Gen. 15; Îns PO. Gen. 42; însuş TM. 104; PO. préf.; Gen. 32, 44; laş PO. Gen 47; sănătos TM. 225 ; scoş PO. Ex. 16;/acMşPO. Gen. 16; capete-ş PO. préf.; cine-ş TM. 102; şi-ş CT. Mathieu 32. On trouve aussi quelques exemples de i assourdi après /, 6, z, r, şt: dat DB. I, 2; ispovediţ PS. civ, i; tôt PS. cv, 46, 48; datorniâ CT. Luc 33; mănînc PO. Gen. 3;; şaptedzec PS. LXXXIX, 10; veal CT. Mathieu 79 ; amiazăz CT. Mathieu 48 ; menciur PH LVII, 4; paser PO. Gen. 6; ver PO. Gen. 2; besericest PO. préf.;. Ex. 29; est PO. Ex. 34; oşt DB. I, 2. Pour 1'* des éléments étrangers nous avons à noter les parti-ru larités suivantes: à la place de à, résultant de i > e précédé de s, nous trouvons e dans sérac PS. ix, 39; CXL, 9; TB. 453 (mais aussi sărac PS. LXVII, 6, LXXXI, 3, etc.; PH. LXXXI, 3; TB. 452; siracilor PH. LXVII, 6 est écrit à la manière de l'a.-bulg.: sirakû); i > ăaprès s: răsăpi PS. CXL, 7; CXLVI, 2; i >î après j: jiganie CC1. 27; CC2. 154, 432 ; i conservé après r initiale: rigăi PS XVIII, 3 ; XLIV, 2 ; cxvni, 171 ; CXLIV, 7 (mais rigăi CP. PV. CXLIV, 7) ; i >î après /: Ţigani, Ţigancă DR. 4; \'e de revni, revnitoriu CV. XXIX, 13; xxxvii, 10; PS. xxxvi, 1, 7, 8; LXVIII, 10; LXXII, 3; I.XXVIII, 5 ; CXXXVIII, 20 ; CLVI, 11 ; PH. LXXII, 3 ; cxxxvin, 20 ; TM. 122 (râvni PV. CLIII, 19; CP. xxxvi, 1, 7, 8; LXVIII, 10, etc.) s'explique peut-être par le phonétisme des formes slaves plus récentes qui montrent e à la place de l'a.-bulg. i (comp. russe revnovatï); dans lenivos CPr. 110, 277, 286; CC2. 8, 304, 359, 406 nous ne constatons pas encore la substitution de e à i par l'action de lene; à relever enfin le maintien de i dans candilâ CC2. 442; PO. Ex. 25, 27, 35. 18. O est rendu par ă dans mărmîntu PS. v, 11, qui montre une ressemblance surprenante avec le mr. mărmîntu. Le changement de o en u se rencontre très souvent là où l'analogie ou d'autres causes ont rétabli o: adurmi PS. III, 6; iv, 9; LVI, 5; LXXV, 6; LXXVII, 65; cxx, 4; PV. LXXVII, 65; CP. III, 6; iv, 9; xxv, 6; cxx, 4; CT. Mathieu 27, 52, 64, 104, 108; CPr. 33; PO. Gen. 2, 28, 41 (neadormiţii TM. 46); adurmita PS CP. LXXV, 7; CXVIII, 28; arbitrii PH. CXLVIII, 9; cumîndare CV. xxxi, 10, 11; CXLV, 10; PS. iv, 6; xix, 4; xxvi, 6; xxxix, 7. etc.; PV. xcv, 8; CLIII, 17; PH. xxvi, 6; cv, 28; CP. XLIX, 5, 8, 14, 23, etc. (mais comîndare PV, cxv, 8; CXL, 2; CLVIII, 38, 40; CP, xix, 4; xxxix, 7, etc.); cunteni PO. Gen. 39; Ex. 9, cuntiri CV. xxxiv, 6—7; CLV, 7; PS. ix, 6, 6; xxxvi, 8; cxvm, 21 ; CLIII, 26 (mais conteni CP. ix, 6; cxvm, 21; CLIII, 26; PO. Gen. 8) ; cunuscut PS. CLV, 2 (peut-être toutefois une faute, puisqu'au même endroit on a aussi cunoscuţii); cuperi PS. LIV, 6; LXXVII, 53, cuperemînt PS. xvn, 12; xxxv, 8; xc, i (mais coperi PS. XLI, 5; LXVIII, II ; PV. LXXVII, 53; CP. LIV, 6; LXXVII, 53, coperemînt PS. xvi, 8 ; LX, 5 ; CP. xvi, 8 ; xvn, 12, etc.) ; acuperi PH. LXVIII, 8, acuperemînt PH. xvn, 12 (acoperi CV. cxxxvi, 3; TB. 318; acoperemînt PH. xvi, 8; xvn, 2, etc.); descuperi CV. CXL, 2; CXLI, 1—2; PS. XCVII, 2 (descoperi CV. CXLI, 13; Ps. xvn, 16; CP. xvn, 16; XCVII, 2; PV, XCVII, 2; PH. xvn, 16; XCVII, 2; CPr. 275; TM. 149); cutrupi PO. Ex. 5, 8, 14; durmi PS. PH. m, 6; CP. LVI, 5; LXVII, 14; LXXVII, 65; LXXXVII, 6; CP1, iv, 9; CT. Marc 64; Jean 39; PO. Gen. 32, 34; Ex. 22; CB. I, 6; durmita CV. CLXIX, 5 ; PS. PV. CP. cxx, 3, 4 ; cxxxi, 4 ; PH cxvin, 28; cxx, 3, 4; cxxxi, 4; CT. Mathieu 104; CC1. 462; CC2. 268, 429; feciurel PS. CLIV, 5; CP. CLIII, 25 (mais fecior el PV. CLIII, 25; TM. 145; CP. CLIV, 5, feciorea TM. 145), feciuriţa TB. 346, 364; CT. Luc 39; CC2. 436, 441, 443 (fecioriţă TM. H5); à remarquer toutefois que ces formes sont écrites habituellement iJwwwpfA'h, 4"l|K,PH1V* (îu' pourraient être des transcriptions inexactes de fecior el, fecioriţă ; la prononciation avec u est cependant confirmée par ^NSpHu;* qui apparaît aussi; îmmicsurat PS. CP. vin, 6; înduia CC2. 361 (mais au même endroit îndoi); înfluri PS. i.xxi, 16; xci, 13, 14; en, 15; cxxxi, 18; PV. cxxxi, 18; PH. xxvii, 7; LXXXIX, 6; en, 15; cxxxi, 18; TB. 287; CP. xxvii, 7; LXXI, 16; xci, 13, 14; en, 15; cxxxi, 18; CC2. 99, 352; PO. préf. ; Ex. 9, înfluritură CC2. 352 (înflori PS. LXXXIX, 6;PO. Gen. 40); micşura PS. xi, 2; CLV, 12; PV. CLV, 12; CLVIII, 37; PH. VIII, 5, 6; ix, 14; PO. Ex. 5, micsurie CC1. 316; neguţa CT. Luc 87; CC2. 199; nuta CV. n, 3; xxiv, 14; xxvi, 13; LXXXII, 14, etc. (nota CPr. 31, 35, 37, 40, 50); Rnmîn CPr. 38; CP1. épilogue, rumînesc CM. i; IS. IV, 4; ND. 24; AA. XX, 476, 477, 478, 479, rumîneşle TM. 104; CM. 2 (dans PO. préf. à côté des formes avec u on trouve Romîn, romînesc, ce qui montre que déjà au xvie siècle le phonétisme de ces mots avait été altéré afin qu'il fût rapproché du lat. Romanus) ; urbi TM. 150, urbitură PO. Ex. 21 (orbi CPr. 175; PO. Gen. 19; Ex. 23, orbitoare PO. Gen. 49, orbitură CM. 28); uspăţ CT. Luc 20, 60, 175; CPr. 51 ; CC1. 91 ; CC2. 402; PO. Gén. 19, 26, 40 (ospăţ PO. Gen. 21), uspăta CV. xcvn, 13—14; cxxxil, 5; CT. Luc 60; CPr. 25, 78; CC2. 88, uspătătoriu CT. Luc 53; CC1. 243; CC2. 444 (comp. en outre vuru PS. i, 5, si ce n'est pas plutôt une faute de copiste) ; tout à fait isolé est murmîntele TM. 49; dans tute = toate, employé en liaison avec dzece, patru, unsprădzece, PO. Ex. 26, 27, et comme tel atone en phrase, nous avons oa > u ; tout comme dans le roumain actuel on trouve coprinde à côté de cuprinde (le premier nous est donné par PH. XLVII, 13); nous avons, en échange, constamment o dans le dérivé de greoi, îngreoia CT. Mathieu 108; Marc 64; Luc 45; CPr. 51, 178, 195, 265; CC1. 154; CC2. 8, 326 ; PO. Gen. 18; Ex. 8,9; Domnedzeu qui apparaît dans TM. 50, 53, 101, 102; DH. XI, 349, très souvent dans PO. (préf.; Gen. 1, 2, 30, etc.) et surtout dans PH. s'explique peut-être par ce que nous avons dit au sujet de la prononciation particulière qui est attestée quelquefois pour u (§ 13); à relever aussi: dom(n)itale DB. I, 2; DH. XI, 349, 369. 0 + « + cons. montre son évolution normale dans frîm-sefe PS. xcv, 6; PV. xcv, 6; CXLIV, 5, 12; TM. 147, 151, 192 TB. 420, 459, 471; CP. VIII, 2; xv, 11; xx, 6; xxv, 8; xxvi, 4 xxviii, 4; XLIV, 5; XLIX, 2; LXVII, 13, 35; LXX, 8; LXXIH, 17 XCII, 1; xcv, 6; cm, l; ex, 3; CPr. 173; PO. Ex. 28, frîmsetai CC2. 275, înfrîmseta TB. 461, 462; CP. LXIV, 9; CT. Mathieu 48, 96, 104; Luc 58; CPr. 154, înfrîmşat CL. XXIV, 731 ; non moins fréquentes sont cependant les formes avec u (influencées par frumos): frumseţe PS. xv, 11 ; xx, 6; xxv, 8; xxvi, 4; xxvm, 4; XLIV, 5; XLIX, 2, 11; cxvn, 13, etc.; PH. xv, 11 ; xx, 6; xxv, 8; xxvm, 4; CP. CXLIV, 5, 12, înfrumseţate CP. CXLIII, 12, înfrumsa PS. LXIV, 9; CXLIII, 12. Les mots de provenance étrangère montrent des particularités analogues à celles des éléments latins; nous avons ainsi o > u: cucon AI. I1, 105; AA. XX, 473 (mais cocon TB. 285, 286, 287, 288; CT. Mathieu 3, 4; CPr. 208, 277; CC1. 240, 407; CB. I, 9, 38); curabia CV. LXXXIII, 5 (corabie XVII, 3—4; xxiv, 4, 10; xxv, 2, etc.); dugoreală TM. 150; fufează PO. Ex. 25, 37; îngrupa TB. 326; CT. Mathieu 57; Luc 83; CPr. 8, 18, 225, 200, 254; CC1. 11; CC2. 361; PO. Gen. 15, 23, 25, 35 (îngropa TM. 103; CC1. 10; gropati DH. XI, 349), îngrupătoriu PS. PV. CP. LXXVIII, 3, îngrupătoare CT. Mathieu m; Marc 63; Jean 41; CC1. 117, 382, 397; PO. Gen 49, ingrupătură CC1. 112, 474; CC2. 210, îngru-păciune PO. Gen. 23, 50 ; milustiviţi-vă. PS. iv, 5 (milostiviţi-vă CP. iv, 5) ; milustineei PS. v, 9 (milostenia xxxn, 5) ; purîncita TM. 121 (cf. ci-dessous); upuvăi PS. ix, 11 ; x, 2; XII, 6; xv, 1 ; xvi, 7; xvii, 3 ; xx, 8 ; xxi, 5, 6, 9, etc. up-uvăitorilor PS. xxx, 20, upuvăinţă PS. xiii, 6; xv, 9; xxi, 10 (upovăi CV. CLI, 11; CLII, 3—4; PS. XVII, 31; xx, 8; XLI, 6; PV. CLVIII, 40; PH. v, 13; ix, 11; CP. ix, 11 ; x, 2 ; XII, 6 ; xv, 1 ; xvi, 7 ; xvn, 3, 31 ; xx, 5 ; xxi, 5, etc. ; CC1. 401, upovăitoriu CP. xxx, 20, 25, upovăinţă CV. XLVII, 11; LXI, 1; LXXIV, 10, etc. PH. xxi, 10; TM. 125;'CP. iv, 10; xm, 6; xv, 9; xxi, 10; CC2. 425); usebi (verbe et adverbe) CV. LII, 2; PH. ci, 8; CPr. 171, 182, 200, 231, 286; CC1. 99, 117, 363; CC2. 87; PO. Gen. 30, 32; Ex. 26, 35 (osebi CT. Marc 26; DH. XI, 318), usebitură, usebeală PO. préf.; zdrubi PH. xxxm, 21; LXVII, 22, zâmbitorilor PH. CXLVI, 3, zdrubitură PH. CXLVI, 3 (zdrobi xxxm, 19); Vu de eţiscup TB. 342; CB. I, 77, piscup CC2. 111; AA. XX. 456, piscupiia PS. CP. cvm, 8, montre le phonétisme de l'a.-bulg jepiskupu; ucări CC2. 458 (à côté de ocară, ocări CV. cxvn, 13 CL, 2; CLX, 10; PS. CP. xxi, 7, 8; XLIII, 14; LVIII, 9, etc.) reproduit peut-être aussi Vu de l'a.-bulg. ukarjati qui est employé en même temps que okarjati; o est conservé dans domiri CC2. 286; pozderie PS. PV. CLVIII, 46 (mais puzderii CP. au même endroit) ; propastie PS. PV. CP. CLVII, 7; CT. Luc 83; CC. 14, 220; CC2. 41—2, 239, 273, 412, 419; o apparaît comme à dans Nitrâpolit DH. XI, 218. Pour c{ nous avons tantôt un, tantôt în aux formes porîncâ PS. CXVIII, 6, 172; TB. 314, 338; PO. préf. ; Gen. 45; CB. I, 8, poruñea TB. 418; AA. XX 476, porînei CV. LV. 13; LVI, 12—13; LXX, 11; PS. xxiv, 14; LXVII, 29; cxvm, 4, 10, 15, 19; CLXII, 60, etc. PV. exi, 1 ; cxvm, 127, 138; PH. LXXXII, 6; eu, 18; ex, 8; TM. 102, 105; CP. xxiv, 14; LXVII, 29; cxvm, 4, 10, 15, 19, etc. ; CT. Mathieu 46, 60; Marc 23; CPr. 81 ; CC2. 351 ; CM. 9, 21 ; PO. Gen. 2, 3, 6, 21, porunci PS. exi, 1; PV. ex, 9; PO. préf.; Gen. 42, 45, 47, porîncealâ TM. 100, 105; CPr. 278; CC1. 165; CB. I, 6, 8 ; pour expliquer ce double phonétisme nous devons rappeler ce que nous avons dit au sujet de un 4- cons. (cf. 440) ; porunci fut changé en porînei par suite du passage de un 4- cons. en syllabe atone à in, exactement comme dans les éléments latins; porînei entraîna après lui poruñea (avec un normal en syllabe accentuée) et le transforma en porîncâ. 19. U doit être étudié de près spécialement lorsqu'il était final. Dans cette position, il montre des particularités extrêmement compliquées que nous tâcherons d'élucider grâce aux témoignages des différents textes. Dans CV. u final généralement conservé: omulu; giudetu; voiu, dreptu, etc. ; ce n'est qu'exceptionnellement qu'on y trouve •h, K à la place de u: hiclesigi LXV, 5; tuturorw CXLII, 8; ces formes doivent venir d'un copiste dont le dialecte ne connaissait plus la conservation de u final (quant à amin-h. ; apostolw ; Ieru-salimi, etc., ils reproduisent probablement la graphie avec Tw des formes slaves identiques) ; l'hésitation entre lu et / (pron. pers.) et l'absence de u dans al, qui sont propres au même texte, doivent être attribuées à l'emploi de ces formes comme atones en phrase. Un phonétisme analogue à celui de CV. nous est fourni par le document de CB. I, 38: rîndidu; luatu; fostu; plus conservateur encore que CV., ce texte emploie constamment lu et alu. C'est tout autrement que se présente u dans PS. ; à première vue, la plus grande confusion semble y régner; toutefois en examinant les faits de près on arrive aux constatations suivantes: u apparaît le plus souvent dans les mots paroxytons, soit après une consonne, soit après un groupe de consonnes: aflatu, ascundu; dans les mots proparoxytons, il est remplacé par h.: omulw ; si d'autre part nous y trouvons, plus rarement, des formes telles que giudeţh.; sfîntw, celles-ci doivent être considérées comme «les inconséquences introduites par les copistes. La conclusion qu'on peut tirer de ces faits c'est que PS. fut copié sur un manuscrit qui présentait u dans les formes paroxytones et K dans les formes proparoxytones (cf. ci-dessous) ; puisque, en même temps, PS. montre quelques exemples de u aussi dans les mots pro paroxytons (cîmpuln, etc.), nous devons admettre qu'il se rattache, par l'intermédiaire de plusieurs copies, à un manuscrit original qui présentait u dans les mêmes conditions que CV. (omidu; giudeţu; sfîntu); ce phonétisme primitif étant sucecsi-vement altéré selon les habitudes de prononciation des différents copistes, il en résulta pour le texte de PS. tel qu'il nous est conservé le mélange de formes que nous avons constaté. Si nous laissons hors de compte PV. et PH. qui ne présentent rien de particulier, leur phonétisme étant à ce point de vue identique à celui de PS., nous aurons à nous arrêter à quelques autres textes qui viennent éclaircir l'histoire de u final. Le document de CB. I, 12 nous donne les formes Radul\; vîndutu ; mersu ; k apparaît donc à la fin des proparoxytons, tandis que u est propre aux paroxytons; nous avons par conséquent là un état identique à celui que nous avons supposé pour l'une des versions plus anciennes de PS. Chez Coresi on trouve régulièrement h : omidk ; lâudalh ; derepw (après une voyelle ou après une cons. + /, r, u est naturellement conservé, tout comme aujourd'hui: bou; împlu; codru); les exemples tout à fait rares de u (învîrtoşu CP. xxxi, 8 ; comp. ascunşii CT. Mathieu 105; însuşu CM. 2) doivent provenir des manuscrits à phonétisme différent utilisés par Coresi pour ses éditions, mais il est tout aussi probable qu'ils s'y soient glissés quelquefois pendant l'impression (ceux qui composaient les textes étaient forcément amenés, tout comme les copistes, à y introduire leurs habitudes de prononciation). C'est de la même manière que se comporte PÓ., avec la différence que ce texte étant une traduction directe, les formes avec u qu'il nous offre, plus nombreuses que chez Coresi (surtout dans la préface: banu jidovescu; dîndu; pierdu; scumpu; sîntu; ţinu; en outre: oraşu Gen. 18), doivent être principalement attribuées à la prononciation divergente des traducteurs qui y collaborèrent. Parmi les documents, quelques-uns montrent aussi *, -*. à la. place de u; ils se distinguent même par un phonétisme plus conséquent que celui de PO. ou d'autres textes, puisqu'ils écrivent partout de cette manière; ainsi le document de 1521 ne connaît que des formes comme înţelept*. ; prins-* ; sînt* ; de même le document de CB. I, 23 écrit constamment săpat*; tmUth. Un fait qu'il importe de signaler c'est que dans les mots intimement liés à d'autres dans la phrase u reparaît très souvent même dans les textes qui ne donnent habituellement que •*, K ; nous nous contenterons de relever les exemples suivants qui pourraient facilement être multipliés: cumu se-au prins-* ND. 24; cîndu te posteşti CT. Mathieu 17; cumu e scris* CT. Marc i; folosit e omului CT. Marc 37 ; unula se va lua, altulu se va lăsa CT. Luc 87 ; elu-l* cînta CP. vu ; élu e volnic* CP. xxi, 29 ; în deşertu se sminteşte CP. xxxviii, 7; în ce chipu se cade CC1. 12; mai multu ne-am-veselit* CPr. 184; soţiloru-ne CPr. 289; scurtu v'am* scris* CPr. 335; cumu i-au trecui'* PO. préf. ; cîndu o dosădiia PO. Gen. 16; soru e mie PO. Gen. 20; susu se rădică PO. Gen. 37; cu marc-amaru l-aţi duce Po. Gen. 42. Tâchons de résumer ce qui se dégage des faits que nous venons de relever. Les textes du xvic siècle présentent, selon les conditions dans, lesquelles ils nous ont été transmis et les régions auxquelles ils. appartiennent, des divergences notables au sujet de u final, et ces divergences nous permettent de suivre l'histoire de u final jusqu'au moment de son amuïssement. Les constatations auxquelles nous sommes arrivés peuvent être groupées de la manière suivante : i° u final est conservé partout ; 2° il est remplacé par •h (K) dans les proparoxytons, mais il persiste dans les paroxytons; 3° -K (K) apparaît partout à la place de u (sauf bien entendu, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, après une voyelle ou après une cons. + /, r). Nous constatons là les transformations principales qui ont amené l'affaiblissement et, ensuite, la chute de u final. Nous devons en effet admettre l'évolution suivante pour le phénomène en question: Io u s'est afflaibli et a disparu d'abord dans les mots proparoxytons: omul(u); 2° ensuite, dans les paroxytons lorsqu'il se trouvait après une consonne simple: om(u); 3° et en dernier lieu, dans les paroxytons losqu'il était placé après, un groupe de consonnes (sauf cons. -4- l, *)' vorbesc(u). On peut facilement concevoir les raisons qui ont déterminé cette évolution ;,: u était plus exposé à s'affaiblir lorsqu'il se trouvait plus éloigné de l'accent; d'autre part, après un groupe de consonnes il devait :.c conserver, comme voyelle d'appui, plus longtemps qu'après une consonne simple. Un dernier point qui demande à être éclairci c'est la valeur phonétique que nous devons attribuer à *. Dans la plupart des cas ces lettres n'avaient, croyons-nous, aucune valeur ; elles n'é-1 aient que des signes parasites, introduits par des habitudes de graphie slave. Et cela pour les raisons suivantes. Si nous nous reportons aux textes, nous constatons que plus d'une foits * y est omis ; ainsi, nous rencontrons des formes telles que áAtc TM. 227 ; KÏEA\ CP. xxvi, 7; HIA8MHH.IT TM. 228, etc. Cela nous autorise à admettre que malgré la graphie avec *, employée ailleurs, on prononçait chiem, etc. Si nous tenons, d'autre part, compte du fait que •*, * sont écrits quelquefois, chez Coresi ou ailleurs, à la fin des mots qui n'avaient jamais connu Vu final (prin-*. — prin PV. cLiv, 10; din* PV. exu, 8; PO. Gen. 12; A.I, 248; în* RI. IV, 543; comp. en outre cineş* TM. 226; sănătos* TM. 225, qu'il faut lire cineş, sănătos; cf. 452), nous avons là une autre confirmation de l'opinion que nous venons de formuler. Il y a lieu toutefois de faire remarquer que certains textes peuvent représenter une prononciation particulière, notamment celle qui se rencontre encore aujourd'hui dans quelques régions: om, lup (avec une légère occlusion qui se produit après la consonne finale et qui apparaît comme une dernière trace de l'ancienne prononciation avec u, ü). Il nous est cependant impossible de savoir quels sont les textes où nous pouvons admettre ce phonétisme, tout moyen de contrôle nous faisant défaut. Une dernière particularité qui doit être signalée c'est la suppression de u après i, qui n'est pas rare dans certains textes: ceri (= ceriu) CT. Mathieu 15, 16, 17; gunoi CP. CLIV, 8; CT. Luc 70; pâscari (—păscariu) CC2. 375; peptari PO. Ex. 28; preaiubitori (— preaiubitoriu) CT. Mathieu 65; pui (= puiu) PO. Gen. 15; rai CC2. 421 ; temei CT. Luc 28; voi vedea, voi merge, voi rămînea CPr. 328; da-voi PO. Gen. 15 (comp. voi à côté de voiii dans des exemples comme blagoslovi-voi pre el şi voiu face PO. Gen. 17; cu tine voiu fi şi te voi blagoslovi PO. Gen. 26). Cela montre que u était tombé (dans certaines régions) déjà au xvie siècle même lorsqu'il se trouvait après i. Cf. Ov. Densusianu, Din istoria amuţirei lui «u» final in limba romînă, Bucarest, 1904 (extr. des Anal. Acad. rom., mem. seci. lit., t. XXVII), où l'on trouvera de plus amples indications sur le traitement de u final dans les textes du xvie siècle. U précédé de i(j) n'est pas tombé dans menciu(n)ros (menciu-nos, minciunos) CV. CLVI. 14; eux, 2; PS. xxvi, 12; XXXII, 17; xxxix, 5; LXI, 10; cxv, 2; CLVII, 9; PV. cvm, 2, 3; cxv, 2; exix, 2, 3; PH. xxxix, 5; LXI, 10; cvm, 4; TM. 122; TB. 332, 464; CT. Jean 32; strunciura PS. LXVII, 22; LXXIII, 14; on rencontre cependant aussi mencinos (mincinos) TB. 463; CP. XXXII, 17; xxxix, 5; LXI, 10; cxv, 2; CT. Mathieu 21, 61; CPr. 284; PO. Gen. 38; struncina CP. LXVII, 22; LXXIII, 14; à rappeler que pour ruşina les textes ne nous offrent aucun exemple de la forme plus ancienne rusiuna (seul le subst. rusunea est attesté dans CC1. 366). U est changé en î dans vîltur (K-MT^PII, BALT^PK, KATSPK) CP. en, 5; CLIII, 11 ; CT. Mathieu 100; Luc 87; vultur apparaît, comme on le sait, avec l'accent tantôt sur la première, tantôt sur la deuxième syllabe; le passage de M à I n'a pu avoir lieu que dans le cas où l'accent tombait sur la deuxième syllabe, de sorte que la forme citée doit être lue vîltur. En ce qui concerne Vu slave nous avons à noter qu'il est tantôt conservé, tantôt changé en o dans usteni CV. XXIII, 5— 6; LVIII, i; cxxiv, 5; PS. LIV, H; LXVIII, 4; PH. ix, 28; LIV, II; TM. 190; 191; CP, vi, 7; xvn, 37; LXVIII, 4; CT. Mathieu 18, 43; Luc 8; CC1. 38; PO. piéf. Ex. 18, osteniră PO. Gen. 19, uste-neală CT. Jean 12; CC2. 88, osteneală CB. I, 23; DR. 2. Û, rendu par a, n'est pas assimilé à la voyelle suivante dans les formes: săbor PS. vu, 8; PV. CXLIX, 3; PH. xv, 4; TM. 104; CP2. xxi, 17; xxxix, 11; CT. Mathieu 36; CPr. 63; PO. Gen. 35; CB. I, 23, 88 (sur seboru TB. 470, cf. 76); sădui CC1. 2, 129, 347. 20. Diphtongues. Pour les formes atones de răpaus nous avons à relever le double phonétisme, avec ău et o, dans răpăusa TM. 50; CC2. 135, răposa PS. xxn, 2; CLV, 16; CP. iv, 9; CLV, 16; CT. Mathieu 43, 108; CPr. 51, 310; CC1. 25; CC2. 8, 47, 181, 202—3; PO. Gen. 18; ces formes s'expliquent de la manière suivante: par analogie avec răpaus la diphtongue au s'est conservée dans les formes accentuées sur la terminaison, d'où răpăusa, d'autre part, răpăusa, changé en *răpousa, par la labialisation de ă sous l'action du p précédent, a évolué vers răpoosa, d'où răposa, par la réduction de oo à o. La diphtongue oa de lăudoare a passé, en position atone, à o et ensuite à u dans le dérivé de cette forme lăuduros CC2. 19, 158. la slave apparaît comme iu dans le verbe iuvi donné par PH. iv, 6; xvi, 15; xvn, 16; xxiv, 14; LXXVII, 11 ; LXXXIII, 8; cxvii, 27; tous les autres textes ne connaissent que ivi (iavescu PS. CLVIII, 44 montre l'influence graphique de l'a.-bulg. javiti; le copiste semble d'ailleurs avoir voulu le corriger en ivescu). Pour ea slave changé en e et ensuite en a après v nous pouvons citer vacui CC2. 370. Le maintien de ea atone dans sireapie CC2. 415 est dû à l'influence de sireap; ailleurs, comme dans ispoveadi PS. LXVI, 6; I.XXIV, 2; xci, 2; xcvm, 3; pomeani PS. LXXIII, 2, 18, 22; LXXVI, •I, 12; LXXVII, 42; poveasti TM. 54; preastol TM. 106, 193; TB. 466 (mais prestol 362); CPr. 334; PO. Gen. 13; Ex. 27, 30; pro-poveadanie CPr. 259; CC2. 148, 149, le phonétisme fut modelé sur les formes slaves équivalentes. Voylles en hiatus 21. Les deux éléments de l'hiatus ia n'apparaissent pas contractés par synérèse dans le mot abia; cette prononciation résulte de la graphie avec deux ii, abiia, qu'on rencontre assez souvent (CV. LXXXVII, 8; CPr. 88; CC1. 243; CC2. 173, 444; PO. Gen. 27, etc.). la ... e, i est généralement conservé intact: chiae; chiame; iăiare; oiariu; viiariu (comp. uşariu CT. Jean 15); on a cependant aussi ia > e: cheia TB. 467; cheme TB. 358; prevegherea PH. LIX, 11; tăere PH. cv, 30; TM. 154 (comp. vistiieriu et vistiiariu PO. préf.) ; à côté de ces formes nous devons mentionner celles qui présentent ia résultant de *iea...e: grăiaşte (< *grăieaşte) ; milu-■iaşte, etc. ; le changement de ia en e (ie) se rencontre quelquefois aussi dans ce cas: cleieste PO. Gen. 6; grăeste TB. 418, 456, 459, 463, 464, 467, 468, 469; PO. Gen. 44; jelu'eşte CP2. XLI, 2; milu-ieşte TB. 354, milueşte TB. 340, 346, 356, 358, 362; pocăeşte TB. 464; propovedueşte TM. 147; upovăeşte PH. XLI, 6; sur la manière dont il faut interpréter ces formes, cf. ce que nous avons dit au sujet de ia résulté de g ... e (425). la atone est changé en ea dans des mots comme acestea, atîţea, pl. de acest, atît; ce phonétisme est propre à tous les textes et si nous trouvons parfois acest & (CV. xil, 9; xv, 2, etc.), il ne faut pas croire qu'il représente aceştia, mais toujours acestea, A étant souvent écrit à la place de -fe. Ea est réduit dans quelques textes à e, notamment lorsqu'il était final: ace TM. 149, 156; TB. 450; CB. I, 51 ; arde TB. 322; ave TB. 287, 462; duce TM. 146; dzăce TB. 318, 452; dzîce TB. 318; face TM. 193; me PS. LXX, 5, 6, 9; LXXX, 14, 15; LXXXVII, 14; CXL, 2; CXLV, 2; CLV, 16 etc.; TB. 362, 460, 461 ; CL. XXV, 36; DH. XI, 218, 343; plînge TM. 193, 194; pute TB. 318; PO. Gén. 24; re PS. cxvm, 101, 128; sede TB. 460; AA. XX, 445; stringe'ni. 192 ; ţine CB. I, 51 ; DH. XI, 343; vede TB 318; zice TM. 147, 148 (comp. be TB. 452, 464, et en outre curei, încindei, temei, ucidei, vedei TB. 450, 451, 452; şedci PH. xux, 20). En ce qui concerne le double phonétisme qu'on observe dans beaţi TM. 107; CP. CLIII, 38, à côté de beţi PS. CLIII, 38, cf. 441. L'hiatus iu (provenant de ieu, cf. 402) n'a pas perdu son premier élément dans la forme iuşor TB. 416; CPr. 130, 177, 316; CC2. 10, 97, 292 (comp. iuşurei CC2. 546; iuşura CPr. 51,'iuşirâ CV. XCIII, 7—8) ; la langue du xvie siècle ne connaît pas uşor, la forme actuelle, où i est tombé probablement parce qu'il fut absorbé par Yi de mai, dont il était précédé au comparatif (dans mai iuşor les deux i se confondirent en un seul i et cette liaison syntaxique fut résolue en mai uşor). Les hiatus résultant de la rencontre de o avec e et à sont rendus par oao, oaă, ouă, ooa, oa: amîndoao, doao et doo, noao, ploo, voao et voo CV. ; doao, noao (écrit aussi nuao iv, 6) ploao, roao PS. ; noao, noo, noa, roao, voao PV. ; noo et noa, rroa, voa PH. ; doa, noao et nooa, roao, voao, voa TM. ; doao et doo, noa et noo, voao TB.; amîndoao, doao, noao, noo et noa (celui-ci tout à fait rare, Cl. Marc 9; CC1. 65), ploao et ploo, voao Coresi; doao et doo, noao et noo, roao, voao PO.; doao CB. I, 26; noo CB. I, 67, noao CB. I, 88; doao, doaă et două, noaă, oaă CB. I, 192 et suiv. ; noao, amîn-doo, doo AA. XX, 457, 480, 483, 486; doaă, noao, noa DH. XI, 197, 318, 369, 370. Pour oa nous trouvons aussi plusieurs reflets, oa, oaoa, ooa et même oao, oo: a doa et a doao CV. ; a doo PS. CLIII, roaoa PS. eux, 64 ; a noa PH. ; a doa, a noaoa, roa, roaoa PV. ; a doa, a noa TM.; a doa, a dooa et a doao, roa Coresi; a doa, roa et roaa PO. Entre * et a de *zia c'est o qui apparaît habituellement dans les textes qui ne présentent pas d'autres altérations dans le phonétisme de cette forme: zioa; là où i a disparu après avoir passé à î (cf. § 11) l'hiatus s'est réduit à ua, à côté duquel on trouve aussi uoa: dzua, dzuoa CV. ; PS. etc. A noter en outre la forme sans o, dzia, attestée dans PH. LXXX, 4; PO. Gen. 47, 50; Ex. 10; elle ne peut être qu'une erreur, puisque nous ne croyons pas que ce mot se soit conservé jusqu'au xvie siècle sans l'intercalation de o entre i et a. Pour l'hiatus latin ua, ue nous avons habituellement uo: auo PS. PV. CP. CLIII, 14; văduo (ainsi dans tous les textes); noor à côté de nuor est tout à fait rare (PH. civ, 39; TM. 148); de même încătroo TM. 50; CB. I, 56 (CV. PS. PV. TB. PO. et Coresi ne connaissent que încătruo); l'adverbe iuo (CV. PV. PH. TM. TB. PO.) apparaît aussi réduit à io (PS.) ; Coresi emploie tantôt une forme, tantôt l'autre. Sur l'intercalation de v dans luva CL. XXV, 36, cf. 421 ; tout .. fait curieux est logat = luat DH. XI, 232, 233, 397, où g (r) Semble être écrit pour h (comp. Dorogoiu = Dorohoi DH. XI, 233), .le sorte que nous aurions dans ce cas l'insertion de h entre les deux voyelles en hiatus; nous ne enn'ons pourtant pas qu'il faille ;iceorder de l'importance à cette forme, puisque le texte où elle apparaît montre bien d'autres confusions dans la graphie. Il reste à faire mention de quelques particularités concernant l'hiatus syntaxique. Les graphies /Hfcoy, Mkw (CV. PS. PV.), de même que c-boy(= me au, me ai, se au), montrent que Ye des pronoms atones me, se suivi d'un mot commençant par a formait avec cette dernière voyelle la diphtongue ea, tout comme dans les liaisons actuelles Ic'ait ne-au, etc. Quelquefois, ea étant atone apparaît réduit à e; me-u TB. 460; se-u TM. 80; TB. 314, 320, 328, 330, 340, 352, 356, 455, 469, 471 (comp. te-u TB. 461 ; ne-u TB. 320, 450; ne-m TB. 456, 457; ne-i PH. LXXIX, 7; ce-u PH. LXXIX, 16; TM. 103, 104, 177; TB. 320, 324, 326, 330, 336, 338, 340, 344, 348, 421, 424, 457, 467, 469) ; cette réduction de l'hiatus e a à e ne se rencontre pas d'ailleurs seulement aux formes pronominales atones; les exemples suivants montrent qu'elle s'effectue aussi dans d'autres combinaisons syntaxiques: cîte-i TB. 453; de fară CC2. 362; de-i PH. LXXVIII, 3; TB. 454; de icia DB. I, 2; de inte TB. 322; PO. Ex. 24; AA. XX, 476; de poi TB. 470 (de rame = de arame CB. I, 193; de' rgintu = de argintu CB. I, 195 semblent devoir être interprétés de la même manière) ; à rapprocher de ceux-ci les composés dedevăr PS. LXXXIII, 12; LXXXIV, 11, 12; LXXXV, 15; LXXXVIII, 34; TM. 52, 54; CT. Mathieu 84; desupra PS. XVII, 17; TB. 456; CT. Mathieu 3, 113; Luc 61; CC2. 419, 499; PO. Gen. 1, 9, 22, 30, 49; Ex. 25; AA. XX, 458; DH. XI, "318; presupra CP. CLIX, 60, qui sont sortis de plus anciennes liaisons syntaxiques analogues aux précédentes (comp. aussi deci qui, à côté de deaci, encore fréquent au xvie siècle, s'explique de la même manière). Tout comme e a > e, nous avons, mais bien moins souvent, i a > i; o a > o: mi-u (= mi-au) CB. I, 51; CPr. 299; si-u (= şi au) TB. 350; o-u (= o au) CB. I, 38 ; TM. 54 ; TB. 358. En ce qui concerne les hiatus u a (o, u) ; ă a, nous devons faire remarquer qu'ils sont tantôt conservés, tantôt réduits par l'élision de la première voyelle: dentr'acelaş CB. I, 199; dintru adîneat PS. cxxix, 1 ; dentr'apa DR. 2; într'acest CB. I, 23; AA. XX, 483, întru aceasta CV. XXXVII, 7, întru această PS. CXLII, 71— 72, într'această AA. XX, 476; într'acela CV. XL, 13; DH. XI, 317, într'aceia PS. cm, 12; CB. I, 38; AA, XX, 476, într'acei CB. I, 72 ; întru aceiaşi CV. CLVIII, 4—5 ; întru adîncatu PS. LXVII, 23 ; PV. CLII, 5, într'adîncat PS. cvi, 24; într'alt CB. I, 57, într'altă AA. XX, 479, 483, într'-alaltă PS. PV. CXLIII, 13; fa£r« PS. CLIX, 79; PH. LXXVI, 20, într'apă PV. CLIX, 79; PH. LXXIII, 13; într'aslamu PS. xiv, 5; într'aşternutele PH. iv, 5; într'atîtea AA. XX, 476, 479; într'avgust DH. XI, 317; întru o CV. xxvi, 6; CT. Jean 40; PO. Gen. 22, într'un CV. x, 1—2, întru ura CV. xv, 9; cx, 3; cLiii, 3; pentru aceia CB. I, 52, prentr'aceia DH. XI, 319, pentr'acea CB. I, 18, prentr'acea PH. XLV, 3; că am CB. I, 66, c'am CB. I, 72; c'a*' PS. CLVIII, 30; c'aw PH. LX, 2, 3; TB. 350, 471; AA. XX, 486; deacaş AA. XX, 478, 480; deac'au AA. XX, 485; dup'aceia TB. 461; AA. XX, 485; pînr'aic PH. xii, 1; pînr'apoi PH. ix, 33; w'aw, n-aibă sont écrits d'habitude de cette manière (mais nu aud(u) PV. CP. cxxxiv, 17, etc. est plus fréquent que n'audu PS. cxxxiv, 17); on a de même într'aleanu. A relever que les élisions sont plus fréquentes dans les documents que dans les textes religieux, ce qui s'explique par le fait que la langue des premiers reproduit mieux la langue parlée. Dans des conditions plus compliquées se présentent les hiatus dont la deuxième voyelle est î. L'écriture conserve presque toujours cette voyelle dans des liaisons comme a început, nu înţelege, se înalţă, pînă în, şi în, etc. ; comme exemples plus rares de l'éli-sion de î on peut citer: a'nţelege PS. xin, 2; CLXII, 51 ; de'nturereci PS. ni, 7; după'nsa CPr. 269; lîngans CPr. 200; şi'ncă PS. CLII, 18. Une construction où nous constatons le plus souvent la suppression de î est cătră'nsul (toutefois cătră însu PS. il, 5 ; iv 4) ; la forme pronominale însul perd son î aussi devant les prépositions de, pre, spre, d'où densul, pre'nsul, spre'nsul; mais à côté de ceux-ci on trouve bien souvent di'nsul, pri'nsul, spri'nsid (écrits la plupart du temps AH^CSAE, etc. qu'on transcrit d'habitude par diînsul, ce qui est erroné, puisque l'i montre qu'il est résulté de en et non de eîn, l'évolution normale étant: deînsul> densul > di'nsul) ; la présence de in dans ces liaisons (comp. di'n-cepitt PS. xvm, 7; LXXVI, 12; LXXVII, 2; pri'ntreg CB. I, 23, et même di'mbe = de îmbe PS. CXLIX, 6) demande quelques éclaircissements. Le passage de en à in que nous constatons dans ces mots est parallèle à celui qui s'est produit dans din < den < de în; prin < pren < pre în; or, pour ces derniers nous devons admettre que l'évolution en > in s'est effectuée plus tard que dans les mots qui présentaient dès l'origine en et que nous avons étudiés ailleurs (cf. § 10); ce qui nous conduit à cette conclusion c'est que dans certains textes on trouve encore den, tandis que d'autres mots présentent déjà in (ainsi les documents de CB. I, 56, *>(> ; A. III, 424 donnent credinţă, cineva, mais den, deîn, et en outre dinaintea; le même phonétisme peut facilemet être constaté «lie/. Coresi qui écrit deîn, den même là où il n'emploie que cine,, mine, etc.). Si telle fut l'évolution des prépositions composées deîn, preîn vers din, prin, nous devons admettre une évolution iinalogue aussi pour de însul > di'nsul. On peut d'ailleurs facilement comprendre pourquoi dans ces formes en fut changé en in plus tard qu'ailleurs: au moment où credenţă s'acheminait vers credinţă, on disait encore de în, spre însul, etc. et ceux-ci devaient encore passer par l'étape den, spre'nsul avant de pouvoir suivre le même chemin que d'autres mots qui avaient contenu en. Lorsque însul se trouve après dintru, întru, il conserve son î et c'est ii des prépositions qui tombe: dintr'însul, într'însul; un traite-ment analogue s'observe dans l'hiatus într'înemă (toutefois întru tremă PS. ix, 27, 32, 34; xi, 3, etc.). Parmi les hiatus des mots slaves, nous avons à relever la conservation de ii dans priimi, à côté duquel on trouve preimi CV. i\, 3—4; XIII, 7, etc.; PS. xiv, 3; xvn, 17, 36; xxill, 4, 5—6„ -•Ic.; TM. 49, et même preemi CV. xx, 8—9; XLII, 12—13, etc. Assimilation. Dissimilation. Aphérèse. Epenthèse. Syncope. Contamination 22. Assimilation. Ă — a > a — a: acaiare A A. XX, 473; adăpaţi CP. Lxiv, 11; aldămaşari CB. I, 67; annasariul CB. I, 208; arrata PH. CXLII, 8; băgat CL. XXIV, 730; banat PH. cvi, 19; bărbat CC1. 429; PO. Gen. .16; bunratate PH. LXVII, 11; LXXIV, 13; ev, 5; călăraşilor AA. XX, 447; calări CP. XIX, 8; CLII, 19; CPr. 47; PO. Gen. 50; cărarea PS. xxvi, 11; cârâirile PS. cxvm, \ 59, carrare PH. xvi, 5; LXXVII, 50; cătate PH. xxx, 22; TM. 43; cumpărat DH. XI, 397, 398; dăscuparatu RI. IV, 543; giumatate DH. XI, 234, 397; CB. I, 206, 21.0, 212 (comp. giumatatea corrigé en giumatatea dans PH. ci. 25) ; îmbătat PS. LXXVII, 65 ; îmbracaşi PH. cm, 2; împărat CV. LXXVI, 9; PS. LXVII, 15, 30; PH. v, 3; inralţa PH. xxxvi, 20; LXXXVIII, 17, 20; xci, 11; cvn, 6; CXLIII, 14, înălţatele PS. XCII 4; învaţă PH. cxvm, 73, 142, 171 ; lasa PS. i.xx, 9, 18; LXXX, 13; PH. LXXXVIII, 31; civ, 14 (comp. lasat-aî corrigé en lăsat-ai LXXXIV, 3) ; AA. XX. 446 ; DH. XI, 398 ; macara CC1. 36; CC 2. 70, 363; malaiu CB. I, 207, 209, 210; mătase DH. XI, 395, 396, 398; CB. I, 202; păcatele AA. XX, 445; patrari CB. i, 208; ramas DH. XI, 397; sacară CB. I, 207; 210; salas PS.; ev, 16; CB. I, 211; sapa PS. LXXIX, 17; xcili, 13; CB. I, 195 sărac PS. XCIII, 6; cvm, 9; scăpare PS. CXLIII, 2, scapaire PS. xc, 2; ţărani DH. XI, 220; vătăma PS. LXVIII, 27; LXXXVII, 6; vota?» DH. XI, 220; vrăjmaş PS. LXVIII, 19; PH. vn, 6; XVL 14; xvn, 18; xx, 9; xxx, 9; cxvn, 7; CXLII, 9; CP2, xvii, 4l! — Ă — e>e — e: beserecă, la forme employée habituellement au xvie siècle (elle nous est constamment donnée par Coresi, PV. PH. TM. TB. PO.; băserecă apparaît dans CV. x, 14; xui, 5; xxxii, 2; XXXIII, 3, 7, 12; XLI, 13, etc. PS. x, 5; xvn, 7; xxi, 23, 26; xxv, 5, 12, etc.; les mêmes textes donnent cependant aussi beserecă CV. xn, 10; XIII, 12; xxi, 9, etc.; PS. v, 9; LXVII, 27; Lxxvn, 60) ; cureleste PS. LXXVIII, 9 ; en, 3 ; à côté de femeie on trouve la forme plus ancienne, avec ă non changé en e, fămeie PH. LXXVII, 4; cvni, 13; CC1. 90, 265; Ă PO. Gen. 10, 26; IS. IV, 9 (comp. înfămeiaţi CT. Mathieu 99; Marc 60); à relever en outre les doublets analogues: fereca-făreca CV. LI, 4; LV, 6; PS. LXVII, 7; LXXVIII, 11 ; LXXXIX, 12; ci, 21 ; civ, 18; CXL, 7; CXLIX, 8; PH. LXVII, 7; LXVIII, 34; cl, 21 ; cxr,v, 7; CPr. 42; nădejde-nedejde PS. iv, 10; PV. LXXVII, 53; xc, 8; CXLI, 6; CXLV, 5; PH. iv, ÏO; XIII, 6; xv, 9; CXLI, 6, nedejditi PS. Il, 12; iv, 6; v, 13; vu, 2; PV. LXXXIII, 13; LXXXV, 2; xc, 2; CXIII, 17, 18, 19; cxxix, 5, 6; cxxx, 3; CXL, 8; CXLII, 8; CXLIII, 2; CXLIV, 15; CXLVI, 11; CLIII, 37, nedejdi PH. n, 13; iv, 6; vu, 2; x, 2; xx, 8, etc. (les formes les plus fréquentes sont cependant fereca, nădejde); păreche CB I, 197, et pereche CB. I, 202, (perăche DH. XI, 395, 396); zăpreti PS. LXVII, 31 ; LXXV, 7; CLV, 12; PV. CLV, 12; CP. xvn, 16; LXVII, 31 ; LXXIX, 17; CLV, 12, et zepreti PS. xvn, 16; LXXIX, 17; en dehors de tremete CV. vu, 8—9; x, 10; ev, 4; cvii, 2, 8; cix, 3, 4, 6, etc.; PS. xvn, 15; xix, 3; xi.n, 3; cm, 30, etc.; PV. cxxxiv', 9; CXLIII, 7; PH. xix, 3; civ, 26; TM. 44, 48; TB. 291 ; CP. xvn, 15; xix, 3; cix, 2; CXLIII, 7; CT. Mathieu 3, 34; CPr. 57; CC2. 340; PO. préf. ; Gen. 9, 20, 24, 32, 38; AA. XX, 476, 486; DH. XI, 349; DB. I, 1, et trămete AA. XX, 455, les textes connaissent tremite CV. xvin, 6; xxxi, 8; XLIII, 2; LV, 8—9; LXIV, 5—6; LXV, 4, etc.; PS. XVII, 17; LVI, 4; LXXVII, 25, 45, 49; cm, 10; civ, 17, 20, 26, 28, etc.; PV. LXXVII, 45, 49; cm, 10; PH. xvn, 17; TB. 456; CP. LXXVII, 49; CT. Mathieu 4, 36; Jean 43; CC 2. 339, 340; CPr. 9, 23, 52; DH. XI, 318, trimete CT. Jean 43; CPr. 58; PO. Gen. 19; AA. XX. 457, 473, 476; IS. IV. 11, 12, et trimite TB. 458; PO. Gen. 19; CB. I, 9, 10, 57; AA. XX, 472, 473; DH. XI, 490; ces formes demandent quelques éclaircissements: tremete, sorti de trămete, est devenu d'un côté trimete, de l'autre côté tre-mite; le premier est résulté de tremete par la disimilation e — e > i — e; le dernier peut aussi avoir comme point de départ une dis= similation analogue, accomplie d'abord à l'imparf. ou au plus-: que parfait tremetea, tremesese (> tr emitea, tremisese), mais il est plus vraisemblable qu'elle est due à une attraction analogique: le parf. tremeş et le part, passé tremes furent changés en tremiş < I /remis sous l'action d'autre parf. et part, passés en -iş, -is (ce ipii semble venir à l'appui de cette explication c'est que la forme fcvec i dans la deuxième syllabe se rencontre surtout au parf. et • MI part, passé) ; de tr emite on a eu ensuite trimite, par une nouvelle assimilation, celle de e à i.—A—i ~>i — i: ridica TB. 354; CC 2. 246, mais ailleurs rădica CV. XXXIII, 8 ; xxxv, 3—4 XLIII, I 5, etc.; CP. PS. vu, 7; ix, 14; xvn, 8, 9, 20, 47, 49, etc.; PH. m, 4; TM. 43, 125; PO. Gen 7, 10, 12, 13, 17; CB. I, 12; AA. \ X, 473, etc. — Ă — o > o — o; cette assimilation s'est effectuée dans folos < fălos, mais quelques textes connaissent encore cette dernière forme: PS. xxix, 10; LXVII, 13; PH. LXVII, \2>,fălosi PH. xxix, 10; XCIII, 1 ; noroc AA. XX, 480 est douteux; c'est probablement une faute de transcription, puisque toutes les textes du XVIE siècle ne connaissent que la forme non assimilée năroc (comp. nărod 77).—Ă—u >u — u: nemunai(a) CT. Marc 6, 70; Jean 31, 55; CPr. 47, m, 181, 273; CC 1. 4, 347, 436; CC 2. 10, 55, 125, 232, 289, nimunui(a) CT. Marc 38; CPr. 28; CC1. 232; CC 2. 79 (mais en même temps nemănui(a) CT. Mathieu 24, 68; CPr. 171 ; < '( ' 2. 388) ; lucui (pour lăcui qui est la forme régulière au xvie siècle, locui étant inconnu à cette époque) PS. LXXI, 5, 17; PO. Ex. 23, et vludui PS. LXXI, 8 ne sont peut-être que des transcriptions fautives, bien que la présence du premier simultanément dans PS. et PO. soit surprenante.—E— i>i—i; citi PO. préf., mais le plus souvent ceti TM. 53; TB. 336; CT. Mathieu 99; CPr. 68, 169, 172, 216,243; PO. préf.; Gen. 49; cuntiri CV. xxxiv, 6; CLVII, 6; PS. ix, 6; xxxvi, 8; cxvm, 21; CLIII, 26; PV. CLIII, 26, cuntinri PH. ix, 6, LXVII, 31, dimineaţa TB. 328 (pour demineată, cf. 76); domiri CC 2. 286; ficior PS. LXVIII, 18; cvin, 13, etc.TM. 155; PO. Gen. 3, 6, 30; CB. I, 66, 80; DR. 5; A. I, 248; Al. Il, 105 (en même temps fecior CV. xxv, 10; xxx, 5, etc.; PS. xvn; PV. evi, 8, 21; PH. x, 5; cv, 38; CXLVIII, 14; TM. 122, 145; TB. 324; CT. Mathieu 36; PO. Gen. 4, 6, 30; CB. I, 38, 51, 72; DR. 2, 4); inimici, inimile, donnés assez souvent par les textes à côté de inemiei, inemile; l'assimilation e — i > i — i, accomplie d'abord dans ces dernières formes, s'est transmise ensuite à inimă (les textes de Coresi montrent bien que le point de départ de cette assimilation doit être cherché au gén.-dat. sing. et au nom.-ac. pl., puisque nous y trouvons plus d'une fois mintiei, inimile, tandis que inimă est plus rare que inemă, et là où il apparaît ne peut être qu'une forme modelée sur inimiei) ; işi CC 2. 224, 426; DH. XI, 233; lipi PV. c, 3; CP. xxiv, 21 ; XLIII, 25; CT. Mathieu 78; Luc 79; CPr. 15, 40 (ailleurs lepi PS. xxi, 16; xxiv, 21 ; XLIII, 25; LXII, 9, etc.; PV. LXXXIII, 10; ci, 6; cxxxvi 6; PH. xxi, 16; xxiv, 21; CXVIII, 25; CP. xxi, 16; LXII, 9, etc.; PO. Gen. 2, 34) ; nici apparaît en même temps que neci, nice, nece; la plupart des textes emploient souvent ces formes les unes à •côté des autres, et quelquefois nici, neci, etc. se rencontrent dans le même passage: nece se înrălţaiu ochii miei, nice îmblaiu PH. cxxx, 1 ; nece va trece vreme nici se va adauge TB. 462; nece adau-gem, neci sa luom PO. préf. ; seul CV. est conséquent, n'écrivant que nece; le relevé suivant montrera de quelle manière se comportent à cet égard certains textes; nous avons ainsi: nece, nice PS. PH. TM. ; nece, nice, nici PV. TM. TB., Coresi; nece, neci, nice, ■nici PO ; quant aux transformations phonétiques qui ont fait changer nece en nici, nous devons nous les représenter de la manière suivante: par phonétique syntaxique, c'est-à-dire lorsque nece se trouvait devant un mot commençant par a, o, u, l'e final a été •changé en i: nece acesta, nece odată, nece unul >■ neci acesta, neci odată, nici unul (comp. le changement analogue survenu dans la conjonction ce > ci) ; par l'assimilation de e à i, facilitée par l'emploi de neci comme atone en phrase, on a eu ensuite nici; .la quatrième forme, nice, est résultée de nece soit par la dissimila-tion e — e > i — i soit, plutôt, par la substitution de ni- à ne-sous l'influence d'autres adverbes commençant par ni-; nimica {nimica) TB. 360, 420, 468; CPr. 187, 261; CC 2. 288; PO. Gen. 38; CB. I, 57; AA. XX. 473; AA. XXVIII, 101, 104 (mais plus fréquemment nemica (nemică) CV. i, 13; ix, 27; xn, 7; xix, 3—4, etc. ; PS. xxii, 1 ; xxxvm, 6 ; LV, 8, etc. ; PV. cxxxvin, 16 ; PH. xxn, 1 ; TM. 78; TB. 422; CP. xxn, 1 ; xxxvm, 6, etc.; CPr. 159; CC1. 372; CC2. 112; CM. 4; PO. Gen. 11; Ex. 12; DH. XI, 349; AA. XX, 465); nişchit PS. vin, 6; xvi, 14; xxxvi, 10, 16; LIV, 9, etc., ■.nişchiţel PH. XVI, 14 (ailleurs: neşchit CV. LXIII, 6; PV. CLVI, 16, 20; CP. vin, 6; xvi, 14; xxxvi,'l0, 16, etc.; CT. Mathieu 109; CPr. 22; CC 2. 12, 133, 250, 393; PO. Gen. 29, neşchiţel CPr. 49, :58, 63); niştine AA. XXVIII, 108, 109; privi, qui est tout à fait rare, CP. xxxvi, 12; PO. Gen. 31, apparaît avec e non assimilé .à i (previ) dans PH. ix, 35; x, 5; xxiv, 16; xxxvi, 12, 32; xxxix, 14; LU, 3; LXXXV, 16; CP. xc, 8; CT. Mathieu 51; Marc 16; CC 2. 279 (les textes donnent en outre prăvi CV. x, 2 ; xcvn, 4 ; civ, 6 ; ■cxvi, 6; PS. xxxvi, 12; xc, 8; AA. XX, 485, 486); silişte CB. I, 72 (seliştilor CT. Mathieu 18); striiru CV. cm, 2; CXLVII, 6; CLIX, 4; CLX, 5; PS. xvn, 46; xvm, 14; XLIII, 21, etc. PV. cxxxvi, 4; CLI, 5, striinru PH, xvn, 46; xvm, 14; XLIII, 21; LUI, 5; civ, 44, slriin PS. LXXXVI, 4; civ, 44; cvn, 10, etc.; TM. 100; CP. xvn, 46, xvm, 14, etc.; CT. Mathieu 63, 106; CPr. 62, 159, 190, 222,. 322; CC2. 571; CM. 2; PO. Gen. 15, 17, striiresti PV. CXLIII, 11, siriinâtate CPr. 328; PO. Gen. 47, siriina CPr. 220, 226; CC1. 257 ; CC 2. 5, 47, 235, astriirati PS. LVII, 4, astriinrati PH. LVII, 4, astriinat CPr. 75, înstriinati CP. LVII, 4,; la forme non assimilée, streiru, nous est donnée par PV. cvn, 10; CXLIII, 7 (c'est bien strein que nous considérons comme le plus ancien, bien que son étymo-logie ne soit pas encore établie ; celui-ci peut seul en effet expliquer d'un côté striin, de l'autre côté strâin qui apparaît aussi au xvie siècle, AA. XX, 444; dans ce dernier la première syllabe fut assimilée au préfixe strâ-) ; vini PS. XLV, 9; xc, 10; cxvn, 26; cxxv, 6; CLV, 13, 16; A. L, 248; DR. 5 (dans quelques-unes des formes que nous venons de citer l'i pourrait d'ailleurs s'expliquer aussi autrement, puisqu'il apparaît dans des textes qui font passer c atone à i aussi dans d'autres cas; cf. 449).—/ — a >a — a; cette assimilation apparaît dans analtu PS. xc'vin, 2 qui ne semble pas être une faute du copiste et qui montre une surprenante coïncidence avec le mr. analt. — î — i >i — *; iimpirarea PV. xc, 6, timpina TM. 81; TB. 417; CP. xvm, 7; LXXXIV, 11; xc, 6; CLI, 5; CT. Mathieu 28, 104, 115; Marc 19; Jean 13; CPr. 25, 38, 315; CC1. 109—110, 382; PO. Gen. 4 (mais tîmpirulu CV. xcix,. 14, où il faut lire tîmpiratulu; tîmpira PS. xvm, 7; LVIII, 6; PV. LXXXIV, il ; CLI, 5, tîmpinra PH. LVIII, 6; LXXXIV, 11, timpina PS. LXXXIV, 11; xc, 6; CLI, 5; TM. 151; TB. 415, 423; PO. Gen. 32; Ex. 5).—I — u >u — u: putrejuciune CPr. 5; CC2. 274 — î — u >u — u: curund(u) CV. XLÏI, 2; LXV, 8—9; cm,. 13, etc.; PS. n, 13; vi, 11; xxxvi, 2; XLIV, 2; PV. LXXVIII, 8; ci, 3; CXLVII, 5; PH. xvi, 11; xxxvi, 2; TM. 154, 155; TB. 466, 467; PO. Ex. 2, 15, încurundarâ PS.xv, 4 (cf. 30; curînd est donné par Coresi; PO. Gen 24; AA. XX, 476, etc.); curusul(u), curusu (< cum ipso) CV. n, 4; xn, 13; xxx, 13; XXXII, 1, etc. PS. xvn, 24; XLVIII, 18; XLIX, 18; PV. cxxv, 2; CLIII, 43, cunusu(l) PS. LXXXII, 9; LXXXVIII, 25; cvm, 19; CLIII, 12, 43; DH. XI 319, cunrusu(lu) PH. xvn, 24; XLVIII, 18, cunus(ul) TM. 228; CP. xvn, 24; XLVIII, 18; XLIX, 18; LXXXII, 9; LXXXVIII, 25; cvm,, 19; CLIII, 12; CT. Mathieu 31; Jean 8; CPr. 47; DH. XI, 319 la forme non assimilée se rencontre aussi mais moins souvent: curîsul PV. LXXXII, 9; xc, 15, curînsii PV. CLIII, 12, cunînsu TM 191; untunerec CP. xvn, 10, 12, 29; xxxi'v, 6; LXVII, 18, etc.; CP1, épilogue; CT. Mathieu 113; Marc 68; Jean 1, 19; CPr. 4, 31, 175, 181, 229, 271; CC1. 65; CC 2. 38, 81, 115, 262; CM. 2, unturerec PH. m, 7, unturerece-se PS. LXVIII, 24 (c'est pourtant intimerec qu'on trouve le plus souvent) ; vurtute PS. LXXIX, 3 est probablement une faute. — U — i > i — sisioară PS. cm, 16; PV. CLII, 16; CLVI, 11 (mais susioară PS. XLIII, 4; LXXVIII, 11; LXXXVIII, 11, 14, 22; xcvn, 1; CLVI, 11; PV. xcvn, I, supsioară CP. XLIII, 4; LXXXVIII, 14, suptsioară CP. LXXXVIII, II, suptsuară CP. LXXVIII, 11; LXXXIIII, 11; xcvn, 1; CLVI, II). — U—î> u — u: luund PH. CP. cxxv, 6; PO. Gan. 24, 39, 40; Ex. 29 — U— o > o — o: conosc (cunoaşte) PS. xci, 7; cil, 16; CPr. 223; PO. Gen 4, 30, 42; Ex. 5; ogodi PH. xxxv, 5; TM. 155; CP. xxxiv, 14; LXVIII, 32; cxiv, 9; CT. Mathieu 108; CPr. 138, 170, 199, 269, ogoditoriu TM. 215; CP. LU, 6, ogoadă CV. LXIV, 9; CPr. 16, 29, 40, 73, 112 (mais ugodi PS. xxxiv, 14; LXVIII, 32; cxiv, 9; PH, cv, 30; CT. Mathieu 81, ugoditoriu PS. PH. LU, 6; CPr. 107, ugoadă CPr. 16, ugod CPr. 112, ugodnic PH. LXVIII, 32; CPr. 66; CC 2. 134). — Comme exemples d'assimilation de ă (> o) à une consonne labiale nous avons à relever fomeia TM. 47, 51, 52; flomîndu PS. CVI, 9, et sărbotoare PS. LXXIII, 4; LXXX, 4 semblent aussi montrer le même phénomène ; plus douteux est cumpot — cumpăt CPr. 175; peut-être faut-il voir une trace de labialisation de * dans cuiubu — cuib PS. LXXXIII, 4, PV. CLIII, 11; PH, LXXXIII, 4; cm, 7, cuiubură se PS. cm, 17 (comp. cuiuva CL. XXIV, 729) ; l'insertion de u après i indiquerait que celui-ci fut légèrement labialisé par le b suivant. 23. Dissimilation. E — e >i — e: dirept TB. 346, 360, 420, 421, 457; CB. I, 29; DR. 4; A. I, 249; AI. I1, 105; DH. XI 319, direptaţile PH. x, 8 (mais le plus souvent derept CV. xxvm, 4; xxxii, 4; xxxiv, 14, etc.; PS. CP. 1, 5, 6; u, 12; iv, 6; v, 10, 14, etc.; TB. 316, 360, 420, etc.; comp. dereptate CV. LXIII, 11; cxiv, 2—3; cxxi, 10, etc.; PS. CP. iv, 2; v, 10; vu, 18; ix, 5, 9, etc; derege PS. CP. xvn, 36 ; xxn, 3 ; xxiv, 5, 9 ; PH. xn, 6, etc.) ; ni-mearnic PO. Gen. 28; Ex. 12 (nemeamic CPr. 33); nişte TM. 48; PO. Ex. 7 ; DR. 4 (neşte ND. 24 ; TM. 48 ; TB. 330, 336 ; PO. Gen. 31; Ex. 16; AA. XX, 492); pricepuţi AA. XX, 476 (precepe CV. LXX, 6; PH. xv, 7; xvm, 3; xcm, 10; TM. 50; TB. 465; CC1. 411; CC2. 225, 281, 516; DH. XI, 349, nepreceput PH. xci, 7). 24. Aphérèse. A noter Rusalim = Ierusalim CV. vu, 6; dans piscup CC2. 111 ; AA. XX, 456, piscop PO. préf. ; AA. XX, 485 ; DH. XI, 218, piscupiia PS. PH. CP. cvm, 8, l'aphérèse remonte au slave (a.-bulg. piskupû; piskupija). 25. Épenthèse; sur Yi de maire, cureire, ceirerea, minuine, etc., cf. 423, 424, 439, 442, 444. 26. Syncope. On ne constate pas la syncope de ă dans desă-hdid PS. xxix, 7; c'est un exemple tout à fait isolé, puisque partout ailleurs on ne trouve que destul. — La syncope de e (i) dans derept (dirept) est inconnue à la langue du xvie siècle (cf. §23). Scurrima PH. xcm, 13; suripaşi PH. LV, 8 montrent i non syncopé.—0, u sont conservés dans siromani AA. XX, 486, ■■irumânului PO. Ex. 23; vorovi CV. xvi, 11; PH. LVIII, 16; CT. Mathieu 32; Luc 54; CC2. 279, 376, 594; DH. XI, 319 (mais vorbit CPr. 199; comp. voroavă PS. CP. LIV, 23; CPr. 277); psalom TM. 148, 154; CPr. 2, 34, 155, 157, 229, 258; CC1. 19; CC2. 311; CM. 1, 5, 28 montre le phonétisme du russe psalomû. 27. Contamination. Une trace de la contamination de bucin (la forme constante au xvie siècle, PS. CP. XLVI, 6; xcvn, 6; comp. bucina PS. CP. LXXX, 4; TB. 314, 454, 456) avec bucium, qui eut pour résultat la transformation du premier en bucium, semble nous être attestée dans buciune CC2 612, biciunare CC2. 38. —Datoriu, de detoriu + dat, nous est donné par CT. Luc 70; Jean 45, 60; CPr. 40, 96, 111, 211, 302; CC2. 500; CM. 10, 22 [datorie CB. I, 72; DB. I, 2, datornic CT. Mathieu 77; Luc 33); on a bien plus souvent de(a)toriu PS. cvm, 11; CLXII, 60; TM. 52; CT. Mathieu 94; DH. XI, 397, dătoriu DH. XI, 317, 318 (de-toriia AA. XX, 444, 455, dătoriie DH. XI, 317, 318, 319, 320, detornice AA. XX, 444, datornicilor DH. XL 317, îndătoritu DH. XI, 318).—Giunerc PO. Gen. 19 montre la fusion de ginere avec june. — Mitiutcl CP2. xvi, 14; CV. cxxm, 5, 7—8; PO. Ex. 10 est probablement mitutel (CT. Mathieu 106; CC1. 25, 259; PO. Ex. 10) -4- mititel. — La contamination spămînta -J- spaimă, qui a donné spăimînta, est inconnue à la langue du xvie siècle; tous les textes donnent spămînta CV. XLV, 6; XLVIII, 14; PS. vi, 4; xxi, 25; xxvi, 1; xxx, 23; xxxn, 8, etc.; PV. LXXVII, 53; xc, 5; TM. 78; CP. xxi, 25; xxvi, 1; xxx, 23; xxxn, 8, etc.; CT. Marc, ■1; CPr. 27; CC1. 49; CC2. 95; PO. Gen. 20, 32, 45; CB. I, 7. Consonnes 28. Un phénomène qui n'a laissé que peu de traces dans les textes du xvie siècle est l'altération des labiales devant i, ie. Les seuls exemples que nous ayons pu en relever sont: hi PS. I, 3; v, 6, 13 ; CB. I, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 26 ; DH. XI, 349, 369 ; AA. XXVIII, 111; CL. XXIV, 741; heru PV. CXLIX, 8; hiecarele CL. XXIV, 740; hieşcum CL. XXIV, 738, 740; hiiastră CL. XXIV, 732; nerăs-hirat CL. XXIV, 731, tous avec / >h; dans la forme Nitrăpolit DH. XI, 218, si ce n'est pas une faute, nous aurions un exemple de m>n (écrit n). La rareté de ces formes montre l'effort qu'on faisait pour éviter le phonétisme dialectal (quelquefois, par crainte de ne pas introduire ce phonétisme, on remplaçait à tort h par /, comme le montrent ficlene = hiclene AA. XX. 486, et firovimii = herovimii PO. Ex. 37; CTd. 197, 200, 202, 215). Une question se pose pourtant lorsqu'il s'agit d'expliquer la manière dont les textesse comportent à cet égard. On se demande en effet pourquoi l'altération des labiales ne se laisse pas constater plus souvent dans l'écriture et pourquoi aucun texte ne nous fournit d'exemple pour le changement de p, b, v, en eh, gh, y (chiatrâ, ghine, yin). Les raisons de cette anomalie phonétique doivent être les suivantes. Lorsque l'altération des labiales amenait un phonétisme par trop éloigné des sons primitifs, on se trouvait un peu embarrassé devant un pareil phonétisme et on tâchait de l'écarter de l'écriture: mettre chiatrâ, ghine à la place de piatrâ, bine, cela pouvait sembler trop hardi. Si, par contre, la différence entre les formes altérées et les formes primitives n'était pas aussi frappante, on hésitait moins à faire des concessions au phonétisme dialectal, comme c'était le cas pour / > h; puisque hi, etc. s'éloignait de hi moins que chiatrâ, ghine de piatrâ, bine, on ne trouvait pas de difficultés à l'écrire de la sorte. D'autre part, nous devons tenir compte de l'impossibilité où l'on se trouvait de rendre certains sons sortis des labiales altérées; c'était le cas pour n < m, y < vi, qui ne pouvaient être transcrits par aucune des lettres cyrilliques (si l'exemple que nous avons relevé plus haut, Nitrâpolit, est sûr, il ne faut y voir qu'un essai sporadique d'exprimer pour m la valeur qu'il avait dans la prononciation dialectale). 29. T n'est pas changé en t dans sfenti CV. CLIV, 13; PS. XLV, 5; LXXIII, 7, mais on a aussi sfinti CP. XLV, 5; LXXIII, 7; CT. Mathieu 16, 94, sfintiturâ PO. Ex.'28. 30. D apparaît comme dz (s) ou z (a) lorsqu'il correspond à d + t, d + ë lat. On a dz dans CV. PS. PV. PH., tandis que Coresi et en général les textes écrits en dialecte valaque montrent z; ailleurs les deux sons se confondent ; ainsi TM. TB. PO. écrivent tantôt dz, tantôt z. Dans les textes de la première catégorie z est propre aux éléments étrangers (treaz, zid, viteaz, etc.) et la distinction entre ce son et dz est rigoureusement observée. Bien qu'il soit suivi de i, d est conservé intact dans putredi CV. cxxxi, 7—8 ; CXLIV, 2; PS. xv, 10; xxix, 10; XXXVII, 6; LU, 2, etc.; PV. cxxxix', 12; CLVII, 7; PH. xm, 1; xv, 10; xxix, 10; LU, 2; LIV, 24; CT. Mathieu 17; Luc 67; CPr. 5, 34; CC1. 1, 12, 212; CC2. 48, 113, 166, 270, putreditor CC2. 247, 329, 470, 594, putrediturâ CC1. 12; un exemple isolé avec z est neputrezit CC1. 12; le maintien de d peut toutefois s'expliquer: putredi est un dérivé de putred introduit relativement tard et comme tel il ne fut assimilé qu'avec le temps aux formes en -zi. — Sur dj 4- o, u accentué, cf. § 37. 31. S n'offre rien de bien notable; à mentionner seulement la conservation de s (devenue plus tard s) dans ispâsi PH. xxxvi, 40 ; TM. 101, 102, 106; CP. vu, 3, ispâsiturâ CC1. 27. 32. N. La particularité la plus remarquable que présente ce son dans quelques textes est sa rhotacisation lorsqu'il se trouvait entre deux voyelles. La rhotacisation se présente de deux manières, n >r ou n >nr, et elle se .-.encontre dans CV. PS. l'V. PH. TM. DB., sporadiquement dans TB. et quelques gloses d'un manuscrit slave. Le premier de ces textes montre tantôt r, tantôt nr (écrit 4) : ,(i/ara; adunra; bâtrîru, bâtrînru; binre; buru, bunru; cinre; demî-reafâ, demînreatâ; depreurâ; dinrâoarâ; dumerecâ; genruchie; gerure, genrure; giure; îrârma (înrârma) ; înturerecu; lumirâ, htminrâ; mârîncu; minre; mînre; mîrâ; mînrâ; oameri; pâgînru pînre; pîrâ; pînrâ; plinru; punre; rugâciure; rugira; sârâtosu; sinre; spunrc; tinrea; tire, tinre; unda; veri, venri. Le rhotacisme apparaît aussi dans des liaisons syntaxiques comme: dinr acelasi cxxiv, 14, dinr aceiasi cxxv, 4; dinr al treile xvi, 7; LUI, 14; îr (înr) aceasta CLXVII, 7 ; îr acela XL, 13, îr acelas CLVII, 5. Dans PS. on a r: agiurat = ajunat; buciru; carbure; ceruse; crestiru; cuntiri; cururâ; curusul; fîntîrâ; Jure; închira; îmâiriei = mumîniei; îremâ; lurâ; lureca; mîreca; mirure; pârâta; pâsiure; râdâcirâ; rusire; semerea; spiru; strunciura; suru; suspira; tâtîri; terirâ (= târînâ); tîmpira; tura; nous n'y avons relevé que deux exemples avec nr: vinre LXIV, 3; venriu LXVIII, 3 (les formes în-rainte, înraltu, înrapoi, înremâ, introduites par Bianu dans la transcription en lettres latines sont fausses, puisque ^paHHTi, 4P r dans les emprunts faits au slave, au hongrois, etc. ; on ne trouve partout que goni, hrană, meni, pomeană, rană, vină; hicleanu; manie; d'origine étrangère est aussi străminare CV. CXXIII, 6, 7 (v. lexique) la rhotacisation de n dans striiru = strein CV. cm, 2; CXLVII, 6; CLIX, 4; CLX, 5; CLXI, 4; PS. xvn, 46; XVIII, 14; XLIII, 21, etc., montre, au contraire, que ce mot doit être latin et non slave, comme certains philologues l'admettent. Cette constatation est précieuse, puisqu'elle nous permet de fixer approximativement l'époque où le rhotacisme a dû s'effectuer. Puisque n >r est inconnu aux éléments slaves, il est évident que le rhotacisme doit être antérieur à leur pénétration en roumain. Nous pouvons donc admettre que le passage de n à (n)r était un fait accompli au vie ou, au plus tard, au vne siècle. En ce qui concerne les conditions dans lesquelles le rhotacisme a eu lieu, il importe de rappeler que n n'a jamais passé à r devant i(e) en hiatus ou lorsqu'elle était double: pour ces raisons călcîniu, întîniu, vinie, etc. sont demeurés tels quels, de même que anu < annum, cunoaşte < *connoscere (t. I, 171); îngîna < ingannare, pană < pinnam; puisque les textes à rhotacisme nous donnent, par conséquent, sans exception des formes telles que geană PH. xvi, 8; cxxxi, 4; putin(u) CV. vu, 13—14; vin, 5; xvii, 2, etc.; PH. vin, 6; xcin, 17, puţinelu CV. LXXXI, 8, 11; xc, 12—13, etc.; PH. xxxvi, 10, 16; LXXII, 2; cxvin, 87, împuţina PS. PV. evi, 38, 39; PH. LVIII, 9; TM. 190, et jamais *geară, *puţiru, il ne peut y avoir de doute que les formes latines correspondantes avaient dû contenir deux n: *gennam (cf. 395), *pulin-num; le rhotacisme peut donc être un moyen excellent de contrôle quand il s'agit d'établir l'étymologie de certains mots; ainsi, si nous tenons compte du fait que amina CV. LXXXVI, 13 ; cxin, 14 ; exiv, 1; PS. xxxix, 18; LXIX, 6; sprinceană PS. PV. cxxxi, 4 ne sont jamais attestés avec r, nous avons là un indice que tous les deux doivent remonter à des formes latines avec nn (le premier ne peut elonc être dérivé de mine, comme on l'admet d'habitude et quant au deuxième il peut bien contenir dans sa dernière partie *cinna; comp. les représentants de *cinnum dans les langues romanes). Pour quelques mots, des problèmes compliqués se posent lorsejue nous examinons leur traitement dans les textes rhota-cisés. A côté de urulu, ura, noms de nombre et pronoms, CV. donne un, o, noms de nombre (atones) et articles indéfinis. Puisque ces formes se rencontrent dans un texte comme celui-ci qui observe rigoureusement le rhotacisme, on est étonné de voir que un, o ne montrent aucune trace de ce phénomène, comme c'est le cas pour urulu, ura. On s'attendrait en effet à ce que unum, inium, après le passage de n à r, fussent rendus par ura, ura. L'emploi de un, o à la place de ceux-ci (un bârbatu XL, 6; un giurelu \vi, 2; o mie CLXVII, 10; o parte XLVII, 6) semble ineliquer que unum, unam ont subi un autre traitement lorsqu'ils étaient employés comme atones, c'est-à-dire qu'ils se sont soustraits à la i hotacisation. C'est à coup sûr de cette manière que nous devons envisager le phonétisme particulier de ces formes: avant que unu n'eût passé à uni, il avait perdu la voyelle finale dans des liaisons I elles que unu bârbatu, d'où un bârbatu. Il est plus difficile d'expliquer o; là, nous avons affaire à la disparition de n: unâ > uâ > o (cf. 409) ; cette disparition suppose que n fut réduite d'abord à une légère nasalisation delà voyelle précédente: ûâ > uâ; la nasalisation de u et même la chute de n peuvent être indirectement confirmées par ce que nous trouvons dans les textes pour le masculin un, écrit plus d'une fois oy.fv CV. xvi, 2; XL, 6; LXVIII, 10; PS. LXXXII, 6; TM. 191, 192, 194; or, cette forme doit sûrement être lue comme û; d'autre part, les exemples de un réduit à u, soit devant une voyelle, soit devant une consonne, abondent dans les textes rhotacisés aussi bien que dans ceux qui ne le sont pas: n anu CV. vn, 12; u câlâtoriu TM. 189, 190; u ceas TM. 194; u chip TM. 121 ; u cocon TB. 288; u cin TB. 470; u cornu PS. xxi, 22 ; u fecior CT. Marc 53 ; u gîndu PH. LXXXII, 6 ; u judecâtoriu CT. Luc 88; u hristoseanu CV. CLXI, 4; u leu CV. CLXIII, 13; u ochiu CT. Mathieu 74; u om TM. 145, 194; CT. Mathieu, 42 (de même vr'u omu CV. LXIX, 4; TM. 189; TB. 453); u ostrovu CV. LXXXVII, 6; u porumb CT. Mathieu 6; u sfitocu TB. 455; u smochin CT. Mathieu 84; Marc 50; u striiru CV. CLXI, 3—4; u trup CT. Mathieu 78 ; u vrîh PO. Gen. i. Il ne peut donc y avoir de doute que la chute de n dans unâ ne soit due à l'emploi de celui-ci comme atone et qu'elle ne doive être antérieure au rhotacisme, mais un problème qui reste toujours irrésolu c'est de savoir pourquoi n n'est pas tombée aussi ailleurs lorsqu'elle se trouvait en syllabe atone (comp. pânâta, vînâtoare, etc.). La question se complique encore si nous nous reportons à d'autres mots, tels que frîu, grîu, où M a eu le même sort (cf. 409), bien que dans des conditions différentes; puisque ceux-ci apparaissent non rhotacisés (nulle part nous ne trouvons *frîru, *grîru), il est certain que n y est tombée, tout comme dans unâ, avant le rhotacisme, sans que nous sachions pour quelles raisons (frînul PH. xxxi, 9, qui montre n au lieu de nr, comme quelques autres formes du même texte, doit être refait sur le pl. frîne; ce qui vient indirectement à l'appui de cette hypothèse c'est que PH. ne connaît que grîulu LXIV, 14) ; la présence de frîu, grîu est plus surprenante encore dans les textes à rhotacisme lorsque nous constatons que n est conservée et changée en (n)r au pl. frire PV. CLV, 14 et dans le dérivé înfrî(n)ra donné par CV. cxv, 12; cxxn, 12; CXLVIII, 7; PH. xxxi, 9; on ne saurait admettre que la chute ou la conservation de n ait été déterminée par la nature de la voyelle qui la suivait, c'est-à-dire que u a favorisé la chute de n (frîu) tandis que a, e l'ont empêchée (înfrîna, frîne) ; une telle supposition laisserait inexpliqué le maintien de n dans bun, etc. Les conditions dans lesquelles le rhotacisme a eu lieu nous permettent d'écarter l'hypothèse, partagée par quelques savants, que nous aurions affaire là à un phénomène d'origine thrace (cf. t. I, 55 — 56). Nous avons vu que n n'a pas passé à Y dans unum, unam employés comme atones: d'autre part, si nous nous reportons à une forme comme bire nous constatons que n n'a été changée en r qu'après la diphtongaison de e en *ïe et la transformation de celui-ci en *ïi, i devant la nasale: *bïene > *bïine > bine > bire (cf. 395) ; il résulte de tout cela que le rhotacisme ne peut être extrêmement ancien, qu'il ne peut en d'autres mots remonter à l'époque où le latin vint en contact avec le parler des populations thraces des pays carpatho-balkaniques; admettre que les Latins ont commencé à prononcer n comme r sous l'influence de la langue thrace c'est supposer que unum, unam, bene, furent altérés en uru, ura, *bere déjà au IER ou au 11E siècle ; mais dans ce cas nous n'aurions plus eu ni un, ni o, ni bire (bere n'aurait jamais pu aboutir à bire, puisque e ne passe pas à te, n, i devant r). Si le rhotacisme est postérieur à la diphtongaison de e en te, aussi bien qu'à la réduction de ïe à i devant n, et si pour l'accomplissement de ces transformations phonétiques intermédiaires il a dû s'écouler un laps de temps assez long, il est certain que le changement de n en r ne peut être très ancien ; dans tous les cas il ne saurait être antérieur au IVE siècle; or, en plaçant l'évolution phonétique du rhotacisme entre le IVE et le VIE siècle (cf. ci-dessus) nous nous trouvons à une époque où l'élément autochtone ne pouvait plus avoir une action intense sur le latin (cf. t. I, 54). La théorie de l'origine thrace du rhotacisme tombe donc devant l'examen minutieux des faits phonétiques. N suivie de e, i en hiatus est bien des fois conservée dans CV. PS. PV. PH. PO.: întîniu CV. v, 6; xvin, 10; c, 11 (întîiu, XXXVIII, 2; LXV, 2; LXXIV, 2—3, etc) ; spuniu LXXIX, 1 (spuiu xix, 5; xxi, 4); vinie (subj. de veni) LXXV, 5 (vie XLV, 12; LXII, 2); câlcîniu PS. XLVIII, 6; LV, 7; cuvinios (K&sHHorh) LXXXV, 8 (cuviosul IV, 4); întîniu xu.il, 2; civ, 36; cxxxiv 8; cxxxv, 10 (întîiu i; LXXVII, 51 ; LXXXVIII, 28); mîngînietoriului LVII, 6 (mîngîiaxxu, 4; LVII 6; LXX, 21 ; LXXVI, 3, etc.) ; puniu xi, 6; xn, 2; LXXII, 28, etc., punie LXXVII, 7; exil, 8; CLIV, 8; spuniu II, 7; IX, 2, 15; xxi, 23; xxv, 7; xxxi, 5, etc. spunie xxix, 10; LXXVII, 5 (spuiu LXXXVIII, 2); su puniu xi, 6; vinie (subj. de veni) xxxiv, 8; xxxv, 12; LIV, 16; vinie (< vineam) LXXVII. 47; LXXIX, 9, 15; civ, 33; CLIII, 32 (vie evi, 37; CLIII, 32); vulponilor LXII, 11; cuvinioşiloru PV. CLIX, 87 (cuvios LXXXV, 8) ; întîniu LXXVII, 51 ; CXXXIV, 8 (întîele LXXVII, 51) ; cuvinios PH. xi, 2; xv, 10; LXXVIII, 2; LXXXIV, 9 (cuvios iv, 4; x vu, 26 ; xxix, 5 ; xxxi, 6 ; cxv, 6) ; întîniu LXXVII, 51 ; LXXXVIII, 28 (întîiu I; LXXVIII, 8); necuviniosâ XLII, 1 ; pasoniul XLIV, 9; punie LXXVII, 7; spuniu II, 7; ix, 2, 15; XLI, 12; XLII, 4 ; LXX, 17; cxxxvn, l (spuiu LI, 11; LU, 8), spunie LXVI, 4; xcvin, 3; CXLIV, 10; finit* cxvni, 101, finie civ, 45; vinie (subj. de veni) xxxiv, 8; xxxv, 12; Liv, 16; ci, 1 (vie cxxxn, 1); vinie (< vineam) LXXVII, 47; LXXIX, 9; evi, 37 ; dentîniu PO. préf. ; Gen. 8, 13 (dentîiu Gen. 4); mîngî-nieturà Ex. 29, 30 (mîngîie Ex. 28); mîcicoanie Gen. 12; puie (IISHI) Gen. 48; rdmînie Ex. 10, 23 (rdmîe Ex. 2); finie Ex. 12, 48; vinie (subj. de veni) Gen. 32; Ex. 24; vinia Ex. 22; quelques exemples isolés avec n se rencontrent dans TM. (vinie, subj. de veni, 123) et même chez Coresi: vinie (subj. de veni) CPr. 83, 206; CC1. 430; CC2. 72; vinie (< vineam) CP. LXXIX, 9, 11 ; CPr. 141 ; CC1. 349; CM. 25. Les éléments étrangers montrent aussi quelquefois n conservée dans les mêmes conditions: pustiniu PS. LXII, 3, pustinie xxviii, 8; LIV, 8; LXIV, 13, etc. (pustie LXXVII, 40, 52; evi, 35); pustiniu PH. LXII, 3, pustinie XXVIII, 8; LXVIII, 26 (pustie LIV, 8); secriniul cxxxi, 8; lepiniu (et lepiiu) — lipie PO. Ex. 29; pustinie préf. ; Gen. 14, 21 ; Ex. 13, 14 (pustie préf. ; Gen. 21 ; pustiu Gen. i) ; tiganie (attesté seulement le pl. ţigăni) Ex. 27, 38. A noter le maintien de n (devenue aujourd'hui m) dans basn CPr. 65, 278; CC2. 423. 33. L n'est pas changé en n dans prietelie UH. XI. 319 (comp. a.-bulg. prijateli) et en r dans cărtulariu CV. XI, 12; XLVIII, 6—7; PS. CP. XLIV, 2; LXX, 15; PH. XLIV, 2; TM. 54; CT. Mathieu 3, 24, 26, 29; Jean 28; CPr. 302; CC2. 192; temeli PS. LXXXVI, 5; CXVIII, 152, à côté de temeiu et întemeia CP2. xvn, 8, 16; CPr. 222, 223, 284, est un exemple isolé du maintien de / (comp. n.-gr. OeuéXiov); liubi PS. CXVIII, 140; PH. iv, 3; LXXXVI, 2, liubov CT. Jean 17, 50; CPr. 61; CC2. 388, 390; UH. XI, 370; CL. XXIV, 736, liubovnic CC2. 372, 387, 389 sont écrits avec / à la manière slave (a.-bulg. Ijubiti, Ijubovï, Ijubovinikù) ; partout ailleurs on ne trouve que iubi (même PS. et PH. écrivent de cette manière ailleurs, PS. iv, 3; V, 13, etc. ; PH. v, 13; x, 6, et iubov est donné par PH. cvin, 4, 5; CPr. 61, 73; CC2. 391, 453, 454). 34. R initiale laisse voir la prononciation particulière qu'elle avait eu autrefois dans tout le domaine roumaine (cf. 410) et qu'elle avait encore gardée au xvie siècle dans certaines régions; elle est écrite très souvent par rr (qu'il faut lire /•) dans PH.: rrădăcinrâ Lxvn, 3; LXXIX, 10; rrâdica xvn, 17; xxiv, 7, rrădicăloriulu xvn, 19; r rămăşiţele xvi, 14; rrăpaos xxn, 2; r.xv, 12; rrăpire LXI, 1 1 ; rrdsjira XVII, 15; xxi, 15; xxxn, 10; rrăspunde ci, 24; rrebda xxiv, 5, 21; xxvi, 14; rrece LXX, 13; LXXXVIII, 46; rreu xxvi, 2; xxx, 24; rreotatea LXXI, 14; mW<3 xxiv, 3; rriu xxin, 22; rroa cxxxn, 3; rrost ix, 28; xv, 4; xvi, 4, 10; xvin, 15; xxi, 8, 15, 22; rruga vi, 10, rrugăciunrexxi, 26; rru(m)peu, 3; xvin, 3; xxix, 12; rrusi(n)ra xi, 6; xni, 6; xxx, 18; xxxiv, 4, etc.; se rencontre aussi dans les éléments étrangers, mais bien plus rarement: rrane xxxi, 10; LXIII, 8, rrăni xi, 4; LXXXVII, 6; rrăzboiu xvn, 35, 40; rroada iv, 8, r rodirea xx, 11 ; le même texte offre en outre rr à l'intérieur de quelques mots: amarra LXIII, 4; hotarră LXVII, 14; izvorrele xvn, 16, izvorritid I, 3; oborri LV, 8; LXXII, 2; omorri xxxvi, 32, umorri-ţilor LXXVIII, 11; orriiaşid XXXII, 16; pahar ru x, 7; xxn, 5; parră XXVIII, 7; cv, 18; părrăsi ix, 11, 22; xv, 10; xx, 3; xxi, 2; tarrul 11, 3; vihorrulu LXVIII, 3, 16; vorroavă xvii, 44; LIV, 10; LXXVIII, 5; vorrovi LVIII, 16; zborrulu LXI, 9; LXXXV, 14; cv, 17; là, rr semble avoir été introduite arbitrairement par le copiste. Quelques autres exemples de rr nous sont offerts par PO.: rrepede Gen. 49; rroade Ex. 5, 10 (tărroasă Gen. 30) et par les gloses d'un manuscrit slave: rrăpedzi; rrăsare; rrăspicare; rrăspunde; rrătăcitoare; rrău; rrind CL. XXIV, 731, 733, 734, 735, 736, 737, 738, 741 (doarră; ocărreşte; părrăsi; poporră; săborrului; sorroci 730, 737, 739, 740) ; comp. aussi rruşine PS. cvin, 29, et cf. Hasdeu, Cuv. d. bătr. I, 249. 35. G est encore conservé dans lingea (aujourd'hui lînced, sous l'influence de rîneed, muced) CV. iv, 8 ; xcvin, 2, 6—7 ; cvm, 13; cxxxm; cxxxiv, 13; PS. CP. LXVIII, 30; civ, 37; TM. 50; CT. Mathieu 106; CTr. 14; CC1. 328, lîngedzeşte CV. cxxxiv, 7—8. Gi de incungiura n'apparaît pas changé en j, comme dans le roumain littéraire d'aujourd'hui; même Coresi n'emploie que incungiura: CP. vu, 8 ; xvi, 11 ; xxvi, 6; xxx, 22, etc. (il écrit en échange împrejur: CP. xi, 9; xvn, 12; xxx, 14, etc.). Les textes écrits en Moldavie montrent quelques traces de la prononciation de ge, gi comme ze, zi (écrits je, ji) propre au parler de cette contrée: ar-jintu CB. I, 192, 204; le je CB. I, 212; slujile DH. XI, 318; une forme analogue, dejetele, nous est donnée par un document de Prahova (CB. I, 67), ce qui indiquerait que ce phonétisme existait • lutrefois aussi dans cette région; il se peut pourtant que dejetele •.nit une transcription maladroite de la forme populaire dejtele, deştele. A la place de g on trouve quelquefois dz dans PS. PH.: udaudze PH. LXX, 14; cundzurător PH. LXX, 4; fărădeledzile PS. i.xxx, iv, 3; încundzură PS. CLVII, 6; ledzea PS. civ, 45; cxvm, 153; plîndzere PH. xxix, 6; tradze PH. xxiv, 15 (comp. adzuţi PS. LXIX, 2; dans adaudzge PH. LXXXVIII, 23; fudzgi CXXXVIII, 7, li- copiste a rétabli g, en oubliant toutefois de biffer dz); vu la fréquence de ces formes avec dz, il ne semble pas qu'il y ait là de simples inadvertances de la part du scribe. 36. / suivi de o, u (de même dj -f- o, u accentués) apparaît comme y chez Coresi et en général dans les textes écrits en valaque: joc, jude (jos), etc.; il est rendu par gi (g) dans CV. PS. PV. PH. et généralement dans les textes moldaves: gioc, giude (gios) ; là où on a giu on trouve le même son, gi, aussi pour/?* des éléments él rangers (donc giupîn) ; un phonétisme inconséquent nous est offert cette fois encore par TM. TB. PO. qui montrent tantôt j, tantôt gi (les formes avec ce dernier prédominent pourtant). 37. 7/ est conservée dans plusieurs mots d'origine slave, grecque et hongroise, là où aujourd'hui elle est remplacée par d'autres consonnes (f,b,c): catastih CB. I, 192; hiclean (cf. 132); metoh CB. I, 23; ohileşte (= ofileşte) CC2. 89, 312; prah PH. i, 4; xvn, 43; xxxiv, 5; TB. 451; CT. Mathieu 23, 35; CPr. 46; CC1. 255; PO. Gen. 13, 28; vătah CV. LXXII, 7; CT. Mathieu 81, 113; Marc 68; Luc 29; CC1. 105; CC2. 155; CPr. 38; vihor PS. CP. LXVIII, 16; LXXX, 8; PH. x, 7; XLVII, 8; LXVIII, 3, 16; evi, 29; TM. 148; TB. 286, vihorit CV. LXXXVII, 14; PH. evi, 25 (aussi //. >v: vivorîtu PV. evi, 25); vîrh PH. LXVII, 22; cvii, 5; TM. 100; TB. 288; CP. LXXI, 16; CT. Mathieu u, 94; Jean 6; CC2. 122; PO. Gén. 6, 8; Ex. 17 (vîrv PS. LXXI, 16; PO. Gen. 11, 19, 28; Ex. 17; DH. XL 370); zăduh PV. exi, 9; PS. CP. ci.in, 10; CLIX, 66; CT. Mathieu 80; CPr. 51 ; PO. Gen. 31 (zăduvul PV. CLIX, 66). 38. Consonnes doubles. Une forme qu'on rencontre souvent est ai, de anni, avec la chute de nn: PS. LXXXIX, 4, 10; xciv, 10; PV. CLIII, 7; CLIV, 9; CLV, 2; TM. 107, 145; CT. Mathieu 4; CPr. 115; CC1. 16, 19; CC2. 1 11, 277; CB. I, 80, 192; AA. XX, 444; DH. XI, 197, 218, 220, 318, 398. Quelquefois on trouve aussi anni PS. xxx, 11; LXXVII, 33; CLIII, 7, 27; CLIV, 9; PH. xxx, 11; LXXXIX, 9, 10, 15; ci, 25, 28; CPr. 2 (écrit Ă+H PV. LXXXIX, 10; CP. LX, 7) ; on serait tenté de voir là une trace du maintien de nn jusqu'au xvie siècle, mais ce qu'on n'arrive pas à s'expliquer dans ce cas c'est que d'autre mots se trouvant dans les mêmes conditions ne sont jamais attestés avec nn: cunnoaste, pannâ, etc. sont des formes tout à fait inconnues même aux textes qui donnent anni. Dans PH. rr apparaît plus d'une fois dans les mots d'origine latine qui contenaient ce groupe: carrare vin, 9; xvi, 5; xvn, 46; xxn, 3 ; xxiv, 4 ; cxvin, 35 ; cârrute xix, 8 ; currc LVII, 8 ; CXLVII, 8 ; currundu vi, 11; xxxvi, 2; jierru civ, 18; CXLIX, 8; înterritare XLV, 5; tarra LXXXVIII, 18, 25; terrina xxix, 10; uni xxi, 25; XLIII, 6; LU, 2, 6; ci, 18, urreciuni xxi, 7 (arrâta xvn, 36; xxiv, 4; XLI, 3; XCVII, 2; cil, 7; cv, 8; cxvm, 130 doit aussi être cité ici, puisqu'il suppose un prototype latin avec rr; înderretu ix, 4; xxxix, 15;XLIX, 17', înderretnicâ LXXVII, 8 appartiennent plutôt aux formes avec r initiale, § 34 ; cf. 398) ; la présence de rr ne peut être, nous semble-t-il, un simple fait de graphie, comme dans les formes izvoarre, parrâ relevées ailleurs (480) ; rr devait être conservé là où, comme nous l'avons vu, r initiale était aussi prononcée comme rr. Aux formes de PH. on peut ajouter urrîia PO. Gen. 27, le seul exemple de rr qui nous soit fourni par ce texte, et arrâta; arrucat; [în]târrîtare; târran des gloses d'un manuscrit slave CL. XXIV, 729, 730, 732,' 733, 734, 735, 740. 39. Groupes de consonnes. Le groupe latin bl de *oblitare apparaît avec son traitement normal dans ulta (< *md(i)ta; cf. 413) qui nous est donné par CV. cxv, 4; PS. ix, 13, 18, 19, 32, 33; XLI 10; XLIII, 18, 21; XLIX, 22; LXXIII, 19, 23; LXXVI, 10; LXXVII, 11 LXXXVII, 13; ci, 5; en, 2; cv, 13, 21; cxvm, 16, 30, 61, 83, 93 109, 139, 141, 153, 175; cxxxvi, 5; CLIII, 18; CP. ix, 18, 19; XLI 10; XLIII, 18, 21; XLIX, 22; LXXIII, 19, 23; LXXVI, 10; LXXVII, 11 LXXXVI, 13, ci, 5; en, 2; cv, 13, 21; cxvin, 16, 30, 61, 83, 93, 109, 139, 141, 153; cxxxvi, 5; CLIII, 18; CT. Mathieu 65 (idtâtoriu CV. cxv, 8) ; mais à côté de cette forme on trouve uita PS. xn, 1; xxx, 13; XLIII, 24;XLIV, 11; LVIII, 12; CP. xi, 13,32 33; XII, 1; xxx, 13; LXXVII, 8; PH. ix, 13, 18, 19, 32, 33 XLI, 10; XLIII, 18, 21, etc.; PV. ci, 5; cxvm, 139, 141, 153, 176; cxxxvi, 5; PO. Gen. 41; etc.; la coexistence de ulta et îiita ne doit guère nous étonner, puisque ce dernier s'explique tout aussi bien que l'autre: uita est en effet la forme analogique refaite sur l'ind. prés, uit, résulté de *oblito par les étapes suivantes: *uulit > *u(u)lit > uit (la syncope de i ne s'est pas produite dans ce cas, puisque l'accent tombait sur cette voyelle aux ire—3e pers. de l'ind. prés. ; d'autre part, l a disparu devant i, n'ayant pas passé à r comme dans d'autres cas, cf. 409, probablement parce que le passage de bl à ul a été postérieur au changement de / inter-vocalique en r, et, dans ces conditions, *u(u)lit a suivi une autre \'oie quefelicem >ferice, etc.); ulta et uita sont donc pleinement justifiés et la langue du xvie siècle montre les derniers vestiges de la lutte entre ces deux formes, dont la dernière finit par disparaître. Le groupe mp du verbe rumpe survit encore dans quelques textes: PS. il, 7; cxxvm, 6; PH. xvm, 3; TB. 458; CT. Mathieu 109, rumpem CP. il, 3, rumpu PH. cxvi, 7; PO. Gén. 44; Ex. 17, 22, 31, rumpâ AA. XX, 483, 484, rumpea CC1. 395 (comp. rumtâ AA. XX, 477, 479); on a cependant tout aussi souvent rupe (avec mp réduit à p sous l'influence du parf. rupse et du part, rupt) : TH. il, 3; xxix, 12; XLIV, 2; CP. LI, 7; cxxvm, 6; CT. Mathieu 52, rupem PS. Il, 3, rupcU PH. cxvm, 171, rupă CC2. 431. Mn n'est pas réduit à m dans dumnitale DB. I, 2; DH. XI, 369, domnetale AA. XX, 443, 444, 445, 457, 458 (comp. mneata 1)H. XI, 233); domnisale AA. XX, 456; on trouve pourtant aussi dumitale DH. XI, 349, 370; dumisale DH. XI, 318; DR. 4 (dumi-lur voastri DH. XI, 490). Le groupe initial fs de l'ancienne forme fsat n'est pas encore réduit à s dans PS. XL, 4; XLII, 3; XLV, 5; XLVIII, 12; XLIX, 11; LIX, 8; LX, 5; LXVIII, 26; LXXII, 17; LXXIII, 7; LXXVII, 51, 55, 60, 67; LXXXII, 7; LXXXIII, 2, 11; LXXXVI, 2; en, 15, etc.; CV. xcvii, 9 (où Sbiera lit à tort 500 sate, en séparant ^ de càrt et en attribuant à la première lettre la valeur qu'elle a dans la numérotation) ; ce sont là des derniers vestiges de l'ancien phonétisme de ce mot, puisque tous les autres textes donnent la forme plus récente sat (elle est d'ailleurs connue aussi par PS. Il, 7). Fr a été remplacé par hr dans hreamăt CPr. 3 ; cette substitution de h à / laisse supposer que freamăt s'est croisé avec un autre mot, et celui-ci ne saurait être que le slave (petit-russien) hremity «résonner, retentir»; hreamăt est employé encore aujourd'hui dans certains dialectes. D'après ce que nous avons dit ailleurs (cf. 414), le groupe schi doit être changé en schi, mais ce changement n'est pas constant dans la langue du xvie siècle aux verbes commençant par des- ; à côté de deschide CV. LXXVIII, 1; PS. v, 11; xxi, 14; xxxvi, 5; PV. cvm, 2; cxvm, 131 ; TM. 48, 150, 453; TB. 285; CT. Mathieu 70; PO. Gen. 3, 21, on a deschide PH. L, 17; cm, 28 (comp. deschiseră corrigé en deschiseră cvm, 2) ; CT. Mathieu 53 ; CPr. 260 ; PO. Gen. 8, où s à la place de ş est dû à l'action analogique d'autres verbes dérivés avec des- (comme descoperi, desface, etc.) ; Y s du même préfixe est rendue de deux manières aussi lorsqu'elle se trouvait devant une consonne sonore ; si elle est régulièrement changée en z dans dezbrăca CPr. 257; dezlega CV. xin, 5—6; PS. PV. ci, 21; CXLV, 7; CB. I, 18; dezmîniia PO. Gen. 32; dezrupe CC1. 345; CC2. 57, elle apparaît quelquefois intacte, comme le montre deslega PO. Gen. 41 (l's analogique est toutefois très rare dans ce cas). Le groupe se (se) ne s'est pas changé, comme on devait s'y attendre, en şi dans misée CPr. 225, 314, mais ce phonétisme est tout à fait isolé et il trahit la tendance de rapprocher misée de mişca. Pour le groupe ni, nous avons à relever deux formes intéressantes: sinliiu PS. PH. xxxiv, 15, lui montre que nt n'avait pas encore partout passé à mt dans ce verbe (tous les autres textes ne connaissent que simţi, la forme qui a fini par remplacer sinţi) ; simt — sînt CV. i, 4; PS. n, 6; vi, 3; PV. LXXVII, 39; xc, 15; cxin, 21; cxvill, 125; 141, 143; cxxxvin, 18; CXL, 10; CXLII, 12; PH. il, 6; vi, 3; TM. 44, 147, 151, 153, 190, 191; PO. préf.; Gen. 49; DH. XI, 318; CL. XXIV, 729, 737 (comp. sîmnt PH. cm, 33; CM. 6) ; cette substitution de mt à nt doit être expliquée de la manière suivante: comme à côté de frîmt (< franctum) on employait frînt, refait sur frîng (cf. ci-dessous), on introduisit ce double phonétisme aussi à la 3e pers. pl. de a fi et on finit par prononcer indifféremment sînt et sîmt (c'est d'ailleurs à la même cause qu'est dû le changement de sinţi en simţi). Le groupe mt, qui repose sur net, apparaît dans frîmt PS. III, 8; xxxm, 19; L, 19; cix, 5; PV. CXLVI, 3; CLVIII, 39; CP. xxxm, 19; L, 19; CXLVI, 3; CLVIII, 39; CPr. 221; CM. 4; CC2. 488; PO. Gen. 17, frînturile PS. PV. CP. CXLVI, 3; înfrîmtă CC2. 399 (mais aussi frînt CC2. 521; PO. Ex. 34 ; înfrînt CP. crx, 5) ; sîmta TM. 146, 152. Parallèlement on a ms correspondant à nx: frîmsesi CP. LXXIII, 13 (frînsesVS.), frîmse TM. 106; CT. Mathieu 58, 64; CC1. 390; CPr. 302; CP. LXXV, 4; evi, 16; CLII, 3 (frînse cxxm, 1; CLII, 5; CLV, 6, comme CV. xvi, 13; xcni, 2—3; PS. LVII, 7; LXXV, 4; evi, 16; cxxm, 7; CLII, 3; 6; CLV, 6; PV. evi, 16) frîmseră CPr. 106 (frînserâ PS. xxxvi, 15; CLV, 6; PV. CLV, 6; CP. xxxvi, 15). Un phénomène assez souvent attesté est la chute de n (et parfois de m) devant une autre consonne : adîcatu CV. xvi, 4 ; aprise PH. LXXII, 21, aprisără PH. LXXIII, 7; arrucatele PH. CXLIV, 14; ascuseră PS. CP. LXVIII, 6; atis PO. Gen. 20; cupli PS. ix, 7; PH. LXX, 19, 26, etc.; dăscuparatu RI. IV, 543; îbe PH. cxxxv, 13; încisul CP. LXVIII, 25; încugiură PS. vu, 8; întise PO. Gen. 8; îsu PV. LXXVII, 60; lîgoare PH. xxxvni, 3; exiv, 3, etc.; lugă CV. LXXIII, 14; mica PH. ci, 10; cm, 21; tipină TM. 81; ubra PS. PV. evi, 14; uchi CB. I, 101; al usprăzecele TM. 79; quelquefois il se peut bien que la suppression de n soit due à la négligence des scribes (on voit, par exemple, le copiste de PS. corriger încisul en încinsul LXVIII, 25), mais la fréquence de ces formes, et nous n'en avons relevé qu'un petit nombre, nous empêche d'y voir partout de simples fautes d'écriture; nous doutons toutefois que cette graphie soit un indice de l'omission de n dans la prononciation ; nous sommes plutôt porté à croire que n subsistait, mais qu'elle avait dans les formes citées une valeur spéciale, celle de h ou d'une légère nasalisation de la voyelle précédente; c'est-à-dire qu'on prononçait adîneatu, lîngoare, etc., ou adîneatu, lîgoare (cûplit), comme cela arrive encore de nos jours; une confirmation de ce fait nous est d'ailleurs donnée aussi par des graphies comme dpoy.fK, AT^riv, etc., fréquentes dans les textes et montrant que «f servait à rendre la valeur propre à n dans ce cas (cf. 475); en admettant, par conséquent, que n était prononcée de cette manière, avec une intensité réduite, il ne faut pas s'étonner qu'on ait négligé quelquefois de la marquer (tout comme m) dans l'écriture. Pour le groupe cl, un passage de CV. LXXII, 6—7 nous offre une forme bien curieuse, cleamâ, à la place de chiamâ; on serait tenté de voir là un exemple de la conservation du groupe cl jusqu'au xvie siècle, mais une pareille opinion serait bien hasardée. Il faut en effet tenir compte du fait que ni CV. ni les autres textes de cette époque ne nous fournissent aucun autre exemple du maintien de cl (même CV. emploie ailleurs exclusivement chiamâ, chiema, etc.) ; il serait même étonnant que cl eût continué à vivre jusqu'au xvie siècle quand des faits catégoriques viennent montrer qu'il avait passé à ch avant cette époque (cf. t. I, 271). Nous croyons donc que cleamâ n'est autre chose qu'une faute d'écriture (au lieu de Kïgd.wh, comme c'est écrit ailleurs, LXXXV, 2; le copiste a pu facilement mettre, dans un moment de distraction, KAtMis.). Nous devons d'ailleurs faire remarquer que le passage où se trouve ce mot porte les traces d'autres altérations ; voici en effet le passage en question : si însusi stiia acesta cleamâ se vâtahulu si giudecaiu se tremitu élu; on voit bien que la construction manque de clarté ; si nous nous reportons au texte de CPr. nous lisons au même endroit: si însus sine de acicea sâ stea înaintea lu Avgus Kesar jndecai-mâ sâ tremet (les textes slave et latin portent: H CMVOMS, IKE ci\\$ H4pHHd*i4J$ cesdCTd CA.V.WX'TV nocAdTH Kro ; quum... is ipse appellasset Augustumdecrevieum miltere) ; la version de CV. est évidemment fautive et il semble même que se vâtahulu soit une altération de cEBdCTd du texte slave et qu'on n'avait pas compris. Une forme à laquelle on peut attacher plus d'importance est ocii, pour ochii, toujours de CV. (LXXVIII, 2) ; elle semble reposer sur une prononciation dialectale telle qu'on la trouve de nos jours dans quelques régions de Transylvanie et du Banat ; elle peut dans ce cas avoir une certaine valeur quand il s'agit de fixer l'endroit où fut écrit CV. Pour le groupe cl, à mentionner aussi şcop donné plusieurs fois par Coresi (CT. Mathieu 63; Marc 42; Luc 31, 76; CC1.134, 269 ; CC2. 477) ; il n'a pourtant aucune importance phonétique, puisque ce n'est qu'une graphie imparfaite pour rendre şchiop. A la place de ps (< es) nous trouvons fs dans coapsă PS. XLIV, 4 ; il ne faut vraisemblablement y voir qu'une transcription inexacte de coapsă, car il serait téméraire de chercher dans cette forme l'indice d'un traitement spécial qu'aurait subi x( >fs; cf. t. I, 49) dans une partie du domaine roumain. Pt en syllabe atone semble avoir perdu quelquefois son premier élément ; c'est du moins de cette manière qu'il faut interpréter la réduction plus d'une fois de derept à deret lorsqu'il était employé comme préposition dans des expressions telles que deret aceia, deret mila ta CP. vi, 5; PO. Gén. 27, 31, 35; Ex. 14. Un cas douteux de la réduction de dr à r est deşiră PS. XLI, 2; on serait tenté d'y voir une trace de l'évolution particulière qu'aurait suivi desiderare en roumain; puisqu'à côté de deşiră on trouve dans PS. deşider aiu, deşiderareţi, etc. LXI, II; CXVIII, 40, on pourrait supposer que desiderare a subi en roumain le traitement suivant, déterminé par les conditions spéciales où se trouvait l'accent: d'un côté desiderare aurait évolué vers *desid(e)-rare > "desidrare > "desirrare (cette évolution pourrait d'ailleurs remonter au latin vulgaire; cf. t. I, 129; Candrea, Les éléments lat., 95), et "desirrare serait devenu deşira; d'un autre côté, desidero, -as, -at auraient donné régulièrement deşider, -i, -ă; dans ce cas deşiră de PS. serait une forme analogique refaite sur "deşira et attesterait l'existence en ancien roumain du double phonétisme auquel desiderare avait abouti en roumain; nous hésitons pourtant à souscrire sans aucune réserve à une pareille opinion, et cela parce que deşiră (ou une forme analogue) n'est plus attesté nulle part ailleurs dans PS. ou dans d'autres textes et il n'est pas exclu qu'il soit une simple faute d'écriture pour deşideră, qui nous est donné toujours par PS. à un autre endroit, LXXXIII, 3. Ce (cic) est encore conservé dans mucică CV. xevi, 5 ; nous avons là le phonétisme antérieur à celui de muşca, où ci (c) a passé, comme ailleurs, à ş devant c. Ce n'est pas de la même façon qu'il faut envisager mîcicoanie, micicoe PO. Gen. 12, 32; son étymolo-gie (cf. t. I, 219) et le témoignage d'autres textes (comp. mîşcoi CP. xxxi, 9; CT. Mathieu 83; CPr. 67) ne peuvent laisser de doute • pir c'est bien se (et non cic) que nous devons considérer comme primitif; mîcicoanie de PO., le seul texte qui donne ce phoné-l isme, ne peut par conséquent être qu'une fausse graphie, modelée sur mucica-muşca. Le groupe slave sv apparaît tantôt intact, tantôt changé en sf: svădi PO. Ex. 2, svăditorii TB. 342, sfadă CV. xiv, 6; cxxvn, 1 ; PS. CP. XL, 10; PH. LXXIX, 7; AA. XX, 475, sfădi CV. cxxvn, 7; TB. 464, 466, 467; svat PH. LXV, 5; cxvm, 24; PV. ci.ui, 28; I)H. XI, 349; AA. XX, 457, 477, 478, 483, svătui PV. LXXXII, 4; A A. XX, 485; DH. XI, 349, sveat CV. xix, 3; LXXV, 14; PS. ix, 23; xix, 5; LXXXVIII, 8; cv, 43, svetui CV. XCIII, 12; cxxxvn, 3, sve{a)tnis CV. LXVIII, 1—2; TB. 342; CT. Marc 69, sfat PS. i, i, 5; evi, 11; PV. CVI, 11 ; PO. Gen. 49; CB. I, 19, sfeat PS. CP. xil, 2; xiii, 6; xx, 12; XXXII, 10, etc.; PV. LXXXII, 6, sfătui CV. LXXXVI, 4—5; PS. CP. xxx, 14; LXI, 5; LXX, 10; PO. Gen. 37; AA. XX, •173, sfetui CV. LU, 4—5, 10; sveaştnic PS. XVII, 29; cxni, 105; cxxxi, 17; CP. cxvm, 105; CT. Mathieu 11; Marc 16; Luc 36, sveaşnic CB. I, 195, 196 (comp. siveşnic DH. XI, 395), svcalnicu PV. cxxxi, 17, sfeasinic CP. xvii, 29; cxxxi, 17, sf casnic CPr. 320; PO. Ex. 25, 40; sirii PH. LXXXV, 17; TB. 423; CT. Mathieu 84, sfii PS. vi, 11 ; cxvm, 46, 80; PH. xxi, 6; xxiv, 2; LII, 6; cxvili, 6; CT. Jean 39; CC2. 135; svînt (svent) PS. LXXXVIII, 19; PH. II, 6; PV. LXXVII, 41; CLXI, 70; TM. 146; TB. 291, 314, 320, 415, 416, 418 ; CB. I, 19, 23, 88, 89, svinţit DH. XI, 320, svenţie AA. XX, 478; sfînt, etc. est naturellement très souvent attesté et même dans les textes qui donnent sporadiquement svînt; svîrşi PS. LXXIX, 16; PH. vu; TB. 461; PO. Gen. 18, 47; AA. XX, 483, svîrşitorului PS. CLXII, 80 (inutile de rappeler que sfîrşi se rencontre plus fréquemment ; CV. ne connaît que cette forme) ; svre-del TB. 452; CB. I, 194. Il ne faut pas à coup sûr s'imaginer que ces formes reproduisent toujours la véritable prononciation; on écrivait dans plus d'un cas sv parce qu'on avait présentes à l'esprit les formes slaves équivalentes (des graphies comme sfvintiloru TB. 467; svfeat PS. LXXII, 24 laissent voir l'hésitation entre la prononciation exacte et les habitudes graphiques, dont on ne pouvait pas toujours s'émanciper ; ces habitudes étaient tellement tenaces qu'elles s'introduisaient parfois aussi dans l'écriture d'autres mots, non slaves, comme desvătat CC1. 476 ; desvece TM. 43 ; rrasvira PH. xci, 10, qui ne sont autre chose que desfătat, desfece, răsfira). A rappeler enfin que le deuxième élément de sv, disparu dans la langue d'aujourd'hui, apparaît comme / dans sferepe = sirepe CPr. 78. Un phonétisme double se rencontre aussi dans d'autres groupes d'origine slave, tels que du, ht, zdn, etc.: dvornic CB. I, 38; DH. XI, 317, vomie PS. LVIII, 14; PO. Gén. 37, 40; CB. I, 18, 63; DH. XI, 218, 349; pohtă CV. exil, 12; PH. ix, 24; cv, 14; TM. 226; TB. 462; CP. LXXVII, 29; IS. IV, 4; AA. XX, 476, pohti PS. IX, 24; xxxvi, i; PH. cv, 14; cxvin, 131; CPr. 64; IS. IV, 4; DH. XI, 349; AA. XX, 444, 456, 457, 458, pohiitură CPr. 213, poftă CM. 7, 23; PO. Gen. 29; DH. XI, 319, pofti TM. 101; PO. préf.; Gen. 29, 30, 38; DH. XI, 320; AA. XX, 473 (comp. ohta CF. Marc 33 ; CPr. 328, pour lequel les textes ne nous donnent cependant aucun exemple avec ft); bezdnă PH. xxxii, 7; LXX, 20; CC2. 431, beznă PH. cxxxiv, 6; CXLVIII, 7; CT. Luc 38; prazdnic TM. 50; TB. 467; CC2. 17, 118, praznic CV. n, 14; TM. 78, 82, 156 TB. 418, 464; CT. Mathieu 107; Marc 62; CC2. 135; PO. Ex. 12 CB. I, 196, 197, 205; usina PS. xi, 5; LXII, 4, 6; LXV, 14; LXX, 23 cxxxix, 4; CXL, 3; PH. cvni, 30; cxvin, 13; CP. CXL, 3, usnă CV CLIII, 14; PS. xi, 3; LVIII, 13; PH. xxxvm, 10; PV. cxvin, 171 cxxxix, 4; CXL, 3; CLIV, 1; CP. xi, 3, 5; LVIII, 13; LXII, 4, 6; LXX 23; cxxxix, 4; CC2. 189; otstîmpi PS. cxvin, 118; CLVIII, 29 oslîmpi PS. xvii, 23, 37; xxi, 12; XLIII, 19; CLIII, 15; CP. XLIII, 17 CLVIII, 29 (à ajouter en outre sveastnic, mentionné plus haut) quelques-unes de ces formes, comme bezdnă, prazdnic, usina otstîmpi, sont sûrement calquées sur leurs équivalents slaves, puisque nous ne croyons pas qu'on ait prononcé autrement que beznă, praznic, usnă, ostîmpi. La préoccupation des traducteurs ou des copistes de mêler le phonétisme slave au phonétisme roumain est visible dans un passage de PH. cm, 6, où bezna est corrigé en bezdna; elle est évidente aussi lorsque nous nous reportons à des formes comme otdraslă PS. cxxvn, 3 et otgheal CB. I, 193; le groupe td de la première est une combinaison artificielle à laquelle le copiste est arrivé en introduisant dans odraslă le t de l'a.-bulg. otrastû; tout aussi artificiel est le tgh de la deuxième forme: celui qui a écrit otgheal s'est imaginé que ogheal avait quelque parenté avec des mots slaves commençant par ot (peut-être a-t-il songé à l'a.-bulg. otûdëlû, qui n'a pourtant rien à faire avec ogheal, puisque celui-ci dérive de odëlo) et, trompé par cette illusion phonétique, il n'a pas hésité à mettre dans son texte othgeal, que la langue n'a jamais connu (un cas analogue semble être hastnă = hasnă, donné par PH, cxvin, 162; en s'appuyant sur ustnă=usnă, le copiste a cru que sn était aussi dans ce cas pour stn et il s'est empressé d'écrire hastnă, qui est tout à fait faux, puisque la forme correcte est hasnă < hongr. haszna). Zv n'est pas réduit à z dans treazv CPr. 283, 294 ; CT. Mathieu 108; PO. préf. trezvi CV. CXLI, 10; CLVIII, 14; CLXIII, 11; TM. 123; CPr. 58, 271; CC2. 78; nous doutons toutefois qu'on ait prononcé de la sorte; la graphie avec zv doit être imitée des a.-bulg. Irëzvù, trëzviti. Dans zlei (= slei) CC2. 118, 301 il ne faut pas croire que si a passé à zl; zlei correspond à l'a.-bulg. zaliti, tandis que slei dérive de sûliti; slei apparaît aussi au xvie siècle: CV. CLVIII, 5; PH. cv, 36, 38. Pour clore cette série slave, relevons encore les formes: bde-nie = dénie CC2. 142; bescisnicie PH. xxxiv-, 12; hvala = fala l'H. LXXVIII, 13, hvâlindu-se DH. XI, 319; mlâtisul — îmblâtistd (cf. t. I, 247, 248) CB. I, 8; preapodomnic CP. xvn, 26 (au même endroit preapodobnic) ; sâltiri — psâliiri TM. 154; vînsla — vîsli CV. xxrv, 11—2; LXXXIII, 8; LXXXIV, 1; LXXXVI, 5; LXXXVIII, 14; xciv, 5; xcix, 2; CPr. 50; vlîhvele, à côté de vîlfele, CT. Mathieu 3, 4; zrobi TB. 336; PO. Ex. 12, 19, 23; CB. I, 11 (la bonne forme, zdrobi, nous est donnée par PH. ix, 7; xxx, 19; LXVII, 22; CP2. xvn, 42; PO. Ex. 10, 19, 34; zrobi n'est pas clair; il a bien l'air d'être une faute d'écriture, mais sa présence en même temps dans deux textes ne laisse pas d'être surprenante). Le groupe il du mot d'origine hongroise hitlean montre dans quelques textes son passage à cl, mais l'ancien phonétisme persiste tout aussi vivant que le plus récent: hitlean PS. xci, 12; TB. 458, 469; CP. v, 6, 8; ix, 36; xiv, 4; xxx, 19; xxxvi, 9; XLII, 1; LIV, 24, etc.; CT. Mathieu 16, 18, 47, 65; Jean 10; CC2. 26, 120; DH. XI, 319, hitlenie CT. Luc 60, nehillenie CC2. 338, hitleni PS. civ, 15; CP. xxxvi, 8; LXXIII, 3; LXXXII, 4; civ, 15; CT. Mathieu 39, hiclean CV. iv, 12; v, 2, 8—9, 13; PS. v, 6, 8; ix, 36; xiv, 4; xxx, 19; xxxvi, 1, 9, etc.; PV. xci, 12; c, 4; cxxxix, 2; CXL, 4; PH. v, 6; ix, 36; xvi, 4; xxxvi, 1, 9, etc.; TM. 104, 125, hiclenie PV. LXXXII, 4; PO. préf. hicleni PS. CP. xxxv, 3; PV. LXXXII, 4; PH. LXXXII, 4; civ, 15; PO. Gen. 14. Un autre cas de il > cl nous est offert par aelazu DH. XI, 396. N n'est pas toujours tombée devant s dans hiclensug; les textes nous offrent les formes suivantes: hiclensig CV. ex LIV, 12; PS. ix, 28; xxxi, 2; xxxm, 14; L, 6; LIV, 12; xcm, 23; PH. xxvii, 4; L, 6; xcm, 23; TM. 125, hiclensug PS. PV. cxxxvm, 4; CP. xcm, 23; CP2. xxm, 4; TM. 120; PÔ. Gen. 27, hitlensug TB. 452, 462; CP. L, 6; CT. Mathieu 47, 78; DH. XI, 319, ' hiclesig CV. LXV, 5, hiclesug CP. ix, 28 ; CPr. 58, 59, hitlesug CP. cxxxvm, 4; CT. Marc 29, 43; Jean 5; CC2. 137. On trouve, au contraire, partout n dans eftinsig PS. L, 3; cxvin, 77, 156; CXLIV, 9; PV. cxviii, 156; cxLiv, 9, eftenşug CP. L, 3; cxvni, 77; CXLIV, 9; CP2. xxiv, 6; PO. Gen. 41. Dans meşterşug CPr. 225 ; CC2. 240, r n'est pas tombée devant ş. Assimilation. Dissimilation. Epenthese. Metathese. Chute de consonnes 40. Assimilation. Une assimilation fréquente dans quelques textes est celle qu'on constate dans le verbe gice < dzice, où dz a été changé en g sous l'action de 6 (dz reparaît naturellement dans les formes qui ne contenaient plus ö: dzic, dzise, etc.); on trouve cette assimilation dans les textes suivants; gice CV. xxxix, 14; Lxv, 10; Lxviii, 11 ; LXXIII, 3—4; cxvil, I, 2—3; CXVIII, 14; cxx, 1,6; CXXXVII, 4 ; CLVI, 7 ; CLXVI, 8; CLXVII, 6 (écrit cice cxxxvi, 11) ; PS. XLIX, 7, 12 ; LI, 5, 8 ; LVII, 12 ; LXXXIV, 9 ; xc, 11, etc. ; PV. LXXXIV, 9; xc, 2; PH. x, 2; xxxix, 17; LI, 8; LXXXIV, 9; xc, 2; CXLVI, 4; TM. 125 ; PO. préf. ; CL. XXIV, 736, 739, gici CV. XLVI, 12; XLVII, 5, giceţi PS. LXV, 3; xcv, 10; PV. xcv, 10, gicea PS. XL, 7; XLI, 4, 11; PV. cxxi, 1, gicereli PS. LXXIV, 6, gicere PS. vu, 7; xvni, 4; xxx, 21; xcm, 20; civ, 10; PV. CLIII, 2; CLVI, 9, spregice CV, LXXXII, 12, spregici LXVIII, 3 (comp. ziceţi corrigé en giceţi PH. LXV, 3, et là-même dzgice xxxiv, 10; CXLIV, 6, dzgiceii LXV, 3). — A côté de veşteji CP. LXXXIX, 6; CPr. 51 ; CC2. 252, avec z assimilé à s, nous voyons subsister la forme sans cette assimilation, veştedzi CV. cxi, 12—13; PS. PV. PH. LXXXIX, 6. — L'assimilation r — n >n— n est représentée par anină PS. cxxxvin, 18; CL. XXV, 37 (mais arină PS. LXXVII, 27, arivă CLVIII, 36) ; f anină PO. Ex. 29 (à côté de făină Gen. I, 8; CB. I, 206). —Comme un cas d'assimilation (/ > d, par l'assimilation à g) doit être considéré aussi badgiocură, badgiocuri TB. 452, 456, 458, 466 (là-même liocuYescu). 41. Dissimilation. Comme exemple de la dissimilation n — n~> Y — n à noter amerinta CC2. 291, 368 (mânuntâ de PO. Ex. 16 montre au contraire la non dissimilation de n). —Un phonétisme compliqué nous est offert par les mots contenant dans deux syllabes consécutives une consonne -f- Y ; la conservation ou la chute, par dissimilation, de Y donne à ces mots des aspects très variés; dans ce cas se trouvent les prépositions prentru, prcspre et prestre, que nous devrons citer avec leurs différentes variantes afin qu'on puisse voir la multiplicité de formes qu'elles présentent: prentru PH. v, 10; XLI, 5, 10, 12; LXXI, 17; LXXIII, 11; cv, 32; TM. 101; CC1. 305, 311; CC2. 234, etc.; PO. Ex. 16; DR. 4; DH. XI, 318, H 9, 369; AA. XX, 485; CL. XXIV, 729, 740 (printru CV. LXXI, \l; TM. 46, 156; TB. 320, 348, 463, 466; PO. préf. Gen. 8, 9, 27), pentruTU. 10, 2; CPr. 183; PO. préf.; Gén. 12, 20; Ex. 17; CB. I, /, 9, 10, 18, 51, 56, 67, 72; A. III, 424; DR. 2, 6; AA. XX, 485 (pintru TB. 364), prentu CB. I, 38; prespre CV. xvm, 12; XLVI, I 1—12; LV, 14; LXXVI, 3; PS. CP. vin, 10; XLI, 8; XLIV, 17; XLVI, 3, 8; LVI, 6, 12; LXXXII, 19; xcvi, 9; civ, 7; CVII, 6; CLVIII, 37; PV. xcvi, 9; cvii, 6; CLVII, 4; CLVIII, 37; PH. XLI, 8; XLIV, 17; x LVI, 3; LVI, 6, 12, etc.; TB. 420, 455, 467, 468; CT. Mathieu 32; Marc 4, 7, 62, 65, 68; Luc 5, 8, 14, 24, 26, 58; CPr. 16, 282; CC2. 104; CM. 24; PO. préf.; Gén. 11, 45; DH. XI, 317, 318; CL. XXIV, 735, pespre CT. Mathieu 33, 37, 59; Luc 24, 83; CC1. 141 ; PO. Ex. 19, 25, prespe CPr. 38, 40; pestre PS. vin, 2; CB. I, 199, preste CC2. 393; DH. XI, 219; AA. XX, 457, 458, 464, 465, peste A. III, 424 (prestre n'est attesté nulle part). — La dissimulation m — m > n — m ne s'est pas encore effectuée dans mahrama (—nâframa) DH. XI, 398.—Pour taistrâ CT. Luc 50, qui par rapport à traistâ présente un tout autre phénomène, cf. t. I, 335. - Si la chute de zâ dans amiazâzi > amiazi est duc à une dissi-milation syllabique, c'est ici que nous devons mentionner cette forme; il se peut tout aussi bien que amiazâzi se soit réduit à amiazi par suite de la syncope de â (comp. m(u) ma ~>îmâ PS. LI, 7; LXXXVI, 5; exil, 9; cf. 34); quoi qu'il en soit, la langue du xvie siècle ne connaît que amiazâzi: CV. XXXVIII, 11—2; LXXVI, 8; PS. CP. PH. xxxvi, 6; LIV, 18; xc, 6; PV. xc, 6; PH. xxxvi, 6; TB. 314, 322; CT. Mathieu 48, 108; Marc 64; Luc 59, 72; CC1. 26, 184; PO. Gen. 19, 28; DH. XI, 317. 42. Epcnthèsc, Deux cas intéressants d'épenthèse (de m et n) nous sont donnés par PO.: omsorii — usorii (usciorii) Ex. 12; ungerelor — ugerelor Gén. Ex. 49. L'insertion de n dans genunchiu (ge(n)runchiu) n'apparaît que tout à fait rarement, car les textes du xvie siècle emploient surtout genuchiu; le premier nous est donné par CV. xxm, 11; PS. LXXI, 17; LXXVII, 55, 67, 68; civ, 37; cvin, 24; cxxi, 4; le deuxième par CV. xxv, 12; PH. LXXI, 17; LXXVII, 67; civ, 37; CP. LXXI, 17; LXVII, 55, 67, 68, etc.; CT. Mathieu 112; Marc 45, 67; PO. Gen. 22, 30, 50 (îngenuchia CT. Marc 67; CM. 20). — Un exemple de l'intercalation de r nous est offert par înaintre TM. 154 (où il faut lire înaintre a toti et non maintrea toti) ; bien que cette forme ne nous soit donnée que par TM., elle ne peut être mise en doute, puisque l'insertion de r a pu facilement s'y produire: înainte est devenu, en effet, înaintre sous l'influence de între « devant » < ante (l'épenthèse de Y dans celui-ci, qui a remplacé *înte, s'explique à son tour par une confusion avec între < inter; cf. Candrea-Densusianu, Dicţ. etim., n° 881) ; l'existence de înaintre au xvie siècle est d'ailleurs confirmée par l'emploi encore de nos jours de înantre (et dinantre) en Transylvanie. — L'épenthèse de t dans puţintel (due au croisement de putinei avec mitutcï) est inconnue au xvie siècle ; seul puţinei est employé: CT. Mathieu 108; Marc 3, 32, 64; Luc 17, 50; CB. I, 196 (cf. ci-dessus, 117). — La présence de l dans ponoslu (= ponos) PH. LXVIII, 8; cvin, 25; TB. 424 s'explique par l'influence de ponoslui PH. LXXXVIII, 52 ; ci, 9 < hongr. panaszolni (comp. le phénomène inverse dans sălăşlui CV. cxxvni, 5—6 ; PH. xvil, 19; xxiv, 13; LIV, 8; CT. Mathieu 83; CPr. 55; PO. Gén. 24, însălăşuescu-se CT. Luc 72, refaits de sălăşlui PV. evi, 36 < hongr. szălldsolni sur sălaş). — L'intercalation de d entre z et r dans Izdrail PV. LXXVII, 41, 55, 59, 71 ; LXXXII, 5; XCVII, 3; cxin, 1, 2, 17, 20; cxvn, 2, etc.; PO. Gen. 48, 49; Ex. 1, 9, Izdrailteanilor PO. préf. ; Ex. 12 n'est sûrement pas un phénomène de phonétique roumaine, car elle se trouve aussi en slave (a.-bulg. Izdrailii<. Izrailù). ■— Sur l'épenthèse de v dans luva, cf. 113 (văduvă DH. XI, 319 ne saurait être qu'une faute de transcription, puisque tous les textes du xvie siècle ne connaissent que văduo). 43. Métathèse. En dehors de potropopul, PO. préf. nous n'avons aucun autre exemple de métathèse à signaler. — Comme une constatation négative on peut rappeler que Y de pYotivi, etc. n'est pas déplacée dans la deuxième syllabe, comme dans la forme employée aujourd'hui: proiiva TB. 360, protivă CPr. 95, protivi CV. XLvni, 12; LXXXVII, 3—4; cxxvm, 11, etc.; PS. PH. CP. LXVII, 19; cxvn, 10, 11, 12, protivitoriu CV. CXLVI, 3—4; PS. CP. XVI, 8; CC2. 268, 606; PO. Ex. 23, protivnic CV. LXXVIII, 10—11 ; PS. CP. LXXIII, 10; CPr. 107, 306, împrotiva (împrotivă) CV. LXXV, 7—8; en, 13; PS. CP. LXXV, 8; CXLVII, 7; TB. 450; CT. Luc 53; PO. Gen. 15, 21, 25, 32; CB. I, 9. La non métathèse de / s'observe dans poêlon CPr. 117, 228, 242, 311, 322, 323, pocloni PV. CXXXI, 7; CPr. 242, 31 1, 322. 44. Chute de consonnes. La disparition de r dans la préposition pre n'est attestée que très rarement au xvie siècle (CB. I, 72) ; l'ancienne forme se conserve encore bien et ce n'est que plus tard qu'elle cédera la place à pe, où r est tombée probablement par un phénomène de dissimilation (cf. Candrea, Les élém. lat., 48). — Tout à fait surprenante est la chute de v dans boloani (boluani) = bolovani PH. cxii, 12; cxxiv, 15; il se peut pourtant que cette forme soit une transcription imparfaite de bolohani, comme on prononce dans quelques régions au lieu de bolovani. Ultoare CB. I, 211 doit être une faute d'écriture; la bonne forme vultoare est donnée au même endroit. Phonétique syntaxique 45. Une particularité qui revient souvent dans les textes est la chute de în (îm) initial lorsqu'il se trouvait après un met finissant par n (notamment l'article un et les prépositions din et în) : un parat = un împărat TM. 152; CPr. 315; CC2. 80, 130; un văţă-l or iu — un învăţătoriu CC1. 186; CC2. 351; din ceputul — clin începutul PS. CP. XVIII, 7; LXXVII, 31, din ceput PS. CP. LXXVI, 12; LXXVII, 2; din părăţiia = din împărăţiia TM. 150; CC1. 52; din tunerecu(l) = din întunerecul PS. PV. PH. cvi, 14; în demnă-tura = în îndemnătura CPr. 232 ; în părăţiia TB. 360 ; CT. Mathieu 11, 12, 23 ; Marc 42; Luc 75 ; Jean 8 ; CPr. 281, în tunerec(ul) TB. 316, 348; CT. Mathieu 8, 25, 89; ce qui ressort de ces exemples c'est que la chute de în- ne se produit que dans le cas où il est suivi d'une consonne (în ălţime CPr. 224, pour în înălţime, doit être une faute d'impression) et lorsque în- repose sur in- lat. (în de an- 4- cons. ne montre jamais ce traitement) ; cela nous indique que la chute de în- ne peut être due à une dissimilation syllabique, puisqu'on ne comprendrait pas alors pourquoi elle ne s'est pas produite aussi dans les mots dont în- dérivait de an-lat. 4- cons. ; le phénomène en question s'explique probablement de la manière suivante: à l'époque où l'on disait *mpărat, *ntu-nerec (cf. 404—405) les liaisons syntaxiques un *mpărat, în *ntunerec, etc. furent résolues en un parat, în tunerec, l'n (m) initiale s'étant confondue avec l'n des mots précédents. Quelquefois les formes sans în- furent séparées des constructions qui avaient déterminé ce phonétisme et furent introduites là où elles n'étaient plus justifiées; on a ainsi: celu parat TM. 147; delà paratul AA. XX, 478 ; la părattd DH. III1, 322 ; cistit (cinstitului) parat DH. XI, 342, 342; întru părăţiia TB. 459, 469; EL. 74; CT. Mathieu 25, 108; CC1. 391 ; aceasta tara perăţiia vosturu AA. XX, 445; întru tunerecu PS. CLXI, 79; CT. Mathieu 37; dintru turerecu CV. CXLVI, 14; şi tunerecul PS. CLIX; 72, în zua tunerecului CC2. 612. Un changement bien représenté dans certains textes est celui de l'n finale de un, din, etc. en m lorsqu'elle venait en contact avec un mot commençant par une labiale: dim basereca PS. LXVII, 50; dim mijloc PV. cm, 12; dem mina AA. XX, 483, dim mîrule PV. LXXXI, 4; CLIII, 39; dim muiate AA. XXVIII, 102; dem pădure PS. III, 5; dim pămîntu PS. xx, 11; xxxm, 17; PV. LXXXIV, 12; cm, 14; dim piatră PV. CLIII, 13; im băsăul AA. XX, 476, 479; im halte PV. cm, 10; îm bătrîneţe PS. CP. LXX, 18; im bine PS. LXXXV, 17; îm brumă CP. cxvm, 83; îm bucire PV. XCVII, 6; îm bucurie PV. xcix, 2; civ, 43; cvi, 22; îm burătate PV. CXLIII, 12; îm mere PV. CXLII, 4; îm mîna AA. XX, 483, îm mîrule PV. LXXVII, 61; CXLIII, 11; îm moarte PV. LXXVII, 50; îm munţii PV. LXXVII, 58 ; îm păcate PS. L, 7 ; îm pace PO. Gen. 34, 37; îm pădure(a) PS. XLII, 3; LXXVII, 54; xcvm, 9; PV. xcvm, 9; CP. xcvm, 9; CLIII, 36; îm pamente PV. cxi, 7; îm pămîntu PS. xvi, 11; xxxn, 14; XL, 3; LXII, 3; LXVI, 5; LXXI, 6, 16; LXXII, 25; LXXIII, 7; LXXVII', 40; cxvm, 87; PV. LXXVII, 40, 69; CP. CLVII, 7; CC1. 473; îm părete PS. LXI, 4; îm părţi PS. cv, 27; îm patul PS. XL, 4; îm perire AA. XX, 486; îm porîncitele CP. cxi, 1; îm prădare PV. LXXVII, 61; îm prece PS. XLIII, 15 ; îm preţ PO. Gen. 31; îm propastile CP. CLVII, 7; îm pusti(n)ie PS. LXXVII, 19; PV. LXXVII, 52; cvi, 35, îm pustinitu PS. LXXII, 19; îm putredire PV. CXXXIX, 12; prim Maramureş DB. I, 2; prim mijloc PV. cxxxvi, 2; cxxxvn, 7; CLII, 8, 19; CLIV, 10; CLV, 2; um parat (cf. ci-dessus) TM. 146; um părinte TM. 82. combien leur phonétisme varie, selon qu'il est plus moderne ou plus archaïque. Lorsque nous avons spécialement étudié le traitement de Vu final, nous avons vu le désaccord des textes à ce propos: quelques documents conservent encore cette voyelle dans les conditions que nous avons indiquées, tandis que d'autres, tout comme les textes de Coresi, n'en montrent plus aucune trace. Cela prouve qu'un pareil fait phonétique, comme bien d'autres, ne saurait être pris comme critérium chronologique lorsqu'il s'agit de fixer la date de certains textes. Admettre, comme on l'a fait plus d'une fois, que le Codicele Voronetean ou la Psaltirea Scheianâ doivent être antérieurs au xvi siècle, parce qu'ils se montrent plus conservateurs dans leur phonétisme, et notamment en ce qui concerne Vu final, c'est perdre de vue que certains traits archaïques pouvaient subsister jusqu'à l'époque qui nous préoccupe. Des particularités qui sembleraient nous reporter à une époque ancienne ne sont bien des fois que des survivances reléguées dans quelques régions où des conditions spéciales favorisèrent leur maintien. 46. L'examen auquel nous avons soumis les particularités phonétiques de la langue du xvie siècle nous a amené à constater qu'aucun des textes de cette époque ne montre un phonétisme absolument conséquent. Seuls le Codicele Voronetean, les livres de Coresi et quelques documents se distinguent par une relative unité dans l'emploi des sons. Parmi ces textes ce sont ceux de Coresi qui nous donnent un phonétisme plus pur, nous voulons dire plus littéraire, puisqu'ils sont écrits dans ce parler de Vala-chie dont allait se constituer aux siècles suivants la langue des lettrés; cela se remarque suitoirt dans les derniers textes imprimés par Coresi, car les plus anciens (tel, par exemple, le Psautier) sont fortement teintés du phonétisme dialectal particulier aux modèles dont ils dérivent. Un autre fait qui ressort de l'analyse qui précède c'est que l'évolution phonétique était bien avancée au xvie siècle dans certaines régions, tandis qu'elle avait gardé des caractères tout à fait archaïques, en d'autres régions, ce qui est facile à concevoir, bien qu'on n'en tienne pas toujours compte lorsqu'on étudie comparativement les différents textes. On n'a qu'à parcourir quelques documents datés des mêmes années ou presque, mais provenant de contrées différentes, pour s'apercevoir tout de suite CHAPITRE III MORPHOLOGIE 47. Bien que les faits morphologiques, par leur nature même, soient moins sujets aux variations que nous avons constatées en étudiant les phénomènes phonétiques, ils présentent néanmoins un nombre assez considérable de particularités qui réclament notre attention. Les divergences que nous avons observées, au point de vue phonétique, d'un texte à un autre et le manque d'unité dans un même texte au sujet de l'emploi de certaines formes reparaissent à coup sûr aussi dans la morphologie ; toutefois l'examen de celle-ci implique moins de difficultés, .d'abord parce que les particularités morphologiques ne dépendant pas autant que celles d'ordre phonétique des traditions graphiques qui altèrent la plrysionomie des mots, et ensuite parce que les incohérences introduites dans l'écriture par les copistes ne sont pas de nature à nous laisser trop dans le doute lorsqu'il s'agit de distinguer à travers elles les formes authentiques; enfin, l'influence étrangère, notamment slave, que nous avons vue intervenir plus d'une fois pour troubler l'aspect phonétique des vocables, n'apparaît que rarement dans les formes grammaticales. Substantif 48. Déclinaisons. Quelques substantifs féminins conservent encore au xvie siècle leur ancienne déclinaison, sans avoir subi les métaplasmes qu'on constate dans la langue d'aujourd'hui; ainsi: grindine PS. CP. xvn, 13; LXXVII, 47, 48; CXLVII, 7; CXLVIII, 8; PV. LXXVII, 47, 48; CXLVII, 7; CXLVIII, 8; PH. XVII, 13; civ 32; cvi, 37; CXLVIII, 8; PO. Ex. 9, 10; murmure TB. 285. Une forme analogue est arame PS. PH. CP. XVII, 35; evi, 16; PV. cvi, 16; TM. 230; CT. Mathieu 35; Luc 69; CPr. 153; CC2. 384, 527; PO. Ex. 27; CB. I, 193, 196, 205, mais elle montre déjà la tendance à passer à la déclinaison en -â: aramâ nous est donné par CB. I, 9 (arama CB. I, 203 n'est probablement qu'une faute pour arame). Pour le mot d'origine slave burâ les textes nous offrent en même temps la forme bure; le premier (avec le gén. bureeï) se trouve dans CP. x, 7; XLVII, 8; XLIX, 3; LXXXII, 16; cvi, 25; TB. 454 456, le deuxième (avec le gén. buriei) dans PS. x, 7; XLVII, 8 XLIX, 3; LIV, 9; LXVIII, 3; LXXXII, 16; cvi, 25, 29; CP. XLVII, 8 LXVIII, 3 ; evi, 29 (buria CP. LIV, 9 est modelé sur l'a.-bulg. burja) le plus ancien est sûrement bure, puisqu'il se rapproche davantage de la forme slave dont il dérive et comme tel on le voit ici en lutte avec burâ, qui fut attiré par analogie dans la déclinaison en -â. Un autre substantif d'origine slave suivant tantôt la déclinaison en -â, tantôt celle en -e est pesterâ-pestere; les textes ne nous donnent pas, il est vrai, pestera, mais il doit bien avoir existé au xvie siècle, puisqu'il est employé de nos jours et sa terminaison montre qu'il se rattache directement à l'a.-bulg. pestera; seul pesterc est attesté: CT. Jean 39; PO. Gen. 23, 25, 49, mais il faut faire remarquer que celui-ci reproduit sans doute le russe pestere, de sorte que le changement de terminaison n'est pas dû à un fait de morphologie roumaine. Un doublet tout à fait inconnu au xvie siècle est genunchi-genunche; on ne trouve partout que genu-(n)chiu, (genruchiu, etc.) PV. LXXVII, 67, 68; PH. LXXI, 17; LXXVII, 67, 68; civ, 37; CP. LXXVII, 68. A rappeler enfin qu'à la place de prier, TM. 48 donne prière. 49. Genre. La forme que nous venons de mentionner, genun-chiu, est toujours du genre neutre au xvie siècle (et non masculin, comme aujourd'hui) ; cela résulte du pl. genu(n)chi(e)le (ge-(n)ruchele), le seul qui nous soit donné (genunchii est tout à fait inconnu: CV. xxm, 11; xxv, 12; PS. LXXI, 17; LXXVII, 55, 67, 68 ; civ, 37 ; CVIII, 24 ; cxxi, 4 ; PV. LXXVII, 55 ; cxxi, 4 ; PH. cvm, 24; cxxi, 4; CP. LXXI, 17; LXXVII, 55, 67; civ, 37; CVIII, 24;cxxi, 4; CT. Marc 45; Luc 17; CPr. 17; CC2. 55, 290, 331. Le genre de pîntece nous est aussi indiqué par la forme du pluriel ; puisque celle-ci est pînteci CC1. 68 ; CPr. 300, c'est bien aux masculins que pîntece doit être rattaché. Stîlp et taler « écu » apparaissent comme neutres (pl. stîlpure, talere) et non comme masculins dans CT. Mathieu 53; AA. XX, 478, 480, 484. Plusieurs substantifs n'ont pas un genre fixe ; ainsi grumaz est tantôt masculin (pl. grumazi) CPr. 120; PO. Gen. 27, 41 ; CB. I, 8, tantôt neutre (pl. grumadzele) PH. cxni, 15; slugă est employé à la fois comme féminin PS. PV. PH. CP. cm, 4; TM. 150, 151, 152; TB. 424; CM. 15; PO. préf.; AA. XX, 433; DH. XI, 318, et comme masculin CC2. 257 (un slugă) ; PO. Gen. 9 (a loti slugilor) ; en même temps que toiag PS. CP. xxn, 4; PH. cix,2; TB. 458; CT. Marc 23; Luc 40; CPr. 132; PO. Gen. 32, 38, on trouve toiagă PH. xxn, 4, mais cette fois nous ne croyons pas qu'il y ait un changement de genre survenu en roumain; toiaga est probablement un slavisme (comp. a.-bulg. et serbe tojaga) ; osîndu CV. XLIV, 5, si ce n'est pas une faute (ailleurs, XLVII, 12; xcvi, 11; CLXIX, 3, 8, CV. porte osînda), et trudul PS. CP. LXXVII, 51; civ, 36; cvm, 11; PV. LXXVII, 51; cvi, 12 cxxvii, 2 (à côté de truda PS. CP. xxiv, 18; cxxvn, 2; CLV, 7 PV. LXXVII, 46; PH. cxvm, 11; cxxvn, 2; CT. Mathieu 108 Marc 63; Luc 55, 88), sont aussi probablement calqués sur le slave (a.-bulg. osadû, trudû). 50. Cas. Bien que la plupart des particularités concernant les cas soient étudiés aux paragraphes suivants, il nous semble nécessaire d'accorder ici une place à part à quelques-unes d'entre elles qui donnent lieu à des remarques spéciales. Pour le génitif, la langue du xvie siècle nous offre quelques traces de la construction avec de, qui doit avoir été jadis plus répandue; cette forme de génitif apparaît dans les constructions: cale(a) de cetate PS. CP. civ, 6 (PH. donne calea cetăţiei) ; casa ■de Domnul PS. cxxi, 9 (chez Coresi et dans PH. casa Domnului) ; c'est surtout en liaison avec pre (pren, în) mijloc que le substantif qui suit est construit de cette manière: pre (în) mijloc de băserecă PS. CP. PH. xxi, 23; pre (prin) mijloc de casa mea PS. PV. CP. c, 2, 7 (in m. de c. m. PH. c, 7 ; in mijlocidu caseei mele PH. c, 2); pre mijloc de codri PS. PH. CP. cm, 10 (prin m. de codru PV.) ; pre mijloc de cuptoriu PV. CP. CLVIII, 50 ; pre mijloc de dracii tăi PS. CP. cix, 2; pre mijloc de hotaru PS. CP. LXVII, 14; în mijloc de învăţători CT. Luc 8; pre (prim) mijloc de mare PS. PV. CP. cLii, 8, 19; pre mijloc de maţele mele CP. xxi, 15; xxxix, 9 (dans PS. pre mijlocul maţelor mele) ; pre (în) mijloc de oamenii tăi PS. PH. CP. XLVII, 10; pre mijloc de pămînt PS. CP. LXXIII, 12; cLiv, 10 (în mijlocul pămîntului PH. LXXIII, 12); pre mijloc de pîlcul lor PS. CP. LXXVII, 28 ; în mijloc de pîntecele mieu PH. xxi, 15; xxxix, 9; pre mijloc de sărbătoarea ta PS. CP. LXXIII, 4 ; pre mijloc de scîrbi PS. PV. CP. cxxxvn, 7 ; pre mijloc de umbra morţiei PS. CP. xxn, 4 (PH.: pre mijloc, etc.) ; în mijloc de umerele lui PS. CP. LXVII, 14; în mijloc de vrăjmaşii tăi PH. cix, 2; pre mijloc de Zei CP. LXXXI, 1 (de Dumnezei PS. ; în m. de D. PH.) ; autrement doit être envisagé de lorsqu'il est ajouté aux noms propres de lieux, comme dans mănăstire de Bistriţa CB. I, 76; munte de Sinaia CC1. 262; cetatea de Samaria CT. Mathieu 34 ; l'emploi de la préposition dans ce cas n'est qu'une imitation des constructions slaves avec otû. Le datif est aussi exprimé quelquefois à l'aide de la préposition a: cuvine-se a bărbat înţelept CT. Mathieu 24; să o dăm a oamini netăiaţi împregiur PO. Gén. 34; să giudece a seracu PS. CP. ix, 39 (dans PH. a giudeca săracului) ; giudecaţi a săracu PS. CP. LXXXI, 3, (PH.': giudecaţi săracului); nici se închiri-te a Dzeu striinu PS. LXXX, 10 (nece să te închini a Dumnezeu striin CP.; nice te închinra Dumnedzeului celui striinru PH.) ; dede (el) a lucrători CT. Mathieu 87 ; Marc 53 ; à mentionner aussi les constructions mixtes: totu se poate a credinciosului CC2. 90; cine poate sluji a oamenilor CC1. 379. Le vocatif du singulier en -e des substantifs masculins est relativement bien conservé, malgré la concurence que lui fait le vocatif en -le, qui finira par le remplacer dans la plupart des cas; nous relèverons les formes suivantes: bane AA. XX, 476; despuitoare TB. 320, 356; Dzee PS. xxi, 2; XLII, 4; XLIV, 8; L, 16; LUI, 4; LVI, 12; LXII, 2 (dans PH. on a Dzeide XLII, 1, 4; XLIV, 8; L, 12; LUI, 3; LVI, 12); făţarnice CT. Mathieu 20; Luc 27, 71; învăţătoare CT. Mathieu 26, 48, 79, 91, 92, 93; Marc 18, 38, 40, 41, 45, 47, 50, 54, 55, 58, 65; Luc 9, 17, 33, 37, 39, 45, 46, 48, 53, 61, 65, 91 (învătătoriuleM.a.t'hieu 90) ; nebune CT. Luc 66 ; orne CV. cxx, 14; PH. LIV, 14; TB. 450, 451; CT. Luc 18, 65, neome CC2. 420; soaţe CT. Mathieu 80, 88, 109; Luc 55, 74. Quelquefois le vocatif est exprimé par la forme non pourvue d'article:. despuetoriu TB. 360 ; Dumnedzeu CP. CLVI, 9 ; Dzeu PS. xxvi, 9 ;: XLVII, 11; L, 12; un, 3; LIV, 2, 24, etc. Dzău PH. xxi, 2; xxvi, 9; XLI, 2; LUI, 3; LV, 8; etc.,; fiiu CT. Mathieu 29; CC2. 274; vistiiar AA. XX, 476; à côté de fiu on trouve fii CT. Marc 7; Luc 8, 79, 83; cette forme, tout à fait rare, est sortie peut-être de *fie, mais il se peut tout aussi bien qu'elle reproduise le vocatif lat. fiii. Pour Satan(ă) on a les formes suivantes au vocatif: Satană CT. Mathieu 68 ; Marc 36, Satano CC2. 74, Satane CT. Mathieu 7 ; Luc 12. Au pluriel, le vocatif est rendu assez souvent par la forme ne présentant pas l'article : bărbaţi CV. vm, 7 ; LXXXV, 9; LXXXVIII, 12—3; xc, 1 ; făţarnici CT. Luc 69; fraţi CV. xxn, 9; XLVII, 2; cxxix, 9; cxxxn, 9; cxxxm, 3; cxxxv, 11; CLX, 14; Iudei CV. i, 1 ; morţi TM. 49; păcătoşi CV. cxxix, 1 (tout à fait exceptionnellement le substantif avec l'article remplit les fonctions du vocatif: bogaţii CV. cxxxi, 5); le vocatif en -lor, sorti de constructions comme o, amar voo, tîlharilor TB. 463; vai de voi, bogaţilor CT. Luc 25 ; le-am scris voo, fraţilor Romîni PO. préf., est employé en général plus rarement 'qu'aujourd'hui: blăstemaţilor TM. 227; TB. 458; CT. Mathieu 106; Fariseilor CT. Luc 60; făţarnicilor CT. Mathieu 60, 65, 90; fraţilor TB. 415, 449; mişeilor TM. 50; păcătoşilor TB. 344, 348, 458; preuţilor CV. épilogue; strîmbilor TM. 49 (comp. cărHilarilor şi Farisei făţarnici, à côté de cărtulari şi Farisei făţarnici dans CT. Mathieu 94). 51. Singulier et pluriel du masculin. Nous étudierons ensemble dans ce qui suit la déclinaison avec ou sans l'article, ne faisant aucune distinction entre les deux, puisque nous ne l'avons pas cru nécessaire pour l'examen des particularités qui nous préoccupent: seuls quelques-uns des phénomènes qui touchent de près à la déclinaison avec l'article seront étudiés à part plus loin, lorsque nous nous occuperons de l'article. Parmi les formes masculines de la déclinaison en -a nous avons d'abord à relever le gén.-dat. de tată qui présente une flexion spéciale: en dehors de tatălui nous trouvons tătînelui, tătîrelui (cf. t. I, 139) PS. PV. CLI, 1, 3, et tătîn(r)ului CP. CLI, 3; PH, XT.IV, 11 ; la forme pourvue d'article est latine et elle est employée devant les adjectifs possessifs: tătîne-său TM. 146; EL. Mathieu 4, tătine-său CB. I, 205, tătîni-mieu PO. Gen. 48, tătîni-tău 27, tătîn(r)i-său PH. cvin, 14; CT. Mathieu 4; CPr. 132; PO. Gen. 9, 37, 48, tătîni-nostru PO. Gen. 31, 42. Le même thème reparaît au pluriel et non seulement au gén.-dat., mais aussi au nom.-ace: lăţiri (tătîni) CV. XVIII ; LXXIV, II ; civ, 1—2; CXLII, 13; PS. xcv, 7; CLXII, 70; PV. xc, 7; CP. xcv, 7. Les substantifs terminés en -că, -gă, parmi lesquels on rencontre surtout des noms propres, forment le gén.-dat. en -(e)i: vlădicăei, CT.Mathieu 109; Lucăei PS. CLX ; CP. CLX, CLXI (PS. CLXI donne Luchiei); Mogăi CB. I, 58 ; Stoicăi CB. I, 63. A la place de paşă nous trouvons pase dans AA. XX, 487, avec le changement de ă en e après s, survenu aussi dans les substantifs féminins analogues (cămaşe, use). Comme formes particulières des substantifs de la déclinaison en -u nous avons à signaler: copaciu (et non copac, refait par analogie) TB. 332; pătrînjeiid Luc 61 (du hongr. petrezselyem, tandis que pătrînjel, la forme emploj'ée aujourd'hui, dérive du tchèque petr(u)zel); Ovreau CC1. 277, forme analogique à la place de Ovreaiu; Farisei CT. Luc 89 (comp. a.-bulg. Farisëj); pl. calari(i) PS. xix, 8 (mais călări CLII, 19); CP. xix, 8; CLII, 19; PO. Ex. 15; pl. mînzii PO. Gen. 32; pl. patriarşii TM. 43; TB. 338, 342; vătaşii CT. Jean 58; DH. XI, 219, vătaji DH. XI, 219; le changement de h, f en ş (j) dans ces derniers est un phénomène transmis du slave et ne semble pas être tout à fait artificiel, d'origine savante, puisqu'on le trouve dans les documents, et comme tel il doit avoir été connu dans la langue parlée. Parmi les substantifs de la déclinaison en -e seul frate montre une flexion spéciale, analogue à celle de tată; au gén.-dat. on a frătini lorsqu'il est suivi des adjectifs possessifs: frăţîne-miu CL. XXV, 36, frătini-tău PO. Gen. 27 ; Ex. 28 ; frăţini-său CT. Marc 55; Luc 10; CPr. 114; PO. Gen. 35; AA. XX, 473; frăţini n'est d'ailleurs qu'une formation analogique d'après tătîne. 52. Singulier et pluriel du féminin. Les substantifs appartenant à la déclinaison en -ă donnent lieu aux remarques suivantes. Les formes anciennes nor(u), sor(u) sont conservées, et non seulement dans le cas où elles sont liées aux adjectifs possessifs (mea, ta) comme cela arrive dans la langue actuelle; nor nous est donné par CC2. 234 et sor(u) par CT. Mathieu 49; PO. Gen. 12, 20, 34; Ex. 6; CB. I, 38 (mais on a en même temps sora CV. exix 13; CT. Luc 54; PO. Gen. 28, 46). Mină montre au pluriel des formes qui se rattachent au lat. manus; ainsi: mînu, mî(n)ru CV. LXXXVIII, 2; PS. xc, 12; PV. xc, 12; cxm, 15; PH. xxv, 10; xxx, 9; xc, 12; ex m, 15; TM. 46, 121, mînule, mî(n)rule CV. m, 1 ; iv, 7; ix, 2;XXIII, 4; XXVII, 5; xxxii, 10; xcvm, 4; cxxix, 1 ; PS. ix, 35; xvn, XVII, 35; xxi, 17,21; xxiii, 4; xxv, 6, 10; xxx, 6, 9, 16, etc. ; PV. LXXVII, 42,61; LX'XXI', 4; xevi, 10; xcvn, 8; cxxn, 2, etc.; PH. IX, 35; xvn, 35; xxi, 17, 21; xxiii, 4; xxv, 6; xxx, 6, 16, etc.; TM. 53, 148, 156; PO. Gen. 14, 24, 37, 48, 49; DR. 5; DH. XI, 318, mî(n)rulor PV. LXXVII, 72; LXXXIX, 17; xci, 5; ex, 7, etc.; PH. vm, 7; ix, 17; xvi, 14, etc.; on trouve cependant aussi la forme analogique mî(i)ni TB. 461; CP. xc, 12; cxm, 15; CT. Mathieu 74; Luc 12, mî(i)nile PS. exux, 6, 8; TB. 354, 418, 452, 470; CP. ix, 35; xvn 35; xxi, 17, 21 ; xxm, 4; xxv, 6, 10; xxx, 6, 9, 16; xxxiv, 10, etc.; CT. Mathieu 26, 72, 89; Luc 4; Jean 26; CM. 16; PO. Gén. 48, 49, mî(i)nilor, mirilor PS. CP. vm, 7; ix, 17; xvi, 14; xvn, 21, 25; xviii, 2; xxvii, 4, 5, etc.; TB. 356, 364; CM; 18; PO. Gen. 5, 24, et même mînrc PH. CXLIII, 7, mî(i)nele, mînrele PH. CXLII, 6; CP. xxxvi, 33; AA. XX, 473, minelor PS. LXXVII, 72; xci, 5. Mumă a comme gén.-dat., outre mume(e)i, mumîniei: CP. xxi, 10, 11; XLIX, 20; LXVIII, 9; LXX, 6; cvin, 14; CXXXVIII, 13; CT. Mathieu 57, 78; Marc 24, 28; Luc 30; Jean 61; CC2. 305; PO. Gen. 20, 24, mumânr(i)ei PH. XLIX, 20; CXXXVIII, 13; pour la forme abrégée îmă (cf. 491) nous avons îmîiriei PS. cvni, 14, mîriei PS. xxi, 10, 11; XLIX, 20; LXX, 6; CXXXVIII, 13, mirii PS. Lxvin, 9; en combinaison avec l'adjectif possessif on a mumînre-mea PH. xxi, 11, mumînri-mea PH. LXX, 6, muminrei-sa PH. XLIX, 20, mumîni-sa CPr. 65, mîni-ia TB. 289 ; PO. Gen. 27, mîni-sa PS. CLXII, 16; CT. Luc 2; Jean 8; PO. Gen. 27, 30; Ex. 13 (comp. mînre-sai PH. cvm, 14, où il faut peut-être voir la tendance à une nouvelle flexion, avec sa recevant la terminaison du génitif). Au pluriel on trouve mumînile CPr. 286. Văduo est décliné autrement qu'aujourd'hui: le gén.-dat. sans l'article est: văduo (unii văduo CC1. 210; CC2. 394), avec l'article: văduo ei CC2. 398, văduoi 110; au pluriel, on a: sans l'article văduo CT. Luc 14; CC1. 218, 348, invariable pour tous les cas; avec l'article: văduole CV. cxvi, 3; PS. CP. PV. LXXVII, 64; PH. XCIII, 6, văduolor PS. PH. CP. LXVII, 6; CT. Mathieu 94; Marc 57. Comme văduo sont déclinés auo (gén.-dat. aoici PO. Gen. 49) et pio, dont le pl. (pio) est attesté dans CB. I, 210. L'analogie entraîna après ceux-ci zio, pour lequel nous trouvons comme gén.-dat. zioei CP. cxxxv, 8, zioi CPr. 271, dzuoei PO. Gen. 1, mais cette forme se rencontre plus rarement, le gén.-dat. habituel de zi (zio) étant, au xvie siècle tout comme aujourd'hui, zile(e)i. Les substantifs qui font le pluriel en -e présentent, avec l'ar ticle, au gén.-dat. sing. la terminaison -eei, -ei\ apeei, caseei, cre-dinţeei ou apei, casei, credinţei ; les formes les plus fréquentes sont celles en -eei, avec ee non encore contracté en e ; dans la plupart des textes on constate d'ailleurs des hésitations dans l'emploi de ces gén.-dat. ; seuls CV. PV. TM. sont conséquents, puisqu'ils donnent partout -eei; dans PS. PH. TB. PO. on a le plus souvent -eei, mais on y découvre par-ci, par-là, quelques exemples de -ei: casei PG. cxxvn, 3; cxxxiv, 2; feţei PS. LXXXVIII, 16; CXLVII, 7; PH. xxx, 21; mesei PH. CXXVII, 3; şerbei PS. cxv, 7; slavei TB. 460; turmei PO. Gen. 4; Coresi emploie aussi -eei à côté de -ci; ce dernier est relativement rare dans CP. et CT. (brazdei CP. LXIV, 11; cămilei CT. Marc 46; casei CP. civ, 21; CXXVII, 3; CT. Luc 28 ; fetei Marc 24 ; feţei Luc 50 ; gloatei Luc 39 ; peliţei CP. xxxix, 7; platei Luc 50; rudei CP. LXXIII, 8; slavei LXXI, 19), mais on le rencontre fréquemment dans CPr. CM. CC1. CC2. ; si nous parcourons les documents, nous constatons que -eei y est à peine attesté (Moldoveei DB. I, 3; DH. XI, 317, 318), ce qui prouve que dans la langue parlée les formes courantes étaient celles en -ci (ou -ii; comp. preuteasii CB. I, 28); les textes religieux se montrent donc aussi à ce propos plus conservateurs, et il faut supposer que leurs formes avec -eei y furent introduites dans plus d'un cas d'après les manuscrits dont ils dérivent. Aux noms propres en -că l'adjonction de -ei se fait sans l'altération de la voyelle précédente: Ancăei CB. I, 38; Milcăei PO. Gen. 11 ; Rebecăei; Gén. 24; -ei est réduit à -i dans Anuşcăi CB. I, 26. Quelques substantifs font le gén.-dat. en -eei non en -ii comme dans la langue d'aujourd'hui: cărămidcei PO. Ex. 5; dosadeei PO Gen. 41; izbîndeei PS. CP. XCIII, 1; nunteei CT. Mathieu 31; Marc 9; Luc 21; CC2. 292; platei CT. Luc 50; slaveei CV. cxvi, 8; CXL, 8; CLXII, 6, 14; PS. CP. PH. xxiii, 8, 9, 10; xxvm, 3; PV. cvn, 2; CLVIII, 52, 53; TM. 47, 122; pour judecată, peliţă nous avons tantôt -eei, tantôt -iei: judccateei CT. Mathieu 12, 35; Marc 23, judecatei CPr. 178, giudecăţiei PO. Ex. 28 ; CB. I, 57 ; peliţeei CV. CLXVI, 1 ; PS. CP. xxxvn,' 4, 8 ; ci, 6 ; PV. PH. ci, 6, petiţiei CV. CLVI, 11 ; on a de même à côté de laudeei PS. CP. LXV, 2, 8 ; PH. xxv, 7 ; xxxiv, 28 ; LV, 12; LXV, 2, lau(d)ziei PS. CP. xxv, 7; xxxiv, 28; LV, 12. Pour le gén.-dat. de faţă nous trouvons une forme double: feţeei (avec l'a du radical changé en e par analogie avec fată—fet(e)i, masă — mese(e)i, etc.) CV. cxi, 11; PS. CP. PH. xvi, 15; xvn, 43; xxxiv, 5; XLI, 3, etc.; PV. LXXXIX, 8; CXLVII, 7; PO. Ex. 34, faţeei PS. iv, 7; CLXI, 76; PH. CXLVII, 7; nous ne croyons pourtant pas que dans faţeei se soit conservée l'ancienne flexion qu'a dû avoir autrefois ce substantif (dans ce cas nous devrions trouver, comme forme correspondante du pluriel, feţe, ce qui n'est pourtant pas le cas) ; faţeei est sûrement une forme refaite d'emblée sur faţă et comme telle d'un emploi restreint, ce qui résulte de la rareté avec laquelle elle est attestée. Dans sîmbăteei CV. xvn, 3 on ne constate pas le changement, dû à l'analogie, de a en e (sîmbete(e)i est doné, en échange, par PS. xxxvn; CT. Marc 10; Luc 22). Les substantifs appartenant toujours à la déclinaison en -ă, mais formant le pluriel en -i, ont, avec l'article, comme terminaison du gén.-dat. sing. -iei: besereciei, inimiei, seriei, suroriei; là, tous les textes religieux sont d'accord, puisque les formes en -iei nous sont données même par ceux qui montrent souvent, comme nous l'avons rappelé, la réduction de -eei à -ei (ce n'est qu'exceptionnellement qu'on y rencontre des exemples de la réduction de -iei à -ii: beserecii PO. préf. ; înemii PS. c, 2; mirii LXVIII, 9, ces deux derniers peuvent d'ailleurs être aussi des fautes de copiste ; comp. vieţii corrigé en vieţiei CLXI, 75) ; dans les documents c'est, au contraire, -ii qui est de règle (tout à fait rare est -iei: jude- — căţici CB, I, 57) ; cette divergence doit être interprétée de la même façon que celle que nous avons constatée au sujet des gén.-dat. en -e(e)i. Quelquefois à la place de -iei, -ii on a -ei: beserec(e)ei PO. préf.; CB. I, 18, 192, 194, 196, 205; învăţăturei CC1. 323; maicei TB. 364; scriptureei PO. préf.; vamei DH. XI 318; on voit là une confusion des terminaisons, d'ailleurs facile à comprendre (comp. popei DR. 1, 5, pour popii, donné là même, 3); dans viaţeei CV. cxxxix, 2 (CLIII, 1); PS. xxn, 6; xxvi, 1 ; xxxv, 10; PH.'cxxvn, 5; CT. Luc 35; CPr. 68, vieţeei CP. xxvi, 1, à côté de vieţiei PS. CLXI, 75; PH. xxn, 6; xxxv, 10; CP. xxn, 6; xxxv, 10; cxxvn, 5; TB. 424; PO. Gen. 3, 5, viiaţiei CV. CLV, 11 ; PS. cxxvn, 5, la présence des deux terminaisons s'explique par le fait que ce substantif est décliné tantôt comme les formes qui font le pluriel en -e, tantôt comme celles dont le pluriel est en -i (cf. ci-dessous ; quant à l'a de viiaţiei, nous renvoyons à ce que nous avons dit au sujet de faţeei). En ce qui concerne la forme particulière de gén.-dat. que présente ţară (sans Karticle ţâr, avec l'article tăriei, ţării, etc.), nous avons montré ailleurs (452) de quelle manière il faut l'expliquer. L'inflexion a...i > â...i propre au gén.-dat. de quelques substantifs ne s'est pas toujours effectuée, comme le montre dum-braviei PS. cxxxi, 6 (dans PV. cxxxi, 6; CP. XLIX, 10; cxxxi, 6 nous avons dumbrăviei). Le changement de a(< ea) en â apparaît, au contraire, dans primăvăriei PO. Ex. 34, au lieu de pri-mâverei, employé aujourd'hui. Au pluriel, plusieurs substantifs montrent -e alors que dans la langue actuelle on a en général -i: baere PO. Ex. 39; cărămide Gen. 11 ; dobînde CPr. 56; CC2. 415; gradinele PH. cvi, 37; greşale CT. Mathieu 17; greşele PO. préf., greşalele CV. cxxxv, 2; PS, CP. LXVII, 22; LXVIII, 6; TM. 45, 48; CT. Mathieu 17; Marc 14; CM. 7, 11, greşelele PH. LXVII, 22, groape CT. Luc 38, 61; CC1 111, 228; CC2.'426; PO. Gen. 14; isprave DH xi 319, ispravele CPr. 277; DH. XI, 369; lingure CB. I, 195, 203, 205; matcele PS. CP. xcii, 3; măhreme CB. I, 195; mrejele PV. CXL, 9; nunie CC2. 345 ; ograde CC2. 558 ; omule PS. PH. CP. civ, 34 ; TM. 44 ; plate CPr. 77; prade CC2. 264, 517; prăjene PO. Ex. 25, 27; rădă-cinele CT. Luc 9, 78 ; rane PS. CP. xxxi, 10 ; xxxiv, 15 ; xxxvn, 18 ; LXXII, 5; LXXXVIII, 33; PH. xxxi, 10; LXXII, 5; CT. Marc 11, 21 ; Luc 31, 34, 53, 68, 92; CC2. 152, ranele PS. CP. xxxvn, 6; xxxvm, 11 ; LXXII, 4; PH. xxxiv, 15; xxxvm, 11 ; LXXII, 4; LXXXVIII, 33,' CT. Marc 21, ranelor PS. PH. CP. LXVIII, 27; săgete PS. CP., xvii, 15; Liv, 22; LVI, 5; xc, 6; PV. cx, 6; PH. LVI, 5; TB. 452, săgetele PS. CP. VII, 14; xxxvn, 3; XLIV, 6; LXIII, 8; LXXVI, 18, etc.; PV. exix, 4; cxxvi, 4; CXLIII, 6, etc.; PH. XVII, 15; xxxvn, 3; XLIV, 6; LIV, 22; LXIII, 8 ; XC, 6; CPr. 233; şalele (= şeile) PO. Cien. 24; sámele DH. XI, 233; sape CB. I, 207; sarcine TB. 416, 418; slave CV. CXLI, 1, slavele CLX, 11; CT. Luc 71; talpe PH. cix, 1; TB. 470; CPr. 29, talpele PS. CP. XVII, 37; cxxxix, 5; PV. xcviii, 5; cxxxix, 5; PH. XVII, 37; PO. Ex. 27; tóemele AA. XX, 444, tocmelele CT. Marc 27, 28; CM. 19; CB. I, 6; DH. XI, 349 [betejale CC2. 242; cheltuiale AA. XX, 442, 444; porîncelele CB. I, 6, 8, montrent, tout comme tóemele, que les dérivés en -eală font le pluriel en -e, et non en -i, comme aujourd'hui) ; vame AA. XX, 465, vamele (ibid., 464); vrajbele TM. 227; AA. XXVIII, 103; les gén.-dat. cărămideei, izbîndeei, relevés plus haut, font supposer que ces substantifs formaient aussi le pluriel en=£. Comme pluriels en -i (aujourd'hui en -e ou quelquefois, plutôt dialectalemcnt, aussi en -i) nous avons à citer: fieri (= fiare) TM. 47, 49; TB. 336, 453; CC1. 118; CC2. 509, fierile PS. PH. cm, 11; cxLViii, 10; PV. CXLVIII, 10; CLIX, 81; CP. cm, 20; CXLVIII, 10; CPr. 27; CC2. 388; PO. Gen. 1; fterilor CV. cxxiv, 3; PS. CP. LXXIII, 19; LXXVIII, 2; CLIII, 24; PV. CLIII, 24; PH. LXVII, 31 ; LXXIII, 19; LXXVIII, 2;pietriTM. 149, 154, 193; TB. 461; CT. Marc 19; Luc 12; CPr. 128, 193; PO. Gen. 39, pietrile PS. PV. CP. ci, 15; CT. Mathieu 7; Marc 58; PO. Gen. 31. Les substantifs suivants font le pluriel tantôt en -e, tantôt en -i: albinele CP. exvn, 12, albinile (albi(n)rile) PS. PV. PH. CXVII, 12 (dans PS. corrigé de albinele); balte PS. PV. cm, 10, bălţile PO. Ex. 7; bucate PO. Ex. 29; DH. XI, 396, 397, bucăţi AA. XX, 491 ; cetere PH. XLII, 4; xcvn, 5 (corrigé de ceteri) ; CL, 3, ceterele LXXX, 3, ceteri PS. CP. XXXII, 2; XLII, 4; LXX, 22; LXXX, 3; xci, 4; xcvn, 5; CXLVI, 7; CL. 111; PV. xci, 4; xcvn, 5; cvn, 3; CXLVI, 7; CL, 3; PH. xxxn, 2; xci, 4; TB. 464; PO. Gen. 4; ferestre CB. I, 194, ferestrile PO. Gen. 7, 8; gadine CP. cm, 25, gadinele PS. cm, 20, 25; CLIX, 81; PV. cm, 11; CXLVIII, 10; PH. CXLVIII, 10; CP, cm, 11 ; CXLVIII, 10; CLIX, 81; CT. Marc 2, gadi-nelor CV. cxxiv, 4; PS. LXVII, 31; PV. LXXVIII, 2, gadinilor CP. LXVII, 31; giudecatele PS. XLVII, 12; cxvm, 120; PH. cxvin, 137; CP. XLVII, 12, giudecatelor PS. CP. cxvm, 108, giudecătile PO. Ex. 28 ; lácrame CT. Marc 40; Luc 33; CPr. 171 ; CC2. 625, lácramele CP. vi, 7; xxxvm, 13; XLI, 4; LV, 9; CPr. 290; CC2, 395, lacrămi CV. xviii, 14; xix, 1; xxvn, 1; PS. PH. CP. LV, 13; exiv, 8; cxxv, 5; PV. exiv, 8; cxxv, 5; TM. 50, 155; TB. 290; lacrămile PS. PH. vi, 7; xxxvm, 13; XLI, 4; LV, 9; TM. 150; TB. 465; pagubele PV. CP. evi, 20, pagubile PH. XLVIII, 11; porîneele et poruncile PO. préf.; viiaţe PS. CP. CLV, 2, vieţile PV. CXLIV, 16 (cf. ci-dessus) ; les substantifs en -ură font d'habitude le pluriel en -uri (batgiocuri PS. xxx, 19; xxxvn, 8, batgiocurile PS. CP. CXVIII, 22; iscăliturile CB. I, 67, 72; DR. 4; legături CV. xx, 2—3; PV. cvi, 14; CLV, 13, legăturile CV. LXXXII, 1), mais quelquefois aussi en -e: batjocure CP. xxx, 19; xxxvn, 8; făpturele PS. eu, 22; legăturele TM. 148. Au sujet de la forme Paşti, nous devons rappeler que c'est la seule forme employée au xvie siècle (PO. Ex. 12, Pastile CT. Mathieu 107, 108, 109; Marc 62, 64); Paşte n'est attesté nulle part. Quelques substantifs en -râ gardent cette terminaison au pluriel: cămărăle CC1. 37 (toutefois cămări PO. Gen. 6); cioarăle CT. Luc 66; comoară{le) TB. 459, 460; CT. Mathieu 3; CC1. 407; CC2. 59; CPr. 253, 330 (mais comorile TM. 228); oacărăle PO. Gén. 30; ocărăle TB. 424 (mais ocare PS. XLIII, 14); il y a là un phénomène d'analogie dû à l'influence des pluriels neutres en -ă (cf. ci-dessous, singulier et pluriel du neutre). Le changement, par analogie, de la voyelle du radical s'observe dans spete « épées » PV. PH. CP. CXLIX, 6 (dans PS. spate) ; comp. măhreme, cité plus haut. Comme pluriel de sîmbătă on trouve tantôt la forme avec ă changé en e, tantôt celle avec ă conservé: sîmbete CT. Mathieu 115; Marc 70, sîmbăte CV. xv, 9; pour tîmpănă les textes ne connaissent que timpane: PS. PH. CL, 4; CP. CXLIX, 3; CL, 4, timpanele PH. LXXX, 3. L'inflexion a...i > â...i, tout comme au gén.-dat., ne s'est pas toujours produite ; nous avons ainsi dumbrăvile PS. xxvin, 9; LXXXII, 15; PH. xxvm, 9, dumbrăvilor PS. XLIX, 10; xcv, 12; PH. cxxxi, 6 (à côté de dumbrăvile CP. xxvm, 9; LXXXII, 15; CT. Luc 9, dumbrăvilor PV. xcv, 12); falei CC2. 340, fălcile PS. PH. CP. xxxi, 9; comp. lacrămi, pagubile, que nous avons relevés plus haut. A signaler, . enfin, les formes spéciales de pluriel que présentent ghiaiă, rouă et zăpadă: gheţile CP. CXLVIII, 8; PV. CLIX, 68 ; ruorele PS. CP. CLIX, 69 (roaole PV.) ; zăpăzile CP. ibid. Si nous passons aux substantifs féminins en -e, nous devons faire remarquer qu'à cette classe vinrent s'ajouter quelques-wws appartenant à la déclinaison en -a, notamment ceux dont la terminaison -ă, se trouvant après s, j, a passé à e (cf. 392) : cămese (cămaşe) PS. PH. CP. cl, 27 ; cm, 2, 6 ; PV. cm, 2, 6 ; CT. Mathieu cxxvi, 5, 31; cenuse PO. Ex. 9; use CV. cxxxm, 5; PS. XLII; XCIX, 4; cxxvi, 5; PV. CXL, 3; PH. LXVIII, 13; gri je PS. CP. PH. ix, 10; xix, 2; cvi, 39; PV. cvi, 39; TM. 52; straje CPr. 29; PO. préf. (on trouve cependant aussi cămaşă CT. Mathieu 31 ; strajă CP. LXXVI, 5; uşă CP. CXL, 3, mais ces formes sont bien plus rares que les autres). La langue du xvie siècle ne connaît pas encore les formes arie, funie, salcie, mais celles reproduisant plus fidèlement les lat. aream, funem, salcem, c'est-à-dire are (area CT. Mathieu 5), fune (CV. XCII, 1—2; PS. CP. LXXVII, 54; CB. I, 66; CC2. 497), salée (PS. PV. PH. CP. cxxxvi, 2) ; on a de même propaste et non propastie: CT. Luc 83; CC1. 220; CC2. 14, 412. A côté de iasle PV. CLV, 17, nous trouvons esli dans PS. CP. (au même passage), mais ce dernier est modelé surl'a.-bulg. jasli (năpasti PS. xvn, 30, pour năpaste, comme nous le trouvons dans CP., montre de même la terminaison de HifiiCTH de la version slave; năpasti se retrouve dans CV. exi, 14; CLXX, 12; TM. 124, et là aussi il semble être au singulier, de sorte que si ce n'est pas un cas du passage de e atone à i, cf. 449, il doit être interprété de la même manière que plus haut ; comp. strasti PS. xxxi, 4 ; CP. LXXXVII, 19; cxxxix, 11, à côté de straste PS. LXXXVII, 19; cxxxix, 11; CP. XXXI, 4). Le gén.-dat. avec l'article montre la même terminaison que celle des subst. en -a formant le pluriel en i, c'est-à-dire -iei: legiei, lumiei, mor (ici, rugăciuni ci, etc. ; la réduction de -iei à -ii est attestée aussi dans ce cas par les documents: creştinătăţii AA. XX, 477, 480; CB. I, 23 (comp. dereptăţii PS. CXVIII, 160, lumiii CV. CLXIX, 13, qui peuvent cependant être des fautes; puisque ces textes, comme tous les autres traduits des livres religieux, emploient habituellement les formes plus anciennes en -iei). A la place de -iei nous trouvons assez souvent -eei ou -ci, trasmis des substantifs en -a par suite d'une confusion analogue à celle que nous avons constatée dans la déclinaison de ces derniers: afunzimeei PO. Gen. 49; căirei CC2. 381; cîntareci PS. XCVII, 5; crăireei DH. XI, 369; creştinat aţei AA. XX, 473; descumpărăciunei 487; giudecăloareei CV. I, 12—3; întoarcerei CC2. 381; iubirei CC1. 332; ivirei CT. Luc 4; legeei CV.LV, 2; manastirei CB. I, 204; marei PH. cv, 7, maireei PS. LXXVII, 27; LXXXVIII, 10; milustineei PS. v, 9; mişelameei CM. 9; muereei CM. 23; naşterei PO. Gen. 39; pacei AA. XX, 486: păşuneei CP. LXXIII, 1 ; perireei PV. CLIII, 35; pîineei CM. 4, pîinei CB. I, 10; psăltireei CP. xci, 4; puiredirei CC1. 12; rugăciuneei PS. v, 3; TM. 148; secerăciunei CT. Mathieu 34 ; suspinarei CC2. 398 ; vindecareei CPr. 11 (comp. aussi les formes mixtes rebdarieei CV. cxxxm, 7—8 ; rugarieei PS. LXXXV, 6) ; povesteei CC1. 88 et sănătateei CC1. 347, qui montrent aussi -eei, semblent être plutôt des formes artificielles refaites sur le nominatif. Pour les substantifs en -ie nous trouvons le plus souvent -iei: maniei, spăseniei, etc.; tout à fait rarement apparaît -iiei: dostoiniciiei PS. LXVII, 10; măniiei IX, 25 ; xvii, 16 ; pustiiei PV. ci, 7 ; la réduction de -iiei à -ii ressort de formes comme domnii AA. XX, 476; împărăţii 476, 478 (de même dans PS. CXLIV, 12, si ce n'est pas une faute) ; Mării AA. XX, 476; on a, enfin, aussi -eei, et assez souvent: corabicei CV. xxv, 2; LXXXV, 12; LXXXVIII, 3; xci, 4; fi eei PS. LXXII, 28 ; împărăţieei CV. CXVII, 11; TM. 150; leturghieei CM. 1; mănieei PV. LXXVII, 50; LXXXIX, 11; ci, 11; CLII, 8; sfinţieei PV. ci, 20; spăsenieei PV. CLXI, 69; tărieei PV. CL, 1 ; veselieei PV. cxxxvi, 6; vieei PO. Gen. 49. Pour foamete nous trouvons comme forme de gén.-dat. foa-meţiei PO. Gen. 41. Comme dans les substantifs en -a nous constatons que le changement de l'a du radical en ă ne s'est pas toujours effectué cette particularité distingue surtout certains textes, comme CV PS. PH.: adunariei PO. Ex. 15, 34 (mais adunăriei 35); arră-tariei PH. cxvin, 68; bogataţiei PH. XLVIII, 7; LI, 9; bu(n)rătaţiei CV. xxii, 10; CLII, 14; CLIV, 8; CLIX, 9-10; PS. PH. xxix/8 xxx, 20; XLIV, 12; caiei PV. cxxxvi, 1; PH. L, 15; carţiei PS xxxix, 8; PH. LXX, 15; cercetariei CV. CXLVII, 13; ceiaţiei CV LXXI, 7 ; cîntariei PS. xvn (mais cîntăriei vu) ; dereptaţiei CV cxxvi, 13; cLxix, 11—2; PS. xxxiv, 27; L, 16, 21 ;" cxvm, 62 (dereptăţiei iv, 2; LXX, 24; cxvm, 7, 123, 164); PH. iv, 2; L, 16; LXX, 24; cxvm, 123 ; îrălţariei PH. L, 21 ; ladeei — lăzei PO. Ex. 25 (le nom. de cette forme est ladie dans PO. et non ladă; comme tel il reproduit l'allemand Lade et non le si. lada, hong. lada) ; lucraraiei CV. cvi, 3; măriei CV. ex, 11; PS. PH. vin, 9; XXXII, 7 ; XLV, 3 ; LXIV, 8 ; LXVII, 23 ; LXVIII, 3 ; xcn, 4 ; cv, 9 ; PV. cxxxvm, 9; CLII, 19; CLVII, 4; CLVIII, 36; EL. Mathieu 8; PO. Gen. 22, 49 (măriei 9); nutariei CV. LXXXV, 6; pârtiei PH. XV, 5; LXVII, 10 (comp. ci-dessus corabieei, pacei, rebdarieei, rugarieei, suspinarei, vindecareei) ; ce n'est qu'exceptionnellement qu'on trouve des formes semblables dans les autres textes, et notamment dans ceux de Coresi; nous y avons relevé quelques exemples comme: chemariei CPr. 147, 177; dihaniei CM. 9; propastei CC2. 419. La plupart des particularités du pluriel ressortent de ce que nous avons constaté dans les formes du singulier. Pour fune nous avons au pluriel fum (fu(n)ri) PH. CP. xv, 6; cxxxix, 6; PS. PV. cxxxix, 6; CPr. 29; CT. Marc 9, funile (fu(n)rile) CV. xciv, 2; PS. xv, 6; CP. cxvm, 61; CT. Marc 19; CPr. 29 (furiile PS. cxvm, 61 est une faute pour furile) ; on a de même,pour propaste, propastile PS. PV. CP. CLVII, 7 (toutefois propăsti CC2. 41-2). Fie montre une forme double; fiile et fiele; la première nous est donnée par PS. cxxxvi, 8; CP. XLIV, 10, la deuxième par PS. XLVI, 10; XLVII, 13; cv, 37; CXLIII, 12; CLIII, 19; CP. xevi, 8; cv, 37; cxxxvi, 8; CXLIII, 12; CLIII, 19 (comp. viele, de l'adj. viu, PS. CP. CLIV, 16; PO. Gen. 9; à côté de viile CP. LXVII, 11). L'inflexion a...i >ă...i se présente dans les mêmes conditions qu'au gén.-dat.; des textes comme CV. PS. PH., etc. ne la connaissent pas dans plus d'un cas: afumari PS. CLVIII, 38; bu(n)rătaţile CV. CXLVI, 13; PS. xv, 2; PH. LXIV, 5; cxvm, 68, bunrătaţiloru CV. cxxvi, 11 ; caile CV. exi, 3 ; PS. ix, 26 ; xvi, 4 ; xvii, 22; xxiv, 4, 10; xxxvm, 2; LXXVI, 20; xc, 11; CXLIV, 17; CLIII, 4;PV. CXLIV, 17; CXLIX, 8; CLVIII, 27 (mais căile xc, 11; ex vin, 151, 168; CLIII, 4); PH. ix, 26; xvi, 4; xvn, 22; xxiv, 10; LXXVI, 20; XC, 11; cxvm, 5, 59; CXLIV, 17; TM. 189, cailoru PS. L, 15; cărări PS. LXXVII, 50, cărările vin, 9; xvi, 5; xvm, 46; XLIII, 19; LXXVI, 20; cxvm, 3,5,35, 59; PH. vm, 9;xvi, 5; xvii, 46; LXXVI, 20, cărărilor PS. PH. xxiv, 4; cxvm, 105 (cărările PS. xciv, 11; en, 7; cxvm, 15, 26, 151, 168; cxxxvm, 4) ; cărţi CV. LXXX, 9; CB. I, 194; AA. XX, 442, cărţile CV. vi, 11, PS', LXVIII, 29; cetăţi PS. PH. evi, 36, cetăţile CV. xx, 1; CLXIX, 14; PS. ix, 7; civ, 32; PH. ix, 7; LXVIII, 36, cetaţiloru CV. LXXVI, 4 (cetăţile PS. LXVIII, 36); cîntari PS. xcix, 4; cxxxvi, 3; cîntarile LXXII ; CLV, 19, cîntarilor LUI; LXX, 22; XCII; xciv, xcv; PH. LUI; corăbii PH. cm, 26; ND. 24; corăbiile CV. LXXXVII, 10; cxxm, 2; PS. XLVII, 8; cm, 26; PH. XLVII, 8; cumîndari CV. xxxi, 10-1; PS. XLIX, 5; xiv, 8; PV. xc, 8, cumîndarile PS. XLIX, 8; cv, 28; PH. cv, 28, cumîndariloru PS. CLIII, 38); (comîndârile PV. CLVIII, 38, cumîndărilor CLIII, 38); darile ¥S. eu, 2; dereptati PS. LXXIV, 3; XCVII, 9, dereptaţile XLIX, 16; LXXXVIII, 32; cxvm, 5, 16; PH. x, 8; cxvm, 16^ dereptaţilor PS. cxvm, 64, 68; PH. cxvm, 62 (dereptaţile PS. cxvm, 8, 23, 24, 25, dereptaţilor cxvm, 12, 27, 71); dihănii PO. Ex. 19; giudecarile PS. ix, 26; cxvm, 43, 106; CXLVII, 9; PV. CXLVII, 9; îmblarile PS. LXVII, 25; întrebări CV. I, 3; jiganii PO. Gen. I, 6 (aussi jigănii 1, 12); lumînrari CV. xv, 14 ;' nari PV. cxm, 14; nedereptaţile PS. LXXXVIII, 33, nedereptatilor PH. LXXXVIII, 3; parti PS. cv, 27; evi, 2; CXLIX, 6; PV. CXLIX, 6; DH. XI, 349; părţile PH. LXII, 11; CL. XXV, 39; rugarile PS. CLII, 1; spămîntarile PH. LXXXVII, 17; spinrarile PH. xvii, 41 ; strigări PS. XLVI, 6, strigările XLIII, 13; vaile PH. xvn, 5; Lxxiii, 15 (văile PS. LIX, 8); dans les textes de Coresi ces formes sont relativement rares; nous y avons relevé: afumari CP. CLVIII, 38; corăbii CT. Marc 18; Luc 17; Jean 19, corăbiile CP. XLVII, 8; cm, 26; cumîndari CP. CLVIII, 38, cumîndarile XLIX, 8; cv. 28; dările en, 2; jîganiile CC1. 27; CC2. 154; nari CC2. 586; parti CP. cvi, 2. Pour cămaşe on a, comme aujourd'hui, deux formes de pluriel, l'une avec a changé en a et l'autre avec e comme voyelle du radical: cămeşi PS. XLIV, 10, cămeşile xxi, 9; xuv, 9, cămăşile CP. xxi, 9 ; XLIV, 9. Le pluriel de laturi ne montre jamais l'inflexion de a, même dans le cas où, associé à la préposition în, il forme la locution adverbiale în laturi (dans ce cas on a, comme on le sait, dans la langue actuelle lături) : în laturi PS. CLI ; CC2. 524. Pour straste on trouve partout strasti, etc.: CV. CXL, 14, stras-tiloru CLXII, 4; CP. xxxix, 3; un pluriel analogue est năpastile CV. xix, 1 ; cvii, 9; la forme avec ă au lieu de a et montrant le passage de st à şt devant i n'est pourtant pas inconnue: năpăştile CC2. 36, 99, 173. Pour pasăre on ne trouve jamais le pluriel păsări, employé de nos jours; tous les textes donnent pasări: PS. PV. CXLVIII, 10; CP. LXXVII, 27; CXLVIII, 10; TM. 48; CT. Luc 63 (paseri TB. 453); PO. Gen. i, 2 (aussi paseri, pasiri), pasările PS. CP. vin, 9; XLIX, 11; cm, 12, 17; CLIX, 80; PV. cm, 12, 17; CLIX, 80; CT. Mathieu 26; Marc 15, 17; Luc 35, 49, 66. CM. 24, pasăriloru CV. cxxiv, 3—4; PS. PV. CP. LXXVIII, 2; CLIII, 24. L'inflexion a...i >#...* n'a pas encore trouvé l'explication qui lui convienne. D'après Tiktin, Zcitschr. rom. Phil., X, 249; cf. Hum. Elemcnlarbuch, 27, elle aurait comme point de départ le double phonétisme que présentaient au singulier et au pluriel, dans la voyelle du radical, des formes comme pradă — prăzi, sară — sări. Les faits phonétiques, et notamment ceux du macédo-roumain, viennent cependant contredire cette explication: en macédo-roumain, où l'inflexion en question se produit tout comme en daco-roumain et même dans des formes qui dans ce dernier dialecte ont gardé leur a (comp. mr. văţl en face du dr. vaci), le pluriel de seară est sert et celui-ci n'a pu, par conséquent, déterminer le changement de a en ă dans des substantifs comme scări, părţi. S. Puşcariu, Beihefte zur Zeitschr. rom. Phil., XXVI, 30, incline à croire que a a passé à ă d'abord dans les formes où cette voyelle se trouvait devant r {cărare > cărări) ; ce serait là un traitement phonétique particulier que a aurait subi dans ces conditions ; nous ne voyons cependant pas pourquoi ce changement de a en ă ne se serait pas produit aussi ailleurs, dans une forme telle que marţi, aussi bien que dans les substantifs masculins, les adjectifs et les pronoms présentant un a suivi de r: pari, pescari; amari, mari, rari, tari; cari (călări, buzunări, măăulări que Puşcariu cite à l'appui de son opinion doivent leur ă à d'autres causes que la présence de r: călări, anciennement călări (cf. 500), est sûrement influencé par călăreţi, et buzunări, mădulari ont été traités, comme pluriels neutres, de la même manière que les substantifs féminins présentant le changement de a en ă; si l'adjectif mare apparaît en macédo-roumain au pluriel avec ă, mări, il n'y a là qu'un phénomène transmis par les substantifs mări, scări, etc.). A notre avis, c'est ailleurs qu'il faut chercher les raisons du changement de a en â. Ce qui nous semble certain c'est que nous avons affaire dans ce cas à un phénomène d'analogie qui a peu à peu envahi la déclinaison féminine, sans qu'il ait réussi toutefois à se propager partout (on sait que les pluriels fragi, vaci ont échappé à ce traitement). L'analogie est partie, croyons-nous, d'une forme telle que ţară; le pluriel ancien et régulier de celle-ci a été en effet ţâri, où e a passé à ă sous l'influence de f après que l'i final fût devenu î en contact avec rr (cf. 394, 410, 452) ; ţară — ţări ou ţări (celui-ci avec -i réintroduit plus tard, par analogie avec les autres pluriels féminins, car la terminaison -i était tout à fait isolée) entraîna après lui d'autres substantifs de la déclinaison en -ă, scară, sară, pradă, etc., auxquels vinrent s'ajouter aussi des substantifs en -e, cărare, mare, parte, cetate, etc., et de cette manière les pluriels de ceux-ci, modelés sur ţări, ţări, sont devenus scări, sări, prăzi; cărări, mări, părţi, cetăţi, etc. Une forme curieuse de pluriel est pace, montrant la conservation de -e du singulier et non la désinence du pl., -i, comme on devrait s'y attendre ; elle nous est très souvent donnée par les textes: PS. CP. xxxvi, 11; LXXI, 7; cxvm, 165; PV. cxvm, 165. pacele CV. CLIV, 3; PS. CP. XL, 10; LXXI, 3; exix, 7; cxxi, 6 PV. exix, 7; cxxi, 6; PH. xxxm, 15; exix, 7; CT. Mathieu 35 CC1. 176; CC2, 149; CPr. 221, pacelor CPr. 335; seuls TB. 466 AA. XXVIII, 103 donnent pacile. A signaler enfin une forme rare de pluriel, faamefi CT. Mathieu 98; Marc 58. 53. Singulier et pluriel du neutre. Ce sont les substantifs de la déclinaison en -u qui présentent le plus de particularités. Les anciens singuliers îmbrăcămînt, încălţămînt n'avaient pas encore disparu, au xvie siècle ; on sait qu'aujourd'hui ils sont remplacés par les formes de pluriel, îmbrăcăminte, încălţăminte, qui ont passé au singulier en changeant en même temps de genre ; îmbrăcămînt nous est donné par CC2. 305, 403, 469, 493, et încăl-ţămîntul par PH. cvn, 10. La désinence du pluriel remontant au lat. -ora apparaît encore souvent avec l'ancien phonétisme, -ure (ce phonétisme est d'ailleurs analogique, puisque la terminaison -e est empruntée au pluriel des féminins): ceasure CV. xi, 10; CT. Marc 25, ceasurele TB. 468; ccriure CV. cxxxix, 5; CXLI, 6; CLVII, 1—2; PS. CP. LXXXVILT, 3; CXII, 4; PV. cxn, 4; CLIII, 43; TM. 121; TB. 360; CT. Marc 2, ceriurele PS. CP. XLIX, 6; LXXXVIII, 6; XCVI, 6; CLIII, 43; PV. xcvi, 6; chimirele CV. cxxxi, 6, chimirelor CLX, 7; cinure TB. 459, cinurele TB. 362; cîrdure PO. Gen. 32; cornure TB. 453, 461; coşure CT. Mathieu 64; Marc 33; Luc 42; cuibure CT. Mathieu 26; danţurele TM. 227; darure PS. CP. XLIV, 13; LXVII, 30; LXXI, 10; LXXV, 12; TB. 416; PO. Gen. 4, 32, darurele TB. 460; PO. Gen. 4; dnimure CT. Marc 27; duhure CV. v, 2; PS. cm, 4; CT. Marc il, 23, duhurele CV. iv, 11—2; CT. Marc 19; eftinşigurele PS. CP. L, 3; fărăfundurele PS. CP. LXX, 21 ; cxxxiv 6; CXLVIII, 7; PV. cxxxiv, 6; CXLVIII, 7; CLVIII, 34 ; folosure TM. 101 ; furtuşagure TB. 418; gîndurele PV. xci, 6; ginture PS. XLIV, 18; glasure CP. XCII, 4; TB. 452, glasurele PS. XCII, 4; gravure CV. xxx, 4; CT. Mathieu 16, graiurele PS. CP. v, 2; LUI, 4; hitlian-şugure TB. 451 ; iazure CB. I, 211 ; locureVS. CP. XLIV, 17, locurele CB. I, 72; lucrure CV. cxxm, 10; cxxvi, 7; CXLVII, 11—2; CLXVII, 13; CLXVIII, 7; CLXX, 10; TM. 44, 100, 104; TB. 415, 424; CT. Luc i; PO. préf.; Gen. 2; AA. XX. 458, 473, 486, lucrurele CV. vi, 9; cxx, 9, 10; PS. CP. LXXVI, 13; LXXXIX, 16; TM. 229; TB. 415; PO. Gen. 2, lucrurelor CV. cxxi, 6; PS. CP. ex, 6; năravure CV. xxx, 5-6; cxxxvn, 7, năravureloru LXXIII, 12—3; nasure PS. PH. CP. cxm, 14; neamure CV CVII, 5; PS. PV. CP. LXXII, 8 neamurele CV. cix, 9; nodure CPr. 309; pâture TB. 328; CT Marc 27, paturele CP. iv, 5; pîleure TB. 461-2; PS. CP. xxvi, 2 pr epurele CV. cxxxi, 14; răspunsure A A. XX, 456; rîndure CT Marc 24, 25; TM. 104; Hure PS. CP. xxm, 2; LXV, 6; LXXI, 8 LXXVII, 16; LXXIX, 12; LXXXVIII, 26; PV. evi, 33; CLV, 8, 9; CLVII 4, rîurele PS. CP. LXXIII, 15; xcvn, 8; XCII, 3; PV. LXXVII, 44 xcvn, 8; TM. 50; TB. 455; CT. Mathieu 24, rturelor PS. CP XLV, 5; rodure PV. CXLIV, 13; rosture PS. xi, 4, rosturele PS. xxx, 19; xxxiv, 21; LXII, 12; CP. LXII, 12; CT. Luc 4; scuture PS. CP. XLV, 10; sfeature PS. CP. xn, 2; xx, 12; LXV, 5; LXXXII, 6, sfealurele PS. CP. LXXXVIII, 8; steagure PS. CP. CLV, 9; stogure CB. I, 209, 211; taure PD. cm, 10; tocure CB. I, 193; trupurele PS. PV. CP. LXXVIII, 2; TM. 47, 48; CT. Mathieu 17; CB. I, 11 ; valure DH. XI, 369 ; veacure TM. 103, veacurele PS. CP. LXV, 7 ; vînture TB. 456; CP. cxxxiv, 7; CT. Marc 61, vînturele PS. PV. cxxxiv, 7; CT. Mathieu 24; vipturele CP. CLIII, 22; zgâurele PS. CP. vu, 10. Les formes montrant -uri sont aussi très fréquentes et même dans les textes qui nous donnent de nombreux exemples de -tire; en laissant de côté les textes de Coresi, où l'on peut relever presque à chaque page des pluriels en -uri, nous nous contenterons de citer quelques formes semblables de PS. PV. PH. TM. etc.: ascunsurile TB. 455; ceasurile (ibid., 415, 416, 455); chipurile (ibid., 452 461); cîrdurile PO. Gen. 32; darurile TB.. 460; PO. Gen. 32; deserturile PS. iv, 3; duhurile TM. 155; TB, 468 ; feliurile TB. 456 ; furtuşagurile TM. 230 ; gîndurile PV. cxxxvm, 3; ginturi PH. LXX, 8, ginturile LXXIII, 8; glasurile TM. 230; graiurile PH. xvi, 6; S. 15; hitlenşugurile TB. 462; năravurile TM. 230; neamurile PO. Gen. 24; posturile TB. 342, 464; rîndurile PO. préf.; riuri PS. CLV, 9; PH. civ, 41; rriurile PH. xcii, 3; rosturile (ibid., LXII, 12); stîlpurile TB. 332; straturile PS. iv, 5; turnurile TB. 461; zapisuri DH. XI, 396. Le changement de -«rg en -uri, qui n'était donc pas définitivement accompli au xvie siècle, s'explique de la manière suivante: c'est dans les formes avec l'article que e a été d'abord changé en i; ces formes étant accentuées sur la syllabe qui précède -urile, e y a passé à i, comme dans d'autres mots qui présentaient ces conditions d'accentuation (comp. ginerile, ţărmurile < ginerele, ţărmurele) ; des formes telles que ceasurele, ceriurele, etc. sont donc devenues ceasurile, ceriurile et, plus tard, ce phonétisme a été introduit, par analogie, aussi aux formes sans article, ceasure, ceriure; ce qui semble confirmer cette explication c'est qu'on trouve bien des fois dans les textes des formes en -urile à côté de celles en -tire (p. ex. turnurile cu cor nur c TB. 461; cor nur e... cornurile, lanţure... lanţurilor PO. Ex. 28) ; d'autre part, on constate que -ure est en général plus fréquent que -urele, ce qui indique que celui-ci avait précédé l'autre dans l'évolution qui devait amener la substitution de -i à -e. Outre la forme en -uri, relevée plus haut, on trouve pour veac un pluriel en -i, comme dans la langue actuelle: veaci CV. CXLIV, 5, 9; PS. v, 13; PH. v, 13; ix, 8; xiv, 5; xxiv, 2; XLIII, 9; CC1. 21, 57, 66, 374; CC2. 8; IC. 45, 46 (dans les expressions in veaci, întru veaci, de veaci), veacii CV. CLX, I; CLXIV, 10; PH. xviii, 10; xx, 5; CPr. 78; CC2. 48, 116, 122, 174, 245 (comp. întru toţi veacii PH. CXLIV, 13, correspondant à în toate veacurele PS. CP.). Folos et rod ne connaissent que le pluriel en -uri, tandis qu'aujourd'hui ils présentent la terminaison re (v. folosure plus haut et: folosuri PO. préf., folosurile CC2. 388; rodurile est donné par CC2. 24). Les substantifs terminés par -r, mais ne suivant pas ceux qui font le pluriel en -uri, présentent souvent comme désinence du pluriel -ă: cară CB. I, 192; PO. Gen. 45, 46; Ex. 14, carate PV. CP. CLII, 4, 19; fiară CC1. 44, 111, fiarăle (ibid., 228),jierălor CTd. 195; hotară PH. LXVII, 14; CC2. 368; PO. Gen. 49; AA. XX, 484, hotarăle PV. CXLVII, 4; CP. civ, 31; CXLVII, 4; CT. Mathieu 4, 8, 28, 62, 64, 77; Marc 19, 30, 31, 42; AA. XX, 478, 480, hotarălor (ibid., 478, 480); CP. XVII, 5, 16; XLI, 2; LXVII, 27; LXXVII, 20; cxxv, 4; izvoară PV. cm, 10; CP. LXXIII, 15; cxm, 8; PO. Ex. 15, izvoarăle PV. cxxv, 4; CTd. 215; PO. Ex. 7; păhară PO. Ex. 25; pridvoară CT. Jean 14; CC1. 14, 16; CC2. 166, pridvoarăle CT. Jean 37; săboară CP2, xxxix, 11. On trouve cependant aussi des formes avec la désinence -e, comme dans la langue actuelle: carde PS. CLII, 4, 19; covoare CB. I, 192, 193; fiere CB. I, 194, fiarele CT. Luc 38: hotar re PH. LXXIII, 17, hotarele PS. civ, 31; CXLVII, 4; PH. civ, 33; EL. Mathieu 8; izvoare PS. XLI, 2; LXXIII, 15; LXXVII, 20; cm, 10; cxm, 8; PH. LXXIII, 15; CP. cm, 10; RLR. 49 (à côté de izvoară), izvoarele PS. XVII, 5, 16; XLI, 2; LXVII, 27; cxxv, 4; PH. XVII, 16; LXXIII, 15; cin, 10; PV. CLIX, 77; TM. 45; TB. 453; pridvoare CC2. 164; topoare PH. LXXIII, 6. La désinence -ă, à côté de -e, demande quelques éclaircissements; son origine doit être cherchée au pluriel des formes qui présentaient des conditions phonétiques spéciales pour que -e passât à -à; des formes semblables sont cară, fiară; celles-ci sont sorties des plus anciens * carre, *fiarre représentant les lat. carra, ferra avec la substitution de la désinence -e à -a, par analogie avec les pluriels des féminins ; à l'époque où IV double était encore prononcée, *carre, *fiarreont dû en effet aboutira carră,fiarră par suite du passage de -e à -ă sous l'influence de Vrr précédente (cf. 398, 448) ; *carră, * fiarră et plus tard cară, fiară entraînèrent après eux les autres neutres terminés en -r, tels que hotare, izvor, etc., en leur transmettant la désinence -ă à la place de -e (hotar, izvor, etc. devaient garder Y-e du pluriel, puisque celui-ci ne passe pas à -ă après une r simple). Plusieurs formes présentant aujourd'hui -uri et quelques autres propres au xvie siècle ne sont attestées qu'avec la terminaison -e: adeverele PH. xxx, 3; apuse PS. CP. LXVII, 5; LXXIV, 7; en, 12; arce PS. CP. LXXVII, 9, arcele PS. CP. xxxvi, 14, 15; PH. xxxvi, 14, 15; LXIII, 4; LXXVII, 9; aşternute CPr. 14; aşternutele PH. iv, 5 ; bunele CP. PS. xxxm, 11 ; PH. xv, 2 ; deadevere PS.CP. xi, 2, deadeverelc PS. CP. xxx, 24 ; ocoale DH. XI, 219 ; ostrove PS. PV. CP. xevi, 1, ostrovele PS. PH. CP. LXXI, 10; pomete TB. 461, pometele S. 6; prinoase PS. CP. CLVIII, 38; CPr. 47; pri-noasele PV. CP. CLIII, 38; sfîrşitcle PV. CLIV, 10; CP. CP2. xxi, 28; CP2. xviii, 5; temeele CP2, XVII, 8, 16; LXXXI, 5; vise PO. Gen. 40, 45, auxquelles il faut joindre începute PS. CP. ci, 26,, începutele PS. CP. ix, 12; LXXVI, 13; xcvm, 8; CL, 29, 39; PV. XCVIII, 8 ; CLIV, 3 ; răsărite PS. CP. LXVII, 34, răsăritele PS. CP. cil, 12, comme pl. de început, răsărit, bien qu'à côté de ceux-ci on trouve les fém. începută CPr. 99, 248, 310, 315, 322, răsărită CC1. 183; PO. Gen. 2, 3; Ex. 14. La terminaison double -e, -ure (-uri) nous est offerte par ascunse PS. CP. XLV, ascunsele PS. CP. xvi, 14; xvm, 13; XLIII, 22; CT. Mathieu 53; Marc 16; Luc 35; CC2. 399, ascunsurile CTd. 210, 215, 216; belciuge, belciugure PO. Ex. 25, 27, 28; cope-rimîntele PS. PV. CP. CLV, 7, coperimînturi CC2. 605; mormente PS. CP. LXVII, 7; LXXXVII, 6; CLVI, 19; PV. CLVI, 19; PH. LXVII, 7; CC1. 402; CC2. 37, 430, mormintele PH. XLVIII, 12, mormînture CC1. 111, 116; năroade TB. 330, 340, 346; CT. EL. Mathieu 10, 46; CT. Marc 42; Luc 18, năroadele (ibid., Mathieu 91 ; Luc. 41); CPr. 34; CC1. 127, 386; PO. Ex. 15, nărodure CT. EL. Mathieu 57, 93, nărodurele EL. Mathieu 83, nărodurile CT. Mathieu 83; CPr. 187; războae CV.; PV. cxxxix, 3; CTd. 211; CT. Marc 58; CPr. 55; CC2. 122; AA.; XXVIII, 102, războaele CT. Luc 105, războiure PS. CP. XLV, 10; ţinutele CP. PS. XLVI, 10, ţiniduri DH. XI, 219, ţinuturile PS. H, 8; AA. XX, 464; tunete PO. Ex. 9, tuneture (ibid., 19), tunelurele (ibid., 9). On a aussi quelques cas de -e se croisant avec -i: blăsteme CP. Lviii, 13; CP2, ix, 28; LVIII, 13, blăstemi PS. LVIII, 13; PH. ix, 28; bucine CT. Mathieu 100, bucireloru PS. XLVI, 6, bucinilor CP. au même endroit; cimpoae CPr. 155, cimpoiloru CV. CLVII, 14; puroi CT. Luc 83; CC2. 415, punoi CTd. 222, puroile CT. Luc 83; CC1. 219; CC2. 412, 415, punoile CTd. 222, puroaele CC2. 415; suspine CP. xxx, 11; suspinele CP. PV. ci, 21; CC2. 519, suspini CPr. 98, 335; CC2. 35, 47, 55, 519; PS. xxx, 11; CTd. 191, suspinile PS. vi, 7; XXXVII, 10; LXXVIII, 11; CP. vi, 7; XXXVII, 10; CPr. 15, 16, suspinilor PS. PV. CP. ci, 6; tremure CP. LXVII, 28; CPr. 184, 232, tremuri PS. XLVII, 7; CLII, 15, 16; PH. H, 11, Liv, 6; CP. XLVII, 7; CLII, 15, 16; CLV, 16; CPr. 232 (comp. cutremuri PS. n, 11; LIV, 6; PV. CLII, 16; CP. LIV, 6; CT. Marc 58; Luc 105; CPr. 125; CC2. 39; CB. I, 8). Le pl. de nume est tantôt numere CV. I, 5; PS. PH. CXLVI, 4, numerele PS. PH.XLVIII, 12, tantôt nume PV. CP. CXLVI, 4, numele CP. CP2, XLVIII, 12, le premier reproduit le lat. nomina (avec -ne changé en -re sous l'influence des neutres présentant cette terminaison au pluriel), tandis que nume est une forme tardive et qui a fini par s'imposer à la place de l'autre. Pour mijloc signifiant « milieu du corps, ceinture », le pl. est mijloace: CPr. 58, 233; PO. Ex. 12. A relever quelques autres formes spéciales de pluriel, telles que: brîne CT. Marc 23 ; CTd. 211 ; PO. Ex. 28, brînele CT. Mathieu 35; CC2. 546; PO. Ex. 29 (mais brie CB. I, 202) ;frîrele PV. CLV, 14, fríñale CP. au même passage (mais fríele PS., ibid.); grîureleCP. LXIV, 11 ; farmăce CV. vi, 10, avec ă et non e, comme voyelle du radical (farmecele est donné par TM. 230) ; ă est conservé aussi dans minare CB. I, 206 ; zbiar átele TM. 227 (mais zbiaretele CTd. 224). 54. Noms propres. Bien que nous nous soyons reporté plusieurs fois à la déclinaison de ces formes, nous devrons ajouter quelques nouvelles remarques à celles que nous avons faites plus haut (498, 500, 503). Les noms propres masculins en -a forment le gén.-dat. comme les substantifs féminins, c'est-à-dire en recevant la désinence -ei (-ii) : Codreei, Mihneei, Oanceei, Opreei, Predeei CB. i 38 ; Manei (ibid., 72); Puii (ibid., 66, 72); Gradei DR. 2; Mogîldei RLR. 52; Nechitei AI. I1, 105; Oprei CL. XXXIV, 332; Stoii IN. V. 279; de même, certains noms bibliques: Azarieei PV. CLVIII CI.VIII, 49; Eremiei CT. Mathieu 4; lonei PS. PV. CP. CLVII; CT Mathieu 67; Isaiei PS. PV. CP. CLVI; Iudeei PS. PV. CP. LXXVII, 68; CT. Jean 44, 45; CPr. introd.; Tomei CT. Jean 65; CC1. 474; P. 15; Zahariei PS. CP. CLXI; PV. cxxxvni, CLXI; CT. Mathieu 96; CC2. 560, 561; ce dernier, de même que Iona, Iuda, apparaît cependant aussi avec l'article proclitique masculin lui (cf. § 56) : lu Iona CT. Luc. 59; lu(i) Iuda CC1. 382, 385; lu{i) Zaharia PS. CXLV, CXLVI; PV. CXLV, CXLVII, CXLVIII. Les noms de la même catégorie sont identifiés avec les féminins aussi au vocatif, de sorte qu'ils montrent alors la terminaison -o: Mihalcio, Stoico AA. XX, 476; Thomo CC2. 152; à noter cependant Zaharie comme voc. de Zaharia: CTd. 195; CC2. 200. Pour les noms propres masculins correspondant aux substantifs de la IIe déclinaison on a, naturellement, au vocatif la désinence -e: Avrame CTd. 222; Mihaile TB. 346; Pavele CTd. 210 (mais aussi Pavel CPr. 50) ; comp. Eghipte PS. PV. PH. CP. cxxxiv, 9; Ierusalime PS. PV. CP. cxv, 10; cxxxvi, 5; CXLVII, 2; Sione PS. PV. PH. CP. CXLV, 10; CXLVII, 2. Pour ce qui concerne les rapports de la déclinaison roumaine avec la déclinaison latine nous devrons insister sur quelques faits qui viennent compléter ceux dont nous nous sommes occupé au t. I. Le gén.-dat. sg. des substantifs roumains montre la fusion en une seule forme des mêmes cas de la déclinaison latine, dans le sens que c'est le datif qui a prévalu sur le génitif ; cela ressort de la déclinaison des noms féminins, puisque pour des gén.-dat. comme case, parti il faut partir des lat. casae, parti. Une autre explication de cette particularité de la déclinaison roumaine a été donnée par A. Philippide, Ist. limbei rom., 57; Th. Gartner, Darstell. d. rum. Spr., 158; T. Papahagi, Grai si su/let, I, 218; à leur avis, le gén.-dat. de la IRE déclinaison aurait été à l'origine terminé par -à, comme le nom.-ace, parce que tous les cas latins du singulier se seraient réduits en roumain à une seule forme; on aurait donc eu d'abord le gén.-dat. casa, qui avec l'article suffixe serait devenu *casâei, d'où, par le changement de « en e sous l'action de -ei, caseei et de celui-ci on aurait refait le gén. -dat. sans article case. Comme argument en faveur de cette interprétation on ne saurait invoquer le gén.-dat. du meglenitc qui montre des for 516 mes en -â, et non en -e (en aroumain on a -s à côté de -e; cf. Th. Capidan, Meglenoromînii, I, Bucarest, 1925, 148) ; c'est une innovation propre au meglenite (comme, en partie, à l'aroumain) et elle est résultée de la tendance à rapprocher le gén.-dat. du nom.-acc. Ce qui s'oppose surtout à l'idée que le gén.-dat. aurait été primitivement identique au nom.-acc. c'est qu'on ne voit pas pour quelle raison le gén.-dat. en -â aurait été remplacé par celui en -e, tandis que la substitution du premier au dernier, comme cela est arrivé en meglenite et en aroumain, s'explique facilement par le fait qu'on a cherché à écarter les divergences de terminaison du gén. -dat. et du nom. -acc. D'autre part, il est exclu que le gén. -dat. caseei soit sorti de *casâei; la preuve nous en est donnée par l'arou-main casil'ei, qui ne peut venir que de casae illaei et, comme tel, doit être antérieur à casâl'ei, dont la première partie a été refaite tardivement sur le nom.-acc. casa (comme le gén.- dat. aistei, pron. dém., à côté de aistei, a été modelé sur le nom. -acc. aistâ). Le gén.-dat. masc. de la IIe déclinaison présente la même forme que le nom. -acc. puisqu'il est sorti de la confusion du dat. latin en -o avec le nom.-acc. (domn < domino, confondu avec domn < dominus, dominum). Les masculins de la Ille déclinaison auraient dû avoir -i au gén.- dat,, mais par analogie avec la Ile déclinaison c'est la forme du nom.- acc. qui s'est imposée (cîne, comme domn). La désinence -i du masc. pl. de la IIIe déclinaison s'explique par l'influence du pl. de la IIe déclinaison: puisque le sg. canem et le pl. canes, après la chute de -m, -s, s'étaient réduits à une seule forme, pour éviter la confusion des deux nombres on a adopté au pluriel la terminaison -i de la IIe déclinaison, d'où *cani, comme domini (d'après Al. Procopovici, Dacoromania, II, 201, 203, la désinence -i reproduirait le développement normal de -es latin, mais la phonétique roumaine s'oppose à cette explication). Après que -i fut introduit au pl. masc. de la Ille déclinaison, la même flexion fut adoptée pour le pl. des féminins en -e (il serait téméraire de faire remontrer ce pl. en -i au lat. vulgaire, comme A. Meillet l'admet pour la particularité analogue de l'italien, Bull, de la Soc. de ling., XXVII, 65). Un pareil changement des désinences pouvait se produire d'autant plus qu'il était favorisé par l'analogie qui établissait un parallélisme entre les formes, identiques, de gén.-dat. sg. et nom.-acc. pl. de la Irc déclinaison (case) et celles de la IIIe déclinaison (nom.-acc. pl. parti, correspondant au gén. -dat. sg. parti). Quant à la désinence -i du pl. fém. de la Irc déclinaison, elle est résultée tantôt de -e (notamment lorsqu'il se trouvait après c, g: vaci(le), fragi(le) < *vace(le), *frage(le), tantôt de -» de la IIIe déclinaison (cette flexion pouvait être introduite à la Ire déclinaison d'autant plus facilement qu'il y avait des substantifs féminins qui présentaient au sg. une forme double (en -â et en -e: u§â — use, grijâ — grije). Sur l'emploi d'une même forme au génitif et au datif, v. Kr. Sandfeld, Bal-kanfilologien, Copenhague, 1926, 99, 106; cf. Grundr. d. rom. Phil., 2* éd., I, 528); rien ne vient confirmer l'hypothèse que cette particularité du roumain serait due à l'influence de l'illyricn ou de l'albanais; on est plutôt autorisé à admettre le contraire, c'est-ù-dire que l'identité du génitif et du datif en albanais est un phénomène transmis du roumain; l'albanais ne montre pas, en effet.une tendance aussi accusée que le roumain à simplifier la déclinaison, de sorte que c'est plutôt en roumain que le génitif et le datif ont pu être confondus à l'origine. Bien que le roumain n'ait pas simplifié la déclinaison dans la même mesure que les autres langues romanes, il est d'accord avec elles quant à la réduction progressive des formes casuelles. C'est toujours à l'influence du roumain qu'il faut vraisemblablement attribuer l'identité du génitif et du datif dans la déclinaison bulgare Adjectif 55. Puisque la flexion des adjectifs correspond la plupart du temps à celle des substantifs, nous ne rappellerons ici, après ce que nous avons exposé aux paragraphes précédents, que les particularités dont dérivent certains aspects des formes adjectivales. Quant aux faits qui rattachent la morphologie des adjectifs à celle des pronoms, on les trouvera où nous nous occupons de ces derniers. Pour ce qui concerne la nature de la finale nous avons à mentionner la forme double pustiiu CP. PS. PH. LXII, 3 ; CT. Marc 25; CPr. 20; CC1. 344; PO. Gen. i, et pustii CT. Mathieu 57, 58; Marc 25; Luc 16, 41, 42; CC1. 136; CC2. 63, 293, 295, 368, 417. Tout comme aujourd'hui on a roşiu CC1. 399 (roşîu PO. Gen. 25), fém. roşie CM. 19; CPr. 330; CC1. 173—174; PO. Gen. 25, 38; Ex. 10, 13, 14, 25, 26, dont la terminaison, comparée à celle, normale, de roşu, roşe (< lat. roseus), n'a pas encore été expliquée. Une forme rare est aseaminile PO. Ex. 9, pour asemenea (cf. plus loin, l'adverbe). Au pluriel mase. gol garde son l, de sorte qu'on n'a pas goi, comme aujourd'hui, mais goli: CV. vi, i; exix, 13; TB. 469; CPr. 42, 53; CC1. 38, 186, 334; CC2. 47, 141, 421; PO. Gen. 2; S. 26, Le pl. de mare apparaît quelquefois avec la même terminaison, au lieu de mari, et étant donné qu'il est attesté comme tel à plusieurs reprises il ne semble pas qu'il y ait là un fait de graphie: cuvinte mare CP. CLIV, 3; plîngeri mare TB. 316; să nu seţi mai mare CPr. 239; mai marelor preuţi CC1. 374; mare învincături PO. Gcn. 49; eue mare, sveaşnice mare, icoane mare, boi mare vaci mare, iape mare CB. I, 194, 196, 205, 208. Un cas analogue est celui de tare et de son dérivé netare: tar ele mini CC2. 568; tare să fiţi întru al lui duh CPr. 223; netare semu noi TM. 124. Par contre, cai telegare CB. I, 209 (pour telegari, pl. de telegar) ne peut être dû qu'à la confusion de * et e, fréquente dans les anciens textes. Le pl. féminin et neutre de nou est noao, etc. (cf. 462—463) ; noi n'est jamais employé. L'-e du pluriel est changé parfois en -ă après une -r, comme cela est arrivé aux substantifs se terminant par la même consonne (cf. 513): amară (urîciuni a, et.) CPr. 55; PO. Ex. 12; IC. 48 (cependant: amari greşale CC1. 38). Les degrés de comparaison sont exprimés de la même façon que dans la langue actuelle, sauf que le superlatif est rendu dans quelques cas par les adverbes mult, vîrtos ou une expression adverbiale comme fără seamă: multu milostiv PS. CP. LXXXV, 5, 15; en, 8; CXLIV, 8; PV. LXXXV, 5; CXLIV, 8; PH. LXXXV, 5; TM. 216; mult mulţiţi CT. Marc 11; Luc 24; multu nedejduitori KLR. 46; mult păcătos P. 2; vîrtos bune CM. 24; vîrtos grea PO. Ex. 9; vîrtos mare CT. Marc 70; CC1. 7; CC2. 156; PO. Gen. 47; Ex. 10; vîrtos multă, vîrtos multe PO. Ex. 9, 12; fără seamă mulţi CTd. 206 (comp. fără seamă tare plodit PO. Gen. 17). Article 56. Varticle defini. Les textes montrent par endroits l'omission de l'article -l(-lu) : Dumnedzău dereptaţiei mele, agiutătoriu mieu, Dumnedzeu tău, sufletu mieu, sprejenitoriu mieu, agiutoriu mieu, glasu rugiei PH. iv, 2; xvni, 15; XLIV, 12; LVI, 2; xc, 2; exiv, 1; dumnezeescu Pavel CC2. 449; fecioru cu muma sa P. 20; fiiu lu Dumnedzău CTd. 206; glasu lor PS. xvni, 4; picioru mieu CP. xcin, 18; potopii apeei PO; Gen. 9; răsăriţii soarelui S. 11; rîndu vostru CM. 24; sufletu lui CTd. 212; sufletu lor PS. cvi, 5 sufletu său CP. xxiii, 4. Faut-il voir là un témoignage de la chute de -l dans la prononciation? L'absence de cette consonne peut être due dans quelques cas à la distraction des copistes ou à leur habitude d'écrire une seule fois des lettres qui se répétaient à la fin d'un mot et à l'initiale du mot suivant; c'est ainsi qu'on pourrait interpréter fiiu lu, glasu lor, sufletu lui, sufletu lor. Il reste cependant un bon nombre de cas qui semblent montrer que -l avait commencé à ne plus être prononcée, et comme un exemple sûr de cette prononciation nous sommes porté à considérer hotaru Ardealului d'une note écrite par Mihai Viteazul (IS, IV, 4). L'article al, a, ai, aie, variant selon le genre et le nombre, est en général conséquemment employé dans certains textes, notamment ceux de Coresi; on trouve cependant même dans ceux-ci quelques cas de la forme unique a et c'est surtout dans d'autres textes que les exemples dans ce sens abondent: în numele Tatălui şi a Fiului şi a Duhului s fini CM. 10; a Domnului iaste pămîntul PS. CP. xxin, 1 ; a blîndzilor va fi pămîntul PS. XXXVI, 11 ; Tatăl a Domnului nostru CM. 14; meşterul mare a tiparelor PO. préf. jugul a grumazilor voştri CB. I, 8 ; acela mior de foc iaste a oamenilor nebuni TB. 421 ; toţi îngerii omeriloru, a bărbaţiloru şi a muerilor TB. 415; CTd. 209; fii Iu lacov şi a lu losif PS. XXXVI, 16; toţi oamenii a domitale DH. XI, 349; doi omiri a noştri RLR, 47; pîrgari a domitale (ibid. 49); sufletele direpţilor oamenilor... şi a păcătoşilor TB. 421; CTd. 211; patru cornute a pămîntului TB. 454; CTd. 215; pedepse a tale TP. 160; cărţi a prorocilor PO. préf.; nevoi a mele AA. XX, 483; cărţi a lu Jigmon (ibid., 486). 11 est possible d'ailleurs que a à la place de al, spécialement, soit dû quelquefois à une simple particularité graphique, comme dans les cas mentionnées plus haut pour -/, c'est-à-dire que / a été supprimée devant un mot commençant parla même consonne; il serait alors à envisager de la sorte des passages comme ceux-ci: locul sfîntu a lui PS. xxin, 3; neputredul trup a lu Hristos CC2 152; dar mare a lu Dumnezeu CM. 10; tot nărodul a lui Adam CTd. 195; logofătul cel mare a lui Aron Vodă DH. XI, 318; fiiul... a lu llie, a lu Matan, a lu Levie, a lu Melhie, a lu Ioanna, a lu losif.. CT Marc 11 ; a loru e pămîntul PS CP. xxxvi, 22; săborul a lor CT. Mathieu 36; numele a lor PO. Gén. 2; a lor rostu PV. CXLIII, 8. Si ces exemples doivent être considérés comme nous venons de le dire, il n'est pas moins vrai qu'il en reste tant d'autres où a, au lieu de al, ai, aie, apparaît comme une forme employée souvent au xvie siècle, et il semble que la zone linguistique caractérisée par cette particularité était alors de beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui (on sait qu'actuellement c'est surtout en Moldavie qu'on dit a, au lieu de al, etc.). Sur al, a, ai, aie v. l'explication que nous en avons donnée dans Buletinul Societăţei filologice, Bucarest, II (1906), 16. L'article cel, cea est remplacé bien des fois par cela, ce(a)ia — p. ex.: cei de apoi, ca şi ceia dintîiu CTd. 193; bunătatea ceaia deşartă CTd. 228; mînra ceaia marea CV. CLXIII, 7 — et le gén.-dat. du féminin est cei, ce(a)ia, correspondant aux formes d'aujourd'hui celei, celeia: zise cea mai mare ceti mai mici PO. Gen. 19; ccii mari era numele Liia (ibid., 29); rebdariei ceia lungiei CV. cxxxin, 7—8 ; nunteei ceaia de sus CC2. 292. A noter le dat. pi. mase. a cei PH. LXXVIII, 4. L'article lui, proclitique, du gen.-dat. des noms propres mase. apparaît très souvent réduit à lu. Si certains textes, comme CV. CP. TP., donnent d'habitude lu (dans CV. on n'a qu'exceptionnellement lui: lui Hristosu CXL, 14, comme: lui Dumnedzeu XLVIII, 13; de même dans CP.: lui Israil CLIII, 9; cf. LXX, 222,où sfîntului Israil est écrit à la place de sfîntul lui Israil), ailleurs on constate à chaque pas l'hésitation entre les deux formes. Ainsi dans PS., qui emploie lu tout aussi fréquemment que lui et nous nous reporterons en particulier à ce texte, afin que nous voyons de quelle manière il se présente à ce point de vue et s'il nous fournit quelques éléments pour l'explication de lui et lu. Arrêtons-nous d'abord aux formes qui nous sont données aux titres du Psautier de Scheia. Nous y trouvons la série suivante: lui Asafu LXXVI, LXXVII, LXXIX—LXXXI; lui Avesalom m; lui Cor eu LXXXIII, LXXXIV, LXXXVI; lui David n—v, vu, vin, LXVIII — LXX, LXXII, XC, XCII—xcv, xcvn—Xcix, C, Cil, CVII, CXXXVII, CXL, CXLII, CXLIV ; lui Etam LXXXVIII; lui Hristos LXXI; lu Agheu CXLV, CXLVII, CXLVIII; lu Asafu iv, ix, LXXIII, LXXV, LXXVI, LXXVIII, LXXXII; lu Avacum CLV; lu Coreu XLI, XLIII—XLVIII; lu David IX—XXXV, XL, XLII, L, LI, LUI—LX, LXII—LXIV, LXVI, LXXXV, cm, cvin, cix, cxxxvi, cxxxvm, cxxxix, CXLI, CXLIII, lu Daniil cLvin ; lu Israil CLII ; ht Moysii CLII, CLIII ; lu Saut xvn ; lu Zaharia CXLV. L'emploi concomitant de lui et lu est plus caractéristique encore lorsqu'une forme suit de près l'autre: lui David... lu Eseiu... lui Asafu LXXII ; lu Aggheu si lui Zaharia CXLVI. En poussant plus loin l'enquête et en parcourant les versets du Psautier, nous y retrouvons quelques-unes des formes précédentes et plusieurs autres semblables: lui Adam CLIII, 8; lui Arron LXXVI, 21; lui Avraamu civ, 6; lui David LXXXVIII, 4, 36, 50, lui Efrem LXXVII, 67; lui Hamu LXXVII, 51; lui lacov LXXXVI, 2; CXLV, 5; lui losif LXXVII, 67; lui Israil LVIII, 6; LXX, 22; LXXII, 1; LXXVII, 41; LXXX, 5 ; CLI, 6 ; lui Lot LXXXII, 9 ; lui Melhisedec CLX, 4 ; lui Moysii LXXVI, 21; en, 7; lui Neftalim LXVII, 28; lui Taneos LXXVII, 12 43; lu Aaron cxm, 18, 21; CXVII, 3; cxxxn; 2; cxxxiv, 19; lu Avraamu XLVI, 10; civ, 9; CLXI, 73; lu David xvn, 51; cxxi, 5; cxxxi, 11, 17; CLXI, 69; lu Efrem LXXVII, 9; lu Faraonu CLII, 4, 19; lu Hamu civ, 23, 27, cv, 22; lu Hristos CLXII, 62; lu lacov xix, 2; xxi, 24; xxm, 5, 6; XLIII, 5; XLV, 8, 12; LXVI, 5; LXXIV, 10; LXXV, 7;.LXXX, 2, 5; LXXXIII, 9; LXXXIV, 2; civ, 6, 10; cxm, 1,7; cxxxi, 2, 5; CXLVII, 9; CLIII, 9; lu Idumeiu LXXXII, 7; lu Isacu CLV, 9; lu Israil xxi, 25; xxiv, 22; LXII, 7; LXVII, 9, 27; LXXI, 18; LXXVII, 31; 55; LXXXII, 5; LXXXVIII, 19; en, 7; civ, 10; cv, 48; cxm, 1, 20: CXVII, 2; cxxi, 4; cxxxiv, 12, 19; cxxxv, 22; CXLVI, 2; CXLVII, 9; CXLVIII, 14; CLII, 19; CLIII, 9; CLXI, 68; lu Leviinu cxxxiv, 20. Lui et lu apparaissent l'un à côté de l'autre au même verset: lu lacov... lui losif LXXVI, 16; lui lacov... lu Israil xcvn, 3; lui Israil... lu Iacov LXXX, 5; lui Madiamu... lui Sisaru... lu Iavim... lui Chysu LXXXII, 10; lui Moysi... lu Israil Cil, 7. Si la fréquence de lui et lu à tel ou tel endroit peut être expliquée par les conditions dans lesquelles le Psautier de Scheia nous a été transmis, aux prédilections des différents copistes pour l'une de ces formes (cf. Candrea, Psaltirea Scheiana, I,XXXII,XXXVIII) cela laisse inexpliquée l'alternance de lui et lu dans des versets écrits par le même scribe. Le mélange des formes dans ce cas ne saurait, naturellement, être toujours interprété comme une concession faite par le copiste au modèle qu'il suivait et qui différait à cet égard de ses habitudes de parler — ce serait généraliser un fait qui n'a pu être qu'accidentel. Nous devons alors admettre qu'au xvie siècle, tout comme aujourd'hui, même la prononciation individuelle oscillait entre lui et lu. Cela ressort aussi d'autres considérations: le document de CB. I, 51 nous donne: lu Ionasco, lu Murgu, lu Boboc, lui Necorà si lu Stefan, où l'on voit bien comment celui qui a écrit ce document a mis lu aussitôt après lui; dans un des textes de AA. XX on lit: lu Mihaiu Voevoda 456, lui Mihail Voevod, lu Jigmon, 457, de sorte que nous voyons là aussi comment lui et lu étaient employés simultanément dans le parler individuel. Comment expliquer la réduction de lui à lu? Probablement qu'il faut partir de liaisons comme lui Ion, lui Iosif, etc., où Vi de l'article pouvait être absorbé par 1'» qui suivait, et de pareilles liaisons, séparées en lu Ion, etc., on est arrivé à transmettre l'article sans -i aux cas où il précédait des formes commençant par d'autres voyelles ou par une consonne (lu Alexandru, lu Petru). D'après S. Puscariu, Zeilschr. f. rom. Phil., XLI, 76 (cf. Th. Gartner, Darstellung d. rumänischen Sprache, 48), l'article lu pour lui devrait être envisagé autrement, comme le représentant d'un ancien génitif formé avec lu < illum (comp, afr. la feauté l'empereur) et qui se serait rencontré avec le datif construit avec lui, d'où la confusion entre ces deux formes. Pour étayer cette explication Puscariu invoque la présence de lu dans les textes les plus anciens, tandis que Uli serait propre aux textes de date moins reculée et, en même temps, le témoignage de l'istro-roumain et du meglenitc, où l'on a lu à la place de lui. Les plus anciens textes ne confirment cependant pas l'observation de Puscariu, puisque nous avons vu que PS. emploi très souvent lui et la même constatation peut être faite si nous nous reportons à PH. ou PV. — la répartition de lui et lu n'est pas, au xvic siècle, dépendante de faits chronologiques, mais de variations dialectales, des prédilections qu'avaient les traducteurs et les scribes tantôt pour lui, tantôt pour lu. Quant aux parlers sud-danubiens, il faut rappeler que le meglenitc n'ignore pas tout à fait lui (cf. Th. Capidan, Meglenoromînii, Bucarest, 1925, 148) ; et s'il connaît surtout lu, celui-ci, tout comme en istro-roumain, peut bien être résulté d'un nivellement en sa faveur. L'explication de Puscariu nous semble contestable surtout parce qu'elle admet au génitif et au datif sg. une différenciation (*lu omu, *lui omu) qui ne concorde pas avec le système de la déclinaison roumaine, caractérisée par l'indentité de ces deux cas; il s'ensuivrait qu'au pluriel aussi on a eu le gén. *i oameni et le datif *lor oameni, ce qui ne correspond guère à la morphologie roumaine. D'autre part, si le génitif et le datif sg. avaient été, pendant quelque temps, tels que Puscariu les admet, on s'attendrait à trouver dans es anciens textes des génitifs féminins tels que a Maria, à côté du datif (ii) Maria, mais en réalité on ne rencontre que ci (ii) pour les deux cas Puscariu cite, il est vrai, la construction dialectale Ion a Sa/ta qu'il a entendue à Bicaz et dans les Muntai-apuseni, mais elle n'est pas probante, puisqu'on peut y voir une altération de Ion a lu Safta ou une forme hybride résultée de Ion a(l) Saftei et Ion a(l)lu Safta (on sait que lu est employé en daco-roumain aussi devant les noms de personnes féminins). L'interprétation de Puscariu implique donc des faits bien problématiques et il nous semble alors que lui et lu apparaissent plus clairs si on les considère comme des fluctuations de phonétique syntaxique. Pour ce qui concerne les noms propres, il faut en outre rappeler que contrairement à l'usage moderne, certains noms de famille étaient fléchis au gén.-dat. avec l'article enclitique: Arbanasului CB. I, 67, 72 (mais en même temps lui Arbanas, 66) Bâlosului IN. V, 279 ; Bârescului, Berescului (CB. I, 66, 72) ; Lungului (ibid., 57); Moldoveanului (ibid., 37); Sîrbului (ibid., 88). La postposition de l'article s'explique ici par le fait que nous avons affaire à des formes qui sont à l'origine des déterminants, des adjectifs et des noms ethniques et, comme telles, elles ont suivi la flexion des noms communs et des adjectifs. L'emploi de lui Arbanas à côté de Arbanasului montre d'ailleurs la tendance d'assimiler ces formes à celles qui recevaient l'article proclitique, tenelance qui s'est accentuée avec le temps et a fixé la physionomie actuelle des noms de cette catégorie (lui Lungu, lui Mol-doveanu, etc.). Un trait caractéristique de la langue du xvie siècle est la conservation dans quelques cas de l'article proclitique au gén.-dat. des noms communs. Nous groupons ici les formes qui sont attestées avec cette flexion, et en premier lieu celles qui montrent lui comme article précédant le substantif. Lu împâratu est donné par CV. LXVIII, 9—10; CXLVIII, 1—2; PS. CP. XLIV, 2, 6, 14, 15 16; LX, 7; LXXI, 2; xcvni, 4; CLVIII, 46; aux versets correspondants d'autres Psautiers nous trouvons cependant împâratului: CP2. PH. XLVI, 2, 6, 14, 15, 16; PH. i.x, 7; CP2. PH. LXXI, 2; CP2. PV. xcvni, 4; PV. CLVIII, 46; on a d'ailleurs împăratului aussi dans PS. CP. XLVI, 7; XLVII, 3, et CP2, xvii, 51 présente împăratului en face de lu împăraţii de PS.; on constate toutefois que PS. est conséquent dans l'emploi de ces deux formes: lu împăraţii apparaît lorsqu'il n'est pas suivi d'un adjectif, etc., tandis que împăratului est le gén.-dat. accompagné d'un adjectif {împăratului nostru, împăratului mare, aux deux versets cités: XLVI, 7; XLVII, 3). Plus rarement sont attestés: lu(i) craiu iCr. 2; PO. Gen. 14, 39, 40 (au dernier chapitre aussi craiului) ; lui voivodă CV. c, 6—7 ; CPr. 51; CC2. 261. A ceux-ci il faut joindre les mots savants: lu chiesariii (chesariu, cliesar) CV. LXVII, 3—4; LXXXIX, 11; CT. Mathieu 90; CPr. 39, 47, 50; CC2. 260, 261 ; lu(i) ighiemonu (écrit lui et lu gh(i)emonu) CV. LVI, 5—6; LVII, 4—5; LIX, 8—9; CC1. 397, 399 (< ujeiicov, par l'intermédiaire du si. igemonu des textes religieux, introduit du grec). Tous ces mots ont une note commune: ils désignent des dignités, des hautes fonctions et, comme tels, associés bien des fois à des noms de personnes (comp. lui ievanghelistu Ion TH. 465; lu proroc David CC1. 54) ou identifiés avec ceux-ci (chesar n'est d'ailleurs qu'un nom propre devenu commun, au sens d'« empereur »), on conçoit qu'ils aient gardé plus longtemps au gén.-dat. l'article proclitique et qu'on ait continué à dire lui împărat, etc., comme lui Alexandru. Il y a cependant aussi d'autres substantifs qu'on faisait précéder de l'article. Nous lisons, ainsi, dans CV. : sîntele mueri... supuindu-se a loru săi bărbaţi CLII, 3—5 ; muerile supuindu-se a loru săi bărbaţi CL, 14 (dans le texte aie, ce qui est évidemment une erreur) ; et ailleurs: multul a lor mele lacrămi TM. 215 ; înaintea a lor miei şi a lor tăi fraţi PO. Gen. 31; să vei da bani împrumut a lor miei mişei oamini (ibid., Ex. 22) ; a lor tăi ficiori naşterile deniîniu (ibid., 34) ; mulţemim... ca a lor noştri iubiţi priiatini RLR. 45; dans tous ces passages on voit bien que lor est placé devant le substantif lorsque celui-ci était immédiatement précédé par un adjectif pronominal. Nous avons aussi des exemples de l'article féminin proclitique, dans les mêmes conditions: ispitirea a ei voastre credinţă CV. cxxxix, 12 (au passage correspondant CPr. 58 porte: ispitele ale voastre credinţe, où sûrement ei a été omis entre aie et voastre) ; ispitele sîntu ale ei noastre credinţe TM. 124; besereca (= besereciei) svinte a ei tale PH. v, 9 (comp. în cinstea a ei tale PH. XLIV, 10, passage altéré, comme le précédent). Ces derniers exemples se rencontrent avec deux autres — les seuls que nous trouvions au xvie siècle — montrant de même l'article féminin proclitique, mais lorsqu'il s'agissait d'un nom propre et sous la forme ii, non ei: iaca mueriei tale, ii Sara, fi-ia fecior PO. Gen. 18, spuseră iară ii Tamar (ibid., 48 ; mais Tamareei, quelques lignes plus haut et ailleurs, comme à côté de ii Sara, à l'endroit cité, on trouve un peu plus loin Sardei, qui est la forme employée aussi dans d'autres passages). Ces cas isolées de lor, ci (ii) proclitiques sont des témoignages précieux pour l'histoire de la déclinaison et apparaissent comme un vague vestige de l'ancienne flexion des substantifs en daco-roumain. Une dernière remarque reste à être faite au sujet des deux mots signifiant « Dieu ». Lorsqu'ils étaient suivis d'un déterminant, Dumnezeu et Zeu recevaient l'article enclitique: Dumnedzeului nostru PS. CP. xix, 8; LXXXIX, 17; PV. LXXXIX, 17; Dumnezeului tău CM. 27; Domnezeului de sus PO. Gen. 14; Dumnedzeului lu Iacov PS. CP. xix, 2; Dzeului mien PS. CP. PV. LXXXIII, 11 ; Dzeului nostru PS. CP. xci, 14; Dzeului lu Israil PS. CP. LXVII, 9. Dans d'autres cas l'article était placé devant, comme aujourd'hui (bunătatea lui Dumnezeu, etc.) ; même alors cependant on constate l'emploi fréquent des formes avec -lui: besereca... Dumnedzeului CV. xxi, 9; cuvintele Dumnedzeului PS. evi, 11; numele Domnezeului PO. Gén. 13; cîntaţi Dumnedzeului PS. LXVII, 33; ceriul s pure slavă Dumnedzeului PS. xvin, 2 (lu Dumnezeu CP.) ; c'est surtout Zeu qui nous fournit le plus d'exemples dans ce sens: casa Dzeului PS. LI, 10; LIV, 15; CP. LIV, 15; cetatea Dzeului PS. CP. XLV, 5; fsatul Dzeului PS. LXXII, 17 (lu Dumnezeu CP.); ievanghelia Dzeului CV. xx, 24; împărăţiia Dzeului (ibid., m, 8); lucrul Dzeului PS. XLV, 9 (lu Dumnezeu CP.) ; sărbătorile Dzeului PS. LXXIII, 8 (lu Dumnezeu CP.) ; aie Dzeului ţirutele pămîntului PS. XLVI, 10 (ale lu Dumnezeu CP.); strigaţi Dzeului PS. PV. CP. XCVII, 4 (cf. Candrea, Psalt. Schciană, I, cxxxiv). La postposition de l'article en roumain est loin d'être éclaircie, malgré les différentes tentatives faites jusqu'ici (v. en dernier lieu V. Bogrea, Dacoro-mania, II, 662; C. Tagliavini, ibid., III, 515; G. Weigand, Balkan-Archiv, I, vu, xi; Kr. Sandfeld, Balkanfilologien, Copenhague, 1926, 96). Puisque la même particularité existe, comme on le sait, en albanais et en bulgare, on a cru pouvoir l'attribuer à l'influence des parlcrs thraco-illyriens. Une pareille hypothèse laisse cependant inexpliqués des faits caractéristiques de la morphologie roumaine: l'emploi dans le roumain primitif de l'article proclitique féminin *a — et il faut supposer que c'était le même cas pour le masculin *lu —.comme cela résulte de constations que nous avons relevées ailleurs (p. 406; cf. S. Puşcariu, Dacoromania, I, 372) ; l'extension relativement récente en daco-roumain de certaines formes avec l'article enclitique (les cas de împăratului, craiului. Măriei pour lui împărat, lui crai, ci Maria). La comparaison des dialectes roumains laisse aussi voir les progrès successifs qu'ont faits les formes, avec l'article enclitique aux dépens de celles avec l'article proclitique: l'istro-roumain et le meglenite, qui ont gardé bien des traits archaïques , montrent au génitif et au datif lu, alors que le daco-roumain et l'aroumain emploient pour ces cas l'article suffixe. La postpostion de l'article apparaît donc comme un fait qui s'est accentué avec le temps et, en partie, à l'époque historique, de sorte qu'il est difficile d'y voir le résultat d'une immixition allogène (thraco-illyrienne) dans la morphologie roumaine. On pourrait supposer que seul l'albanais a hérité des Illyriens le phénomène analogue et qu'il l'a transmis ensuite au roumain, mais cette supposition suscite aussi des doutes, étant donné que l'albanais connaît dans bien des cas l'article proclitique et montre, en même temps, des particulaiités ne coïncidant pas tout à fait avec celles de l'article roumain. Quant au bulgare, il se distingue du roumain et de l'albanais par le fait qu'il ignore l'article préposé; il va donc dans cette voie bien plus loin que les deux autres langues. On se demande alors si cette particularité — comme l'emploi même de l'article lui assignant une place à part parmi les idiomes slaves et pouvant être expliquée par la réduction de ses formes de déclinaison — ne pourrait être considérée comme une évolution indépendante de celle effectuée en roumain et en albanais (cf. A. Meillet, Bull, de la Soc. de linguistique, XXVI, 143). Il est pourtant possible que le bulgare ait subi dans ce cas, comme d'autres fois, l'influence du roumain. L'article -le du nom. -ace. masc. de la Ille déclinaison est dérivé de ille par H. Tiktin, Rum. Elementarbuch, 90, et S. Puşcariu, Studii istro-vomîne, II, Bucarest 1926, 321 ; on ne voit cependant pas pourquoi ille se serait conservé seulement dans ce cas; il est plus naturel d'admettre que -le est sorti de -lu et que e y fut substitué à u à cause de la terminaison -e des formes sans article: puisqu'à la Ile déclinaison la voyelle de l'article coïncidait avec la voyelle finale du substantif (domnu-lu), on a établi une identité vocalique analogue aux substantifs de la Ille déclinaison: (cine-lu > cîne-le). 57. L'article indéfini. Nous nous sommes occupé au chapitre sur la phonétique (476—478) de quelques-unes des particularités que présente cet article et il reste à mentionner la forme sous laquelle apparaît le gén.-dat. du fém. o; elle est constamment unii (non unei, comme l'on l'écrit aujourd'hui): unii mueri CPr. 271, 283, 301; unii slugi (ibid., 240); unii văduo CC1. 210. Quant à neşte (ci. 110), nous avons à relever le datif avec a: ziseră... a neşte bărbaţi răi CPr. 39. Noms de nombre 58. Cardinaux. A part quelques différences dans leur phoné-tisme, ils sont identiques à ceux employés de nos jours: u(n), unul, o (uo CV. CLXVII, 9; PS. LXXXIII, 11), una (cf. 476—478)i doi, doao, etc., noao, etc. (cf. 462)..., unsprăzece (cf. 447)...,' şasezeci CT. Mathieu 50, 51 ; CC2. 345. A côté de amîndoi, amîn-doao nous avons îmbi, îmbe PS. PV. CXLIX, 6; PH. cxxxv, 13; CXLIX, 6; PO. Gen. 21, 26; Ex. 2, 25, 27, 28, 30, 32, 37, et comme forme tout à fait, rare il faut noter amîndoi spră zece « tous les douze » CT. EL. Mathieu 108; CC1. 389, qui a l'air d'une combinaison improvisée, bien artificielle. Comme flexions spéciales nous trouvons: le gén. avec de (outre celui avec a, comme dans PO. Gen. 31: cortul... a doao^ slujnice): pre mijloc de doao viiaţe PS. PV. CP. CLV, 2; cea pildă de zece fete CC1. 424 (cf. 143—144); le dat. avec a: a doi CT. EL. Mathieu 18; Luc 81 ; CC1. 92, 234, 257; CC2. 245; a patru CPr. 29; CC2. 4 ; a cinci CC1. 223 ; a zece CC1. 461 ; a unsprăzece CT. Luc 112; a doisprăzece CT. Jean 24; CPr. 158; RLR. 49; a doospradze.ee CV. LXXIV, 13; cix, 8; CPr. 5; a cinci suie CC2. 202 {la a cinci suie 154 ne peut être qu'une faute d'impression et montrant que dans l'original il y avait probablement a cinci... et pendant la composition du texte on y a ajouté la, en laissant subsister le datif construit avec a et la en même temps) ; a patru mie a cinci mie CT. Mathieu 66 ; Marc 33. Le gén. de mie est attesté comme miei (seama miei de tal'anţi) CC2. 326, et quant au pluriel de la même forme, lorsqu'elle était' précédée par un autre nom de nombre, les exemples cités montrent qu'il restait invariable, c'est-à-dire mie, comme au singulier; c'est ainsi qu'on le trouve aussi ailleurs; doao mie CT.. Marc 19; CC.1 112; trei mie (ibid., 344); patru mie CV. xxxvi, 1 ; CT. Mathieu 64; Marc 32; CPr. 46; CC1. 137; cinci mie CT. Mathieu 58; Marc 25; Luc 42; Jean 18; CPr. 10; CC1. 136, 137, 142; CC2. 293; şapte mie ICr. 3; CPr. 105; zece mie ICr. 3; CT.'LUC. 77; CC1. 154, 156; doaozeci de mie CT. Luc 77; doaozeci şi trei de mie CPr. 144; o sută de mie AA. XX, 477, 480, 484; şase sute de mie CC1. 156; toutefois mii n'était pas inconnu dans ce cas: patru mii CC1. 140; cinci mii CC1. 140, 145; CC2. 295, 297; zece mii CB. I, 7; şase sute de mii PO. Ex. 12 (la forme du pluriel, aussi lorsqu'il était employé seul, était d'ailleurs, mii: PS. CP. xc, 7; cxvm, 72; CLIII, 30; PV. CLIII, 30; CC1. 373; CC2. 6, 493;: PO. Gen. 24; Ex. 20; comp. cepedant mie de neamure CP. civ,. 8, alors que PS. présente au même endroit mii; la forme décriez Coresi peut tout de même être une erreur typographique). Parmi les formes associées à tot nous avons à noter : iute patru PO. Ex. 27; tute şase PO. Ex. 25; tute şapte CT. Luc 102; tute dzeee PO. Ex. 26; tute unsprădzece (ibid.), qui se joignent à tustrei,, tuspatru employés aujourd'hui. Intunerec, calqué sur le slave tïma, a la signification de « dix mille» CV.; PS. m, 7 (mii dans CP.) ; xc, 7; CLIII, 30; CLVIII, 40;. PH. in, 7; xc, 7; PV. xc, 7; CLIII, 30; CLVIII, 40; CP. xc, 7; CLIII, 30; CLVIII, 40 et épilogue; CPr. 42; CC1. 475; CC2. 51, 77, 222, 319; à noter aussi: întunrerecu de înturerece PH. LXVII, 18,untunerece de untunerece et mii de untunerece CC2 41. 59. Ordinaux. Pour « premier », en dehors des formes analogues à celles d'aujourd'hui (înlîiu, întîiul, etc.), nous trouvons: masc. sing. (sans article) întîie TM. 45; fém. sing. (sans article întîe PS. CP. CLII; pl. întînie PS. XLIII, 2; CP. LXXVII, 51 ; le composé avec de se présente de la même manière: ceasul dintîe AA. XXVIII, 107, 108; carte dentînie PO. préf., ceia dentîe IP. 35, mais on a aussi dentîiu pour le féminin (sing. et pl.) : carte dentîniu et cărţi dentîniu PO. préf.; zilele dentîiu CP. XLIII, 2. Avec la signification de « premier » sont emplovés aussi: de primă CM. 20; CC1. 143, 343, 407, 412, 413, de prima PO. titre, den primă CC1. 27; PO. Gen. 36, 38; Ex. 22, 34, 39, de-a prima PO. Gen. 43, 46, 48, 49; Ex. 4, 6, 11, 12, 13, 40. Pour «deuxième» nous avons: masc. al doile PH. n; ICr. 10, 13; TM. 78, 83; TB. 336; CT. Mathieu 91; PO. Gen. 2, 34, al doilea CC1. 55; CPr. 33; CP. n; PO. préf.; Ex. 25; pl. ai doilea CPr. 153; CC2. 340, 556, ai doii TM. 79; TB. 284; CC2. 346; fém. a doa, etc. (cf. 462). Pour «troisième»: masc. al treile CV. xvi, 7; LUI, 14; ICr. 14; CTd. 193; CT. Mathieu, 80, 91 ; CC1. 55; PO. Gen. 32; P. 20; AA. XXVIII, 108, al treilea CTd. 204; CT. Marc 67; CPr. 13; CC2. 158; PO. Ex. 25; pl. ai treilea CPr. 153, ai treii TB. 284; fém. a treia (a tria PS. CLXII, 33). Pour «quatrième»: masc. al pairul CT. EL. Mathieu 57; Luc 10, 41 ; CPr. 31 ; CC1. 356, 409, 421, 433; PO. Gen. 2; Ex. 20, 28, 39; AA. XX, 464; fém. a patra. De la même manière que al patrul est formé al optul « le huitième»: CV. CLXIX, 11; CP. vi, xi; CP2. xi; CC2. 145, 398; PO. préf. Quant au masc. al noaole «le neuvième » TM. 47; CTd. 193; CC2. 135; AA. XXVIII, 109, al noole TM. 79; CT. Mathieu 80; P. 14; IP. 35, et au fém. a noa, a noaoa, etc. ils reproduisent le phonétisme de noao, etc. (cf. ci-dessus). Comme dat. de al zecele nous trouvons al zecelui dans CC2. 491, mais c'est sûrement une forme forgée ad hoc. Comme on a pu le voir, les masc. en -le apparaissent aussi avec -lea, mais les premières formes sont les plus fréquentes; aux exemples données plus haut on peut ajouter: al cincile PO. Gen. 30, al cincilea CC1. 409, 433; al şasele TM. 78; CTd. 193; CT. Mathieu 80; IP. 35; AA. XXVIII, 111, al şaselea CC1. 409; al septele CTd. 206; CT. Mathieu 91; CC2. 145,' al şaptelea CC1. 410; al doozecilea AA. XX, 465. Au lieu des féminins usités aujourd'hui a douăsprezecea, a patrusprezecea, etc. on a: a dooasprădzece PV. LXXXV; a patra-sprădzece CV. xc, 5, 6; CPr. 50; PO. Ex. 12; a şapteasprădzece TM. 48 ; PO. Gen. 7, 8 ; a noaspredzece PH. cxxxiv — donc avec a à la fin du premier et non du dernier nom de nombre qui sont juxtaposés. Sur les noms de nombre de 11 à 19, composés avec spre (au sens ancien de « sur, au-dessus de ») et ayant leurs équivalents en slave et en albanais, v. Kr. Sandfeld, Balkanfilologien, 88 (cf. Grundr. d. rom. Phil., 2E éd., I, 528). La terminaison -le(a), -l des noms de nombre ordinaux ne peut être séparée de l'article des substantifs de la Ille et Ile déclinaisons (S. Puşcariu, Dacoroma-nia, III, 404—405, rattache -le(a) au lat. libet, mais cette dérivation est contestable ; P. Skok, România, L, 219, considère les formes en -le(a) comme une particularité balkanique, se retrouvant en albanais, aussi bien qu'en slave, et, sans tenir compte de -l de al patrul, al optul, croit que la dernière partie de al doile(a) pourrait être ille, ce qui est tout aussi contestable). Pronoms 60. Pronoms personnels. Ils ne s'écartent pas en général beaucoup de ceux usités aujourd'hui et nous laisserons suivre les différentes formes qu'ils présentent: Première personne: Sing. nom. eu; gén., rendu quelquefois par de et la forme de l'accusatif: de pregiur de menre PH. III, 7; de-a-dereapta de même (ibid., xv, 8) ; dat. mie (miia DH. XI, 396, 397; AA. XX, 444, 447, qui rappelle le m.-roum. nia); (î)mi, -m PS. vu, 5; CC1. 23, 412; PO. Gen. 31; Ex. 17, 25; AIIN. III, 547; acc. mine (mené), mă (me). Pl., nom.: noi; gén. avec de: de pregiur de oi PH. XLIII, 14; dat. noao, etc. (cf. 99—100; dans TP. noe 162, noue 148, nouo 146, 148), nă CV. xxv, 11, 'ne ICr. 11, 16; CM. 5, 7; PO. Gen. 47; TP. 148; AA. XX, 458, etc., et bien plus rarement ni TM. 122, 124, de sorte que c'est ne qui apparaît là où aujourd'hui on a ni: să ne se iarte CC2. 128; IC. 45; ne se cade CT. Jean 59; CPr. 68; CC2. 84, 493, cade-ne-se CPr. 37; CC1. 263; ne-s puse CC2. 19 (să ni dea AA. XX, 473 est probablement une faute de transcription, pour să ne dea) ; acc. noi, nă CV. xv, 4 ; xvii, 4, 10, 12; xxiii, 6; xxiv, 5, 6, 12; PS. ix, 16; xi, 8; xix, 6, 9, 10; XLIII, 9, 10, 20, etc., ne PS. XLV, 2; PV. LXXVIII, 8; LXXXIV, 7; CP. ix, 16; xi, 8; xix, 6, 9, 10; XLIII, 9, 10, 20; ICr. 11, 12, 14, 16; TM. 148; CM. 7; DH. XI, 349, etc. Deuxième personne: Sing., nom. tu; gen. avec de: împrejur ■de Une CT. Luc 97 ; pre mijloc de tine PS. PV. CP. cxv, 10 ; cxxxiv, 9; dat. ţie (ţiia CC1. 391 ; cf. ci-dessus miia), (î)ţi; ace. tine (tene), te. Pl., nom. voi; gén. avec de: înlăuntru de voi CC2. 223 ; în mijloc de voi CT. Luc 108; CPr. 264; dat. voao, etc. (cf. 462: voue TP. 150), vă, employé même dans des constructions comme les suivantes, où aujourd'hui on met vi: ce vă se cade CTd. 193; IP. 35; ertară-vă-se CC2. 71 ; să vă se iarte ICr. 22; TM. 107; vă se închină CPr. 335, închină-vă-se (ibid., 166); pare-vă-se CT. Luc 53 (cf. là même 67, 69) ; vă se părea CC2. 35 ; ace. voi, vă. Troisième personne: Sing., nom. el(u); ea (ia); gén. lui; ei, mais aussi de el, de ia: pre mijloc de élu PS. CP. XLV, 6 ; LIV, 11 ; în mijlocu de elu PH. XLV, 6; den crucişii, de el (ibid., xviu, 12); pre mijloc de ia PS. CP. cxxxv, 14; cxxxvi, 2; prim mijloc de ia PV. cxxxvi, 2 ; în mijlocu de ia PH. LIV, 11 ; dat. lui, (î)i; ei, (î)i; ace. el(u), (î)l(u) ; ea, o. Pl., nom. ei; iale (cf. 430) ; gén. lor et quelquefois avec de, comme au sing. : de mijloc de ei CP. cxxxv, 11 ; din mijloc de ei PS. cxxxv, 11 ; CPr. 40 ; în mijloc de ei CT. Mathieu 74, 76; CPr. 50; CC2. 144; pre mijloc de ei PS. CP. LIV, 16; prin mijlocu de ei CV. LXXXVIII, 11—12; CT. Luc 14; dat. lor, lă CV. VIII, 7; xxxiii, 6 ; LU, 6 ; LUI, 9, etc. ; PS. CP. XXVII, 4 ; xxx, 1 ; xxxix, 13; LXXVII, 54, etc. ; PV. LXXVII, 54; TM. 230; CT. Mathieu, 58, 80, 108; Marc 16; Jean 43; CPr. 39, 55; CC1. 393; CC2. 146; AA. XX, 483, le PV. CXLIII, 15; TM. 120; TB. 469; CM. 18; CT. Mathieu 80; Luc'56; CPr. introd., 105, 273; PO. Gén. 25, 42; P. 8; CB. I, 12; DH. XI, 318; AA. XX, 477, 491, etc., et aussi li dans des liaisons comme: li e voia PO. Gen. 34; li e lor nădejdea CC2. 422; li se legă limba CTd. 204, ce qui montre que li est résulté de le par dissimilation lorsqu'il était suivi d'un mot contenant e (ailleurs le est conservé même dans des constructions semblables: le se cade CPr. 277, cade-le-se P. 21 ; deschide-le-se-va CC2. 439; să le se jacă (ibid., 163); le se închină (ibid., 24); le se tîmplă CL. XXIV, 737; ace. ei, (î)i; iale, le. Comme pronom de 3e personne est employée très souvent la forme dérivée du lat. ipse: Sing., nom.-acc. îns(u) CV. ; PV. xcviu, 7- CXLVI, 11; PH. xxiii, 1; CPr. 70, 200, etc.; PO. Ex. 27, însul PV. cxvi, 1; TM. 51; DH. XI, 319; AUN. III, 546; însă PS. xxxiv, 8; Lvi, 17; LXVII, 17; LXVIII, 35, etc.; TM. 43; PO. Gén. 6, 12, 24; Ex. 37, etc., insa; gén. avec de: împregiuru di'nsu PS. xxxiii, 8. Pl., nom.-acc. inşi CV; PV. xevi, 10; xcvm, 17; evi, 28, etc. ; CT. Mathieu 46, inşii CV. ; PV. evi, 38 ; CT. Mathieu 3, 70 ; IP. 37; DH. XI, 319, etc.; inse CV.; PS. cxvni, 93; PV. LXXXIX, 15; CPr. 34; CC1. 476, însele (comp. pri'nsele CT. Mathieu 21, et sur les liaisons de ces formes avec de, pre, spre, cun, voy. ci-dessus, 464, 465, 469). Tandis qu'aujourd'hui ce pronom mène une existence précaire, puisqu'il ne s'emploie qu'après întru, dintru, au xvie siècle il était bien plus vivant et concurrençait el, etc. C'est encore un des traits spécifiques de la morphologie de l'ancien roumain. Bien moins souvent apparaît le composé de îns(u): dens PH. xvii, 9, dins(u) CV. xxvi, 12; PV. cxxix, 7; CLI, 7; PH. cxxrx, 7; TM. 81; CPr. 44; CL. XXIV, 734, dinsulu CV. LXIII, 5—6; cm, 1; CT. Mathieu 46; CP2. LXXVII, 70; xc, 14; PO. Ex. 22, 34; dinsa CT. Luc 3; dinşi PH. LXXVII, 49; LXXXVIII, 34, dinşii CV. xxvi, 6; PH. cxxvi, 5; PO. Ex. 24. Pour însumi, însuţi, etc. on trouve les mêmes formes qu'aujourd'hui (înşile, însele sont tout à fait inconnus, le pl. de la 3e pers. étant înşişi, înseşi; înşişivă CPr. 51 doit être une faute d'impression, pour înşivă). Comme cas de confusion de ces formes, très rare d'ailleurs, on peut relever: însuşi noi, însăşi ei, însuşi line (pour înşine noi, înşişi ei, însuţi tine), donnés par CC1. 468; PO. préf. ; CT. Marc 56. Quelquefois însumi, etc. s'éloigne de son emvploi habituel, pour prendre la signification de « scul »: lăsatu-m au însămi să slujesc CC1. 452; sui-se în codru însuş a se ruga CT. Mathieu 59 (cf. ibid., 70; Luc 45; CC1. 141, 436; CC2. 300, 606; PO_ Gen. 32; on a d'ailleurs aussi: singur însuş CC1. 78, 207, 210); comme tel, il ne peut être qu'un calque du vsl. samû qui signifie « lui-même » et « seul ». Au lieu de însumi, etc. apparaît parfois îns(u) et însă (aussi, pour d'autres personnes que la 3e), avec le sens de «même»: îns(u) se trouve dans PS. CLIII, 6; CP. xvn, 36; xi.in, 5; CLIII, 6; CC2. 396 ; însă dans PS. xvn, 36 ; CT. El. Mathieu 79 (însă tine; mais îns tine CC1. 161); CC2. 328 (plus loin, 332,1e même passage de la Bible étant reproduit, on voit însuţi prendre la place de însă) ; CPr. 231 (comp. însă sine CP. civ, 22, correspondant à însuşi sire de PS.). Par l'adjonction de -şi aux pronoms personnels il est résulté une série de formes qui ont la même fonction que însumi, îns(u),. însă, de sorte que la langue du xvie siècle était plus riche que celle d'aujourd'hui pour exprimer la notion de «moi-même» etc.: mines(i) CT. Jean 16, 30, 32, 37; CPr. 49; CC2. 96, 318; noiş(i) CT. Marc 25; CC2. 19, 76, 295, 625; noaoş CC2. 463; ţieş CC2. 528 ; tines(i) CT. Luc 111 ; Jean 59; CPr. 81; CC2. 196; vois(i) CT. Luc 110, 113; CPr. 78, 110 (voişivă CC2. 536 est soit une faute, soit une contamination de voişi avec înşivă) ; voaoş CC2. 247 ; eluş(i) CTd. 197; CT. Marc 13, 17^ 67; Luc 57, 88, 89, 113; Jean 60; CPr. 231, 234; CC1. 401; CC2. 13, 15, 18; eaş(i) CT. Mathieu 46; Marc 13; Luc 57; Jean 50; CC2. 167, 469; luiş CP. xxvi, 12; XL, 7; XLVI, 5; civ, 26; cxxxi, 13; cxxxiv, 4; PO. Gen. 22, 30; eiş, gén.-dat. de ea: CP. LXXXIII, 4; PO. Gen. 38 ; eiş(i), pl. de el: CP. XLIII, 11; CT. Mathieu 46; Marc 53; Luc 88, 108, 113; Jean 40, 54, 60, 63; CC1. 23; CC2. 34; iales CC1. 6; CC2. 155, 623; lorus CP. xxi, 19; LXIII, 6; LXXXVII, 9; cin, 21; CP2, xxi, 19; CC2. 32 (le sens de « même » n'est cependant pas toujours apparent dans ces dérivés avec -şi; dans certains cas on peut les prendre pour de simples pronoms personnels, identiques à mine, noi, etc.). Associé à de, eluşi devient synonyme de « seul », comme on peut le voir en se reportant à CT. Jean 63; CC1. 175; CC2. 7, 295; le même sens est propre à l'expression amplifiée de eişi înşişi CT. Marc 38. Une formation analogue est de noiş(i) signifiant « par nous-mêmes, par nos propres forces, indépendamment d'autres»: CC1. 189, 197, 377, 470. Les pronoms de révérence sont: Deuxième personne: Sing., nom.-acc. domniia ta ND. 24, 25, domniata DH. XI, 369, domneata AA. XX, 476, domneta AA. XX, 444, 457, dumneata DH. XI, 233; AIIN. III, 546, domiata DH. XI, 349, 350, mneata (ibid., 233) ; gén.-dat. dumniitale (ibid., 233), domnietale ND. 24, 25, domnitale DH. XI, 369; RLR. 47, 48, domnetale AA. XX, 443, 444, 445, 457, domitale DH. XI, 349; RLR. 49, 51, dumitale AIIN. III, 546. Pl., nom.-acc: domnia-voastră RLR. 46; AIIN. III, 547, dumneavoastră AA. XX, 476; RLR. 48, 49, domeavostră RLR. 52, dumneavoastră DH. XI, 490, domniile voastre RLR. 46, domniele vostre ND. 25, dumile voastre RLR. 50; gén.-dat. domniilor voastre RLR. 45, 46, domnieloru voastre TM. 120, domnilor voastre RLR. 48, 49, 52, dum(n)ilor voastri, dumneli voastre DH. XI, 490, dumilor voastre RLR. 50; dat. aussi domniea voastră, dumnivostră AIIN. III, 547. Troisième personne: Sing., nom.-acc. domniia lui AA. XX, 476, 479, 487 ; AIIN. III, 547, domnealui AA. XX, 476, 477, 479, 483, 484, 485, 486, 487; gén. dat. domnii lui AA. XX, 476, 483, 484, 485, 486, 487, domniia lui PH. xx, 5; dumnealui CB. I, 63, 66 (dat. aussi la domnealui RLR 51); nom.-acc. domniia sa DH. XI, 318, domnesa AA. XX, 444; gén.-dat. domnii sale RLR. 45, 46, domnie saile S. 4, domnisale AA. XX, 456, dumisale GSI. X, 10; DH. XI, 318; DR. 4; AI. P. 105; A.I. 249 (cf. ci-dessus, 483). 61. Pronoms réfléchis. Les formes toniques sie, sine, outre leur fonction, remplissent pareis celle de pronom personnel de la 3e pers., de sorte que dans les exemples suivants on trouverait tout à fait à sa place ce dernier pronom au lieu des formes réfléchies: făcu casă şie (= «à iui >) PO. Gen. 33; car ele strinsesr şie (= «pour lui») ibid., 46; se ceară delà Dumnedzeu mîneare şie PS. cm, 21 (loruş dans CP. ; cf. xxi, 19; LXIII, 6; LXXXVII, 9); ce nu şie... slujiia aceia CV. CXLI, 2—3; nu dede... schimbu dereptu sire PS. CP. XLViii, 8 ; nu puseră Dzeul între sine PS. LUI, 5 ; se ferească-şi sinre CV. xxxi, 10; se strică înşiş sine CT. Mathieu 89. Cet élargissement de fonction va même plus loin, puisque şie, sine se substituent aussi aux pronoms de la Ire et 2e pers.: se dobîndim şie sfîntul Dzeului PS. LXXXII, 13 (dans CP c'est noao qui correspond à şie) ; blăstemămu-nă sinre CV. L, 7 ; luaţi-vă amente sinre (ibid., xxi, 6) ; luaţi-vă aminte voi sineş cu sine CPr. 44; di'nsle să vă veghiaret cineş sine (dans le texte sinea), bine vreţi face (ibid., 36); nu şi vă judecaţi întru sine (ibid., 52); să vă împreunaţi sine (ibid., 62). Ces dernières constructions ne correspondent pas à l'esprit de notre langue et il faut les considérer comme une imitation du slave, où le pronom réfléchi sç est employé aussi lorsqu'il s'agit de la Ire et de la 2e personnes. A de eluşi mentionné plus haut, est équivalent de sine (CV. c, 8; CC1. 326, 474), qui, lui, aussi, signifie «seul» (comp. vsl. o sebë). Comme pour les pronoms personnels, nous avons à côté de sine la forme allongée de -si: sines(i) CT. Marc 31, 46, 56; Luc 33, 44, 53; CPr. 44; CC1. 168^ 208, 322; CC2. 14, 18, 34, 68, 76; AA. XXVIII, 104 (sineşi peut se rapporter aussi à la Ire et 2e pers., comme nous l'avons vu pour sine: de sineşi înălţa-te-veri CT. Luc 89; să ne sfinţim sineş CC2. 626; luaţi-vă aminte de sineş CT. Luc 103, 107; CC1. 154). A de sine vient se joindre de sineş avec le sens de «seul», donné par TM. 228; CTd. 224; CT. Marc'25; CPr. 29, 38. 62. Pronoms et adjectifs possessifs. Nous nous sommes occupé ailleurs (424) de mieu, miu et quant aux autres formes, elles ne diffèrent pas de celles usitées de nos jours (à noter cependant seu IC. 44; nostu CTd. 197, 206). Au lieu de mieu, tău, său, etc., notamment lorsqu'ils sont placés après un substantif en remplissent par conséquent la fonction d'adjectifs possessifs, on trouve fréquemment les pronoms-personnels ou réfléchis (forme atone de datif): goniiorii-mi PS. CP. cxvm, 150; CP. vu, 2 (à ce dernier endroit PS. porte goni-torii miei), nevoia-m PO. Gen. 41; casa-ne CC2. 401; frate-net morte-ne TP. 148; părinţiloru-ne CPr. 47; prădătorii-nă PS. CP. cxxxvi, 3; soţiloru-ne CPr. 289; voia-ne TM. 124; vrăjmaşiloru-ne CC2. 367; nepoţii-ţi CC2. 39; rudeloru-ţi CC2. 496; credinţă-vă, bunătaie-vă, înţelepciuni-vă, răbdare-vă CPr. 64; cumotrii-vă S. 16; frăţioru-vă PO. Gen. 42; întrebăriloru-vă CPr. 60; lemneloru-vă TM. 45; morţii-vă, părinţii-vă (ibid., 50), mueriioru-vă PO. Gen. 45; niştotă-vă (ibid., 42); păcate-vă CPr. 57; patulu-vă CC2. 472; suflete'loru-vă CPr. 50; bărbatulu-şi CT. Luc 8; CC1. 429 ; cap et e-ş PO. Gen. préf. ; casă-şi CT. Luc 2; fărălegile-ş CP. xxxv, 3;fata-ş P. 8, 20; fetei-ş CC2. 369; înălţarea-ş, măriia-ş (ibid., 18) ; jupînea-sa-ş AIIN. III,' 545; muiarea-ş P. 14; statu-ş CC2. 515; /ara-? AA. XX, 479; trupu-ş CC2. 206; fecioriloru-lă CPr. 74; maştehă-le (ibid., 121) ; uriţiloru-lă PS. cv, 10. Il y a aussi une série parallèle à celle des pronoms personnels terminés par -şi: a* wiœ CC2. 573 ; a/g (tôta*., 556) ; a/ nostruş (ibid., 365); al 2a«s (tfo'a\, 254); voastreş CPr. 55; (a) /wş CC2. 15, 22, 224; (a) loms (W, 5, 189, 241, 252, 363) ; seuş TM. 228; a saş CC2. 203, 469, 535, 543; ai săişi CV. xxvi, 2; CC2. 521, 536; (aie) sales CC2. 298, 554, 581, 599.'Dans PH. CLI, a săuşi veut dire « seul ». 63. Pronoms et adjectifs démonstratifs. En même temps que acesta, aceasta, etc. on rencontre dans tous les textes les formes aphérésées et il suffit d'en citer quelques exemples: cesta PS. CP xxiii, 5; LXXIV, 8; PV. CLII, 2; PO. préf.; cest3CT. Mathieu 41 CM. 16; CC1. 151 ; PO. Gen. 19; cestui CC1. 94; ceasta CV. ; PS. CP VII, 4; LXXIV, 9; PV. LXXVII, 54; cxxxi, 12; CPr. 51; CC1. 305 ceasta CM. 16; CC1. 7, 156, 201; AL I1, 105; ceşti PS. CP. LXXII 12; CM. 19; cestea CP. XLIX, 22 (mais acestea PS.); PV. CXL, 9 ceste CC1. 225 (pour l'emploi arbitraire des deux formes comp aussi: cestu omu... acestu lucru AA. XX, 473; ceasta evanghelie.... aceste învăţături CC1. 163, 180). Ce qui caractérise surtout la langue du xvie siècle c'est Remploi sans aucune distinction de (a)cesta et (a)cest, etc., tandis qu'aujourd'hui ce dernier est limité aux cas où il est associé à un substantif, lorsqu'il est en réalité un adjectif démonstratif. On a ainsi acesta, etc. à la place de acest: acesta chip CV. LIV, 5 ; acesta cuvînt AA. XXVIII, 109; acesta ïsau PO. Gen. 36; acesta omu PS. LI, 9 {au même endroit, chez Coresi: acest om) ; acesta os CM. 21 ; cesta pahar IC. 42; acesta vornic CB. I, 18 ; acesta zapis (ibid., 12) ; aceasta cetate CV. XLV, 2 ; aceasta deală CP. cvin, 20 ; aceasta dzi CV. XLVI, 4—5; PS. CP. CXVII, 24; (a)ceasta lume TM. 121, 225, 226; P. 24; IC. 45; ceasta noapte CV. LXXXIX, 7—8; ceasta parte RLR. 48; aceasta ţara CPr. 17; aceasta trimitire S. 20; aceasta viaţa CM. 23; acestea lucrure PO. Gen. 15. Acest apparaît pour acesta dans: codrului acestui CT. Mathieu 72; CC1. 152; veacului acestui CT. Marc 16, 55; grăesc cestui: «du-te» CT. Luc 29; oamenii aceşti, oamenilor acestor CPr. 51; ceşti în roate...-PS. xix, 8; luminează mintea acestor cu darurele Duhului sfînt CM. 19; acestor tuturor CC2. 3. Le gén.-dat. sing. du féminin est (a)ceştii(a[) : aceştiia CV. Lix, 11 (mal ortographié acesteia); CT. Mathieu 35, 48; Luc 50; Jean 39, 42; CPr. 2, 14, 47, 124; CM. 16; CC2. 5, 515; S. 18; acestii ÏCr. 20; TM. 106; CTd. 191, 194; CPr. 129; CC1. 7; CC2. 13, 14; PO. Gen. 41; IP. 30; RLR. 47; ceştii TM. 154; CPr. 124, 134; CC1. 61, 257; CC2. 14, 27, 77; CB. 1,77; DH. XI, 369; tout à fait isolé est acestei S. 27. Pour le masculin on a au nom.-acc. du pluriel la terminaison -ea, résultée normalement de ia atone (cf. 461); acestea CV. xii, 5, 9; xv, 2; LXII, 4; LXVII, 11; xc, 13; civ, 3; PS. CP. LXXIII, 2; PV. CLIII, 6; CT. Mathieu 49; Jean 42, 56; CM. 19; CPr. introd. ; CC1. 216; CC2. 17, 190; PO. Gen. 9, 10; Ex. 6, 18; cestea, PS. CLIII, 13, 16; CP. xix, 8; CT. Luc 36. Sont attestés aussi: astă PO. Ex. 34; IP. 29 (comp. astă noapte CC1. 256), aiasta CTd. 195 ; CB. I, 51 ; RLR. 52, aiastă CB. I, 77; DH. XI, 320, aiastea CB. I, 192. Acela, fém. aceaia, présente des particularités analogues à celles de acesta. Ainsi, on trouve bien des fois la forme sans a-: celaPY. cxm, 23; cxx, 2; cxxxm, 3; CM. 14; CC1. 194; P. 3, 7; cel împărat TM. 147; cel om (ibid., 145); celuia CC1. 198; ceaia PO. Gen. 19; cea bogăiate, cea foamete (ibid., 41); cea tărie (ibid., 1); cei oameni CM. 28; CC1. 174; celea P. 23; celora IP. 38. Acela (cela), etc. est mis là où l'on s'attendrait à acel: acela ceas CTd. 211; CT. Mathieu 36; acela chip CM. 19; DH. XI, 317; acela împărat TM. 151; acela nuor CTd. 211; acela om TM. 53; acela popă S. 22; cela veac CC2. 431 ; aceaia samă (aussi acea samă) DH. XI, 318; ceaia lume CC1. 273; acelora domni DH. XI, 317 Acel, etc. remplace acela dans ces exemples: gintul acelu PS xciv, 10; neamul acel CP. xciv, 10; omului acelui CV. cx, 13—14 acel e frate mie CT. Marc 14; casa acea CV. vi, 2; dereptu acea PS PH. 1, 5; PO. Gen. 17, 30, 50; după acea, pentru acea (ibid., 18) acea înţeleseră CV. vi, 2; acei vădzură PS. CP. cvi, 24; ucigătorii acei CC1. 177; cele după cele CTd. 224. Au génitif on voit reparaître de, comme ailleurs: împrejur de ceia ce se tem CP. xxxm, 8 (cf. CC1. 18—19). Le gén.-dat. du fém. (a)ceaia est (a)ceii(a): aceiia CT. Mathieu 35; Luc 28; CPr. 17; CC1. 437; ceiia CV. cxxxm, 8; P. 9; aceii CV. XL, 3 (écrit aceei); CTd. 197; CC1. 344; CC2. 10, 44, 140; DH. XI, 319; ceii TM. 45; CC1. 210; CC2. 65; S. 25 (ceei dans le texte); IP. 37 (écrit cet). Ăla, aia ne sont jamais attestés, ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient ignorés au xvi° siècle (aia CTd. 220 est probablement écrit pour aceia et ne serait donc pas un exemple de ăia qu'on aurait mal transcrit). Renforcé de -şi, acesta a le sens de « celui-ci même »: acestaş nous est donné par CC2. 220, 244, 360, et acestuiaş par CC2. 356, 360. A noter la forme rare celor aş CPr. 63. Associés à alalt, (a)cesta, (a)cela présentent les formes suivantes: cesta alalt et cestalalt CC2. 558; aceasta alaltă CC2. 405; cela alalt CC2. 277, 278, 597; PO. Gen. 41; Ex. 40; celalalt CC2. 135; dat. celuia alalt PO. Ex. 18; ceaia alaltă CC1. 419; CC2. 329, 409; PO. Gen. 29; Ex. 14, 32; ceia alalfi CC1. 283. 64. Pronoms relatifs. Pour le masculin à côté de care on a au sing, car ele CV. ; PH. i, 1 ; II, 4, etc. ; TM. 99 ; ICr. 5 ; CT. Mathieu 86, 101; Jean 45; CM. 22; CPr. 17, 28; CC1. 30, 197; CC2. 25; CB. I, 8/18; DH. IV1, 43, 48; XI, 318, 319, carile PO. Gen. 42; TP. 154. Au pluriel les formes varient de cette manière: care CB. I, 67, 101 ; AA. XX, 486, cari PH. il, 13; CC1. 269; TP. 150, 156, cărei CTd. 191; CM. 9; CPr. 45, 293; CC1. 160, 190, 418, 432; CC2. 6, 7, 14, 16, 23; PO. Gen. 21; AA. XX, 458, 473, 486, carii CV; PH. v, 13: ix, 11; xxi, 30; etc.; TB. 322; CM. 4; CPr. 27; CC1. 4, 407; CC2. 23; PO. préf. ; Gen. 2; Ex. 14; IP. 29, 35; IC. 40, 42; CB. I, 9, 11, 12, 72; DR. 2; DH. XI, 317. Le féminin présente ces formes: sing, care, mais aussi, plus fréquemment, carea: CV; CPr. 5, 218; CM. 12, 22; CC1. 151, 156, 208, 262; CC2. 16; PO. préf.; Gen. 29; CB. I, 72; DH. XI, 319; AA. XX, 457; gén.-dat. căriia PO. Gen. 28; Ex. 25; pl. care CM. 28; CC1. 370, carele CT. Mathieu 79; CC1. 107, 154, 238; PO. préf. Gén. 2 ; CB. I, 9 ; AA. XX, 477, 483, carile PH. vm, 4 ; CTd. 224 ; PO. Gen. 19, 26, 41 ; Ex. 11, 21, 24, cari PH. ix, 18; exceptionnellement on a carii PO. Gen. 24 (cărţi cu carea A A. XX, 473 doit être une faute ou peut-être la finale du pronom a été écrite ainsi par la confusion de -fc avec t; on pourrait donc y lire care). Pour le neutre on a au sing, care, carele, au pl. care CC1. 191, 332, 444, carii PO. Gen. 9; Ex. i, carele ICr. 9, 17; CPr. 212; CC1. 205; CC2. 377; CB. I, 8, carile CV. XL, 1; CLXVI, 2; PH. iv, 5; PO. Ex. 18, 19. Cine s'identifie assez souvent avec care et donne lieu, comme tel, à des constructions qui suprcnnent parfois, surtout lorsqu'il est employé au pluriel: acela cine au luat oarece dar CC1. 199; acela om cine în Hs. crede ICr. 5; TM. 99; Dumnedzău cire dede •.cumpărare mie PH. xvn, 48; Dumnezeu cine eşti înluminătoriu... CM. 6; Sim, cine-i frate lui Iafet PO. Gen. 10; Iosif..., cine voi în preţ aţi vîndut (ibid., 45) ; solului cine va veni AA. XX, 484 ; ccnre me calcară PH. LVI, 4; cine-l vădzură CTd. 198; cine mă văzură CP. xxx, 12; cine iubiţi Zeul PS. CP. xcvi, 10; cine era în corabie vineră CC2. 300; czine asteptem sskulalura TP. 146; al alţi cine avea lîngedzi CV. cxvm, 6; toţi... cine vor auzi CT. Jean 22; oamenii cine-s Rumîni creştini ICr. 2; neamişii... cine au bucate AA. XX, 486; cinre voiu afla acie legaţi se-i aducu CV. XXXVIII, 7—8 (cf. en outre CT. Jean 53; CPr. 14,' 102; CC2. 183). Ce apparaît moins souvent qu'aujourd'hui lorsqu'il s'agit de personnes (p. ex.: bărbat ce nu merge PS. I, 1; spămîntă-se ce viu în cumplitele semnelor tale PS. CP. LXIV, 9 ; cela ce tu goneşti CV. xxxix, 6; fetul lu Domnezeu cze planczem TP. 148; Dzei ce nu-i ştiia PS. CLIII, 17) ; il arrive cependant qu'on l'emploie dans ce cas aussi pour le dat. căruia, cărora, particularité qui se retrouve de nos jours dans le parler populaire: un giurelu ce-i era numele CV. xvi, 2—3; fată eghipteană ce-[i] era numele A gara PO. Gen. 16; aceluia ce-i tăie Patru urechea CT. Jean 58; oaminii ce lă sîntu acestea PS. CP. CXLIII, 15. C'est surtout auprès des substantifs désignant des choses que ce se substitue à care et remplace même celui-ci quand il est uni à une préposition (în care, cu care, pe care), ce qui rappelle aussi la manière dont s'expriment nos paysans: calea în ce mărgu PV. CXLII, 8; dzua în ce izbăvi ei PS. CP. LXXVII, 42; în dzua în ce (écrit ceu) te voiu chema PH. CXXXVII, 3; viaţa... în ce au vis CC1. 219; oraş ce-i era numele Ghethsiman CT. Marc 64 ; în zi ce nu-l va aştepta CT. Luc 68 ; în zioa ce întră Noe în corabie CT. Math. 102; locid ce staţi corăbiile PO. Gen. 49; înaintea caseei ce era eu CPr. 27; zioa ce am născut CC1. 20; eu botejunea ce eu m'am botezat CC2. 98 ; pre calea ce mergeţi CPr. 21 (comp. en échange în zi care fură făcuţi PO. Gen. 5, où care tout seul, comme ce, est équivalent à în care). 65. Pronoms interrogatifs. Ils reproduisent les formes des pronoms relatifs, de sorte qu'on a, p. ex.: masc. sing. carele? TB. 284; CC1. 243; fém. pl. carele? CC2. 332; neutre pl. carele? TM. 100, 104; CC2. 49, carile? TM. 230. Comme plus haut, nous avons cine au pl.: cine se muncescu? CTd. 201. Tout à fait surprenants sont ce et cene dans ces passages: ce ţi-e numele? CT. Marc. 19; CC1. 112, 228; cene ţi-e numele? PO. Gen. 32; cela ne s'accorde guère avec les fonctions de ces pronoms, puisque seul care serait justfié dans ces cas; il faut y voir sûrement des expressions incorrectes, comme tant d'autres que n'ont su éviter les traducteurs de nos anciens textes. 66. Pronoms et adjectifs indéfinis. Pour unid, à mentionner la forme de gén.-dat. sg. fém. uniia PO. Gen. 4 (comp. nici uniia CM. 16). C'est toujours -iia et non -eia que nous trouvons au gén.-dat. fém. de altul (avec l'altération normale de t en /): alţiia PH. XLVII, 14; CM. 16; PO. Gen. 4, 15; Ex. 28, 39. A la place de alta, soit comme féminin, soit surtout comme neutre signifiant « autre chose », nous avons altă: deaca Isac pre o gloată va veni... altă va scăpa PO. Gen. 32; nu facem altă, numai păcate CM. 27; derept altă nemica CC1. 66; nemică altă ce e omenească CC2. 39 ; altă cugetă Domnul (ibid. 293 ; cf. PO. Gen. 26, 28, 45; AUN. III, 547). Alta avec la même fonction n'est cependant pas inconnu (CC1. 452). Très fréquente est une forme composée de ait et qui n'est plus employée aujourd'hui qu'en combinaison avec cest et cel: sing. masc. alalt(u) CV. ; TM. 51 ; CTd. 194; CT. Luc 62, 111 ; Jean 46, 52, 58, 63; CM. Il, 18; CPr. 4, 11, 39, 51, 62, 150; PO. Gen. 13; Ex. 21; P. 2, 10; IP. 36, 37; IC. 47; AA. XXVIII, 103, alaltul CC2. 245 (à côté de altul) ; gén.-dat. alăltui CV. cxxxv, 1 (où il ne faut pas lire alăltului), CLXIII, 3; CPr. 56, 109, 227; CC2. 27, 277, 388; AA. XXVIII, 104, alăltuia CPr. 125, 212, 227 (dat. aussi la alalt CT. Mathieu 98; Marc 18); fém. alaltă PS. PV. CP. CXLIII, 13; CT. Mathieu 14, 45; CC1. 272; CC2. 36; PO. Ex. 4, 14, 24; RLR. 48, 49; pl. mase. alati CV. ; TM. 53, 470; CTd. 221 ; CM. 2; CPr. 50, 111; CP. épilogue; CC1. 9, 149, 165; CC2. 15, 16, 18; PO. préf. Gen. 11: Ex. 2, 24; DH. XI, 490; AA. XX, 457, 477; fém. alalte CPr. 233; CC1. 40, 476; CC2. 13, 16, 49; PO. préf.; Ex. 25; gén.-dat. (pour les deux genres) alăltor CC1. 52; CC2. 3, 19, 154 (employé aussi là où l'on s'attendrait à la forme en -a: alăltor tuturor CC2. 23; cf. ibid., 226, 308; CPr. 196; PO. Gen. 43); alăl-tora CT. Marc 71 ; Luc 112; CC2. 18, 338, 465. Pour tot et mult nous avons des formes de gén.-dat. analogues à celles que nous avons relevées ailleurs (498—499). Ainsi: Le gén. avec de: pre mijloc de mulţi laudă élu PS. CP. LVIII, 30 ; avec a: sfîrşitul a tot apropie-se CPr. 57 ; făcătoriului şi domn a toate CC2. 504 ; Domnului a tot pămîntul PS. CP. xevi, 5 ; părintele a tot ţinutul TM. 155; marginea a iot pocrovul PO. Ex. 26; sufletele U lot omul CTd. 196; sfîrşitul a tot trupului PO. Gen. 6; aparatură ,mă-nînci CC2. 373, mănîncă (mărîncă) PS. CP. xxi, 27; LXVIII, 10; LXXIX, 14; TB. 324, 464; CTd. 191; CT. Mathieu 30, 62; Marc 28, 64; CPr. 56, 112; CC1. 166; P. 4, 5; IP. 79; CL. XXV, 40; DH. XI, 349; RLR. 52. Pour tisca on ne trouve jamais la forme avec u svncopé : usucă PS. CP. xxxvi, 2 ; LXXXIX, 6 ; PV. LXXXIX, 6; ci, 4;"CT. Marc 40; CPr. 51, 58; CC1. 12, 366; CC2. 227, 501. Les lre-2e sg. de mina ne montrent pas la flexion analogique mîi; •on ne trouve que min (mîru) PS. CP. xvn, 38, mini (mîri) PS. CP. LXXXII, 16; PO. Gen. 32. IIe conjugaison. La ire pers. sg. de şedea, vedea se termine toujours par (d)z et non d, introduit par analogie: şez(u) PH. CP2. xxv, 5; vădz(u) CV. LXXXIV, 9; PS. CP. v. 5; TB. 360; CT. Jean 34; CPr. 17. Pour putea on a à la ire pers. sg. toujours pociu: PS. CP. xxv, 1; cxxxvm, 6; PV. cxxxvm, 6; TM. 50; TB. 356; CT. Mathieu 33, 109; Luc 55, 76, 80; Jean 16; CPr. 248; CC1. 127; CC2. 16, 83; PO. Gen. 19; AIIN. III, 547; AA. XX, 477 (ibid., 444, apparaît poci aussi à la 2e pers. sg., mais il doit être mal orthographié pour poţi). Comme ire sg. de ţinea on trouve ţiu et ţiniu (dans les régions où n suivie de e, i en hiatus s'est conservée ; ţin est tout à fait inconnu cf. ci-dessous, le présent du subjonctif) ; une forme rare est tii CPr. 136, 145; pour la 2e sg. on a ţii et Uni PO. Gen. 32. IIIe conjugaison. Les verbes dont le radical est terminé par d apparaissent constamment avec (d)z à la ire pers. sg.: credzu CV. LXXXI, 3; xc, 1; PS. CP. xxvi, 13; TM. 100, 103, 147; ICr. 6; GS. I, 256, 259; CT. Marc 40; Jean 34, 39; CM. 12; deşchidzu PS. CP. XLVIII, 5; LXXVIII, 2; prindzu PH. cxv, 4; răs'pundzu PS. CP. cxvm, 42; tindzu PS. xxvn, 2; LIX, 10; CP. LIX, 10. La forme reproduisant le lat. descendere ne montre qu un seul cas de d conservé: destinait (3e pl.) PS. cxm, 25; partout ailleurs, à. l'indicatif, comme aux autres modes, c'est g qui a remplacé le d originaire, par suite d'un phénomène d'analogie: deştingu (lre sg.) PS. CP. xxix, 10, deştinge PS.vu, 17; XLVIII, 18; CXXXII, 2; PV. CXXXII, 2; PH. CXXXII, 2, 3; CP. XLVIII, 18 ; CXXXII, 2, deştingu (3e pl.) PS. CP. xxi, 30; xxvn, 1; xxix, 4; LIV, 16: LXXXVII, 5; CXLII, 7; CLIII, 2; PV. cm, 8; cxm, 25; CXLII, 7; CLIII, 2; PH. xxi, 30 ; cm, 8 ; cvi, 26 ; CXLII, 7. En revanche, l'analogie n'a pas changé l'aspect de încinde, puisqu'il conserve encore d: încinde (3e sg.) PS. CP. ix, 23; xxxviii, 4; LXXVII, 38; LXXVIII, 5; LXXXVIII, 47; cxvm, 140; PV. LXXVII, 38; LXXVIII, 5. La ice sg. de ucide est constamment ucig: PS. PV. CP. CLIII, 39; la même forme nous est donnée pour'la 3e pl.: TB. 416; CTd. 209; CT. EL. Mathieu 37; Luc 63; CC1. 82; CC2. 495; Pour scoate, c'est scoţ et jamais scot qui apparaît à la lre sg.: PS. PV. CP. xc, 15; PO. Gen. 4. Nous avons de même tremitu (tremet, trimet) et non tremit: CV. XLIII, 2; CT. Mathieu 36; Luc 50; Jean 12, 57, 65; CC1. 24, 442; CC2. 144. La substitution, par analogie, de g à c dans la forme correspondant au lat. vincere et dans son composé avec în-, n'est que partielle; à côté de vîneu (lrc sg.) PH. cxxxvm, 6, vence PS. ix, 31 ; PH. en, 19, vîneu (3e pl.) PS. XLVIII, 15; PH. xvm, 14, învence TM. 124; CT. EL. Mathieu 67 ; CC2. 493, învîne (3e pl.) CP. XLVIII, 15, les textes donnent vinge CP. ix, 31 ; CPr. 74, învenge CPr. 74; CC1. 188, 368. Comme pu(n)iu (ire sg.) CV. CXLV, 13; PS. CP. xi, 6; XII, 2; LXXXVIII, 26, 30; cvn, 10; CPr. 49, puni (puri, 2e sg.) CP. PS. xx, 6, 10, 13, et pui CP2. xx, 13 ; CT. Jean 46, nous avons spu(n)iu ND. 24;CV. LXXIX, 1; PS. CP. ix, 2; xxi, 23; XXXVII, 19; LIV, 8; PV. CXLI, 3; PH. il, 7; TB. 424; CTd. 212; CT. Mathieu 39; Luc 108; Jean 37; CM. 13, spuni (spuri) CP. PS. XLIX, 16, spui CP2. XLIX, 16; supu(n)iu PS. CP. xi, 6. La ire sg. de cere se présente sous deux formes: ceriu CP. xxvi, 4, 8; cxvm, 33, 145, ceiu PS. xxvi, 4, 8; cxvm, 33, 145; PV. cxvn, 145. Le radical de cure ( « couler », en même temps que « courir ») et de son dérivé scure garde son phonétisme ancien, ne montrant pas l'adjonction de g (curge, scurge), due à l'attraction analogique de merge (v. les formes cură, scură, etc., citées plus haut). IVe conjugaison. La ire sg. de auzi conserve toujours la consonne du radical, la forme analogique aud n'étant jamais employée: PS. PV. LXXXIV, 9; PO. Gen. 42. Pour împărţi, păţi et simţi les textes ne connaissent, comme ire sg., que imparţu, paţ (v. ci-dessus, 549) et simţu CB. I, 11. La ire sg. de veni est vi(n)iu CV. xix, 12; PS. CP. xxxix, 8; CT. Jean 48, quelquefois aussi vii, donné par CP. 211, 323; CC1. 58. Les verbes pieri, sări présentent les formes suivantes à la I™ sg. : pieriu CT. Luc 79; CC1. 319; CC2. 21, 28, 30 ; saiu TM. 46. învesti est fléchi de cette manière: învescu (învăscu) PS. PV. CP. cxxxi, 16, 18, învesti CP. cui, 2, înveşte PH. LXXXI, 9, 16, 18; cvni, 16; CP. cvill, 19. La 3C sg. de ieşi n'est jamais iasă, employé de nos jours, mais seulement iase ( > iese) PS. CP. xvi, 2; PH. xviii, 6; CXLV, 4; TB. 415, 417, 452; CTd. 209; CM. 13; CC1. 117; CC2. 93, 315, 403; à la 3e pl. on a de même seulement iesu CV. cxxiv, 14 ; TB. 421 (où il est écrit iasu, évidemment une faute du copiste). Sur coaper, mînt, etc., cf. 426, 427, 439. Comme pour la morphologie du substantif (l'-i du pl. de la lre et 11« décl;. cf. 517), seule l'analogie peut expliquer la terminaison -i de la 2 pers. sg. des verbes appartenant à la Ire conj. (aussi bien qu'à la IIe et IIIe conj.) ; cînţi doit être considéré, en effet, comme influencé par auzi < lat. audis, puisque le reflet normal de cantas aurait dû être chită. Meyer-Lûbke, Rom. Gramm., I, §§ 309, 553, se reportant à la même particularité de l'italien (canti), admet que -i serait une trace du traitement spécial que Vs finale a subi en roumain et en italien: avant de disparaître, l'-s aurait influencé sur les voyelles précédentes, en favorisant leur passage à -i ; l'action de l'-s serait manifeste aussi dans les formes noi, voi, trei, poi, etc. (it. noi, voi, etc.) < nos, vos, très, pos(t) ; celles-ci, comme monosyllabes accentués, montreraient un -i joint à la voyelle précédente et résulté toujours de -s avant son amuïssement. Il est difficile de concevoir une pareille influence de l'-s sur les voyelles qui la précédaient. Si l'-i de cînţi, etc. ne montre rien de surprenant comme terminaison analogique transmise de la IVe conjugaison, c'est toujours par l'analogie qu'on peut expliquer noi, voi (< "no, *vo + -i, comme désinence caractéristique du pluriel, d'autant plus qu'ils ne pouvaient être parés de ei), trei (< *tre, avec -i de doi), de même que poi (< *po + -i introduit de formes adverbiales comme mai, ieri, etc.). La coïncidence qu'on constate à ce propos entre le roumain et l'italien doit être interprétée comme nous l'avons montrée ailleurs, t. I, 212 (cf. H. Tiktin, Rum. Elemcntarbuch, 101; Al. Procopovici, Dacoromania, II, 203 ; S. Puşcariu, Mélanges offerts à M. A. Thomas, 361). La terminaison aberrante -àm, ire pers. pl. de la ire conj. — elle devrait être -am (cf. 392), telle que l'istro-roumain la connaît encore — décèle aussi un fait d'analogie; comme la ire pl. de la IIe conj. contenait dans sa désinence la même voyelle que la 3e sg. (tăcem — tace), des formes semblables furent introduites à la i pl. de la conjugaison en -a: laudă entraîna *lâudam, en le changeant en lăudăm. Cf. Meyer-Lûbke, /. c, II, § 132, qui suppose que cette substitution a son point de départ dans les formes dăm, stăm refaites sur (3e sg.) dă, stă (celles-ci ne sauraient être d'ailleurs, elles-mêmes, que des formes analogiques d'après la 3e sg. en -ă de tous les verbes de la lre conj., et non, comme Meyer-Lûbke, c, I, § 221, est porté à le croire, des traces d'une prononciation particulière de dat, stat en latin vulgaire). Les désinences -aţi, -eţi, -iţi (2e pl.) laissent voir la substitution, très anci-•iiiic, de -i k-e (de *-ate < lat. -atis) sous l'influence de -i de la 2e sg. 70. Présent du subjonctif. La plupart des particularités dont nous nous sommes occupé au paragraphe précédent se retrouvent dans les formes que nous aurons à étudier ici. Ainsi, la terminaison -ez, etc. apparaît dans: să curăţeze CPr. 321; CC2. 167; să gătedzu TB. 469; CTd. 221, se ghetadză (à lire se gătedze) PS. LXXVII, 20 ; să împreunezi CC2. 372, să împreuneze CPr. 248; CC2. 30, 218, 372, 388, 567; să împrumuteze CT. Mathieu 15; CC2. 626; să însetezi PO. Ex. 8; să viiaze CC2. 62, 221, 464; PO. Gén. 3 (par une faute d'impression donné comme viadză), •12; Ex. 1. Une forme curieuse est să strălucedze PO. Ex. 27, l'adjonction de -ez à un verbe en -i étant anormale; c'est probablement une flexion forgée sur să lumineze. Sont fléchis sans -ez: să aciuo CC2. 356; a june CC1. 357; să mă intram PO. Gen. 30 ; să te pituli CPr. 60 ; să pradzi PO. Ex. 22, să prade CPr. 254; să răpaosu PS. CP. xxxvni, 14; LIV, 7; CPr. 119; CC2. 97, 319, să răpause TM. 52; CT. Luc 42, 94; CC1. 303; CC2. 200; se săgate (săgete) PS. xxxvi, 14; LXVII, 5; LXXVII, 9; CP. x, 3; xxxvi, 14; LXIII, 5; LXXVII, 9; CPr. 332; PO. Ex. 19; se scurte-se CV. CLIII, 1 ; si veghie CV. ; CPr. 36, 45. Comme formes variables, tantôt avec -ez tantôt sans cet infixe, nous trouvons: să cerceteze CPr. 17, să cercet CP. PS. xxvi, 4, se cerceţi PS. CP. LVllI, 6, se cercete CV. cxvi, 2; CC2. 47, 66, 511, 615; să se învîrtoşaze CP. CLIII, 43, se învîrtoaşe (învîrtoaşă) CV. cLxiv, 8; PS. CP.' LX, 20; LXXXVIII, 14; PV. CLIII, 43; CC2. 71; să lucrez CC2. 193, să lucrezi (ibid., 460), să lucredze PS. CP. ci, 23; CPr. 31, 40, 91 ; CC2. 16, 65; 193; P. 20, să lucre TM. 46, 52; PO. Gen. 2, 3; să prevegheze CC1. 330, să preveghe CC2. 304; să se spămînteze CT. Jean 47, 49, se spămînte-se PS. CP. xxi, 25; xxxn, 8 ; xxxiv, 4 ; à côté de să se strămuteze CC2. 322 les textes ne nous offrent pas la forme sans -ez, mais l'emploi de celle-ci résulte indirectement de strămidez attesté à l'indicatif présent (v. plus haut, 548). La terminaison -esc, etc. apparaît dans: să curăţeşti CT. Mathieu 24, se se curălească PH. CP. cvni, 14; să mirosească CC1. 11 ; PO. Ex. 30 ; să trebuiască CPr. 40 ; CC2. 442. Sont fléchis sans -esc: să despartă CM. 18 ; CPr. 136 ; CC2. 126 ; PO. Gen. 1; IC. 42; să împart CT.'Mathieu 38; Luc 69; CC1. 86, se împartă PS. CP. LXVII, 13; CT. Marc 43; Luc 65; CC1. 163; CC2. 333; PO. Gen. 21; să se impută CC1. 11; să pată CPr. 330; CC1. 199; CC2. 185. Des formes avec -esc se croisent avec celles dépourvues de cette terminaison: să răpească CP. vu, 3; ix, 30; cin, 21 ; CP2, ix, 30; cm, 21; PS. vu, 3; PH. cvm, 11; CT. Marc 13; Jean 19, 38; CPr. 47; CC1. 142; CC2. 250, se rapă CV. XLIX, 3; PS. ix, 30; XLIX, 22; cm, 21 ; cvm, 11 ; PH. vin, 3; ix, 30, să râpe CP. CP2. XLIX, 22; cvm, 11; să slobodzesc PO. Ex. 3, să slobozească CPr. 78, 209; CC1. 112; CC2. 63, 325, 622; PO. Gen. 37; Ex. 7; RLR 50, să sloboadză PO. Gen. 43; Ex. 21, 30; se omorească PS. xxxvi, 32; cvm, 17; CP. cvm, 17; CT. Marc 65; CPr. 17; CC2. 210, 530, să omor[i] PO. Ex. 29, să omoară CC1. 43; CC2. 27, 68, 119; CP. CP2, xxxvi, 32; PO. Gen. 22; Ex. I, 17, 21, 22, 32. Pour la ire sg. de muri les textes donnent să moriu: CC1. 117; CC2. 557; CV. xxvm, 3. La 3e sg. et pl. de cure est să cură CPr. 276 ; CC1. 43. Cumpli et împlea font la 3 fsg. et pl. en -ă et -e: se cum-plă PS. ev, 23 ; cvm, 13; PH. LXVII, 3 ; LXX, 13, să cumple CP. VII, 10; cv, 23, 27; săîmplă CC2. 153, 378, 584, 598; PS. PH. LXX, 8; PO. Gen. 40; Ex. 25, 37, să împle CP. CP2, LXX, 8; CPr. 117, 224, 248, 330; CC1. 189; CC2. 27; P. 2. Comme 3e sg. et pl. de încăpea n'est attesté que să încape CT. Jean 68 ; CC2. 567. Pour ce qui concerne le radical, nous avons à relever les formes suivantes : P 'conjugaison: să adape CC2. 480; CPr. 197; se apare CV. LXIII, 3 (mais să apere CPr. 76) ; se arate CV. ; CPr. 51, 78, 192, 216 ; CC1. 16, 143; CC2. 138, 152; PO. Gen. I, să arrăte CL. XXIV, 735, să arete CC2. 333; să blasteme CPr. 150; PO. Gen. 27; să însale CPr. 121, 248, 253, 275, 299; P. i; se leapădu-me PS. CP. LXXXIII, 11, se lepede PS. CP. LXI, 5; CPr. 209; P. 5-6, să lapede CC1. 4; să.mă leagăn CP. CP2, xv, 8; CC2. 25, să se leagăne (se se leagăre) CP. PS. xvi, 5 ; PV. xcv, 11 ; se rebde CV. CXLIX, 4-5 ; să vatămi CC1. 19, se vatăme-se CV. cvm, 5; să spari (ire sg.) CPr. 190, să se spare (ibid., 259, 275, 309); CC1. 46; CC2. 523, să să spae AA. XXVIII, 106, 109, să ne spărem CPr. 176; să gioare PO. Ex. 22; să împresoare CC2. 375; să măsure PO. Ex. 87; să mănînc (se mă-rîncu) CP. PS. PV. ci, 5; TM. 191; CT. Marc 64; PO. Gen. 25, să mănînci TB. 450; CT. Luc 64; CM. 23; PO. Gen. 3, să mănînce (să mărînce) CP. PS. xxvi, 2; LXXVII, 24; CV.; TM. 189; CTd. 191; CT. Luc 33; Jean 18, 59; CPr. 47; CC1. 189; CC2. 55, 115; PO. Ex. 2, 18; IC. 42; P. 6, 9, să mînce PO. Gen. 31; să usuce CC2. 322. IIe conjugaison: să caz CP. PS. VII, 5, să cază CP. PS. v, 12; xxxiv, 8; CLIII, 27; PV. CLIII, 27; CV.; TB. 360-362; CTd. 202, 219; CPr. 105, 171 ; săsadză TB. 465 ; CT. Mathieu 49, 58 ; Luc 108; Jean 18; CC2. 98; DH. XI, 369; să scază CT. Luc 108; IP. 36; să văz CP. PS. xxvi, 4; LXII, 3; CV. ci, 13; TM. 149; CPr. 79; PO. Gen. 9; AA. XX, 483, să vază CP. PS. ix, 32; xm, 2; xv, 10; XVI, 2, etc.; PH. ix, 32; CV. CLIII, 12; TM. 194; TB. 312; CT. Mathieu 11; Luc 36, 94; Jean 35; CPr. 105; PO. Gen. 8, 31; să rămî(ni)e CPr. 137, 310; PO. Gen. 6, 44; TP. 154, 156; AA. XX, 458, 478; se tiniu PH. cxvm, 101, să ţii (se Uri) CP. PS. xxxvi, 34, să ti(ni)e CB. I, 23, 38, 51, 57; PH. civ, 45; AA. XX, 480, 483; XXVIII, 105 ; DH. XI, 232 (să ţină CL. XXIV, 728 est surprenant, puisqu'il ne concorde pas avec la morphologie du xvie siècle ; peut-être faut-il l'interpréter toujours comme să ţinie) ; să pociu CPr. 20, 209, 234, 245; CC1. 261; AA. XX, 479; se pae CV. cx, 13 (et aussi săpare CT. Mathieu 11, 38; CPr. 51, 273; CC2. 16, 30, 34, 125, 327, 421). IIP conjugaison: să crez CT. Jean 34, să crează CP. PS. CLXII, 9-10; CTd. 227; CT. Luc 35; CB. I, 67, 72; DR. 2; DH. XI, 320; să deşchiz TB. 285; CC2. 459, să dcşchidză CTd. 198; CT. Mathieu 82; Jean 37; să închiză CP. LXVII, 31; să rîză CP. CP2. PS. xxiv, 3 ; CC2. 441 ; să aprinză CT. Luc 36 ; să arză CT. Mathieu 52; CPr. 51, 153 ; P. 16 ; să ascundză PS. CP. LXIII, 6; PH. xvin, 7 ; să cuprinză CP2, LXVIII, 25 ; să se închiză CPr. 64 ; să se încindză PO. Ex. 32; se întindză PS. CP. LXXVIII, 9; să pătrundză PO. Ex. 21 ; să pierz PO. Gen. 6 ; PH. c, 8, să piarză CP. cv, 26 ; cxvm, 95 ; PS. cv, 27; cxvm, 95; CT. Mathieu 4, 46; Jean 35; CPr. 56, 105; CC1. 25; AA. XX, 473; se prindză PS. PH. CP. LXVIII, 25; CT. Mathieu 88, 107; Jean 26, 28, 42; CPr. 200; CC2. 216; să purcează CC1. 181; PO. Ex. 14; se râspundzu CV. LXXIII, 10, se răspundză (ibid., xi, 6—7) ; CT. Luc 106 ; CPr. 3, 42 ; să tinz CPr. 42, se tindză PS. CP. cxxiv, 3; PO. Gen. 3; să vîndzu GSI. X, 10, să vînză CT. Mathieu 108; Luc 108; Jean 24, 41; CC2. 117; PO. Gen. 47; se destengu CMt. 231, se destingă CV. XLIX, 2—3; PS. CP. xxx, 18; LIV, 16; TB. 312; CTd.'197, 200; CT. Mathieu 113; Luc 48; CPr. 47; se ucigă CV.; PS. CP. ix, 29; CTd. 211 ; CT. Mathieu 57, 107; Luc 98; Jean 14, 25, 35, 38, 60; CPr. 15, 22, 47; CC1. 382; CC2. 108; să scot CC2. 175, 244, se scoată CV. xem, 13; PS. CP. xxxix, 15; PV. CLIII, 39; PH. xvn, 42; LIV, 9; CT. Mathieu 34; Marc 30; Jean 12; CPr. 29; CC1. 21; CC2. 157; AA. XX, 473; se tremiţu (să trimet) CV. LXXII, 8; IS. IV, 11 ; AA. XX, 457, se tremită (să tremeaţă, să trimeaţă) CV. LXV, 4; TM. 53 ; CT. Marc 12, 19 ; CPr. 36 ; CC2.' 386 ; DH. XI, 349 ; se vencu (se vîne) PS. CLV, 19 ; PH. xvm, 14, se venei PS. L, 6, se vencă PS. PH. cxvm, 133; se învîncu PV. CP. CLV, 19, să învingi CP. CP2, L, 6, se învîncă PV. cxvm, 133; CPr. 68, să învingă CP. cxvm, 133; CC1. 85; să apue CPr. 227; să despoi (= despui, de despune) CTd. 227; se pu(niu) PS. CP. Lxxii, 28; c, 6; PV. c, 6, să puni PO. Ex. 28, se pu{n)ie PS. CP. LXXVII, 7; CXII, 8; CLIV, 8; PV. exil, 8; PH. LXXVII, 7-TB. 354; CTd. 206; CT. Mathieu 78; Marc 25; Luc 36, 101 : CM* 18; CC2. 296, 457; P. 11; CB. I, 63; AA. XX, 483; se spu(n)iu CV.; PS. CP. ix, 15; xxv, 7; xxxi, 5, etc. TM. 151; CPr. 194, se spu(ni)e PS. CP. LXXVII, 5; xci, 16; cv, 8, etc; PV. ci, 22- TB. 312; CTd. 200; ICr. 1; PO. Gen. 32; să supue CP2, cv, 273; se ceară CV.; PS. CP. cm, 21; civ, 45; CT. Mathieu 4, se ceae PH. xiii, 2; LII, 8; TM. 46. IVe conjugaison: să auz CP. PS. xxv, 7; CV. LXXI, 1; TM. 49; S. 15, să auză CP. PS. xvm, 4; xxxm, 3; CLVIII, 1 ; PV. CLVIII 1 ; CV. ; CT. Mathieu 40 ; CPr. 25, 29, 105 ; CC2. 415 ; AA. XX, 457 ; se înghită CV. ci.xm, 14; PS. CP. LXVIII, 16; CTd. 228; CPr. 63; CC1. 115; să simţu CB. I, 11, să simte CT. Mathieu 16 (sur să despart, să împart, etc. cf. 207); să viiu CT. Mathieu 105; CC1. 14 (la ire sg. quelquefois aussi să vii CPr. 195, 196, 284, 335), să vini PO. Gen. 31; Ex. 34, să vi(ni)e CP. PS. xxxiv, 8; xxxv, 12; LIV, 16; LXVII, 17, etc.; PV. ci, 2; CV.; ICr. 16; TM. 104, 123- CTd 222; CT. Mathieu 25, 40, 59, 89; Marc 16; Jean 42; CM. 11 ; CC2 423; PO. Gen. 32; AA. XX, 437; să piei (i" sg.) PO. Gen. 19. 45, se piară PS. LXVII, 3; LXXXII, 18; cvm, 15; PV. xci, 8 ; c, 8 ; CP. LXVII, 3; LXX, 13; CT. Mathieu 13, 75; Jean, 18, 40; CPr. 68; CC1. 25; CC2. 80; TP. 160; P. 2; AA. XX, 483, se piae PH. LXVII, 3 (ibid., LXXXII, 18: pie), să piae PO. Gen. 41; să răsare CPr. 65; CC2. 427, să răsae TB. 467; CTd. 220; să sare CPr. 50, să sae Po! Ex. 21 ; AA. XX, 484 (la dernière forme reproduit normalement le lat. saliat, tandis que să sare est résultée de la fusion de să sară, que nous n'avons pas trouvé dans les textes — comp. plus haut să piară—, avec să sae; de la même manière s'expliquent, naturellement, să răsae, să răsare) ; se învească PS. xxxiv, 26; LXX, 13 ; cvm, 29; PH. CP. cvm, 29; PO. Ex. 28; se iasă CV.; PS. CP! cvm, 7; CLVII, 7; PV. CLIV, 3; CLVII, 7; TM. 80; TB. 330- CPr. 11, 44; CC2. 370; PO. Gen. 8; IP. 36; DH. XI, 349; AA. XX, 483. Pour săcoaper, sămîni, etc., v. 410, 439 (săacopee PO. Ex. 26, 28, si ce n'est pas une faute pour să acopere, pourrait être envisagé comme une forme analogique, pareille à să ceae, să piae). 71. Imparfait de l'indicatif. La ire personne du singulier ne connaissait pas encore la terminaison -m et reproduisait directement, comme telle, la flexion latine ; -m actuel doit être expliqué plutôt par l'influence du verbe am que par celle de la ire pl. de l'imparfait, comme on l'admet généralement (cf. H. Tiktin, Rum. Elementarbuch, § 245); il se peut même que le point de départ de cette flexion analogique ait été l'imparfait (ire sg.) de avea; sur le modèle de eu am on a dit eu aveam, en établissant ainsi à la ire sg. un parallélisme qui existait à la 2e sg. du présent de l'indicatif et de l'imparfait (tu ai — tu aveai). Parmi les formes qui nous sont offertes par les textes il suffira d'en glaner quelques-unes: cuvînta PS. CP. exix, 7, îmbla PS. (T. cxvm, 45; CXLI, 4, întrista PS. CP. xxxiv, 14, învăţa PS. ex vin, 47; CT. Jean 58, lăsa CV. XLII, 11, pleca PS. CP. xxxiv, 13, ruga CPr. 25; cunoştea (ibid., 194), plîngea PS. CP. xxxiv, 14; feri(i)a PS. xvi, 4; cxvm, 157; CP. cxvm, 157, glumi(i)a PS. i.xxvi, 7 ; cxvm, 48, 78 ; CP. cxvm, 48, 78, goni(i)a PS. CP. XXXVII, 21, grăiia PS. CP. cxvm, 46; PV. PH. exix, 7; CTd. 213; CT. )ean, 58, învesti(i)a PS. CP. xxxiv, 13, plătia PS. CP. LXVIII, 5, )rrotivi(i)a PS.' CP. CXVII, 10—12, ştiia CT. Mathieu 105; Jean 3. La 3e pl. se distingue aussi de la flexion usitée aujourd'hui, dans le sens qu'elle n'est pas terminée par -u; cet -u ne peut non plus être considéré comme provenant du présent de l'indicatif, 3e pl. (opinion partagée aussi par H. Tiktin, /. c.) ; puisqu'il fut introduit à l'imparfait à une époque tardive, lorsque u s'était en général amuï et que l'on ne disait plus ei văin, ei facu, etc., mais ei văd, ei fac, cela exclut la possibilité d'expliquer l'adjonction de -u à la 3e pl. de l'imparfait par l'action des formes du présent de l'indicatif auxquelles on se reporte d'habitude; cette fois aussi, il faut attribuer le -u de l'imparfait à l'influence de avea, notamment de au (3e pl. du présent de l'indicatif) : ei au amena ei aveau, à la place de ei avea, et de la même manière furent fléchis d'autres verbes. Comme exemples de l'imparfait sans -u on peut citer: adunra PH. XLVI, 10, aştepta CT. Luc 9, blăstema PS. CP. LXI, 5; PH. ci, 9, căsca CC1. 399, cînta PS. CP. LXVIII, 13; PO. préf., cugeta PS. CP. xxxiv, 20; XL, 8; CT. Luc 9, îmbla PV. c, 6, lega TM. 148, răbda CPr. 2, ruga TM. 146; CT. Mathieu, 28, striga TB. 340; CC1. 399; cădea PH. LXXI, 9; cerea CP. LXXVII, 34, cura CC1. 367, ducea CP. cxxxvi, 3, mergea CT. Mathieu 33, spunea TM. 146, 147, viia PV. evi, 34; TB. 360; CPr. 23, zicea TM. 147, 148; auzia, CPr. 13, bătjocuriia CPr. 4, blagosloviaPS. CP. LXI, 5; CLVIII, 51, cinsti(i)a PS. CP. cxvm, 33, clătia PS. CP. evi, 27, clevetia PS. CP. cxvm, 23, dodeiia PS. CP. xxvi, 2 ; xxxiv, 13 ; cxvm, 137 ; PV. PH. cxvm, \51,feri(i)a PS. CP. cil, 18, gîndiia PH. xxxiv, 20, goniia PV. PH. cxvm, 157, grăiia PS. CP. xxxiv, 20; XXXVII, 13; c, 7; CT. Mathieu 28, 33; CC1. 399. Les deux séries de formes que nous avons relevées montrent que les verbes de la IVe conjugaison avaient la terminaison -i(i)a (écrite ïa, Ira, Ï/& et même ÏK), qu'elles gardaient c'est-à-dire la voyelle caractéristique n'ayant pas encore été attirés par ceux de la IIe et IIIe conjugaisons qui leur transmirent la terminaison -ea; auzea, auzeai, etc. ne sont guère connus au xvi 'siècle. Quant aux verbes en -î de la même conjugaison, ils se rapprochent de ceux en -i par le fait qu'ils gardent aussi la voyelle caractéristique de l'infinitif, leur terminaison à l'imparfait étant -îia; amărîia PO. Gen. 26, oborîia (ibid.) ocïirîia CPr. 121, 197; CC2. 89, omorîia CC2. 223, 528, pîrîia CPr. 11, pogorîia CC1. 16; PO. Gen. 28; Ex. 33, urîia PV. LXXXII, 3; cxix, 7; CP. XLIII, 11; LXXXII, 3; cxix, 7; ci.ni, 43; CLXI, 71; CC2. 419; PO. Gcn. 27; Ex. 1. Les textes qui montrent i conservé après rr (cf. 438) donnent naturellement -iia aussi dans ce cas: uriia, etc. L'imparfait est rendu aussi par des formes périphrastiques, composées de l'imparfait de l'auxiliaire a fi et le participe présent: FE sg. era mărgîndu şi apropiindu-me CV. xxxvni, 9—10; era postindu-mâ CPr. 25; era rugîndu-mă CPr. 27; era stînd CV. XLII, 11 ; 3e sg. era arătînd CT. Luc 2 ; era învâţînd CC2. 465 ; era ştiund CC1. 61; era suspinînd CC2. 280; era zăcînd CT. Jean 39; era zicînd CC1. 13; ire pl. eram mergînd CPr. 38; 3" pl. era aştep-tînd CT. Luc 2; era ducîndu-se CT. Luc 113; era lăcuind CC2. 269; era şăzînd CT. Marc 7; stîndu era PS. CP. cxxi, 2. Exceptionnellement on trouve une forme périphrastique exprimée par l'imparfait et le participe présent de a fi 4- le participe passé : era fiind învăţaţi CC2. 544. Comme imparfait doit être considérée aussi la forme suivante avec l'auxiliaire a vrea et le subjonctif: vrea să moară «il était mourant » CT. Luc 29; Jean 13. 72. Parfait simple. Les désinences pour chacune des conjugaisons sont: Ire conjugaison: Singulier, ire pers.: -ai, alternant avec -aiu (à comparer rădicaiu PS. xxiv, 1 avec rădicai de CP. au même endroit) ; -aiu, apparaît quelquefois changé en -eiu lorsqu'il était précédé par i: preveghiu CP. CP2. ci, 8 (preveghiaiu dans PS. PH.) ; 2e pers. -aş(i) ; 3e pers. : -ă changé souvent en -e après ş, comme après i: îmbrăţişe PO. Gen. 29, 48; Ex. 18; îngrăşe PS. PV. cLin, 15 (îngraşă CP.) ; îngroşe CV. civ, 7; întăroşe PO. Gen. 38; învermănoşe PO. Ex. 16; învîrioşe PS. LXXXVII, 8; en, 11; civ, 24 ; cxi, 8 ; cxvi, 2 ; cxxxv, 6 ; cxxxvin, 6 ; CXLVII, 3 ; PV. cxi, 8 ; cxvi, 2, 10 ; cxxxv, 6 ; PH. cxvi, 2 ; CP. CXLVII, 3 ; CLIV, 1 ; PO. Ex. 7, 15- (învîrtoşă CP. LXXXVII, 8 ; en, 11 ; civ, 24 ; cxi, 8 ; cxxxvm, 6). — Pluriel, ire pers.: -ăm(u): aflămu CV. xxiv, 10; PS. CP. cxxxi, 6; ernămu CV. xcvni, 14; închinămu PS. CP. cxxxi, 7; întrămu CV.; PS. CP. cxxxi, 7; lăsămu CV. xxiv, 13; lepădămu CV. LXXXVIII, 3—4; mutămu CV. xvn, 10, 12; răposăm CPr. 51; rugămu CV. xxv, 13; sărutămu (ibid., xxv, 13-14); spîndzurămu PS. PV. CP. cxxxvi, 2; turburămu PV. LXXXIX, 7; ultămu (uităm) PS. PH. CP. XLIII, 18; vînslămu CV. XXIV, 12; après *, -ămu est, naturellement, changé en -emu: apropiemu CV xxiv, 12; 2C pers.: -al(n): adăpat CT. Mathieu 106; CC2. 36; ascultat TM. 45; S. 3; băgat CPr. 15; căutat CC2. 554; cercetat CC2. 45; dezmierdat CTd. 224, 226; giucatu PS. CP. cxin, 6; îmbrăcat CT. Mathieu 106; CC2. 36; îngrăşaţii CV. cxxxn, 5-6; lăsat S. 17; legat CC2. 554; lepădat CTd. 224; spînzurat CPr. 15; vegheat CPr. 181; vindecat CC2. 554; 3e pers.: -ară, à côté duquel quelques textes donnent -are; ainsi, dans PS. nous trouvons: încredinţare-se LXXVII, 37; învîrtoşare-se LXVIII, 5 ; lăudarc-se LXXIII, 4 ; mineure LXXVII, 29, 45; rădicare LXXXII, 3; spămîntarc-se LXXVI, 17; dans CT. Jean 28: încetare; on serait tenté d'y voir un changement de terminaison ou un phonétisme particulier, d'autant plus qu'on a -e pour -ă aussi ailleurs dans PS.: doare (= doară) LXXVI, 10; LXXVII, 19, 20; făre LXVIII, 5; LXX, 21; LXXVII, 40; xcm, 4; cv, 43; cxxiv, 3; cxxxvin, 24 ; mais ceux-ci doivent leur -e à l'influence de către, între (I. A. Candrea, Psaltirea Scheiană, I, CXLIV) ; étant donné que ces formes de parfait apparaissent quelquefois lorsqu'elles sont suivies de se, on pourrait supposer qu'il y a eu assimilation de -ă à l'e de se; toutefois, ni cette explication ne peut être satisfaisante, puisqu'elle ne rend pas raison de tous les cas où apparaît -are; il n'y a probablement là qu'une simple confusion avec le conditionnel en -are (v. plus loin), comme on peut l'induire du fait qu'on trouve ailleurs dans PS., inversement, le parfait en -ară à la place du conditionnel en -are; ainsi au psaume LXXXVIII, 31, 32, où îmblară, spurcară sont écrits pour îmblare, spurcare, les conditionnels exigés par le contexte, à côté de lăsare, ferire; de même, au psaume cxxxi, 3 on lit siliră au lieu du cond. suire, de sorte qu'on ne peut s'étonner si les copistes ou les imprimeurs ont mis par inadvertance aussi des conditionnels en -are à la place de parfaits en -ară. Quant aux formes en -ar de PV. (eugetar, lepădar et plusieurs autres relevées par C. Găluşcă, Slavisch-rum. Psalter-bruchstiick, 75), elles ne sont que des cas de graphie tronquée, de sorte qu'il faut rétablir à leur place les formes en -ară. Sur -are au lieu de -ară, v. aussi N. Drăganu, Dacorcmania, III, 475, 493, 501, 916, qui attribue cette particularité, comme plusieurs autres, aux Saxons de Transylvanie qui auraient traduit ou copié quelques-uns des textes roumains anciens, hypothèse formulée aussi par C. Lacea, mais loin d'être en accord avec des faits dont le témoignage ne saurait être révoqué en doute (cf. A. Rosetti, Grai şi suflet, II, 167 et suiv.). IIe conjugaison: Singulier, ire pers.: -ui(u); 2° pers.: -uş(i); 3e pers.: -ÎI. — Pluriel, ire pers.: -um(u): cădzumu CV. xciv, 6; împlumu PS. CP. LXXXIX, 14; cxxxv, 1; PV. LXXXIX, 14; cxxii, 3; PH. LXIV, 5; pittumu CV. LXXXVII, 8; CT. Mathieu 72; CC1. 151; PO. préf. ; şedzumu PS. PV. PH. CP. CXXXVI, 1; CPr. 37; tinum PO. préf.; vădzum PS. CP. XLVII, 9; LXXIII, 9; LXXXIX, 15; PV. PH. LXXXIX, 15; CT. EL. Mathieu, 3, 106; Luc 19; Jean 1; CC2. 36; PO. préf., 41; 2e pcrs.: -ut(u): ţinrutu TM. 45; umplut CT. Marc 33; văzut CT. Mathieu 86; 3e pers.: -ură (sur -ure dans cădzure PS. LXXVI, 17; IP. 39; vădzure PS. LXXVI, 17, v. plus haut). Pour rămînea la forme forte de la re sg. rămas, nous est donnée par CPr. 200. IIP conjugaison. Les formes faibles sont fléchies avec les mêmes désinences que celles de la IIe conjugaison: Singulier: -ui(u), -us(i), -u. — Pluriel: -um(u): crezum CPr. 36, 112; cunoscum CC2. 533,' 556; începitmu CV. xxvi, 2; născitm PS. CP. CLVI, 18; străbătum PH. LXV, 12; trecum CP. LXV, 12; CPr. 51; -ut(u): cred-zut TM. 44 ; CT. Mathieu 86 ; Luc 99 ; Jean 17 ; S. 3 ; cunoscut CPr. 181, 209 ; început S. 5 ; vă încredzut TM. 44 ; -ură. Les formes fortes ont au singulier les terminaisons: -ş(u), -seş(i), -se, au pluriel: -sem, -set, -seră. Un nombre assez grand de'verbes présentent encore au xvie siècle cette flexion, tandis qu'avec le temps ils ont été modifiés, notamment à la ire sg. où la forme forte, reproduisant le type latin en -si, -xi, céda la place à celle en -sei, refaite sur la 2e sg. Les exemples de parfait fort que nous fournissent les textes se groupent comme il suit: aduş(u) CV. CT. Mathieu 72; Marc 40; CPr. 48, 49; CC1. 366, aduset(u) CV. xii, 8-9 (écrit adusesetu); CPr. 17; CC2. 468; ajunsem CC1. 49, agiunset CTd. 193; CC2. 135; aies CT. Jean 24; CC2. 535, ale-sem(u) CV. LXXXIV, 14-LXXXV, 1; CPr. 36; arş CPr. 194; ascunş(u) PS. PH. CP. xxxix, 11; cxvm, 11; CT. Mathieu 105; CC1. 194 ; PO. Gen. 3; curş(u) PS. CP. LVIII, 5; PH. LVIII, 5; cxvm, 32, cursemu CV. LXXXVII, 6; deprinsei CTd. 224, 228; deres(u) PS. CP. LVIII, 5; deschişii) PS. CP. XXXVII, 14; xxxvill, 10; CLXVIII, 131; PV. cxvm, 131; deştinş(u) PS. PV. CP. CLVII, 7; CTd. 195; CT. CPr. 59; CC2. 554; înviş(u) TB. 364; CTd. 208; S. 8, învisem CTd. 195; CC2. 137; IP. 39; mersu TB. 364; CTd. 208, 210; CPr. 46, 200; CC2. 195, mersem PO. Gen. 44, mersei CT. Mathieu 40- Luc 31; plînşu TB. 421; CTd. 210, 211, plînsem PS. PV. PH! CP. cxxxvi, 1; prinsem(u) CV. LVIII, 11; CPr. 47; CC2. 556, prinsei TM. 227; CT. Mathieu 109; CPr. 15; CC1. 394; }uş(u) PS. CP XXXVIII, 2; LXVIII, 12; LXXXVIII, 20, 28; c, 3; cxvm,' 106- PV. c 3; PH. cxvm, 106; TB. 362; CT. Luc 95; CPr. 128; PO. Gen 24, pusem CP. civ, 21 ; CC2. 3 89, puset(u) TB. 364; CTd. 208; CPr 93; răspunş(u) CV.; CPr. 46; PO. Gen. 31, răspunsem (ibid., 43) scoş(u) PS. CP. LXXX, 11 ; CLI, 6 ; PV. eu, 6 ; PH. c, 5 ; CT. Jean 59 CPr. 319; PO. Ex. 16, scoasem PO. préf. ; ICr. 2, scoaset CT. Ma- thieu 96; Luc 62; scriş(u) CV. CLXIV, 13; CPr. 63, 200, 222- AA XX. 491 ; sparş CC2. 150, sparset CT. Mathieu 60; spuş(u) PS. CP xxxix, 6, 10; LXXII, 15; PH. XLII, 5;LV, 9; cxvm, 13, 26; CTd 226; CT. Jean 57; CC1. 35; CC2. 191, 540; PO. Gen. 41, spusem (ibid.); storşu PO. Gen. 40; tinşu PV. CVII, 10, tinset CT. Luc 109 traş(u) PS. PV. PH. cxvm, 131; tremis(u), tremes, trimes(u)CV LV, 8-9; TM. 43, 44; CT. Luc 110; CPr. 25, 47,'132, tremisemu (tremesem) CV. xxxi, 8; CPr. 36, tremiset (tremeset) CPr. 25, 248, CT. Jean 17; uciset(u) CV. cxxxn, 7; CT. Mathieu 96; CPr. 15, 17 viş(u) CV. LXXIV, 8 ; CPr. 49; ziş(u) CP. PS. xv, 2; xxix, 7; xxx, 15, 23; xxxi, 5; xxxvii, 17; XXXVIII, 2; xxxix, 8, 11, etc.; PV. LXXXI, 6 ; cxv, 2, etc. ; PH. xv, 1 ; xxxix, 8 ; CV. ; TB. 420 ; CTd. 210, 211 ; CMţ. 219; CT. Marc 40; Jean 34, 49; CPr. 46; CC1. 366; CC2. 535; PO. Gen. 20, 42; AA. XXVIII, 103, dzisemu CV. xxvm, 6, ziset CPr. 19; PO. Gen. 44 (sur la terminaison de dzîsere PS. Lxx, 10, comme celle de adausere CT. Luc 110, v. 216); zmulsemu CV . xxiv, 5-6. Le verbe învence est fléchi tantôt d'après les formes en -ş(u), tantôt d'après celles en -ui: învinse CC1. 192, 231, învîneu CV. v, 13; CPr. 42, 190, învîncură CP. cv, 41 ; CP2. LXIV, 4; CL, 41 (pour vence ne sont attestées que les formes faibles : vîneu PH. LI, 9, vîncură PS. LXIV, 4; cv, 41 ; PH. cv, 41 ; LXIV, 14; CXL, 6; CP. LXIV, 4; comp. prevîncură PH. cxxvin, 2). De la même manière se présente le parfait de înţelege: à côté de înţelcs(u) CV. LXXII, 3 ; PS. CP. LXXII, 16, 22; cxvm, 95, 99, 104;'cxxxix, 13; CLV, 2; PV. cxxxix, 13; CLV, 2; PH. LXXII, 22; cxvm, 15; cxxx, 2; CT. Luc 80, îniclesem PS. PH. CP. LXXVII, 3; CPr. 37; CC2. 46, 624, înţelesciu TM. 44; S. 8, nous avons înţelegu (3e. sg.) CT. EL. Mathieu 46; Luc 110; Jean 13, 19; cette dernière forme, se trouvant seule- ment dans YÉvangéliaire de Coresi et dans EL., copié sur celui-ci, est suspecte, puisqu'on ne la retrouve ni dans d'autres textes du xvie siècle, ni dans les dialectes; elle semble bien avoir été forgée par Coresi ou ses collaborateurs (cf.§§ 73, 75). Cela ressort aussi de l'emploi par Coresi (Psautier, civ, 30) de la forme fierbu, 3e sg. de fierbe, qui n'est pas moins suspecte et nous porte à croire qu'elle n'a jamais été usitée dans la langue parlée (la forme courante f iar se est donnée par PS., au passage correspondant à celui de Coresi, et par PO. Gen. 25). Une trace de l'ancien parfait de ru(m)pe, continuant le lat. rupi, rupisti etc., nous est conservée par PH., où nous trouvons rupeşi xxix, 12; LXXIII, 15, rupe XLIV, 2; evi, 14, et par PV. qui donne rupără-se evi, 14; ailleurs, ce sont les formes modelées sur le parfait en -şi qui apparaissent (rupse PS. evi, 14). IVe conjugaison: Singulier, lre pers.: -ii(u) ; 2e pers.: -iş(i) ; 3e pers.: -i. — Pluriel:lre pers.: -im(u): audzim(u) CV. xxvn, 11; PS. CP. XLin, 2; XLVII, 9; LXXVII, 3; cxxxi, 6; lâcuimu CV. ; sosimu CV. ; la désinence de şti est -um: stium CPr. 45; CC 2 624; 2e pers.: -it(u): audzitu CV. cxxx, 11 ; blâznit CT. Jean 24 căit CT. Mathieu 86; ferit S. 7; grăbit S. 17; îndulcit CTd. 224 iubit CTd. 228 ; S. 17 ; părăsiţii CC 2. 554 ; pocăit TM. 44 ; preemitu (priimit) CV. xen, 9—10; CT. Jean 8; răstignit CPr. 10; socotit CT. Mathieu 106; CC 2. 36; aux verbes en 4 on a naturellement 4t: urît PO. Gen. 26. Le parfait de veni présente deux séries de formes; ainsi: lre sg.: venriu CV.; PS. PH. LXVIII, 3; 3e sg.: vine (vene, vire, ve(n)re) CP. PS. 4; LXXXII, 9; LXXXIX, 10; CI, 14; cvni, 18; PV. LXXXIX, 10; PH. LIV, 6; LXXXII, 9; ci, 14; cvm, 18; TM. 149; TB. 284, 289; CT. Mathieu 4, 8, 29, 45, 64; Luc. 94; Jean 65; CPr. 17; CC 2. 22; PO. Gen. 7; 1" pl.: vinem (venrenui) CPr. 45, 51 ; CV. ; 2e pl.: vinet CC 2. 421 ; 2>e pl. : vineră (ve(n)reră, venrără, vinrără, vînrără) CP. XLIII, 18; LIV, 6; LXXVIII, 1; civ, 31, 34, 40; CLIII, 17; CP2, LXXVIII, 1; PS. XLIII, 18; LIV, 6; PV. LXXVIII, 1 ; PH. XLIII, 18; LXXVIII, 1; civ, 40; CT. Mathieu 3, 24—27, 30, 50, 52, 59; Marc 3; Luc 37, 111; Jean 38; CPr. 2, 12, 36, 44; CC1. 6; CC 2. 60, 160; PO. Gen. 7, 26, 31; Ex. 15, 16; celles-ci reproduisent les lat. veni, venit, etc., et à côté d'elles apparaissent les formes refaites par analogie sur les autres verbes de la IVe conjugaison, c'est-à-dire en 4i(u), etc.: venii(u) CP. LXVIII, 3; TB. 364; CTd. 208; CT. Jean 32, 59; CPr. 44, veni PO. Gen. 8; CTd. 207, venim (verimu) CT. Mathieu 3, 106; CPr. 51; CC2. 36; CV., venit CT. Mathieu 106; CC 2. 36, 524, veniră (veni-ira) PS. civ, 31, 34, 40; PH. civ, 34; CXVII, 11 ; TM. 322; CTd. 202; CT. Marc 5, 11 ; Jean 11, 60, 61 ; CC1. 43, 182, 405; PO. Gen. 8 (aussi venire PS. LXXVIII, 1). Une flexion double de parfait est à constater aussi pour învesti, mais due à d'autres raisons, notamment à l'emploi de ce verbe aussi sous la forme de la IIIe conjugaison, inveşte (cf. 544); à învesti correspondent: învestişi PS. PV. cm, 2, învesti PS. CP. xen, 1; cvm, 18; CXLVI, 8;' PV. CXLVI, 8, în-veştitu AA. XXVIII, 101, învestiră PS. CP. LXIV, 14; CP 2. LXXII, 6 (învestire PS. LXXII, 6, avec -ire, comme plus haut venire et en outre greşire PV. CLIII, 5; răstignire S. 8; scîrnăvire PS. LXXVIII, 1; sfătuirc (ibid., LXXXII, 4); slobozire IP. 39; cf. 559); kînveşte se rattachent: învăscuşi PH. cm, 2, învăscu (ibid., xen, 1; cvm, 18); învăscură (ibid., LXIV, 14; LXXII, 6). D'accord avec Meyer-Lûbke, Rom. Gramm., II, § 267, qui explique -şi (2e sg.) par la réduction de -şti (< lat. -sti) dans des liaisons telles que *cîntasti-tu > cîntasi-tu, S. Puşcariu, Dacoromania, I, 330, croit qu'un vestige de -şti se serait conservé dans un passage de CC2. 211: tu iară proslăvişti-te ; cet exemple, tout à fait isolé, n'est pourtant pas probant: proslăvişti-te semble être une simple faute d'impression. D'après Al. Procopovici, Rev. filologică, II, 10, -şi serait l'ancienne désinence du plus-que-parfait (*cîntaşi < lat. cantasses, devenu plus tard cînta-sesi), qui aurait été introduite au parfait, ce qui peut bien avoir eu lieu. Quant aux autres formes du parfait qui ne correspondent pas tout à fait à celles du latin, nous croyons qu'elles peuvent être expliquées de la manière suivante. La terminaison -à de la 3e sg. des verbes en -a doit avoir été refaite sur la ire pl. -ăm et celle-ci, à son tour, trahit l'influence de la ire pl. de l'indicatif présent, favorisée par le fait qu'une même forme apparaissait à la ire pl. de l'ind. prés, et du parf. de la IVe conj. (auzimu — auzimu amenèrent lăudămu — *lău-damu > lăudămu). Plus obscures sont les désinences de la 2e pl. : -at, -ut, etc. Il n'est pas exclu qu'elles aient leur point de départ dans des parfaits forts comme dixistis, etc. ; celui-ci, après avoir donné *ziseste, a pu devenir, par la syncope de e entre les deux s, *ziste, d'où ensuite *zisete, refait sur la ire pl. zisemu, qui, en plus, influença sur la voyelle finale du premier, de sorte que celui-ci fut changé en zisetu; une fois que les parfaits forts, et très nombreux, avec -set se fixèrent dans la conjugaison, des formes analogues ont pu être introduites aux parfaits faibles [lăudaţii, tăcutu, etc.). Autrement est envisagée cette flexion par L. Morariu, Voi lăudatu, Cernăuţi, 1928, et par Al. Procopovici, l. c, II, 36, 45, 46: -at, etc. ne serait que la désinence du parfait composé (aţi lăudat) transmise au parfait; simple (d'après Procopovici, il aurait même existé un parfait simple *cîntaţi < "cantatis, qui aurait facilité cette substitution de désinences) ; une pareille hypothèse laisse pourtant inexpliqués les parfaits forts avec -set et si on se reporte à l'aroumain, on se demande pourquoi on y trouve p. ex. voi trapsit et non voi traptă, comme voi aH traptă. Si -ară (3« pl.) a pris la place de *-aru (< lat. -arunt), il faut y voir l'influence de -à de la 3e sg. ; le présent de l'indicatif peut aussi avoir contribué à ce changement, puisque cîntă (3e sg. et pl.) et cîntămu (ire pl.) se trouvaient en face de cîntă (3e sg.), cîntămu (i™ pl.) du parfait; sur -ară furent modelés ensuite *-uru > -ură, *-eru > *-iru > -iră. L. Morariu, l. c, 11; Morfologia verb. pred. rom., Cernăuţi, 1924, I, 15, et A. Procopovici, l. c, II, 11, 29, considèrent -ară, etc. comme désinence introduite au parfait d'un ancien plus-que-parfait (*cîntară < lat. cantarant), qui aurait laissé aussi d'autres traces, notamment des formes dialectales de 3e sg. en -ară; mais ces formes — qui apparaissent d'ailleurs assez tard, lorsque cîntarăm, cîntarăli, par analogie avec cîntară (3e pl.), avaient remplacé cîntăm, cînlat — doivent être interprétées autrement, comme le résultat de la même analogie envahissant aussi la 3e sg. (cîntară a pu prendre naissance dans quelques régions une fois que -râ de la 3e pl. avait été introduit aux i» et 2e pl.) ; si la survivance en roumain du plus-que-parfait de l'indicatif latin n'est guère prouvée, -ară, etc. du parfait reste inséparable de -arunt latin. 73. Parfait périphr astique. L'auxiliaire (placé la plupart du temps après le participe passé) apparaît à la 3e sg. comme au, se rencontrant ainsi avec la foime de la 3e pl.; il y a toutefois aussi des exemples de a : a fost CPr. 286 (en même temps que au fost); AA. XX, 444; DH. XI, 349, 369 (à côté de scris-au) ; rămas-a AA. XX, 447; a ţinut, a dat, ramas-a DH. XI, 397; a vrut PH. XLIV, 12; LIV, 13; xcin, 17; cv, 23; cxxvi, 1. Aux premiers de ces exemples, montrant l'emploi simultané de au et a, on peut ajouter: m'a prinsu şi m au dus RLR. 52; cire au postit, cire nu se-a postit IP. 36; cite a vrut faptu-le-au PH. cxxxiv, 6. Une preuve de cette inconséquence nous est donnée aussi par la manière dont Michel-le-Brave écrit les formes de parfait dans quelques-unes des notices qui nous sont restées de lui; une fois il met: ce-au trimes DH. III 1. 322, d'autres fois: ce-a trimes (ibid., IV1. 22), s'a dăscuparatu RI. IV, 543. Que peut-on en déduire? Malgré les cas relatifs nombreux de a, il serait hasardé d'admettre que celui-ci était effectivement employé à la 3e sg. ; probablement que les exemples cités doivent être interprétés comme des négligences graphiques, et cela d'autant plus que a apparaît aussi au pluriel: a fostu RLR. 49 (comp. a fost minat AIIN. III, 545; a fost luatu CB. I, 38) ; a vrutu PH. LXXX, 14; RLR. 52; a zis IN. V, 279. Le verbe vie et son composé învie présentent les formes suivantes: am vis (lre sg. et pl.) CTd. 224; TB. 229, ai visu CTd. 213; TB. 423, 450, au visu (3e sg. et pl.) CTd. 205, 211, 224, 225; TB. 340, 421, 469; CC1. 74; CC 2. 612; învisu-ai PS. CP. LXX, 20; cxvin, 93; PH. cxvm, 93; D. II, 311, au învis CPr. 87, 220; CC1. 9. Pour învinge nous avons des formes doubles: ai învins PO. Gén. 32, au învins (ibid., préf.), ai învincut CC 2. 90, au învîneut CC1. 54. Aux formes relevées au parfait simple pour înţelege correspond am înţelegut, employé seulement par Coresi (CC2. 69). Un cas de parfait composé avec le part, passé féminin semble être au mersă CB. I, 56, 57, bien que la terminaison -ă, écrite par --h, pourrait être plutôt un simple signe graphique (sur cette forme de parfait, v. en dernier lieu T. Papahagi, Grai şi suflet, 1, 227; Th. Capidan, Junimea lit., XIV (1925), 279, 285 ; Kr., Sandfcld, Balkanfilologien, 74; S. Puscariu, Dacoromania, IV, 1360). Le parfait périphrastique est exprimé aussi par le parfait simple ou composé de a fi 4- participe présent ou (plus rarement) participe passé. Nous avons ainsi, d'une part : fuiu lucrîndu CV. xviii, 12—13; fu-mi mcrgîndu «je m'en allai» CPr. 46; pogoritu fusei TM. 81; fu cercetînd CPr. 23; fu ducîndu-se CT. Luc 84; fu şezînd CT. Marc 8 ; fu slujind CT. Luc. 2 ; tremurat fu PS. CP. xvii, 8; fu zăcînd CT. Mathieu 30; fu venit CPr. 17, 28; fum ve-selindu-nă PS. PV. PH. CP. cxx, 3; fu purtîndu-ne noi CPr. 50; fură curînd «ils coururent» CPr. 46; fu ducîndu-se ei CT. Luc. 48, 85 ; CC 279, 282 ; CC 2. 483 ; fu trecînd (trei zile) PO. Gen. 40; d'autre part: au fost şedzindu CB. I, 26; au fost zăcînd CC2. 423; aţi fost îmblînd CPr. 219. 74. Parfait dtt subjonctif. Le seul fait à noter est l'emploi quelquefois de l'auxiliaire non sous la forme invariable să fi, mais fléchi selon les nombres et les personnes : să fiu botezat CPr. 124 ; să fiu lucrat CC1. 370; să fie auzit CT. Marc. 30; să fie dat CC1. 327; să fie născut CC1. 390; să fie zis CC1. 168. 75. Plus-que-parfaii. La lrc sg. du plus-que-parfait simple présente la désinence -se, non -semi gătise TM. 227 ; CTd. 228 ; porîncise CM. 23. Au pluriel on a pour la lrc pers. -sem (jamais -serăm), pour 2e -set: grăiset PO. Gen. 43 (cf. § 81, la conjugaison de fi et cere; adusesetu CV. XII, 8—9 est probablement écrit mal à propos au lieu de adusetu, donc une forme de parfait ; cf. Can-drea, Psalt. Scheiană I, exel) ; la 3e pers. est identique à la même pers. du sing (-seră est tout à fait inconnu) : cumpărase CC2. 160 ; descălecase PO. Ex. 14; Intrase CC1. 228; CC2. 426; PO. Ex. 1; văzuse CT. Luc 6; CC2. 198; crezuse CC2. 223; dusese PO Gen. 39; întinsese (ibid., Ex. 37); învisese CC2. 424; mersese CT. Jean 39; PO. Ex. 14; auzise CT. Luc 6; CPr. 51 ; esise CT. Marc. 68; CPr. 51; CC1. 229; PO. préf.; gătise CT. Luc 112; rodise CM. 24; venise CT. Luc. 111; Jean 19; CC2. 505. Comme dans d'autres cas (v. §§72, 73), înţelege montre une flexion spéciale chez Coresi: înţeleguse CC2. 225. D'un usage courant sont les formes périphrastiques, notamment celle composée de am fost, etc. et le participe passé (accordé parfois avec le nom qui y est apposé): lre sg.: am fost cugetat M CC2. 9; am fostu cumpărat CB. I, 26; DR. 5; 3e sg.: /os£ audzit PO. Ex. 16; a» fost greşit CC2. 171 ; a« fost lăsat CM. 2; fost poruncit PO. préf.; fost spus CC1. 13; fost trimes AA. XX, 473; fost-au viată CC1. 27; tu» fost zăcut CC2. 64; 3e pl.: au fost mers, au fost grăit DH. XI, 349; a fost minat AIIN. III, 545 (cf. § 73); au fost muriţi CC2. 228. Une seconde forme, très fréquente aussi, est celle résultée de la juxtaposition de l'imparfait de a fi et du participe passé: 3e sg.: era adus CC1. 233; era apus PO. Gen. 28; era auzit (ibid., 347); era dobîniit (ibid., 12); era eşit (ibid., 27); era grăit CC1. 376; se era împărăţii CC2. 201 ; se era împreunat (ibid. ,213) ; era început CC1. 307; era încetat CC2. 430; ss era înfricoşat CC2. 431; era mers CT. Jean 19; PO. Gen. 31; se era proslăvită CC2. 213; era scos PO. Gen. 2; era văzut CPr. 78; era venit CT. Jean 26, 29, 39; CV. LXXXV, 7; CC1. 71, 233; CC2. 109; PO. Gen. 19; era viat CC1. 37; era zăcut CT. Jean 64; era zis PO. Gen. 12, 34; lrc pl.: eram morţi CTd. 191, 221; 3e pl. era auziţi CC1. 128; era căzuţi şi greşiţi CC1. 190j se era culcaţi PO. Gen. 19; era dormit CC1. 118; era eşiţi CT. Luc. 17; CC1.' 210; CC2. 374; PO. Ex. 14; era înţeles CC1. 376; era lăcuiţi PO. Gen. 16; se era lepădaţi CC2. 544; era mersi CV. LXXXIII, 13; CT. Marc 13; era păţiţi PO. Ex. 18; era trecute CC2. 394 ; era vădzuţi CV. XXXIII, 4 ; era veniţi CT. Marc 32; Luc 19; Jean 39; era venite CT. Luc 111; era zidit PO. Gen. 11. Comme formes extrêmement rares il y a à noter: avea agonisit CT. Mathieu 79; CC2. 329; auzită avea CC2. 503 (cf. 1A2>) ;'auzit fuseşi (ibid., 368) ; fusese vâdzut TB. 287 et fusese zis (3e sg.) CC2. 221; fusese purtînd (3e pl., ibid., 64). 76. Futur. L'auxiliaire voi se présente de cette manière: Singulier, lre pers.: voiu; 2e pers.: veri et vei: veri adevăr a TM. 99, 100; GS. I, 256; veri afla PS. CP. xxxvi, 10; audzi-veri CV. LXXI, 2; veri bucina CTd. 201; veri cădea CT. Mathieu 7; căuta-veri PV. PLL xi, 8; veri cunoaşte CC1. 31 ; despărţi-veri PH. LXVII 10; împărţi-veri PS. CP. LXVII, 10; înţelege-ver,întiraba-ver (— întreba-veri) AA. XX, 444; la-veri PS. CP. 4, 9; ver mînca PO. Gen. 2 paşte-veri CP. îl, 9; prăvi-veri PS. CP. xc, 8; sluji-veri CT. Mathieu 7; om Mcea PS. xxvii, 1 ; veri veni PS. c, 2; TB. 416; Td. 209; veni-veri CP. c, 2; îim ^"ce CT. Mathieu 19; AA. XX, 456; vei asculta PO. Ex. 15; vei atinge CTd. 226; vei căuta AIIN. III, 546; vei ceti PO. préf.; vei îngrodzi CTd. 226; uey mury TP. 148—150; uey sskimba (ibid., 148); vei vedea PO. préf.; 3e pers.: va (năstăvi-vrea PH. XLIV, 5 ne peut être considéré comme forme de futur; il faut y voir une confusion avec le conditionnel dont l'auxiliaire est vrea et sur lequel v. § 77). Est attestée aussi une forme avec a à la place de va: s'a alege CB. I, 26. — Pluriel: lre pers.: vom, vrem, văm (vem) ; pour le premier il est inutile de citer des exem- ples qui se rencontrent à chaque pas; il convient toutefois de re- lever ne uom engrupare = ne vom îngropa TP. 146, où la forme non apocopée de l'infinitif a été probablement introduite par inadvertance (cf. 571); vrem est très fréquent, comme on peut le voir par ces exemples: adauge-vrem AA. XXVIII, 104; vrem aştepta CT. Luc 31; aştepta-vrem (ibid., Mathieu 40); vrem audzi RLR. 47; vrem bea CT. Mathieu 19; vremu cădea TM. 124; vrem chita PS. PV. cxxxvi, 4, cînta-vrem CP. cxxxvi, 4; întra-vrem PH. cxxxi, 7; vremu învence TM. 126; vremu lăcui CV. cxxx, 6—7; vremu lăsa TM. 124; mări-vrem PH. xi, 5; vrem merge CT. Jean 24; vrem mînca CT. Mathieu 19; mîntui-nă-vremu CV. CLVI, 10; răstigni-vrem TM. 147; rrupe-vrem PH. n, 3; vrem şti RLR. 47; ne vrem tâveli IC. 48; vrem ţinea CC1. 171; vrem trimite RLR. 4; vremu ucide CV. L, 9; CPr. 47; vrem vedea TM. 189, vedea-vrem PH. xxxv, 10; văm apparaît surtout chez Coresi: aduna-văm CC2. 400 ; văm afla CT. Jean 26 ; văm arăta CC2. 20 ; arunca-văm CT. Luc 17; văm asemăna CT. Marc 17; văm auzi CC2. 6, auzi-văm (ibid., 40); văm crede CT. Mathieu 113; CC1. 2; văm cumpăra CT. Jean 18; văm cunoaşte CC2. 37; dobîndi-văm CC2. 20, 400; ne văm închina CT. Jean 12; încungiura-ne-văm CC2. 400; ne văm ispăşi CC2. 27; văm învie CPr. 293; văm lăsa CT. Marc 32; Jean 40; văm merge CT. Luc 42; CC2. 41; mîntui-na-văm CT. Luc 4; văm osîndi CC2. 18, 20; văm pierde PO . Gen. 19; văm pune CT. Marc 17; CC2. 20; ptdea-văm CT. Marc 47; CC1. 376; ne văm sălbătici CC2. 20; schimba-ne-văm (ibid., 400); văm secera CPr. 214; văm semăna CC2. 387; ne văm spăşi (ibid., 6); văm tăcea CC2. 20; văm tocmi CT. Mathieu 115; văm vedea CC2. 19; văm vie CPr. 331; văm zice CT. Mathieu 85; plus rarement est attesté vem: vem chema et chema-vem PH xix. 10; LXXIX, 19; întra- vem (ibid., cxxi, 1) ; lepăda-vem (ibid., II, 3), ne vem lepăda CC1. 85 (peut-être une faute d'impression, pour ne vom t., puisque chez Coresi on ne trouve nulle part ailleurs vem) ; mări-ne-vem PH. xix. 6; ne vemu proslăvi TM. 126; vedea-vem (ibid., 147); 2fi pers.: vreţi et veţi: audzi-vreţi PS. xciv, 8, vreţ audzi RLR. 47; cunoşte vreţ CL. XXV, 36; vreţi gice CV. CXVII, 1, 2-3; luminra-ve-vreţi PH. XXXIII, 6; vreţi muri PO. Gen. 3; preemi-vreţi CV. CLXII, 13; yr^/î vedea CV. xx, 12; asculta-veţi CP2, xciv, 8; cădea-veţi CPr. 51; cunoaşte-veţi CT. Mathieu 22; («W., 36); veţi judeca CC2. 18; ve/f î>^ea CP. épilogue; 3e pers.: i>or. Pour le futur formé toujours avec voi, mais suivi du subjonctif, nous pouvons citer: voiu să viiu CC2. 85; vei să te pleci PO. Ex. 10; va să fugă PO. Gen. 31 ; va să ivească CC2. 43; CT. Luc 94 ; va să judece CPr. 40 ; CC2. 39 ; va să se mîntuiască CT. Luc 113; va se spue CV. LXXX, 4; va să vie CPr. 333; CC2. 120; vom să greşim, vom să înţelegem AA. XX, 473; va să înţelegem CC2. 529; văm să rugăm CC1. 307; vor să vie CT. Jean 19. Le futur composé de voiu fi 4- participe présent n'exprime pas toujours une action présumée, comme dans la langue d'aujourd'hui, mais apparaît aussi avec la même fonction que celle du futur habituel (voiu -\- infinitif) ; de cette manière sont employés: voiu fi băiînd PO. Ex. 12; voiu fi eşind (ibid. 9) ; te vei fi ivind (ibid., 10) ; veifiţinînd (ibid., 15) ; va fi asteptînd CT. Mathieu 103; va fi dzicînd PO. Ex. 7; va fi lepădîndu CB. I, 8; se va fi mărturisind CT. Mathieu 108; CC1. 389; va fi năvălind PO. Ex. 1 ; va fi rămîind (ibid., 12); se va fi tăind (ibid., Gén. 34) ; va fi venind (ibid., 43); vreţi fi grăind CT. Mathieu 36; veţi hi îmblîndu CB. I, 6, 8, 10 ; veţi fi socotindu şi ştiindu (ibid., 6) ; veţi hi îngăduin-du, veţi hi urîndu (ibid., 8). Très caractéristique pour la langue du XVF siècle est le futur construit avec l'auxiliaire am et l'infinitif; ainsi: am a bea CT. Marc 64; CC1. 390; am a mă întoarce CC2. 244; am a trimete S. 10; are a afla CC2. 256; are a cădea (ibid., 96); are a chinui CT. Mathieu 71 ; are a flàmînzi (ibid., Jean 21) ; are a gusta (ibid., 33) ; are a se însetoşa CC2. 8; are a întreba (ibid., 40) ; are a se întuneca (ibid., 248); are a mărturisi (ibid., 593); are a merge CT. Jean 29; CC1. 65; are a muri CC2. 80, 112; are a opri (ibid., 268); are a se scula (ibid.); are a scurta (ibid., 460); are a secera (ibid., 575); are a sui (ibid., 609) ; are a trece CT. Marc 61 ; are a vedea CT. Jean 33; CC2. 112; are a veni şi a naşte CC1. 180; a veni arc CT. Mathieu 69; avem a mulţemi RLR. 50; avăm a muri CC2. 604 ; avăm a peri (ibid., 244); avăm a priimi (ibid., 50); aveţi a înţelege CV. civ, 5; aveţi a vedea (ibid., civ, 6-7); au a goni CC2. 268, 539; au a muri (ibid., 85); au a păzi (ibid., 539); au a trece CT. Luc 107. Le futur avec voi ne peut guère être dû à l'influence du substrat illyrien ou thrace, comme certains philologues l'ont considéré (cf. t. I, 55). Puisque la périphrase volo + infinitif n'était pas inconnue au latin et qu'on la trouve aussi ailleurs en roman (cf. t. I, 182), c'est bien au latin que remonte le futur tel qu'il se présente en roumain. L'albanais, le néo-grec et même le serbe et le bulgare connaissent, il est vrai, une forme de futur analogue, et il est possible que son point de départ doive être cherché dans le grec byzantin, d'où elle aurait pénétré en albanais. A la rigueur, on peut admettre que le futur roumain n'est pas tout à fait indépendant de celui du néo-grec (et de l'albanais), dans le sens que s'il provient du latin, il se trouva en face de la périphrase similaire du grec byzantin (GéXco 4- infinitif) et, appuyé par celle-ci, il s'imposa comme forme caractéristique de la conjugaison roumaine. Cf. Kr. Sandfeld, Balkanfilologien, 104. Il résulte des citations données plus haut que l'auxiliaire de la ire pl. apparaît bien des fois aussi sous la forme vem, văm. Cette constatation vient infirmer la dérivation admise jusqu'ici: vom < lat. volumus; vem et văm montrent qu'il faut partir de vrem, réduit à vem (comme veţi < vreţi) et celui-ci, après avoir passé à văm, devint vom, avec ă > o sous l'influence des deux labiales. 77. Conditionnel. Les formes du présent du conditionnel avec aşi etc. sont pareilles à celles employées de nos jours, sauf qu'à la 3e pers. sg. et pl. l'auxiliaire est ară et are (la lre pers. sg. est écrite d'habitude aşi, aş(u); nous avons ainsi, au singulier: ară afla CPr. 21; ară apăra (ibid., 20); ară aprinde TB. 330; se ară bucura CT. Jean 33; ară chema PO. Gen. 2; ară cure PH. LXI, 11; ară dobîndi CT. Mathieu 69; CC1. 273; ară dzăce TB. 452; ară întră CV. cxvi, 8-9; ară întreba CT. Luca 96; ară învie CTd. 223; iubi-v'ară CT. Jean 52; ară merge (ibid., Marc 27); ară muri PO. Gen. 35; ară părea CPr. 52; ară pipăi CT. EL. Mathieu 32; ară prăvăli CTd. 219; ară ruga CC1. 160; ară scula PH. xxvi, 3; CC2. 423; ară slobodzi CTd. 219; ară spune CPr. 33; ară trebui TM. 121; ară trece CT. Mathieu 72; ară vedea (ibid., Jean 33); ară veni CPr. 52; ară zice CT. Mathieu 83; are aprinde CTd. 203; are dzăcea et are putea (ibid., 214); au pluriel: ară arde TB. 330; ară atinge CT. Marc 27; ară deschide TM. 150; ară dodei PH. LXXX, 15; ară înderepta (ibid., cxvin, 5); s'ară pocăi TM. 156; ară putea CT. Mathieu 99; CPr. 50; CC1. 9; TB. 330; ară ţinrea PH. CXXXII, 12; ară trage TB. 330; are arde, are putea, are trage CTd. 203. Lorsque dans la périphrase l'auxiliaire occupe la deuxième place on trouve les mêmes formes qu'aujourd'hui: iubire-aşi CTd. 228; rugare-aşi CV. LXXXI, 10; zicere-aţi CT. Mathieu 72; CC1. 152 (mais aussi avec -e supprimé devant l'auxiliaire: ascultar'ară CT. Luc 84; preveghe(a)r' ară (ibid., Mathieu 103; Luc 67). Le présent du conditionnel est rendu aussi par une forme non périphrastique, tombée en désuétude aujourd'hui en daco-rou-main, et présentant, d'après les conjugaisons, les désinences suivantes: Singulier, lre pers.: -are (et -aru), -tire, -ere (-eru), -ire (-iru): intrare PV. CP. cxxxi, 3 ; uitare PV. CP. cxxxvi, 5 (custarem PO. Gen. XVIII, 10 ne saurait être qu'une faute, due à la confusion avec la lre pl.) ; deştinsere PV. CP. CXXXVIII, 8 ; mersere PV. CP. CXXXVII, 7; flămînzire CP. XLIX, 12; pomenire PV. CXXXVI, 6; suire PV. CP. CXXXVIII, 8; întraru PS. cxxxi, 3; ultaru (ibid., cxxxvi, 5); deştinseru (ibid., cxxxvin, 8); merseru (ibid., xxn, 4; CXXXVII, 7) ; flămîndziru (ibid., XLIX, 12); SMOT cxxxvin, 8); 2e pers.: -an (et. -are), -uri, -eri (-ere), -iri: ascultări CP. LXXX[ 9; căutări (ibid., cxxix, 3); uciseri (ibid., cxxxvin, 19); CPr. 52; ascultare PS. LXXX, 9; TM. 153 (cf. ibid., 151, où il faut lire la même forme, au lieu de ascultat et) ; tăere TM. 154; ucisere PV. cxxxvin, 19; 3e pers. -art?, -ure,-ere, -ire: lăsare PH. LXXXVIII, 31; CPr. 165; CC1. 156; lucrare CPr. 118; preveghiare PS. cxxvi, 1; veghere PV. CP. CXXVI, 1; rupsere TM. 122; ««« CT. Mathieu 103; Jtww TM. 151 ; greşire CT. Mathieu 75; iubire CPr. 72, 74; lovire CT. Mathieu 14; năstăvire CPr. 20; ôc«nr« CV. CLX, 10; périre TM. 151; rătăcire CC3. 26; -străjuire PH. cxxvi, 1; ^gôwe CC1. 91, 365; zidire PS. PV. CP. cxxvi, 1. —Pluriel,' lre pers.: -arem, -urem, -erem, -item: arătarem CPr. 72; însetoşa-rem CC2. 177; râdicarem PS. XLIII, 21; ultaremu PS. CP. XLIII, 21; viser emu CV. cxxx, 13; AA. XXVIII, 103; iubirem CPr. 73; pomeniremu TM. 124; priimirem CPr. 74; 2e pers.: -aret, -uret, -eret, -iret (-uret): ascidtaret TM. 48; căutaret CPr. 52; chemaret (ibid., 58); giudecaret PH. LVH, 2; lăsaretu CT. EL. Mathieu 17, 77; CC2. 320; plecat et PS. PV. CP. cxxx, 2; iinruretu TM. 48; întoarse[re]iu PS. vu, 13; CT. EL. Mathieu 74; chinuiretu CV. CLIV, 9—10; CPr. 60; durmiretu PS. CP. LXVII, 14; grăiretu PH. Lvn, 2; sfîrşiretu CV. cxvin, 5; ş/w<^ CPr. 71; 3e pers. : -are, -ure, -ere, -ire: ascultare CT. Mathieu 75; îmbiate CP. LXXXVIII, 31; intrare PS. CP. xciv, 11; întărîtare CPr. 73; lăsare PS. PH. CP. LXXXVIII, 31 ; saturare PS. LVIII, 16; spurcare PH. CP. LXXXVIII, 32; învîncure CP. CP2. xvni, 14; veneur e PS. xvm, 14; ferire PS. LXXXVIII, 32; cxxxi 12; PV. cxxxi, 12; CP. LXXXVIII, 32; lacune CV. xci, 12-13; păzire CP. cxxxi, 12. Le passé du conditionnel est rendu de différentes manières. D'abord, comme dans le roumain actuel, par aşi fi et le participe passé (invariable ou montrant l'accord avec ïe nom auquel il se rapporte): périt aş fi PH. cxvin, 92; ară fi lăsat CT. Luc 67 ; ară fi venită (lumea) CC2. 99 (ară fi răsărită erbi, donné au même endroit, un peu plus loin, est à rapprocher de au mersă, auzită avea relevés plus haut, 564, 566) ; are fi bagat CL. XXIV, 730 (ar fi încăput, ar fi prins DH. XI, 349 ont été mal transcrits; il faut y lire ară); am fi veniţi PO. Gen. 43; ară fi crezuţi, se-ară fi adaus CC2. 123; fi-se-ară sfătuit (ibid., 428); ară fi veniţi (ibid, 113) ; fi-se-ară nevoite CT. Jean 59. Avec l'adjonction de fost à l'auxiliaire on a aţi fi fost crezut CT. Jean 17. Quelquefois c'est le participe présent qui apparaît après l'auxiliaire: fire-aşi ascultîndu CV. 1, 2-3; ai fi ştiind CT. Jean 12; ară fi înţelegînd (ibid., Luc 97); ară fi ştiind (ibid., Mathieu 103; Luc 67); aţi fi ştiind (ibid., Jean 29, 47). Au lieu de ară fi on a fure (cf. 580) dans la périphrase fure lăcuind que donne CPr. 71. Une forme bien caractéristique pour l'ancien roumain est celle résultée de l'infinitif accompagnant l'imparfait de a vrea: Singulier, lre pers.: ascunde-me-vrea PS. CP. LIV, 13; jelui-vrea CT. Luc 108; peri-vrea PS. CP. cxvin, 92; rădica-vrea (ibid., LXXX, 15); rebda-vrea (ibid., LIV, 13); smeri-vrea (ibid., LXXX, 15); 2e pers.: vreai spune CTd. 227; 3e pers.: vrea agiuta PS. CP. xcin, 17; vrea căuta CT. Luc 87; CC2. 306; vrea mare-cuvînta PS. CP. LIV, 13; vrea îmbrăca CPr. 78; vrea imputa PS. CP. LIV, 13; vre ■începe CC2. 295; întra-vrea PS. CP. xcin, 17; potopi-vrea (ibid,, cxxiii, 4); vrea putea CC2. 128. — Pluriel: lre pers. vream peri CTd. 227; 3e pers.: vrea asculta CP. LXXX, 14; feri-vrea PS. CP. CXVIII, 9; vrea îmbla (ibid., LXXX, 14); înghiţi-vrea PS. cxxm, 3; isprăvi-vrea PS. CP. CXVIII, 9; pocăi-se-vrea CT. Mathieu 42; Luc 50; scida-se-vrea PS. CP. CXXIII, 2; şedea-vrea CT. Luc 50; trudi-se-vrea PV. cxxvi, 1 (pour vrea ascultare PS. LXXX, 14, cf. ce que nous avons dit à propos d'une forme analogue de futur, 567). Seulement chez Coresi nous trouvons un passé du conditionnel formé toujours avec l'imparfait de vrea, mais associé à fi et au participe passé. ; nous avons ainsi dans CP2. : 3e sg. vrea fi ajutat xcin, 17; vrea fi îmbiat LXXX, 14; vrea fi imputat LIV, 13; 3e pl. vrea fi ascultat LXXX, 14 ; dans CC2. : 3e sg. vrea fi ajuns 295 ; cufundat- fi-vrea 306 ; se vrea fi fâgăduitu-se 258 ; fi-vrea împărţit 333; vrea fi jucatu-se 562; vrea fi lăsat 271; fi-se-vtea părut 295; vrea fi prorocit 562; vrea fi răpit 295 ; vrea fi zis 258 ; 2e pl. fi-vr eaţi crezut 198; 3e pl. vrea fi mers 161; vrea fi iîmpinat 272; vrea fi zis 161 ; dans CT. Jean 32; fi vreaţi iubit. La périphrase est modifiée dans fi-vr eaţi ştiind CC2. 536, le participe passé y étant remplacé par le participe présent. Au lieu de l'imparfait de a vrea, c'est le parfait am vrut, accompagnant toujours l'infinitif, qui sert aussi à exprimer le passé du conditionnel: Singulier, lro pers.: ascunde me-amu vrut PH. LIV, 13; rebda am vrut (ibid.); 2epers.: ai vrut aduce PO. Gen. 26; ai vrut deschide D. II. 306; a vrut agiuta PH. xcm, 17; au vrut clădi (ibid., cxxvi, 1); a vrut gice, a vrut gilălui {ibid., LIV, 13); au vrut îmbla (ibid., LXXX, 14); înghiţi ait vrut (ibid,, CXXIII, 3) ; se-au vrut mania (ibid,); au vrut milui CC1. 115; au vrut neca PH. CXXIII, 4; se-au vrut părea CC2. 151; au vrut pohii AA. XX, 486; au vrut ponosiţii PH. LIV, 13; au vrut putea CC1. 419; au vrutu spregice CV. LXXXII, 12; au vrut trebui CC1. 315, 464; PO. Gen. 20, 34; CB. I, 12; au vrut tremele CC1. 115. — Pluriel: lre pers.: am vrut muri PO. Ex. 16; am vrut peri CTd. 225; CC1. 115, 410 ; 3e pers.: auvrutuasculta PH. LXXX, 14; au vrut părăsi CTd. 225. On trouve en outre une forme où le parfait de a vrea est combiné avec fi et le participe passé: ai vrut fi pus D. II. 306; au vrut fi zis CC2. 161; am vrut fi furaţi PO. Gen. 44. Nous devons mentionner une particularité qui est propre à Palia d'Orăştie; on y rencontre très souvent le conditionnel servant à exprimer le parfait de l'indicatif, ce qui donne parfois aux phrases un sens ambigu; ainsi lorsque nous lisons dans Gen. 40 (v. 6), 36 (v. 33): cînd ară merge lăuntru la ei; cînd ară fi murit Vela, le sens des formes avec ară n'est pas celui du conditionnel, mais bien du parfait, et ces passages doivent être traduits ainsi: «lorsqu'il entra près d'eux»; «lorsque Béla mourut». De la même manière sont employés, dans Gen.: aş striga 39; ară aduce 38; ară lăsa 39; ară muri 35; ară naşte 38; ară păţi 35; ară fi crescut 38 ; ară fi depărtaţi 35 ; se-ară fi duş 37 ; ară fi spus 37 ; ară fi venit 35; ară fi a fiind 37; ară fi auzind 34, 39; ară fi cşind 35; ară fi fugind 39; ară fi mergînd 37, 39; ară fi purcezînd35; se-ară fi săturînd 35; ară fi sfîrşind 38; ară fi sosind 37; ară fi spuind 37; ară fi văzînd 34, 39; ară fi venind 37; am vrut fi sosiţi 43; dans Ex.: se-ară fi mărind 2; ară fi murind 1, etc. Quelque surprenant qu'il soit, cet emploi du conditionnel peut toutefois être expliqué. Les traducteurs de la Palia, en suivant les versions hongroise et latine de la Bible, y ont introduit des formes qui se trouvaient dans ces versions, sans se rendre compte qu'elles ne correspondaient pas à l'esprit de notre langue; les conditionnels cités dans les deux premiers exemples ne font que reproduire les textes de Heltai et de la Vulgate: bernent volna, megholt volna; cum^ introisset. Par imitation du texte qu'ils suivaient ou par une habitude qu'ils s'étaient faite ils ont procédé de la même manière aussi ailleurs, d'où les nombreux cas de l'emploi dans la Palia du conditionnel à la place du parfait. Si le conditionnel formé avec aşi reste encore une énigme de la morphologie roumaine, il n'en est pas de même pour celui en -are, etc. qui ne peut provenir que du parfait du subjonctif latin. La présence de -u et -e à la ire sg. n'est pas une raison suffisante pour que cette forme de conditionnel soit considérée comme résultant de la confusion de parfait du subjonctif et du futur antérieur latins (cf. L. Morariu, Morf. verb. pred. vom., I, 29 et suiv. ; S. Puşcariu, Studii istroromîne, II, 180; Dacoromania, IV, 1392); -u, à côté de -e, montre l'influence analogique de la même terminaison apparaissant ailleurs à la ire gg. 78. Impératif. Il convient de mentionner d'abord les formes qui correspondent à celles que nous avons étudiées au § 69. La désinence -ează apparaît dans curăţează CP. CP2, xxin, 11 ; împrumutează CT. Luc 55 et aussi dans scriadză PO. Ex. 17, 34 (cf. 544). Sans cette désinence sont conjugués: înceată CC2. 290; răpausă CT. Luc 113; CC1. 256; CC2. 454, 460; veghe CP. xi, 8; xviii, 14 (pour preveghia à noter la 2e pl. prevegheţi CC2. 367). Comme formes doubles, tantôt avec, tantôt sans -cază, nous avons: cercetează CC2. 180, cercetă [ibid., et Ps. CP. LXXIX, 15; cv, 4); învîrtoşadză PS. LXVII, 29, învîrtoaşe [ibid., L, 14; CXVIII, 28; au dernier passage CP. porte învîrtoşă, qu'il faut lire învîrtoaşă) ; hier eadză PO. Ex. 20. lucră CT. Mathieu 86: CC1. 348. L'infixé -este se rencontre dans curăţeşte PS. xvin, 13 ; LXXVIII, 9; PH. xxiv, 11; i,, 3, 4, 11 ; LXXVIII, 9; CP. xvm, 13; L, 3, 4; CP2. xvm, 13; L, 3, 4, 11; slobozeşte CM. 19. Non comme inchoa-tifs sont fléchis: desparţi PO Gen'. 13; împărţi PS. PH. CP. LIV, 10; CT. Luc 9!; CC1. 285; CC2. 491; PO. Ex. 14. Pour omorî, PO. Ex. 19 donne l'impératif omor, qu'il faut lire omori (cf. ci-dessous). Au sujet des terminaisons que présente la 2e pers. sg. de l'impératif, il faut en outre rappeler qu'à la IIIe conjugaison on a -e en même temps que -i pour le verbe învie; la première forme est donnée par PS. m, 7; vu, 7; ix, 20, 33; xvi, 13; XL, 11; XLIII, 23; PV. LXXXI, 8; CP. vu, 7; ix, 20, 33; xvi, 13; XL, 11; XLIII, 26; învii se trouve dans PV. cxvm, 149, 154; 156, 159; cxxxi, 8; PH. m, 7; IX, 20, 33; xvi, 13; XL, 11; XLIII, 23; cxvm, 17; CP. XCIII, 23; CC2. 268, 430 (întreci-i PS. CP. xvi, 13 est peut-être à envisager autrement : -e à la place de -i pourrait bien y avoir été influencé par l'i suivant). Pour aduce sont attestés: adu TM. 190, 191; CT. Jean 65; CPr. 293; CC1. 1; CC2. 52, 53, 144; PO. Gen. 15; DH. XI, 349, ad PO. Gen. 27; Ex. 8, 29. A la IVe conjugaison c'est -i qui est la désinence habituelle: acoperi PH. LXIII, 3; CP2. xvi, 8; coaperi PS. xvi, 8; LX, 5; LXIII, 3; CP. xvi, 8; 1.x, 5 (mais coapere LXIII, 3); descoaperi PS. CP. cxvm, 18; PH. CP2. xxxvi, 5; cumpli PS. LUI, 3; cuntiri-te (ibid., xxxvi, 5) ; înveşt PO. Ex. 29 est imprimé pour investi. L'impératif de veni est constamment vino PS. CP. LXXIX, 3; PH. LXXIX, 3; cxvii, 26; cxvm, 41; TB. 362; CTd. 195, 208; CT. Jean 67; CPr. 17; CC2. 53, 175; PO. Gen. 27. Les particularités que nous avons constatées au présent de l'indicatif à propos du radical des verbes mînea et jura se retrouvent à l'impératif; nous avons ainsi: mănîncă CT. Jean 12; CPr. 24, 27; CC1. 23, 254; CC2. 175, 454; TM. 192; PO. Gen. 2, 27; gioară PO. Gen. 21, 24, 47. Un impératif intéressant est bleni «allons!» TP. 158, qui est en réalité le subj. latin ambulemus, devenu *îmblem, d'où par aphérèse la forme de TP. ; à côté de blem apparaît blâm TB, 322, 451; CTd. 203, 213; PO. Gen. 45, celui-ci reproduisant le présent de l'indicatif de îmbla (îmblâmu est employé, d'ailleurs, aussi comme impératif: TB. 338, 350) ; quelquefois, associé à d'autres verbes, il donne lieu à des liaisons comme: blâmu (de) sâ-fi arâtu TB. 334, 350; CTd. 204; blâm sâ mergem PO. Gen. 33; blâmu sâ prindzimu TM. 190; blâmu sâ vedemu TB. 344; CTd. 205, 206 (comp. sculafi-vâ de blâm CT. Jean 49). A blem, blâm vient se joindre blafi, 2e pers. du pluriel, donné par PO. Gen. 37. Il y a lieu à noter aussi un impératif périphrastique, d'ailleurs tout à fait rare; tel est fii împâcîndu-te, donné par CT. EL. Mathieu 12, qui dans la langue actuelle serait rendu par împacâ-te. Lorsque l'impératif est précédé par une négation, il montre à la 2e pers. du pluriel une flexion spéciale, avec les désinences -arefi, -erefi, -irefi. Les exemples de cette forme d'impératif, très caractéristique pour la langue du xvie siècle, abondent dans les textes et nous en relèverons les suivants: nu apâr arefi CT. Luc 48, 89; nu aruncareti (ibid,, Mathieu 19) ; nu vâ asemârarefiTM. 120; nu vâ bucurarefi CT. Luc. 52; nu câutarefi CC2. 232; nu vâ che-marefi CT. Mathieu 93; nu (vâ) cîstigarefi (ibid., 19); CC1. 93; nu desiderareti PS. LXI, 11; nu vâ giurareti CV. cxxxm, 14; CT. Mathieu 14; CPr. 57; neci înâlf arefi CP. CP2. LXXIV, 6; nu vâ în-greoiareti, nici vâ mâniiareti CC2. 535; nu vâ înselarefi (ibid,, 46); nu învîrtosareti PS. CP. xciv, 8 ; nu judecareti CT. Mathieu 20 ; PO. préf. nu lâsareti CTd. 209; nu vâ lâudarefi CV. cxxvi, 1 ; PV. CP. CLIV, 3; nu vâ mirareti CV. CLX, 3 (14); CT. Jean 16; CC1. 71 ; nu purtarefi CT. Luc 50; nu (vâ) râdicareti PS. LXXIV, 5, 6; CP. LXXIV, 5; CPr. 78; nu vâ spâmîntarefi CT. Marc 70; CC1. 7; nu suflarefi CPr. 56; nu supârareti CT. Luc 87; nu suspinrarefi CV. cxxxm, 2—3; nece vâ turburareti CV. CLIV, 12—13; CPr. 60; nu vârsarefi PO. Gen 37; nu adaugereti CP2. LXI, 11 ; nu (vâ) atingeretiVè. PH. CP2. civ, 15; nu crederefi CC1. 124; nu începereti CT. Mathieu 5; nu mergerefi (ibid,, 34); nu plîngerefi CC1. 240; nu punrereti PH. LXI, 11 ; nu strîngereii CC2. 546 ; nu vâ temerefi CV. CLIV, 11—12; CT. Mathieu 37, 59; CPr. 60; CC1. 2; PO. Gen. 50; Ex. 14, 20; nu zieerefi PS. CP. LXXIV, 6; nu bezaconirefi CP2. LXXIV, 5; nu vâ blâznirefi CV. cxm, 1; nu boscorodireti CM. 3; nu vâ clevetirefi CV. cxxix, 8 ; nu esirefi CT. Luc 105 ; nu fârâle-giuireii PS. LXXIV, 5; nu grâireti CP2 . LXXIV, 6; nu (vâ) grijireti CT. Mathieu 18, 19, 36; Luc 64, 66; nu hitlenirefi PS. PH. CP. civ, 15; nu iubireti PH. LXI, 11 ; nu jeluireti CP2. LXI, M; nu mentir eti CV. CXXVI, 1—2; CPr. 54; nu vâ mîndrirefi CPr. 108; nu vâ nâdâireti PS. PV. CP. CXLV, 2; nu (vâ) nedejdirefi PH. LXI, 11; CXLV, 2; nu obidirefi PO Ex. 22; nu vâ prigonirefi PO. Gen. 45; nu vâ prilâstireii CPr. 51 ; nu proclef irefi CC2. 10; nu vâ protivirefi CT. Mathieu 14, 18; CPr. 108, nu râpstireii CT. Jean 22; nu sâ-rirefi CPr. 42; nu tinjirefi CC2. 235; nu upuvâirefi PS. CP2. LXI, H ; nu venirefi PO. Gen. 43; nu vorovirefi CV. xvi, 11; nu zdrobireţi PO. Ex. 12. L'impératif prohibitif est exprimé d'ailleurs aussi par des formes non allongées, identiques à celles employées aujourd'hui; si nous nous reportons, par exemple, aux passages du Psautier, LXI, 11; civ, 15, où nous avons vu que les versions de PS. PH. CP2. donnent nu deşiderarefi (nu jeluireti), nu adaugerefi (nu punrerefi), nu (vâ) atingerefi nous voyons qu'aux mêmes endroits CP. porte nu jeluiţi, nu adaugeţi, nu atingeţi; cet usage hésitant est plus visible encore lorsque les deux genres d'impératif se suivent dans un même passage: nu vâ lăudaţi şi nu minfirefi CC2. 189; nu vă spămîntarefi, nici vă teme fi (ibid., 147) ; nu eşirefi, nece aşteptaţi CT. Luc 86. L'impératif précédé par une négation, du type -areti, etc., laisse supposer qu'il a existé en roumain une forme de 2e sg. en *-are, etc., correspondant à celle construite en latin avec l'infinitif (non dicere) et qui se retrouve en a.-fr., ital., et rtr. Avant que *-are fût réduit à -a (*nu chitare > nu cînta), tout comme dans la flexion de l'infinitif, la 2e pl. -aţi fut changée en -areţi, avec -re- transmis de la 2e sg. — un prohibitif analogue apparaît en retoroman (cf. E. Bourciez, Elém. de ling. rom., 264, 562; G. Rohlfs, Arch. rom., VI, 151; Literaturbl. f. germ. u. rom. PMI., XLVI, 302). L. Morariu, Morf. verb. pred. rom., I, 38 et suiv., croit pouvoir identifier l'impératif prohibitif avec l'imparfait du subjonctif latin, ce qui est contredit par les formes de l'ancien français et du rétho-roman qui ne présentent pas -s, comme terminaison normale, si elles reposaient effectivement sur la 2e sg. de l'imparf. du subj. latin ; ces formes ne sauraient, d'autre part, être séparées de celle employée en roumain, de sorte que seul le prohibitif latin construit avec l'infinitif peut les expliquer. 79. Infinitif. Il n'y a lieu à signaler que les particularités concernant l'infinitif non apocope, en -re. A côté de perire CV. LXIX, 4; CLXVI, 10; PS. ix, 16; XLVIII, 11; LXXXVII, 12; evi, 20; cvin, 13; CLIII, 35; PV. CLIII, 35; CP. XLVIII, 11; LXXXVII, 12; TM. 125; 228; CT. Luc 105; CPr. 19, 48, 63; CM. 7; CC1. 95, 250, 333; PO. Gen. 19, 42; AA. XX. 473, on trouve peire (refait sur le présent de l'indicatif, pieiu): CPr. 287; CC2. 81, 83; PO. Ex. 14; AA. XX, 476, 477 (tous les deux sont usités surtout comme substantif). Dans bien des cas on voit apparaître les formes en -re, alors qu'ajourd'hui elles sont remplacées par celles dépourvues de cette terminaison. Afin qu'on puisse mieux se rendre compte des conditions dans lesquelles ces formes sont employées, nous donnerons pour chaque exemple aussi le contexte, d'autant plus que cette particularité touche aussi à la syntaxe (c'est cependant ici qu'il nous a semblé plus à propos de l'étudier). Très nombreux sont surtout les exemples d'infinitifs longs (aussi en -rea, à côté de -re) précédés par la préposition de: Dumnedzeu e de a folosirea PH. xcin, 1 ; e toată Uimea de şerbirea fie (ibid., cxvm, 91); nu-s de a le lepădarea CPr. 285; acelea carele-s de a mînearea PO. Ex. 12; de a lăsarea păcatele unul Dumnezeu iaste CC2. 280 ; nu fu de [a-]i îngruparca PH. LXXVIII, 3; nu e destoinic ... de a firea legat acesta om CPr. 49; să fim cu usîrdic ... de a priimirea CC2. 482; nu va fi folos de a ne căirea (ibid., 547); e vremea de a priimirea bunătatea (ibid.) ; e vremea de a lucrarea şi de a s emanarea (ibid., 199); nu e putere de a spunerea (ibid., 1); stătu de a grăirea CC1. 200; CC2. 525; stătu (era stătută) de a naşterea PO. Gen. 29, 30; de a numărarea statură (ibid., 41); stătu năvodul de a ducere darure PO. Ex. 36; statură de a baterea Pavel CPr. 46; lăsă de a grăirea PO. Gen. 17; lăsă de a strigarea CC2. 370; după ce obîrşi de a be-seduirea PO. Ex. 31 ; ne apără de a lucrarea CC2. 251 ; de a răspunderea ... pre acesta puse (ibid., 306) ; gata vom puterea fi de a mergerea (ibid., 382) ; nară fi fost şi aproape de a se spăsirea (ibid., 537) ; în a şaptea dzi tu răzbună de a ararea şi de a secerarea PO. Ex. 34 ; acolo iaste . . şi ţipete . . de a nu le puterea spune TM. 228 ; CTd. 226 (cf. 565) ; umerele sale le plecă de a purtarea tovară PO. Gen. 49. Il y a aussi des constructions où de manque: să aibă a dare(a) CB. I, 51 ; DR. 2; să naiba a judecarea, neci a darea, nici a luarea... numai Domnul să aibă a judecarea şi a darea AA. XX, 484 ; să nu aibă voe a căutarea (ibid., AII, 479) ; voi aveţi cuvînt a-i darea răspunsu (ibid., 476); nemică nu avăm nece a ducerea CC2. 549; să ne dea Măriia Lui a ştirea AA. XX, 473 ; vocseu ... a ne întărirea (ibid.) ; să nu iasă a se judecarea (ibid., 483); nu sem datori a părerea de aur sau de argint CPr. 40; pre răbdare şi a păţirea chin pot întră în slava lui CC1. 377; cel pămînt în carele a lăcuire era PO. Gen. 16. En parcourant ces citations, on s'aperçoit que les infinitifs en question n'apparaissent jamais sans qu'ils ne soient pas accompagnés des prépositions de a ou, simplement, a; on n'y trouve aucun cas de liaisons telles que: nu pot spunere, nu ştiu scriere, etc. Nous constatons donc un emploi relativement restreint de ces infinitifs. En plus, c'est en général dans des constructions exprimant une intention, un but, que nous rencontrons les infinitifs en -re; cela concorde avec le fait que la majorité eles phrases eiont nous avons tenu compte contiennent de, qui sert bien des fois à ineliquer le but d'une action. Nous observons, d'autre part, que ces infinitifs ont la plupart du temps la valeur d'un substantif, d'où la fréquence des fermes montrant -a dans la terminaison ; cela ressort plus évidemment encore si nous nous reportons à d'autres cas de l'emploi de l'infinitif, notamment ceux où il est lié à un substantif: apă de a spălarea PO. Gen. IA; apă de a berea (ibid., Ex. 17); uleitd de a luminarea (ibid., Ex. 39); pietri de a podobirea (ibid., Ex. 35) ; vase de a-l stingerea (ibid., Ex. 25) ; bani numai de a cererea milă CC1. 108; mîndrie de a moşirea PO. Ex. 1; vremea de a slobozirea (ibid., Gen. 31); cetatea de a chinuirea PH. cvii, 11 ; cetatea de a mînrecarea (ibid., evi, 7) ; puţul de a putredirea (ibid., LIV, 24) ; învăţătorii* nu de a-l învăţarea CC2. 259 ; dans presque tous ces exemples, comme aussi dans quelques-uns de la série antérieure, l'infinitif employé nominalement pourrait, d'ailleurs, être remplacé par un substantif dérivé d'un participe passé: apă de spălat, apă de băut, etc.). Il résulte donc que l'infinitif en -re, avec la fonction verbale, survivait encore, au xvie siècle, seulement dans quelques cas, s'effaçant de plus en plus devant l'ascendant des formes apocopées. Quant à l'indécision qui régnait parfois dans son emploi, on peut s'en rendre compte lorsqu'on constate, par exemple, que Coresi, dans la Cazania de 1581, en reproduisant (p. 374) le texte de l'Évangile de Luc, donne la leçon ca stătu de a grăi, mais plus loin (p. 376), en se reportant au même passage de l'Évangile, il le change en: deaca încetă de a grăirea; très caractéristique à cet égard est aussi la phrase de CC2. 253 ; de a mînearea şi de a berea şi a ne îmbrăca noao nu apără Domnul; iară a grăi de acestea şi a griji, aceaia apără. 80. Participe. Pour le participe présent nous n'aurons à noter que quelques formes, réparties ainsi d'après les conjugaisons: IIe conj.: păind (= părînd) PH .XXVI, 2; rămînind PO. Ex. 12; ţiind CC2. 421; 476, iinind PO. Ex. 12, 15 (bendu PS. LXVIII, 13 est certainement mal orthographié, au lieu de bîndu); III conj.: deştingînd CTd. 199; CPr. 27; CC2. 205, 257; puind CC2. 31 1, 336, plinind PO. Gen. 48; purcedzînd PO. Ex. 13, 19; CPr. 40, purc-zekend (à lire: purcegînd) TP. 146; spuindu CV. vi, 8-9; CPr. 35; CC1. 7; CC2. 5, spunindu PS. LXXVII, 4; supuindu CV. CXLVIII, 14; CL, 14, supunindu (ibid., XXVIII, 5-6); ucigîndu (ibid., LXXV, 13); CTd. 225, 227; CPr. 49; CC2. 81; IVe conj.: fugîndu PS. LIV, 8; perinda PS. CP. XXXVI, 20, pieindu PH. XLVIII, 11 ; ştiund CT. Luc 67 (si ce n'est pas une faute, puisque c'est ştiind qu'on rencontre ailleurs, p. ex. dans CV.) ; venindu (vinindu) PS. cxvn, 26; cxxv, 6; PO. Ex. 1 ; AA. XX, 442, viindu PV. cxxv, 6; CP. cxvn, 26; cxxv, 6; CT. Mathieu 6, 69; Marc 37; Luc 46, 69, 106; Jean 3, 36; CC1. 24, 351; CC2. 30-31, 407, 550. Pour la terminaison -à dans zictndâ CB. I, 56-57, cf. ce que nous avons dit plus haut (570) à propos d'autres formes présentant la même terminaison. Comme participes passés méritant d'être relevés il n'y a que; înţelegut CPr. 126, 247; CC2. 137, 301, 572, 576 (ailleurs înţeles, p. ex. dans CV. ex LUI, 3; cf. 561, 564); intort PS. CP. xvn, 27 (à côté de întors PS. CP. LXX, 20; PV. LXXXIV, 4) ; investit PS. CP. XLIV, 10, \5;învăscut PH. XLIV, 10, 15 (cf. ci-dessus, 544); invîneut CP2. ix, 31 (cf. plus haut 561, 564); învis CPr. 267; CC2. 110, 146. 81. Quelques verbes, montrant des formes spéciales, en dehors de celles qui se rangent dans les différentes catégories dont nous nous sommes occupé, devront être étudiés à part, de sorte que nous les présenterons sous ce paragraphe, en mettant en évidence ce qu'il y a de plus caractéristique dans leur conjugaison. Avea: Ind. prés., ire pl. avăm (cf. 457). Imparf., irc sg. avea CV. ci, 11 ; CPr. 248; 3e pl. avea CV. v, 2; LXX, 3; xcvm, 6; PH. xxxix, 13; civ, 34; CP2. civ, 34; era avînd, 3e sg. CC1. 168; PO Gen. 17; 3e pl. CT. Luc 110 (cf. CL. XXV, 38). Parf., 2* pl. avut CPr. 33; au fost avînd, 3e sg. CC2. 432; 3e pl. (ibid., 184). Plus-que-parf. 3e pl. avuse CC2. 64. Fut., 2e sg. veri avea TM. 151; ire pl. vrem avea RLR. 46, avea-vrem CPr. 71; RLR. 46, avea-vâm CC2. 139; vàm să avem CC2. 55. Subj. prés., ire sg. să aib CT. Mathieu 79; CPr. 47, 79, 245; CC1. 161 ; CC2. 328, 352; TB. 356; CTd. 207; AA. XX. 477, 478, 480; 2e sg. să aibi TM. 100, 101, 177; ICr. 8; GS. I, 257; CT. Mathieu 74; Luc 91; CPr. 281, 302; CC1. 285, 348, 410; CC2. 33, 354, 491, 622; PO. Ex. 20. Cond. prés. 3e sg. ară avea CT. Marc 17; Jean 60; ari avea S. 18, 23; 2e pl. avere-li CT. Mathieu 99; Marc 60; 3e pl. ară ave TB. 330; are avea CTd. 203; ară fi avînd, 3e sg. CT. Jean 52; CC2. 532; ară fi aîbînd CPr. 56; avure, 3e sg. CV. cxx, 5; CPr. 53; cond. passé, 3e pl. vrea fi avut CC2. 271, 428. Impér., 2e sg. aibi CPr. 285; CC1. 325; CC2. 474. Part. prés, aîbînd CT. Mathieu 74; CPr. 51, 60; CV. (mais aussi avînd CT. Marc 42; CPr. 17, 98; PO. Gen. 5, 11 ; CB. I, 18; sur avîndă, CB. I, 56, 57, cf. §80). Fi : Ind. prés., 3e sg. iaste, este (v. 426) ; ire pl. sem < lat. si mus (cf. t. I, 160) PS. XLIII, 22; en, 14; CLVIII, 37; CLXII, 62; PV. xcix, 3; CLVJII, 37; PH. XLIII, 22; cil, 14; CP. cil, 14; CLVIII, 37; CV. LI, 2; TM. 124; TB. 348; 417; CTd. 206, 209; CPr. 34, 38, 40, 68, 69, 109, 116, 172, 180, 208, 231, 267, 308; CC1. 381; CC2. 106; AA. XXVIII, 101; săm PH. xcix, 3; IP. 30 (très fréquent est cependant aussi sîntem: CT. Marc 19; Luc 42; CPr. 72; CC2. 116; DH. XI, 318, 490 etc.; à noter l'emploi simultané des deux formes: de proroci certaţi sîntem şi de apostoli învăţaţi sem CC2 401); 2P pl. seţi < lat. *'sitis CV.; PS. CP. LXXV, 12; éxxxvin, 20; CP2. LXXV, 12; PV. cxxxvni, 20; PH. iv, 3; cxin, 23; CXXXVIII, 20; TM. 121 ; TB. 417; CTd. 209; CT. Mathieu 10, 27, 37, 61 (sen-teti EL.); Marc 18; Luc 48, 63, 66, 82, 108, 114; CPr. 17, 33, 42, 52, 70, 111, 117, 171, 172, 208, 227, 254, 271; CC1. 2, 50, 338; CC2. 345, 360, 618; RLR. 46; AA. XXVIII, 101 ; set (refait probablement sur la terminaison -set du parfait fuset, comme adauset, ziset, etc.) PO. Gen. 29; Ex. 5 (non moins courant est sînteii, p. ex. dans CT. Luc 72; CC2. 118; P. 12, etc., et quelquefois il est employé à côté de seţi dans une même phrase: nu seţi iscoade, ce sînteţiderepţi PO. Gen. 42; sur sinlem, sinteţi, sint, sîmt,\. 436—437 484)'. Imparf., ire sg. era CV. XLII, 5 ; PS. PV. CP. CLI, 1 ; CT. Mathieu 106; Luc 43; Jean 34; CPr. 27, 46; CC1. 328; CC2. 42; 3e pl. era. CV. ; PS. CP. cxvm, 54; cxxxi, 2; CLVII, 7; PV. CLVII, 7; TB. 322; CT. Mathieu 4, 10, 34, 44, 59; Marc 8; Luc 102; Jean 65; CPr. 251; PO. Gen. 2, 10, 34; Ex. 17 (iara, imprimé wpa, PO. Gen. 21, 30; Ex. 16, n'est probablement qu'une faute d'impression, puisqu'il serait hasarelé d'y voir une trace de l'ancienne forme reproduisant le lat. erat avec l'accent non déplacé sur la finale et telle qu'elle s'est conservée encore en aroumain ; cf. Th Capidan, Meglenorcmînii, Bucarest, 1925, I, 174). Parf., ire sg fui(u) CV. LXXVIII, 10; PS. CP. xxix, 8; xxx, 13; xxxvi, 25, etc. PV. LXXVIII, 1; CPr. 44, 49, 79; 2e sg. fuseşi PS. CP. LVIII, 17 LX, 4; LXII, 8, etc.; CT. Mathieu 105; Luc 95; Jean 14; CPr. 52 CC1. 15, 20 ; CC2. 64, 165, 358 ; D. II, 303 ; 3e sg. fu CV. ; PS. CP ix, 10; xvn, 8, 19; xxi, 15, etc.; ICr. 14; fuse PH. CXLI, 5; ire pl fum PS. CP. XLIII, 22; LXXVIII, 4; cxxni, 7; cxxv, 1, 3; CLVI, 17 CLVIII, 33; PV. CLVI, 17; PH. LXXVIII, 4; CV.; CT. Luc 84; CPr 42, 51, 65, 131, 217; CC1. 391; CC2. 157; 2e pl. fuset CT. Luc 108, CPr. 50, 107, 197; CC2. 162; CV. ; 3« pl. fură CV. ; PS. CP. xm, 3; XIX, 9, etc. (sur fure, qui apparaît quatre fois dans PO. Gen. 5,. cf. p. 559; quant à a fost, v. § 73); au fost fiind, 2>e sg. CC2. 504 609. Plus-que-parf., 3e pl. fusese CC2. 158; PO. Gen. 42. Fut., 2e sg.", veri fi PS. xvn, 26, 27; CP. xvn, 26, 27; CLV, 2; PH. xvn, 26; TM. 101; ICr. 8, 15; GS. I, 257 (ailleurs, p. ex. TP. 158, vei fi),, fi-veri PS. v, 13; CLV, 2; PV. CLV, 2; CP. v, 13; CT. Luc 111 ; CPr. 52; I" pl. vrem fi PS. CP. LXXIX, 8, 20; PH. LXXIX, 20; CPr. 91, fi-vremC?2. LXXIX, 20, văm fi CPr. 163; CC2. 34, 129, fi-văm CC1. 460; CC2. 16, 18, 21; 2e pl. vreţi fi PO. Gen. 3, fi-vreţi CV. CLIV 10—11 ; voiu se fiu, l" sg. CV. I, 7-8; vrea sâ fie, 3' sg. CC1. 374, 3" pl. CV. LXXIX, 14-LXXX, 1; va sâ fie, 3e sg. CTd. 191; CV.; CPr. 4, 218; CC2. 84, 317; IP. 28; arc a fi, 3e sg. CC1. 152; CC2. 310, 459; AA. XX, 476; au a fi, 3e pl. CC2. 605. Subj. prés. 2e pl. sâ seti CPr. 239. Cond. prés., 3e sg. ară fi CV. cxxx, 12; PH. LXXII, 11 ; TB. 465; CTd. 219; CT. Mathieu 32, 72, 74, 99; CPr. 50, 102; CC1. 390; PO. Gen. 1; Ex. 16; AA. XX, 479, fir'ară CT. Marc 51 ; PO. Gen. 44; 3e pl. ară fi TB. 454; AA. XX, 473, are fi CTd. 215 (sur ară fi PO. Gen. 35, v. 571) ; fure < lat. fuerim, irc sg. P. 11; fure, 2C sg. CPr. 50; fure, 3e sg. TM. 156; CT. Mathieu 18; CPr. 15 ; CC1. 92; PO. Gen. 28 ; furent, ire pl. CC1. 463 ; furet. 2e pl. CPr. 60, 62; CV. CLIV, 9; fure, 3e pl. PO. Gen. 30; ară fi fiind, 3e sg. CT. Jean 59 ; CC1. 35 ; CC2. 191,fir''arăfiind CT. EL.Mathieu, 42; fire-am fiind, irc pl. CPr. 102; aţi fi fiind, 2'' pl. CT. Jean 35; cond. passé, 3e sg. vrea fi PS. CP. cxxni, 1—2; PV. CXXIII, I; CPr. 71, 18,fi-vrea CC2. 494; 2« pl. fi-vreaţi CT. Jean 17; 3e pl. fi-vrea CC2. 277; am vrut fi ire sg. D. II, 302; au vrut fi, 3e sg. PH. CXXIII, 1, 2; TB. 328; CT. Mathieu, 42; Luc 50, a vrut fi CTd. 203 (cf. § 73) ; au vrut fi, 3e pl. CTd. 225; vrea fi fiind, 3e sg. CC2. 504-505, 3" pl. (ibid., 272); am vrut fi fiind, ire pl. CT. EL. Mathieu 96; ară fi fost fiind, 3e sg. CPr. 318; aţi fi fost fiind, 2e pl. CC2. 532. Impér., 2e pl. nu fireti CV. cxxn, 6-7; PS. CP. xxxi, 9; CPr. 54. Cere: ind. prés., irc sg. ceriu CP. xxvi, 4, 8; cxvin, 33, 145; ceiu (forme analogique, refaite sur saiu, etc. < lat. salio; cf. 551) PS. xxvi, 4, 8; cxvm, 33, 145; PV. cxvin, 145; PH. xxvi, 4; cxvin, 33. Pour le parfait simple on a des formes qui se rattachent au lat. quaesivi, etc., devenu *ceşii et ensuite—par l'épenthèse de r de cere — cerşii; comme exemples de cette flexion on peut citer: cerşiiu PS. xxxin, 5; xxxvi, 36; LXXVI, 3; cxvin, 10, 22, 45, 56, 94, 100; cxxi, 9; cerşişi (ibid., ix, 13; XXXIX, 7); cerşi (ibid., xxxiii, II); cerşitu (2e pl.) CV. cxxxi, 13; cerşiră CV. CXL, 9; PS. LUI, 5; LXII, 10; LXXXV, 14 (on sait que plus tard cerşii, cessant d'être considéré comme le parf. organique de cere, s'est détaché de la conjugaison de celui-ci et a donné naissance au verbe cerşi, avec la signification spéciale de « mendier ») ; à côté de cerşiiu, etc. on a (par changement de terminaison, dû à l'influence de cerui et d'autres parfaits en -ui): cersuiu CP. XXXIII, 5; xxxvi, 36; LXXVI, 3; cxvin, 10, 22, 45, 56,*94, 100; cxxi, 9; PH. xxvi, 4; xxxiii, 5; xxxvi, 36; xxxix, 7; cxvin, 10, 22, 45, 56, 94, 100; cersuşi CP. ix, 13; xxxix, 7; cersu PH. ix, 25; xxvi, 8; CP. XXXIII, 11; CT. Mathieu 80, 113; Luc'lll; CPr. 17, 21, 38; CC1. 6, 41; CC2. 155, 213; cerşură PS. LXXXV, 14; civ, 40; cxvm, 155; PV. cxvin, 155; PH. LXII, 10; LXXXV, 14; cxvm, 155; CP. LUI, 5; LXII, 10; LXXXV, 14; civ, 40; cx'vni, 155; CT. Mathieu 65; Luc 110; CPr. 32, 58; CC2. 271, 431; plus rares sont les formes correspondant à celles employées aujourd'hui: ceruiu TB. 364; ceru CP. xxiv, 10; centră CP. xxxiv, 4; LXIX, 3; CC1. 424; pour le parfait périphrastique nous avons: au cerşit (3e sg.) RLR. 52; cersut-am CC2. 9; au cerşut (3« sg.) PH. xxxin, 11; AA. XX, 456, 473, cer-sut-au CP. PS. PH. xx, 5; am cerşut (ire pl.) CPr. 74; au cerşut (3° pl.) RLR. 52; aţi cerut PO. Ex. 10. Plus-que-parf., 2e pl. ceruset PO. Ex. 12; au fost cerut, 3e sg. AA. XX, 486. Subj. prés., 3" sg. et pl. să ceară CP. PS. LXXVII, 18; cm, 21; civ, 45; cvm, 10; CV.; CT. Mathieu 4; CPr. 30, 51 ; CC2. 398; să cee TM. 46; PH. xm, 2; LU, 3. Cond. prés., 2e pl. cersuret CPr. 40; cond. passé, 3e sg. ară fi cersut CC2. 364. Part, présent: cerînd CP. PS. XXXVII, 13; xxxix, 15, '17; CP2. xxxvi, 25; CV. ; CPr. 38, 47; CC1. 138; CC2. 306; ceindu CV. xci, 6—7; PH. xxm, 6; xxxvi, 25; cerşind CC2. 327, 367; part, passé: cerşut PS. PV. CP. ex, 2. Da: impart., 3e sg. da CV. vm, 4; PV. LXXVII, 54; PO. Gen. 37 (dedea n'est jamais employé). Parf., Ire sg. dediu < lat. dedi (cf.393)PH. vm, 5; TM. 45; CTd. 208, 226; PO. Gen. 39; S. 6, ded(u) TM 45; TB. 362, 364; CTd. 226; CT. Jean 56; CPr. 158; CC1. 61; CC2. 39, 535; PO. Gen. 16; 2" sg. dedes(i) PS. PV. CP. CXLIII, 10; CT. Mathieu 105; Luc 33, 109; CC1. 195; CC2. 22, 362; 3e sg. dede CV. cxxxv, 10; PS. CP. xm, 7; XIV, 5; xv, 10; xvn, 14, 21; XLV, 7; XLVIII, 8; LVI, 3, 4; LXVI, 7; LXVII, 12, etc.; PV. LXXVII, 46, 66; LXXXIII, 12; xcvm, 7, etc.; PH. xvn, 11; TM. 100; CTd. 226; iCr. 9, 10, 11, 21—22; GS. I, 256, 257, 259; CT. Mathieu 29, 34, 57; Jean 60, 61; CPr. 17; CC1. 6, 26, 459; CC2. 9, 21 ; PO. Gen. 3, 14 ; TP. 162 ; CB. I, 18 ; 2e pl. dedet CT. Mathieu 106; CPr. 92; CC1. 328; CC2. 36, 611; 2e pl. dederă CV. ; PS. CP. LXVIII, 22; LXXVI, 18; PH. vu, 5; TB. 364; CTd. 208; CT. Mathieu 50, 110; Marc 66; Luc 93; Jean 61; CPr. 2; CC1. 50, 382; CC2. 5, 501; PO. Gen. 19; D. II, 310. Plus-que-parf., 3e sg. dedese CT. Mathieu 101; Marc 21;Luc 39; CPr. 3; CC1. 235; CC2. 94, 151, 252, 361; PO. Gen. 46; Ex. 36; CB. I, 18; Ire pl. dedesem CPr. 168; 3e pl. dedese CT. Jean 40; am fost dat, Irc sg. DR. 5; au fost dat, 3e sg. CC1. 47; PO. préf. AA. XX, 457. Eut., 2e sg. veri da PV. cxxx, 2; exu, 8 ; PH. xv, 10 ; xx, 7 ; CT. Mathieu 12; CC1. 13, da-veri PS. CP. cxxx, 2; CXLI, 8; Ire pl. vrem da CTd. 192; IP. 32; RLR. 47, văm da CTd. 192; CT. Marc 54; va să dea 3C sg. CC2. 43; are a da, 3e sg. CT. Luc 47; CB. I, 205. Subj. prés., 3e sg. et pl. să dea CP. PS. ex, 7; CLIV, 8; CLXI, 73; PV. ex, 7; CLIV, 8; CV.; TM. 191, 225; CT. Luc 108; Jean 45; CPr. 17, 44, 223; CM. 11; CC2. 65; P. 22; RLK. 48, 49; DH. XI, 490; AA. XX, 478,484,Séi^PS. CLXII, 38; TB. 360; CB. I, 88 (să deie n'est jamais attesté comme on ne trouve nulle part să steie, să ieie, să beie, mais seulement să stea, să ia (cf. plus loin), să bea CP. PS. PV. LXXVII, 44; CV.; CPr. 47, 115; CC2. 63; CC2. 132; PO. Gén. 24). Cond. prés., 3e sg. ară da TB. 360; CTd. 207 (sur ară fi dînd PO. Gen. 38 avec le sens du parf., v. 571) ; dedere, Ire sg. CP. PV. cxxxi, 4, dederu PS. (au même endroit) ; dederemu, Ire pl. TM. 124; cond. passé, Ire sg. da-vrea PS. CP. L, 18. Impér., 2° sg. dă PS. CP. xxvii, 4 (dans PH. dă à côté de da, qui est évidemment une faute); 2e pl. nu dareţi CT. Mathieu 20; CPr. 59. Face: ind. prés., 3e pl. sînt făcînd «ils font » CC2. 360, forme périphrastique tout à fait a part. Imparf., Ire sg. făcea PS. CP. cvin, 4; 3e pl. făcea CV. vi, 10; PS. CP. CP2. c, 7; evi, 23;PH. LU, 5. Parf., Irc sg. feci(u) < lat. feci CV. ; PS. CP. 4, 6; cxvm, 121; PH. vu, 4; L, 6; TM. 45; TB. 362; CTd. 208; CMţ. 229; CPr. 181; CC2. 150; S. 7 (comp. desfecu PH. XLVIII, 5);' 2e sg. feceşi PS. CP. xxxvm, 10; XLIX, 21 ; LXXII, 17; LXXIX, 10; LXXXVII, 11; XCVIII, 4; CXXXVIII, 5, 13; PV. XCVIII, 4; CLVIII, 31; PH. LXXIII, 17; cm, 19; CT. Mathieu 80; 3e sg. fece CV. ; PS. CP. vu, 15; x, 3; xxi, 32; LXV, 16; LXXIII, 12; LXXVII, 12, 50, 54, 69, etc.; PV. LXXVII, 50, 54; LXXXII, 10; xcv, 5; xcvn, 1; xcix, 3, etc.; PH. x, 4; xxi, 32; TM. 150, 152, 191; TB. 289; CTd. 194; CT. Mathieu 2, 52, 56, 78; CPr. 17, 42; CC1. 5, 388; CC2. 23, 30, 66, 72, 150, 159; PO. Gen. I; IC. 45; IP. 39; S. I, 2 (comp. des fece PH. cv, 17; TM. 43); fepse TB. 284 (comp. desfepse CT. Luc 10), forme curieuse qui rappelle des parf. comme fripse, supse, aroum. trapse, etc. et elle s'explique par analogie (le part. fapt et le parf. périphrastique am fapt, cf. ci-dessous, ont favorisé la création d'une pareille forme, d'un emploi sûrement très restreint au xvie siècle et tout à fait inconnue aujourd'hui) ; Ire pl. fecem CP. PS. cvn, 14; CLVI, 18; CLVIII, 30; PV. CLVI, 18; CLVIII, 30; PH. cv, 6; CPr. 17; 2* pl. fecet TM. 45; CPr. 10; 3e pl. feceră CV.; PS. CP. ix, 16; xciv, 5; c, 3; cv, 19, 39; evi, 36, 37; cxvm, 73; CXLVIII, 5, 8; CLI, 2; PV. c, 3; evi, 36, 37; PH. ix, 16; cv, 19; cxvm, 73; TM. 149; CT. Mathieu 80; CPr. 17, 36, 47; CC2. 77, 448 (comp. prefeceră CV. xcvn, 6) ; les formes faibles sont aussi souvent attestées: făcui CT. Luc 29; CC2. 195; făcuşi PH. LXXXVIII, 48; CM. 14; PO. Gen. 16; făcu CT. Marc 66; Luc 110; Jean 52; CM. 21, 24; CC2. 6; PO. Gen. i, 2 (comp. desfăcu CC2. 192, 593; PO. Gén. 18); făcum (Ire pl.) CPr. 83; făcut (2e pl. )CC2. 36; PO. Gén. 2>4; făcură CT. Mathieu 83, 110, 115; Luc 17; Jean 42, 60; CC1. 10, 263; CC2. 6, 117, 217; PO. Gen. 45 (dans PO. Gen. 5 făcu et fece sont employés concurremment: în zi în care făcu Domnedzeu omul, pre chipul lui fece el) ; parf. périphrastique : ai fapt CP. XLIII, 2; LXXXV, 9; LXXXVIII, 12; CLII, 16; PS. LXXXVIII, 12; CLII, 6; PV. LXXXV, 9; CLII, 6, 7; PH. ix, 5; LXXIII, 17; LXXXV, 9; civ, 5, etc.; CPr. 12, 25, fapt-ai PS. CP. ix, 5; xxxix, 6; LI, 4, 11; LXVII, 29; CP2. LXXIII, 17; au fapt (3e sg.) CV. ; PS. CLXII, 65; PH. LXV, 16; cv, 21; cxx, 2; CXLV, 6; TM. 46, 121; CPr. 34, 40, 46, 124; CC1. 373; IP. 37, 38; CB. I, 38, fapt-au CV. xxxiv, 11-12; PS. CP. en, 10; ex, 4; PV. ex, 4; PH. cxm, 11; CC2. 72, 129; am fapt (Ire pl.) CC2. 171; aţi fapt CPr. 209; aussi: am făcut (Ite sg.) CC1. 23, 316; PO. Gén.' 1, 6; DH. XI, 318; RLR. 52; ai făcut PV. CXXXVIII, 15; PH. xxxix, 6; LXXXVII, 11; TB 422, 453; CM. 24, 27; CC2. 16; PO. Gen. 3; DH. XI, 369, făcut-m PH. LI, 4; au făcut (3e sg.) TB 326; ICr. 12; CT. Luc, 3, 111 Jean 68; CM. 20; CC1. 2, 15; CC2. 4, 404; IC. 47; IS. IV, 9; DH XI, 369; am făcut (Ir< pl.) CB. I, 51; DH. XI, 318; ati făcut CT Mathieu 83; RLR. 50; au făcut (3e pl.) TM. 103; TB! 322; CTd 204; CT. Marc 15; CPr. introd. ; CB. I, 72; DH. XI, 318, 349 (à noter l'emploi du parfait tantôt sous une forme, tantôt sous l'autre dans des phrases comme: mire păcat au fapt acest nărod... că domnedzei ş'au făcut lor PO. Ex. 32; pocaanie n'au fapt.... şi dosadă ce ei au făcut CPr. 196); un autre parf. périphrastique est au fost făcînd (3e pl.) CC2. 54. Plus-que-parf., 3e sg. fecese PO. Ex. 39; făcuse, 2>e sg.. CT. Jean 41; CC1. 383; CC2. 111, 118; PO. Gen. 1; Ex. 18; au fost făcut, 3.« sg. CC2. 44, 54, 443; au fost făcuţi, 3e pl. (neştiindu nimenele de inşii, nice de lucrurile lor, ce au fost făcuţi sau petrecut în Ţara muntenească) DH. XI, 319; era făcut, 3e sg. CT. Luc 2; PO. Gen. 2, 3, 8; Ex. 18; era făcuţi (pe care-i era făcuţi «qu'il avait faits») CC1. 249. Fut., 2e sg. veri face PH. cxvm, 84; CPr. 52, face-veri PS. CP. cxvm, 84; Ire pl. vrem face IC. 48; CV. cxxx, 7-8; TM. 124; CC1. 176, face- vremu CV. cxxx, 13, văm face CT. Luc 9; CPr. 312; CC1. 281; CC2. 38, 41, 165; vei să faci, 2e sg. PO. Ex. 20; va să facă, 3e sg. CC1. 182; are a face, 3e sg. CC2. 15; avem a face RLR. 50. Cond. prés., 3e pl. ară face TM. 125; CC2. 13; feceri, 22 sg. CV. exix, I; aţi fi făcînd, 2e pl. CT. Jean, 31; CC2. 471; cond. passé, 3e pl. fi-vrea făcut CC2. 271 ; fure faptu, 3e sg. CV. cxxxiv, 14 (pour ară fi făcut PO. Ex. 19 comme forme de parf., v. 571). Impér., 2e sg. face CPr. 286; CC2. 491 ; PO. Ex. 20 (fac CT. EL. Mathieu 19), fă PS. CP. xxxiii, 15; xxxvi, 3, 27, etc.; PV. cxvm, 124; CXLII, 8; CC1. 100; CC2. 30; PO. préf. ; Gen. 24; Ex. 22; 2e pl. nu facereţi CPr. 112; PO. Gen. 19; Part, passé: fapt < lat. factum CPr. 148 {nefaptu PS. CLXII, 46, 47, 53, 67, 69) ; faptă CPr. 40, 48, 49, 148 (comp. des faptă CPr. 234: ca mie să se dea cuvînt eu îndrăznire des faptă a rostidui meu) ; fapti CV. ix, 2; PS. CLXII, 52 CPr. 42, 220; fapte PS. PV. CP. ex, 8'; CPr. 17, 195; mais aussi făcut CT. Luc 29; CM. 12; GS. I, 260 (nefăcut TM. 103; ICr. 13) făcută CPr. 178; RLR. 54 ; făcuţi CT. Marc 43; CC1. 18, 191 făcute TM. 103; ICr. 13; CC1. 371; DH. XI, 349. Lua: ind. prés., 2e sg. iai PS. CP. cm, 29; CM. 16; Ir- pl. luomu CV. LIX, 5. Part., 3e sg. luo CV.; PS. CP. vin, 2; xiv, 5; LXXVII, 70; CLI, 3; CLIII, 11; CLVIII, 49; PV. LXXVII, 70; CLI, 3; TM. 43, 81; CTd. 201; ICr. 21; GS. I, 259; CT. Mathieu 4; CPr. 17, 29; CM. 21; CC1. 476; CC2. 25; PO. Gen. 2, II; S. 21; DH. XI, 318, lo TM. 106, luă (écrit lu) DH. XI, 319; Ire pl. luomu CV. ; PH. XLVII, 10; LXVIII, 8; 2e pl. luat CT. Luc 62; S. 3. Plus-que-parf., 3e pl. luase CPr. 50, 121 ; CC2. 91 ; amu fosto loato, lre sg. IN. III, 110; a(u) fost luatu, 3e pl. CB. I, 38; s'a. fost luaţi CC2. 525. Fut., Ire pl. lua-văm CC2. 400. Subj. prés., Ire sg. să iau CPr. 17, 49; CT. Jean 64; PO. Gen. 24, să eu DR. 5; 2esg. să iai TM. 101; CV. LXVII, 2; CT. Jean 56; CM 2, 15; CC2. 164, 366; PO. Gen. 28; Ex. 22, să ei AA. XX, 458; 3e sg. et pl. să ia CP. PS. xxx, 14; CV. ; TB. 285, 354; CM. 10; CC2. 5, 80; CB. I, 38; AA. XX, 483; XXVIII, 113; Irc pl. să luom TB. 453; CV. xvil, 5; CPr. 206; CC2. 39; PO. préf.; IC. 43. Cond. prés., Ire sg. luare CP. PV. cxxxviu, 9, luaru PS. (au même passage) ; 3e sg. luare CT. Mathieu 14; 2e pl. luaret CPr. 65. Part, prés. : luînd CC1. 323 ; PS. PV. cxxv, 6 ; luond PO. Ex. 29 (quant à luund, v. 470). Sta: ind. prés, Ire sg. sîntu stîndu CV. LXVII, 4 (cf. plus haut une forme analogue de face). Impart., Ire sg. sta PO. Gen. 41 3e sg. et pl. sta CV.; PV. CLVIII, 46; era stînd, 3e sg. CPr. 46 stîndu era, 3e pl. PV. PH. cxxi, 2. Parf., Ire sg. stălui(u) CV. PH. cxvin, 158; cxxxvm, 21; CPr. 201; 2e sg. stătuşi PS. CP ix, 22; 3e sg. stătu CV. ; PS. CP. xxm, 3; xxv, 12; XLIV , 10 LXXXI, 1; PV. evi, 25, 29, etc.; PH. i, 1; XLIV, 10; TM. 149 152, 192; CT. Mathieu 82; Marc 48; Luc 5, 22; Jean 27, 58, 65 CPr. 2, 4, 46, 50; CC1. 200; CC2. 72, 501; PO. Gen. 7; Ire pl stătum CPr. 50; 3e pl. statură CV. LXIX, 13; PS. CP. II, 2; XXXVII 12; cxxxi, 7; CT. Marc 65; Luc 30, 85, 110; Jean 58; CPr. 17 23; CC2. 393; au stătut, 3e sg. PO. Ex. 9, 3e pl. PH. cxxxi, 7, TB. 336; CTd. 204; CPr. 102; CB. I, 57. Plus-que-parf., 3e sg. era stătut PO. Gen. 19, era stătută (ibid., 30). Fut., Ire pl. văm sta CC2. 39, 130; are a sta, 3e sg. CT. Marc 58. Subj. prés., 3e sg. et pl. să stea CP. PS. xvii, 39; cvm, 6; CPr. 20, 48, 145, să ste CB. I, 88. Cond. passé, 3e sg. vrea sta CP. cv, 23 (dans PH. a vrut a sta, où le deuxième a doit être supprimé) ; vrea fi stătut, 3e sg. CC2. 307. Impér., 2e pers. sg. sta CV.; PS. CP. xxxiv, 2; CT. Luc 22; CPr. 29, 49, 52; PO. Ex. 34, stai CT. Marc 18; CPr. 106, 246, stai CTd. 200. Part, passé: stătut PS. CLXII, 27. Vrea. Au présent de l'indicatif on ne constate pas la distinction qui est faite aujourd'hui entre ses formes, selon qu'il est employé indépendamment ou comme auxiliaire. Nous avons vu au § 76 (cf. la conjugaison de avea, fi, etc.) que vrem, vreţi apparaissent très souvent dans la périphrase du futur, alors qu'actuellement ils sont usités exclusivement comme Ire, 2e pl. de vrea au sens de « vouloir ». D'autre part, la langue du xvic siècle montre l'emploi courant, pour « je veux, tu veux », etc., des formes limitées aujourd'hui à la fonction d'auxiliaires du futur. Nous avons ainsi comme ind. prés, correspondant à vreau, vrei, vrea, etc.: voi(u) CV. ; CT. Mathieu 108; Marc 64; Luc 108; CPr. 196; CC2. 231, 257; AA. XX, 457; veri CV.; PS. CP. xxxix, 14; cxviu, 108; TM. 101; CTd. 202, 203; ICr. 8, 19; CT. Mathieu 24, 52, 62, 108; Marc 64; Luc 93; CPr. 17, 40; CC1. 161, 191; CC2. 260; PO. Gen. 19, vei (ibid., Ex. 12); va CV. ; PS. v, 5; xxi, 9; xxxiii, 13; xxxvi, 23; exi, 1 ; PV. exi, 1; CP. v, 5; xxi, 9; xxiv, 12; xxxm, 13; xxxvi, 23; TB. 285; CTd. 162; CT. Luc 73; Jean 26; CC1. 39, 145; CC2. 280, 595; vom CC2. 265, 386; AA. XX, 473, văm CTd. 195; CT. Luc 95; CC1. 11, 202; CC2. 37, 386, 476; veţi CT. Mathieu 82; Marc 47; Luc 26; Jean 17, 24, 34; CC1. 35; CC2. 191, 382; PO. Gen. 42; vor CP. PS. xxxiv, 27; LXVII, 21; PH. xxm, 6; xxxix, 15; CP2. xxxix, 15; CPr. 215; CC1. 26; IC. 40. Impart., 3<: pl. vrea CV. Parf., Ire sg. vrui(u) PS. CP. xxxix, 3; LXXII, 25; LXXXIII, 11, 2e sg., vruşi PS. CP xxxix, 7; PH. L, 18; LXXXIV, 2; CP2. XLIII, 4, vruseşi CC2. 186 559; y- sg., vru PS. CP. xvn, 20; xxxv, 4; Irc pl., vrum CC2. 9 CV. xvil, 5; PO. Gen. 42; 2e pl., vrut CT. Mathieu 96; Luc 73 Jean 17; PO. Gen. 42; 3e pl., vrură PS. CP. LXXVII, 10; cv, 14 CT. Marc 39; Jean 18. Fut., 2e sg. veri vrea CT. Marc 24; Jean 67 AA. XX, 457, vrea-veri CC2. 168; Ire pl. văm vrea CC2. 260. Cond prés., 3e sg. ară vrea CV. cxxx, 12-13; PH. CXLVI, 10; TB. 332 CTd. 203-204; CT. Marc 37; CC2. 16, vrear'ară PH. CXLVI, 11 3e pl. ară vrea CV. LU, 7; CTd. 222; CT. Luc. 83, vrere ară CT Luc 52; vrure, 3e sg. CT. EL. Mathieu 14, 15; CPr. 40; cond passé, 2e sg. ai vrut vrea CP. L, 18; 3e sg. au vrut vrea CC2. 424 fi-vrea-vrut, 3e sg. CC2. 389. Part, prés.: vruindu CV. ; PS. xxxix, 15 (vrund dans CP., qui ne peut être qu'une faute d'impression). Adverbes 82. L'ancien roumain est très riche en formes adverbiales. Quelques-unes d'entre elles remontent au latin, d'autres sont empruntées au slave eu au hongrois, et à elles viennent se joindre de nombreuses créations postérieures, montrant parfois une expressivité qui pourrait être enviée par la langue moderne. Au groupement habituel, en adverbes de lieu, de temps, etc., nous avons préféré l'ordre alphabétique, puisque, autrement, nous aurions été obligé de répéter certaines formes sous différentes rubriques, selon qu'elles présentaient des significations dépassant les cadres d'une seule catégorie adverbiale. En dehors des adverbes et des expressions adverbiales propres à la langue du xvie siècle nous avons dû tenir compte de ceux qui sont encore usités aujourd'hui, lorsqu'ils présentaient quelque trait particulier dans leur aspect ou leur emploi, comme c'est le cas pour bien des formes que nous allons enregistrer: acicea «ici» CV., PH. cxxxi, 14; TM. 125, 146; CTd. 198; CT. EL. Mathieu 48, 97; CPr. 22, 49, 112; CM. 10, 11, 25; CC1. 10, 25, 117, 280; CC2. 5, 7, 10, 20, 38, 51 ; la forme avec l'aphérèse de a, cicea, est donnée par CV.; TB. 291; CTd. 222; CT. EL. Mathieu 44, 57, 99; Luc 104, 114; Jean 39; CPr. 21, 52, 310; CC1. 7, 50, 282, 404; CC2. 107, 156; PO. Gen. 20; CB. I, 194; est attesté; aussi cice CB. I, 192, 194, 200, 203-206, 207, 209, 210; DH. XI, 396, 397, 398. acii PV. cxxxvi, 1; TB. 318, 346; CTd. 201, 205; CC1. 89; PO. Ex. 25; DH. XI, 349; plus fréquent est aci(i)a: PS. XLIX, 23; CXXXVIII, 8; PV. cxxxn, 3; CXXXVIII, 8; PH. LXV, 6; LXVII, 28; LXVIII, 36; cm, 17; CP. xm, 5, 10; xxn, 2; xxxv, 13; XLVII,. 7; LU, 6; LV, 7; TB. 330; CTd. 198; CC1. 178, 340; CT. EL. Mathieu 4, 17; CPr. introd., 50, 87; PO. Ex. 22; AA. XX, 480, etc.; de même, acte: CV.;PS. xm, 5; xxn, 2; xxxv, 13; XLVII, 7; LU, 6; LXV, 6; LXVII, 28, LXVIII, 36; LXXV, 4; etc.; PV. cm,. 17; CVI, 36, etc.; PV. xm, 5; xxn, 3; XLVII, 7; LU, 6; cm, 26; bien que ces trois formes signifient « ici » — leur ét3>mologic étant le lat. ecce hic —, on les voit employées parfois avec le sens, de «là »; ainsi acii correspond au lat. ibi dans le passage de PV. auquel nous nous sommes reporté plus haut: la rîul V avilonidui, acii sedzumu = ad flumina Babyloniae, ibi sedentes; de même, acie et aciia doivent être rendus par « là » dans cette phrase de 58(5 PS. CXXXVIII, 8:sesuiru în ceriu, tu eşti acie, se destinseruinIadu, aciia eşti (d'ailleurs, dans la version de PH. on lit acole au lieu de acie; comp. acie, aciia de PS. CP. cxxxvi, 3; CXXXVIII, 10, en face de acolo PH.) ; aciia signifie, en plus, quelquefois « aussitôt, tout de suite»: aciea se curaţi lui stricăciunea CT. Mathieu 24; cf. ibid., 28, 84; Marc 2; Jean 14, 61 ; CC1. 15, 110, 236, 401 ; CC2. 168. aciiş «aussitôt, sur le champ» TM. 226; CTd. 223; CC1. 89; CC2. 150, 395; P. 23; à côté de lui on a: aci(i)aş CTd. 227; CP2. LXIX, 4; CT. Mathieu 82, 84; EL. Mathieu 84; CPr. 13, 21, 23, 46; CC1. 401; CC2. 27, 30, 61, 257; acieşi CV. ; PH. xxxix, 16; LXIX, 4; d'un emploi différent, comme adverbe de lieu, apparaît aciiş dans la phrase suivante de PO. Ex. 37 (v. 13, 14): şi le puse iale în patru cornure a ei, pre patru picioare numai aciiş supt beartă (aux versets correspondants de la Vulgate on a:... quos posuit in quattor angidis per singidos pedes mensae, contra coronam) à noter aussi aciiaşi... aciiaşi dans ce passage de CC2. 67: alţii aciiş fac păcatul, aciiaşi-i ajunge şi osînda, où il faut le traduire pari aussitôt que... sans retard, sans faute». acmu, comme acum (plus rarement attesté, p. ex. TM. 152, 177, 192, 215; TB. 346, 425, 457; El. Mathieu 113; CP2. xix, 7; CC2. 5; AA. XX, 476, 486; CB. I, 38, 57, 72), signifie «maintenant»: CV.; JS. CP. II, 10; xi, 6; xvi, 11; xix, 7; xxvi, 6; xxxviii, 18; XLIII, 10; LXX, 17; LXXVI, 11 ; xcm, 8; cxxm, 1, etc.; PV. LXXIII, 1; cxxxn, 1; PH. Il, 10; xvi, 11; xix, 7; TM. 192; TB. 291, 360, 366, 448, 450, 451, 452; CTd. 192, 194, 198, 205, 207, etc.; CT. Mathieu 40, 109; CPr. 3, 17, 50, 107, 246, 292; CM. 7, 12, 27; CC1. 15, 72; CC2. 21; PO. préf.; Gen. 8, 9, 42; Ex. 5, 14; GS. I, 259; TP. 162; IP. 30, 31 ; P. 4; CB. I, 77, 80, 212; RLR. 46, 47, 48, 49, 52; AA. XX, 444, 445; DH. XI, 197, 349, 397; GSI. x, 12. acmuş (écrit akmitssu) «bientôt» TP. 148, 150. acole PH. CXXXVIII, 8; TB. 288, 290; AA. XX, 444, 445 (mais plus souvent acolea PH. LXVIII, 24; CT. Luc 66; CC1. 254, 303; CC2. 167; PO. préf. AUX, III, 546, etc.); avec l'aphérèse de a-, colea: CT. EL. Mathieu 108; Luc 86; CC1. 392; CB. I, 101 (comp. încolea CPr. 52). acoloş «là même» CC1. 472. adecă a le sens de « voici, voilà », non celui de « c'est-à-dire »: CV.; PS. CP. vu, 15; x, 3; XXXII, 18; xxxm,7; xxxix, 8, 10; L, 7, 8; LUI, 6, etc.; PV. LXXXII, 3; xci, 10; TM. 81, 228; CT. Mathieu 3, 32, 36; Marc 14; CPr. 17, 20; CC1. 194, 393; S. 3; DR. 2, 5; RLR. 50; CB. I, 23, 26, 66, 72; quelquefois le sens 587 I qui lui est propre est renforcé par l'adjonction d'un adverbe synonyme: adecă iaca PO. Gen. 29. adevăr « vraiment, véritablement, réellement » PH. CXVIII, 75; TB. 366, 425; CT. Marc 65; CC1. 32; CC2. 82, 142, 152, 336; PO. Gen. 20, 26, 28, 42; RLR. 50, 51; AA. XX, 476. adeverit «véritablement, réellement»: CPr. introd. ; CC2. 186. a doară «la deuxième fois; deuxièmement » CT. Mathieu 108; PO. Gen. 41, 43; Ex. 16; a doara CT. Marc 64, 65; Jean 34, 67; EL. Mathieu 108; CPr. 17, 24, 27, 76, 168; CM. 21; CC1. 8, 30; CC2. 92, 191; PO. préf. (pour la terminaison -a à côté de -à, comp. întîia oara CC1. 76, 77, 84, 112, a treia oara CM. 22, CC1. 61, a patra oara CM. 23; CC1. 45, 61, 70, a cincea oara CC1. 62, 71, a şasea oara (ibid., 47, 71), a şaptea oara (ibid., 71), a opta oara (ibid., 72), a noa oara (ibid.); de même afara = afară PO. Gen. 19;; doara = doară CC1. 124). Avec le sens de «la deuxième fois » est employée aussi l'expression a doao dată CPr. 196. aiave «exactement, bien» CV. XXXVII, 9 (sîntu Jidovinu... învăţatu aiave legea tătînrească) ; «effectivement» PS. PH. XLIX, 3; «ouvertement, à découvert» TM. 120; CT. Mathieu 16, 17; «sans aucun intermédiaire, directement » CT. EL. Jean 55 (in pildă nu voi grăi voao, ce aiave de Pariatele spui voao); accompagné de a face il signifie «faire connaître, découvrir» CT. EL. Mathieu 46 (şi conteni lor să nu aiave facă el; cf. ibid., 109) ; aiavea est donné par CP. XLIX, 3; CT. Marc 6; Jean 25; EL. Mathieu 17; CPr. 287; CC1. 117, 396; CC2. 18, 251, 258, 473. aice est la forme courante pour aici du roumain moderne: TB. 316, 417; DH. XI, 395; en même temps et plus souvent on a aicea: TB. 417; CTd. 209; CC1. 11, 240; PO. préf. 15; AIIN. III, 547; AA. XX, 483, etc.; ice(a), montrant l'aphérèse de a, apparaît dans CT. EL. Luc 83; CC1. 18, 175, 337, 338; PO. Gen. 31; Ex. 24, 33. aimintri PO. Gen. 33 est exceptionnel en face de: aimintre TB. 312; aimintrea ND. 24; CTd. 200; CT. Mathieu 31; Marc 9; Luc 21, 45; CPr. 74; CC1. 12, 38, 73, 168, 465; CC2. 78, 145, 338, 342, 504, AA. XX, 493; amintrilea CC2. 308; CB. I, 212. ainte « devant, (en) avant, auparavant, plutôt » < lat. abante: CV. ; PS. CP. xxii, 5; xxxvm, 14; LXXXIX, 2; CXVIII, 67; PV. LXXVIII, 8; CXVIII, 147, 148; cxxxvi, 6; TM. 43, 45, 51, 122; CTd. 225; CT. EL. Mathieu 71; CPr. 12, 17, 36, 42, 50, 68; CC2. 25, 448; PO. Ex. 16, 22; AA. XXVIII, 103. aiurite PO. préf. (aiurea dans d'autres textes, p. ex. IC. 46). alegînd « sauf, excepté, seulement » CT. EL. Mathieu 78 ; CPr. 36', 40, 71, 94; CC2. 59; PS. CLXII, 69; P. 15, 20. aies « d'une manière précise » CV. LXXII, 9 (de élu alesu ce se scriu n'amu); «tout à fait» (ibid., xxxiv, 14: nu pu.tea înţelege alesu dereptu vorova) ; «surtout» PO. Ex. 10. a-măruntul « en détail, par le menu » CC2. 89. a-mijloc «au milieu» CT. EL. Mathieu 57; Marc 10, 65; Luc 111 ; CPr. 10; CC2. 39, 311. a-mînă «dans la main» TB. 326; CTd. 202; CC2. 466; PO. Gen. 38; Ex. 17, 34. amînatu «tard» CV. i.xxxvi, 13. amu ne se rencontre que rarement avec le sens ele « maintenant »: postulu era amu venritu CV. LXXXV, 6-7; şi amu de-acia cu bucurie n'Afîrşită bucura-se-vor, şi amu de-acia greaţă de nime-nilea nu vor avea TM. 226; îmblămu amu! TB. 350; sosiră amu (ibid., 354); blămu amu! CTd. 206; amu du[pă] lucrurile [tale] plăteşte-ţi-se (ibid., 224); grăiască amu CM. 20; ascultaţi amu (ibid., 21) ; amu vei vedea ce voiuface cu Faraon (= nune videbis quae facturas sum Pharaoni) PO. Ex. 5; amu ertaţi mie cest păcat (= nune dimiilite peceatum mihi) PO. Ex. 10; quelquefois il doit être traduit par «aussitôt, tout de suite, à l'instant »: se preimească amu recele său (—ferant conjestim confusicnem suam) PS. xxxix, 16; se toarne-se amu ruşirîndu-se (= avertantur statim erubescentes) PS. i.xix, 4; une autre signification qui lui est propre est celle de «voilà »: tînăr fuiu şi amu îmbăirîniiu CP. xxxvi, 25 (à amu, donné aussi par PH., correspond adecă dans PS.); amu împăraţii pămîntului adurară-se PS. CP. XLVII, 5 (dans PH. CP2, adecă) ; amu virară sufletul meu PS. CP. LVIII, 4 (adecă... PH.); amu vii înghili-nă-vrea PS. CP. cxxin, 3 (iată... PH.) ; amu înturerecid călcă-me PS. CP. CXXXVIII, 11 (iată... PH.) ; quelquefois le sens de «voilà» est renforcé par l'adjonction de adecă ou iani, ni: adecă amu CV. CXXII, 13; cxxiu, 2; iani amu TM. 228; CTd. 224, 226; ni amu TB. 452; très souvent on trouve amu associé à acmu et signifiant «voilà maintenant, or maintenant»: amu acmu CV. cxxx, 4; CT. EL. Jean 34, 54; CC1. 34; CC2. 196, 213; acmu amu CPr. 25, 36, 47, 112, 118, 297: CC2. 48, 609; on rencontre aussi des combinaisons telles que: adecă amu acmu CV. cxxxi, 4 ; TM. 228; iaca amu acmu PO. Gcn. 42; iată amu de acmu CT. EL. Luc 4. Dans quelques cas amu n'a pas un sens précis ou semble être un mot explétif; ainsi dans les phrases: dzise Paveln: «eu amu sîntu omit jidovinu (—dixit ad eum Paulus: «ego homo sum qiiidem judaeus») CV. xxxvi, 2-4; vineră amu fraţii şi muma lui (= et veniunt mater ejus et fratres) CT. Marc 14 ; cine amu are urechi de ascultare să auză (— si qui habet aures audiendi, audiat) CT. Marc 16 (toutefois, dans le deuxième exemple amu pourrait être rendu par « maintenant »). Sur amu, et en même temps acmu, acum, v. A. Procopovici, Dacoiomania, I, 162 et suiv; il faut rectifier la remarque qui y est faite (168) à propos de amu, qu'il aurait été inconnu au XVIe siècle avec le sens de « maintenant »; nous avons vu qu'il est attesté aussi comme tel. L'histoire de ces adverbes n'est pas, il est vrai, tout à fait claire et Procopovici a tenté d'en élucider quelques points, mais sans qu'il soit arrivé à des solutions hors de toute contestation; ainsi pour acum il croit pouvoir établir l'étymologie cccum non magis (174), ce qui est tout à fait inadmissible, puisque l'adverbe roumain ne montre aucune trace de l'existence de magis dans la forme latine qui se trouverait à sa base (comme pour numai < non magis, on aurait dû avoir une forme terminée par -mai reflétant le composé latin proposé par Procopovici, ce qui n'est pourtant pas le cas) ; au point de vue sémantique acum ne saurait non plus reproduire eccum non magis. aorea «quelquefois, d'autres fois» CC2. 1 18, 182, 366; CL. XXIV, 734; aorea... aorea «tantôt... tantôt» CC2. 61 (aorea înnoată..., aorea stau înlăuntrul adăpostului), 94, 276 (aorea amu de aceste bunătăţi învăţa-ne-văm, aorea şi pre alalţi învăţa-i-văm, aorea... putea-văm şi înşine bunătăţile isprăvi), 320,' 359, 366, 543. apestit «tard» CC2. 619. apostoleşte « apostoliquement » CB. I, 338. aşaşi «de cette manière, ainsi» CC1. 155; CC2. 78, 93, 521 ; «tout de suite, aussitôt» CC2. 103 (dans PH. xxxrv, 19, cxvin, 161, où est donnée aussi la forme aşeşi, il signifie «en vain», correspondant à în desertu de PS. CP. et traduisant le vsl. spyti; le même sens apparaît dans l'expression în aşeşi cvni, 3; c'est évidemment une faute de traduction) ; aşişi « tout de suite, immédiatement » PO. Gen. 17, 32, 44; Ex. 10: şi aşişi-i scoaseră dinaintea lu Faraon (= statimque ejecti sunt de conspecta PJia-raonis); derept aşişi «en vain» de PH. xxx, 7 reproduit la signification que nous avons trouvée dans ce texte aussi pour aşaşi (cf. Candrea, Psalt. scheiană, II, 354). asemenele « de la même manière, également » TB. 454 ; asea-minile(a) PO. Ex. 7, 8. aşi, à côté de la forme habituelle aşa, n'est attesté qu'une seule fois: PO. Ex. 17 (cf. plus haut aşişi à côté de aşaşi); aşe est donné par PH. LXXXII, 16; IC. 43. aşijdere CV.; CP2, LXVII, 7; CT. EL. Mathieu 80, 87; CC1. 54; CC2. 466; P. 6, 9; RLR. 48; DH. XI, 317; aşij'dire PO. Ex. 30; aşea jderi (écrit acea jderi) PH. LXVII, 7; aşi jder ea CT. Luc 9, 21 ; Jean 66; CPr. i, 78; CM. 16, 22; CC2. 6, 18; PO. Gen. 7; Ex. 21; aşişdere TM. 107; ICr. 22; GS. I, 259; RLR. 45; aşişderia CTd. 222; aşijderile CPr. 321. astară «ce soir» PO. Ex. 16. asupra « dessus » CC1. 364 (ce ne pune asupra Dumnezeu) ; CC2. 355 (iani socoteşte şi înţelege cît foc nestins adună-şi asupra). atătînd «autant» PO. Ex. 16 (de doa ori atătînd să aducă lăuntru de cum într'alte dzile adunase), 27 (oltariu încă fă de lemn de setim, de cinci coţi în lung atătînd şi de lat). atunce CV.; PS. CP. II, 5; xvni,'l4; xxxix, 8; L, 21; LXVIII, 5; LXXVII, 34, etc.; PV. xcv, 12; cxxv, 2; PH. n, 5; ix, 4; xvin, 14; TM. 43, 156; TB. 286, 450, 455; CMt. 230; CT. EL. Mathieu 34; CPr. introd., 10, 214; CM. 26; CC1. 151 ; CC2. 19; PO. Gen. 6; CL. XXV, 39, 40; RLR. 48; CB. I, 10, 11, 12, 38; DH. XI, 197, 318; AA. XX, 473; XXVIII, 104 (mais atunci TM. 147, 148; RB. 451, 452, 455; CTd. 198, 213; PO. Gen. 19, 34; Ex. 15; CB. I, 57, etc.). atunces «tout de suite alors, alors même» CP2, xxxix, 36; CC2. 307. ' au « est-ce 22; XLVIII, 8, 18 ; LIX, 22; XLVIII, 8; LIX, 12 que? » CV.; PV. cvii, 12; PH. XXXVIII, 8; XLIII, 12; LXI, 2; XCIII, 9; cvn, 12; CP2, XLIII, ; LXI, 2; xem, 9, 10; TB. 320; CTd. 202; CT. Mathieu, 31, 40; Luc 22; CPr. 3, 52, 92, 134; CM. 16; CC1. 23, 167; PO. Gen. 3, 4, 13, 20; CL. XXV, 39. au doară, avec le même sens que le précédent, CV. cix, 11 ; PV. LXXXIV, 6; PH. LXXXVII, 12; CP. XLIX, 13; CP2, xxix, 10; XL, 8; XLIX, 13; LXXVII, 19, 20; LXXXIV, 5; LXXXVII, 11, 12, 13; LXXXVIII, 48; TM. 227; TB. 324; CTd. 202; CT. Mathieu 20, 22, 46; Luc 56; Jean 58; CPr. 17, 27, 53, 153; CC1. 21, 23; CC2. 22, 82, 94; PO. Gen. 20; Ex. 14. a-umăr « sur l'épaule » CC2. 86. a-vremi « de temps en temps, rarement » CC2. 38 (cite sînt în lumea aceasta luminate şi pohtiioare midtă trudă şi osteneală au, iară dulceaţă puţină şi a-vremi), 278 (derept boalele ce-s a-vremi). ba est employé assez souvent là où on met aujourd'hui ba nu, ba de loc, etc., ou simplement nu: şi răspunse muma lui, zise: «ba» CT. Luc 4; el zise : sicut et nos) ; ca toţi întruna sînt (= ut omnes unum sint). iudeiaşte «à la manière des Hébreux» CC2. 578. iunde «où» TP. 148, si ce n'est pas une faute d'impression montrerait la fusion de unde avec iuo (v. plus bas) qui explique la forme actuelle inde « où », de quelques parlers de Transylvanie. i(u)o «où» (cf. 462) ND. 24; CV. ; PS. CP. xm, 5; XLI, 4, I I ; LU, 6; LXXVIII, 10; LXXXIII, 4, 7; LXXXVIII, 50; xciv, 9; evi, I, 7; cxiu, 10; cxxxi, 7; CLIII, 37; PV. evi, 7; cxiu, 10; cxxxi, 7 ; PH. xm, 5 ; XLI, 4,11; LU, 6 ; LXXVIII, 10 ; LXXXIII, 4, 7 ; LXXXVIII, 50, etc.; TM. 122, 228; TB. 290, 316, 334, 338; CTd. 201, 204 ¿24, 226; CT. EL. Mathieu 3, 17, 50, 100; CPr. 12, 17, 50; CC1 255, 275, 406; CC2. 48, 569; PO. Gen. 35, 38; Ex. 2, 15. la demîneaţă «le lendemain» CPr. 48. la o vreme « de temps en temps, quelquefois » : îngerul pogorîia la o vreme întru lac CC1. 16. la sătul « en abondance, à satiété » PS. CP. LXXVII, 25 ; CC2. 460. lăuntru, lo(u)ntru « dedans, dans l'intérieur » PO. Gen. 38, 39, 41 ; Ex. 1, 3, 5, 8, 14, 28 (aussi înlăuniru, etc., v. § 12). macara (cf. 465) nous est donné par CC1. 36, 273, 278; CC2. 13,70,83,235, 363, 573, mais ailleurs macar CC2. 25, 381; ELR. 52. mai est souvent employé seul, là où dans le roumain moderne il est accompagné d'un autre adverbe, et, comme tel, il signifie « plus, davantage, mieux »: mai vruiu se leapădu-me în casa Dzeu-lui mieu, decîtu se viu în fsatele păcătoşilor PS. LXXXIII, 11; mai (mai vîrtos dansPV.) împlu-se sufletul nostru CP. CXXII, 4 ; midţiră-se mai decît numărul PH. xxxrx, 6; mai nemeri-vrem bine făcînd... decît rău făcînd CPr. 60; car ele va mai iubi ell CT. EL. Luc 33; mai iubesc pre Dumnezeu decît avuţiia lor CC1. 306 ; mai credem apostolilor (ibid., 435) ; de-i vor putea mii ajuta lui la viaţa vea-cilor CC2. 352. mai mai (répétition qui est probablement une faute) de apoi «ensuite» CC2. 221; aussi mai de apoilea, avec le même sens, CPr. 160. mai lare « surtout » : au aicea învăţătură toţi creştinii, mai tare popii CC1. 25. mainte «avant (que)»: mainte pînă nu se adunase CT. EL. Mathieu 2; mainte de ce nu me ducu PH. XXXVIII, 14; mainte ca să vă afle fără lucru CPr. 187; «auparavant, autrefois»: acelui împărat lumină şi vedere mai bine şi mai vîrtos decît mainte [dede] TM. 150; mainte cînd veniia CC2. 118; ce agonisişi mainte PH. LXXIII, 2; «plus tôt»: vine mainte cătră mormînt CT. EL. Jean 63; «en avant»: mainte va merge Preacinstita Maica lui Hristos CTd. 217; «plus en avant, plus loin»: mainte să cetească ICr. 3; GS. I, 256; pasă mainte CC2. 53; «premièrement, d'abord»: cisla în carea Moysi proroc scrie mainte sama şi numărul fiilor lu Israil PO. préf. ; mainte să mărg să-mi îngrop 'tatăl mieu CT. EL. Mathieu 26 ; aşa să grăiască mainte popa CM. 10 ; « précédemment » : ce e scris mainte TM. 229. mainte vreme RLR. 45 ; mai de ainte vreme (ibid., 49; AA. XX, 476), mai 'nainte vreme AA. XX, 457 «auparavant, autrefois». mine dzi «demain» PO. Ex. 9, 10. necăiurilea « nulle part » PO. Gen. 47 ; Ex. 11 est tout à fait isolé à côté de la forme habituelle necăirea CPr. 73, 306; CC1. 149, 371; CC2. 415, 503 (nicheiar AA. XX, 445 est la même forme, mal orthographiée) ; avec le même sens apparaît nece aiurea qui n'est donné que par CC1. 168. nece eu un chip « pas du tout, non » CPr. 24. nece (nice) cum «nullement» CC1. 163; PO. Gen. 3, 4; AA. XX, 457. nece (nice, nici) dineoară (dinioară, dănăoară) « jamais » PH. xem, 8;TM. 192, 226; CTd. 207, 209, 212, 218, 225, 226, 227; CT.EL. Mathieu 23, 33, 44; Jean 62; CPr. 24, 65; CM. 22; CC1., 127, 143,153; CC2. 23, 33; P. 24; CB. I, 77. nemica (nemică, nimica, nimica; cf. 468) est employé non seulement avec le sens de « rien », mais aussi avec celui de « guère, nullement»: CTd. 193 (nemică să vă sfiiţi); CT. EL. Luc 108 (Au doară ceva flămînzi fuset? Ei ziseră: «nemică»), 110 (nemică nu aflu vină întru omul acesta) ; CPr. 261 (nimica de acei straniei să se teamă), 295; CC1. 325; CC2. 35 (nemică să ne mâhnim), 135, 194 (nu se afla apă nemică); PO. préf. (cine nu va ceti acelea scripturi nemică slavele lui Domnedzeu nu poate şti) ; IP. 35 ; AA. XXVIII, 109 (nemică să nu se teamă), 111. neşchit (nişchit; cf. 468) «un peu» PS. CP. CP2, xxxvi, 10; CPr. 57; quelquefois (PS. cxvni, 87) il correspond à la locution cu neşchit (v. plus haut). neşchiţel, même sens que le précédent, CPr. 58, 63. netrecutu « à coup sûr, sans faute »: ca vr emu face noi veciriloru, aşa şi élu va face noao netrecutu TM. 124. ni « ni » (< vsl. ni) : nu cură la altul la nimea, ni ruga pre altul CC1. 325. niées «non, ne pas» CP2. XIII, 4. numa, au lieu de la forme courante numai, est donné par CC1. 412. oare cînd «autrefois, jadis» CPr. 58, 60, 107, 220, 228, 302; PH. XII, 5; CC1. 165; CC2. 149; «un jour, jamais»: tu oare cînd inloarce-te CT. EL. Luc 108; oare cînd să ştim şi folosul şi cea lene multă să o lepădăm CC2. 294. oare cît «n'importe combien » CT. EL. Mathieu 76; CC1. 207, 163; CC2. 51. oare încătruo « où que ce soit » PO. Gen. 28. oare unde «quelque part»: mărturiseşte oare unde într'alt loc CPr. 305; cf. CC1. 62; «n'importe où» CC2. 88, 525. odinioară «une fois, une seule fois» CPr. 169, 193, 248; CC2. 287; PO. Ex. 30; cf. dinioară. osebi (usebi) « séparément, à part, de son côté » CV. LU, 2 (de aci merse usebi); CPr. 231; CC2. 87, 360 (şi acelaş duh împarte usebi, spre puteri, cuiş cum va el) ; PO. Gen. 30, 43 ; Ex. 26 ; CC1. 99, 175, 363; DH. XI, 318 (aussi usebi, usebi: şi dede la mîna slugilor lui toate cîrdurile usebi, usebi PO. Gen. 32 ; cf. Ex. 35) ; « par-ticulièrement, surtout » CPr. 171 (ca voi să cunoaşteţi dragostea ceaia ce am eu usebi la voi), 286. otrinde «pour cela, pour cette raison»: otrinde, o, ome, deaca îmbogăţeşti, nu grăi c'« am scăpat den gri je şi den nevoe » CC2. 83; la forme exacte est utrinde, telle qu'elle apparaît dans le Psaidier en vers de Viski, du xvne siècle (cf. N. Drăganu, Dacoromania, I, 304, qui le rattache au lat. utrinde; on ne peut cependant pas partir de celui-ci, puisque sa signification, « des deux côtés », s'éloigne trop de celle du mot roumain; il faut plutôt l'expliquer par ultra inde devenu *ultrinde et ensuite, par dissimilation, utrinde). păgîneşte « à la manière des païens » CPr. 202. pentru că ce «pourquoi? » CP2. XLI, 10. pînă la curundu «rapidement, vite»: pînă la curundu aleargă cuvîntul lui PS. XLVII, 5 (dans la version slave: do skorosti tecetû slovo ego). pînă la destul « suffisamment, abondamment, à satiété » CPr. 42 (ispovedia si spunea dealele sale pînă la destul), 43, 76; CP2. LXXVII, 25; PO. Ex. 22. pînă la foarte «en tous temps, continuellement, toujours»: smeriu-me pînra la forte PH. CXVIII, 107; accompagné d'une négation: « jamais »: nu lăsa mine pînă la foarte PS. CP. CXVIII, 8 ; şi nu lua din roshd mieu cuvîntul deadevăru pînă la foarte (ibid., CXVIII, 43). pituliş « furtivement » TB. 286. poate fi « peut-être » CC1. 377 (poate fi că acei doi ucenici au tocmit pre muma lor să grăiască) ; aussi poate a hi DH. XI, 369. pre acea « pour cela, pour cette raison » : pre acea aţi venit, cum să vedeţi unde e tara mai netare PO. Gen. 42. pre adevăr « en vérité, vraiment, réellement » CC2. 7 79 206 295, 445, 474, 618. pre aiurea « ailleurs » CC2. 289. pre amărunt «en détail, par le menu» CC2. 312; aussi: pre amăruntul (ibid., 406); CPr. 320. pre asupra « en haut » PS. CP. LXXIII, 5; CPr. 44. pre de afară «visiblement » CC1. 465 (fapte ce fac oamenii pre de afară). pre departe « de loin »: Patru mergea pre urmă pre departe CT. EL. Luc 109; cf. Marc 65. pre deşertu « en vain » PH. XXIII, 4. pre fire « réellement, effectivement » : pre pămînt arătă-se Dumnezeu pre fire CC2. 283. pre iuşor «facilement, aisément» CPr. 68; CC2. 14, 92, 100, 256, 262, 363, 599. pre lat (dans le texte prea lat) « en largeur » PO. Gen. 13. pre lesne «facilement, aisément» CT. EL. Mathieu 29; CC1. 120; CC2. 259, 599; TP. 150; AA. XX, 486. pre lung (imprimé prea lung) «en longueur» PO. Gen. 15. pre obiceai «selon la coutume» CT. EL. Luc 8, 109. pre ogoadă (ugoadă) « selon la volonté, le désir de quelqu'un, au gré de... » CC2. 325 (nemilostiviia... nici îngerilor nu e pre ogoadă). 357, 500, 621 ; CPr. 16, 29, 40; aussi pre ogod CPr. 47. pre podoabă «comme il convient, comme il est dû»: slujiţi lui pre podoabă CT. EL. Luc 4 ; cf. în podoabă. pre strîmb «faussement» CTd. 202 (jură pre strîmb) ; P. 18. pre vedere « selon la manière de se présenter aux yeux, selon l'aspect»: pre vedere amu om arăta-se CC2. 267. pre vremi « à temps, en temps utile, quand il le faut » : vînătorii, ce-s după apostoli, pre vremi, dereptătorii besereciei sfinţi si învăţători CC2. 376. preîmprejure « à l'entour, autour », CB. I, 57. pren aceaia et prin aceasta, même sens que pre acea (v. ci-des-sus), PO. Gen. 45, 47. pren care (ortographié car ea) «pourquoi?» PH. ix, 22. pren ce, même sens que le précédent, PH. ix, 34 ; TM. 49. pren puţin «dans peu de temps, aussitôt» PH. XCIII, 12. prentru care (carea dans le texte) «pourquoi? » PH. XLI, 10. prespre neşchit « après peu de temps, un peu après » CT. EL. Mathieu 109; Luc 109; CC1. 396. prespre seamă « à outrance » CPr. 200. preste neşchit «dans peu de temps, aussitôt» CC2. 393. prelutindinilea «partout» PO. Gen. 41 (habituellement pretuiindinea, rhotacisé pretutindirea CV. ; PS. CP. XLVIII, 2; PV. . i.vin, 45; CPr. 47; CC2. 63, 258; CL. XXIV, 740). preu(n)ră « ensemble » PS. LU, 4 ; PH. LXXIII, 8. pr'intreg « entièrement » CB. I, 23. prisne et den prisne « complètement, entièrement» < vsl. l'iisïnû; fă doi heruvimi de'ntreg şi prisne de aur PO. Ex. 25> /<•<•<• doi heruvimi den prisne de aur (ibid., 37). proroceşte « de manière à prédire comme un prophète » CC2. 562. prost «debout»: se rădică de şezu prost...; prost şezu mortul...; trupul fără de suflet nice poate şedea prost CC2. 397; cette forme vient se joindre à celles employées en aroumain, (m)prostu, mprustedzu, aussi bien qu'en meglenite, prost, amprostu, et sur leur provenance slave, v. Th. Capidan, Elan, slav în dial. aromîn, Bucarest, 1925, 73. pururile «toujours, éternellement» PH. L, 5; CC1. 246, fururilea ICr. 22; GS. I, 259; TM. 107; CM. 7 (les formes employées le plus souvent sont purure PS. LXX, 6, 14; TM. 215; TB. 291, 346, 467; CTd. 220, et surtout, pururea PS. CP. xv, 8; XVIII, 15; xxiv, 15; XXXIII, 2, etc.; PV. eux, 88; PH. xv, 8; xvm, 15; i.xx, 6; TM. 177; TB. 425; CM. 8, 26; DH. XI, 317. rutes(u) « plus »: pîră nu me duc şi rutes nu voiufi PS. xxxvm, \4 (—priusquam abeam et amplius non ero) ; nu se va pomeni numele lui Izdrail rutesu PV. LXXXII, 5 (= non memoretur nomen Israel ultra); «en outre, de plus»: rutes peliţa mea întru upu-văinţă (passage altéré, où il faut introduire un verbe comme vese-leste-te de CP.) PS. xv, 9 (= insuper et caro mea requiescet in pace) ; «encore plus, davantage »: rutesu adauseră fără-voroavă CV. XXXVII, 3-4 (Acta Apost., XXII, 2: magis praestiterunt silentium) ; «plus longtemps»: ce se nu mai rutescu ustenescu-te tinre CV. LVII, 14-LVIII, 1 (Acta Apost. XXIV, 4: ne diutius autem te protraham) ; « de nouveau, une seconde fois »: de aci măsurară rutesu CV. xc, 13-14 (dans la version slave, Actes des Ap., XXVII, 28: i paky izmërse); cf. cxxxv, 9; CLXV, 10; rutesuvo TM. 53 semble signifier «en outre, de plus»: rutesuvo aceia ce voru asculta şi voru priimi ceasta carte, de o voru învăţa, eu le voiu da dideeaţa Raiului în vecie de veac); rutese est donné par PS. LXXVI, 8; LXXVII, 32; LXXXII, 5 (rutes/n LXX, 21 ne saurait être que la même forme avec A écrit pour e). C'est un mot énigmatique et il ne semble pas être de provenance latine (ni nirsum item, proposé par Giuglea, Dacoromania, I, 250, ni retroversum, auquel pensait Bogrca, ibid., III, 736, ne peuvent l'expliquer). săva « au moins » PO. Gen. 24 (lasă [să] rămîe cu noi fata săva numai zece zile), 44; cf. conjonctions. semer ea « semblablcment, pareillement» PS. LIV, 14 (asemenea dans PH. CP.); CLXII, 20, 44, 54, 76. tocma, et non tocmai, est la forme habituelle: CTd 192- CT EL. Mathieu 80; Marc 75; Luc 24, 26; CPr. 51, 78, 152- CC1 204 ■' PO. Gen. 7, 13; Ex. 37, 38; CL. XXIV, 729, 730; cf. în tocma. tocmaş CC2. 204 (cui e tăriia tocma, tocmaş ştie şi firea) est douteux au sens de «tout à fait de même», 'puisqu'on peut le séparer en tocma-ş (= îşi), de sorte qu'il serait la même forme que la précédente. trecînd «sauf, excepté, hors» CV. xxxi, 9; PS. xvn, 32 (cire e Dumnedzeu trecîndu Domnul}); CLVI, 13; PA. CLIII, 39; CLVI 13; CP. CLIII, 39; CLIV, 2; CLVI, 13. tutindi(n)re «partout» PH. CXVIII, 32; TM. 54, tutindiri TM. 49, tuiindinea, rhotacisé tutindirea, CV. ; CPr 46' 47 • CCl 350, 433; CC2. 74, 95, 139; PO. Gen. 41; sont employés'aussi tuhndinile PO. Gen. 20 et tutindinilea CC1. 70, 354; cf. pretutin-dinilea. vare « même »: vare să au fost şi om CC2. 188 ; « est-ce que? »: vare gîndiţi că vor găsi credinţă pre pămînt? CC1. 465. varecît «n'importe combien» CT. EL. Mathieu 76- CC1 207. vareunde «où que ce soit» CC2. 510; PO. Gen. 20; Ex. 20. vîrtos est employé bien des fois avec la signification de « beaucoup, fort, très» (cf. § 55), de sorte qu'il apparaît en concurrence avec mult, foarte: bucura-se-va vîrtos PH. xx, 2 (dans PS. : bucură-se foarte); vîrtos înrălţară-se PH. XLVI, 10; îndrăgi-o vîrtos PH. cxvm, 167; vîrtosu plînge TM. 194; vîrtosu se temu CT. EL. Jean 60; vrea-va vîrtos PH. xxxvi, 23 ; lăudatu e vîrtos PH. CXLIV, 3 (laudatû e foartePV.)j vîrtos currundu PH. vi, 11 (forte curundu PS.); vîrtos de demîneaţă CT. EL. Luc 112; vîrtos tare îndrâgiia fata lui lacov PO. Gen. 34 ; vîrtos tare se manie Ex. 4 ; vîrtos tare se puternicirâ Ex. I; vîrtos tare se spăreară Ex. 14; mai vîrtos veut dire «plus, davantage »j seţi înţelepţi mai vîrtos RLR. 46 ; îmmulţiră-se mai vîrtos de părul capului mieu PS. xxxix, 13; muncim mai vîrtosu de toţi TB. 340; mai vîrtos iubia pre Iosif PO. Gen. 37; singur finicul, mai vîrtos de toate lemnele alalte, înalţă-se la ceriu CC2. 122 ; il a le sens de «surtout, plutôt » dans les phrases suivantes: mai vîrtosu arată noao ca vremu răbdători să fimu TB. 124; în care Bitte... scris-au Sfînt Moysi începătura a toate făpturile, mai vîrtos iară omul, întru ce aşedzătură l-au rodit PO. préf. ; mai vîrtos amu învaţă ei să socotească lui şi învăţăturile,..; să caute aceasta mai vîrtos: să întărească şi alţii CPr. 289 ; ailleurs, il peut être rendu par «mieux», comme dans ce passage de l'épilogue de CP.: întru hcserecă mai vîrtos cinci cuvinte cu înţelesul mieu să grăesc... decît untunerec de cuvinte neînţelese, viteşte CV. LXXII, 14, comme dérivé de vită, doit avoir été forgé par le traducteur de CV. pour exprimer l'idée de « à la manière des animaux, sans raison »: viteste-mi pare tremitîndu fuglulu (dans CPr. 47: ca o vită pare-mi că nu e să-ltremetem legat, correspondant à la version slave : nesûmyslino bo mi s§ mïnitï sûljuMju uzïnika). volnic «volontairement, spontanément» PH. LXVII, 10 (cu voe dans PS. CP). vre-diniora (avec une négation) « jamais »: niminea vre-diniora trupul lui [au] urît CPr. 231. Prépositions 83. Tout en montrant un caractère plus conservateur que les adverbes et étant moins susceptibles de formations nouvelles, les prépositions et les locutions prépositives, telles qu'elles se présentent au xvic siècle, accusent des divergences notables par rapport à celles employées actuellement, et, de même que pour les adverbes, nous relèverons aussi ce qui les distingue, parfois, au point de vue phonétique, des formes courantes aujourd'hui (sur de, qui montre des emplois bien variés, v. plus loin, syntaxe): a-dereapta «à la droite de» PH. cix, 1; ICr. 14; TM. 103; CTd. 199; CT. EL. Marc 71 ; CPr. 99; CM. 13; CC1. 56, 451 ; CC2. 4, 206. adin (adeîn) apparaît avec le sens de « entre » dans ces phrases: ei adin eişi mirară-se pre aceasta PO. Gen. 43 ; vă veţi giunghea adeîn voi TM.' 49; c'est un composé résulté des prépositions latines ad, de et in, adins, suivi d'un pronom personnel, a le même sens que le précédent, c'est-à-dire celui de «entre» exprimant la réciprocité: adinsu voi iubosti pururea aibîndu CV. CLIX, 1-2; ziseră adins ei$ CC1. 38; adins eiş grăind CPr. 47; aceia sînt lucrînd adins eiş sufleteşte ... ; înşivă adins vois dragostea lu Dumnezeu feriţi (ibid., 78 ; cf.' 80, 92) ; 'outre adins, on trouve adins (avec et) : fură amu în pîră ca să se aleagă ei adinş ci (CPr. 37); de même, adinşiş, contracté de adinş eiş: adinşiş păscînd (CPr. 78) ; quant à adinsere de CT. EL. Mathieu 75 (pasă şi obliceşte el adinsere şi acela singur), il doit être une faute pour adins tine, puisque ce sont bien ces formes qu'il faut y rétablir, en accord avec le texte de la Bible (vade et corripe eum inter te et ipsum solum; cf. Dict. limbei romîne I, 44). afara « hors de, au delà de » n'est donné que par CV. LXXVI, 4: goniia-i pînră afara ce taţilor u, ainte « devant, en présence de » apparaît dans PS. CLI, 75 (eu dereptate ainte lui în toate dzilele vieţei noastre) ; c'est ainte de qui est employé le plus souvent comme équivalent des formes actuelles înainte de, înaintea «devant, avant» CV.; PS. CP. LIV, 20; Lvn, 10; LXXI, 5, 17; LXXIII, 12; cix, 3; cxxvm, 6; TM. 121 • CT. EL. Mathieu 28; CPr. 15, 32; CC1. 110; PO. Gen. 37, 43; Ex. 1, 21; cf. adverbes. alature(a) eu «à côté de» TB. 462; CTd. 218; CPr. 177 (cf. ci-dessus, 509). alegîndu de «en dehors de, à l'exception de»: PS. CLIII, 39 (nu e Dumnedzeu altu alegîndu de mine) ; PV. CLIV ; cf. adverbes. asupra « sur, au-dessus de »: vesmîntul miu cela [ce] stă asupra mea TM. 48; icona ce iaste asupra dverei CB. I, 195; «en dehors de»: să .... asupra lor alte mueri veri lua PO. Gen. 31 ; plus fréquente est la locution asupra de «au-dessus de, au delà de»: irema se înrăiţi asupra de ceriu TM. 121; «en plus de»: CB. I, 8 (asupra de aceaia, voiu îniorce faţa mea în aleanul vostru) ; «en dehors de, outre»: PO. préf. (asupra de acestea tipăritu-se-au cestea doo cărţi); Gen. 24, 37, 42, 50; Ex. 10, 14, 26; CM. 24; (par-dessus, au-dessus de, plus que) : TM. 225 (ceia ce au iubit Dumnezeu asupra de tot); P. 22; CTd. 223; CC1. 157, 343. cătră est employé tout aussi souvent que către; le premier est donné par PS. PH. CP. II, 7; m, 5; iv, 4, etc.; PV. LXXXV, 3, 4; xc, 7, 10, etc.; ICr. 11 ; IC. 42; RLR. 52; le deuxième apparaît dans PS. LXVII, 32; LXXIII, 9; LXXVII, 34, etc.; CTd. 98; IC. 35, 42, 47 (comp. către à côté de cătră dans CTd. 201: dzise către arhanghel . ... şi rădică ochii ei cătră ceriu). A relever une trace de l'ancienne fonction de cătră dans CT. EL. Luc 48: cine nu e cătră noi cu noi iaste (= qui n'est point contre nous est pour nous). cu cît pentru « quant à » : eu cît pântru luotoarea Moldovei, avem păsu de cătră Leaşi AA. XX. 472. de-a-dereapta « à la droite de » CV. CLVII, 1 ; PS. xv, 8 ; xc-7; CP. xv, 8; xc, 7; cix, 1; TM. 225; CTd. 199, 216; CT. EL • Mathieu 106; Marc 47, 56; CPr. 17; P. 23; CC1. 186, 259; CC2-25 (de-dere(a)pta TB. 456, 459, 470 est sûrement la même forme, écrite fautivement, avec de au lieu de de-a-) ; cf. adverbes et, plus haut, a-dereapta. de-aleanul « contre, contrairement à » PO. Gen. 50 (au putem s/a de-aleanid voiei lui Dumnedzeu?); AA. XX, 486. de-a-stînga «à la gauche de» TM. 226; TB. 457; CTd. 216; CT. EL. Mathieu 106; Marc 47 (de-stînga TB. 456, 471 doit être interprété de la même manière que, plus haut, de-dereapta). de fata « en face de, devant »: fuseşi stîlpu tare de faţa dracului PS. CP. LX, 4. de mijloc de «du milieu de » PS. CP. LVI, 5 (izbăvit-au sufletul mieu de mijloc de schimeni); LXXIII, 11; cm, 12. de pre « de, à propos de » ICr. 6 (iani, să grăim de pre hasna celor zece cuvinte ale lu Dumnezeu), 18 (cîndu ne aducem aminte de pre faptele bune ale lui Dumnezeu) ; CM. 27 (uităm de pre binele lu Dumnezeu) ; PO. Gen. 26, 42 (losif pomeni de pre cele vise carile văzuse de pre ei); Ex. 32, 34; CC1. 7, 18, 30, 41, 70, 76, 321, 341; AA. XX. 486 ; « d'après »: catastihul ţării Ardealului de pre judeţe AA. XX, 464. de pregiur (de) « autour de » PH. III, 7 ; XLIII, 14 ; LXXVIII, 4 ; PO. Ex. 29. de spre est équivalent quelquefois à de pre avec la première signification que nous avons relevée plus haut: pomeneste-te de spre Aavraam PO. Ex. 32; mais le plus souvent il correspond à « de dessus » ou simplement « de », accompagnant quelquefois des verbes signifiant « faire changer de place » : rugămu-nă noi şi ceia de spre locu se nu iasă întru Ierusalim CV. xxvu, 11-13; ia de spre pămîntu cela ca acela (ibid., XLIII, 6-7) ; luo văpaia de spre cuptoru PS. CP. CLVIII, 49; cine au răsturnat noao piatra de spre uşa mormîntului? CT. EL. Marc. 70; prinse mîna tătîni-său, cum să o punfije despre capul lu Efrem pre capul hi ManaseiVO. Gen. 48 ; de spre acesta pămînt duce pre voi pre acela pămînt (ibid., Gen. 50; pour l'emploi de de spre concurremment avec de pre, comp. ibid,, Gen. 29: şi răsturnînd piatra de spre gura fîntîniei, en face de, plus loin: şi răsturnă piatra de pre gura fîntînii) ; cf. PV. CXII, 7; PH. I, 4; rx, 37; TM. 48, 50, 53, 123; CMţ. 230; CT. EL. Jean 63; CPr. 21, 33; CC1. 7, 106, 354; CC2. 155, 453; TP. 146; PO. Ex. 19, 8, 34. deîn, à côté de den, din s'expliquent comme nous l'avons montré ailleurs (465). deîn crucişul «autour de» PH. xvn, 12; XLIX, 3 (dans PS. CP. împregiur'ul, din pregiurul) ; CB. I, 80; cf. adverbes. den-a-dereapta «à la droite de» PS. cix, 1; CTd. 229. derept « pour, à cause de » CV. xxvm, 3, 5, etc. (se moriu gata sîntu întru Ierusalim dereptu numele Isus); PS. CP. v, 10 (dereptu vrăjmaşii miei, derege între tine calea mea); vi, 5;vm, 3; xi, 6; xvi, 4; xxii, 3; xxiv, 7, 11, etc. PV. LXXVIII, 9; LXXXIX, 14; CLIII, 19; CLVI, 18; ICr. 12; TM. 44, 45, 101, 102, 106 149 190; CTd. 195, 206, 208; CT. EL. Mathieu 6, 14 (ochiu derept ochiu şi dinte derept dinte), 36; Marc 2, 7; Jean 25, 65- CPr 21, 25; CM. 6, 10, 11, 26; CC1. 203, 205, CC2. 4, 6, 39, 126 - PO Gen., 23 ; Ex. 21 ; IC. 41 ; S. 1, 4, 5 ; CB. I, 26, 28, 63, 67, 72,' 204 ■ RLR. 52; A. I, 249; AI. P. 105; IN. III, 110; DH. XI, 317'; AA. XX, 485 (les formes deptu, dere, derp, dep. données par Cv! CXLIX, 4; PH. XLIV, 5; LXVIII, 8; LXXII, 19; cxv, 3; cxvm, 112, ne sauraient être considérées comme des fautes, puisqu'elles se rencontrent avec des formes analogues employées aujourd'hui et résultant de derept, par phonétique syntaxique; cf. Candrea-Den-susianu, Dicţ, etim., 513) ; avec le sens de « en face de », il apparaît à un endroit de CTd. 195: sta-vor picioarele lui spre codrul Ilionu-lui, derept Ierusalim. desupra « en dehors de, outre » : merse la Izmail si desupra muerile lui luo şipre Mahala PO. Gen. 28 ; cf. ci-dessus, 463. din afara «hors de»: din afara oraşului, lingă o fîntînă, fece-se a culca carnetele PO. Gen. 24 ; « à l'extérieur de » : Hristos grăiaşte: « curăţeşte den lăuntru sticla, ca să fie si den afara ei curată » CC2 508; « en désaccord avec, contrairement à » : muiarile lor amu schimbară-ş firea, podoabeei deîn afara fireei CPr. 80 (dans la version latine, Ad. Rom,, I, 26: nam feminae eorum immidaverunt naturalem usum, in eum usum qui est contra naiuram). din giur împregiurul « autour de » PO. Ex. 19. fără «en dehors de, à l'exception de» TM. 148 (nu-4 altu Domnezeu mai mare, fără Domnezeid Sfinteei Veneri); CT. EL. Marc, 7, 21 (nu lăsă nece unul după nsul să margă, fără Patru şi Iacov şi Ioan) ; CM. 16 (dat-ai credinţa ta altuia, au ba, fără acestui om bun?); CC2. 602; CB. I, 23 (iară fără ce-am plătit, am muncit mult şi cu oamenii mănăstirii) ; făre (au sens habituel de « sans ») PS. LXVIII, 5; LXXVII, 40 (cf. xcin, 4) est douteux: il pourrait être une simple faute, mais il n'est pas non plus exclus qu'il montre la substitution de la terminaison -ă à -e sous l'influence d'autres prépositions, între, prespre, etc. (cf. l'adverbe iare, pour iară). A côté de fără est employé parfois fără de, signifiant toujours «en dehors de»: cenre e Dumnedzău, fără de Domnidu? PH. xvn, 32; dat-ai credinţa ta alţiia fără de aceştiia? CM. 16. împregiur de «autour de» PS. XXXIII, 8; CP. CP2. xxxm, 8; LXXvu, 28. împrejur ele « dans le voisinage de, près de » : de să se ducă împrejurele oraşelor şi satelor CT. EL. Luc. 42. în-a-der capta = de-a-dereapta (cf. ci-dessus) CPr. 303; CC2. 129; IC. 48. în aleanul «contre» CC1. 71: PO. préf. (scrie-se încă şi multă : mpidarea lu Israil în aleanul lu Domnedzeu), 13, 23; Ex. 15, 16, 17, 20, 32; TP. 164; CB. I, 8, 10, 12; AA. XX, 473; 486; aussi într'aleanul PH. CXLVII, 7; CC1. 11, 40, 44, 251; AA. XX, 487; cf. adverbes. în crucişul « autour de » : ca apa în crucişul Ierusalimului PH. LXXVIII, 3; cf. deîn crucişul. în mijloc de « au milieu de, parmi » est souvent empk^é, comme on a puie voir par les exemples cités ailleurs (498—499). înaintre «devant» n'est donné que par TM. 154 et quanta son phonétisme. v. p. 491. între «devant, en présence de» CV. ; PS. CP. v. 10; ix, 20 (înaintea dans CP 2.) ; xiv, 4 (înaintea PH.) ; xv, 8 ; xvn, 7, 23, 25; xviii, 15; xxi, 26; XXII, 5; xxv, 3; xxxv, 2, 3; xxxvil, 10, 18; xxxviii, 6; LV, 9, 14; LXXIX, 3; CL, etc. ; PV. LXXXIX, 8; XCVII, 2, 6; c, 7; cxv, 5, 6, 9; cxvm, 168, 169; cxxxvn, 1; CXL, 2; CXLII, 2; CLV, 5; CLVIII, 40; PH. v, 6 (raintea PS.); ix 20; xv, 8; xvn, 25; xvin, 15 (înraintea între au ps. v, 5); TM. 53, 121; CT. EL. Mathieu 70, 87, 96; Marc 53; CPr. 42; CC2. 415; CB. I, 76 ; CL. XXIV, 729 ; sur la manière dont il doit être expliqué, par rapport au lat. ante qui se trouve à sa base, v. Candrea-I )ensusianu, Dicţ. etim,, 881. întru n'est pas employé seulement avec sa signification habituelle de «en, dans», mais aussi avec celle de «pour»: neînlre-bîndu nemică de datorii ca acelea, de unde să fie făcute: au dereptu treaba tăriei, au întru treaba sa DH. IX, 317; par confusion avec între et sous ^influence du slave vu, on le trouve quelquefois au sens de « parmi »: mic era întru fraţii miei PS. PV. CP. CLI, 1 (= malu bëchu, vu bralii moej) ; cf. CC1. 83. mai apoi de «après »: mai apoi de toate CC1. 52; aussi mai de apoi de: mai de apoi de toţi se-au arătat şi mie CPr. 158. mainte de «avant» PH. LVII, 10; LXXI, 5; CP. LXXI, 17; CP2. LXXI, 17; LXXIII, 12; ICr. 13; TM. 103; CTd. 198, 210, 228; CT. EL. Mathieu 10; Jean 1, 14, 35, 44, 52; CPr. 299; CC2. 38; cf. adverbes. na « à » (indiquant le temps ou la direction) est donné par quelques textes, dans des expressions telles que : na al şasele ceas, na al noaole ceas CT. EL. Mathieu 80 ; na al noolea ceas CPr. 24 ; na dereapta CC1. 59, 308 ; on y reconnaît tout de suite la préposition slave na et il faut supposer que de pareilles expressions ne furent pas employées, sous l'influence du slave, exclusivement par ceux qui traduisirent les textes religieux, mais qu'elles appartenaient à la langue courante ; quelquefois, le slave na est accompagné de în, intru ou din: în na aceasta noapte CT. EL. Mathieu 108; în na al treile ceas, întru na al unsprâzecelc ceas (ibid., 80); în nai unsprădzecele ceas AA. XXVIII, 109; în na partea Iordanului CT. EL. Mathieu 77; din nai unsprădzecele [ceas] AA. XXVIII 107. pre est la forme habituelle au xvie siècle; ce n'est que rarement qu'apparaît pe: CB. I, 72; IN. V, 279; AA. XX. 483; à noter que son emploi correspond parfois à celui de prin « par » et de pentru «pour»: — Pre cine-ş dede Dumnezeu zece cuvintele sale afară ? — Pre Moysi proroc ICr. 7; TM. 100; GS. I, 260 (= — Par qui Dieu fit connaître ses dix commandements? — Par le prophète Moïse) ; pre aceaea am eşit CT. EL. Marc 6 (= je suis venu pour cela) ; pre aceaea sînt tremes (ibid., Luc 15 = c'est pour cela que je suis envoyé) ; cf. PO. Ex. 36 ; CB. I, 26. pre asupra de « au-dessus de, au delà de » PS. vin, 2 (se luo mare cuviinţă a ta pre asupra de ceriu); CXLVIII, 4; CLIX, 60; CP. CXLVIII, 4; pre supra de CP. CLIX, 60 (cf. ci-dessus, 463). pre decinlea de « au delà de »: toti pre decinlea de mire trecură CPr. 143. pre împrejurele « dans le voisinage de, près de » CT. EL. Marc 25; cf. împrejurele. pre lăuntrul « à travers, par »: în vremea aceaea îmbla Isus pre lăuntrul cetăţilor şi oraşele (à corriger: oraşelor) CT. EL. Luc. 34. pre mai susu de « au-dessus de, au delà de » PV. CLIX, 60 ■ CP. vin, 2. pre et prin mijloc de « au milieu de, à travers, parmi » sont, comme nous l'avons relevé ailleurs (498—499), des locutions prépositives souvent usitées; est attesté aussi pre mijlocul PS. xxi 15; xxxix, 9; CTd. 203; CT. EL. Mathieu 36. pregiur «autour de» TB. 455; CTd. 215; CPr. 234, 237, 242 (prejupt, par une faute d'impression), 260, 293; PO. Ex. 16 18, 19, 27, 28; DH. XI, 399; aussi pregiurul PS. III, 7; cf. de pregiur de; împregiur de. preîn apparaît à côté de pren, prin (cf. 465) et, tout comme pre, il montre quelquefois le sens de «pour», săpară şi altă f întina, prin aceaia încă se pîrîră ... ; săpară şi altă fîntînă, prin aceaianu sepîrîră PO. Gen. 26, v. 21-22 (=foderunt autem et alium puteum, et pro illo quoque rixati sunt .... ; fodit alium puteum, pro quo non contenderunt) ; cf. CC1. 18, 158, 191. pren lăuntru de « à travers, par » : mai pre lesne iaste cămilei pren lăuntru de urechile acului a trece CC2. 497; cf. pre lăuntrul. prespre (prespe, pespre) «sur, au-dessus de, par-dessus, au .Ida de, après» (< lat. per super) est employé concurremment avec preste, pestre, peste (< lat. per extra) et nous avons montré au -l I comment il faut expliquer leurs variations phonétiques. protivă «contre»: văz amu altă lege întru nodurile mele, pro-tivă luptîni legici menţiei mele CPr. 95. spre garde encore bien au xvie siècle sa fonction primitive, i onespondant à celle du lat. super, de sorte que son emploi se rencontre avec celui de pre «sur» (certains textes montrent cependant une préférence pour ce dernier, qui arriva à s'imposer, avec le temps, aux dépens de spre): CV. m, 1 (şi-şi puse Pavelu mirule spre ei); xxin, 4; LXXVII, 4, 7 (te scoală şi stă spre picioarele tale), etc.; PS. CP. IV, 7; VII, 17 (întoarse-se durerea lui spre cipul lui si spre creştetul lui nedereptatea lui deşlinge) ; viu, 7 (PH. pre, ele même qu'aux passages suivants); x, 6; XIII, 2; LXV LXXI, 6; LXXVIII, 6, etc.; PV. LXXVIII, 6; xc, 13; cxxxi, \2 (fin lor pîră în veacu sedea-vor spre scaunul tău) ; cxxxix, 8 ; CLIII, 2 TM. 147, 152; TB. 328, 456; CTd. 197, 203, 217, 226; CT. EL Mathieu 15, 24, 29; Marc 15, 20, 67; CPr. introd. ; 15, 24, 46, 68 ¿11; CC1. 6 (privăli piatra spre uşa mormîntidui), 75, 382, CC2 5 32 (spre et pre en même temps: şedea Hristos nu spre scaun ce pre pămîni), 568; PO. Gen. I, 6; Ex. 10, 29; S. 18; CB. I, 19 quelquefois, tout en pouvant être remplacé par pre, il ne signifie pas «sur», mais «contre», comme dans ce passage de TM. 147• cl mănie-să spre ia. supt « sous », reproduisant le lat. subtus, est la forme constamment employée au xvic siècle: CV. PS.; PV. xc, 4; xcvm, V PH ix 28- xvii, 10; TM. 103, 189; TB. 286; ICr. 14; CT. EL. Mathieu 25; Marc 16; Luc 102; Jean 5; CPr. 3, 10, 63, 207; CM. 22; CC1. 309; CC2. 121, 513; PO. préf. ; Gen. 1, 18; Ex. 26; DH. XI, 317; AA. XXVIII, 101; est attesté aussi sup, par phonétique syntaxique: PH. LXV, 17; CB. I. 195. Conjonctions 84. Comme forme, quelques-unes d'entre elles nous sont connues, puisqu'elles se rencontrent avec des adverbes que nous avons étudiés plus haut ; ainsi les deux premières dont nous allons nous occuper: amu «donc, ainsi, par conséquent»: ce amu iaste? (= quid ergo est?) CV. xxx, 6; supureţi-vă amu lu Dumnedzeu (= subditi-ergo estote Deo) ibid., cxxvm, 10-11; să eu cu judecata Domnului gonesc dracii, amu ajuns-au pre voi împărăţiia Dommdui (= si autem ego in spiritu Dei ejicio daemcnes, igitur pervenitin regnum Dei) CT. EL. Mathieu 46 ; mare amu iaste credinţa CC2. 6 (cf. ibid., 7, 12, 13, 14, 15, 16, 17) ; d'autres fois il peut être rendu par « car, puisque »: cîţi amu întru Hrisios Isus boteză-se, întru Hris-tos înveştilu-vă AA. XXVIII, 101 (dans le texte latin, Ad. Gal., III, 27: quicumque enim in Christo baptizati estis, Christum induis-tis) ; cf. CT. EL. Marc, 3 ; CC1. 22, et v. adverbes. au «ou»: PH. VII, 4, 5; TB. 322, 456; CT. EL. Mathieu 40; CPr. 20, 99; CM. 16, 17; CC1. 334; PO. Gen. 24, 27; Ex. 16, 21 ; TP. 148; RLR. 46; AA. XX, 456, 464; au . . . au marque l'alternative: CTd. 210: CM. 2 (în vînt grdiaste popa cînd nu înţelege au el, au oamenii); CC1. 36, 380; CC2. 452; RLR. 47; DH. XI, 317; AA. XX, 477; avec le sens de «si», au est donné par PH. vu, 4, 5; LII, 3: au feciu acestea (= si f cei illud); au dediu (= si reddidi); au iaste cenre se înţeleagă (= si est intelligens). căce est la forme courante, au lieu de căci employé de nos jours: TM. 191 ; CT. EL. Marc 41 ; CM. 23, 26; CC2. 67, 170; CB. I, 12; DH. XI, 349; AA. XX. 485, 486, etc. căce că est une conjonction prédilcetionnée au xvic siècle et sa signification ( « car, puisque ») correspond exactement à celle de căce: CC1. 28, 129; CC2. 46, 211, 250; PO. Gen. 2, 3, 39, 41, etc. ; căci că est donné par RLR. 46. ce montre la conservation de e par rapport à ci qui est la forme propre au roumain actuel et qui s'explique par phonétique syntaxique; il apparaît ainsi dans CV. ; PS. CP. 1, 2, 4; cxni, 9, 26, etc.; PV. CXIII, 9, 26; cxxn, 4; TM. 51, 123, 146, 227; TB. 312; ICr. 3, 16; CPr. 166, 273; CM. 22; CC1. 13, 104; CC2. 8; PO. préf., Gen. 2; S. 12, 21 ; DH. XI, 233, etc. ; ci n'est pourtant pas inconnu au xvie siècle: CB. I, 56, 57, 72; AA. XX. 464; AIIN. III, 547; cf. aelverbes. ce însă, résulté de la juxtaposition des conjonctions ce et însă emploj'ées aussi indépendamment (tout come căce că), ne diffère guère de celles-ci, puisqu'il a la même signification de «mais»: CPr. 36 (ce însă porînei lor să se ferească de comîndările bolovanilor), 42, 41, 51; CC1. 216; CC2. 13, 63, 171, 273. de unde (d'unde), que nous avons rencontré comme adverbe, apparaît aussi comme conjonction et seulement chez Coresi; au premier abord, sa signification n'est pas claire, d'autant plus qu'elle ne semble pas être toujours la même; seule la comparaison du texte de Coresi avec la version latine de la Bible nous permet d'établir son emploi; en nous reportant spécialement à CPr., où elle apparaît le plus souvent, nous constatons en effet qu'elle est employée avec les significations suivantes: «si»: d'unde (imprimé ■ I' undea) lumea de voi va fi judecată, dară nu seţi voi destoinici pîră nişnfafră să judecaţi? 134 = et si in vobis judicabitur mundus, iitttigni estis qui de minimis judicetis ? (Ad Corinth., I, 6,2); Toată unt iar ea ce roagă sau proroceşte cu capul descoperit ruşinează-ş capul a ... . De unde nu va să se îmbrobodească, el să-i taie părul, 147 Omnis autem mulier or ans aut prophetans non velato capite, de-' :tr pal ca put suum .... Nam si non velatur mulier, tondeatur (ibid., I, 11, 5-6); ce folosu mie aceaia, d'unde morţii nu se scoală ? 161 = quid mihi prodest, si mortui non résurgent? (ibid., I, 15, ■> ') ; iară de unic văzui că na îmbla de/ept după dereptatea Evan-[hcliei, eu grăii Iu Patru mintea tuturora 202 = sed cum vidis--em quod non recte ambularent ad veritatem Evangelii, dixi Cephae coram omnibus ... (Ad Gal., II, 14); «parce que, puisque»: i irâ bărbatul capul să nu-l acoapere, d'unde obrazul şi slava aceaia, I 17 (traduction confuse, à la fin) = vir quidem non débet velare ipul suum, qmniani imzgo et gloria Dei est (Ad Corinth., I, u, 7) ; . . . sau n'ajeţi un răpaus în duhul mieu, de unie eu Tit, fratele mi eu, nu aflai, eu f cei amu despărţitură cu el şi mă duş den Mache-doniia, 171 = ...non habui requiem spirilui meo, eo quod non in-venerim Titum, fratrem meum, sed valefaciens eis, profectus sum in Macedoniam (ibid., II, 2, 13); derept aceaia mult am avea a \răi, ce iaste greu d'unie voi neînţelegători seţi, 312 = de quo nobis ■raniis et ininte/pretabilis ad dicenium, quoniam imbecilles facii ■stis ad audiendum (Ad. Hebr., V, 11); «quoique»: Şi d'unde ■Iu c răstignit, iaste în slăbiciune, iară el trăiaşte în puterea Domnului. Şi d'unde sem slabi întru noi, noi trăim iară cu el întru puterea Domnului întru voi, 197 = Nam et si crucifixus est ex infirmitate, sed vivit ex virtute Dei. Nam et nos infirmi sumus in Mo, sed rivemus cum eo ex virtute Dei in vobis (Ad Corinth., II, 13, 4); tous ces exemples — auxquels on pourrait en ajouter d'autres: CPr. 73, 155, 170, 261, 270, 302, 312, 331; CC1. 265; CC2. 123, 534 — viennent nous montrer comment l'adverbe de unde est devenu conjonction; dans des expressions telles que: de unde pornind mai departe, ajunse ... ; de unde văzînd că . . . , il apparaissait avec un sens bien proche de « si », puisque de pareilles expressions étaient identiques à: dacă porni mai departe, ajunse; dacă văzu că ... ; changé en conjonction conditionnelle, de unde évolua ensuite vers les significations de « quoique » et «parce que », qui élans certaines constructions se rencontrent avec celle de « si ». deaci apparaît en même temps que deci, de sorte qu'il laisse voir le développement de cette conjonction de l'expression adverbiale deaci (cf. adverbes) ; le premier est donné par CV. 1,9; vu, 8; vm, 10; ix, 11—12; xi, 13, etc.; CTd. 211; CPr. 34, 36, etc.; le deuxième, par TM. 226, 227; TB. 332; CPr. 15, 51; S. 18; CB. I, 19, 23, 38, 57, 76, 77; AUX. III, 546; DH. XI, 349, etc.; outre son aspect phonétique, la manière dont il est employé quelquefois rend apparente son ancienne fonction adverbiale ; ainsi dans des phrases comme celles-ci: Pavelu . . . nută întru Siriia... Deaci pristoi întru Efesu CV. 1, 14-11, 7 ; Fu ceartă marc; sculară-se cărtidarii ... şi se pîriia nrulu alaltu . . . Deaci multă pîră fu (ibid., XLVIII, 5-14). deçà « si », à côté de deaca, daca, ont été étudiés ailleurs (428) ; quelques autres renvois peuvent y être ajoutés; pour deca: CPr. 3; CL. XXV, 39; pour deaca CTd. 212, 213, 220; CPr. 12, 50, 200, 261; CC1. 1, 28, 44, 121; CC* 5, 9, 43, 46; IC. 44; pour daca: CTd. 209; sont attestés aussi deacă PO. Gen. 5 et dacă CB. I, 29. Il apparaît d'ailleurs aussi comme conjonction temporelle et il est donné ainsi bien des fois par CV. CT. EL; dans quelques cas, il est même difficile de distinguer ces deux valeurs qu'il présente (ainsi aux passages de CPr. auxquels nous nous sommes reporté plus haut il peut être traduit aussi par «lorsque, après que ») ; sur l'origine de cette conjonction et sur ses différents emplois, v. M. Roques, Recherches sur les conjonctions conditionnelles să, de, dacă en ancien roumain, extr. de Rom. Forsch., XXII 1 ; N. Drăganu, Dacoromania, III, 272 et suiv. derept « afin que »: cu oţăt şi cu fiare mă adăpară, dereptu să lasu voao lege TM. 46 ; ce vă păziţi, voi oamenilor, derept să fiţi fii şi Svînlului Duh CTd. 226. derept că « parce que »: derept că nu crezură lu Dumnezeu CP2. LXXVII, 22 ; tot datoriul lăsat lie, derept că mă rugaşi CT. EL. Mathieu 77 ; cf. ibid,, Marc 25 ; CC2. 320. derept căce, même sens que le précédent: CC2. 34, 313, 407 (aciiaşi se usucă, derept căce nare rădăcină). derep(t) ce « parce que, puisque » CV. XLII, 2-3 ; LXXXIV, 2 (trecumu în Chipru, derep ce era vîntulu într'aleanu) ; LXXXV, 6, etc.; PS. CP. LXXVII, 22; ci, 10; cvni, 16, etc.; PV. ci, 10; cxvm, 136; CLV, 17; CLVI, 9; PH. xxxvi, 9, 13; LXVIII, 27; cvm, 16; TB. 229; CTd. 194; CT. EL. Mathieu 50; Marc 15; Luc 2; Jean 61 ; CPr. 16, 30, 50; PO. Gen. 10; un cas isolé de son emploi au sens de « afin que » nous est offert par TM. 122: nu grăeşti Tatăl mi eu, ce Tatăl nostru, derep ce toţi sfinţii lui se-ţi fie fraţi delà un tată; cf. adverbes. derep(t) ce că «parce que, puisque» CP2. ci, 10; CTd. 197; CT. EL. Luc 2 (zise cătră el îngerul: « nu te teme, Zahăr ie, derep ce că auzită fu ruga ta»); CM. 18; CC2. 5, 9, 13, 16, 17, 33, 172, 179, 217, 407, 463; PO. Ex. 19; DH. XI, 369. derept însă « donc, ainsi, par conséquent »: CC1. 205 (Dumnezeu porunceşte să facem bine; derept însă să ne ţinem, ca făcătoriului nostru, 'iu Dumnezeu); PO. Ex. 5, 12, 15, 16, 18, 19, 25, 28, 32; cf. adverbes. după căce «car»: în toate chipurile cheamă-se, după căce în multe chipuri lucrează CC2. 182. e (lat. et) apparaît encore bien vivant au xvie siècle, avec sa fonction primitive, et il est employé concurremment avec şi, qui allait, avec le temps, prendre sa place: CV. xvn, 14; xxiv, 8; LXXIII, 1; c, 7; PS. CP. XII, 6; xin, 6; xxi, 7; xxvn, 3; KXXV, 5; CLIII, 27; TM. 46, 145; CTd. 198, 207, 209, 221; CT. EL. Mathieu 18, 28; CPr. 27; PO. Gen. 8; RLR. 46; DH. XI, 369 ; AA. XXVIII, 101 ; quelquefois, il correspond plutôt à « mais » et c'est ainsi qu'il faut l'interpréter — bien qu'il ne soit pas toujours facile de distinguer son double emploi — lorsqu'il est donné par: CV. i, 14; il, 8; iv, 5; x, 5; xi, 5, etc.; PS. n, 6; m, 4, 6; v, 9; xvi, 15; xxx, 15; xxxiv, 13; xxxvi, 33; xxxvn, 14; xxxix, 18; XLI, 9; LXVII, 4, 10; LXVIII, 14, etc.; PV. LXXVII, 38; LXXXI, 7; xci, 9, etc.; CP. XXXVI, 33; XXXIX, 18; XLI, 9; LXVII, 4, 10; LXVIII, 14, etc.; TM. 44, 45, 46; TB. 120, 124, 415; CTd. 224; CT. EL. Mathieu 5, 15, 16, 17, 18, 51 ; CPr. 4, 14, 17, 33, 49; CC1. 49, 150; CC2. 9, 15, 30; TP. 114; AA. XXVIII, 102, 103, 104. Le sens de « mais » lui est propre aussi lorsqu'il est joint à însă: PS. CP. xxxvin, 7 (e însă în descriu se muncaşle) ; LXXIV, 9 ; ailleurs, la même locution n'a pas un sens bien précis ou elle correspond au lat. verumtamen et au vsl. obaôe: PS. xxxvm, 6, (e însă toate deşarte tot omul, dans CP. : e însă deşarte tot omul viu = verumtamen universa vanitos, omnis homo vivens); LXI, 6, 10; LXVII, 22; LXXII, 18; xc, 8; cxxxix, 14; PV. xc, 8; cxxxix, 14; à noter aussi la signification, différente des précédentes, qu'elle montre dans cette phrase de CV. xix, 14—xx, 1; e însă cumu duhulu sîntu priîn toate cztaţile mărturiseşte şi grăiaşte (= nisi quod Spiritus Sanctus fer omnes civitates mihi protestatur, dicens . . .). i « et » est la conjonction slave analogue, adoptée par les traducteurs de textes religieux ou les scribes chargés de rédiger des documents, et son emploi conventionnel ressort bien des textes où nous la rencontrons: PS. xv, 9; cxxxiv, 11; cxxxv, 20; PV. cxxxiv, 11; CXLIV, 5; PH. II, 2; ICr. 3; CB. I, 58, 72, 80; DR. 5; RLR. 46, 47. iară « mais » apparaît quelquefois aussi comme eră AA. XX, 456, 457, tare S. 7, 9, 18; IC. 48, ere PS. xcv, 5; cxvm, 150, cri (ibid., LXXVII, 38; cv, 43); CTd. 193 (El dans PS. CXL, 5); ce sont des formes qu'il faut envisager de la même manière que celles relevées pour l'adverbe iară (cf. plus haut, 599). oare . . . oare « ou ... ou, soit . . . soit »: oare să veţi vrea, oare să nu veţi vrea CC2. 75; oare cărtolariu va fi, oare va fi'vladico, oare va fi preutu, oare diac TM. 54; d'autres fois, ce sont ori, sau, au, vare qui sont introduits dans- de pareilles constructions marquant l'alternative: ori bărbat, ori miliare, oare bogat, oare sărac, ori mai mare, ori mai mic (CC2. 75) ; oare mîncînd, oare bînd, oare lucrînd, oare cale făcînd, oare stînd, oare şezînd, sau şi alt ceva fă-cînd (ibid., 367); oare să-i iaste şi rudă,' oare şi de 'altă rudă, au vecin, au iubit, oare soţ, oare vrăjmaş (ibid., 452); oare mare, oare mic, vare bătrîn, vare tînăr (ibid., 613); cf. CTd. 228- CC1 3-CC2. 78, 87, 130, 550; GS. I, 256. pentru « afin que »; dă mită pentru să poată călca mişeii TB. 463; CTd. 219; pentru să nu numai spre o credinţă să nădă'jduiască limbile CC2. 349; cf. ibid., 54; TM. 156; DH. XI, 319. pentru căce «parce que, puisque» CC2. 119, 548 (ceia ce vor fî de-a-stînga, pentru căce nu vor avea lucrure bune, lepădaţi fi-vor în adîncut focului); CB. 1, 51; GSI. X, 12; AA. XXVIII, 106, 109; aussi pentru căce că: pentru căce că oamenii, pentru măriia deşartă, ei se nevoesc în tot chipul şi se muncesc ca să siringă avuţie multă CC2. 58. preîn(pren, prin) ce «parce que, puisque»: eşti unul deîncei oameni blăstemaţi, preîn ce eşti născut si viat în păcate CM. 28 ■ cf PH. civ, 28; CC1. 46; PO. Gen. 3, 11, 22, 30, 34, 37, 41, 43,'46 47; Ex. 1, 3, 13. sa, se est fréquemment employé au xvie siècle, comme conjonction conditionnelle, n'étant pas encore supplanté par de, dacă; très souvent attesté dans CV. PS. PV. CP. (v. les glossaires de Sibera, Candrea, Gălu?că), on le retrouve aussi ailleurs, comme, p. ex., dans: TM. 48, 101, 105, 122; TB. 290, 454; CTd. 192, 203, 207, 215; CT. EL. Mathieu 7, 13, 45; Marc 64; CPr. 10, 16, 20" CM. 25,; CC1. 32, 184; CC2 5, 8, 46, 94; PO. préf.; Gen. 13, 33-Ex. 21; TP. 138, 154; CB. I, 9, 10, 23, 88; RLR. 48; AA. XX, 457, 458, 476; XXVIII, 101, 109; să . .. să suivi de a fi sert à exprimer l'alternative: întru u trup botezatu-ne-am, să-s Ovreai, să-s Ellini, să-s Iudei, să-s slugi, să-s slobozi CC2. 389; cf. ibid., 452; CPr. 152, 250. săva. « si »: săva varecărui seminţeei bărbătească trupului bărbătească pialea deînainle nu se va tăia împregiur PO. Gen. 17; nu putem merge gios, numai săva fratele nostru cel mai mic cu noi va fi (ibid., 44); cf. CC1. 85; il est employé en outre au sens de «ou» et, comme tel, pour exprimer l'alternative: supunreţi-vă amu a toată zidirea de omu dereptu Domnulu, seva lu împăraţii că preades-f'iuire, seva giudeteloru CV. CXLVII, 14; CXLVIII, 3; cf. TM. 53; [Cr. 5; GS. I, 256; PO. Ex. 12, 19, 22, 34. şi şi, comme répétition de renforcement, apparaît parfois la où dans la langue d'aujourd'hui un seuls/ est usité: necurăţiia, chinul rîvnirei ceaia reaoa, şi asupriciunea, camătă şi şi alalte CC2. 19; cf. ibid., 147, 151, 272, 505, 510, 525, 527, 601. unde montre une déviation de ses fonctions d'adverbe, lorsqu'il est emplo3ré, dans quelques cas, comme conjonction avec la ilouble valeur de « parce que »: gîndesc că iaste pedepsit . . . , unde aufost doară den tinereţe rău CC1. 38—39 (cf. ibid., 84, 100, 377), et de « si »: unde tu aceaia veri face, tu tine singur u te veri ispăşi CPr. 285; quand il remplit cette dernière fonction, il arrive qu'il soit précédé par să, ce qui donne lieu à un pléonasme: să unde Uristos am noi cunoscut după trup, de aemu noi nu-l cunoaştem de.rept niminilea în Hristos CPr. 180. vare . . . vare « ou . . . ou, soit . . . soit » : vare . . . tată, vare mumă, vare fraţi, vare surori, vare feciori, vare fete, vare cumnaţi, macara în ce chip de rudă au striin de o lege ... cu tine priatnic fură ţie CC1. 246 ; ailleurs, on rencontre des constructions mixtes, où viennent se mêler oare, să e (cf. ci-dessus, s. să) : oare mare, oare mic, vare bătrîn, vare tînăr, să e domn, să e boiari, oare bărbat, oare muiare, vare cinstit, oare fără de cinste CC2. 613; cf. ibid., 456. veri . . . veri, même sens que le précédent : le-am vîndut partea mea de moşiie . . . cită să va găsi veri în sat, veri în apă, veri [în] uscat, veri în cîmp, cîtă săva afla veri de moşiie, veri de cumpărăture (= cumpărătoare) CB. I, 101 ; cf. CPr. 179; CC2. 75. Interjections 85. L'interjection vai montre un emploi différent de celui d'aujourd'hui, dans le sens qu'elle est suivie parfois de la préposition redoublée de de: vai de de omul cela ce doce prescuria la beserecă cu uriiu ... ; vai de de cela om ce no-s va lăsa dobitocul să răpause sfînta domerecă TM. 51, 52 (cependant: vai de iale PS. cxxxvi, 8; vai de mine CP. exix, 5; cf. TB. 344, 348, 350, 452; CTd. 205, 206; CPr. 142; aussi: vai de mie PH. exix, 5; vai de lui CC1. 426 vai 'de celuia CC2. 459, où il faut voir des contaminations des expressions: vai de mine et vai mie, etc.): vaide donné par CC2. 55 (vai de noi, vaide) reste alors à être interprété autrement, pas comme une forme amplifiée de vai, mais comme une simple faute d'impression (yai devait être répété après vai de et on y a ajouté de sous l'influence de ce dernier). Iane, iani est la forme ancienne qui explique l'interjection 1 actuelle ian et elle a le sens de « voilà ! » dans ces phrases de TM. 228 ; iani, amu astăzi iuo-ţ sînt ţie mîndriile tale ... ? iani, amu iuo ţi-e lăcomiia şi soumpiia? (cf. CTd. 224, 226). Devant un'subj. ou un impér. elle veut dire « eh bien ! allons ! » : Savle frate, iane, caută CV. XL, 12; iani, să grăim despre hasna celor zece cuvinte ale lui Domnezeu TM. 101; cf. ICr. 6; CPr. 52; GS. I 257* CM 27; CC1. 18, 80, 89, 139, 423, 430; CC2. 325, 374, 417. Ni (< hongr. ni) signifie d'habitude « eh bien ! allons ! »: ni, amu, suflete, cine ară pute spune frica şi cutremurul şi munca ceasului de moarte? TB. 452; ni, să-l răpim, să-l luom (ibid., 435); şi grăiră unii catră alalţi: « ni, să facem cărămide si să ardem » PO. Gen. 11; cf. ibid., 19; CTd. 214; CC1. 441 ; TP. 'l60, 166. Ailleurs, il présente une signification un peu différente, qu'on peut rendre par «soit, eh bien oui»: zise Rakiila: «ni, baiăr să se culce cu tine »; zise Lavan: « ni, batăr aşa să fie cum dzici » PO. Gen. 30 ; ni, deaca amu ai vrut să te duci . . . derep ce ai furat Domnedzeii miei? (ibid., 31). Comme expression reproduisant le lat. per deum, nous trouvons pre dzeu: deaci dzise: « eu, pre dzeu, sîntu Jidovinu » CV. xxxvi, 4; cf. TM. 45, 46, 51, 228; CPr. 33, 51, 57, 68, 204. Formation des mots 86. L'ancien roumain est assez riche en formes dérivées et cette richesse se remarque surtout dans les traductions des textes religieux. Cela s'explique aisément par le fait que les traducteurs se trouvaient en face d'une foule de mots qu'il fallait rendre d'une manière ou d'une autre. Il n'en était pas de même lorsqu'il s'agissait de rédiger des documents; ceux-ci, par leur nature même,, excluaient l'emploi d'une grande variété de termes, étaient en général limités à des foimules stéréotypées, et c'est pour cela que leur langue contraste d'une manière frappante, à cet égard, avec celle des livres religieux. Il ne faut cependant pas s'imaginer que les traducteurs recouraient toujours à des formes consacrées par l'usage: quelquefois,, pour telle ou telle idée, la langue de leur époque ne leur offrait pas les termes équivalents: d'autres fois, même si de pareils termes étaient connus, les traducteurs ne les avaient pas présents à l'esprit ; ils n'hésitaient pas alors à improviser les mots qui leur faisaient défaut, en les calquant surtout sur ceux des textes slaves. Il arrive même que le choix des mots soit tout à fait faux, par suite de la non-compréhension du texte slave. D'où le caractère hybride de ces expressions et qui donne, dans plus d'un cas, un aspect bizarre au roumain du xvie siècle. Dérivation impropre 87. Comme substantifs dérivés d'adjectifs, il y a à mentionner: deşert (pl. deserturi, deşarte) « vaine apparence, vanité, mensonge » (correspondant au vsl. sujetïnû « vanus », su jeta « vani-tas » tûstetïnû «vanus»): PS. Il, i; iv, 3 (derept ce iubiţi deserturile şi socotiţi menciunir); xi, 3; xxxvn, 13; xxxix, 5; LI, 9; cxvm,' 37; CXLIII, 4, 8, 11; CLVII, 9; PV. CXLIII, 4, 11; PH. iv, 3; xi, 3; xxx, 7; xxxix, 5; LI, 9; cxvm, 37; CXLIII, 4, 8, 11; CP. iv, 3; xi, 3 (deşert grăi cineş cătră soţul său); XXXVII, 13; xxxix, 5 (nu căuta în deşarte şi în necurate mincinoase) ; LI, 9 ; cxvm, 37; CXLIII, 4, 8, 11; CLVII, 9. fierbinte « chaleur » (dans la version slave znoj « aestus ») : blagosloviţi... frigid şi fierbentelc PV. CLIX, 66-67; cf. CTd. 226. gras (rendant, en partie, les vsl. tukû « adeps », tlûsta « pin-guetudo ») «graisse»: grasul mieilor PS. CP. CLIII, 14; cf. ibid., xvi, 10; LXII, 6; Lxxii, 7; CLIII, 14, 15, 38; PV. CLIII, 14, 15, 38; PH. xvi, 10: «substance grasse» să dea ţie Domnedzeu deîn roaa ceriului şi grasul pămîntului pîiniei şi vinului midţie PO. Gen. 27; cf. PS. PV. CP. CXL, 7; grasul griului satură-te PS. CP. CXLVII, 4; cf. ibid., LXXX, 17; PV. CXLII, 4; PH. LXIV, 12; CXLVII, 4; «fertilité, abondance»: cîmpii tăi satură-se (săturase-vor) de grasu PS. PH. CP. LXIV, 12. iuşor de CPr. 223 est à relever comme un exemple caractéristique des procédés familiers aux traducteurs; il apparaît dans cette phrase: nu tot iuşorul între toţi sfinţii iaste dată această milă..., ce qui, on le voit bien, n'est guère clair; le traducteur n'a pas, d'abord, compris le texte slave (Ép. aux Êphés., III, 8), qui se présente ainsi: mnë, mïnëjsemu vsëchû svetychû, dastïse blagodëiï si...; en plus, il a cru pouvoir rendre mïnëjsemu «le moindre» par iuşor; c'est donc un emploi tout à fait faux de iuşor comme substantif. lin « apaisement, calme »: încetă vîntul şi fu lin mare CT. EL. Marc 18; stătu [vîntul] întru lin CC2. 268; cf. PH. CP2, cvi, 29; CT. EL. Luc 37; «paix, tranquillité»: scăpăm de cea bură rea... şi ajunsem... la adăpost şi la lin CC2. 48-49 ; « douceur, affabilité »: niminea să certe, ce cu lin şi cu smericiune să vă arătaţi cătră toţi oamenii CPr. 302. mult (vsl. mnogu « multus », mnozistvo « multitudo ») « multitude, grand nombre » : numără multul stelelor PS. CP. CXLVI, 4; cf. PH. xxxii, 16; LI, 9; TM. 216; «abondance»: multul pacelor PH. LXXI, 7; cf. TM. 116. plin « contenu complet, plénitude » (vsl. isplûnjenije « quo quid completur ») : a Domnului iaste pâmîntul şi plinii lui PS. xxin, 1 (plinele ei CP. CP2.); cf. PS. CP. XLIX, 12; xcv, 11; xcvn, 7; PV. xcv, 11 ; xcvn, 7. rece trahit aussi la manière dont procédaient les traducteurs: puisque dans le texte slave il y avait studû signifiant « honte », celui-ci fut confondu avec studï «froid» et fut traduit par rece; on comprend alors pourquoi rece, avec le sens de « honte, confusion », apparaît dans une phrase comme : se preimeascâ amu recele său PS. CP. xxxix, 16; le même mot est donné cependant ailleurs à côté de ruşine: în toate dzile ruşirea mea între mere iaste şi recele feţeei mele în mere PS. XLIII, 16; cf. ibid., LXVIII, 20; LXXXVIII, 46; PV. CLVIII, 33, 40; PH. xxxiv, 26; xxxix, 16; XLIII, 16; LXVIII, 20; LXX, 13; LXXXVIII, 46. trist et tristă « tristesse, affliction, peine », le premier donné par PS. CP. cxvm, 28; le second par CPr. 110, 139, 148, 167, 168, 170, etc.; CC2. 96, 101, 318. 88. Des noms de nombre apparaissent aussi quelquefois substantifiés; ainsi zeci «dizaines»: aceste şase bunătăţi sînt zecile celor şasezeci...; în zece zeci cine e desăvîrşit acest număr mai mult adaus tocmeşte CC2. 411 ; patruzeci « carême »: poskd, ce se zice pos-tul patruzecilor (ibid., 450); cinzeci «Pentecôte»: nevoiia-se se ară putere fi lui în dzua Cinizeciloru se fie întru Ierusalim CV. xviii, 3-5 (dans le texte slave : vu p0des§tïnyj dïnï) ; a zecea «dixième partie, dîme»: Jidovii den toată avuţiia lor da o a, zecea...; acestor trei a zece băga-le seamă CC2. 17; cf. CPr. 315, 316. 89. Un cas isolé de substantif dérivé d'un pronom est sinele: păzeşte-ţi sinele (dans la version slave, Ép. aux Gal., vi, 1 : bljudyj sebe); à côté de celui-ci on a sinea, employé aussi aujourd'hui: sâ-ş ispitească omul sinea-ş CPr. 149; tot omul să fie în sinea lui, cum era şi Is. Hs. (ibid., 240). 90. Pour les substantifs tirés du radical des verbes, il n'y a à relever que les exemples suivants: boscorodă CL. XXV, 37, trad. le vsl. mlûva « tumultus ». cîştigă « soin, sollicitude »: purta-voiu cîştigă pre voi şi pre feciorii voştri PO. Gen. 50; cf. ibid., 45; Ex. 2, 18; TM.' 123; «inquiétude, souffrance, peine»: Mihail Voevod..., lăsîndu toată cîştigă şi frica, au luat puterea de spre el AA. XX, 485 ; luknd nostru y de kastiga, lukrul luy de veselye TP. 148; cf. CC1. 139; AA. XX, 486. tagă «dénégation, désaveu»: împrotivă ară fi aflat tagă CC2. 538. vindec «guérison»: derept aceaia nu iaste a opri boala..., ce cînd pleacă spre sănătate si dă Dumnezeii vindec, atunce scade ea CC2. 93; cf. ibid., 348. 91. Très nombreux sont les substantifs dérivés des participes passés ; adîneat « profondeur, abîme, gouffre »: turbură adîncatul măriei PS. CP. LXIV, 8; întorcu între adîncatele măriei (ibid., Lxvn, 23); cf. ibid,, LXVIII, 3, 16; evi, 24; CXXIX, 1; cLli, 5; CLVII, 4; PV. evi, 24; CLII, 5; CLVII, 4; CPr. 50, 99, 107; CC2. 177. adus «hôte»: ca [u]n adus drag strig CTd. 198; comme fém., adusă « offrande » (vsl. prinosenije « oblatio ») : cumîndare (comîn-dări) şi aduse nu vruşi PS. CP. xxxix, 7. ajunat «jeûne»: şi coperii cu ajunatul sufletul mieu CP. LXVIII, 11; cf. PS. xxxiv, 13; LXVIII, 11. amisluită «refuge, asile»: tu eşti amistuita mea de bănatul ce me ţinru PH. xxxi, 7 (= tu es refugium meum a tribulatione quae circumdedit me). aplecat «enfant nouveau-né, nourrisson»: ca aplecatul cătrâ mumă-sa PH. cxxx, 2. aprinsă «holocauste»: toate aprinsele CP2, L, 21. apropiat « personne intime, ami, proche » (vsl. blizïnï « pro-pinquus » ; iskrlni « proximus ») : apropiaţii miei de departe şezură PS. CP. xxxvii, 12; cf. ibid., LXXXVII, 19. apuţit « odorat » : de-ară fi tot trupul ochiu, unde ară fi auzul, iară de-ară fi tot auz, unde i-ară fi apuţitul? CC2. 389. arsă «holocauste »: toate arsele tale grase fie PS. CP. xix, 4; cf. ibid., xxxix, 7; XLIX, 8; L, 18; LXV, 13, 15; CLVIII, 38, 40; PV. CLVIII, 38, 40; PH. xix, 14; xxxix, 7; LXV, 13, 15. avenit(ă) «pain fermenté, levé»: în dzioa de-a-prima nu fie avenită în casele voastre... ; în şapte zile avenit să nu se afle în casele voastre...; cine va fi mîncînd avenit... sufletul aceluia va peri den adunarea Izrailteanilor PO. Ex. 12. besăduit «entretien, conversation»: nu ştiia cum obrazul lui luciu ară fi de besăduitul şi soţiia ce fu Domnul PO. Ex. 34. biruit «domination, empire»: biruitul tău întru gintul gintu-rilor PH. cxLiv, 13; aussi biruită PO. Ex. 18, 34; «victoire»: pînă va scoate la biruită judecata CT. EL. Mathieu 46. chemat «personne invitée» CT. EL. Luc 74; CC1. 177, 270; comme neutre, «cri»: nu fu gloată întru chematul nostru PH. XLIII, 13. clipit « clignotement », dans l'expression întru (în) clipitul ochiului «en un clin d'ceil»: şi aciiş întru clipitul ochiului toţi derepţii cu sufletul si trupul sia-vor TM. 226; cf. CTd. 223; P. 23; TP. 146. crescută « branche, rameau » (vsl. otrasli « germen, ramus ») ; Unseşi... pînă la riure crescutele lui PS. CP. LXXIX, 12. cumplit « fin, bout », très souvent dans les expressions pînă în (la) cumplit ou simplement în cumplit, signifiant « jusqu'au bout, pour toujours, à jamais»: PS. ix, 7 (dracului scădzură armele în cumplit), 19, 32 (întoarce faţa sa se nu vadză pîră la cumplit), 33; xii, 1 ; xv, 11 ; xvii, 36; xvm, 5 (în tot pămîntul eşi spusa lor şi în cumplitul lumiei cuventele lor), 7 ; xxi, 28 ; XXXVII, 7 ; XLI ; XLIII, 23 ; XLV, 10; XLVI, xLvii, 11; LI, 7; LVIII, 14; LXIV, 9, etc.; PV. xcvn, 7; PH. ix, 19; x, XXXVIII, 5; LI, 7; LII; LVI, LXVII, 17; CP. VII, 7; xxxviii, 5; XLV, 10; XLVII, 11; CT. EL. Mathieu 55 (aşa va fi în cumplitul veacului acestui). cunoscută « connaissance, science » (vsl. razumu « intellec-tus ») : ca noi să răsipim toate r îndur ele şi toată nălţimea ce se rădică cătră cunoscuta Domnului CPr. 189; cf. ibid., 172, 192, 236, 253, 295, 300, 302. cuntinrit « reproche, réprimande » correspond au vsl. zaprës-tenije «objurgatio, jussum » dans ce passage de PH. LXXIX, 17 mal traduit: scobitu e de cuntinritul tău; toujours dans PH. (XCII, 4) continrit est donné comme équivalent du vsl. vysota « alti-tudo », ce qui ne concorde guère avec sa signification ; à côté de celui-ci, on a cuntenită CL. XXV, 37, glosé par zapovëdï ( « man-datum, decretum»). descumpărat «délivrance, rédemption»: va face... meserilor descumpărat PH. cxxxix, 13. deşiderat «désir»: desideralul mişeiloru audzit-ai, Doamne PS. ix, 38; cf. ibid., xx, 3; xxxvn, 10;'LXXVII, 29; cil, 5; cxi, 10; cxxvi, 5; cxxxix, 9; PV. cxi, 10; cxxvi, 5. despus « pouvoir, puissance » : eu te voiu tremite se deşchidzi ocii (= ochii) loru, cumu se întoarcă-se... dintru despusulu neprei-toriului cătră Dumnedzeu CV. LXXVII, 14-LXXVIII, 5; dede lor despus spre duhure necurate ca să le gonească ei si să veniece toate lîngorele CT. EL. Mathieu 34; cf. CV. LXXV, 13; L'XXVI, 6; CT. EL. Mathieu 3, 29, 85; Marc 12; CPr. 13, 21, 49; CC1 406; «autorité»: amu învăţa ei ca despus aibînd, şi nu ca cărtulariişi fariseii CT. EL. Mathieu 24; cf. ibid., 25; Marc 3, 4; CC1. 3; «souveraineté»: [cel] ce fece... soarele în despusul dzileei..., luna şi stelele în des-pus'id nopţiei PS. PV. CP. cxxxv, 7-9; «vénération, culte»: carele taste omulu cela ce nu şti cetatea efeseiasca, spre despusu fiindu măriei Artemide? CV. xi, 14-xii, 3; cf. CPr. 42; «dignité, charge»: Fistu amu preemi despusu CV. LXIV, 12; cf. CPr. 2; comme despus traduit le vsl. oblaslî « potestas », « provincia », il reproduit aussi le dernier sens de celui-ci lorsque nous trouvons dans CV. LVI, 7-9: de aci numără ghiemonu cartea şi întrebă dintru care despusu iastc; une autre signification, quand il traduit le vsl. mïstï « poena, ultio », lui est attribué dans PH. CXLIX, 7: a face despus în limbi. dodeit «persécution»: smentiiu-me... de dodeitul greaşnicului PH. Liv, 3-4. dostoit « néritage » : oamerii ce alese în (întru) dostoitul său PS. CP xxxii, 12. drăcii « celui qui est possédé du démon » CT. EL. Mathieu 9, 26 (aduseră cătră el drăciţi mulţi), 28; Marc 5, 19; Luc 38; CC1. 19, 110, 135, 29; CC2. 92, 313, 371. ertat «pardon, absolution»: unde iaste ertatul păcatelor acolo iaste şi viaţă CC2. 128. făcut « être créé, créature »: acesta-i facidul întîi Adam TM. 194; comme neutre, «élément»: după făcutele lumiei CPr. 254 (dans la Vulgate, Ép. aux Col., II, 8; secundum elementa mundi). făgăduit «promesse, vœu»: plăteşte Susului făgăduitul tău PS. CP. XLIX, 14; cf. CP. LV, 9; aussi făgăduită PH. XLIX, 14; LV, 9; TM. 122, 124; ICr. 18; GS. 1, 258, CT. EL. Luc 114; CPr. 47, 64, 68, 100, 101, 187, 207, 313; CC1. 153 (pămîntul făgăduitei « la terre promise ») ; CC2. 568 ; PO. Gen. 28 ; IC. 46 ; AA. XXVIII, 101. fărecat « à qui on a mis les fers aux pieds, captif » PS. CP. LXVII, 7; LXVIII, 34; LXXVIII, 11 (se vinfije între tine suspirile făre-caţilor) ; CXLV, 7. feleluit, comme dérivé de felelui, devrait signifier «réponse», etc. (v. lexique), lorsqu'on le trouve dans CPr. 44: năpăstile ce mi se-au tîmplat de Jidovi spre feleluit, mais le contexte montre que ce sens n'y correspond guère, puisque feleluit traduit le vsl. kovû « insidiae, deceptio » ; il y là évidemment une faute de traduction. gătită «préparation»: gătita înrimiloru aie loru PH. ix, 38 (= praeparatio cordis corum). grăită «parole»: audzi-se-vor grăitele mele PH. CXLVI, 6- cf CT. EL. Mathieu 4, 5, 8, 46;^ Luc 4; CPr. 275; CC2. 560, 589. greşit « pécheur » (vsl. grësinû « peccans », grësïnikû « pecca-tor ») : derepi aceaia nu vor învie necuraţii [la] judeţ, nici greşiţii întru sfeahd derepţilor CP. i, 5; cf. ibid,, xxiv, 8; LXXIV, 5; PH. i, 1; ix, 36; xxxvi, 32; LXXXI, 2; CXLV, 20; CXLVI, 9- TM 104 124; ICr. 16; GS. I, 259; CC1. 434, 474; CC2. 10. împeliţat «incarnation» PS. CLXII, 8. înălţat «élancement»: minuinate înălţatele măriei PS. XCII, 4. începidă « conception » întru a şasea lună den începută a lu preaditece vine îngerul cătră Mariia CC2. 568—569; cf. CPr. 99. încheiat traduit upostasï (< ÙTiôcnaatç) « substantia » de la version slave dans ces deux passages de PH. xxxvui, 6, 8: încheiatul mieu ca nemica înraintea ta; încheetul mi eu la tinre e, încins et încinsă « ardeur, feu » : încinsul măniiei tale se prin-dză ei PS. CP. LXVIII, 25 ; turnatu-te-ai de manie încinsă ta (ibid., LXXXIV, 4). îngrupat « enterrement » CC1. 7. înţelegut « connaissance » (vsl. raz-umû « intellectus ») : ce va toţi oamenii să-i spăşească şi întru înţelegut adevărat să vie CPr. 282; «entendement, intelligence»: şi orbilor dăruiia..., şi lumina fireei şi lumina înţelegutului şi adevărului CC2. 291 ; cf. ibi., 249 411 ; 507 ; ailleurs înţelegută : pentru noi se rădică lumina de înţele-guta a cinstei Domnului CPr. 176; cf. ibid., 226, 292; CC2. 490. întort « pervers » (vsl. strûpïtivû « perversus ») : cu întorţii răzvrăti-te-veri PS. xvn, 27 (cf. CP. au même verset). întrebat « question » (vsl. sutyzanije « disputatio ») : deaci lu aflaiu prinsu elu dereptu întrehatu legeei loru CV. LV, 1-3 (le texte est mal rendu, puisqu'il faut y entendre: «je trouvai qu'il était accusé sur des questions regardant leur loi»). învestit «vêtement»: bezdna, ca cămeşe, investitul ei PH. cm, 6. învins « résurrection » : după învinsid lui deîn moarte CPr. 26; cf. ibid., 58. izvorit «action de sourdre de terre (en pari, des eaux)»: ca arburele răsădit la izvoritul apeei PH. i, 3. jurat «serment»: juratul său lu Isaac CP. PS. civ, 9; en même temps jurată, donné par CM. 24. lăcuit «habitation, abri» PO. Gen. 10 (fu lăcuiiid lor din. Mesa cînd merg pînă la Se far) ; 36 ; aussi lăcuită CP2, cvi, 4, 36 ; CTd. 196; CT. EL. Marc 19; Luc 5 ; CC2. 13, 62, 75, 399, 478; PO. Gen. 47; Ex. 12, 15. lipsit « ce qui est nécessaire » (vsl. trëbovanije « res neces-sariae»): ştiţi că lipsitului mieu... slujitu-l-au mîrule mele acestea CV. xxiii, 2-4 (dans la version latine: scitis quoniam ad ea quae mihi opus erant... ministraverunt manus istae). lunrecat « glissement » PH. cxiv, 8. mărmăilă «murmure» CPr. 241, dér. du vsl. mrumrati. mărturisit «témoignage»: eu venii cătră voi... să spui voao mărturisitul lu Dumnezeu CPr. 125. mic sur at « humble »: previşi pre rruga micşuraiilor PH. ci, 18. mîlcomită « mystère » : rugaţi-vă împreună derept noi, ca noao Domnul usa a lui cuvînt să ne deschiză, a grăi mîlcomitele lu Hristos CPr. 260.' misălit « lépreux » : bolnavii vindecaţi, mişăliţii curăţiţi CT. EL. Mathieu 34; CC2. 542. muncit « martyr » : blagosloviţi apostolii, prorocii, munciţii PV. CLIX, 88 (la même forme dans CP.) ; cf. TB. 320, 362. nălucită est une forme curieuse de CPr. 176; pentru noi se rădică lumina de înţelegută a cinstei Domnidui, în nălucită lu Isus Hristos; le texte latin, Ép. aux Corinth., II, 4, 6 (...ad illumi-nationem scientiae claritatis Dei, in facie Christi Jesu) montre que nălucită correspond à faciès et si nous nous reportons à la version slave, elle donne aussi la forme équivalente lice; nălucită, comme dérivé de năluci (a se) « avoir une vision » et non attesté ailleurs, ne s'accorde donc guère avec le contexte ; la phrase de Coresi est évidemment mal traduite et nălucită ne saurait être qu'un autre exemple des formes inventées par les traducteurs du xvie siècle. nărocit, dans ce passage de CPr. 49: intrară întru ascidtare cu miorii şi cu nărociţii fiind ceiăţiei, veut dire «les principaux (de la ville) ». născut « naissance » CV. cxxiv, 1 (împregiundu născutului nostru); CT. EL. Mathieu 2, 57; Jean 34; CC1. 342 (où il apparaît à côté de la forme habituelle naştere: înaintea născutului lu Hristos si după naştere), 406, 438, 471; PO. Ex. 1; le féminin născută est donné par CT. EL. Mathieu 1; Jean 34; CC1. 32, 36; CC2. 190, 192, 460, 621. necălcată apparaît dans PV. cxxxvm, 3 : cărarea mea şi necălcata mea tu ai sleditu; la même forme est donnée par PH., tandis que dans PS. CP. on a călcata; il rend le vsl. nepotlacenû « non calcatus », mais en réalité c'était potlacenaja qui devait être traduit et dont le sens est « corde, mesure au cordeau », correspondant à funiculum de la Vulgate : semitam meam et funiculum meum investigasti. neştiut « ignorance » (vsl. nevëdënije « inscitia ») ; neştiutul mieu nu pomeni PS. CP. xxiv, 7; ailleurs," CP2, L, 8, neştiută, qui traduit le vsl. bezvëstinû « incertus ». netrecut « endroit où il n'y a pas de chemin frayé » (d'après le vsl. neprëchodïnû « invius ») : blăzni ei pre netrecut e nu pre cale PS. CP. cvi, 40 (dans PV. nctrecute). nevoit « celui qui est persécuté par le sort, qui est malheureux»: de unde cunoaştem cit iaste Hristos pre nevoiţi a asculta si a anita CC1. 135. ' ' J obicniiu « coutume » CV. ci, 2. osfetită «fonction sacrée» CPr. 142. périt « celui qui s'est égaré, qui est comblé de péchés » : vine amu Fiiul omenesc să caute şi să mîntuească peritii CT. EL Mathieu 75 ; cf. ÏB. 421 ; CTd. 211 ; CC1. 25, 303, 308. ' pestit devrait signifier « retard, lenteur », mais dans la phrase de CPr. 183 où il est donné (ce adevără voao pestitul vostru) nous le voyons correspondre au vsl. vûzljubljenije « desiderium » ; il y a donc là aussi une faute de traduction. pitulată «chose cachée, secret»: nu e... pitulată ce să nu se cunoască şi întru ivire va veni CT. EL. Luc 36. plecat, comme sb. mase. «humble»: să judece săracului si plecahdui CP2, ix, 39; cf. CC1. 106; comme sb. neutre, «humiliation»: Domnedzeu... vede toate fătăriile tale si plecatul tău TM 121. porîncită «ordre, commandement, loi» CV. LV, 13; PS. CP xxiv, 14; exi, 1 ; cxvni, 4 (tu porîncit-ai porîncitele tale se ferească le foarte), 10, 15, 19, 45, 48, 63, 69, 87, 96, 98, 104, 115; PV exi, 1; cxvm, 127, 128, 131, 134; PH. xvm, 9; xxiv, 10, 14 XLIX, 10; LXXIII, 20; LXXVII, 10; LXXXVIII, 29; TM. 121, 225 226; CTd. 223, 225; CT. EL. Mathieu 60, 92; Marc 43, 56- CPr 17, 31, 49, 70, 94; CC1. 74, 186, CC2. 351; PO. préf. ; Ex. 15 GS. I, 256, 258; P. 22, 23. povelit « commandement, loi » (vsl. povelënije « mandatum ») postavi (forme slave restée non traduite par puse) [lu] Iacov în povelit PH. civ, 10; cf. ibid,, CXLVIII, 6. prins «prisonnier»: nu fii nemilostivnic cătră... prinşii, robii CC1. 348. proidit «étranger»: proiditul uciseră PH. xciu, 6; cf. ibid., civ, 12; CXL'V, 9. pustinit « désolation, ruine » : cum fură îm pustinitu de năprasnă? PS. CP. Lxxii, 19. răsfirat «dispersion»: Patru celora deîntru răsfiratul Iudeilor, ce fură botezaţi, scrise tremetere CPr. 57. răslăbit « paralytique » (vsl. raslabljenu « paralyticus ») : iindţi răslăbiţi vendecară-se CPr. 18; cf. CC2. 242, 276, 280, 282, 522] 543. răstignit «crucifiement» CC2. 424; GS. I, 257. răstit « action de parler avec brusquerie, avec rudesse » : nici cătră ceia ce purta pre el nu zise cu răstit CC2. 279. răzimat PH. XLIV, 9 (de păsoniul rădzimaţilor) nous offre un autre exemple, tout à fait caractéristique, de la manière dont les traducteurs faussaient le sens de l'original slave; le mot qu'il s'agissait de rendre en roumain était slonovïnû « eburneus' », mais le traducteur de PH., ne l'ayant pas compris, l'a rattaché au verbe sloniti sç « acclinari » qui lui a rappelé la forme roumaine a se răzima et c'est ainsi qu'il lui est arrivé d'introduire dans le texte rădzimaţilor (dans PS. CP. on a gardé la forme slave, slonovnilor). rîvnit « désir déréglé, concupiscence » CPr. 213. sărutată « baiser » : vă închinaţi unul cătră alalt cu sărutată sfîntă CPr. 127; cf. ibid., 273; «salutation»: iubesc... sărutatele în tîrgure CT. EL. Mathieu 93 (= amant... salutationes in foro); sur la double signification de ce dérivé de săruta, v. plus loin, au lexique. scîrbit « tribuiation » : după scîrbitul zilelor acelor soarele va ■întuneca CT. EL. Mathieu 100. scumpărat «rédemption» TM. 103; ICr. 13. sleit «idole» (d'après: vsl. istukanû sûlijanû) PH. cv, 19 (se închirară sleitului), 36. spămîntat « effroi, épouvante » : eu dzişu în (întru) spămîntatul mieii PS. CP. xxx, 23. stătut « existence » : peliţa lui Hristos iaste pînre stătutului nostru TM. 123; le pl. stătute est donné par CPr. 68 avec le sens « d'éléments » (stătutele aprins topi-se-vor) et correspondant au vsl. stichio « elementum ». ştiut, comme mase, « personne de connaissance, ami » (vsl. znanije « notus, amicus»): fuiu... frică ştiuţilor miei PS. PH. CP. xxx, 12; cf. ibid., LIV, 14; LXXXVII, 9; CT. EL. Luc 8, 111; CC1. 411 ; comme neutre, « connaissance ^. lu Pavelu dzişu veghiatu se fie întru ştiutulu curatului CV. LXX, 9-11; le fém. ştiută veut dire « connaissance, science » (vsl. razumû « intellectus ») : ştiuta măreşte-se...; nu toţi au ştiută CPr. 139; cf. ibid., 253; CC1. 373; aussi avec le sens de « conscience » (traduisant le vsl. sûvëstï « conscientia », mais confondu avec sûvëstû « notus ») : ştiuta lor neputincioasă iaste CPr. 139; cf. ibid., 140, 146, 284; CC1. 373. strigat «cri» PO. Ex. 3, 12, 22. svătuit (écrit vătuit) est donné par PS. LV, 9 : pus-ai lacrămile mele între tire, ca în [s] vătuitul tău; il traduit le vsl. zavëtu « tes-tamentum, mandatum, pactum », de sorte qu'il faut le considérer comme un dérivé de svatui (sfătui), adapté au mot slave; le fém. [s]'vătuită est donné toujours par PS. xxiv, 10; cire cere [s] vătuita lui (dans CP., au même endroit, sfătuita). temut «celui qui craint quelqu'un» PS. xxx, 20; XXXII, 18 (ochii Domnului spre temuţii lui); xxxm, 10; LX, 6; cxin, 21; PV. cx, 5; CXLIV, 19. trezvit est attesté dans TM. 123 : peliţa lui Hristos iaste pînre stătutului nostru şi trezvitului nostru ; sa signification ne ressort pas clairement du contexte; Hasdeu (Cuv. d. bătr., II, 133) lui attribue le sens de « soutien », ce qui est bien contestable ; si le texte slave sur lequel a été traduit TM. donnait trëzvenije, comme on peut le supposer, c'est bien l'acception de celui-ci, « sobrietas », qui doit se refléter dans trezvit. turburat « action de troubler, d'agiter » : turburatul apelor PS. CP. XLV, 4; cf. ibid., LXXXVIII, 10; CC1. 16; «trouble, perturbation » : de i se-ară fi tîmplat neputinţă den turburatul ceii meste-cături rea a trupului CC2. 93; cf. ibid.,'314. usienit «peine, fatigue»: dzi şi noapte încungiură... ustenit pre mijloc de élu PS. LIV, 11; cf. PH. xxiv, 18; cxxxix, 10; en même temps, ustenită PH. LXXXVII, 16; LXXXIX, 10; xcm, 20-cvi, 12. venit « étranger »: veniţii şi Rimleanii, Iudeii si veniţii CPr. 3 ; cf. PO. Gen. 37; Ex. 12, 20, 22, 23. zăprelit (zeprelit) «réprimande» (comme vsl. zaprëîtenije «objurgatio »: se descoperiră urdziturile a tuturoru, de zepretitul tău, Doamne PS. xvn, 16; cf. ibid., LXXV, 7; LXXIX, 17; CP. xvn, 16; LXXIX, 17. zis « dire, ordre, commandement » : pre porînca şi pre zisul lu Dumnezeu CC1. 89; cf. ibid,, 41. 92. En accord avec ce qui caractérise la morphologie roumaine, la langue du xvie siècle nous offre un grand nombre de substantifs dérivés des infinitifs en -re: afundare «plongeon, immersion»: cum Hristos trei zile şi trei nopţi întru inema pămîntului făcu, aşa şi botezatulu cu trei a fundări şi scoateri ce au fost întru mormânt trei zile şi trei nopţi a Domnului închipuiaşie CC2. 585. ajunare «jeûne»: genuchele mele nu putură de ajunare CP. PS. CVIII, 24. azeciuire « le fait de donner la dixième partie de son avoir » : Jidovii den toată avuţiia lor da o zecea şi iară altă azeciuire CC2. 17. bere «boisson»: berea mea cu plîngere mestecaiu CP. ci, 10; cf. CT. EL. Jean 23; CPr. 114, 143, 255; CC1. 96, 372; CC2. 65, 143, 279. biruire «victoire»: putere cu biruire spre vrăjmaşi dăruiaşte-i CC2. 560; cf. ibid., 137, 145. blăznire «égarement»: în calea lor blăznire e lor PH. XLVIII, 14; cf. CC2. 516, 591; «piège»: fie masa lor... în blăznire PH. I.XVIII, 23; cf. ibid., CXL, 9; «péril»; fiind amu întru blăznire notătorilor CPr. 50; «ruine, perte»: fu lor în blăznire PS. PH. CP. cv, 36; «opprobre»: pre feciorul mumînrei sale punre blăznire PH. XLIX, 20; piatra de blăznire CPr. 58 correspond à petra scandaţi. cădire « encensement » (vsl. kadilo « suffitio ») : toate arsele terase rădic ţie cu cădiri CP2, LXV, 15; cf. PH. CXL, 2. celuire «tromperie, fourberie» PH. xxxi, 2; xxxm, 14; LIV, 12; civ, 25. crăire « royaume » : acest om aşa gîndeşte că fi-va foarte bine de rîndul lui să şadză puţin în crăirea noastră...; bine ce-au făcut acest om noao şi crăirei noastre...; dăm tărie să şadză în crăirea noastră...; să margă în crăirea noastră DH. XI, 369, 370. credere «fidélité»: cu credere sau cu credinţă CC1. 437; cf. ibid., 438; PH. xxxn, 4. cumplire «fin»: spure-mi, Doamne, cumplirea mea PS. xxxm, 5; cf. ibid., L, LUI, CXVIII, 96; CP. cxvm, 96. cuntinrare «réprimande»: de cuntinrarea ta fug PH. cili, 7. delungare «action d'éloigner, de chasser»: făcu boalei delun-gare CC2. 393. descumpărare « rédemption » PH. xvn, 48. deştingere «descente» CTd. 195; CC2. 34, 147, 201, 583. do'deire « molestation » : turburaiu-me... de dodeirea păcătosului PS. CP. LIV, 3-4 ; cf. CTd. 227. ^ dosădire « peine »: se nă izbimu dosădirea aceasta CV. LXXXIX, 2 (dans la version slave, Actes des Apôt., XXVII, 21: izbyti ze dosazdenija sego, et dans la Vulgate : lucrique facere injuriam hanc) ; «outrage, affront»: începutul trupei dosădire arată-se, că ocăraşte pre alalţi şi întru o nemică nu-i socoteşte pre aceia CC2. 15. dostoire « héritage » (vsl. dostojanije « hereditas ») : pămîntul Hanaanului, ceaia ce e dostoirea voastră PH. civ, 11. drăznire « confiance, assurance » : nici o drăznire nu avea el CC2. 506; cf. ibid., 53, 388; la même forme doit être rétablie dans TM. 125, où, par une faute du copiste, est écrit dăruire. dumnezeire «divinité» PS. CLXII, 43; «piété»: ceia fără dumnezeire PO. Gen. 18. dzeire «divinité»: în dzeire mai mic de Tatăl...; e unul este Hristos neschimbată dzeire în pelită, ce pelita preimi cătră dzeire PS. CLXII, 20-26. ferire « garde »: pune, Doamne, ferire rostului mieu PS. CXL, 3. fugire «fuite»: peri fugir ca delà mine PS. CXLI, 5; cf. PV. CP. ibid.; CC2. 151; «action d'éviter, d'échapper à...»: să fugim de el şi de laţurile lui şi de rele-i, car ea iaste fugir ea, feritura lucrurilor hitlene CC2. 523 ; « refuge, abri, asile » (traduisant le vsl. pribëzistc « refugium ») : fu Domnul fugire meserului PS. CP. ix, 10; cf. ibid., LXX, 3; xcm, 22; PV. xc, 2. gilăluire «haine» PH. xxiv, 19 (cu gilăluire nedereaptă gilă-luiră-me); cvui, 5. gîmbosire « tromperie, fourberie » : nu giură-se în gîmbosire soţului său PS. xxiii, 4; cf. xxxiv, 20; xxxvn, 13; XLIX, 19; LI, 4; LXXII, 18; civ, 25. glăsire « cri, chant (aux orgies) : beţia cu cimpoi, glăsirea AA. XXVIII, 103 (traduction du vsl. kozîloglasovanije « comissatio»). gotovire « préparation »: gotovit-ai gustare lor, că aşa iaste goto-virea PS. LXIV, 10; cf. ibid., ix, 38; CLII, 17; TM. 53; CP. LXXXVIII 15; CLII, 17; CP2, LXXXVIII, 15. împcliţare «incarnation»: în vremea împelitarei lu Hristos CC2. 414; cf. ibid., 104. încindere « feu, ardeur »: nu vă mirareţi ce e întru voi încindere cătră ispitirea voastră CV. CLX, 3-5. încurăre «course de chevaux»: încurările (écrit încurele), săltaturile, cîntecele cu cimpoi TM. 230. îndrăznire «courage»: cînd vor fi acestea toate... cine va avea îndrăznire? CC2. 41; cf. ibid., 391, 584; «vif désir»: îngerii... ceia ce-su derepţii lu Hristos în părăţiia lui şi au îndrăznire a se ruga. dereptu păcătoşi TB. 360-362; cf.' CC2. 139, 232; «confiance»: învăţa ce e de Domnul Is.* Hs. cu toată îndrăznirea neapărată CPr. 5.1 ; cf. ibid., 71 ; CC1. 9.' învestire «vêtement»: puşu învestirea mea sacu PS. CP. LXVIII, 12; cf. ibid., cin, 6; CP2, LXVIII, 12;înveşteredans PV. CUI, 6. judecare «jugement »: lua-se-vor judecările tale de faţa lui CP. PS. ix, 26; cf. ibid., xevi, 2; CXVIII, 43, 106, 156; CXLVII, 9; PV. CXLVII, 9; PH. ix, 5, 17; xvn, 23; XXXII, 5; xxxvi, 6; cu, 6- civ, 5; CXVIII, 13, 102; CP2, xvm, 10; CC1. 39, 117—118, 119'186 469; CC2. 133; PO. Gén. 26; Ex. 15; IP. 30; «tribunal»: în giudecarea lu chiesariu sîntu stîndu CV. LXVII, 3-4. lăslire « tromperie, fourberie » (dans le texte slave listenije «fraus»): limba ta împletiia lăstire PH. XLIX, 19; cf. CXXXVIII, 4. lăudare « louange »: cela ce... delà însuş Domnul lăudare dobîndi CC2. 256; cf. ibid., 290; PS. CP. xc; xcn, CXLIV; CXLVI, 1; CXLIX, I ; CLVII, 10; PH. CXLIX, 1; AA. XXVIII, 104. luptare «lutte»: osul cliciului în luptare scrinti-se PO. Gen. 32. mîlcomire et mîlcomişare «mansuétude, douceur d'âme»: să aducem Dumnedzeidui nostru... mîlcomire IP. 33; să semănăm a inimici ceaia buna eftiniia, blîndeţele, mîlcomişare CC2. 292; cf. ibid., 275. milcuire « tristesse, affliction » : risulu vostru în plîngere se în-toarcă-se şi bucuriia întru milcuire CV. cxxix, 4-6; cf. CP2, LIX, 5; CC2. 134', 625. minunare « étonnement, émerveillement » : cu multă minunare aştepta să vază ce vrea să fie CC2. 395 ; cf. ibid., 397. mîrecarc « le fait de se lever de grand matin » : în deşerţii voao iaste mîrecarea PV. cxxvi, 2; cf. CXXXVIII, 9. murguire «murmure, mécontentement»: striirii iubiţi, urulu alaltu, fără murguire CV. CLIX, 4-5; cf. CPr. 16. nădăjduire «espérance» CPr. 88, 97, 98 (nădăjduire văzută nu iaste nădăjduire) ; CC1. 74. nevoire « peine, souffrance »: sfîrşire şi nevoire face-va Domnul Dumnezeu spre toţi ce lăcuesc pre pămînt CC2. 38. obidirc « oppression, vexation : » jumătate [den avuţiia luişj o ţinea..., ca dentr'aceaia să plătească de patru ori cc-au luat den obidire CC2. 517. oblicire «reproche, réprimande»: nare în rostul său oblicire PS. CP. xxxvn, 15; cf. ibid., xxxvm, 12; CXLIX, 7; PV. CXLIX, 7; CV. ix, 4—5; CPr. 42; CC2. 198, 297, 618; il signifie aussi «manifestation » (tout comme le vsl. oblicenije « accusatio, mani-festatio ») : dumnezei se chema aceia, de minţiia, ce dumnezei nu era, ce... a drăceascăi oblicire CC2. 212. obrazire « forme reproduisant les caractères d'une autre forme, figuration»: ceea ce eu a ci obrazire acmu şi noi mîntui-nă vremu cu botegiurea CV. CLVI, 9-11 (dans la Vulgate, Ép. de S. Pierre, I, 3, 21: quod et vos nune similis formae salvos facit baptisma); c'est un dérivé adapté au vsl. obraz'û « forma, imago ». ocărîre «opprobre, outrage» CP. PS. xxi, 7 (eu-s... ocărîre oamenilor); LXXIX, 7; LXXXIX, 5; CXXII, 3, 4; PV. cvi, 40; CXXII, 3, 4. ogodire « disposition à être agréable »: nu pre iubirea de slavă şi fire ogodirea oamenilor arătă-se aceasta să facă CC2. 296 : cf ibid 316; CC1. 362. fiăratare «souffrance, affliction»: imputare aşteaptă sufletul mieu şi păr atare (écrit păriptare) PS. LXVIII, 21; ci. CV. CLXIV, 2. ponosluire «reproche, réprimande»: ponosluire nu va lua pre aproapele său PH. xiv, 3; cf. xxi, 7; xxx, 12; xxxvm, 9- LXVIII 21. postire «action de faire abstinence, de faire maigre»: să ne ţinem foarte cu usîrdie întru postire CC2. 549. potopire « submersion, destruction » CP2, LI, 6 ; CC2 243 582. povelire «commandement, loi»: povelire puse si nu va (vor) trece PS. PV. CP. CXLVIII, 6. premiezare << action de partager en deux, de retrancher la moitié»: nu rădica mine în premiezarea zilelor mele CP. CP2 ci 25. ' ' prestîmpire «le fait de se séparer de quelqu'un, de l'abandonner » (vsl. prëstqpiti « transgredi ») : prestîmpire înveţi de Moisi CPr. 45. pria'adiré « tradition, coutume » (vsl. prëdanije « traditio ») : derept ce ucenicii tăi calcă pridădirile bătrînilor? CT. EL Mathieu 60; cf. CPr. 67. prilăstire « tromperie, fourberie »: rrostulu lui plinru e fdej... prilăstire PH. ix, 28; cf. LXII, 18. prilejire _ «soin» (vsl. priiez ani je «cura»): dzise cătră soţii ce era mersi prilejire se-i nemerească CV. LXXXIII, 12—14. răposare «repos»: ne-am făgăduit lu Hristos... pînă în ceaia de apoi răposare să proslăvim pre el CC2. 586. răpştire « murmure » CT. EL. Jean 25 (şi răpslire multă era de el întru nărod) ; CC2. 286, 498. a recire « opprobre, honte » (cf. plus haut, 624, rece) : se învească-se în recire şi în ruşine cei ce ceru reu mie PS. LXX, 13; cf. PH. cxxxi, 18. rodire «fruit, produit» PH. xx, 11 (rrodirea de pre pămîntu piarde-i-veri) ; PV. CLV, 17. săblăznire « égarement » : săblăznire lor prin netrecute, nu pre cale PV. cvi, 40. scrisoare « grincement des dents » TB. 458. scuipire « crachat » : dulceaţa toată den scuipirea preacurahdui şi dumnezeesc rost au fost CC2. 194. scumpărare «rédemption»: ne-au adus pre noi... din robie la scumpărare IP. 30-31. sîrguire « préoccupation constante » : nemică nu iaste alta cu sîrguire lu Hristos ca dragostea CC2. 381. slujire «ministère, office, fonction»: acmu mai mare se-au arătat slujire CPr. 318; «culte»: slujire de idoli CC2. 246; «soumission, obéissance»: ce era dăruire lui făpturile în slujirea lui CC2. 24; cf. CPr. 100; AA. XXVIII, 103. spodobire «le fait d'être digne de...»: neîmpărţită iaste întru cl spodobirea şederei scaunului CC2. 526. spunere '« récit » : au lăsatu den cerni la Ierusalim cuvîntu şi spunere cu frică mare TM. 43; « annonciation » : preaobrajeniia lu Hristos arătare era şi spunere venitului lui al doilea CC2. 85; dans CPr. il est souvent employé aux titres des épîtres: spunerea... lu Iacov (51); spunerea de tremisul lu Iuda de zbor (76); spunerea ce e cătră Rimleani (78), etc.; cf. CV. cvi, 1 ; cxxxvi, 5,-CLXV, 9; cette signification de spunere correspond à celle du vsl. sûkazanije « declaratio » (cf. B. Tenora, Mitteil. d. rum. Inst. an der Univers. Wien, 197). suspinare « soupir » CP. PS. xi, 6 (dereptu chinul mişeilor şi suspinarea meserilor): xxxvii, 9; PH. xi, 6; xxx, 11; ci, 6, 21; TB. 462; CC2. 20, 38, 398. temere «crainte» PH. xm, 5; PO. Ex. 23. tuşire « toux »: de unde-i e pialea şi sîngele şi tuşirea CC2. 578. upttvăire « espérance » : ferecat bărbatu ce-i iaste numele Dom-■mdui upuvăirea lui PS. CP. xxxix, 5. urîre «haine» PS. cxxxviu, 22 (cu sfîrşită urire uriu-i); CP. ibid. urmuire « conséquence »: arătă lor Domnul den a fireei urmuire că nu sînt nemică dentr'acelea cu neputinţă CC2. 387. vrăciuire « guérison » CC2. 23, 67 (aceia amu sănătoşi-i fac cu vrăciuirea). zăpretire «menace»: cu zăpretire micşuraşi pămîntul PS. PV CP. CLV, 12. zărvuire se trouve dans CC2. 391 : de vătămătura nu va a iubitului, decît ce nc-ară vrea zărvuirea vrăjmaşului; son sens n'apparaît pas clair, mais comme il semble nous renvoyer au vsl. zarùvati « ferire », on peut supposer qu'il veut dire : « le fait de frapper, coup ». zicere « dire, mot, parole »: să se aştepte ca ploaia zicerea mea CP. CLIII, 2; nu-s cuvinte, nece ziceri ce să nu se auză glasul lor (ibid., XVIII, 4) ; acoperi ei în coperimînt de zicerea limbilor (ibid., xxx, 21); cf. PS. aux mêmes endroits; PV. CLIII, 2; CT. EL. Mathieu 53 ; CPr. 68 ; « ordre, commandement » (correspondant au vsl. povelënije « praeceptum, mandatum ») : derep ce lumină zicerile tale pre pămînt CP. PS. CLVI, 9; cf. ibid., xciu, 20; civ, 10; PV CLVI, 9. 93. Comme substantifs tirés d'adverbes, nous avons à mentionner les suivants, dont la plupart s'expliquent, comme ceux que nous avons relevés aux catégories précédentes, par les procédés habituels des traducteurs de forger des dérivés qui n'étaient que des adaptations aux formes slaves: apoi « dernier » (d'après le vsl. poslëdinï « extremus, novissi-mus»): mulţi vor fi întîii apoii şi apoii întîii CT. EL. Marc 46; cf. Mathieu 79, 80; Luc 72; CC1. 76; le fém. apoia a le sens de «le dernier état» dans cette phrase: fi-va lor apoia mai amar decît întîia CPr. 67; cf. CT. EL. Mathieu 48; ailleurs il signifie «l'avenir»: Doamne, tu cunoscuşi toată apoia mea şi demulta mea PS. PV. CP. cxxxviu, 5 (dans PH. de apoilc şi de demultele; demult y apparaît donc aussi substantive et reproduisant le vsl. drevïni « pristinus »). astăzi, comme fém. pl. est donné une fois par CC2. 547 au sens de « le jour où l'on est » ( « l'aujourd'hui ») : astâzile de 'pururea cu înşelăciune petrccîndu-le. des(ă)tul « abondance » (vsl. obilï, obilije «abundantia ») : eu dziş în desătulul mien: se nu me clătescu în veacu PS. xxix, 7; îmbătă-se de destulul caseei tale (ibid., xxxv, 9) ; cf. CP. CP2, aux mêmes versets (dans PH., au dernier endroit: sătulul). de-sus (vsl. vysïnï « qui supra est, altissimus ») est employé spécialement en parlant du Seigneur ( « le Très-Haut ») : măniară De-susid în fără-de-apă PS. CP. LXXII, 17; sfatul De-susului înterilară (ibid., evi, n) ; cîndu împărţiia De-susnl limbile (ibid,, CLIII, 8 ; de même dans PV.) ; cf. PH. xci, 2, 9. furiş « endroit caché, tréfonds » (vsl. tajnu « absconditus ») : aceaia ce iaste... întru furişul inimiei omului CPr. 59; aussi le fém. furişe « secret »: ascunde-i-veri ei in furişea feţei tale PH. xxx, ■21 ; Zeulu cuvînt spuse nu de nou a fi ce e după ale noastre furişe, ce e întru început amu pururea e a fi lui CPr. 68 ; cf. ibid., 74. în-sus est employé de la même manière que de-sus (v. plus haut): tot pămîntul... se cînte numelui tău, In-suse PS. CP. LXV, 4; cf. ibid., LXXII, 11 ; XCL, 2, 9; PV. XCI, 9. întru-lăuntru « ce qui est dedans, intérieur » (vsl. vûnqtrïnï « interior ») : îndulcescu-mă amu de legea lu Dumnezeu, după întru-lăuntrul omului CPr. 95. mai-gios « fond » (vsl. prëispodïnï « infimus ») : aceia în deşertu cer şură suf letul mieu se între pre mai-giosulu pămînt ului PH. LXIII, 10. mai-sus « lieu élevé, hauteur » (vsl. prëvysprïnï « summus ») : coperiş cu apă mai-susul lui PS. CP. cin, 3 ; cf. PV. cm, 3 ; CP2, cin, 13 (à ce dernier verset PH. donne: mai-de-susid). sus, comme mase. est identique à de-sus, în-sus (cf. plus haut) : Susul dede glasul său PS. CP. xvn, 14; cf. ibid., XLV, 5; XLIX, 14; LXXVI, il; LXXVII, 5; xc, 1; CP2. LXV, 4; LXXII, 11; LXXVII, 17; LXXXVI, 5; xc, 2, 9; CC2. 206, 386, 391; comme neutre, il signifie «ce qui se trouve dans les hauteurs»: toate susurele tale şi undele tale prespre mine trecură CP. PS. XLI, 8 ; cf. PS. CLXII, 75. 94. Les adjectifs nous offrent un nombre bien plus réduit de dérivations impropres. Comme adjectifs tirés de substantifs, nous avons à relever: azimă «sans levain »: pîine adzimă PO. Ex. 12, 23. împărat: podobeşte-sc împărăţia ceriului omului împărat ce vru a se întreba în cuvinte cu robii lui CT. EL. Mathieu 77 (dans le texte-slave: llovëkû cari); cf. ibid., 89; CC1. 154, 177; CC2. 319-321; 343-344. lotru « voleur »: rău şi spurcat şi lotru CC1. 39; cel fecior lotru şi tare greşit (ibid,, 325). neguţătoriu: podoabă iaste împărăţiia ceriului emul [ui] neguţător iu ce caută bun mărgărituri CT. EL. Mathieu 55 (la version slave donne: llovëkû kupïci). păstoriu: oamenii păstori ziseră unul la alalt CT. Luc 5 (de même dans le texte slave: llovëkû pastyri). plugariu: omul plugar iu, cela ce pămîntul lucrează, cade-i-sc deîn rodul lui să guste CPr. 292. sutaş: acest om sutaş CC1. 105 (cf. § 100, suff. -ariu). ţăran: omeni ţărani DH. XI, 220. telcgariu: cai telegari CB. I, 209. 95. Quelques formes adjectivales sont dérivées des participes passés: adeverit «vrai, véritable» GS. I, 260; CT. EL. Marc 52; Luc 81; Jean 1, 38, 48, 50, 52, 68; CPr. 216, 293; CM. 12; CC1. 64; CC2. 5, 73, 134, 140; IP. 28, 33; «fixé nettement, précis»: vremi adeverite PO. Gen. 1 (d'après le texte deHeltai: bizonyos idôkctt); non moins fréquente est la forme parallèle adevărat (cf. ci-desus, 543): TB. 470; CC2. 81; CB. I, 67, 72; DR. 2; A. I, 248, etc. adîneat «profond» CV. xvi, 4; PS. CP. LXIII, 7; LXVIII, 15 (ape adâncate); CT. EL. Mathieu, 50; Marc 15; CPr. 43. afundat « profond »: înrimă afundată PH. LXIII, 7. amînat «lent »: se fie totu omulu... amînatu a grăi şi amînatu întru manie CV. cxiii, 13-cxiv, 1. curmezişat «oblique, équivoque, fourbe»: să fugim... de cuvinte curmezişate CC2. 626; Iară semnul cuvintelor curmezişate crucea e, ce şi pînă astăzi grăesc cuvinte curmezişate necredincioşii şi nu o firiimesc ea. Derept aceaia semnul cuvintelor curmezişate iaste întrunirea Domnului (ibid., 591). cutremurat «qui fait trembler, qui fait peur»: să fugim de înfricoşatul şi cutremuratid jurămînt CC2. 625. delungat «qui traîne en longueur»: sar fi prins şi domitale zăbavă, lucru delungat DH. XI, 349; « qui dure longtemps »: după atîta vreme delungată CPr. 310; cf. ibid., 308, 309. desfîrsit «parfait»: nu arătară amu credinţă desjîrşită CC2. 428; cf. TM. 124; CT. EL. Mathieu 79; CPr. 156, 297 (écrit des-vrîşit PS. CI.XII, 16-17; PH. LXXXVIII, 38); par confusion avec l'adverbe analogue (cf. ci-dessus, 597), il apparaît quelquefois invariable: fiţi amu desfîrsit, că tatăl vostru deîn ceriu desfîrsit iaste CT. EL. Mathieu, 15; est attesté aussi desăvîrşit TM. 225; P. 23 et pour l'emploi des deux formes l'une à côté de l'autre, comp. : cel amu... mai denainte de veac desfîrsit fiind, vru a fisă fie şi mai desăvîrşit CC2. 593. drăcit «possédé du démon»: nu vindecară cel om drăcii CC2. 90; cf. ibid., 55. fericat (ferecat) «heureux» CV. LXXIII, 9; cxv, 9; CLIV, 10-11 ; CLX, 11 ; PS. xxxii, 12; xxxix, 5; LXIV, 5; LXXXVIII, 16; cxvm, 2; CXXVII, 2; PH. i, 1; cxxxvi, 9; CP. II, 13; XXXII, 12; xxxm, 9; xxxix, 5; LXIV, 5; LXXXVIII, 16; cxvm, 2; CXXVII, 2; CXLV, 5; TM. 123; TB. 465-468; CTd.219, 220, 221; CT. EL. Mathieu 10, 40, 67; Jean 45, 65; CPr. 44, 52, 115; CM. 14, 22; CC1. 122; CC2. 6, 58, 144, 164, 417, 458; TP. 150, 156 (est employé, mais plus rarement, aussi fericit CP2, XXXII, 12; LXXXVIII, 16; CC2. 116, 153, 238, 416, 481, 564, 594; S. 23, 24, et les deux formes apparaissent l'une à côté de l'autre dans cette phrase de CC2. 458: ferecatu e... cela ce-şi aduce aminte de săraci...şi fericit bărbat cela ce miluiaşte). înfricat «qui fait redouter, qui cause de la terreur» PS. CP. XLVI, 3; CP2, LXXV, 8, 13; xcv, 4; TB. 290, 336, 354, 450, 451; CTd. 192, 204, 207, 213, 225; CC2. 129; IC. 40, 47; IP. 33; S. 10. mîlcomişat «qui garde le silence, qui se montre soumis»: [muiarea] să fie mîlcomişată CPr. 282; «qui vit en paix»: voi să fiţi mîlcomişaţi şi să lucraţi al vostru CPr. 269. miloslivnicit « miséricordieux »: Domnului f ie mulţemită pentru cel milostivnicit dar CPr. 189. obrezuit «circoncis» (vsl. obrëzovati « circumcidere ») : bărbaţi obrezuiţi CPr. 27. oscîrbit « triste » CC2. 497. osfetil, « consacré au culte, béni » P. 21. perii « sans vigueur, faible » : oamenii sînt asa periţi si slabi CC1. 248; cf. ibid., 315. peştii «lent »: să fie tot omul... pestit a grăi, pestit în manie CPr. 52. răslăbit «paralytique»: răslăbitul rob CC2. 264. şerbii «assujetti, soumis»: cîndu eram tineri suptu stihiile lumiei eram mai şerbiţi AA. XXVIII, 102. vivorît «orageux, tempétueux »: stătu duh vivorîtu PV. cvi, 25 (= stetit spiritus procellae) ; au même verset PH. donne viitorii. 96. Des adverbes sont aussi employés parfois comme adjectifs, mais ils doivent être interprétés de la même manière que ceux que nous avons vu plus haut, à la dérivation substantivale (§ 93) ; on a ainsi: apoi « dernier » (vsl. poslëdini « extremus, novissimus ») : gata a se ivi în vremea ceaia fajpoia CV. cxxxix, 7-8; se-au ivitu în [ajpoiidu anu (ibid., CXLIII, 4-5); adăstaţi pînă la apoile zile CPr. 56 ; avec le même sens de « dernier » aussi mai (de) apoi: cap mai apoi TM. 106; ICr. 20; GS. I, 258; cărţile ... mai de apoi CM. 9 ; « nouveau » : nil umil nu este mai vechiu şi nid mai apoi (écrit poniu) PS. CLXII, 72-73; comp. cesta de apoi CT. EL. Mathieu 80; cel(a) de apoi(a) PH. CP2. LXXII, 17; TM. 79; CTd. 193; CT. EL. Jean 28; CC2. 135, 586; IP. 35; AA. XXVIII, 107; zioa de apoi CC1. 185; TB. 470; CTd. 221; sanitare de apoi TB. 449; CTd. 213; osîndirea de apoi CC2. 511; arame de apoi («dernière obole») CTd. EL. Luc 69. aproape «qui rapproche»: aproapea întru Hs. dragoste CPr. 198; «proche »: nădăjduesc, fraţilor, ca mai buna şi aproapea spăsenie întru voi să fie lucrată CC2. 141. curînd « prompt » (vsl. skorû « celer ») : să fie tot omul curînd a auzi CPr. 52; CV. exm, 13-14; on pourrait, à la rigueur, supposer que curînd est employé dans ce cas en accord avec sa signification primitive (< lat. currere) et telle qu'on la rencontre en ancien roumain, lorsqu'il apparaît parfois comme adjectif (v. le dictionnaire de Tiktin), mais en tenant compte de skorû du texte slave, c'est bien plutôt à celui-ci qu'il faut attribuer la présence de curînd dans la traduction de YÉpître de S. Jacques. de năprasna «imprévu»: vru Dumnezeu şi Domnul nostru, Isus Hristos, să arate de năprasna a lui a dooa venire CC2. 359. tocma est donné comme adjectif par CT. EL. Luc 24 ; în vremea accaia sta Is.laun loc tocma, où ces deux derniers mots signifient « endroit uni, plaine », la forme ravïnû « planus, similis » du texte slave étant rendue par tocma. usebi «qui est réservé, destiné à quelqu'un»: după eşitul den trup în loc usebi duc pre suflete CC1. 117. 97. Pour les verbes, les textes nous donnent ces formes dérivées de substantifs: cămătnici « prêter à usure »: să veri si mulţi vedea cămătnicind CC2. 510. cimpoia «jouer de la cornemuse» CT. EL. Mathieu 41; Luc 32. cuibura (a se) « faire son nid, se nicher » (vsl. vûgnëzditi sç « nidificare ») : acie pasările cuibură-se PS. cm, 17. curvări « se rendre coupable d'adultère » CT. EL. Jean 28. draci (a se) « déraisonner, délirer »: Fistu eu mare glasu dzise: « drăceşti-te, Pavle... ». E élu dzise: «ba nu me drăcescu» CV. LXXX, 7-11; cf. CPr. 49; «être tourmenté du démon»: fata mea rău se drăceşte CT. EL. Mathieu 62; cf. CC2. 215; «devenir lunatique», comme draci veut dire «rendre lunatique»: ceia ce se lunesc spune-se că se drăceşte, că . . . dracul . . . păziia luna cîndu e plină si atunce împresura pre cela ce-l drăciia CC2. 242; cf. ibid, 310, 313; CT. EL. Mathieu 72. făţări (a se) « cacher ses sentiments, user de dissimulation » : făţăriia-se cu nuşii şi alalţi Iudei CPr. 202; aussi fă tara (précédé de ne) CV. CXLII, 7. întunereca « faire s'étendre l'obscurité » : tremise intimer ecu şi întunerecă PS. civ, 28; comme réfléchi, «s'obscurcir»: întune-rece-se ochii lor CP. PS. LXVIII, 24 să se întunerece CP.2) ; cf. CT. EL. Mathieu 65. luni (a se) « devenir lunatique » CC2. 242 (ceia ce se luniia) 312, 313, 315, 543. mărturi « rendre témoignage ty.mărturi-va de mine cela ce m'au trimes EL. Jean 29 (mărturisi-va dans CT.). murgi «s'obscurcir»: se murgească-lă ochii PH. LXVIII, 24. nevoi « obliger, forcer » TM. 52 (lu nevoiaşte să lucre) ; cf. CPr. 215; AI. I1. 105; «tâcher»: nevoiţi de pripiţi cum mai curînd AA. XX, 476; cf. DH. IX, 349; comme réféchi, « penser à quelque chose, se donner la peine, s'efforcer »: de s au nevoit neştine de s'au postit AA. XXVIII, 108; nevoiia-se să biruiască nevoia foamei CC2. 296; cf. CT. EL. Jean 59; CPr. 118; CC2. 27,44,58; AA. XX, 477. omeni (a se) «s'incarner»: din Marie ficioară cmeni-să CTd. 229; GS. I, 260; CM. 13. omeţi (a se) « devenir blanc comme la neige » (vsl. osnëziti sg « niveum reddere»): omeţi-se-va în Selmon CP2, LXVII, 15. oşti «faire la guerre, combattre, lutter»: Amalcc oşti împro-tiva fiilor lu Israel PO. Ex. 17; cf. AA. XX, 483, 487; comme transitif, «mener à la guerre»: bună oaste oştit-am CC1. 85, 448; « attaquer »: vor mania şi vor oşti pre el PO. Gen. 49; cf. Ex. 14. pizmi « se montrer haineux » : află fărălegile-ş şi pizmeşte CP. xxxv, 3 (să pizmească CP2.) ; « montrer une animosité opiniâtre, s'acharner » : pretutindinea bunilor pizmeşte . . . diavolul CC2. 469 ; «se montrer hostile»: nici unui om pizmil-am de să nuspuiu învăţătura (ibid,, 218); comme réfléchi, «se jalouser, se haïr»: să nu ne pizmim, nici să ne rînjim sau să ne certăm CC1. 121; cei ce se pizmiia elu-i munciia (ibid., 464; cf. ibid,, 229, 549). plugari «labourer la terre »: cela ce e plugari, el pre nădejede să plugar cască CPr. 141. şerbi « s'acquitter envers quelqu'un de certains devoirs, servir quelqu'un » PH. il, 11 (şerbiţi lui Dumnedzău cu frică) ; xxi, 31 ; xcix, 2. temeli «fonder»: élu temeli susul PS. LXXXVI, 5; de ainte cunoscuiu de mărturiile tale, că în veacu temelitu-le-ai (ibid., CXVIII, 152). trufi (a se) «s'enorgueillir» CP2, LXXII, 18; CC2. 19 (mai vîrtos datori sîniem . . . să ne smerim, decît să ne trufim), 107, 263. urmi « hériter » (formé d'après le vsl. naslëditi « hereditate accipere », dont le sens a été associé à urmă sous l'influence de slëdû « vestigium ») : blîndzii urmi-vor pămîntul PH. xxxvi, 11 ; cf. ibid., xxiv, 13; xxxvi, 22. zăpădi (a se) «devenir blanc comme la neige»: zăpădeşte-se în Selmon CP. LXVII, 15; en sens figuré, «apparaître comme couvert de neige »: sufletul de nu se va înălbi mainte şi să se zăpă-dească cu scîrbele şi cu strimiurile şi cu năpăştile CC2. 99 ; cf. plus haut omeţi. zavisti « regarder avec jalousie »: zavistiia pre el Filistenii PO. Gen 26; cf. ibid., 30. 98. Sont dérivés d'adjectifs: des cieux cuvioşa « reconnaître quelqu'un digne d'être reçu au royaume :ieux »: cuvioşadză pristăvitul delà noi D. II, 302; cf. ibid., 306. hrăbori « se fortifier, reprendre de la vigueur, du courage » : hrăboriţi-vă sî învîrtcsaţi-vă inema voastră CP. xxx, 25 ; cf. CPr. 50; TP. 158. matori « vieillir »: mutarea mea au mâtorit in zilele ei CT. EL. Luc 2; cf. ibid,, 8; CD. 429; CC2. 587. meseri « devenir pauvre » : bogaţii meseriră si flămîndziră PS. PH. CP. xxxiii, II; cf. PS. PV. PH. CP. LXXVIII, 8; CC1. 138; comme transitif, «rendre pauvre»: Domnul mesereste si bogat este PS. PV. CP. CLIV, 7. milostivnici (a se) «avoir pitié, se montrer miséricordieux»: pre cine ma eu milostivnicesc élu e milostivnicit de mine... ; aşi jder ea amu cui va el să se milostivnicească CPr. 101 ; cf. ibid., 243. mohor îţi « teinter de rouge sombre »: degetele sale ... le-au moho-rîţit cu sîngele său D. II, 306. neoşa (a se) « devenir blanc comme la neige » : neoşa-se-vor vu [— în] Selmonele PH. LXVII, 15; cf. ci-dessus omeţi, zăpădi. nevolnici «opprimer» CV. cxvn, 4. procleţi «maudire, anathématiser »: nu procleţi CC1. 347; sfîntul săbor procleţiră-i CC2. 208; ibid., 209, 225. răoia (a se; dér. de răoiu, v. suffixes) «se montrer méchant, rancunier»: nici să se scîrbească, nici să se răoiaze, ce şi dragoste mai vîrtos să arate cătră vrăjmaşi CC2. 386 ; à côté de răoia on a reoni « faire du mal à quelqu'un, maltraiter », donné par CV. CLIV, 8. trufaşi (a se) «s'enorgueillir»: oborrişi-i cîndu se trufăşiia PH. LXXII, 18. unturoşa « oindre, enduire » : unturosa-va faţa cu unt PH. cm, 15. 99. Comme verbes dérivés d'adverbes, il y a à relever: curînda (a se) « se hâter » (vsl. ujedriti « properare ») : după aceaia curîndară-se CP. CP2. xV, 4. curmezişa «déformer, interpréter d'une manière fausse»: se curmezişază acest semn de eretici CC2. 591. împrejura «entourer»: d'unde noi cu atîta ce avăm de ne-au împrejurat cu miorul mărturiei CPr. 331. înluontroşa « s'écrouler, s'enfoncer » (vsl. uglubati « infigi ») : înluo[n]troşară limbile în păgubite ce le feceră PH. ix, 16 (dans la Vulgate: infixae sunt gentes in interitu quem fecerunt). Dérivation propre 100. Suffixes. Parmi ceux qui servent à former des substantifs et des adjectifs, il y a à noter: -ame (suff. collectif): mişelame «les pauvres, le bas peuple»: in care beserecă nu spun cu înţeles să se înveţe mişelamea...; sînt buni numai de-a cererea milă în ţară delà mişelame CC1. 108; vai de... popii cărei nu ştiu, nece înţeleg Sfînta Scriptură, să înveţe pre mişelamea (ibid., 215); cf. ibid., 119, 123, 265, 266, 456; cum trebu-iaşte popilor să slujască... mişclameei creştinilor CM. 9. — voini-came « l'ensemble des guerriers, tous ceux qui forment une armée »: această oaste a lu Dumnezeu chiamă-se a ceriului voinicame CC2. 347; acolo amu îngereştile tării şi voinicamea arhanghielilor... cu arepile vînluri aducea la rădicarea de pre pămînt a lu Hristos CC2. 203; CTd. 197. -are : vînătare « meurtrissure » : rană pentru rană, vînătare pentru vînătare PO. Ex. 21. -ariu: substantifs: aldămăşariu «celui qui prend part à un « aldămaş » ( « boisson qu'on offre à la conclusion d'un marché ») CB. I, 67. — cindzeccariu « commandant d'une compagnie de cinquante hommes» PO. Ex. 18. — dàbilariu «fonctionnaire chargé de la perception des impôts» DH. XI, 233. — dzeceariu «commandant d'une compagnie de dix hommes» PO. Ex. 18, — miiariu « commandant d'une troupe de mille hommes » CPr. 46 ; PO. Ex. 18. — mucariu « mouchettes » PO. Ex. 37. — schelariu «douanier» RLK. 51.—sutariu «commandant d'une compagnie de cent hommes, centurion» CT. EL. Mathieu 25; CPr. 46 (aussi sutaş aux mêmes chapitres de ces textes et dans CV. ; CC1. 17, 103; CC2. 65, 257; PO. Ex. 18).—tunariu « canonnicr, artilleur» AA. XX, 468, 487.—văpsariu «teinturier»: veşmintele lui fură luminate albe foarte ca zăpada, neci un văpsari nară putea face aşa alb pre pămînt CT. EL. Marc 38 (bien qu'il se rencontre avec le bulg. vapsarï, il peut être un dérivé roumain de văpsea). — adjectif: pătrarul « de quatre ans »: cai patrari CB. I, 208. -aş: dănţaş « danseur » CL. XXIV, 735. funaş « propriétaire d'un terrain contigu » CB. I, 57. — moştinaş «héritier»: ficiorul slujniciei nu va fi moştinaş cu ficiorul mi eu Isac PO. Gen, 21. — opăcinaş «rameur»: corabiia iaste besereca lu Hristos, întru marea vieţiei... avînd opăcinaşi preuţii şi credincioşii CC2. 429.— pedestraş « fantassin » AA. XX, 486. — suliţaş « lancier » CB. I, 26. -ătate: bogăiate « richesse, fortune » PS. XLVIII, II ; LI, 9 ; exi, 3; PV. exi, 3; CLIV, 10; PH. xxxvi, 3, 16; XLVIII, 7; LI, 9; LXI, II; LXXII, 12; exi, 3; cxvm, 14; CP. XLVIII, 11, LI, 9; exi, 3; CT. EL. Mathieu 51; Marc 16; CPr. 56, 81, 102; CC1. 95, 347, 409; CC2. 77, 493; TP. 158. — meserătate (meseretate) «pauvreté»: neavuţii şi mişeii învaţă ca să nu cază den meserătate în năpasta ceaia nespusa CC2. 413; şi Hristos întru meserătate şi în sărăcie I viia (ibid., 44) ; cf. ibid., 136, 237, 335, 392; PS. xxx, 11; XLIII, 24; LXXXVII, 10; cvi, 10, 41; PV. cvi, 10, 41; PH. xxx, 11; XLIII, 24; LXXXVII, 10; cvi, 10; CP. xxx, II; XLIII, 24; LXXXVII, 10; cvi, 10, 41; TM. 80; CTd. 194: CC1. 45, 102, 266, 280; PO. Ex. 25; IP. 36; AA. XXVIII, 110.—pănătate «souffrance»: imputare aşteaptă sufletul mi eu şi pănătate CP. LXVIII, 21.—strîmbătate «injustice» TB. 417; PO. Gen. 21, 50; AA. XX, 473. -ciune: asupriciune «intempérance»: ale trupului asupriciuni CC2. 82; «ce qu'on exige au delà de ce qui est dû, profit illicite, usure » : chinul rîvnirei ceaia reaoa si asupriciunea, camătă si si alalte CC2. 49; cf. ibid., 249, 250, 325, 391, 500; dans CPr. 186, 'ii traduit le vsl. izbytucistvije « abundantia » : ca şi a voastră asupriciune după aceaia să slujascu nevoei voastre.—descumpărăciune « délivrance au moyen d'une rançon, rachat »: să aibă grijă dom-nealui să ia preţul descumpărăciunei la domnealui despre el AA. XX. 487; cf. CC1. 56, 439; PO. Ex. 30.— despueciune «nudité»: de multe ori am fost... în mult frig şi în despueciune CPr. 193. — dezbrăcăciune, même sens que le précédent: au foamea, au dezbră-căciunea CPr. 99.—dezmierdăciune «volupté, plaisir» CTd. 224; CL. XXIV, 731. —-fărtăciune «association, compagnonnage, liaison»: Carile sînt năravurile trupului cele rele?.. înşălăciunile şi fărtăciunile nederepte TM. 230. — f erecăciune « action de lier avec une chaîne » CTd. 195; CC2. 201. —fericăciune (ferecăciune) « béatitude, bonheur» CPr. 86; D. II, 305; TP. 154, 166.—iertăciune «pardon, absolution » TM. 156; CT. EL. Marc, 1,14; CC1. 476 ; CC2. 126—îmbrăcăciune «vêtement »PH. LXVIII, 12.—orbiciune « aveuglement » CPr. 107; CC2. 198. —■ plinăciune: împlerea ta şi lacrămile tale să nu laş a trece plinăciunea PO. Ex. 22; une glose intercalée dans le texte l'explique ainsi: den hrana şi poama ta să dai pîrga den primă, sa signification étant par conséquent celle de « prémices des fruits et des moissons » (les traducteurs de PO. n'ont fait d'ailleurs que reproduire une glose du Pentateuque de Heltai, où est donnée l'explication de telyessegedet, auquel correspond plinăciune). — pricăjiciune «souillure morale»: învaţă şi de midie pri-căjiciuni pre credincioşi CC2. 570. — răpiciune «rapine»: lăuntrul vostru plin iaste de răpiciune şi de hitlenie CT. EL. Luc 60; cf. ibid., Marthieu 95; CC2. 141.—secerăciune «moisson» CT. EL. Mathieu 34; Marc 17. — smericiune «humilité, modestie» CPr. 108, 188, 189, 213, 239; CC2. 105, 121, 127'. — topiciune «dissolution »: nu în putrejuni şi în topiciune să fim CC2. 381. — uniciune « qualité de ce qui est un » : iei en uneczune ieste, trey en obraze se-l czestymu TP. 154; cf. ibid., 158. 646 -cală: bîntătuială «vexation, molestation »: de niminea nici o bîntătuială să n aibă CB. I, 63 (probablement une contamination de bîntuială avec bîntătui « punir », puisque bîntătuială, comme dérivé de ce dernier, n'est attesté ailleurs qu'avec le sens de « punition », v. Dicţ. I. rom., I, 565, et c'est bîntuială qui apparaît d'habitude dans les documents avec la signification de « vexation »). — clocoteală « bouillonnement » TB. 459 ; CTd. 217. — despărţeală « séparation, schisme »: ca să nu fie despărţeală întru trup, ca toate nodurile o gri je să poarte CC2. 390; cf. CPr. 152; « distinction, discernement » : elu le-au dat minte întru despărţeală şi al binelui şi al răului CPr. 312.—dodeială «molestation» CM. 8. — izbeală « calamité, fléau, plaie » : atare izbeală să nu fie pre ei PO. Ex. 30.—milcuială «prière insistante»: ascultă-ne mi[l]cu-iala PO. préf.—miroseală «odeur»: ca... jărtvă lu Dumnezeu întru o miroseală dulce CPr. 228; cf. CC2. 111, 117, 160, 351, 352, 582; PO. Ex. 25, 29, 30, 31, 35, 37; «parfum» (en sens figuré) : Domnului fie mulţemită, cela ce ne dă în toată vremea învăţătură în Hs. şi adevărează miroseală cunoscutei lui pentru noi (dans la Vulgate: odor notitiae «le parfum de sa doctrine»); par une faute de traduction, il est donné ainsi dans CPr. 181 ; rea miroseală..., bună miroseală, où il faut entendre: «mauvaise..., bonne réputation» (le texte slave porte: chvaljenije « laus, gloriatio » et gazdenije « malcdicentia »).—odihneală «repos» TB. 421, 423, 452, 461; CTd. 211, 212, 214, 217; D. II, 305, 306, 308, 310, 312.—pedepseală «châtiment, punition» CC1. 1.9, 36, 41, 419. — pesteală « ajournement »: nece uo pesteală nu lă feciu CV. LXIX, 9-10; cf. CPr. 48; «retard»: să [a]u veritu neştire în al unsprăd-zecele ceas, să nu se teamă de pesteală TM. 79; «action de rester quelque temps dans un lieu»: judecă amu Pavel să treacă în Efes, ca să nu fie lui pesteală întru Asia CPr. 44. —strimteală « étroi-tesse »: să iaste şi ea cam largă... calea relelor, ce iară, cîndu e la sfîrşenie, la strimteală ne întoarce CC2. 425. —turbureală «mouvement, agitation»: turbureala apeei CT. EL. Jean 14; turbureala [măriei], ibid., Luc 106; turbureala lumiei CC2. 49; cf. ibid., 408; «perturbation de l'atmosphère»: stau înlăuntnd adăpostului cînd văd bure şi turburele CC2. 61 ; « perturbation des fonctions organiques»: bete joia... e turbureala trupului CC1. 543; «trouble de l'âme »: va pre noi... fără de scîrbi şi fără turbureala să ne păzească Domnul CC2. 385; cf. ibid., 303, 315, 467, 535; PO. Gen. 27; «tumulte de la vie » : să lăsăm amu mulţimea păcatelor vieţiei aceştiia şi gnjile turburelei CC2. 243. — usebeală « différence »: pentru aceaia să ştii ce e usebeală între ele PO. préf. 647 -ean: boulean, dim. de bou CB. I, 208. — hristoseanu « chrétien » CV. LXXXI, 9; CLXI, 5, dérivé surprenant, puisque c'est creştin qui aurait dû y être mis, comme nous le voyons ailleurs dans le même texte; le traducteur de CV., ayant sous les yeux christijanù de la version slave, n'a pas hésité à forger sur celui-ci une forme dérivée de Hristos, par l'adjonction de -eanu. — moştean (moştnean) «héritier»:... după făgăduită seţi moşteani. Iară eu grăesc: alita de mult moştean şi e coccn, şi nici întru o slugă usebitură, tuturor demn acesta [e] CPr. 208; cf. ibid., 87, 328 (moştnean); CT. EL. Mathieu, 87; Marc 53; Luc 100; CC1. 171; CC2. 8, 44, 45, 480, 510, 624. -easă apparaît dans des dérivés comme hăimăneasă DH. IX, 490; stolniceasă CB. 1, 88; voivodeasă DH. IX, 398 «femme d'un hatman », etc. -el, -ea (suffixe diminutif): substantifs: bucăţea CPr. 54; PC Gen. 18.—cîrligel PO. Ex. 26. — comişel (< comis) AA. XX, 469.—fecior el, fecior ea (v. p. 454).—junei (giurel) CV.; PS. CLIII, 25; CP. cXLViii, 12; CLIII, 25; PV. CLIII, 25; CC1. 259; CPr. 47. — porobocel (< poroboc «petit enfant») CM. 11; CC1. 491; PO. Ex. 2.—şătrărel (< şătrar) GSI. X, 11, 13. — seîndurea CT. EL. Luc 4 ; Jean 60. — spătărel (< spătar) CB. I, 26. — veşminţel CC2. 626. — vistărnicel (< vistiernic) GSI. X, 11. — adjectifs: junei (giurel) PS. CP. LXVII, 28; cxvm, 141 ; PV. cxvm, 141. ■—putinea PO. préf. ; Gen. 18, 24; CC2. 38, 81, 272, 326, 516; P. 9; li. II, 302. — scundicel CC2. 515. -enie : miloşi?-denie « miséricorde » CC2. 22-23. — mirosenie « odeur »: şi giunghe prejirtvă de ardere pre oltariu şi simţi Domnul cea mirosenie bună PO. Gen. 8; cf. ibid., 27; Ex. 5; CC2. 400; CB. I, 11 ; « parfum » (en sens figuré): să ne împlem de miroseniia-şi dulceaţa duhului sfint CC2. 155; cf. ibid., 352; — mitutenii, pl. «enfants» PO. Ex. 10.—obîrşenie «fin»: că în [îm]părăţ-iia lui nu iaste obîrşenie TM. 103; IC. 14.—slobozenie «rédemption»: în cela ce avăm noi slobozenie CPr. 250. — uşurenie « allégement »: să-mi facă un sarandar pentru sufletul meu şi pentru uşureniia păcatelor noastre DR. 2. -eş (-ăş) : bratăş (dérivé de brat < vsl. braiû) « ami, compagnon »: o, fericaţi de ceia ce-şi lasă părinţii şi fraţii şi sororile şi bratăşii săi TB. 467. -esc: apostolesc «apostolique» TB. 338; CTd. 196; CPr. titre et préf. (Lucrul apostolesc = Actes des Apôtres), 140; CC2. 5, 150, 202, 478. — asiriesc «assyrien» CC2. 592. — atineesc «athénien » CPr. 40. — chilichiescu « de Cilicie » CV. — cînesc: muscă cînească « mouche qui attaque les chiens » PS. PH. CP2. LXXVII. •15; civ, 31; CP. civ, 31. — coconesc «enfantin»: cînd era cocon en grăiia ca un cocon şi avea rîndure coconeşti, ca un cocon cugeta, c cînd fui bărbat eu lepădat rîndurele coconeşti CPr. 155 (rîndure veut dire ici «manières d'agir, habitudes»).—curvesc «qui excite à la débauche »: multe amu şi acmu uspeţe să sînt şi cîntări curveşti CC2. 624.—eghiptenesc «égyptien» PO. Ex. 7.—elinesc «des Hellènes» CC2. 187.—fariseesc «des Pharisiens» CV. XLVIII, 7; CT. EL. Luc 74, 75. — galileesc « galiléen » CC2. 621. — gomoresc «de Gomorrhe » CV. cxx, I. — heruvimesc «des chérubins» CC2. 205 (scaunul heruvimesc); CTd. 198.—idolesc «appartenant au culte des idoles»: întru crovul jungheriei idolească lă-cuind CC2. 370 ; slujitorii idoleşti (ibid., 478) ; — iudeesc « de Judée, juif» CPr. 4, 29, 31; CC2. 178, 186, 263, 338, 557'. — moschicesc «moscovite, russe» CB. I, 195.—nazareesc «nazaréen» CV. LVIII, 8-9. — peliţesc « charnel » (comme dérivé de pelilă qui est employé en ancien roumain aussi avec le sens de « chair, corps » ; v. lexique): rogu-vă... se feriţi-vă de peliţeştile pohtiri CV. CXLVII, 5-7. — sărăcesc «qui n'enrichit pas»: mai sărăcesc şi mai ticălos lucru nu iaste ca vînarea de peşte CC2. 598; «de faible valeur»: camai sărăceşti..., sîntu darurele noastre CTd. 192; cf. CC2. 134; IP. 32; « modeste »: sărăcească cerere cerşu CC2. 503; cf. ibid., 378. — sirineesc «syrien»: limba sirineiască CC2. 378. — sodomesc «de Sodome » CV. CLXIX, 14.—striiresc «étranger»: scoate-me deîm mîrule feciorilor striireşti PV. CXLIII, 11.—tătîresc «qu'on tient de ses pères, traditionnel » (traduisant le vsl. otïci a patris, patrius &) : învăţatu aiave [întru] legea tătînrcască CV. xxxvn, 9—10; nemică înr aleanu nu feciu oameniloru sau obicniteloru tătîreşti (ibid., c, 14-cl, 3). — văduesc «de veuve»: luo pre sine veşmintele vădueşti PO. Gen. 38. — varvaresc «barbare»: cu graiu varvaresc CC2. 379. — vlădicesc « qui exerce une puissance souveraine » (d'après le vsl. vladycïnï « domini ») : cu duhul vlădicescu învîrtoaşe-me PS. L, 14; cf. CP., au même verset. — vrăcesc « qui concerne la médi-cine, médical»: măestrie vrăcească PO. Ex. 30. —zbor esc « s'adres-sant à tous les chrétiens»: zbor casca tremetere (— « épître ») a lu Iacov CV. cix, 4-5, etc. -et (-ăt): oamet «multitude d'hommes, peuple»: a-tot-putear-nic Domnezeu acela te blagoslovească, sporească şi înmulţească, cum oamet mare să fii PO. Gen. 28 ; cf. ibid., 21, 25, 46 ; Ex. 32. — teamăt «crainte, peur»: se spămîntară cu teamăt mare CT. EL. Marc 21 ; cf. ibid., 70; Luc 17; CT. Luc 19; CP2, LXVII, 28; CC2. 7, 39, 156, 158, 374. -eţ (-ăreţ, -uleţ): bouleţ, dim. de bou CB. I, 208. —grueţ, dim. de grui «colline» PO. Ex. 17.—negustăreţ «non goulu, sobre, tempérant»: cad es e amu episcopului... sa fie nebeţiţ..., negustărei CPr. 300.—prilăsteţ «trompeur, fourbe»: bărbatul strîmbu şi prilăsteţ gunoseştese Domnulu[i] FH. v, 8. -eţe: buneţe «bonne action, bien que l'on fait»: cunoaste-veli folosul buneţilor şi plata păcatelor delà Domnedzcu întru ceste cărţi PO. préf. — scurteţe apparaît dans cette phrase, mal traduite, de CPr. 47: rogu-te auzi-ne noi întru scurteţele blîndcţclor talc (dans la Vulgate, Actus Apost,, XXIV, 4: oro breviter audias nos pro tua clementia) ; scurteţe, comme dérivé de scurt, devrait signifier « brièveté », mais il n'est guère à sa place dans le texte de Coresi. -ie: adeverie «vérité»: derepta-vă-va spre toată adeveriia CT. EL. Jean 53. —ajuiătorie et ajutorie « aide, assistance »: darul de vindecare, ajutătoriia CC2. 360; cu ajutoriia cuvîntului (ibid,, 365; cf. 468, 599, 626, à ce dernier endroit : ajutoriu şi ajutorie). — alnicie «astuce» (< alnic, v. lexique): răspunseră... lu Hemor eu alnicie PO. Gcn. 38. — argăsitorie «métier du tanneur, du corroyeur » CPr. 40. — bătjocurie «risée, moquerie» CT. EL. Mathieu 81.— blăznie «tromperie, séduction»: vrea să-ş tocmească minciunile lor... şi blăzniile CC2. 269. — blînzie «douceur, bénignité» PS. XLIV, 5; LXXXIX, 10; cxxxi, 1 ; CLVIII, 42; PV. LXXXIX, 10; cxxxi, 1 ; CLVIII, 42; CP. XLIV, 5; LXXXIX, 10; CLVIII, 42; CPr. 55; CC1. 20; CC2. 41, 164, 199, 211, 276, 450; AA. XX, 473. — bolnăvie « maladie » CC1. 17, 20; CC2. 65, 277, 286. —- cămătnicie «le fait de prêter à usure» CC2. 455, 472, 510, 516, 517. — cerbicie «opiniâtreté» D. II, 306. — chelărie « charge de sommelier, de cellérier » CC2. 499. — cîrcimăric « métier de cabaretier » CC2. 433. — coconie « enfance »: deîn coconie sînt răi CC1. 248; dans CPr. 209 (cînd întru noi luom coconiia) il traduit le vsl. usynjenije « adoptio ». — crezuţie « vérité »: nedestoinic sînt pre toată credzuţia ta PO. Gen. 32 (formé d'après le hongr. hncseg «fidélité» du texte de Heltai).—■ curăţie «propreté»: după curăţia mirilor mele PS. PH. CP. XVII, 25; cf. ibid. 2! ; CTd. 221 ; « purification »: era aciia vase de apă... pre curăţiia ovreiască CT. EL. Jean 6; cf. Luc 6; « guérison»: adu de curăţiea ta ce zise Moysi în mărturiea lui CT. EL. Marc 6 ; cf. Luc 18 ; « pureté de l'âme»: cela ce... va posti cu curăţie TM. 47; cf. ibid,, 48; TI3. 464, 467, 468; CTd. 219, 220; CPr. 55, 58, 169, 172, 247; CD. 190, 316; CC2. 26, 49, 132, 349, 548, 610; PO. préf.; IC. 47; D. II, 302; «rémission, absolution»: au fapt curăţiia păcatelor noastre CPr. 303; cf. PS. PH. CP. cxxix, 4; CC2. 18, 156. — cur-varie « adultère » EL. Marc 44. — dăscălie « instruction, culture »: mănăstirile întru o vreme au fost bune, nu ca aemu, că în iale au fost de dăscălie CC1. 108. — derepţie « équité » CP. CP2, xcvn, 9. — deşerţi e «dommage, perte»: vădzu cutnu... cu multă deşerţie... va se fie nutarea CV. LXXXV, 10—14; cf. LXXXIX, 2—3; CPr. 50 (traduction du vsl. lusteta « vanitas, damnum »). —dezmierzie « plaisir, volupté»: iuo-f sîntu ţie... dezmierziile tale? TM. 228; cf. CTd. 226.— dumnezeie «divinité» CTd. 196; CPr. 80, 124, 240, 254; CC1. 61, 112, 192, 437; CC2. 105, 148, 160, 187, 188, 202, 269, 282, 308, 450, 526, 556; «piété» CPr. 287; CC1. 215; CC2. 113, 307, 380. —eftinie « pitié, miséricorde »: cu eftinie de săraci lu Hristos să ogodim CC2. 47; cf. ibid,, 179, 292; CP2, LXVIII, 17; cu, 4.— făţărie «dissimulation, hypocrisie» CV. CXLIV, 12—13; TM. 121, 227 (où il faut lire făţăriile) ; TB. 448, 449; CTd. 213, 224, 225, 227; CT. EL. Mathieu 95; Marc 54; Luc 62; Jean 26; CPr. 58, 166, 284; CC1. 373; CC2. 53, 54, 472; D. II, 311 ; ailleurs, il signifie « manière dont quelqu'un se présente » et traduit le vsl. lice « figura, persona »: nu in făţărie prăvindu se aveţi credinţa Domnidui ■nostru CV. cxvi, 6; cf. CXVIII, 8; CPr. 26, 52, 81; il n'est pas à sa place dans un autre passage de CV. (cxxxiv, 4 ; cf. CPr. 57) : se nu în făţărie cădeţi, où un autre mot aurait dû traduire le vsl. osqz-denije « condemnatio » (dans la Vulgate on a : ut non sub judicio decidatis).—felie «le temps passé comme jeune fille, l'époque entre l'adolescence et le mariage ». EL. Luc 8 ; CC1. 429 ; CC2. 587, 592; «virginité» CPr. 121, 139; CC2. 345, 410, 623. — ficiorie « virginité » CTd. 210 (dans un document de 1588, CB. I, 53, Hasdeu croyait retrouver la même forme, avec un sens différent, mais ce n'est pas feciorie qu'il faut y lire, mais feciorii). — flămînzie « faim » oamenii ce lucrează păcatului cu flămînzie se topesc CC2. 26 ; cf. ibid., 421; «famine, disette»: în zioa a flămînziei săturase-vor CP2, xxxvi, 19; «détresse» (dans la version slave liêenije «inopia »): nu grăesc aceaia pentru flămînzia voastră CPr. 248. —giun-rie «jeunesse» PH. XLII, 4; LXX, 5; cu, 5; CXLIII, 12.—hîlpie « désir immodéré, cupidité »: nu grăi cuvinte de hîlpîie şi de nemică CC1. 348; la même forme, avec phonétisme différent, hlăpie CL. XXIV, 737, traduit le vsl. surcvîstvo « arrogantia, temeritas ». — hrăborie «action de lutter vaillamment»: blagoslovit Domnid Dzeid mieu, cel ce învăţă mîntde mele în hrăborie PS. CXLIII, 1 ; cf. PV. CP. ibid. ; «fureur»: în hrăboriia sa cea orbitoare omorîră pre taore PO. Gén. 49; cf. ibid., 34; «vigueur, fermeté, énergie»: cu hrăborie... să ne protivim lor şi să-i gonim delà noi CC2. 86; cf. ibid., 225, 532; CC1. 84, 357; TP. 152; «endurance»: mare hrăboriia a lor şi răbdare arătară-ş în vremea chinului CC2. 160; cf. ibid., 79; «attachement opiniâtre, ténacité»: într'însul [în botez], pînă în^pîrşit să poată rămînea cu mare hrăborie CM. 11 ; « empressement, ardeur »: cu hrăborie mare asculte, cu toată mintea, cuvintele lu Dumnezeu CC1. 137; cf. 9, 139. — idolie «idolâtrie» CPr. 212. — înălţie «hauteur, élévation» PH. xi, 9; CM. 28; CC1. 346; PO. Gen. 49.—înţelepţie «sagesse, prudence» CTd. 192; CPr. 252; CC2. 4, 20, 70, 91, 119, 134, 155, 231, 290, 337, 370, 461, 499, 617; IP. 33 (aussi dans le composé bună-înţelepţie, v. plus loin).—Unie «paresse, lenteur, indolence, oisiveté» CC1. 183; CC2. 170, 294, 372, 467. — limpezie «clarté» CC2. 49.--Unie « apaisement, calme »: opri vîntului şi măriei şi fu linie mare CC2. 267; «tranquillité»: linie sufletească să priimim (ibid., 61; cf. 302, 428, 430, 623); «douceur, mansuétude»: oile amu chiamă-se sfinţii, derept blînziia lor şi liniia (ibid. 41; cf. 514). —lotric, dér. de lotru « voleur » : Dumnezeu pre nimea nu bate, ce numai pentru păcatele şi pentru lotriia CC1. 37.—Iunie «maladie attribuée à l'action de la lune »: unii zic că Iunie o boală iaste tocmită den stricarea sîngelui, derep ce că Urna, cîndu-i e lumina plină, fire are... a turbura ce-s în trup udăturile CC2. 314.—măniecie (maniac >: nici făgăduinţei ceaia buna îndărătnici-tori să fie CC2. 224-225.—îndemnătoriu CPr. 208 traduit pove-liteli « praefectus » de la version slave: el iaste îndemnaturilor şi păzitorilor pînă la vreme deîntru părintele.—îndrăznitoriu «qui a confiance dans sa force, qui ne s'intimide pas, hardi » CC1. 426; CC2. 150; D. II, 307.—îngînduitoriu «qui pense constamment à une chose »: ascultător in şi îngînduitoriu legiei ht Dumnezeu CC1. 413.—îngrupătoriu «fossoyeur» PS. CP. CP2 LXXVIII, 3; le fém. îngrupătoare a le sens de « sépulture » CT. EL. Mathieu 111 ; Marc 63; Jean 41; CC1. 382, 397, CC2. I 17; PO. Gen. 49.—înjugătoriu « qui peut être attelé au joug» CC2. 380, 475, 476 (boi înjugăîori). — învrăjmăşiioriu «celui qui sème la discorde, la haine» CC2. 325. — lăsiioriu «trompeur» PH. xui, 1; exix, 2, 3.—lău-toriu «cuvette» TM. 191.—logoditoriu est donné par CPr. 208: nu e nici o slugă şi nici un logoditoriu, mais, comme dérivé de logodi, il n'y est guère justifié, puisque la forme qui lui correspond dans le texte slave est svobodi « liber » ; évidemment donc une faute de traduction ou d'impression. — mănietoriu « prompt à se mettre en colère» CP2. LXXVII, 8; aussi comme sb. PS. CP.LXV, 7. —mărturisitoriu «témoin» PH. xxvi, 12; LXXXVIII, 38 (şi măr-lurisitoriu în ceriu credzut; martorul dans PS. ) ; CP. CP2. ibid. ; CPr. 15, 26, 62, 74; CC1. 420, 421, 432, 470; CC2. 540, 582; PO. Ex. 23.—miluitoriu «miséricordieux» PS. CP. ex, 4; CC2. 20; D. II, 304. — năstăvitoriu « celui qui dirige, qui conduit, maître » CT. EL. Mathieu 93; Luc 85; CC1. 279; CC2. 376, 483 ; — nedejd(e)-itoriu (nedejduitoriu) « qui espère » PH. xxx, 20 ; xxxi, 10 ; cxxiv, 1 ; «qui fait espérer, qui inspire de la confiance » : ne set priatin[i] multu nedej-diutori şi avem nedejde pre domniavoastrâ RLR. 46 ; nădăjduitoriu de CPr. 101 est dû à une fausse interprétation de la version de YÉp. aux Rem., IX, 21, où le vsl. skqdilînikû « figulus » montre bien que la forme de Corcsi n'est pas à sa place. — nenăviditoriu « haïs-se"ur » PS. CP. cxxxvin, 21. — neploditoriu «stérile» CC2. 518, 564. —nevoiteriu « qui s'efforce, qui prend à tâche de qui s'applique à ... »: mai nevoitori cătră dumnezeeştile învăţături face-ne CC2. 491 ; il est employé avec un sens spécial, celui de «violent », comme le vsl. nazdinikû « vim inferens », dans CT. EL. Mathieu 40 (nevoitorii răpesc pre ea) et CC2. 546, 547, 595, 601, 602, —obidi-toriu «oppresseur» PS. ix, 24; LXX, 4; CXLV, 7; PV. CXLV, 7; CP. LXX, 4; CC2. 28, 355; aussi obiduiioriu PS. CXVIII, 121; CP. ix, 24; xxxiv, 1 ; CXVIII, 121 ; CC2. 517. — oblicitoriu «accusateur, dénonciateur»: nici mărturie trebuiaşte, nici oblicitoriu CC2. 39; cf. ibid., 612, 623, 624; PS. CP. LXXII, 14. —ocărîtoriu «celui qui charge quelqu'un d'injures, d'outrages» TB. 332, 342; CTd. 203, 205,—ogoditoriu « elisposé en faveur de quelqu'un » TM. 215; CC2. 476, 550.—opăcitoriu « celui qui trompe quelqu'un par de mauvais conseils, qui le fait s'égarer de la bonne voie»: ei zic că sîntem ... opăcitori şi proroci mincinoşi CC1. 71.—opritoriu «défenseur, protecteur » (trad. élu vsl. zastititelï « propugnator ») PS. XXVII, 7 (Domnul ... opritoriul mieu), 8.—oştitoriu «qui fait la guerre, qui lutte»: vasele oştitoare a strimbăţăţiei PO. Gen. 49 (dans la Vulgate: vasa iniquitatis bellantia). —părăsitoriu « aban-donneur»: părăsitorii fămeilor CC1. 333; attesté aussi dans CPr. 332, mais dans un passage mal traduit (Ep. aux Hébr., XII, 16), puisque părăsitoriu y est mis pour prof anus de la Vulgate et c'était bien un autre mot qui devait y être employé au sens d' « impie, sacrilège».—păşitoriu, adj. et sb. «qui s'écarte de..., qui enfreint, qui viole une loi, etc. » (d'après le vsl. prëstq.pïnikû « violator legis ») : urrit-ai toţi păşitorii delà dereptaţile tale. . .; păşitori cugetaiu toţi greşnicii pămîntului PH. CXVIII, 118, 119.—pizmi-toriu, adj. et sb. « qui hait, haïsseur» CC2. 378 (comme adj.); PS. CP. xvii, 18, 41 ; CT. EL. Mathieu 15; CC2. 441 (comme sb.). — plecătoriu « soumis » : domnilor şi mai-marilor plecători să fie CPr. 302.—ploditoriu «fécond» PO. Gen. 17.—pomăzuitoriu, de pomăzui « sacrer », apparaît en sens figuré dans ce passage de CPr. 216: ca un dulce pomăzuitoriu pomăzui cuvinte de toate împrotiva fireei diavolului,—pomenitoriu dans l'expression po-menitoriu de rău CC2. 52, 325 signifie « qui se rappelle le mal que quelqu'un lui a fait, qui garde rancune».—ponosluitoriu «celui qui fait des reproches» PH. XLIII, 17; CXVIII, 42.—povestuitoriu « celui qui prêche »: povestuitorii dosădim CC1. 183. —prăznuitoriu «celui qui prend part à une fête) CP2. XLI, 5.—prïdaditoriu «traître»: celuia ce .. . pridăditori ... sefi CPr. 17.—prilăs-titoriu «trompeur», adj. PH. xi, 3; xxx, 19; LIV, 24; cvni, 8; CC2. 390; sb. CV. CLXVI, 9; PH. xi, 4; cvm, 2; CPr. 74; CC1. 71, 251; CC2. 224. — pristănitoriu «qui tâche de se rapprocher de quelqu'un, de lui être semblable »; adj.: f iţi-mi pristănitori, cum eu lu Hristos CPr. 147; sb.: ibid., 263, 266, 313; à la zac. 228 du même texte il est mis à tort, parce qu'on l'a faussement rapproché du vsl. pricçstïniku « particeps ». — propoveditoriu « celui qui annonce, qui prêche » CPr. 66. —prorocitoriu «prophète, prédicateur» CPr. 157, 192, 282, 298. —putreditoriu «sujet à la putréfaction, susceptible d'altération»: comoara ceaia den pămînt ... e putreditoare şi peritoare CC2. 247; cf. ibid,, 329; « qui altère ce qui est sain » : neputinţă putr editoare avînd şi ochiul nefiindu-le sănătos CC2. 470; cf. ibid., 549.—rădicătoriu «protecteur, appui » traduit le vsl. podûjçtelï « adjutor, susceptor » dans PS. CP. xvii, 19: fu Domnul rădicătoriu mie; cf. PH. ibid. — ră-mîetoriu «constant, permanent»: cea tare şi dreaptă şi rămîetoare credinţă în Domnul nostru Isus Hristos CC1. 465.—răposătoare « lieu' où l'on s'arrête pour se reposer » (vsl. obitëlî « habitatio, deversorium ») : unde iaste răposătoarea? EL. Marc 64.—răpşti-iorin «qui murmure, qui est mécontent, grognon» CC2. 416, 417. — răzbitoriu « celui qui se fraye un passage (à travers les rangs ennemis) »: răspunse Moisi: «strigare a aceasta nici a răzbitorilor, nici a răzbiţilor» PO. Ex. 32.—rînjitoriu «celui qui ricane» CC2. 64 — săblăzniloriu « celui qui s'écarte de la bonne voie, qui pèche» CT. EL. Mathieu 54.—săditoriu « celui qui plante (une vigne) » CC2. 342. — sărbătoriu « celui qui prend part à une fête»: în glas bucuros şi ispovedire: surul (sunetul) sărbătoriului PS. CP. XLI, 5 (dans la Vulgate: in voce exultationis et confessionis: sonus epulantis) ; comme sărbatorhdui correspond à prazdûnuçs-tago du texte slave, on serait tenté de le considérer comme calqué sur celui-ci, mais puisque nous trouvons en même temps dans PO. Ex. 12: dzioa de-a-prima va fi sfîntă şi sărbătoare, il semble bien que nous ayons là deux exemples de l'emploi ancien de la forme dérivée du lat. servare et qui s'est fixée dans notre vocabulaire, comme substantif (sărbătoare), avec le sens de «fête».—scînci-loriu « pleurnicheur » PH. xvi, 12 (ca scîncitoriul premîndeşte în vistiariul lor; cf. LVI, 5) est à relever comme un autre exemple d'inadvertance de nos traducteus: dans la version slave on a shymenù « catulus » et le traducteur de PH. l'a rapproché de skymati « susurrare », en transposant le sens de celui-ci dans scîncitoriu. —scoţătoriu «sauveur » PH. xxvi, 1 ; xxxix, 18; LXVII, ZI.—sculătoriu «celui qui se rue sur quelqu'un»: de sculătorii spre mere rădici-me PS. CP. xvu, 49; scidătoare signifie «le fait de se relever, se redresser » : adecă zace cesta la căzătură şi la sculă-loare a mulţi întru Izraili CT. EL. Luc 8; cf. CC1. 428; CC2. 587. ■- scumpărătoriu «rédempteur» CC1. 454; CC2. 223; TP. 158. -şezătoriu «celui qui est assis, qui se trouve auprès d'autres»: derept şăzătorii cunusid zise: «daii-i ei» CT. EL. Mathieu 57; spre scaunul lu Moysi sezură şezătorii (ibid., 93); cf. ibid,, 94; Marc 14, 24; Luc 33, 74; Jean 18, 41, 45; CPr. 17; CC1. 185, 381; CC2. 117, 481, 616.—sfinţitoriu «celui qui rend saint, qui met dans la voie du salut » : acela iaste deadevăr Domnedzeu, lumină-toriu şi sfinţitoriu TM. 146; «prêtre» (d'après le vsl. svçstenikû « sacerdos ») : spunre se chiame sfentitorii spre lîngedzi CV. cvm, 11-13 (dans CPr. 51: preuţii); cf. PH. cix, 4; cxxxi, 9, 16; fém. sfeniioare «temple, église»: me ... prinseră întru sfentitoare CV. LXXIX, 6—7 (beserecă dans CPr. 49); cf. XXXII, 8.—sfîrşitoriu « celui qui mène une chose à l'aboutissement désiré, qui met tout son zèle à l'accomplir»: să ne vom nevoi, fraţilor, sfîrsitori învătă-turiei lui a fi CC2. 609; cf. PS. CLXII, 82—83; CPr. 331. —sle'di-toriu « celui qui découvre, qui montre la voie qu'il faut suivre »: cărarea mea ... tu eşti sleditoriu PH. cxxxlii, 3.—slobozitoriu «libérateur» CC2. 164.509, 594; PO. Ex. 15; TP. 162, 164. — spă-sitoriu « qui sauve, qui rend la santé », spéc. « qui procure le salut éternel »: CC2. 8 (această apă limpede şi spăsitoare), 12 (lucrul cela... spăsitoriul), 25,62, 119, 266, 294, 372, 468, 471, 545, 585, 625; D. II, 304; comme sb., «sauveur, libérateur, rédempteur» PS. xvu, 42 ; xxiv, 5 (tu eşti Dzeid, spăsitoriul mi eu) ; xxvi, 1,9; LIV, 9; LXI, 3, 7; LXIV, 6;'CLV, 18; CLX, 47; PV. LXXVIII, 9; CLV, 8; CLX, 47; PH. xxiii, 5; LXXXIV, 4 ; CP. xvu, 42; XXIII, 5; XXIV, 5; xxvi, 1, 9; LIV, 9; LXI, 3, 7; LXIV, 6; CLV, 18; CLX, 47; CP2, XXIII, 5; xciv, 1; TM. 146; CTd. 192; CPr. 15, 63, 67, 68, 78, 130, 230; CC1. 433; CC2. 6, 428, 471 ; IP. 36; IC. 41; aussi ispăsitoriu PH. xxiv, 5; xxvi, 9; CC1. 54, 415, 431 ; CC2. 6, 126; PO. préf. — spuetoriu «celui qui annonce, qui prédit, prophète»: al dereptăţiei spuetoriu CV. CLXIX, 12-13; cf. PH. civ, 15; CPr. 66, 302; «messager »: duserâ-se spuitorii lu Ioann CT. EL. Luc 31, 48 ; un autre sens, nullement justifié, lui est attribué dans AA. XXVIII, 101: nu suptu spuetoriu sem (dans le texte slave pëstunïnikû « paedago-gus»).—străjuitoriu (strejuitoriu) «veilleur, gardien» PH. cxxvi, 1 ; CPr. 38; CC2. 304; «celui qui observe, qui épie» CP2. LXX, 10. — şutelitoriu «adulateur, flagorneur»: imparti aceaia ... nu ru-deloru-li. . , nici şutelitorilor CC2. 496. — svăditoriu « querelleur » TB. 342; CTd. 205.—iietoriu (ţiitoriu) «illustre» (vsl. druza-vinu « praestantissimus ») : ţietorului ghemcnu Filicu CV. LIV, 6; cf. LVII, 12-13; LXXX, 11; CT. EL. Luc 1; CPr. 49; dans PH. xxil, 5, tout en traduisant le même mot slave, il a le sens de « très bon, excellent »: păharrul tău ce me adapă cita e ţietoriu; une autre signification, correspondant à sobrius de la Vulgate, lui est attribuée dans CPr. 179: să sem noi ţiitori, nci sem voao ţiitori; sb. «maître, souverain»: ţiitoriul ceriului şi al pămîntului PO. Gen. 14; cf. CP2. XLVI, 10; CC2. 136, 147; «possesseur, propriétaire»; tietori de dobitoace PO. Gen. 46 ; « qui est chargé d'une haute fonction, gouverneur»: ţiitoriul şi ghemcnid Filics CPr. 47; cf. PO. Gen. 41.—tunzătoriu «tondeur» CPr. 2-0. — upovăitoriu (upu-văitoriu) «celui qui espère» PS. xxx, 20; PH. xxx, 25; CP. xxx, 20, 25; CP2. xvi, 7; xxx, 20, 25. — urmitoriu «héritier» (vsl. naslëdînikû «hères »; cf. urmi, p. 314): tinerelul urmitoriu iaste, . . ; urmitoriu Zeulu[i] Isus Hristos AA. XXVIII, 101, 102; aussi următorul D. II, 310.—uspătătoriu «personne qui donne l'hospitalité, hôte» CT. Luc. 53; CC1. 243, 253; CC2. 444. — utaluitoriu «celui qui hait, haïsseur » (< hongr. utâlni): se vrea utăluitoriul mieu spre mere mare-cuvînta, ascunde-me-vrea di'nsu PS. LIV, 13. — văditoriu «accusateur»: aştepta să fie lor văditori mulţi CC2. 386. — vecuitoriu « éternel » (vsl. vecinii « aeternus ») : întru vecui-toare a lui slavă CV. CLXIV, 5—6. — vietoriu (viitoriu) « qui vit, vivant»: pre pămîntulu celor vietori PH. xxvi, 13; cf. CM. 24; CC1. 409, 465; sb. ; vietoriul la ceriure rîde-ş de ei PS. II, 4; cf. cix, 12; xxx, 14; XLVIII, 2; LXVII, 7 (victorii în mormente, où, comme aussi ailleurs, il signifie « celui qui habite » et mormente est mis à tort, puisque c'est le sens de « fovea » du vsl. grobû qui devait être rendu); CXXII, 1 ; cxxiv, 1 ; cxxxiv, 21 ; CLII, 14; CLVI, 18; PV. CXXII, 1; CLII, 14; PH. xxx, 14; cxiv, 9; CP. xxx, 14; cxxii, 1; cxxxiv, 21; CLII, 14; CLVI, 18; CPr. 11, 28, 32, 33, 40, 46 ; le fém. vietoare dans PS. CP. cm, 17 (a irodiei vietoare vlăduiaşte ei) est dû à une faute de traduction (dans la version slave on a ziliste « domus, mansio »). — vînslătoriu « rameur » CPr. 50. — viaduitoriu «maître, seigneur» PS. CP. LIV, 14; CPr. 66, 77. — vc-di/oriu «celui qui dirige, qui conduit»: tu iest uoditor lumiei a Iote TP. 160.—zăritoriu, formation artificielle d'après le vsl. prë-zorivû «superbus»; mai vîrtos şi rănindu-se ca zăritori CPr. 51. ■ zicătoriu « éloquent » (vsl. rëcivû « facundus ») : bărbat zică-toriu CPr. 41 ; comme sb.: suptu zicătorii iaste AA. XXVIII, 102, où il n'est pas en accord avec le contexte, comme traduction du vsl. poveliteli « praefectus » . — Ciumilitori ASPh. XVI, 52 est douteux, puisqu'il a pu être écrit au lieu de ciumilituri et ne serait pas dans ce cas le pl. de ciumilitoare « devinette ». -uie: cămăşuie, dim. de cămaşe: PO. Ex. 28, 39. -ură: adăpostitură « abri »: ajunsem la cea adăpostitură bună..., la adăpost CC2. 48; cf. ibid., 61, 173, 309. —adevăr-attira, apparaissant le plus souvent dans CPr., montre des significations très différentes, dues à la traduction, bien des fois arbitraire, des mots du modèle slave; les formes auxquelles il correspond dans le texte de Coresi sont, ainsi, les suivantes: vsl. istina « Veritas »: în adevă-rătură Hristos să prépoveduim 237 (cf. 192); izvêstenije « argu-mentum » ; evanghelia noastră n au fost cu cuvîntul numai, ce eu . . . multă adevărătură 262; prëpodobije « sanctitas » : în adevărătură dereptăţiei 226; ispovëdanije «confessio»: adevărătură sfintei evanghelie a lu Hrs. 189 (cf. 288) ; javljenije « manifestatio, revelatio»: eu deîn oameni nu o am luat [evanghelia], nici o am învăţat, ce deîn adevărătură lu Is. Hs. 200 (cf. 175, 194," 218) ; prisîstvi'je «adven-tus»: adevărătură trupului iaste slabă 190; sûvëtû «consilium»: adevărătură dau eu 186; âuvïstvo «sensus»: a voastră dragoste în toată vremea bogată să fie . . . în toată adevărătură 236 ; suvriisenije « consummatio, plenitudo » : noi voao cugetăm a voastră adevărătură 197 (cf. 245); la même forme dans CC1. 469; PO. préf. ; Ex. 16, 25, 27, 30, 31, et aussi: adeveritură CC1. 30; CC2. 200; Ex. 27. —arzătură «holocauste » PO. Ex. 30, 35, et en même temps: arsăturâ (ibid., 38). — asămănătură «ressemblance» PO. Gen. 5. — ascultat ură «action d'entendre, de prêter l'oreille à...»: de vâm des face uşile auzului, însă nu ocărilor şi ascultaturilor spurcate, ce învăţăturiei dumnezeiască de pururea CC2. 508; cf. CC1. 140; «obéissance, soumission »: în acela chip fie şi muiarea supt ţinutul bărbatului său, cu toată ascultătura CM. 22; cf. CPr. 189. —asupri-tură « oppression, vexation »: mitar, neschimbat lucru iaste asuprHuriei..., că... pren cetăţi ... mitarnicii... mai vîrtos de oameni de toţi mai nederepţi şi mai hitleani [sînt] CC2. 509—510 ; « profit illicite, usure »: hitlene sînt dobîndele cametei şi asuprituriei CC2. 455; cf. ibid., 472, 500; «abondance» (vsl. izbytucîstvije): să slujască a voastră asu-pritură nevoei voastre CPr. 186.—avenitură apparaît dans un passage de CPr. 321, très maladroitement traduit: iară Hristos au venit şi se puse un preut mare, avenitura bogăiăţiei pentru o mai mare şi adevărată beserecă, ce nu [e] cu mîinile făcută; dans la Vulgate on lit (Epist. ad Hebr., IX, 11): Christus autem assistais pontif ex futur or um bonorum, per amplius et perfectius tabernaculum non manufactum; dans la version slave: Hristosu ze prisidu, arî-chijerëi gredidtimû blagomû, bolise ju i vestiseju skinijeju neruko-tvorjenoju; avenitura traduit donc le part, de grçsti «venire».— batjocuritură « risée, moquerie » CC2. 535. — biruitură « souveraineté, possession»: în pămîntul biruituriei lor PO. Gen. 36.— cebâluitură « étourdissement » : sufletul... în cebăluitură de tot va fi CC2. 312. —cerşătură est donné par CPr. 238: eu aştept şi voiu să fiu cu toţi voi, ca întru cerşătură şi în veselie a credinţei, où il rend le vsl. spèchù « studium, celeritas, festinatio, incrementum», mais, comme le montre le contexte, c'était bien un autre mot qui devait y être mis à sa place. — chemătură « action d'appeler »: după darul cela ce ţine chemătură ceriului Domnului în Is. Hs. CPr. 246; cf. CC1. 49, 89, 276, 466; «invitation»: ei n au vrut să asculte chemătură lui ce au chiemat la, cina lui CC1. 277 ; « vocation » : tot omul să rămîe întru aceaia chemătură ce iaste chemat CPr. 137; cf. ibid., 218, 223, 291, 307. — clăditură «le fait de construire, d'ériger»: clăditură cortului PO. Ex. 35.—clipitură «clin d'ceil » CPr. 163. — crezălură «foi»: crezătura în Is. Hs. CPr. 203. — cruţătură « commisération » PH. CXLIV, 9 (écrit cruţă-torile). — cugetătură «préoccupation, sollicitude» CPr. 184. CC2. 236. — cumplitură « accomplissement, consommation, fin » PH. CXVIII, 96 (écrit cuplaturile). — cunoscătură «connaissance» CM. •25; CC,1. 31, 42, 62, 324.—cuntenitură «commandement, ordre» CM. 26; CC1. 506; CL. XXV, 37.—descumpărătură «rachat» PO. Ex. 30. — deşertătură «action de priver quelqu'un de son prestige, de le diminuer»: acestea toate nu socoti derept a lu Hs. deşertătură CPr. 234.—despoeiură «nudité» PO. Gen. 9.— des-pueturâ « souveraineté, toute-puissance » : nu-s striină sau a altuia, ce a dumnezeiei tale şi a despueturiei tale CC2. 370 : cf. D. II, 308. — dezlegătură «salut, délivrance»: să căutăm acolo de toate relele dezlegătură CC2. 210; cf. CC1. 345; «interprétation (des songes) »: văzînd iară mai-marele cocălorilor că ară fi bine dezlegătură [visului] PO. Gen. 40. — dezmănietură «expiation»: atare dezmănie-tură dinioră să fie într'un an PO. Ex. 30. — domiritură dans CC2. 530 n'est pas bien clair, mais nous croyons qu'il pourrait être traduit par «raisonnement, conviction»: într'acea domiritură şi pre cela ce nemica datoriu fiindu-i, într'aceeaş temniţă şi în muncă de-l va duce...—făgăduitură «action de recevoir quelqu'un chez soi, de lui montrer bon accueil»: făgăduiaşte lăuntru pre ceasta st ugă a ta, în făgăduitură . . . ta CM. 15; «promesse »: toate făgăduiturile lui Domnezeu cu credinţă numai să le putem cuprinde la noi TM. 105; ICr. 19; GS. I, 258; cf. CC1. 172 (pămîntul făgă-duiturei).—fericitură «bonheur, béatitude» CC2. 545.—feritură «action d'éviter»': feritura lucrurilor hitlene CC2. 523; «défense, protection »: miluyesste-ne şi tokmeste supt ferituressk (à lire: feritura ta) TP. 152; cf. CC1. 322.—gătitură traduit le vsl. pravilo « regula » dans CPr. 190: gătitura noastră să nu fiie striină. —greşit ură «action de s'égarer, de pécher»: încuiat-au Dumnezeu toţi supt greşitură CC1. 39.—împăcătură «le fait de se montrer conciliant, soumis »: oile amu chiamă-se sfinţii, derept blînziia lor . . . şi împăcătură CC2. 41; «expiation»: curăţeşte oltariul cind vei jirtvi jirtva împăcăturiei PO. Ex. 29.—împărechetură « désaccord, mésintelligence» CL. XXIV, 739.—împărţitură «action de communiquer, de faire connaître »: împărţitură minunei Duhului CC1. 60; dans CPr. 138: împărţitură iaste, il correspond au vsl. razdë-lenû jestï « divisus est », le part. vsl. ayant été rendu par le dérivé de împărţi. —împresurătură « angoisse »: derept împresurătura ge-măturei PO. Ex. 6.—începătură «commencement, origine»: CT. EL. Luc 106; Jean 30; TM. 82; CC2. 14, 123, 145, 183, 327, 547; PO. préf. CL. XXIV, 735; «démarche faite pour arranger une affaire»: această începătură au [în]ceput Bostan şi cu Mihaiu Vodă DH. XI, 349 ; dans les Psautiers, il traduit le vsl. nacinanije « molimen, studium»: merge-vor după începăturile sale PS. LXXX, 13; cf. PH. ix, 12; XXVII, 4; LXXX, 13; xcvm, 8; cv, 29, 39; CP. LXXX, 13 (avec un sens analogue aussi dans CC2. 624) ; avec une autre signification, due à la non compréhension du texte, il apparaît dans CPr. 250: să-s domniile, săs începăturile (dans la version slave vladyka « potestas »). — închinătură « dévotion » CC2. 591.—închisură «verou»: deştinşu îm pămînt ce-i era verigile şi închisurele în veac CP. CLVII, 7 (dans PS. închisorile, par confusion avec închisoare; la forme de Coresi correspond au vsl. zaklepu « retinaculum, clausura, pessulus) ». —încinsetură «action de s'enflammer, de ne pas se maîtriser» CM. 3.—încleştitură « tenaillement (en sens fig.), tourment»: avăm noi oamenii încleştitură de ce ne vine noao delà nepriitoriul CC2. 254. —încrezătură «foi» CPr. 203.—îndemnălură «exhortation» CPr. 110, 155, 185, 187, 285, 287; CC1. 73; CC2. 10; ailleurs il traduit les vsl. ucenije « doctrina, institutio » (ce-i creşteţi în cinste şi îndemnălură Domnului CPr. 232) et utësenije « consolatio » (să aemu iaste îndemnălură în Hristos CPr. 239; cf. ibid., 335).—îndereptătură « action de mettre dans le droit chemin »: cu ştirea şi îndereptătură lu Dumnezeu CC1. 40; cf. 322; «redressement, correction»: derept... îndereptătura noastră (ibid., 414; cf. 27).—îndurătură «compassion, miséricorde» CC2. 401.—îngînditură «abnégation, dévouement»: în acela chip fie şi muiarea supt ţinutul bărbatului său, cu toată ascultătura şi îngînditură CM. 22.—îngru-pătura «ensevelissement» CC1. 474; CC2. 112, 210.—înţelegă-tură « le fait de comprendre le contenu, la valeur d'une chose » : scrisu-v am aceste psaltiri... ca să vă fie deînţelegătură CP. épilogue; cf. CC2. 72, 103, 220, 360; «connaissance»; elu vă dea duhul al mîndriei..., ca înţelegătură voastră CPr. 218; cf. CC1. 199; CC2. 301; «science»: cuvînt cu înţelegătură CPr. 152; cf. 124, 249; CC2. 380; «conscience» (= vsl. sûvêsti « conscientia ») : iaste mărturisitura noastră a înţelegăturei noastre CPr. 169; «signification »: şi zică înţelegătură acestor cuvinte CM. 13; cf. PO. Gen. 40; dans CPr. 179 (să vă dăm înţelegătură) il traduit le vsl. vina «occasio » — întinătură « action de s'enfoncer dans la boue, de s'embourber » CC2. 273, 276 (tinătură 432).'—înlrămătură «consolidation»: întrămătura besericii PO. préf.—învăluitură «trouble, agitation»: ascunde-i veri ei în furişea feţei tale de învăluitură omen-reasca PH. xxx, 21.—învîncătură «victoire»: cela ce ne dă în toată vremea învîncătură în Hristos CPr. 172; cf. PO. Gen. 49. — ispăsitură «expiation» CC1. 27.—is pilitură «tentation» CPr. 144, 209, 308. — iubitură « amour » CPr. 234, 302; CC2. 46. — lăcuitură « demeure, habitation » (en sens figuré) : noi pusem lăcuiiura în trup, iară noi nu sem acasă Ungă Domnul CPr. 178. — lăstitură « tromperie, fourberie » PH. xxxiv, 20 ; LI, 4 ; CP2, LI, 4. — luminăinră «lumière, flambeau, luminaire»: cuvîntul lu Dumnezeu iaste luminare, făclie sau luminătura creştinilor CC1. 459; sfeaşnicid htminăturiei PO. Ex. 35. —luotură «action de s'emparer, prise»: luotura Ardealului AA. XX, 485.—luptă tură «agression, attaque»: nici... să ne supunem luptăturiei acelora CC2. 532.—mărturisitura « témoignage » : se crezu a noastră mărturisitura CPr. 274; cf. 288, 326, 330; CC1. 336; CC2. 85, 232, 233, 495, 500, 571; PO. Gen. 31; «preuve d'attachement fidèle, de foi inébranlable »: aşa să ne dăm pre noi... tuturor muncilor pentru mărturisitura lu Hristos CC2. 76; ci. 81, 158.—milcuitură «imploration»: milcuitura iaste aceaia cînd cerem ceva delà Domnezeu şi avem greu şi nevoia noastră s fini numele al lui pre agiidoriu să-l chemăm TM. 105; ICr. 17; cf. GS. I, 258. — mîngîietură «consolation»: acel om... aştepta mîngîitura IzraiIilor CT. EL. Luc 8 ; cf. 25; «expiation»: în toate dzile să omor[i] cîte ungiuncjirtveei pentru păcate, pre mîngînietură PO. Ex. 29; cf. 30; «pitié, miséricorde»: pomeneşte mîngîeturile tale, Doamne PH. xxiv, 6; cf. i.xviii, 17; cxvin, 77.—mîntuitură «salut» CT. EL. Luc. 4, 8; CC1. 430, 432; CC2. 587.—murguitură «murmure» CC1. 364.— muritură « ce qui est mortel » (dans la version slave : sûmrûtinû « mortalis ») : ca zice muritura ea va peri de cătră viaţă CPr. 178. — năvălitură (écrit nevăletură) « irruption, incursion » CL. XXIV, 728.—oblicitură «action de veiller sur..., d'observer»: ia-l... pre ceasta slugă a ta... în oblicitura ta cea bogată şi întăreşte pre cl în oblicitura jurămînhdui tău CM. 15.—orbitură « aveuglement » CM. 28; CC1. 47, 129, 131, 132, 164, 176, 474; CC2. 174; PO. Ex. 21 (urbitură).—păgubitură «état de celui qui s'égare de la voie du salut, perdition»: noi păcatele păgubituriei să le depărtăm şi nice într'o periie să nu cădem CM. 7; cf. 9; CC1. 415, 489; TP. 158, 162.—păzitură «protection»: fără păzitură... Iu Dumnezeu CC2. 322; ailleurs: «tabernacle» (traduisant les vsl. têlo, skinij « tentorium ») : de unde sem noi în păzitură noi ne slăvim CPr. 178; cf. 320.—pecetluitură «lettre, document portant le cachet d'un souverain»: toate pecetluiturile] Dumniitale s'au ţinut în samă DH. XI, 233; cf. 318.—pedepsittiră «châtiment » TP. 160. —pestitură « désir, ardeur » dans le texte slave vûzljubljenije « desiderium », tûstanije « sedulitas ») : noi pentru aceaia am stăjit al vostru obraz a-l vedea cu multă pestitură CPr. 266; cf. 184.—petrecăturâ, dans l'expr. petrecătura morţilor CM. 1,4 « cérémonie qui accompagne la mise en terre ». — pierzătură «perte, anéantissement des sentiments élevés, égarement»: toate vrăjmăşiile şi pier zaţurile dragostea le biruiaşte CC2. 51. —pohtitură «désir, concupiscence» CPr. 116, 213, 257, 264 (dans le même texte, 302: slujind a multe pohte şi pohtituri, où pohtă signifie « désir » et pohtitură « volupté », distinction qui n'est pas faite ailleurs).—porîncitură «recommandation, conseil» CPr. 281. — postitură «jeûne» CC2. 94.—poticnitură: piatră de potieni-tură « pierre d'achoppement » CPr. 102. —precepătură « intelligence, compréhension»: unora amu precepătură, bunătatea şi dulceaţa mai mare le se pare că iaste CC2. 422 ; « habileté, adresse »: ceia ce înnoată pre mare cu precepătură (ibid., 61); «manière dont il faut comprendre une chose, signification qui lui est propre »: lucru şi precepătură ce-aţi auzit (ibid., 342). —preveghetură «temps employé en prières, en exercices religieux»: nemică nu e altă numai dereptatea inimici cu rugăciune şi preveghetură CC1 465; «le fait de ne pas perdre de vue une chose»: oamenii care-i petrec, la preveghetură ceasului morţiei să deşteptăm CM. 4.— prilăstitură « tromperie, séduction » CC1. 115, 116 ; CC2. 269, 431. — prinsură «emprisonnement »: pre furi şi tîlharii... dă-i Dumnezeu în prinsură judeţelor CC1. 44; cf. 56, 122; il traduit le vsl. plenû « praeda, captivitas » dans CPr. 224 ; cf. CC1. 355. — propove-duiturâ «prédication» CC1. 59.—prorocitură «le don de prophétie» CPr. 152; CC2. 220, 360; «prédication» CPr. 104, 125, 159, 299, 300; par une faute de traduction, il apparaît aussi dans ce passage de CPr. 252: cela ce eu o slugă am după prorociturà Domnului-, où il ne correspond guère au vsl. sûmotrjenije « considerat io ». — proslăvitură «glorification» CC2. 484, 529.—pur-tătură « action de mener, de conduire » : purtătură iaste nădcjdei ceaia mai buna CPr. 317 (phrase dont le sens est: « nous y sommes conduits par une meilleure espérance»).—pidreditură «putréfaction» CC1. 12.—răpitură «proie» PO. Ex. 15.—răslăbitură « paralysie » CC2. 283. — răstignitură « crucifiement » CC2. 77. — rătăcitură «égarement, erreur» CPr. 226, 276; TP. 152.— rîvnitură «désir» CPr. 178, 219, 226, 238, 257; «penchant, inclination»: au rîvnitură întru nedereptate CPr. 257; «luxure»: ceaia ce în rîvnitură trăiaşte CPr. 286 (dans le texte slave: pitê-justaja sç «qui vit dans la luxure»).—robitură «esclavage» D. II, 303. — roditură « être créé par Dieu, créature »: vă domniţi ...prespre toate roditurile ce îmbla pre pămînt CM. 24; «procréation, cngendrement » PO. Gen. 4.—sărutătură «baiser» CT. EL. Luc 33, 109; «salutation», ibid., 4, 61, 103; CC2. 560, 564.— schimbătură « changement » : pocaania iaste vieţiei rele schimbă-tură pre viaţă mai bună CC1. 324. —sculătură «relèvement, redressement»: acesta pus la sculătură [a] mulţi întru Izraili CC1. 430; «résurrection» CPr. 162, 312; CC1. 1, 5i ; TP. 146, 148.— secerătură «moisson» PO. Gen. 30.—sfinţitură «action de rendre saint, de sanctifier » : mare iaste omid, mare iaste si sfintitura CC2. 84; cf. CC1. 86, 449; PO. Ex. 28. — simţitură «faculté d'être affecté physiquement ou moralement »: fără de simţitură-s CC2. 446 ; cf. 495 ; par une faute de traduction il apparaît à plusieurs endroits de CPr. (care iaste trupul lui şi simţitură ca cela ce în toate le împle 219; cf. 251, 254), là où le texte slave donne isplùnjenije « quo quid completur ».—slobozitură «expiation»: preîn moartea ce se-au fa.pt întru o slobozitură de acele greşale ce era întru o lege de întîi CPr. 321 ; « permission »: cu voia şi cu slobozitură lu Dumnezeu CC1. 40; cf. 368.—smeritură «humilité, modestie» CC1. 106, 316, 326, 6,353.—socotitură «garde, surveillance»: întruna ţinu pre ei în socotitură pînă a treia dzi PO. Gen. 42. —ştiutură « connaissance, compréhension»: Dumnezeu se arată pre sineş Hristos cu ştiutura gîndurilor CC2. 68 ; « faculté de se rendre compte d'une chose, de prévoir à quoi elle peut mener»: pentru aceaia am căzut întru rele căce n'am avut ştiutură CC2. 413; «science»: pomul ştiuturiei binelui şi răului PO. Gen. 2; cf. CC1. 198, 446; CC2. 227; «conscience» (= vsl. suvesii « conscientia ») : dragoste... de cătră ştiutura bună CPr. 278; cf. 281, 283, 321, 335. — storsură «pressurage » : mlătişul va ajunge stor sur a şi stor sur a semănătura CB .1,6.— — strîmtură « étroitesse » : cum nu poate încăpea cămila pren urechile acului derept multă strimtură..., aşa şi calea ceaia ce duce în viaţă nu poate încăpea pre bogatul pentru strimtură ei CC2. 335; « angoisse, tourment, affliction » (= vsl. tqga « afflictio, anxie-tas ») : scîrba şi strimtură spre tot sufletul omului făcătoriului rău CPr. 81 ; cf. 99 ; CC2. 99. — supărătură « vexation » CTd. 224. — şutilitură « adulation, flagornerie » : şutilitura lepădă, de învăţă şi pre noi a nu priimi lauda CC2. 332.—temătură «terreur» PO. Gen. 35.—tescuitură «tourment, vexation»: răbdînd... toate scîrbele şi tescuiturile CC2. 546.—ţiitură (ţietură) «action de conserver, de sauver»: aceaia făcu... pre ţietura a multe limbi PO. Gen. 50 (dans la Vulgate: ut... salvos facer et midtos populos); «pouvoir suprême, souveraineté »: aceluia cinste şi ţiitură în vecie CPr. 288; «force» (d'après le vsl. drûzava «potestas»): făcu ţiitură braţelor lui CT. EL. Luc 4; «rite»: socotiţi această dzi...'cu ţiitură'de vecie PO. Ex. 12, v. 17 (ritu perpetuo dans la Vulgate); dans PH. CXLIII, 13 il traduit le vsl. chranilïnica « con-ditorium ». — timpinătură « action d'aller audevant » CP2, xc, 6.—tinsură rend le vsl. rabota « ministerium, servitus » dans cette phrase, gauchement traduite, de CPr. 189: că tinsură aceş-tiia făgăduite nu împle-ne voia sfinţilor... (dans la Vulgate: quoniam ministerium hujus officii non solum supplet ea quae désuni sanctis...). — tresară «lettre, épître (des apôtres)»: Patru... scrie tresură învăţătoare CV. cxxxvi, 6-9; forme contractée de *tremesură (v. Bogrea, Dacoromania, II, 779). — unsură «graisse» CP2. LXII, 6; «onction» CPr. 71; «embaumement» PO. Gen. 50. — vădit ură «dénonciation, accusation»: strimbe vădituri înainte să nu iai PO. Ex. 23.—văzătura «action de voir»: întru slava Izraililor să vază el... şi însăş văzătura să le fie mărturie CC2. 423 ; dans CPr. 200 il traduit le vsl. lice « facies, persona »': Domnul nu gîndeşte de văzătura oamenilor. — veghctură «veille»: de multe ori am fost călători... şi în multă veghetură şi în foame şi în sete CPr. 193. — voditură « action de mettre dans le droit chemin, de diriger » ceasta puţine a muncă din voditura Duhului sfînt PO. pref. -uş: muieruş «animal du sexe féminin, femelle»: şi tu bagă în corabie de tot fealiul de jigănii den tot trupul cîte doao: bărbătuş şi mueruş PO. Gen. 6; cf. 7.—pielceluşe: p. de dinainte «prépuce» PO. Ex. 4.—lătuşi «aïeux» PS. xxxvill, 13. 101. Une remarque s'impose lorsqu'on tient compte des dérivés féminins en -că: c'est qu'ils apparaissent plus rarement que dans la langue actuelle. Ainsi, on trouve souvent fie au lieu de fiică: PS. ix, 15; XLIV, 10, 11, 13, 14; LXXII, 28; cv, 37, 38; CXXXVI, 8; CXLIII, 12; CLIII, 19; CT. EL. Mathieu 32; Luc 39; CC2. 436, 440; PO. Gen. 29; comme féminin de cetăţean c'est cetăţeană qui est employé et non cetăţeancă: CPr. 33. 102. Si les anciens textes donnent à côté de boiariu la forme boiarin CPr. 58; CC2. 39; CB. I, 57; RLR. 48, celle-ci ne doit pas être considérée comme dérivée de la première, puisqu'elle reproduit le sg. vsl. boljarinü, en face du pl. boljare.La différence de terminaison s'explique donc de la même manière que dans la forme, toujours de provenance slave: ciudă sg., dúdese pl. (à côté de ci ude) < vsl. cudesa: PS. ix, 2; xcv, 3; PH. LXXVII, 11 ; LXXXVII. 11; evi, 15, 21; cxvni, 27; cxxxiv, 9; cxxxvin, 14; CP2, xxxix, 6; Lxx, 17; LXXIV, 2; LXXVI, 12, 15; LXXVII, 11; civ, 5; cv, 7; CPr. préf., 273; CC2. 56, 73, 111, 119, 543, 572, 619 (mais aussi le sg. ciudesă: CP2, LXXVII, 12; CC2. 119, 169, 267, 273, 397, 398, 442, 505, 543, 561, 571, 575, 606). 103. Une série bien plus réduite est celle des dérivés verbaux, avec les suffixes: -ui: hăsniii « être utile »: car ele hăsnuesc şi folosesc fraţilor noştri CC1. 205; cf. 222, 407, 426, 467, 474; «tirer un avantage, une utilité, profiter»: ce vom hăsnui cu acea să vom omorî frate-nostru? PO. Gen. 37.—încuibui (a se) «faire son nid, se nicher» (d'après de vsl. vügnézditi sg « nidificare ») : aciia pasările încui-huiră-se CP. cui, 17 (încu[i\bui-se-vor dans CP2.).—îngîndui, dérivé de gînd et signifiant « fixer dans l'esprit », est donné par CC1. 245: tot cugetul tău... să asculte şi să îngînduiască ; il apparaît (en même temps que le sb. îngînduire) aussi à un autre endroit de CC1., mais avec une signification le rapprochant de îngădui «consentir, acquiescer» (jăra voia şi fără îngînduirea lui n avură putere... numai să nu îngîndui m s f catului lor, 232), de sorte qu'il montrerait la contamination avec cette dernière forme.—legiui «confirmer, sanctionner une loi»: nu va Dumnezeu a legiei jărtve şi... nu cu deştingerea legiui ea oarecînd CC2. 186; «juger quelqu'un selon la rigueur des lois»: cine va avea pîră de oamenii de ceasta parte... să-i legiuiţi demneavoastră RLR. 48; comme réfl., «s'affermir par des commandements, des prescriptions » : ce spre mai bună făgăduită se legiui CPr. 318.—pilcui (a se) «s'attrouper» (formé sur le vsl. opluciti «in acie collocare»): se pîleuescu-se (să se pîlcuesc) spre mere pilcurc PS. CP. xxvi, 2; cf. xxxm, 8; CC2. 602.—plcnui «prendre, s'emparer de, faire prisonnier»: dede ei în mîngiiare de cei ce plenuiră ci PH. cv, 46. — sămuiCP'2. xxxvi, 32, comme dérivé de samă, ne peut être dû qu'à un faux rapprochement du vsl. sûmotriti «spectare»: sămuiaşlc păcătosid pre dereptul, — setui «avoir soif de..., désirer ardemment»: setui tire sufletul mien PS. CP. LXXII, 2. — urmui « accompagner »: urmuiră el toema pînă (do) Asia (= pînâ în Asia) CPr. 42; cf. ci-dessus, p. 637. -ului: dragului (a se) «s'entr'aimer»: toţi unul cu alalt dră-guluiţi-vă CPr. 62.—trupului (a se) «s'enorgueillir»: prea tru-fuluindu-se, deşerţi vestind... CPr. 67. 104. Préfixes: a-: abirui, attesté seulement le dérivé subst. abiruirc «victoire». TM. 81 (cf. biruire, relevé à la p. 633).—adurmita (< durmita -f durmi; cf. dans CC1. 462: durmitarà . . . şi adurmiră) PS. CP. LXXV, 7; CXVIII, 28.—aprumuta «emprunter» PS. xxxvi, 21. — a puţi «avoir le sens de l'odorat, sentir»: nasure (mari) an şi nu aput PS. PV. PH. CP. cxm, 14 (cf. apulit, p. 625). — aspărea n'apparaît que dans CPr. 332: aşa aspăreată era căutătura lu Moisi şi eu m'am spăreat şi tremur; la même forme est employée, on le sait, en aroumain, mais on se demande si elle n'est pas chez Coresi une faute pour s păr cată, puisque c'est bien spăreat qui apparaît dans la même phrase. — as puma «jeter (comme) de l'écume, être, écumeux » CPr. 78 (valuri s fer cape as-pumînd a sa răceală) ; TB. 470 (alţii aspumaţi). — astriinat CPr. 75; PS. PH. LVII, 4 (înstriinat dans CP. CP2.). — a fapt tira CPr. 54 (de toată afăptura) ne semble être qu'une faute, pour făptura. — A noter que certains mots étaient employés quelquefois au xvie siècle sans le préfixe a-, alors qu'aujourd'hui ce sont les formes avec ce préfixe qui sont préférées; ainsi: coperi, coperi-toriu, etc. (v. l'éd. de Candrea du Psautier de Schcia, glossaire; en outre coperemînt CT. EL. Marc 7; coperis CC2. 123); mesteca (v. le même glossaire; CT. EL. Mathieu 113; CC2. 41, 181, 302, 317, 338, 428, 489; P. 16, 20; GSI. X, 12), mestec, sb. CPr. 45, 182; CC2. 446, 489, mestecătură CT. EL. Jean 62; CPr. 229; CC1. 8; CC2. 314, 446. — murgi PH. LXXVIII, 24.—păsa «peser, être pesant» PS. CP. xxxi, 4; xxxvn, 5; păsare PS. XLIV, 9 (dans CP. pasărea) est dû à une inadvertance des traducteurs (cf. păso-niu, p. 657).—setnen(r)ca, adj. CV. ; CM. 230; CPr. 64; a se semăna CT. EL. Mathieu 95; CC2. 328; cf. l'adv. semerea, p. 608. de-: deadevăr, comme sb. et adj., est très fréquent et, dans certains textes, on remarque une prédilection pour cette forme en concurrence avec adevăr, adevărat; à côté de CV. et des Psautiers, il est souvent attesté, comme sb., dans CPr. 26, 51, 52, 57, 69, 72, 75 ; comme adj., dans TM. H6, 149, 153 ; CT. EL. Mathieu 90; CPr. 68; CC1. 205; cf. l'adv. deadevăr et les loc. adv. cu deadevăr, în deadevăr, p. 593, 600.—delepăda (a se) «renier, abjurer»: delepădîndu-se de Fiiitl, nece Tatăl nare CPr. 68.— Au lieu de deosebi, etc., on rencontre le plus souvent la forme sans de-, comme on a pu le voir à la p. 605 (à ajouter: CC1. 181, 333, 379; CPr. 104, 208). des-: desbate «rendre libre, affranchir»: [orbul] cătră cela ce-l dezbătu curse CC2. 322; comme réfl., «se délivrer, se sauver»: dentr' acea nebunie drăcească nu poate lesne a se dezbate (ibid., 95).— descumpăni «racheter» CC1. 180, 250, 365, 420; CM. 9; PO. Ex. 6, 13; TP. 152; D. II, 304; RI. IV. 543; cf. plus haut, p. 295, 303, 317.—des/aima « mépriser » PS. LXXIII, 10.—des-flori «perdre son éclat, se flétrir»: ca o floare ce desfloareD.il, 310.—dcsgăvozdi «déclouer»: desg[ă]vozdi el şi-l puse jos CC2 157.—desjudeca, calqué sur le vsl. răsădiţi «discernere, dijudi-care », CP. PS. XLII, 1.—destupi, formé de des- et *lupi < vsl. iu piti « detrahere », n'apparaît que dans PH.; aux psaumes CXLIII, 13; CXLIV, 7 (pomeană midţiriei bunrătaţiei tale dezlupi-vor) il traduit le vsl. strygati « ructare, ejicere », et, comme réfléchi, aux ps. LVII, 9; cxviil, 23 (ca umbra cîndu me răzimaiu dezlupiiu-me), il correspond à ctimati sç « secedere ». — desrupe « retirer de sa place, enlever»: tot tarul dezrupe CC1. 345; CC2.57— desturna(a se) «se tourner, se changer»: desturnară-se în arcu răzvrătiţii PS. CP. LXXVII, 57. în- (îm-): îmmări «faire augmenter, accroître»: enmareste en noy a ffracylor nosstri dragoste ssvente TP. 152; réfl. «augmenter»: den dzi în dzi se îmmăriia foametea PO. Gen. 41. —îmmic-şura «placer au-dessous de .... rabaisser» PS. CP. vin, 6. — îmmîndri (d'après le vsl. umqdriti) « rendre sage, enseigner la sagesse à quelqu'un» PS. CP. civ, 22; cxvili, 98; 145, 8; réfl.: «devenir sage» PS. CP. xcin, 8.—îmminuna (dans la version slave: udiviti) «faire paraître, signaler d'une manière merveilleuse » CP. xvi, 7; xxx, 22; PS. xv, 3; xvi, 7; xxx, 22. —îmmul-ţime « abondance »: juncii şi grăsimea, îmmultimea pistei iaste darurile sufleteşti CC2. 346. —împăsonia (< păsoniu, cf. p. 657) « peser, être pesant»: dzua şi noaptea împăsonie pre meure mînra ta PH. xxxi, 4. —împelita (a se) « s'incarner » CTd. 229 ; CM. 12—13 ; ICr. 1 ; GS. I, 260; cf. p. 634. —împremieza « partager en deux »• bărbaţi strîmbi şi hitleani nu împremiezază zilele sale CP. PS. LIV, 24; cf. p. 306.—înacoperi PH. xxvi, 5.—înarăta traduit le vsl. pokazati «indicare, declarare, castigare» dans PH. CXL, 5: înar-rcta-me-va dereptu cu mila.—încarnata (a se), comme dérivé de camătă, veut dire « contracter une dette par prêt à usure » et, en sens figuré, «s'engager à respecter une obligation»: să ne încămătăm nevoinţeei de sus CC2. 351.—înceţi (< ceată) «faire partie d'une même compagnie, être associé à . . ., être compté parmi... v. cu sfinţii şi cu derepţii şi cu aleşii inediţi să fim CC2.615 ; cf. ibid., 373; CPr. préf., 2, 86 (à ce dernier endroit il rend le vsl. priHtati «adnumerare, computare»); aussi: a se înceta «s'unir, vivre en commun »: bogaţii şi mişeii soţu cu soţu să vă încetaţi TM. 80 ; par une faute de traduction et étant rapproché du vsl. sçtati sç «fremere», înceţi est donné dans PS. Il, 1: încetiră-se limbile. — încuibura (a se) « faire son nid, se nicher »: acie pasările încuiu-bură-se PV. cm, 17; cf. cuibura, încuibui, p. 313, 349.—încurţi (a se) « s'abriter, habiter », formé sur le vsl. vüdvoriti sç « pernoctare»: în coperimîntul Zeului de ceriu încurţi-se CP. xc, 1 (PS.: încurţiiume; PV. : încorţi-se). —încurunda (a se) ;sc hâter »: după acea[iă] încurundară-se PS. xv, 4; cf. curînda, p. 315.—îndum-nezei (a se) « acquérir des dons rappelant la divinité, se rapprocher de la divinité»: omul se îndumnezei CC2. 567.—înfămeiat apparaît dans deux versets de CT. EL. Mathieu 99 ; Marc 60, maladroitement traduits, le sens de « qui allaitent » n'y étant pas saisi: vai de nedeşerţii şi înfămeeaţii în acelea zile (dans la version slave: gore ze neprazdünymü i dojastiimü vü tye düni; dans la Vulgate : vae autem praegnantibus et nutrientibus in Mis diebus). — inferica «faire du bien, rendre heureux» PS. CP. cxxiv, 4; în fereca TB. 458; CTd. 216. —înflămînzi (et: a se î.), v. p. 200.—în frica «effrayer, éprouvanter » CV.; CPr. 24, 46, 47 ; plus souvent, comme réfl. : PS. xm, 5 ; XXII, 4 ; LU, 6 ; LIV,20 ; CP. LU, 6; LIV, 20; PV. cxvm, 161; PH. xxvi, 1; LU, 6, LXXVII 53; cf. înfricat, p. 311.—infríeos «celui qui a peur» PS. CP. xxiv, 14. —îngloti (a se) « s'ammasser, se réunir en troupes, camper, partir en guerre »: înglotescu-se îngerii Domnului împrejur de ceia ce se tem di'ns CP2, xxxm, 8 ; Isus Hristos singur îngloti-se spre toate tăriile drăceşti CC2. 201 ; a se înglota CP2, xxvi, 2 (aussi la forme sans préfixe: a se gloii PH. XXVI, 2, où il faut lire seară gloti-se; exxxix, 3; CTd. 195; D. II, 306; glotire PH. CXLIII, 1). — înlăţi «étendre»: hotar aie tale voiu înlăţi PO. Ex. 34.—în-lumina « illuminer, éclairer » : înluminează inimile noastre cu mi-lostea ta cea sfîntă CM. 6; cf. PO. préf.; înluminătoriu CM. 6.— înnăroci «faire bien aboutir, favoriser»: oarece vrea face Domnezeu înnàrociia PO. Gen. 39.—înneoa (a se) «devenir blanc comme la neige » PS. LXVII, 15; cf. neoşa, p. 315.—înomeni (a se) « s'in carner»: Dumnezeu înomenise CC2. 567; cf. omeni, p. 314.—în-sălăşui (a se) « établir sa demeure, habiter » CT. EL. Mathieu 4, 8; Luc 12. — însingura (a se) «rester isolé, se réfugier dans la solitude»: fuiu ca pasărea ce însingurase în (spre) zid CP. PS. PV. ci, 8.—însufleia «donner la vie» CC2. 396.—însupţia ne rend pas les significations exigées par le contexte dans ces phrases: însupţiadză ei (-i) ca viţeii Livanului PS. CP. xxvni, 6 (= comminuet cas tanquam vitulum Libani) ; însupţiedzu eu spata mea PS. CP. PV. en, 9 (= evaginabo gladium meum); il traduit mécaniquement istïniti, uimiţi « attenuare » du texte slave, qui ne sont pas non plus irréprochables comme traduction. — întăroşa, întăroşi « concevoir, devenir enceinte » : aceasta întăroşe şi născu un făt. . . şi iară, întăroşind, născu un făt PO. Gen. 38. —înterţiu «âgé de trois ans» (en. pari. des animaux): vaci înterţii, boideţi înterţii CB. I, 208.—înviermănoşa «devenir la proie des vers, engendrer des vers»: înviermănoşa aceia şi se împuţi, PO. Ex. 16. — înzăcea, comme dérivé forgé sur le vsl. nalezati « instare, irruere », apparaît dans un passage, mal imprimé, de CPr. 50: frig amu nu puţin înzăcutu-ne, où il faut lire soit: înzăcu-ne, soit: înzăcutu-ne-au (au même verset CV. LXXXVIII, 6 donne: cădzu frigu nu puţinu). — Comme dans d'autres cas, des formes, très fréquentes, sans préfixe sont employées à côté de celles présentant în- et qui sont propres au roumain moderne. Telles sont: bàtrîni PS. CP. xxxvi, 25 (îmbătrîni dans CP. CP2.) ; PO. Gen. 24, 27 ; aussi a se b. (ibid., 18, 27).—blînzi (a se) CC1, 321; blînzire «sérénité, béatitude»: întru blîndzirea Raiului TM. 194.—bogaţi PS. CP. LXIV, 10 (îmbogăţi dans CP2.) ; CLIV, 7; PV. CLIV, 7; PH. XLVIII, 17; LXIV, 10; comme réfléchi, PS. XLVIII, 17 (a se îmbogăţi CP. CP2.). — chegătură est mis pour le vsl. sûvqzû « vinculum » dans CPr. 255: toate impurele . . . chegături dă-le. —chipui «donner l'image d'une chose, rendre visible d'une certaine manière »:întîiau chipuit... Moisi cinstita cruce dumnezeiască CC2. 72; cf. 126; comme réfl., «être pareil, ressembler»: milostivii ... /;/ Dumnezeu chipnescu-se (ibid., 45; cf. 86, 123); aussi închipui dans le même texte, 28, 45, 122, 239, 241, etc.—clei «recouvrir d'une matière molle, enduire » PO. Gén. 6. —cremenii qui fait l'impression d'une chose pétrifiée, qui pèse comme un rocher»: untunerecul cela cremenitul CC2. 81; cf. 262. — crunta «couvrir de sang, ensanglanter» CC2. 201, 330, 373; aussi a se c. (ibid,, 408); cruntare «action de se couvrir de sang » (ibid., 487); mais încrunta CTd. 195; D. II, 306. — cungiura — încunjura apparaît bien des fois dans PS., etc. (v. le glossaire de Candrea). — cununa (curura), avec le sens de încununa « couronner », non celui de « marier, assister quelqu'un à la cérémonie nuptiale»: PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CPr. 292; CC2. 82, 206, 423. — d dungat (v. p. 310; à ajouter: CPr. 186, 302; îndelungat dans CC2. 171), dérivé de delunga « écarter, éloigner, chasser»: delungat-ai ştiuţii miei de mine.. . ; de-lungat-ai de mine soţul PS. CP. LXXXVII, 9, 19; cf. ibid., en, 12; cLviii, 35; PV. CXL, 8; PH. xxi, 20; xxxix, 12; LXXXVII, 9; eu, 12; CTd. 225; CT. EL. Luc 17; CC1. 200; CC2. 29, 375, 399, 443; comme réfléchi, «se séparer, s'éloigner, abandonner»: se delungă de ei CV. II, 11 —12 ; cf. XLV, 4—5 ; CLXVI, 11 ; CLXVII, 5 ; PS. CP. vi, 9; xxxvii, 22 etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CPr. 15,42,46, 63, 178, 287, 302, 333 ; CC1. 73 ; CC2. 18, 25, 33, 129, 308, 435, 526 ; PO. préf. ; IC. 48; delungare, v. p. 310.—demna (s'il n'est pas plutôt une faute d'impression pour îndemn.!): cl să fie puternic a demna pentru cinstită învăţătură CPr. 300. — derepta CV. ; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CT. EL. Mathieu 41, Al,; Luc 4, 31, 53, 82, 89; Jean 53; CPr. 33, 36, 51, 53, 54, 78, 293; CC1. 314, 457; CC2., 5, 10, 12, H, 15, 18, 50, 69, 130, 506, 537, 543, 551, 559, 574, 599. 603, 610, 614; AA. XXVIII, 101; dereptarc PH. xvm, 9; CC2 3, 5, 40, 66, 537, 594, 610; dereptătoriu CPr. 86; CC2. 243, 376, 382, 454, 467, 549, 626. — drăzni CC2. 53, 305 (à côté de îndrăzni) ; drăznire, v. ci-dessus, p. 303.—dulcirc «bonheur éternel dont Dieu fait jouir ses élus »: întru dulci rea ce e gătită lor în împărăţie chema-i-va CC2. 40. — dupleca PS., etc. (v. le glossaire de Candrea et cf. lexique).—fricoşa (a se) CC2. 229, 325; fricoşat (ibid.., 39; à la même page, înfricoşat). —frinseţa CTd. 197 (aussi înfrimseţa) frîmseţat CC2. 215.— 'grămădi CV.'xevi, 1—2; TB. 418; CPr. 36, 51; PO. Gen. 31, 41; Ex. 1, 9, 28.— griji CV. CLXIII, 10; CT. EL. Mathieu 18, 19, 36; Luc 64; CPr. '148, 247; CC1. 92; CC2. 5, 6, 39, 50, 84, 133, 213, 550, 609; AA. XX, 450, 477; grijitoriu CC1. 126; CC2. 556; TP. 154 ; grijitură CC2. 482. —gropa: unde sînt gropaţi moşi[i] DH. XI, 349 (si ce n'est pas plutôt une faute d'écriture).—jumătăţa CP2, LIV, 24; CT. EL. Jean 26.— junghia (giunghia) PS. CP., etc. (v. Ic glossaire de Candrea) ; 'TM. 49; TB. 452; CT. EL. Mathieu 89; Luc 79; CPr. 27, 56, 72; CC1. 180; CC2. 21, 22, 35, 187; PO. Gen. 8, 22; IP. 36 ; P. U ; S. 13; junghiare CPr. 53; CV. CXXXII, 7; PS. PH. CP. XLIII, 22; CC2. 235—236; PO. Gen. 22; junghetoriu CC2. 443; CV. cxxi, 5. —muia PS. CP. CP2, LIV, 22 ; PH. xvn, 43 ; LIV, 22 ; CPr. 54 ; CC2. 6, 86, 158, 192, 227, 486, 501, 531. — mulţi CV. cxxxvm, 12; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); TM. 50; CB. I, 7, 9; CT. EL. Luc 66; CPr. 22, 58, 64, 90, 166, 249; CC2. 63, 165, 454; mulţire CP. cxxi, 6 (îmmuliire dans PS.); PH. ex LIV, 7 ; mnlţit PS. xxx, 20.—nebuni, neblina, v. p. 198, 201.—neca PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; TB. 324, 348; CTd. 206; CT. EL. Mathieu 50, 51 ; Marc 15, 16; Luc 35; CPr. 330; CC2. 17, 271, 308, 312, 325, 354, 399, 400, 408, 411; necare CPr. 36; necat (ibid., 36, 45); necătură CV. xxxi, 12; CC2. 61, 141, 307.—negri CT. EL. Mathieu 65; CC2. 219, —noi PS., etc. (v. la glossaire de Candrea); CPr. 166, 178, 226, 312; CC2. 98 (en même temps, înnoi), 221 (là aussi, înnoi), 580; IP. 29; noire CV. CXLVI, 12—13; CPr. 91, 301; CC2. 98, 154, 239; IP. 28; noit PS. CP. xxix ; CPr. 58.—nuora PH. CXLVI, 8.—nuia, nota, v. p. 90 et cf. lexique. — painjeni, v. p. 198.—părţi «partager» CPr. 333; CC2. 497 (nu iaste lesne a-ş părţi avuţiia). —pinge: elu o goneşte şi o pinge CC2. 279. —pletitură CV. CLXIX, l.—podobi. TB. 464; CTd. 219; CPr. 178, 283, 302; PO. Gen. 29; Ex. 35; podobitoriu: podobitorii şi închinătorii icoanelor CC1. 333. — protivi (a se), avec le sens propre aujourd'hui à a se împotrivi (donc, différent de la forme actuelle a se potrivi) : CV. ; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CT. EL. Mathieu 14; CPr. 31, 40, 55, 59, 60, 62, 72, 107, 111, 295; CC1. 261; CC2. 14, 86, 187, 276, 330, 445, 464, 510, 532, 602 protivire CV. LXVIII, 6; CPr. 47; CC2. 552, 599; protivitoriu CV. CXLVI, 3—4; PS. CP. xvi, 8; CC2. 51, 241, 258, 268, 332, 374, 405, 418, 421, 432, 510, 539, 606; PO. Ex. 23, 34; comp. prouva, p. 282. —puternici (a se): vîrtos tare se puterniciră PO. Ex. 1. — rădăcina CPr. 253; CC2. 407 (ibid., 411, înrădăcina).—răi (rei) PS. PH. CP. evi, 39 (a seînrăi dans PV.) ; CPr. 17, 29, 40; răire CPr. 17. —ruşi (roşi) CC2. 182, 219; PO. Ex. 25, 26, 35. — sănă-tosa, sănătoşi, v. p. 197.—sàrcinat CC1. 25.—semna CV. ; PS. PH. CP. IV, 7; CT. EL. Mathieu 114; Jean 20, 42, 59, 67; CPr. 28, 57, 60, 78, 216, 269, 273; CC1. 370, 387, 403; CC2. 72, 73, 102, 145, 226, 237, 307, 311, 449, 517, 527, 584; PO. préf. ; Ex. 16; CL. XXIV, 728; cf. lexique.—setoşa, setosi, v. p. 200.—soţii: dumnezeeştieifire soţiţi fum CC2. 345.—spămînta, v. p. 111; spă-mîntare CPr. 21; CC1. 337.—striina,v. p. 108; striinare CC2. 235, 577. — tărire CPr. 79 ct tărîtare CL. XXIV, 733 doivent probablement être considérés comme des fautes (ils ne sont pas attestés ailleurs), —ţepeni CF. EL. Mathieu 31; Luc 21; CPr. 106, 121; CC2. 2>M.—tîlni PO. Gen. 32, 33; Ex. 23, 28.— tîmpina, etc., v. p. 108 (en outre: CTd. 199, 209, 212; CC2. 31, 123, 265, 266, 426, 440). —tîmpla (a se) CV.; CT. EL. Mathieu 108; Marc 24; Luc 106; CPr. 40, 44, 62, 168; CC1. 40, 145; CC2. 70, 93, 100, 138, 146, 230, 425, 537, 616; PO. préf.; Gen. 40; TP. 150; A. I. 249; AA. XX. 485 (mais întîmpla, 473); CL. XXIV, 730, 735, 736, 737; tîmplare CC2. 370, 449. —tinde CV. ; PS., etc (v. le glossaire de Candrea); TB. 328, 354; CTd. 203, 207; CMţ. 230 CT. EL. Mathieu 24, 45, 59, 108; Marc 6; Luc 109; CPr. 49, 245 (întinde) 12, 23); CC2. 30, 74, 148, 156, 181, 228, 266,309,422, 424, 480, 626; PO. Gen. 18, 26; TP. 160; CL. XXV, 39. — toarce « tourner d'un autre côté, détourner, changer la manière d'être d'une personne, d'une chose» PH. xm, 7; LXXVII, 38; cm, 29; CV, 23; a se t. «retourner, revenir» PV. LXXVII, 41; PH. ix, 4; DH. XI, 349; CL. XXIV, 735.—tocmi «disposer, arranger, établir, former, créer » CV. ; PS. CP. xv, 5 ; PH. cxvm, 73 ; CTd. 197 : CM. 12; CC1. 79; CC2. 234, 301, 326; PO. préf.; DR. 2; a se t. «se mettre d'accord; devenir semblable) » CV. ; PS. CP. LXXXVIII, 7 ; DR. 4 ; RLR. 45, 46 ; tocmită « action de former » PH. XCIII, 9 ; toemitoriu « qui dispose, qui arrange », etc. CV. ; CPr. 78 ; CC2. 140, 291, 327, 365, 458; «dispensateur, économe, intendant» CV. CLIX, 9; CT. EL. Luc 68, 80; CPr. 61, 121, 130; tocmeală «création» CV. CXLIII, 3; TM. 226; CTd. 225; CT. EL. Mathieu 106; Jean 57; CPr. 58; CC1. 259, 328, 336; P. 23. —tristare CPr. 167 semble être une faute d'impression. — turna, mêmes significations que plus haut toarce PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CC1. 2, 26, 457 (dans PS. CP. xxxvi, 21 il veut dire «rendre ») ; a se t. «retourner, revenir» TB. 364; CM. 27; CC1. 251, 321, 326, 355; PO. Gen. 3, 8, 19; D. II 305, 311. — vechi (et a se v.) PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); P. 16; CL. XXIV, 740.—veninat CPr. 105, 332; CC2. 231.— veselitoriu CC1. 55; TP. 154, 158.— vince, vinge, v. p. 206—207, 212 (pour l'emploi concomitant de vinge et învinge, à relever cette phrase de CPr. 74: că tot născutul delà Dumnezeu învenge lumea şi aceasta iaste vengerea ce venge lumea).—vinovaţi PH. xvn, 48; LXI, 2, 6; CXLIII, 2 (trad. le vsl. povinqti « impellere, subjicere ») ; PO. Ex. 21. — vinui CC2. 312, 315.—vîrsta «mettre parmi .., entremêler»: şi-i vîrstară între rrode (= rodii) PO. Ex. 39; vîrstat «bigarré» ibid., Gen, 37.— vîrtoşare PV. CLIII, 13; vîrtoşat CL. XXIV, 739. —vrăjbi PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CC2. 282; vrăjbitoriu PS. in, 8; xxxiv, 19; CP. xxxiv, 19. întru-: întrarma (a se) PO. Gen. 49; întrarmat Ex. 13. ne-: neapropietoriu « réfractaire » CC2. 456. — neavere « indigence » CC2. 296; neavut «pauvre» PS. cvin, 22; CP. CP2, LXXI, 13; CT. EL. Mathieu 105; CC2. 477.—nebălătoriu «qui n'est pas prompt à frapper, qui n'est pas violent» CPr. 283.—nebă-trînit «qui ne vieillit pas, qui est éternel» D. II, 302. — nebeţiţ « qui n'est pas adonné au vin, qui est sobre », ibid. et. 300. — ne-bintetuit « impuni » CM. 2—3. — neblăznit « qui ne se laisse pas induire en erreur, qui résiste aux séductions » CC2. 579. — necâit « qui ne provoque pas de repentir, de regret » ibid., 325. — ne-câlcâtoriu CPr. 164 traduit, mais pas comme il aurait fallu, le vsl. nepostq.pïnû « immobilis ». — neclâtit « qui ne donne pas lieu à des contestations, qui est assuré de sa permanence » CB. I, 20. — necrescut CPr. 273 n'est guère à sa place, comme traduction du vsl. bezumïnû « démens, vanus ». — necrezutie « impiété » CC1. 414 ; PO. préf. — necrunt « non ensanglanté » CC2. 576. — neeugetat « qui n'est pas doué de raison» PH. XLVIII, 11, 13.—nccurâii, formé sur le vsl. neôistvovati « impium esse», CV. LXX, 3; PS. PH. CP. xvil, 22; necurâlitoriu (= vsl. neMstivït « impius ») CV. CLXI, 13; CLXX, 5.—necuvios «impie» CPr. 279, 295; PH. XLII, 1; CC2. 50, 55, 82, 141, 322, 357, 409, 555. — nedâtâtoriu: nedâtâtori reu dereplu reu « qui ne rendent pas le mal pour le mal » CV. CLIII, 5—6,— nederes, subst. FH. cxxxvin, 16, est forgé sur le vsl. ne + sùdëlati « conficere, operari»; nederegâtoriu {== vsl. ne-dèlzjçstï), ibid., CXVIII, 3.—nedesert apparaît, dans deux versets mal traduits de CT. EL. Mathieu 99 ; Marc 60, le mot correspondant de la version slave, neprazdïnymû (< ne 4- prazdïnû «va-cuus ») étant rendu mécaniquement, non en accord avec sa vraie signification {neprazdina « gravida ») ; nedesertat « inépuisable »: ne-desertatul izvor CC2. 136.—nedestul «insuffisant) CC2. 10.—ne-domiriturâ « embarras, perplexité où l'on se trouve à s'expliquer une chose» CC2. 591. —-nedidee «qui n'a pas un caractère doux, qui n'est pas bienveillant, miséricordieux» CT. EL. Luc. 26; CC2. 382, 386. — nefâcâtoarc traduit le vsl. neplody « sterilis » CPr. 210.—mfapt, comme adj., PS. CLXII, 46, 47, 53, 69; comme sb. (avec la même signification que, plus haut, nederes) PS. CP. CXXXVIII 16 (nufapt PV.).—nef clos «inutilité» CPr. 166, 317. — negata « non prêt » CPr. 187.—negîndire « insouciance » TB. 424, 450; CTd. 212, 213; negînditoriu «qui n'a pas de pensées cachées» CPr. 55. — negrije « insouciance, nonchalance, indifférence » CC2. 27, 181, 249, 266, 330, 349, 372, 427, 547; negrijnic «insouciant, etc.» ibid., 266, 427, 454.—neharnic «ingrat» (avec le sens du vsl. necharïnû « ingratus » et distinct, par conséquent, en ce qui concerne sa deuxième partie, de harnic) CC1. 178, 385; nehârnicie «ingratitude», ibid., 182.—nehitlenie « qualité de celui qui n'est pas rusé, perfide » CC2. 337. — neîmprcjur-tâiare « incirconcision » CPr. 82, 86. — neîmputâtoriu «qui ne fait pas de reproches» CPr. 52.—neîndur attira «absence de pitié, dureté, cruauté» CC2. 458. — neîntelcgâturâ « incapacité de comprendre, de raisonner » CC1, 377 458.—neîntehptie «manque d'expérience, de sagesse» CC2. 281.—neînvâtâturâ est donné par CPr. 241, mais en désaccord avec le contexte (dans la version slave on lit, au même endroit, neprisïstvije qui veut dire «absence», de sorte qu'un autre mot devait être mis dans la traduction roumaine).—neiubitură: chip neiubituriei de slavă iaste CC2. 442. — neiuşor « difficile » CC2. 387.—nejiirămînt CPr. 317.—nelucrătoriu (vsl. nedtlajestï) CPr. 86.—nemănie (dans le texte slave negnëvù, nezloba) PH. xxxvi, 37; CP. vu, 12; CC2. 577: nemănios PH. xxiv, 21 ; CPr. 300; CC2. 450.—nemăreţ «qui n'est pas fier, orgueilleux» CC2. 231.—ne-mârie « qualité de celui qui n'est pas fier, orgueilleux, modestie » CC2. 181.—nemilă «manque de compassion, de miséricorde, dureté d'âme » TM. 227; CC2. 324. —nemilostenie CTd. 24, nemilos-tivie CC2. 323—324, 325, 456, nemilostivnicie, CC1. 139; CC2. 323, même signification que le précédent (neniilostivnic « qui n'est pas compatissant, qui est dur, cruel» est donné par CC1. 139; CC2. 387).—nemiluirc « implacabilité, inclémence» CC2. 43.— nemîndru « qui manque de sagesse » (avec la signification ancienne de mîndru: «sage», v. lexique) TM. 45.—nemort de CT. EL. Marc 42 {unde viermii lor nemorţi) est un dérivé maladroitement forgé, voulant dire « qui ne meurt point ». — neogodire (cf. p. 305—306) CC1. 314.—nepace CPr. 212, 332 traduit les vsl. ras-prja « seditio, dissidium », pakostï « molestia ». — nepărere « chose non imaginée, réelle» CC2. 346.—neplecat «insoumis, rebelle» CPr. 279, 300, 301, 302; CC2. 538; neplccătoriu, même signification, CPr. 81. —nepost: postul . . . aduce sănătate . . ., iară ne-postul . . . boală aduce CC2. 317; nepostitoriu (ibid., 229).—nepre-menire « caractère de ce qui ne cesse pas d'être le même, qui reste constant » CC2. 557. — ne prepus « sans aucun défaut, irrépréhensible » CPr. 216, 231, 241, 273, 319; CC2. 232, 410.—«^-priitoriu « démon, diable, Satan » (formé d'après le vsl. neprijazni «malus, diabolus ») CV. LXXVIII, 4—5; CT. EL. Mathieu 14; 54 CPr. 49, 71, 72; CC2. 96, 254, 318. — nepristoit «qui ne cesse, pas, continuel»: nepristoite păcate CPr. 67.—neputerc «ce qui n'est pas clans le pouvoir de quelqu'un d'accomplir, impossibilité » CC2. 355, 377, 497, 498 ; dans PH. XV, 4 ; I.IV, 9 ; cil, 3, il correspond aux vsl. nemostî « débilitas, infirmitas », nedq.gû « morbus ». — neputred traduit le vsl. neistlinëninù « incorruptibilis » : CV. ; CPr. 59, 162, 163, 234, 280, 291; CC2. 60, 113, 116, 145, 152, 247, 357, 458, 501, 611; neputredire PS. LVIII; CP. LVIII, LXXIV; CPr. 81, 291; CC1. 12;CC2427, 469 et neputredit PS. LXXIV «immortalité»; dans CPr. 234 neputredire signifie ; « caractère de ce qui est inaltérable, qui reste sans tache ». — nerăbdat « insupportable » TM. 228. — nerău, adj. et sb. traduisant les vsl. nezloba « innocentia » et nezlobivû «innocens». PS., etc. (v. le glossaire de, Candrea) ; CC2. 385. — neruginră CV. CLI, 14 est mis pour le vsl. neistlënije « incorruptibilitas, immortalitas » (cf. ci-dessus neputred).—nesă-nătate «maladie» CC2. 260-261, 299 423, 488. — nesătul PH. CP2, c, 5; CC2. 476.—nescăzut «qui ne diminue pas» CC2. 136. — nesfadnic «qui n'aime pas les disputes, les querelles» CPr. 283. —nesfătuire «non acceptation de bons conseils, manque d'esprit conciliateur » CC2. 277. — nesocotitoriu « qui agit sans réflexion » CC2. 171.—nespunere TM. 227 semble signifier «défaut ne de pas dire ce qu'on pense » (il est d'ailleurs possible que le texte soit altéré: au même endroit CTd. 224 donne supăraturile). — nestătut (vsl. nepostojnù « instabilis ») PS. CP. cxxm, 5; CC2. 24 ; nestătătoriu « instable » CC1. 255 ; CC2. 375, 480 ; «errant » PO. Gen. 4.—neştiutură «ignorance» CV. cxi.ii, 2; CC1. 470; CC2. 94.—nesirînsură CC2. 247, 496, 499, 546 (nestrînsura avuţiei) et nestrînsoare (ibid., 496, 499) «le fait de ne pas amasser de l'argent, de s'enrichir». — netare «sans vigueur, faible» PS. CLIV, 10; PV. (nătare); CP. CLIV, 4, 10; TM. 124, 156; CC1. 4, 5, 105., 190, 331; PO. Gen. 33, 42 (nătare); nelărie «faiblesse» CC1. 27, 159, 166, 252, 352, 421.—neţinere «manque de modération, excès»: den neţinere boala ... apropie-se CC2. 95.'—ne-tocmeală « confusion, désordre » CV. cxxvi, 6 ; « désaccord, dissension » CPr. 148, 157; RLR. 45.—netrecul «où il n'}" a pas de chemin frayé, infranchissable » PS. CP. LXII, 3 ; « éternel » TM. 228, 230; CTd. 224, 225, 226, 227; S. 9, 19 (focul netrecut, viaţa nctrecidă) ; P. 24 ; nelrecătoriu « infranchissable » CP2, LXII, 3. —netrufă « qualité de celui qui n'est pas orgueilleux, outrecuidant » CC2. 181. — neustoit « incessant » PH. cxxxix, 11. — nevad-nic (dans le texte slave nesûvadïnikû, dont la deuxième partie signifie « contentiosus ») CPr. 283. — nevechit (= neînvechit, v. p. 357 vechi) D. II, 306. —nevedea (a se), formé d'après le vsl. vûz-nenavidëti « odisse »: se vor nevedea unul la alalt CT. EL. Mathieu 98 ; nevăzătoriu « qui n'apparaît comme . . . , qui ne semble pas être . . . » ca să nu fim nevăzători că noi nu pidem nemica cătră dereptate CPr. 197; nevăzătură «le fait de ne pas voir». CC2. 283; nevederos «impénétrable»: întunerecul nevederos CC2. 379. pre- apparaît dans deux formes verbales, prevedea et prespune, forgées par les traducteurs ; la première est attestée deux fois et ne peut être qu'un calque du vsl. prozrëti, sa provenance latine (< praevidere) étant exclue: toate căile mele prevăd zuşi PH. cxxxvni, 4 ; preaditece . . . spăseniia omenească prevăzu CC2. 564 ; la seconde n'est donnée que par PH. xcin, 10 dans un verset mal traduit: au prespunre limbiei nu a fia (dans la Vulgate : qui corripit génies non arguet) ; prespunre est mis pour nakazati de la version slave, de sorte qu'il ne peut être qu'un dérivé rendant mécaniquement na-par pre- et kazati par spunre, prea- est souvent ajouté à des subst., etc. (les formes dérivées de cette manière nous renvoient d'ailleurs presque toujours à des formes slaves analogues, sur lesquelles elles furent calquées par les traducteurs des textes religieux) : preabirui (vsl. prëpobëzdati) CPr. 99.—preablagoslovi PS. CLIX, 61; preablagoslovit CTd. 205. — preabucura (a se) CV. CLX, 8—9. —preacălcătoriu (vsl. prësta-pînikû «violator legis ») PV. CLVIII, 32. —preacînta CTd. 197; CP2. xx, .14; CC2, 204; prcacîntat (vsl. prëpëtû « valde celebratus ») PS. PV. CP. CLVIII, 52—55.—preacovîrşi (a se; vsl. prëvûziti « excedere ») CP2. XXXVII, 5.—preacumpărat: ca mai buna... spăsenie să fie... preacumparată CC2. 141.—preacurătoriu: adîn-caiul aceştii ape... preacurătoare CC2. 177.—preacuviinţă «respect constant des bonnes mœurs» PS. CLXI, 75; CTd. 192; IP. 31.—preaderegătoriu (écrit prederegătoriu) «qui est chargé d'une haute fonction» CTd. 193.—preadespunre (vsl. prëobladati « emi-nere ») CV. CXLVIII, 2.—preaeşi semble signifier «réussir à se frayer un chemin, à avancer », dans cette phrase de CC2. 506 : el toată apărarea birui şi preaeşi şi cătră . . . vindecătoriul Domnul Hristos vine. —preaglăsitoare: această duminecă ea se şi cheamă « preaglăsitoare » CC2. i2.—preagreşi PS., etc. (v. le glossaire de Candrea). —preaîmmulţit: prcaîmmidţitului darului lui CTd. 192; CC2. 133; preaîmmulţime: preaîmmulţimea măriei lui Dumnedzcu CTd. 191 ; CC2. 133; cf. CC2. 322, 559. — preaîmpistrit (vsl. prëispïst-renû) PS. PH. CP. XLIV, 10, 15. —preaîmplea: apă dulce . . . prcaîmple-se CC2. 218; cf. 289. —preaînălţa (vsl. prëvûznositi) PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CC2. 70, 97, 327; preaînălţare CC2. 12, 14, 107, 477 et preaînălţime (ibid., 141) «orgueil, outrecuidance».— preaînfrumseţat CP. CXLIII, 2, à côté de preaîn-Irumsat PS., au même verset (vsl. pré ukr a senii). —preaînţelep-ciune (vsl. prëmadrosll) CT. EL. Luc 62; PH. L, 8. — preaînţelpţit CC2. 121.—preaiubi PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CPr. 68; prcaiubire (vsl. prëljubx « adulterium ») CV. ; TB. 418, 453; CTd. 209, 214; CT. EL. Mathieu 13, 78, 79; CPr. 52; CC2. 328; AA. XXVIII, 103. —preaizbîndi (a se), vsl. prëizbvti. CT. EL. Mathieu 51, 105; CPr. 90; CC2. 358. — prealăcui (vsl. prëbyvati) PH. XXXII, 11.—prealăuda (vsl. prëchvaliti) PS. CP. cxvi, 1. — preamărie: de preamăriia chipului marilor minunîndu-se CC2. 378. — preamărturisi: se miră şi preamăriurisi şi mai mult grăiia... CC2. 184.—preamînca CC2. 48, 328; preamîncare (ibid., 49, 253). — preamîndru (avec la signification du vsl. prëmqdru « sapiens ») CV. cxxv 10 ; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CT. EL.Mathieu 96; Luc 51; CPr. 55, 280; CC2. 5, 80, 311 [preamîndrul Solomon), 378, 506, 618; prcamîndrie (vsl. prëmqdrostï «sa-pientia ») CV. ; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CT. EL. Luc 59; CPr. 16, 17, 25; CC2. 286, 378, 429, 508 (preamîn-driia lu Solomon), 609. — preaminuna (a se) CC2. 567. — preamultit IP. 32; preamulţime CC2. 271, 428; preamultie PH. CLV, 2. — prea-nota (vsl. prëplavati « transiré, navigando trajicere », prëjachalí « transiré ») PH. cm, 26; CPr. 50; preaînnota CP2, cm, 26. —prea-petrece «être fort âgé»: aceasta preapetrecu cu zile multe CC2. 592. — prcaplînge (a se) CC2. 398. — preapodobit (vsl. prëpodobïnû «sanctus») PV. LXXXV, 2; cxv, 6.—prearăbda (vsl. prëtrûpëtï) CPr. 52.—prearădica (vsl. prëvuznositi) PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CC2. 172. —preaşedea (vsl. prësëdëti « instigări ») PS. CP. IX, 29. —preaslăvi PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); TB. 449; CTd. 197, 213; preaslàvilâ «chose merveilleuse, extraordinaire» CTd. 196; CC2. 202, 368; preaslàvic «témoignage de faveur exceptionnelle » CC2. 564.—prcaspori ASPh. XVI, 51.— preastriga CT. EL. Marc 31; CC2. 538; preastrigare CC2. 507.— prcalinul (vsl. prëdruzestï, part, de prëdruzati «retiñere») CPr. 125.—preatrufâ (dans le texte slave l'adj. pregrudû « valde su-perbus ») CPr. 78.—preavàrsa (a se): apă dulce... prcavarsâ-se CC2. 218.—preavătăma (vsl. prëvrëzd'aii «lacdere») PH. LXXXVIII, 34.—preavătăma (vsl. prëvrëzdati « laedere ») PH. LXXXVIII, 34. — preavăzătoriu CC2. 258, 332, 368.—prcvence (pf. previncură) de PH. cxxviii, 2 doit probablement être interprété comme prca-vcnce, puisqu'il correspond au vsl. prëmoéti « praevalere, superare ». — preavesti CV. xxxv, 14. răz-: răzgiudeca (vsl. razumëti) CV. LIX, 3 (răgiiidccalu cxvn, 5 est la même forme, mal écrite, mais elle correspond au vsl. rasù-motriti « judicare, conjicere ») ; dans CPr. 36 il traduit razïnïstvo-vati « diffère ». s pre-: apparaît dans deux formes curieuses de C.V.: spregice LXVIII, 3; LXXXII, 12 (dans la version slave naricati « appellare ») ; spresărire xii, 7—8: nemică spresărire se nu faceţi (dans le texte slave: nittoze drûza sütvoriti, et dans la Vulgate, Actus Ap., XIX, 36 : nihil temere agere). su- (< supt): sugusa «étrangler» CT. EL. Mathieu 77; CC1. 155; CC2. 320. Composition 105. Une constatation qui ressort de l'examen des livres religieux, est le grand nombre de mots composés qu'ils continnent et qu'on est surpris d'y rencontrer, quand on sait que le roumain n'est pas bien riche en formations de ce genre. Si on s'adresse, comme dans d'autres cas, aux modèles suivis par nos traducteurs, on reconnaît tout de suite la source de ces composés: ils reproduisent, bien des fois en des appositions singulières, contraires à l'esprit de notre langue, toute une série de mots slaves, dont quelques-uns auraient pu toutefois être rendus autrement, même par des mots simples de notre vocabulaire, mais cela supposait un effort dépassant les habitudes des traducteurs. A côté des formes qui s'expliquent de cette manière, et auxquelles viennent se joindre quelques-unes calquées sur des composés hongrois, il arrive cependant que d'autres, non dues à l'immixtion de la morphologie slave ou hongroise, de caractère foncièrement roumain, ne soient pas absentes de certains textes, mais elles sont extrêmement rares. 106. Pour les substantifs, les procédés varient selon que les éléments composants sont: CP2., au même et de-lege-cale are Deux substantifs (le rapport entre eux étant souvent exprimé par une préposition): apa-irîndidui CV. xcvm, 1—2, apâ-cu-trînd CPr. 51 (vodotrqdije ou vodïnyj trqdû «hydrops», d'une version slave des Actes des Apôtres qu'a dû suivre le traducteur de CV. ; dans celle publiée par Miklosich est donné seulement trqdû) ; quant à de-apâ-trindav CT. EL. LUC 74 (avea de-apâ-trindav), il apparaît dans un passage mal traduit (trîndav, qui indiquerait plutôt un adjectif, y est mis mal à propos).—argintu-tdetoriu (srebrobiicï, srebrokovaU « argentarius ») CV. vin, 1—2; CPr. 42.—batere-gioc PH. i.xxvm, 4.—burâtatea-cinstitoriu (blagovërïnû « pius ») CV. CLXX, 11.—de-Dum-nezeu-glâsitoriu (bogoglasïnikû « vatici-nans ») CC2. 50, 394, 437, 484, 589; de-Dumnezeu glâsuitoriu (ibid., 458).—dc-Dumnezeu-vâzdtoriu (bogovidëtelt « deum videns ») CC2. 56.—lene-câlcare (zakonoprestq.plienije « transgressio legis ») PS. CF. XXXvi, 7 (legi-călcare PH endroit) ; lege-câlcatoriu (zakcnoprëstqpinikû « violator legis ») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; a-legiei-câlcâtoriu PH. v, 6; xxxv, 2; XL, 9; cxvm, 85, 113 (dans le même texte aussi a-legeci-pàsitori xxxvi, 38; a-l^iîi-fringidori xxv, 4); de-lege-càlcàtoriu CP2. xxxv, 2; i.xxiv, 5; câlcâtoriu-legiei CC2. 224; câlcâtoriu-de-le^c CP. v, 6; xxv, 4; CP2. xxv, 4; LXX, 4; CPr. 279; CC2. 341.—/^-^*-toriu (zakonodavici « legislator ») CV. cxxx, 1; PS. PH. CP. ix, 21; CPr. 56; de-lcge-dntdtoriu CP2. ix, 21; dàtàtoriu-legiei, D. II, 304, 306; dâlâtoriu-dc-lege CC2. 621.—lege-învdtâtoriu (zakenoucitelï «legis praeceptor ») CT. EL. Mathieu 92; legiei-învătăto-riu CC1. 187; CC2. 339; învăţătoriu-de-lege CC1. 186; CC2. 351. — mîneştergură «essuie-mains» CV. iv, 9; CPr. 42. om-iu- bire (ôlovëkoljubije « humanitas ») CPr. 50 ; CV. LXXX, 11 ; de-oameni-iubire CC2. 292, 451, 499, 521, 522, 560, 627; iubire-de-oameni: ibid., 523.—om-ucigătoriu (clovëkoubijcï «homicida») CPr. 72. — om-îigoditoriîi (clovëkoudïniku « hominibus plăcere studens ») PS. CP. ui, 6; oamenilor-ugoditoriu PH., au même endroit; ogo-ditorüi-oamcnilor CP2, LII, 6; ogoditoriu-de-oameni CC2. 286.—păcat e-cădere (grêchopadanije, avec la traduction littérale de ses deux éléments: grëchu « peccatum » et padanije « casus ») PS. xvin, 13; xxi, 2; CP. xxi, 2; (a)-păcatelor-cădere PH. xvin, 13; CP2, xxi, 2; căderea-păcatelor CP. CP2, xvin, 13. — pace-făcătoriu CT. Mathieu 10 (dans le texte slave, la forme simple mirëjqstii). —pi[e\-rdzătoriu-la- suflet (dusegubïcï «homicida») S. 16.—preacurvie-făcăloriu (prëljubodëjcï «adulter») CV. cxxvn, 11—13.—purtă-toriu-de-grije (grijiei) « intendant (d'une maison) », d'après le hongr. gondviselô, PO. Gen. 43, 44.—ţinietoriu-de-cinstc «gouverneur, intendant» (hongr. tiszttartó) PO. Gen. 41; Ex. 5.—tot-putcrni'c CC2. 336.—tot-ţiitoriu (ibid., 4).—uleiu-de-lemn PO. Ex. 30. Un adjectif et un substantif: bunr afacere (blagodëjanije « bene-ficium ») CV. CLXII, 2. — bitnă-govire (blagogovënije « pietas ») CC2. 257, 258, 377, 580, 626 ; bnnă-govitiiră CPr. 229. — bună-vrere (blagovoljenije « benevolentia ») CP2, LXVIII, 14; CT. EL. Mathieu 42; Luc 5, 51; CPr. 216, 274; CC1. 56; CC2. 4, 515, 575, 583 (bună-voe, ce se zice bună-vrere). — bună-înteleptie CC2. 4, 94, 257, 259 383, 457, 483, 491, 500, 519, 536, 588 et bună-mîndrie CTd. 192,: CC2. 134 (blagomq.drostï « sapientia »).—bună-sufleţie (blagodusi/e «animus fortis ») CC2. 182, 541, 588. — dulce-dăruire CV. LVII, 13—14 et dulce-dată CPr. 28, 37 (blagodarjenije « gratiarum actio »). — didce-frumseţe (blagolepije «decor») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea).—dulce-govire (cf. ci-dessus, bună-govire) CC2. 148. — dulce-mîngîiare (dans le texte slave l'adj. blagopokorîlivu « ob-sequens ») CPr. 55. — dulce-rădăcină (dans la version slave blago-koreninü « beneradicatus »_) CP. PS. XLVII, 3.—didce-vcsiire (correspond à jevangelije, mais c'est à blagovësiijc, blagovëstï « evan-gelium » qu'il faut le rattacher directement, comme ceux-ci sont formés d'après eùayyèTaov) PS. CLX, CLXI, titre (a Luchiei evanghelie ce se gice dxdce-v estire); PV. CP. CLXI; CPr. 36, 78, 79, 82; dulce-vestitoriu (blagovëstvujq_Ui) CP2, LXVII, 12. — didce-voie et dulce -vrere (cf. plus haut, bună-vrere) PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; le deuxième est donné aussi par CPr. 95.—întreagă-mîndrie (cë-lomadrije « prudentia ») CV. LXXX, 12—13. — iubitoriu-la-oameni (cf. plus haut, om-iubire) S. 1. — lungă-răbdare (dlügotrüpenije « longanimités ») CV.; CTd. 192; CPr. 249, 296, 313, 314; CC1. 73; CC2. 199, 292, 339, 348, 535; IP. 31; AA. XXVIII, 103 (aussi: in-lungă-răbdarc CC2. 347).—mare-cuviinţă (velïlëpota « magni-ficentia ») PS. vin, 2.—mare-frumseie (velïlëpije, velïlëpota « mag-nificentia») PS. CP. xx, 6; xxvm, 4; LXVII, 35; LXX, 8; xcv, 6; cm, 1; ex, 3; CXLIV, 5, 12 (dans CP. aussi au ps. vm, 2); PV. ex, 3; CXLIV, 5, 12; PH. xx, 5; xxvm, 4; LXVII, 35; LXX, 8; ex, 3; CXLIV, 5, 12; CTd. 199; CPr. 65; CC2. 105. — noao-răsădită (novoraslï «arbor recens plantata») PS. PV. CP. CXLIII, 12 (de-ncu-rrăsădiţi PH.). Un nom de nombre et un substantif: un-corn (aussi cu-un-com), traduction littérale de inorogu «monoceros»: PS., etc. (v. le glossaire de Candrea, s. cornu; le traducteur de PH. a évité ce composé, si artificiellement improvisé, et a introduit dans le texte la forme slave, inorog, telle qu'elle apparaît aussi dans d'autres anciens textes pour désigner cet animal fabuleux). — un(id)-născut (inocçdu « unigenitus ») CP. PS. PH. xxxiv, 17; CP2.xxi, 21. Un adverbe et un substantif: ainic-născiit CP. CP2, civ, 36.— asupră-luare (lichoimënije « aviditas ») CV. CXLIX, 1—2. — bine-faptă (blagodëtï « donum, gratia») PS. CP. LXXVII, 11. — binre-supuetoriu (blagopokorïlizu « obsequens ») CV. cxxvi, 9—10.— capul-de-dinaintc « chef » hongr. fejedclem) PO. Gen. 36, 39, 40, 41.—depreură-dobînditoriu (sünasledinikü « coheres ») CV. CLII, 13—14.—-făcător'iu-bine PS. XIII, 1, 3; LU, 2, 4; CLXII, 39—40; CP. XIII, 1, 3; LII, 2, 4 (aussi făcătoriu-de-bine CP2, xm, 1; LU, 2, 4; D. II, 309, comme facere-de-bine CC2. 453, 517); binre-făcătoriu CV. CXLVIII, 5—7; PS. CP. xii, 6.—făcăioriu-rău PS. 'PH. CP. xxxiii, 17; CT. EL. Jean 59; CPr. 60, 292; CC2. 623 (mais făcătoriu-de-rău CP2, xxvi, 2; xxxm, 17; CT. EL. Luc 111 ; CC2. 73, 79, 286, 530; PO. Ex. 23; D. II, 309) ; rău-făcătoriu PS. CLXII, 76; CV. CLXI, 3; CPr. 76; rău étant considéré quelquefois comme adjectif, il a été fléchi comme tel, d'où les formes făcători-răi TM. 49 ; CTd. 228 ; CT. EL. Luc 111 ; CC1. 44 ; S. 7, 16, 24; rei-făcători CV.—împrejur-tăiare (obrëzanije « circum-cisio ») CPr. 82, 85, 86; aussi tăiatul-împregiur PO. Ex. 4.^— înainte-curătoriu (prëditeca « praecursor ») CC2. 602. — mai-mărie «supériorité, prééminence» CC1. 380; CC2. 321—322, 384.— mai-mulţime CC2. 494.—pialea-denainte «prépuce» PO. Gen. 17; CPr'. 216, 257. — stătătoriu-înainte (prëstojestï) CPr. 47. Une préposition et un substantif: fără-apă (bezvodïnu « aqua carens») PS. cv, 14; fără-ape PS. CP. civ, 41; fără-de-apă PS. LXXVII, 17; PH. CP. CP2, LXXVII, 17; cv, 14; fără-de-ape CP2. civ, 41.—fără-ceas (bezgodïnu « intempestivus ») PH. ex vin, 147.—fâră-cinste CC2. 78, 250; fără-de-cinste PS. CP. LXXXII, 17; CC2. 41, 49, 390, 445, 624. —fără-credinţă CC2. 219, 313, 329, 368; fâră-de-credinţă: ibid., 315, 538.—■ fară-de-frică CC2. 551.— fără-de-ruşine CC2. 270, 369—370, 618, 620. —fără-de-sfîrşenie CC2. 422. —fără-de-ştiinţă CC2. 283. — fără-de-tărie CC2. 178.—fără-fund (bezdüna « abyssus », que nos traducteurs ont rendu d'après ses éléments composants: bezü «sine» et düno, «fundus») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CTd. 198; CC2. 15 (fără-fundid beznei: la forme slave à côté du composé roumain), 205, 418.—fărâ-lege (bezakonije finiquitas») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); TM. 149; CTd. 195; CT. EL. Mathieu 95, 98; CPr. 67, 71; CC1. 37, 190; CC2. 41, 392, 620; PO. Gen. 4, 6; S. 16 (dans PS. CP. LXIV, 4; cm, 35 il traduit bezakonïniku «iniquus»; il apparaît même comme adj. = bezakonïnu « ille-gitimus»: PS. PV. CP. CLVIII, 32; CC2. 56, 58, 163); fârâ-de-lege CV. ; Ps., etc.; TM. 45; TB. 418 (de même que la forme sans de, il est employé avec le sens de bezakonïniku: CP. xxxvi, 38, et comme adj.: CC2. 160, 401, 623; en plus, aussi comme adv.: TB. 457; CTd. 216; CC2. 620); fără-de-legiuire CC2. 624; fără-de-legit PH. xxxvi, 28; L, 15; fără-legiuitoriu PS. xxxvi, 28,38; CP. xxxvi, 28; CP2, xxiv, 4; xxxvi, 28; fără-de-legiuitoriu CP2, cm, 35; CC2. 421; fără-de-legitoriu PH. xxiv, 4 (cf. plus loin, verbes composés).—fără-minte, comme sb. fém. (bezumije « de- XXI, CP< mentia, insania ») PS. CP. xxxvn, 6 ; LXVIII, 6 XXXVII, 6; CC2. 196; fârâ-de-mente PH. LXVIII, 6; ne-fârâ-minte PS. CP. xxi, 3; comme sb. masc. (bezumïnû «démens, vanus ») PS. CP. xm, 1 (nebun CP2.) ; xxxvm, 9 (fârâ-mentelui; PH. CP2. nebun(r)ului) ; XLVIII, 11; LU, 1 (dans CP. aussi aux versets: LXXII, 22; xcin, 8, fârâ-menti); CP2. LXXIII, 22; fârâ-de-minte PS. LXXIII, 22; xcm, 8.—fârâ-moarte (dans le texte slave l'adj. nesûmrûiïnû « immortalis ») CPr. 163; CC1. 12; CC2. 396; fâra-de-moarte CC2. 292 (la même forme doit être rétablie, ibid., 395, dans le passage mal imprimé: usa vietiei si afarâ-de-mortiei; il faut y lire: a fârâ-de-mortiei).—fârâ-necredintâ CC2. 313.— fârâ-omenie CC2. 414; farâ-de-o?nenie: ibid., 325, 328, 424.—fârâ-rau (nezloba « innocentia ») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea). —fârâ-slavâ CC2. 609.—fârâ-veste (bezvêstïnû « incertus ») PS. CP. L, 8.—fârâ-voroavâ (bezmluvïstvij e « tranquillitas », mlû-ëanije « silentium, tranquillitas») CV.xxxvii, 3; CPr. 46; CC2. 147, 303, 345, 395, 430, 448, 590 ; fârâ-de-voroavâ: ibid., 302.— fârâ-vreme (v. plus haut, fârâ-ceas) PS. PV. CP. cxvm, 147 (comp. fârâ-timp CC2. 547).—supt-jârtvdnic CC2. 339. 107. Les adjectifs composés apparaissent formés: De deux adjectifs: bunru-govitoriu (blagogovëjnu, blagovërïnu « pius ») CV XL, 7—8 ; CC2. 589. — bun-ogoditoriu (blagougodïnû « placens ») CC2. 474. — dulce-eïnstit et dulce-credincios (blagovërïnu «pius») CPr. 24. — dulce-govitoriu (cf. bunru-govitoriu) CPr. 3, 17, 46.—dulce-ugoditoriu (cf. bun-ogoditoriu) CPr. 108. — mare-grăitoriu PS. CP. xi, 4 et mare-dzicătoriu PH., au même verset. D'un substantif et d'un adjectif: de-oameni-iubitoriu (cf. de-oameni-iubire, p. 365) CC2. 20, 22, 485, 555; la-oameni-iubitoriu D. II, 302, 303, 305, 312; dulce-în-obraz (blagoobrazïnû « decorus ») CPr. 33.—fraiii-iubiioriu (bratoljubïcï « fratris amans») CV. CLIII, 3—4.—plod-purtătoriu (plodcnosïnû «fructifer») PS. PV. CP. CXLVIII, 9. — tot-puternic CC2. 264, 295 et tot-liitoriu (ibid., 185, 468, 612); cf. les substantifs pareils, p. 365 —vin-beutoriu (vinopijca «vini potor ») CT. EL. Mathieu 41. D'un adverbe et d'un adjectif: bine-cinstit CT. EL. Luc 8; CC2. 587.—curînd-scriitoriu (skoropisïcï «qui velociter scribit ») CP2. PS. XLIV, 2 (repede-scrietoriu PH.).—înainte-curătoriu CC2. 618 et înainte-cursu PS. CP. CXLI, titre (prëdûtecevû ; cf. la même forme comme sb., p. 367).—înlung-răbdătoriu (dlûgotrûpëlivû « longanimis ») PS. CP. vu, 12; LXXXV, 15; cil, 8; CXLIV, 8; PV. CXLIV, 8; PH. LXXXV, 15; en, 8; CXLIV, 8; CC2. 12, 22, 44, 265; îndelung-răbdătoriu CPr. 57; CC2. 55 (dans le même texte, 229, aussi lung-răbdătoriu). D'une préposition et d'un substantif: fără-mente (cf. le substantif formé de la même manière, p. 368) PS. CP. LXXIII, 18; xci, 7; fără-de-mente PH. LXI, 10; LXXIII, 18; xci, 7.—fără-moartc (cf. le sb. pareil, p. 368) CC2. 343 (par une faute d'impression : /ără-moartei). 108. La composition verbale présente les combinaisons sui- vantes : Un adjectif et un verbe: dulce-ceti CPr. 40, composé résulté du fait que le traducteur n'a pas compris le texte slave qui porte blagocisti : il a attribué à la deuxième partie de celui-ci la signification de « lire » et non celle de « honorer » qu'elle présente en même temps et telle qu'elle ressortait du contexte. — dulce-cuvînta (blagosloviţi) PV. CLVIII, 51. — dulce-dărui (blagodarovati «gratias agere») CPr. 51.—dulce-spune (blagovëstiti « evan-gelium praedicarc », blagovëstvovaii « laeta nunciare ») PS. etc. (v. le glossaire de Candrea). — didee-ura CPr. 50.—dulce-vesti fv. dulce-spune) CP. EL. Luc 99; CPr. 15, 17, 19, 57, 58, 79; CC2. 118, 150, 521: duice-vestui CPr. 34.—dulce-vrea (blago(iz)-voliti «velle, probare») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea). — întregu-mîndri (ucëlomqdriti « erudire », -se. « prudentem esse ») CV. CLVIII, 13.—mare-cuvînta (velerëcevati «magna loqui ») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea, s. cuvânta). — reu-cuvînta (zlosloviti « calumniari ») CV. m, 10. Un adverbe et un verbe : ainte-apuca (firëdûvariti « praeve-nire ») PS., etc. (v. le glossaire de Candrea). — ainte-întrece (comme le précédent) CP2. LXVII, 26, 32. —■ ainte-pune (prëdûlo-ziti « proponere ») PS. LXXXV, 14; cxxxvi, 6; CP. LXXXV, 14 (la même forme doit être rétablie, tout comme dans PV., au ps. cxxxvi, 6, au lieu de ainte-pomeni, dû à une faute du scribe influencé par pomeni qui précède). — ainte-vedea (prëdûzrëti « prae-videre») PS. CP. xv, 8; xxxvi, 13. — bine-face (blagodëjaii «bene facere»; d'autres fois il traduit dobro tvoriti) PS. etc. (v. le glossaire de Candrea); CV. ; CT. EL. Luc 25, 26; CC2. 382, 384.— binre-grăi (blagosloviţi « benedicere ») PH. XLIV, 3 ; LXVI, 2; cxxxiv, 19; cxiv, 21; dans CT. EL. Mathieu 40; CC2. 594, avec une autre signification, celle de blagovëstiti « evangelium praedicare » —■ binre-iubi (comme bine-vrea d'autres textes, v. ci-dessous) PH. XLIII, 4. — bine-ogodi (blagougoditi «plăcere») CP. PS. xxv, 3; CC2. 286. — binre-sufleta (dobrodtmstvovati «bono animo esse») CV. — bine-ura CT. EL. Mathieu 108; Marc 64. — bine-vesti (v. dulce-spune) CT. EL. Luc 9, 13, 34, 40; CV. ; PH. LXVII, 12; CPr. 18, 26; CC1. 26; CC2. 32, 582, 598; S. 7; bine-vestui CC2. 478. — bine-vrea (v. dulce-vrea) PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; CT. EL. Mathieu 6, 46, 70; Marc 2; Luc 10, 62, 67; CPr. 118, 144; CC1. 304, 417; CC2. 475, 576, 583, 607. — bine-vremui (probablement d'après blagovrëmenïstvovati « opportunitatem nan-cisci ») CC2. 597.—înainte-sta (prëdûstati « praeesse, adstare ») CP. il, 2; PS. il, 2; CLIII, 35.—înielung-râbia (dlûgotrûpëti « patienter ferre », mnogotrûpëti « patientem esse ») CPr. 56, 68 (aussi lung-răbda: ibid., 49; CV. ; cf. lungă-răbdare, în-lung-râbdâtoriu, pp. 366, 369). Une préposition et un verbe : fdrâ-de-rusina (a se) : se fară-de-ruşină cu bunâ fără-de-r usine CC2. 369—370. — fără-dumnezei, renforcé de prea: prea-fără-dumnezeind şi năpaste vecinilor adu-cînd (ibid., 377) ; comp. bezbogu « impius ». — fără-legi (bezako-novati «inique agere») PS. cv, 6; CLVIII, 29; CP. cxvin, 78; CLVIII, 29 ; fără-legiui PS. LXXIV, 5 ; PV. CLVIII, 29 ; CP. cv. 6 ; fără-de-legi PH. CXVIII, 78; fără-de-legiui CP2, cv, 6; CC2. 179, 553. CHAPITRE IV SYNTAXE 109. Au point de vue de la syntaxe, l'aspect du roumain à l'époque qui nous occupe, tout en étant en accord avec quelques constatations que nous avons faites jusqu'ici, est très souvent déconcertant à cause des nombreux contrastes qu'il présente. Il n'est pas trop risqué de parler de dualisme syntactique, lorsqu'on étudie le roumain du xvie siècle. Si on passe d'un texte comme la lettre (1521) du boyar Neacsu, ou d'autres textes postérieurs du même genre, à ceux qui contiennent les traductions des Psaumes, des Actes des Apôtres, etc., on est frappé des discordances, à chaque pas, dans la construction des phrases, d'une foule de juxtapositions de mots que même quelqu'un familiarisé avec l'ancien roumain ne peut facilement débrouiller. On voit là réapparaître les procédés de traduction dont nous avons vu d'autres exemples, mais qui, cette fois, lorsqu'il s'agissait d'aligner des phrases sur des centaines de pages, étaient poussés bien plus loin, ne connaissaient aucune restriction. Par manque de tradition littéraire, par les difficultés attachées à la transposition en roumain des textes bibliques, et aussi, tant de fois, par paresse d'esprit, ceux qui se faisaient un métier des traductions n'étaient pas à même de nous donner plus que ce qui est enregistré par notre littérature au xvie siècle. Il ne faut cependant pas perdre de vue que ce caractère des traductions est dû aussi au fait que les livres religieux imposaient la convention de garder leur rédaction traditionnelle; nos traducteurs ont dû, partant, tenir compte de cette convention, mais cela ne pouvait toutefois les empêcher de nous laisser un texte plus clair que celui qui, si souvent, ne peut être compris qu'à l'aide des versions étrangères. Puisque nous sommes à ce chapitre de l'histoire du roumain, il ne sera pas superflu de faire connaître de près la manière dont les traducteurs croyaient s'acquitter de leur tâche. Nous laisserons donc suivre, en les mettant face à face, quelques versets de nos textes et ceux qui leur correspondent dans les originaux slaves ou hongrois que nos traducteurs ont eus sous les yeux. Voici trois versets tels qu'ils nous sont donnés par Codicele voronetean, CXVIII, 4-12 (Êpître de Saint Jacques, II, 8-10): în ceaia sîmbătă ce vine cu puţinei nu se toată cetatea adună-se să auză cuvîntul lu Dumnezeu... îndrăzni Pavel şi Varnava, ziseră: « voao era înfrîmseţat întîi a se grăi cuvîntul lu Dumnezeu »... însă pină la voe amu vremea fură, îndrăzniră de Domnul, mărturisiia cuvîntul dulceţiei sale, dîndu-se semne si ciude a fi cu mîinile lor. Vö grjadustjuju ze subotu maly sja ne vsî gradü sübra poslusatü slovese bozija... Dîrznuvusa ze Paulü i Varnava, resta: « k vamü bë lëpoprëze glagolati slovese bozija »... Mnogo ze vrem ja ubo prëbysa, dïrzajuste o Gospodi, svëdëtelïstvujus-tomu slovese blagodëti svojeja, da-ju8tj.ii znamcnjemü i ëjudesïmu by-vati rukami ichù. Aste ubo zakonö koncavajete carîsku, po knigamti: « vüzljubisi iskrï-njago tvojego jako i samú sebe », do-brö tvorite; Aste li na lica zîrite, gréchü tvorite, oblicajuăte sja ot zakona jako prëstupïnici. Ize bo vsî zakonü sübjudetü, sügresitü ze vü jedinomü, bystü vsémü povinïnft. Confuses — à cause de l'omission, au premier verset, de lege et de l'emploi de sfîrşi, făţărie et trecători, qui ne sont nullement à leur place —, de pareilles phrases ont en même temps le défaut de contenir des constructions en désaccord avec notre syntaxe. Avant les ace. aproapele et tinre nous constatons l'absence de pre, puisque le traducteur s'est cru dispensé de le mettre quand il n'a pas trouvé dans la version slave, comme cela ne se pouvait pas, une préposition analogue (sur cette particularité, très fréquente dans les textes traduits, nous reviendrons d'ailleurs plus loin). Au dernier verset on voit vinovata suivi du dat. tuturoru (comme le si. vsëmû), alors qu'il eût fallu y mettre: de toate. Au même verset, outre la dislocation de l'auxiliaire va, on remarque l'absence, toujours sousTinfluence de l'original slave, du pron. o; la phrase devait commencer ainsi : cela ce toată legea o va feri. Pour ce qui concerne l'ordre des mots, bien caractéristiques sont les exemples suivants, tirés, cette fois, d'un texte de Coresi (Praxiul, 33: Actes des Apôtres, XIII, 44, 46; XIV, 3), qui, aidé par ses collaborateurs, nous a laissé cependant quelques traductions où la phrase roumaine apparaît moins défigurée: En faisant abstraction des termes mal choisis et des incohérences dans l'association des mots, on y remarque l'insistance de garder l'enchaînement des membres de la phrase tel qu'il apparaît dans l'original slave, mais qui est renié par notre syntaxe. Nous retrouvons ce procédé lorsque nous nous adressons à des traductions faites sur un original hongrois. Deux phrases de PO. Gen. XIX, 21 ; XXI, 7, comparées à celles du Pentateuque de Heltai, montreront comment se sont comportés aussi les traducteurs de ce texte: Es monda öneki: « ime ebbe is meg tekintöttelec én tegedet, hogy é varost el nem veszten a mellyert szo-lal ». Es monda: « ki merte volna eszt Abraham felöl mondanyi, hogy Sara gyermeket emtetne » ? Là, de même, les mots s'entre-choquent dans des liaisons autres que celles imposées par notre syntaxe: dans la première phrase, Une n'est pas précédé de pre et derept care grâisi sont rejetés à la fin, tandis qu'ils auraient dû être mis immédiatement après oras; dans la seconde, au vrut cuteza grài est une construction des plus barbares (d'autres exemples de l'imitation seryile du texte hongrois dans la Palia ont été relevés par I. Popovici, Ana-lele Acad. rom., XXXIII, p. 526 et suiv., et par M. Roques, Palia d'Ordstie, p. XLIII et suiv.). Puisque de pareilles constructions foisonnent dans les textes traduits, nous nous dispenserons d'en tenir compte dans la mesure où elles apparaissent; seules des éditions critiques de ces textes, telles qu'on les attend pour la plupart d'entre eux, pourront nous renseigner amplement sur la manière dont la syntaxe étrangère s'y reflète. Nous nous reporterons aux traductions lorsqu'elles nous fournissent des exemples de constructions pouvant être reconnues comme propres au roumain et, aussi, lorsqu'il faudra souligner certaines divergences d'attestation; quelquefois ces divergences ressortent d'un même texte, comme c'est le cas pour les Cazanii de Coresi, où la langue diffère, dans plus d'un cas, selon qu'elle este celle fixée dans les Évangiles ou celle, d'une allure plus libre, plus naturelle, de l'explication, du « tîle », qui les accompagne. D'autre part, comme aux traductions on a ajouté parfois des préfaces, des épilogues, où l'on peut reconnaître la langue parlée, nous puiserons là, de même, quelques éléments nous aidant à connaître la physionomie réelle du roumain au xvie siècle. En premier lieu, c'est évidemment aux textes d'autre nature que nous nous adresserons pour cette présentation des particularités syntaxiques, notamment à ceux écrits dans la langue employée couramment, nous donnant des garanties du roumain authentique. Toutefois, ces textes (actes d'achat ou de vente, lettres officielles ou particulières, etc.) imposent aussi certaines réserves; ils ne sont pas tout à fait exempts d'influences qui étaient difficiles à éviter; on y découvre certaines formules, certaines tournures, reproduisant de près celles qui nous sont connues des textes slaves: qui rédigeaient tel acte ou telle lettre officielle s'étaient approprié des phrases stéréotypées, de source slave (pour les lettres, il semble même qu'il faille admettre une lointaine influence des phrases comme on les trouve dans les lettres des Actes et des Épîlres des Apôtres). De semblables conventions de s'exprimer étant toutefois relativement rares et pouvant être facilement reconnues, elles n'altèrent pas trop l'aspect des textes en question; pour l'étude de la syntaxe la valeur de ceux-ci reste loin d'en être diminuée. Substantif et adjectif 110. Pour les cas, après ce que nous avons relevé (p. 143) au sujet des génitifs et des datifs construits avec de et a, particularité remontant au latin, nous aurons à nous occuper de l'emploi de pre à l'accusatif, innovation qui donna à la déclinaison daco-roumaine un aspect spécial. L'examen des textes traduits nous mène à ces constatations: pre n'apparaît jamais dans CV. ; de même dans CP. et ce n'est qu'une fois qu'il est donné par PS. cxxxi, 1 (pomeneşte, Doamne, pre David) et aussi par PH. XL, 2 (cinre va înţelege pre cel meser şi mişel) ; il est assez fréquent dans PV. et surtout CP2. ; dans TM. CTd.'prédominent les constructions sans pre et inversement dans TB. ; rarement donné par CT. EL. (Mathieu, 9, 16, à noter là son emploi dans le Pater noster: ne izbăveşte pre noi de hitleanul; 46, 57, 109; Marc, 13, 14, 36, 59, 66: Luc, 13, 27; Jean 6, 58) et par CPr. (17, 79, 80, 178, 186), il apparaît souvent dans CM. (comp. les deux constructions à la fois dans deux phrases consécutives, 7 : pre noi... ai ţinut; rugăm tine), CC1, et surtout CC2, (à comparer là aussi la présence, et dans une même phrase, tantôt d'une construction, tantôt de l'autre: toţi-i sfinţi şi pre toţi mîngîia, 203; cine va cinsti acesta pre Dumnezeu Tatăl cinsteşte, 236; toujours là, 374, 492; rugă el, văzu el, dans le texte de l'Évangile, mais changés ensuite, 375, 497, dans le « tîle », en: rugă pre el, văzu pre el) ; très nombreux prédominants même, sont les cas de l'emploi de pre dans PO., ICr., S., IP., P., TP. Le contraste est frappant lorsque nous passons aux textes non traduits, écrits dans d'autres buts, ceux qui ont été publiés dans CB., DR., AA., DH., RLR., etc.; là, pre apparaît constamment (si, exceptionnellement, nous lisons dans DH., XI, 197; pînă au pus Hristos pe cruce, et, ibid., 319 ;prentru să înşale o muiare, car ea auînşelatşi avuţiia i-au apucat, l'absence de pre peut s'expliquer par des négligences de rédaction ou de transcription). Il ne peut y avoir de doute que ce sont ces textes qui reflètent l'état de la" langue, tandis que les autres, par leurs omissions et hésitations trahissent l'effort que^ faisaient les traducteurs de ne pas trop s'éloigner des originaux étrangers. Cela ressort, indirectement, d'une autre constatation: plusieurs fois, pre est mis là où le roumain actuel l'exclut, et on peut supposer que c'était, réellement, de même autrefois; nous trouvons ainsi: voiu frînge jos pre trufiia vostră şi pre măr ii a trufiei vostre CB. I, 9 ; pre chipurile vostre le voiu zdrobi şi pre impurele vostre... eu le voiu arunca..., şi eu voiu pustii pre locurile vostre... şi pre miroseniia voastră cea bună nu mi-e voia să o simţu (ibid., 11) ; şi aibi pre tine singur şi pre învăţătura CPr. 285 ; să ungă pre trupul lu Isus CC1. 8; văzură pre năpîrcă spînzurînd de mîna lui (ibid., 38); să nu urîm pre leacure (ibid., 239); pre rod... ai blagoslovit CM. 24; nu iubim pre sfinţiia lui (ibid., 26); legea.„ slugă are pre frica CC2. 26; apa... îndulceşte pre smochini, amăraşte pre pelin (ibid., 182); blagoslovi Domnul pre casa lu Putifar PO. Gen. 39; toiagul lu Aron înghiţi pre toiagele lor (ibid., Ex. 7); voiu lovi pre Faraon şi pre Eghipet (ibid., 11) ; nu ucareşte pre popa, ce pre besereca lui Dumnedzeu S. 21. A remarquer que tous ces exemples proviennent des textes traduits (ailleurs nous n'avons pu relever qu'une seule construction analogue, notamment dans DH. XI, 318: şi au lovit pre Sneaiin... de au prădat Snealinul, mais il se peut que pre soit dû à l'influence de deux autres accusatifs semblables, mais bien à leur place, qui précèdent dans le même texte, d'autant plus qu'immédiatement après, comme on voit, c'est la forme correcte Sneatinul qui est donnée). Apparaissant dans des textes de cette catégorie, où toutefois dans d'autres cas pre est évité, ces constructions montrent que les traducteurs, malgré leur insistance pour écarter les accusatifs avec cette préposition, ne prouvaient pas méconnaître constamment les habitudes de s'exprimer et que, désorientés, il leur arriva d'employer pre aussi où il n'était pas indiqué. Du fait qu'on le rencontre même comme tel on peut, évidemment, induire qu'il était d'un usage courant, tout comme aujourd'hui; autrement on n'aurait pas pensé à l'introduire, bien qu'à tort, aussi dans des phrases comme celles que nous venons de voir. Accordant une importance exagérée aux traductions, S. Puşcariu, Daco-romania, II, 565 et suiv., admet, comme Şt. Stinghe, Jahresb. d. mm. Inst., IV, 228 et suiv., qu'elles reproduisent fidèlement l'état de la langue, à une certaine époque et dans une partie du domaine daco-roumain, lorsqu'elles ignorent les accusatifs avec pre. Parmi les textes à prendre en considération, c'est surtout la Cazania de 1581 de Coresi qui serait, d'après Puşcariu, instructive à cet égard, puisqu'elle laisserait bien voir comment cette forme d'accusatif est arrivée à s'imposer, mais relativement tard. Ce livre de Coresi est pourtant loin de confirmer la thèse de Puşcariu : la préface dont il est accompagné montre couramment pre (à la dernière ligne, slăvind Tatăl şi fiul, qui semblerait y faire exception, se range à côté de constructions similaires employées aussi de nos jours) ; dans la traduction du « tîle » pre est omis bien des fois ; l'interprétation de Puşcariu laisse donc inexpliqué ce désaccord; si Coresi n'avait pas été asservi au texte slave, en traduisant le « tîle » il y aurait mis partout la préposition, comme il l'a fait dans la préface. Pour expliquer l'emploi de pre à l'accusatif, Puşcariu insiste sur quelques constructions qui ont dû le provoquer, mais elles ne sont pas toujours probantes; d'autre part, Puşcariu n'a pas eu en vue les cas où pre apparaissait avec le sens de « par » (cf. p. 281) et, comme tel, a pu aussi être le point de départ de la nouvelle forme d'accusatif. Dans des phrases comme celles-ci, contenant pre avec cette fonction: am trimis pre Petru (= prin Petru) să afle...; frate pre frate (= prin) frate se ajută, pre Petru, pre frate ont pu avec le temps être considérés autrement qu'à l'origine et devenir des accusatifs. 111. Un substantif déterminant, comme attribut, un autre substantif s'accorde d'habitude en cas avec celui-ci: Domnedzeul lui Avraam, domnului mieu PO. Gen. 24 ; rugăciurea Isaieeiprorocului PV. CLVI, titre; au mersă... naintea lui Dumitru, pîrcălabului CB. I, 57; scriem... lui Budachi Gas par, birăului de Bistriţă RLR. 45; aduşu élu... între tire, Agripo împărate CV. LXXII, 10—12; d zicea...': « Hristoase împărate » ! TM. 145; Doamne despuietoare TB. 354; zise Tamareei, surori-sa PO. Gen. 38; Evanghelia Domnului nostru lu Isus Hristos CPr. 274; tremetere a Sfintuim lu Apostol Pavel CPr. 166, 198, 215, 234; nainte[a] Sfîntului Papei DH. XI, 343; învăţătura Domnului lu Mihai Voevoda Ţărîi-ru-mîneşti AA. XX. 472 ; să fie de bună credinţă la mîna părintelui pope'i lui Stroe DR. 2 ; partea nenii Gradei (ibid.) ; voao fraţilor Rumînilor CC1, épilogue; tu despuitoriule Hristoase CC2. 559; Bane Mihalcio AA. XX, 476; o am vîndut... femeei sale Teclei CB. I, 26; mănăstirii Galatai, lui Ghervasie dechiului CB. I, 191, 192 (pour d'autres exemples, v. Candrea, Psalt. scheiană, I, p. ccvn, et cf. TB. 289; ICr. 2; GS. I, 257; CM. 14; CPr. 48, 49, 274, 280; CC2. 107; CB. I, 28, 38, 51, 72, 88; DR. 5; DH. XI, 197; RLR. 52. Ailleurs l'accord n'est pas fait, tout comme dans le roumain actuel! şezu a dereapta lu Dumnezeu, Tatăl CC2. 4; va fi cu bla-goslovenie sfinţiei lu Is. Hs., mîntuitoriul nostru ICr. 3; GS. I, 256 ; cîntecul lui David cîndu fugiia de faţa lui Avesalom, fiiul său PS. CP. 111, titre, în casa lu Davidu, ficiorul său...; giurămîntu ce giură-se lu Avraamu, părintele nostru, se dea noao PS. CP. LXI, 69, 73; cartea Iu Samoit prorocul...; Iu Iov patriarhul PO. préf.; în dzilele lu Batăr Jigmon, Voivodă Ardealului (ibid,) ; le dăruim^ voo fraţilor Rumîni (ibid.); această carte... noi o dedem lu Coresi diaconul CC2. 9; scriem... Domnului Budachi Ianăşu, birăul de cetatea Bistriţeei RLR. 47 ; fratele Răvecăei, muma lu Iacov şi Isac PO. Gen. 28; aşa zise Domnid Dumnezeu muer iei Ui Adam, Eva CM. 23 (v. en outre Candrea, l. c, et cf. CT. EL. Mathieu, 3, 4, 5, 57; Marc 24; Luc 3, 4; CPr. 51 ; CC2. 194; CB. I, 66; DR. 5; RLR. 49, 51). Comme on a pu le voir plus haut (cetatea Bistriţeei), les noms de villes sont mis au génitif, tels qu'ils apparaissent aussi dans ces liaisons: tîrgul Apieei CV. c, 1 (dans CPr. 51: tîrgul de Apia; cf. p. 144); cetatea Braşovului CC2. 8, 9; oraşul Căvăran-Şebeşului, oraşul Logojului PO. préf. 112. Lorsqu'un substantif est joint à un adjectif, l'accord entre eux en ce qui concerne les cas n'est pas toujours exprimé. Quelquefois, c'est le substantif qui n'est pas accordé avec l'adjectif: nufuiu brotivnicu cereşiiei vedere CV. LXXVIII, 10—11; ispiiirea\â\ a ei voastre credinţă (ibid., CXXXIX, 12); in mijlocul luminateei carte CP. LXXXI, 21 ; protivirăse a voastrei milă CPr. 107; nu vă protivireţi ceştii lume (ibid., 108); spre cinstea şi lauda Sfintei Troiţă CC2. 9; mainte de ceasul aceştii puţinea vreme (ibid., 38); lucrînd sfinteei a Domnului învăţătură (ibid., 116); acesta iaste a noastrei fire făcătorul (ibid., 150); plată datori sînt să dea lui cu păzirea dumnezeeştiei învăţătură a lui (ibid., 322) ; cina aceasta sufleteasca a sfinteei evanghelie găteşte apostolilor (ibid, 479); ce e den a vechiei şi a noiei lege (ibid., 568) ; pentru întrămătura besereceei sfîntă a Romînilor PO. préf. ; o, amar celue om ce nu va crede acestei trimetere S. 27. D'autre fois, c'est l'adjectif qui ne prend pas le cas du substantif : mîntuirea casei aceasta fu CT. EL. Luc 94; CC2. 509 (dans le « tîlc >>, 517; spăseniia caseei aceştiia fu); juru-mă... înaintea besereciei sfîntă a lui CM. 16; tocmeïele căsătoriei sfîntă (ibid,,\6); cîrmitoriu legiei creştinească CC2. 3 (mais à la phrase suivante: cîrmitoriu legiei creştine) ; atîta amu iaste lungimea măriei aceasta a vieţiei cîtă iaste şi lungimea vremiei vieţi ei noastră toată (ibid.,61— 62); cu păzirea învăţăturiei sfîntă a lui (ibid., 99); veniţi... la spăseniia aceştii ape limpede (ibid,, 118); à noter aussi les constructions suivantes, contenant deux adjectifs et dont seul le premier est mis au datif: să vă îndulciţi aceştii bogăţie dulce (ibid,, 136); să nădăjduim aceii bunătate dulce ce va să fie (ibid., 463); apostoleştiei dumnezeiască propoveduire a crede (ibid,, 478). En échange, l'accord de l'adjectif avec le substantif va parfois plus loin que dans la langue moderne; ainsi lorsque nous lisons dans PS. CP. LXXXIII, 4: Doamne silnice, et dans CC1. 124, 161: vai de voi, cărtularilor făţarnicilor; învăţătoare bune. 113. Comme particule reliant le comparatif à un complément, c'est de qui est souvent employé, montrant ainsi que cette construction remontant au latin vulgaire était encore bien vivante au xvie siècle: multu mai cinstită de aurulu cela ce piare de focu ispitiţii CV. cxxxix, 13—14; mai desidcrate de aurul şi de pietri curate multe şi mai dulci de miarea şi stredea PS. xvni, 11 (decît aurul dans PH. CP. CP2.) ; mai frumoasă cu burătatea de fiii oamerilor PS. CP. XLVI, 3 (decît PH.) ; mai frumoasă fată de aceasta nom vădzui TM. 147; cununi... mai luminate de soarele TB. 461; CTd. 218; mai luminosu de şeapie ori de soarele CTd. 201 (decît TB. 319); mai mare de Ioan Botezătorul...; mai mare de cl iaste CT. EL. Mathieu 40; mai mic iaste de toate seminţele pămîntului (ibid,, Marc 17) ; de toate ces întru noi sufletul iaste mai bun şi mai scump CC2. 84; sînt cuvinte... mai dragi decît aurul şi de argintul şi de pietrile cele scumpele şi sînt mai dulci decît miarea şi srediia (ibid., 218; phrase qui montre bien comment decît tendait à s'imposer); şarpele era mai alnic de toate jigăniile pămîntului PO. Gen. 3 ; cu nimica mai bun iaste de şerbul AA. XXVIII, 101. Article 114. Un substantif joint, en apposition, à un autre substantif ne prend pas bien des fois l'article défini: Moisi proroc CM. 20; CC2. 4; Avacum prorocu PS. CP. CLV, titre; Osia proroc PO. préf.; David proroc şi împărat PS. 1, titre; Pavel Apostol CP. épilogue; TB. 465; CC2. 126, 133, 165; Apostol Pavel (ibid., 4); S fini Matei Evanghelist (ibid., 126); Evanghelist Matei (ibid,, 410); Marcu Evanghelist ICr. 20; GS. I, 268; Evanghelist Marcu CC2. 157; Luca Evanghelist CPr., titre; Ioan Evanghelist CC2. 64 ; Evanghelist Ioan (ibid,, 4) ; Constandin împărat DH. XI, 197; eu diiacon Coresi CT. et. CP., épilogues; Tudor diiac CT., épilogue; Dumitru Velichi dvornic AA. XXVIII, 113; Burnar spătărel CB. I, 26; Ciolpan clucear GSI. X, 12. Non moins nombreux sont les exemples de l'emploi de l'article dans des juxtapositions identiques: Isaiia proroculu CV. cm, 14-civ, 1 ; Daniilu prorocul PV. CLVIII, titre ; Ioil prorocul, lona prorocul, Naum prorocul PO. préf.; prorocul David CC2. 7; Filippu ievanghelistulu CV. xxvi, 9—10; CPr. 45; Evanghelistul Marco CC2. 64; Eremia Mohila dvornicul, Semion Mohila paharnicul DH. XI, 317; Ghiorghie pîrcălabul (ibid., 318); Ghiorghie hatmanul (ibid,, XI, 490); Ona suliţaşul CB. I, 26; Ghiorghie logofătul (ibid,, 51); Tamaş şoltuzul AI. I1, 105; Siănilă vornicul DR. 1 (mais aussi: Stănilă vornic); Badea stolnicul, Iane comisul RLR. 50; Nica vistiarul AA. XXVIII, 103; cf. § 111. Lorsqu'un substantif est placé avant un complément détermi-natif, il est employé quelquefois sans article: roditoare Domnului TB. 346; CTd. 205; simt fecior Mogîldei RLR. 52 (on se demande toutefois si fecior n'a pas été écrit négligemment au lieu de feciorul: dans le même texte on trouve, inversement, quelques lignes plus haut, simţul pour simt). Une construction tout à fait à part (avec l'article ajouté au sb. précédé du complément déterminatif) est la suivante: celea ce sîntu... ale dracului slujirile AA. XXVIII, 103; elle est pourtant suspecte, puisque slujirile peut être une simple faute, amenée par otrăvirile qui vient tout de suite après lui. Accompagnés d'une préposition, les substantifs non suivis d'un déterminant prennent assez souvent l'article, contrairement à l'usage courant: deDzculspăseniamea... şi upuvăinţa mea spre Dzeul PS. CP. LXI, 8 (delà Dumnedzău... la Dumnedzeu PH.) ; vă e frică deDzeul PS. LXV, 16 (de Dumnezeu PH.CP.); va fi delungat pentru păcatele CC2. 29; pentru neascultarea, spre moartea căzu omul acela Adam (ibid., 151); fără muerile şi feciorii (ibid., 297, 298; mais fără mueri şi feciori 293 et CT. EL. Mathieu 58) ; pentru credinţa... pusu-ne-am degetele CB. I, 58; păntru jurămîntul et păntru pacea dans deux notes de Mihail Viteaz.ul IS. IV, 5 ; DH. III1, 324 ; l'emploi de l'article est quelquefois hésitant dans une même phrase: fără muerile şi fără feciori CT. EL. Mathieu 64; toate nepidinţele pentru păcate şi pentru greşalele vin spre noi CC2. 67; să ne dăm pre noi năpăştilor... pentru măriurisitura lu Hristos şi pentru dreptate şi pentru adevărul (ibid., 76). L'article est omis parfois, en désaccord, de même, avec l'usage courant, lorsqu'un substantif précédé toujours d'une préposition se trouve spécialement devant un pronom: în dzi ce chiemămu-te PS. CP. xix, 10; ferice de omu ce upuvăi in tire PS. LXXXIII, 13 (omul PV.). Pour les noms de villes précédés d'une préposition, à noter quelques exemples de leur emploi sans article, alors que d'ordinaire ils sont construits autrement: în Suceavă CB. I, 77; birăul(ui) de Bistriţă RLR. 45, 46, 48, 49, 51 ; pîrcălab de Suceavă (ibid., 49). Très fréquente est l'omission de l'article dans les constructions avec tot intercalé entre le substantif et la préposition: in toată zi CP. vu, 12; xxiv, 5; xxxi, 3; xxxvi, 26; XLI, 11 ; XLIII, 9, 22; LI, 4; Lv, 3, 6; PS. xxiv, 5 (dzua PH.) ; xxxiv, 28; XLI, 11; XLIII, 9; LI, 4; LV, 3, 6 etc. (dans CP. CP2, XXXVII, 7, 13, aussi: toată zi); în toate zile CP. XLI, 4; PS. vu, 12; xxxi, 3; xxxvi, 26; xxxvii, 7, 13; XLI, 4; XLIII, 22, etc.; PV. LXXXV, 3; ci, 9; PH. XLI, 4 ; LV, 5 ; TB. 415, 423, 451 ; CTd. 212 (ibid. et 209. î. t. dzilele), 213; CC1. 19; CC2. 29, 576; PO. Ex. 29; S. 25; CB. I, 198 (zile apparaît même lorsqu'il est suivi d'un déterminant; in toate zile viaiiei mele CP. CP2, xxn, 6; CC2. 552; în toate zile vieţiei tale CP. cxxvn, 6; în toate dzile luminate CTd. 222); în toată noapte PS. xci, 3 (în toată noaptea CP.) ; în toate nopţi PS. CP. vi, 7 ; CP. CP2, xci, 3 ; în toţi ani CT. EL. Luc 8 ; în toate dumineci CC2. 3 ; în toată vreme TB. 356, în toate vremi TM. 124; în toate ginture PS. XLIV, 18; în toate limbi PS. LXVI, 3 (dans CP. PH.. in (întru) toate limbile ; cf. PS. CP. LXXXI, 8); în toate neamure CP. CXLIV, 13; în toate rodure CV. CXLIV, 13; în toate praznice CPr. 40; în tot chip DH. XI, 349, în toate chipure CC2. 55; delà toate ţinuturi DH. XI, 219; mainte de toate veacure ICr. 13; CC2, à la'fin, dans le Credo (mais veacurele CM. 12; GS. I, 260). Les formes avec ou sans article se croisent quelquefois dans une même phrase: in toate ginturele şi ginture PS. CXLIV, 13; in toate rudele şi rude CP. XLIV, 18; de toate scîrbile şi năpăşti şi nevoile CC2. 230. Comme dans toată zi, relevé plus haut, l'article est omis dans les constructions suivantes (même lorsque le sb. est suivi d'un déterminant): toate pecetluituri dumniitale DH. XI, 233; ferice bărbat ce nu merge la sfatul necuraţilor PS. i, 1 ; fericatu părinte ce are feciori... TM. 123. Des substantifs liés entre eux par şi (sau) et indiquant le temps sont employés quelquefois sans article: dzi şi noapte PS. XLI, 4; Liv, 11 ; PH. xn, 2; LIV, Il (à côté de: dzuoa şi noaptea PS. 1, 2; xii, 2; xxxi, 4; PH. XLI, 4; noaptea şi dzuoa CV. xxn, 5—6; LXXV, 1 ; CC1. 429); luni şi joi CC2. 17 (mais: sîmbăta şi (sau) dumeneca P. 20 et aussi les constructions mixtes: miercurea şi veneri TM. 48; luni şi miercurea şi vinerea; sîmbătă şi dumineca P. 6, 20). Les noms des mois sont d'habitude précédés de l'article lui: luna lu Ghenuarie CT., épilogue ; l. lu Făurar S. 13, lui Febrarie AA. XX, 465; l. lu Marţu AA. XX, 477 (Marţi 480; CC2. 166); l. lu Prier(e) TM. 48; CC2. 166; S. 13; /. lu Mai CT., épilogue; /. lu Iunie CC2. 3; PO. préf. ; /. lui Cuptoriu TM. 156; l. lu Răp-ciuni CC2. 166; /. lu Septe[m]v[r]ie PO. Ex. 23; /. lui Brumariu TM. 156; /. lu Dechemvrie CC2. 3 (mais: luna Ghinar DH. XI, 218, 342; luna Mai AA. XX, 455; luna Avgust DH. XI, 397; lună Noemvrie PO. préf.; luna Dichemvre DH. XI, 397). Un substantif prend dans plus d'un cas l'article lorsqu'il se trouve après un adjectif présentant la même forme: svîntul botezul TB. 418; CTd. 209; marele patriarhul Ioan Zlataust TB. 463 CTd. 218; luminatul Mitropolitul, marele Ghenadie CC2. 9; prea înălţatul şi trufaşul vrăjmaşul nostru (ibid., 134; cf. CTd. 193) hitleanele duhurile CC2. 309; sfinţilor părinţilor (ibid., ?>51);sfînta învierea (ibid., 360) ; fericitul Evanghelistul Luca (ibid., 473) a derepteei judecateei Iu Dumnezeu...; adcveritul Dumnezeul nostru {ibid., 549) ; adevărata credinţa CB. I, 67. Une construction spéciale est celle des substantifs exprimant des relations de parenté, d'alliance, ou des rapports de hiérarchie sociale ; suivis des adjectifs possessifs, ils sont employés très souvent sans article, comme dans le langage familier d'aujourd'hui: tată-mieu (nom.) PO. Gen. 45; tată-tău (ace.) ICr. 8; CC1. 161; CC2. 494 (tatăl tău 491); PO. Ex. 20; tată-său (nom.-acc.) CPr. 37, 231 ; CM. 21 ; PO. Gen. 26, 48; la même forme au dat. (ibid., Ex. 2); tată-nostru (ace), ibid., Gen. 45; tătîne (tătîni)-mieu (gén.-dat.) PO. Gen. 24, 45, 48; A. I, 248; tătîni-tău (gén.) CC1. 326; PO. Gen. 12, 27, 38; tătîni-său (gén.-dat.) TM. 146; CT. EL. Mathieu 4; PH. cvin, 14 ; CC2. 223; CPr. 132, 223;; PO. Gen. 9, 24, 37, 48; CB. I, 205; tătîni-nostru (gén.) PO. Gen. 31, 42; mumînre (mumînri)-mea (gén.) PH. xxi, 11 ; LXX, 6 ; mumîni-sa (gén.-dat.) CPr. 34; CC2. 562, 565, 622; mhii-mea (gén.) CPr. 200, mîni-ta et mîni-sa (gén.-dat.), v. p. 502; maică-sa (gén.) PO Ex. 13; frate-tau (ace.) PS. Ex. 28; frate-său (gén.) PO. Gen. 10; (acc.) ibid., 33; frate-vostru (acc.) ibid., 42; frăţîne-miu, frăţini-tău, et frăţini-său (gén.-dat.), v. p. 501; soru-sa (gén.) PO Gen. 24, 29; surori-sa (gén.) ibid,, 24; soru-noastră (acc.) ibid,, 34; fiiu-tău (acc.) AA. XX, 457; fiiu-sàu (nom.-acc.) CT. EL. Jean 10; CC2. 524; AA. XX, 457; unchi-meu (gén.) CB. I, 101; nepotu-mieu (dat.) ibid,, 28; GSI. X, 10; varà-sa (gén.) CC2. 561; socru-sàu (nom.-acc.) PO. Gen. 38; Ex. 18; (gén.-dat.) Ex. 3, 18; nurori-sa (dat.) Gen. 38 ; cumătră-sa (gén.) P. 3 ; moşu-nostru TB. 220 ; strămoşu-nostru (nom.) CC2. 156; (gén.) ibid., 238; soţu-tău (acc.) ibid., 324; soţu-său (dat.) ibid., 324; domnu-mieu (nom.-acc.) CT. Luc 80 (domnul mieu EL.) ; PO. Gen. 24 ; (gén.-dat.) CPr. 48 ; PO. Gen. 24 ; domnu-tău (gén.) PO. Gen. 24 ; domnu-său (nom.-acc.) CC1. 60; CC2. 231, 321, 322, 625; (gén.-dat.) TM. 78, 83; CT. EL. Luc 68, 76, 80; CPr. 112, 292; CC2. 322, 324, 473; PO. Gen. 24; CL. XXV, 40; domnă-sa (gén.) PH. CXXXII, 2. Pour les adjectifs, à noter les exemples suivants de leur emploi avec l'article quand ils sont placés après un substantif muni aussi de l'article : fiiid mieu iubitul CC2. 609 ; fiiul mieu preaiubitul CT. EL. Mathieu 70; CPr. 65; fraţii miei preaiubiţii CTd. 212 (preaiubiţi TB. 424) ; numelui tău mairelui PS. CP. xcvin, 3 ; loculu acesta sîniulu CV. XXXIII, 4; ruda aceasta curvarnica şi păcătoasa CC2. 84 (mais păcătoasă dans la même phrase qui se retrouve à la p. 72) ; ces constructions se rencontrent avec celles dont nous nous occuperons plus loin, § 116. 115. L'article al est omis quelquefois, dans des phrases comme celles-ci: în cărora mină va veni acestea cărţi creştineşti ICr. 3; CT., épilogue; ne va face... moşteani împărăţiei ceriului CC2. 75; osînda lu Adam şi Evei (ibid,, 575) ; ailleurs l'omission se produit après un substantif ou un adjectif qui prennent l'article -l etc., alors que, d'ordinaire, ils ne sont pas employés ainsi: sfînta basereca ta PS. PH. CP. LXIV, 5; codrulu sfîntul tău PH. XLII, 3; zece cuvintele sale TM. 100, 101; ICr. 6, 7, 10; GS. I, 256, 257; slăvitei împărăţiei lui...; svînta învăţătura lui CTd. 192; cinstitul sîngele lui (ibid., 204); TB. 336; praznicele svintele taie CTd. 209 (p. svinte ale taie TB. 418); iubiţilor creştinii lu Dumnezeu CC2. 10; midta răbdarea ei (ibid., 369). Al est mis, par contre, là où il n'est pas employé d'habitude (comme tel, il montre une particularité dialectale attestée aussi par ailleurs): mierurata a lui lumină CV. CXLVII, 1—2; faţa a lui PS. x, 8 ; mesererea a ta (ibid., CLVIII, 42) ; urdziturilc (urzitele) a tuturoru PS. CP. XVII, 16; înrimiloru aie loru PH. IX, 38; urd-zirea a lumiei (ibid., XVII, 16); mînrulor a lui (ibid,, ex, 7); Dum-nedzeului a lu Iacov (ibid., CXIII, 7) ; numele al lui (ibid., cxxxiv, 3) ; sfînt numele al lui [Hristos] TM. 105; ICr. 17; GS. I, 258; preacinstitele ale lui mîini TB. 461; CTd. 217; nărodid a lui Adam CTd. 195; înţelepciunea a lu Solomon CT. EL. Mathieu 48; ciudata a lui lumină CPr. 58; sfînta a voastră credinţă (ibid., 78); vechiul al nostru om (ibid., 91); înaintea a tiduror oamenilor (ibid., 111); duhul al Domnului nostru (ibid., 134) ; legătura a pacelor (ibid,, 223); după măsura a darului lu Us. (ibid, 224); coiful a nădejdei şi pasta a duhului (ibid,, 233); toate casele ale slujbei (ibid., 321); slujba a morţilor CM. 4; nunta a căsătoriei (ibid., 20); păcatele ale tuturor CC1. 157; milostea a lui (ibid., 160); virtutea a sa (ibid., 463) ; viaţa a ceriului CC2. 5 ; rădăcina a tiduror relelor (ibid., 59) ; milosîrdia a dulcelui al tău părinte (ibid,, 179); a lu Simon Petru răspunsul (ibid., 259) ; locul al muncilor (ibid,, 263) ; în zioa a stîl-pului de nuor şi în noaptea stîlpului de foc (ibid. 339 ; donc les deux constructions l'une à côté de l'autre) ; a vecinului dragostea şi pacea (ibid., 389) ; soarele al ceştii lumi (ibid,, 502) ; oile ale lui (ibid,, 554); slava a lui (ibid,, 597); cartea a lui Eremiei prorocul PO. préf. ; venitul a Domnului nostru (ibid.); părinţilor a fiilor lu Israil (ibid.); podoaba a lor...; numele a lor (ibid,, Gen. 2); toiagul a lu Domnedzeu...; arma a lui Ex. 17; czassid a morciey tale TP. 148; jugul a gromazilor voştri CB. I, 8; cărţile a loru RI. IV, 543 ; toţi oameni[i] a demnitate DH. XI, 349 ; priiatinilor a noştri RLR. 49; răspunsul a Domnului nostru AA. XX, 485; comp. les constructions suivantes, rappelant, en partie, celles de l'alinéa précédent: codrulu svîntulu a lui PH. II, 6; besereca sfînta a ta CP. v, 9; curtea sfînta a lui (ibid., xxvni, 3); puţina credinţa a lor CC2. 267; sufletcştile cuvintele ale lu Dumnezeu (ibid., 401); omeneasca viaţa a lu Hristos (ibid,, 450). 116. Cel n'est pas employé quelquefois devant un adjectif (aussi lorsqu'il est substantive), étant préférée la forme de celui-ci avec l'article enclitique: fiiul lu Dumnezeu viului CT. EL. Jean 24; mărturisescu miciloru şi mariloru CV. I.XXIX, 11—12; nereii şi derepţii lepiră-se mie PS. CP. xxiv, 21 ; spre înalţii vie şi spre plecaţii caută (ibid., cxn, 5—6); săgetele tairelui (ibid., exix, 4); şi micii şi marii şi derepţii TB. 454 ; să nu ne jurăm de deşartele şi de neştiutele CC2. 624. Ailleurs, l'adjectif substantive (toujours avec l'article enclitique) apparaît, au contraire, précédé de cel ou, plutôt, cela et même (a)cela, de sorte que dans ce cas le démonstratif renforcé de -a vient se croiser avec cel et c'est lui qui détermine l'aspect des constructions: ceia bogaţii CV. cxi, 5—6; (a)ceia necuraţii PS. xxv, 5, 9; cela necuratul PH. ix, 34; darul celora dragilor dă-se CC2. 222; luminînd celora întunecaţilor (ibid., 226); cela vindecatul...; cela drăcitul (ibid., 434); ceia credincioşii (ibid., 553). Un trait caractéristique de la langue du xvie siècle est l'emploi fréquent de cel ou, le plus souvent, cela entre un substantif et un adjectif prenant, l'un et l'autre, l'article enclitique (particularité qu'on retrouve aujourd'hui dans quelques dialectes) : comme d'autres fois (cf. § 112), l'adjectif n'est pas toujours accordé en cas avec le substantif: locul cela strimtul ND. 24; duhurele celea hiclea-nele CV. iv, 11—12; gîndulu cela bunrulu (ibid., XLVI, 3—4); fraţii miei ceia dragii (ibid., cxin, 2, 12); chinului celuia reului şi alu rebdariei ceiia lungiei (ibid,, CXXXIII, 7—8) ; oameriloru celora nebunriloru (ibid,, cxi/vin, 8—9); Domnul cel tarele PH. xxm, 10; faptele voastre celea multele TM. 44; fără-dc-legea voastră ceaia multa (ibid,, 45); viermii ceia neadormiţii (ibid,, 46); cu mîra mea ceaia înrăita şi cu scaunul mieu cela sfîntul. . . ; sfinţii miei ceia marii (ibid,, 47) ; focul cela marele (ibid,, 226) ; soţia ta ceaia iubita (ibid., 228) ; fitului tău cela blagoslovitul TB. 320 ; CTd. 201 ; muncile cele(a) marile TB. 344; CTd. 205; fiiul mieu cela preaiubitul TB. 362 ; CTd. 208 ; iubirea oamenilor ceaia deşartă TB. 420 ; CTd. 211; lauda ceaia luminata CMţ. 231; praznicele cele dumnedze-eştile GS. I, 257'; fiiul lui cela mai marele CT. EL. Luc 79; bărbaţii ceia tremisii CPr. 24; Domnului celuia viului (ibid., 102); fitului mieu cela dragul (ibid,, 290); vieţiei ceaia nesparta (ibid., 316); nădejdeei ceiia mai buna (ibid., 317); rădicaţi mîinile voastră cele lăsatele (ibid,, 331); viaţa ceaia reaoa CC1. 219; credinţa ceaia de-rcapta şi adeverită CC2. 5; oamenii ceia proştii (ibid., 10) ; mîndriei ceaia buna (ibid., 26); pămîniul cela lucratul (ibid,, 35); scăpăm amu. . . de valurile celea silnicite şi de vîntul cela ncoprîtul şi greul (ibid., 49); vraciului celuia milostivului şi dulcele (ibid,, 165); în zilele lu Conslandin cela Marele (ibid., 208); munciei ceiia mai greaoa (ibid., 406) ; a se dezbrăca de omul cela vechiul ... şi a se îmbrăca întru noul (ibid., 578); amarul ei ncmîngîiatul (ibid,, 591); braţele mele celeînaltele S. 18 ;frîmseţea ceaia marea IP. 39 ; Alexandru Vodă cela bunul RLR. 46 ; on rencontre cette construction aussi lorsque l'adjectif se trouve après un pronom: noi ceia tarii CC1. 309. Bien plus rares sont les exemples de l'emploi de l'adjectif de la même manière lorsqu'il précède le substantif: cela nesfîrşitul şi veacinicul veac CC2. 566; acel înfricoşatul judeţ (ibid., 614). Lorsque le substantif est suivi de deux adjectifs, il arrive que seul le premier de ceux-ci prenne l'article enclitique: slugile celea bunele şi înţelepte CTd. 193 (înţeleptele dans CC2. 135); aluatul cela curatul şi adeverit CPr. 133. Si, de même, deux adjectifs déterminent un substantif, mais l'un précède celui-ci, tous les deux reçoivent l'article enclitique: marele giudeţu cela înj"ficatul TB. 450; CTd. 213. 117. L'article indéfini un apparaît quelquefois combiné avec l'article enclitique: unu cărtulariu CT. EL. Mathieu 26; unul mărgăriîariu (ibid., 55) ; unul omul cela noul CC2. 558 (construction plus surprenante que les deux autres, par la répétition de l'article enclitique au substantif) ; unul, pour un, n'a pu y être mis que par confusion avec le pronom indéfini identique (comp. o confondu avec le nom de nombre una dans CPr. 29: întru o de-acelea vremi CPr. 29). Pronoms 118. Pronoms personnels. Très fréquent au xvie siècle, comme nous avons vu à la p. 531, îns n'est pas accompagné la plupart du temps de l'article enclitique lorsqu'il est précédé des prépositions cătră, cu, de, dintre, dintru, după, între, întru, pre, spre: cătră însu, cătră 'nsu PS. iv, 4; xxxin, 6; CP. XXXIII, 6 (mais cătră 'nsul, iv, 4); într'însu (ibid, ix, 26); pri'nsu PH. XVII, 31 (v. d'autres exemples des Psautiers dans le glossaire de Candrea, s. însu); dcntr'îns TM. 107; într'însă (ibid., 146); într'înse CPr. 34, 58 (aussi într'însele) ; după'ns PO. Gen. 7. însumi, etc. est employé quelquefois sans être précédé de eu, etc.; însumi era stîndu CV. XLII, 11; de élu poţi noao însuţi răzgiudeca (ibid., LIX, 2—3) ; însuşi tremese îngerul său PS. CP. cu, 3; înşivă ştiţi CV. xxm, 1 ; înşişi ştiu (ibid., XLII, 5). Bien souvent le pronom personnel est répété ou introduit soit après un substantif, soit après un autre pronom, procédé qu'on retrouve de nos jours dans le langage populaire: derept aceaia şi noi, greşiţii şi nedestoinicii şi ticăloşii carii ne-am trudit acicea, noi ne rugăm şi ne milcuim CC2, 10; deci noi aceşti oameni cărei mai sus scrie, dacă am vedzut tocmală de bună voe, noi încă ne-am pus peceţile CB. I, 29; deci noi, aceşti trei boiari, noi amu umblatupre urma acestui Ţigan şi noi aşa am aflat (ibid., 38); deca amu venit noi la Costandinie, noi amu grăit cu Vornicul DH. XI, 349 ; iară ei, derept ce să nu-ş piarză avuţiile lor şi muerile de pre ceasta lume, ei lăsară cina lu Dumnezeu CC1. 271—272; deca auzi acel împărat, el mănie-să spre ia TM. 147 ; sveti Sisin elu-şifece rugă cătră Dumned-zeu TB. 289; acestea sintu prentésele cele ce după mortc[a] popilor iale s'au măritaţii (ibid., 340; CTd. 205); iară îzrailii ei au stătut în legea dereptăţiei CPr. 102; puţin aluat el mult aluat năcreşte (ibid., 133); paginii ce ei se închină dracilor (ibid., 145); această duminecă ea se şi cheamă « preaglăsitoare » CC2. 12; după aceaia iară Domnul Dumnezeu elu se milostivi de firea omenească (ibid., 115); fierile, cîndu se satură de bucate, iale se duc (ibid., 455); minute acelora iale să se împlă PO. Ex. 29 ; jăluindu-se Moldoveanul cum el, ajungîndu-l vreme de lipsă şi de nevoe, el sc-au dus încătro au putut. . . ; acest om ... Stănilă el se-au sculat de an intrat în moşiia Moldoveanului . ; iar daca au venit Moldoveanul de unde au fost, el s'au găsit moşiia împresurată CB. I, 56—57; cela ce vie-ţuiia fără-de-lege elu se temu CC2. 620; cela ce dosădeşte oamenii el acela dosădeşte Domnul CPr. 269 (comp. cette phrase où el est procédé de acela: cine bine va crede acela el va putea dobîndi. . . ce făgăduiaşte Dumnezeu CC2. 128; cf. IC. 46); ceia ce auziră ei se spăreară CPr. 332 ; carii vor fi cu vină certaţi ei [să] se pocăiască şi să lase răutatea CC1., épilogue; cine are credinţă la Dumnezeu întru inema lui el nu va piarde bogăţiia Iu Dumnezeu CC1. 274; cine are urechi de auzire el să auză CC2. 411 (la même phrase sans el, 410); unii amu ce-au eşit ei den ceasta lume (ibid., 13). A noter que le pronom précédé de l'adverbe ca (şi) est mis quelquefois au nominatif, et non à l'accusatif: ca eu CPr. 136; ca şi tu TM. 49. 119. Les formes atones des pronoms personnels n'apparaissent pas très souvent avant ou après les formes toniques de datif et d'accusatif (ou un autre pronom ou bien un substantif au cas-régime) ; ce désaccord avec l'usage courant est sûrement dû dans les textes religieux, du moins dans la majorité des cas, à l'insistance des traducteurs de suivre de près l'original slave ou hongrois, mais comme des constructions semblables se rencontrent aussi ailleurs, où l'influence de la syntaxe étrangère n'a pu avoir lieu, il faut admettre que la langue parlée au xvie siècle ignorait, quelquefois, l'usagcs des formes atones là où elles sont habituelles aujourd'hui. Du grand nombre d'exemples qui nous sont fournis par les textes, il suffira d'en relever les suivants: mie tare plăcură CC1., épilogue; ai dat mie . . . , dede mie PO. Gen 3; eu voiu arăta ţie CV. cxx, 9—10; cine ţie spuse? . . . porîncii eu ţie PO. Gen. 3; aceluia se va da TM. 47; nu era ei sete CC1. 28; cînte-cul lu David ce el cînla Domnului PS. vu, titre (elu-l dans CP.) ; pre el să nu vătămăm CC1. 158; închise pre el CC2. 620 (dans la même phrase: ce-l legă pre el); neci o slavă a lui Dumnedzeu nu-vei şti PO. préf. ; aceasta moşia vîndut-am CB. I, 67; pînea noastră săţioasa dă noao astăzi şi iartă greşelele noastre GS. I, 259 (dans le Pater noster; autrement dans ICr. 16; TM. 104; CT. EL. Mathieu 16 ; CM. 11 ; CC2., à la fin: dă-ne noao astăzi şi iartă noao); pre noi bate şi pedepseşte CM. 27; multă sănătate facem dumnilor voastri..; ceasta cârti a noastră să afli pri dumneavoastră în toatăsănătate[a] DH. XI, 490; să afle aia sta scrisore a mea sănătos pre domea-vostră RLR. 52; lor pare CC1. 119; vrea să slobozească pre ei den robie CC2. 573 ; cu alţii ce au pre lingă ei RLR. 50. N'étant pas, au contraire, élidé, le pronom atone est même répété, donnant lieu à un pléonasme, dans ces constructions: părinţii noştri. . . i-ai mînluitu-i-ai PH. xxi, 5; deaca vedem fratele, în faţă noi-l lăudămu-l CC2. 372; mă împunseră-mă S. 9. 120. Pronoms et adjectifs possessifs. Tout comme aujourd'hui, l'emploi de sau, et de lui, ci est hésitant dans bien des cas, et il suffira d'en donner quelques exemples, tels qu'ils nous sont offerts notamment par les leçons variant d'une version à une autre des traductions du Psautier: dem pădiire[a] sfîntă a sa PS. m, 5 (CP.: deîn măgura sfîntă a lui); lua-se-vor giudecarile taie de faţa lui. . . ; cui [de] blăstemu rostul lui pliru iaste PS. CP. ix, 26, 28 (CP2. : faţa sa ... ; rostid lui); şi cire stătu în locul sfîntul a(l) lui? PS. CP. xxin, 3 (CP2.: al său); nu scădzu de calea lui asupra şi hiclenşigu (înşelăciuni) PS. CP. LIV, 12 (CP2.: caleasa). Ce qui caractérise cependant la langue du xvie siècle est l'emploi plus fréquent qu'aujourd'hui de său, sa, comme on peut le voir en se reportant à quelques phrases montrant la prédilection pour ces formes; ainsi lorsque nous lisons dans CP. xiv, 3: cine grăieşte deadevăr întru inema sa şi nu înşală cu limba sa, nece face soţului său rău şi imputare nu priimi spre vecinii săi; ou dans DH. XI, 319—320: şi altor creştini. . . arăta mila sa . . . scumpăra-i cu banii săi, asia că după mila sa mulţi au slobodzit den robie s'au lepădat de legea sa . . . şi . . cu hitlenşugul său de avuţie i-au golit; actuellement c'est plutôt lui qui y serait employé. Său, etc. exprime aussi très souvent la pluralité des possesseurs, particularité caractéristique de l'ancienne langue (aujourd'hui c'est lor qui est employé constamment dans ce cas): mulţi . . . veriia ispovedindu şi spuindu lucrurele sale CV. vi, 7—9; se laude-se . . . ceia băgaţii întru smerenia sa . . . ; aşa şi bogaţii întru îmbletele sale veştedzescu (ibid., 3—6; 11—13); scîrcicară spre mere dinţii săi PS. CP. xxxiv, 16; adurmiră somnul său (ibid,, LXXV, 6; lor dans CP2); nu glas esc cu grumazul său CP. cxm, 15; atunci-şi vor vede toţi oamenii faptele sale TB. 456; CTd. 216; nu fiţi ca acoperiţii ce . . . strămutează faţa sa CT. EL. Mathieu 17; oamenilor ce ş'au dat sufletele sale derept numele Domnului nostru Is. Hs. CPr. 36 ; nărav era domnilor să prăznuiască în zioa născutelor sale CC2. 621 ; scris-au ... cumu-ş au adus pre capcte-ş pentru păcatele sale potopul apeei PO. préf. Quelquefois, le possessif est accompagné de la forme atone du datif des pronoms personnels ou réfléchis (cf. p. 533-534), ce qui donne lieu à des constructions pléonastiques: vai de cela ce no-s va lăsa greşalele sale TM. 51 ; aşa nu-ş deschidea rostul său. . . ; deşchise-ş Filip rostul său CPr. 20; deşchise-ş ochii lui (ibid,, 21) a saş lumină în)frîmseţîndu-ş CTd. 197; CC2. 203; cine va vrea să-ş afle sufletul său. . . ; cela ce-ş va piarde sufletul sau. . . ; carei-ş spăşesc sufletele lor CC2. 236; înfrîmseţarea sufletului-ş său (ibid., 350). L'emploi de său et de lui est étudié de près par Elise Richter dans Zs. rom. Phil., XXV, p. 424 et suiv. 121. Pronoms relatifs. Au lieu d'être relié directement au nom, ce est précédé du démonstratif cel(a) dans des phrases comme celles-ci: dintru voi . . . scula-ve-voru bărbaţi cei ce voru grăi răz-vretitu CV. xxi, 14—xxn, 3; giudeţulu cela ce va se fie (ibid., LXIII, 12—13); uitară Dzeul cel ce spăşi ei PS. cv, 21 (CP.: Zeid ce); tot omul cela ce aşa (acelea) face TM. 227; CTd. 224. Nous avons vu (p. 537) que ce tout seul concentre en lui parfois des expressions relatives voulant dire « dans, avec, par lequel » ou pouvant être rendues par « où » ; avec cette fonction, on le rencontre aussi suivi des prép. întru, pre et du pron. personnel, de sorte que ceux-ci ne font que répéter ce qui est exprimé par lui: veselimu-mă dereptu dzile ce într'înse plecatu-n ai şi anii ce într'înşi vădzum reu PS. PV. LXXXIX, 15 (dans CP. le deuxième ce est omis; PH. donne: dzilele în cele ce.... annii într'aceia ce); dzilele celea ce întru iale noi am vis depreună CTd. 224 (TM. 229: ce noi întru iale . . . ) ; acestea sînt Pastile, ce întru iale e glas de prăznuire CC2. 143; în (spre) calea ceasta ce prinsă îmbla PS. PV. CXLI, 4 (prinsă manque dans CP. et de même dans PH., qui remplace ce par pre car ea). 122. Pronoms et adjectifs indéfinis. Alt est souvent employé sans article (cf. p. 538): unul de-a-dercapta, ait de-a-stînga EL. Mathieu 113; alte multe ce slujita lui CT. EL. Luc 234; alte nu lăsaţi (ibid., 61); vrea de alte să-l întrebe CPr. 46; de alte învăţă (ibid,, 74); văzu el alt CC1. 396; unul, farisei, iară alt, mitar CC2. 11 (mais altul dans le « tîlc », 14) ; şi alţi midţi măniare delà Dumnezeu cer să fie spre ceia ce greşăsc (ibid., 34) ; alte toate le poate (ibid,, 335) ; şi unele şi alte (ibid., 538) ; lucrure ca acelea şi alte multe PO. préf.; să-l mestece cu alt P. 16. On rencontre, au contraire, la forme avec l'article là où l'on emploie aujourd'hui ait: altulu oarecarele giurămintu CV. CXXXIV, 1—2; aceaia alta vremea CPr. 322 (l'article apparaît d'ailleurs aussi au substantif). Ncce un reçoit aussi l'article dans des cas où il n'est pas employé ordinairement de cette manière: nece urulu cuvîntu CV. xx, 4—5; nece urulu izvoru (ibid., cxxv, 8). Verbe 123. L'accord en nombre du verbe avec son sujet n'est pas fait dans quelques cas: se sparse toate oasele mele PS. xxi, 15 (CP. sparseră); derep ce vă pare pădurile închiegate? PS. CP. LXVII, 17; toţi cinre se teme de Domnul PH. cxxvni, 1 ; nu e într'însele alte nemică ICr. 3; GS. I, 256; în cărora mînă va veni acestea cărţi creştineşti ICr. 3; CT., épilogue; veni-va pacele voastre pre ei CT. EL. Mathieu 35 (mais immédiatement après: pacele voastre cătră voi întoarce-se-vor) ; toţi cine se face împărat prctiveşte-se lu chesar (ibid,, Jean 60 ; ici l'accord est troublé par l'introduction de cine, après lequel le verbe fut mis au singulier: comp., ibid., 59, la construction inverse : toţi cine iaste dcîn adevăr ascidta-vor glasid mieu) ; acestea sînt Pastile, ce întru iale iaste fericitele bucate dumnezeeşti CC2. 143; toate ce se trage pre pămînt după fealiul lui PO. Gen. 7 (mais ibid., 8 : tot felul de viermi carii se trag pre pămînt) ; de pareilles constructions semblent être dues, en partie, à la distraction des traducteurs ou des copistes. Très souvent le verbe est mis au pluriel avec un sujet singulier à sens collectif: vrea să vadză cum se muncescu rodul creşti-nescu TB. 312; CTd. 200; cîte munci sîntu iuo să muncescu gintu omenesen? TB. 316; un iazeru de focu unde se muncescu gintul ominescu (ibid., 350) ; toată cetatea eşiră în timpinatul lu Isus şi văzură el şi ziseră . . . CT. EL. Mathieu 28 ; tot nărodul văzură el, spămîntară-se şi curseră, sărutară el (ibid., Marc. 39); rugară el tot nărodul (ibid,, Luc 38); strigară tot nărodul , grăiră . . . (ibid., 110) ; tăcură toată mulţimea şi ascultară Varnava şi Pavel CPr. 36 ; înţeleseră nărod mult CC1. 382 ; nărodul nici aşa nu se delun-gară de el CC2. 295 ; a părintelui cunoaştere nu o priimiră niminea (ibid., 212); une construction mixte est: cădzu spre elu toată gloata şi-şi puseră mînrule spri'nsu CV. XXXII, 9, 10; autrement doivent être interprétés les exemples suivants, où le verbe, se rapportant toujours à un sujet singulier, est mis au pluriel, par attraction avec le pluriel des noms qui accompagnent le sujet: toată firea fieriloru şi pasăriloru, gadincloru şi peştiloru ustenescu şi muncescu-se cu firea omerească CV. cxxiv, 2—6; iar a spîndzuraţi nărodu multu, bărbaţi şi miteri TB. 332 ; CTd. 203 ; nimea de ceia nu-ţi potu agiuta TB. 451 ; vineră toată fruntea gloatelor PO. Ex. 16. 124. Pour ce qui concerne les modes et les temps, nous avons à relever, en premier lieu, l'emploi assez fréquent de l'infinitif là où aujourd'hui il est remplacé par le subjonctif. On peut d'ailleurs suivre de près la tendance à substituer un mode à l'autre, puisqu'on remarque plus d'une fois la préférence que certains textes montrent pour les constructions avec le subjonctif, au lieu de l'infinitif apparaissant dans d'autres textes. La même consta-tion ressort du fait qu'on rencontre le subjonctif à côté de l'infinitif dans une même phrase d'un texte qui emploie cependant très souvent ce dernier mode. Voici une série d'exemples pouvant montrer que l'infinitif gardait encore au xvie siècle une partie de ses fonctions, malgré la concurrence que lui faisait le subjonctif: Pavelu... me rugă se aducu acestu giure la tinre, că oarece are a-ţi grăi CV. LI, 11—14; veni-va (va vini) cu slavă a judeca viii şi morţii TM. 103; ICr. 14; GS. I, 260; mult am a grăi de voi şi să judec CT. EL. Jean 30; Dumnezeu părinţilor noştri vrut-au ... a te vedea derept şi să auzi glasid de rostul lui CPr. 46; datori sîntem pre oameni[t] vii cu dragoste mare a milui, a ajuta, a hrăni şi lor a sluji CC1. 10 ; mai vîrtos datori sîntem a ne teme şi să ne smerim decît să ne trufim şi să ne mărim şi să ne lăudăm CC2. 19 ; nu iaste putere mortului a se scula şi să îmbie (ibid., 35); ei se şi sfătuirâ pre cruce a-l răstigni şi să-l omoară (ibid., 119); nu vrură în calea lui să îmbie, nici a asculta legea lui (ibid., 162—162); nu ţi se cade a-ţi lua patul tău (ibid., 169, dans le « tîlc », mais să iai dans le texte de l'Évangile, 164); au dat noao Hristos sufleteşte să prăznuim şi sufleteşte a îmbla IP. 31; neavînd cine o lega CB. I. 18 ; sîntu datori a plăti toate datoriile... ; nu poate a o cumpăra DH, XI, 317; trebuiaşte a se înţelege cu împăratul AA. XX, 487. L'infinitif est précédé de la préposition a aussi lorsqu'il n'est pas ainsi employé d'ordinaire : să poată şi ei propovedui şi a spune oamenilor învăţătură după cetitul Evangheliei, CC1., épilogue; nu pot strica şi a face rău creştinilor CC1. 119; nu le poate omul nici cu inima gindi, nici cu limba a spune CC2. 102; să putem cînta şi a grăi (ibid., 123); cînd va cineva să ştie tocmi şi a chema oamenii căiră credinţă (ibid., 436; à remarquer que c'est le deuxième infinitif qui est construit de cette manière). Une construction s'éloignant aussi de l'usage courant est la suivante, où de est omis devant a zice: cînd ironise cei doi ucenici ai lui să zică: « tu eşti cela ce va să vie», în loc a zice: « aşteptăm a veni în numele Domnului» CC2. 119. Sur le sort de l'infinitif en roumain, montrant des concordances avec la syntaxe du verbe en albanais, néo-grec et bulgare, v. en dernier lieu Kr. Sandfeld, Linguistique balkanique, p. 7, 173 et suiv. Le parfait simple est employé très souvent dans les textes traduits, où il rend dans la plupart des cas l'aoriste slave ; il est plus rare dans d'autres textes, ceux qui reflètent mieux la langue parlée et montrent, comme tels, la tendance à remplacer les formes simples du parfait par des périphrases, tendance qui s'est accentuée avec le temps, les dernières formes arrivant à s'imposer aux dépens des premières, restées d'un usage courant seulement dans quelques régions. La préférence pour le parfait péri-phrastique ressort, d'ailleurs, parfois aussi des textes traduits, comme on peut le voir par les exemples suivants, auxquels nous joignons quelques autres attestant l'emploi hésitant dans une même phrase du parfait simple et du parfait périphrastique: dede PS. CP. XLV, 7 (dat-au PH.) ; fusesi PS. CP. LVIII, 17 (aifost PH.) ; fece PS. CP. LXV, 16 (au faptu PH.) ; dede PS. CP. LXVI, 7 (datau PH.) ; atunce dzis-aiîn vederea fiilortăi şi dziseş . . . PS. LXXXVIII, 20; la ce mersei ... la ce mărs-aţi? CT. EL. Mathieu 40; nu voi mine aţi ales ce eu aleşi voi (ibid., Jean 51); te văzum . . . venim... nu-m dedet CC2. 36 (te-am văzut . . . am venit . . . nu mi-aţi dat dans le «tîlc», 42, 45); aţi pestit şi ajunsei (ibid., 135); aceasta amu învăţatu-ne-am şi înţelesem (ibid., 335). La concordance des temps se présente en général de la même manière que dans la langue moderne et telle qu'elle est caractéristique au roumain, c'est-à-dire loin d'être soumise à des régies comme en latin ou, en partie, en français. Comme une construction à part et assez souvent attestée, il convient de relever l'emploi du futur après un conditionnel: te ară Domnulu vrea şi se viseremu, face-vremu ceasta sau ceaia CV. cxxx, 12—14; să inimile noastre nu se întărîtare noao, îndrăznire avea-vrem căiră Dumnezeu şi delà el vrem cere priimi-vrem delà dinsul CPr. 73 ; Cine amu să ară vrea sufletul lui să mîntuească, pierde-[l]-va el . . . Ce fclosu e omului să ară dobîndi toată lumea şi deşerta-ş-va sufletul lui? CT. EL. Marc 37 ; cf. CC2. 72, 74 ; să se-ară strîngc toată lumea, încă nu va scădea dulceaţa lu Dumnezeu CC2. 167. 125. Quelques verbes se construisent non seulement avec l'accusatif (tout comme aujourd'hui), mais aussi avec le datif; tels sont, presque tous influencés par les verbes slaves qui leur correspondent (constiuits aussi avec le datif): apăra (avec le sens de « défendre, interdire ») : Ioan amu apără lui CT. EL. Mathieu 6 (dans la version slave vûzbranese jemu) ; nu apără lor să vie cătră mine (ibid., 78 ; dans une autre phrase, qui précède: apără ei); tu amu. . . aperi-mi CC2. 74. conteni: centenit-ai limbilor CP. PS. ix, 6 (trad. le vsl. zaprë-titi; dans PH.: limbile); cuniinrit-ai trufaşilor PH. cxvin, 21 (trufaşii PS. CP.) ; v. d'autres exemples chez Candrea, Ps. scheiană, I, p. CCXVII. crede: credeţi mie CT. EL. Jean 48; crezură Iu Hrisios CC2. 568; cărei cred lui (ibid., 573); nu credea lor PO. Gen 45; nu va crede acestei trimeiere S. 27; va crede celuia ce m'au tremes. D. II, 308 (cet emploi de crede n'est pas d'ailleurs tout à fait inconnu aujourd'hui). judeca: vreamu se giudecămu lui CV. LVIII, 12 (comme le vsl. scuiiti); giudecă lor Dumnedzău (Zeul) PS. CP. v, 12; eu nu voi judeca lui: n'am venit amu să judec lumiei CT. EL. Jean 43 ; ci judecară mic CPr. 51 ; vine să judece pămîntului, să judece lumiei în dereptate CC2. 40; il est construit avec l'accusatif et le datif dans cette phrase : Domnul giudecă oamenii; giudecă-mi, Doamne, după dereptatea mea PS. VII, 9. Cf. Candrea, /. c., I, p. ccxvn. opri: am oprit lui ... ; nu oprireţi lui CT. EL. Marc 41 (cf. 44); opriţi lor CC2. 148; nu opriia lor (ibid., 308); avec le datif et l'accusatif: cela ce marea si duhurclor necurate opriia (ibid., 96). vence et invenec: luturoru draciloru săi vence-va PS. CP. ix, 26 (comme le vsl. odellti); învîneu lor CV. v, 13; CPr. 42. Un cas analogue, mais dû à l'influence du hongrois, est cruţa construit avec le datif (comme le hongr. kedvezni) dans PO. Gen. 18, 19: ... n'ai cruţa acelui loc? . . cruţa-voiu a tot locului... Domnul cruţa lui. Sont construits avec le datif aussi quelques verbes qui sont reliés d'ordinaire à leur complément par les prépositions eu, de etc. ; ainsi : apropia: apropiiaţi-vă lu Dumnedzeu CV. cxxvin, 12—13 (comme le vsl. pribliziti se) ; oaminilor apropiindu-se loru PS. CP. cxLvin, 14 (de el PH.) ; se apropie necuraţilor draci .... Satanei CC2. 27, 28 ; cela ce se apropie ceşti lumi cu tot sufletid (ibid., 329). împăca: ne-au împăcat lu Dumnezeu, Părintelui CC2. 404. îndulci (a se): îndulraşte-te Domnului PS. CP. xxxvi, 4; să ne şi îndulcim . . . acestui praznic bun CTd. 193; CC2. 135; jăluiaşte să se îndtdcească păcatelor CC2. 28. mesteca (a se): nici să se mestece derepţilor hitleanii, şi curaţii spurcaţilor CC2. 489. năemi (a se): să nu ne năemim păcatului ca neşte robi CC2. 604. Sur a-şi bate gioc, a se bucura, a se învăţa, a se lepi, etc., construits de la même manière, v. Candrea, /. c, I, p. ccxvn. 126. Sans être fréquentes, les constructions suivantes doivent aussi être relevées, comme des exemples de l'emploi double du pronom aux verbes réfléchis: se se întoarcă-se PH. xxxiv, 4; de nu se vrea fi făgăduitu-se CC2. 258; se veselindu-se (ibid., 623); vă bucuraţi-vă PH. XCVII, 4. Adverbes 127. Cît est employé sans la préposition de quand il se trouve devant un adjectif ou un autre adverbe: cîtu e didee Dzeul lu Israil PS. CP. LXXII, 1 ; cît iubite fsatele taie (ibid., LXXXIII, 2) ; cîtu e fricos lucrulu tău PH. LXV, 5; cîtu-s frumoase picioarele ce adevă-rează pacele CPr. 104; cîtu e mare CC1. 173; cîtu e lacom şi fur (ibid., 468); cîtu e dulce Domnul CC2. 177; cîtu e înfricoşată şi cutremurată răspunderea-i şi urgiia (ibid., 461); ces constructions sont remplacées d'ailleurs quelquefois par d'autres, où au lieu de l'adverbe est mis l'adj. cît: o, cite ferecate şi blagoslovite mueri au fost ialel CC1. 450; cită mare mila lui Dumnezeul (ibid., 472). Après alita, de est aussi omis quelquefois: atîta dese PO. Ex. 10. 128. Après un comparatif, de est souvent employé au lieu de decît, tout comme aux adjectifs (cf. § 113); are frică mare şi Băsă-rabă de acel lotru de Mahametbeg, mai vîrtos de domniele voastre ND. 24—25 ; vădzuiu, împărate, din ceriu mai vîrtosu de lucoarea soarelui CV. LXXVI, 8—10 ; îmmicşiurat-ai elu cu nişchitu ceva de îngeri PS. CP. VIII, 6 ; îmmulţiră-se mai vîrtos de părul capului mieu (ibid., xxxix, 13); e dulce. . . mai vîrtos de miarea rostului mieu (ibid., CXVIII, 103 ; decît PH.) ; învîrtoşară-se mai vîrtos de mine PS. CP. CXLI, 7 (decît PH.) ; de toţi eşti tu mai sus la scaunul lu Dumnedzeu TB. 314; CTd. 201; acest praznic mai vîrtos de altele (alalte) cinstit fu noao CTd. 197; CC2. 203; mai iuşor va fi pâmîn-tului Sodomului şi a Gomorului, la zioa judecateei, de cetăţiei aceiea CT. EL. Mathieu 35; cine iubeşte tatăl sau muma mai vîrtos de mine ... ; cine iubeşte feciorul sau fata mai vîrlcs de mine (ibid., 39) ; mai mult de pită şi peşte nemică altă nu dede CC2. 298 ; comp. cette phrase de CC2. 606, où de se rapporte en même temps à un adverbe et à un adjectif: chipul feţeei lui arătă-se mai vîrtos de soarele mai înfrîmseţată şi mai luminată. 129. La négation est exprimée de deux manières dans les phrases introduites par un proncm, un adverbe ou une conjonction négatifs. On rencontre, d'une part, des constructions analogues à celles employées de nos jours, c'est-à-dire avec nu, ne précédant le verbe : nemică nu sîntu cele ce spre tinre au audzitu CV. xxxi, 2—-4; noi nece scriptură de tinre ri amu preimitu delà ludei, nece nime ri au venritu ... a grăi de tinre ceva reu CV. cil, 4—9; nemică nu stejaşte dracul spri'nsu PS. CP. LXXXVIII, 23; nime să nu iasă flămîndu . . .; nime să nu plîngă ... ; nime să mise teamă de morte TM. 80 ; niminilea nu le poate împlea deplin ICr. 10; nici un bine nu putem face CM. 20; nici pre noi nu lasă săraci CC2. 5; nemenele den rudele lui să n'aibă treabă a ţinea partea lui de ocină CB. I, 51 ; cîndu noi nici unul ri au fast în Ţarigrad DH. XI, 349; den obiceaiul lor nimea să nu-i scoată AA. XX, 483. II arrive, d'autre part, que le verbe ne soit pas accompagné de nu, ne (l'omission de ces particules dans les textes traduits est due plus d'une fois à l'influence de l'original slave) : nece aie besereciei au furatu CV. xn, 10—11 ; nemică gîndindu-se (ibid., cxn, 9—10); nice cu măniia ta pedepsi mené PS. CP. VI, 2 ; nice eu voiu milui voi, nici aţi ascultat ievanghelie şi scriptura, nece în ferecaţi ucenicii miei, nece eu voi asctdta plîngere[a] şi tînguire[a] voastră TB. 458 : CTd. 216; nece seceră, nece adună în jitniţe CT. EL. Mathieu 18; nemunuia nemică să fiţi datori CPr. 111; nece dăm lui har CM. 27 ; nici să adaugă, nici să ia nemica CC2. 5 ; nemunui să fie acoperită (ibid., 10); necedinioară-mi dedeşi un ed (ibid., 22; nu-mi dedeşi, dans le « tîlc », 33) ; nemunuia să spuneţi ce fu (ibid., 436 ; să nu spuneţi dans le «tîlc», 441, 442); nici vă măniiareţi, nici să vă întristaţi (ibid., 535) ; se-au mărturisit ... că nici l-au băgat el într'acea moşie . . ., nici au avut ei nici o amestecătură cu moşiia Moldoveanului, nici au fost funaşi cu el CB. I, 57; nici au fostu... DR. 5 ; văzură că acei omeni nu sînt de treabă. . . , nici pot îngădui DH. XI, 349. Quelquefois une construction suit de près l'autre: nece cuvîntul îngerului meu ri aţi ascultatu, nece înţelesetu TM. 44 ; nice ainte ri au fost, nice după acea va fi PO. Ex. 11. Nu est omis parfois aussi dans des propositions temporelles commençant par pînă, pînă cînd: nu me tornu opîră se cumplu-i PS. xvn, 38 ; nu crezură amu Iudeii de el că orb era şi vedea, pînă chemară părinţii aceluea ce vedea CT. EL. Jean 34; cf. CC2. 190; cu jurămînt jurat-am noi să nu gustăm nemică pînă cînd vrem ucide Pavel CPr. 47 (mais, à la même « zacală », un peu plus loin: se jurară sineş nece să mănînce, nece să bea pînă nu vor ucide Pavel) ; v. d'autres exemples chez Candrea, Ps. scheiană, I, p. ccxx. Prépositions 130. La préposition a qui, même au xvie siècle avait perdu une bonne partie de ses fonctions primitives, ne se rencontre que rarement dans des constructions ayant un caractère archaïque ; ainsi lorsque nous lisons dans CPr. 302: oamenii . . . rivnitori a bune lucrure, ou dans PH. ex LUI, 4: omul a deşertu asămănră-se (celle-ci correspond d'ailleurs à celles usitées de nos jours avec semăna a .. et nous renvoie à la forme de datif précédée de a). Cătră montre une série d'emplois inconnus actuellement, d'autres prépositions, spre, la, etc., apparaissant à sa place (quelquefois on se dispense de prépositions, le nom ou le pronom qui suit le verbe étant mis au datif). La présence de cătră dans les textes traduits est due dans plusieurs cas à l'influence de l'original slave, où la forme équivalente est kû, mais d'autres fois elle est en accord avec ce que nous constatons dans d'autres textes, de sorte qu'on ne peut faire une distinction rigoureuse entre les exemples fournis par ces deux catégories de textes. Les phrases attestant la variété d'emplois de cătră peuvent être] groupées selon qu'il est mis après des verbes qui signifient: Mouvement vers un lieu, vers où se trouve quelqu'un: mer-seră cătră un arbure TM. 190; merse cătr'înşi CT. EL. Mathieu 59; du-te, Sisine, cătră soru-ta M elinii e TB. 284; se duse aciiş cătră împăratul CC2. 621 ; o duseră cătră zmeuTM. 152; pasă cătră oamenrii miei CV. civ, 2—3 ; venrea cătră noi (ibid., xxvn, 3) ; cînd vine cătr'insul Nathan CP. L, titre ; am nădejde să vii cătră tine curînd CPr. 284 ; îmblînd cătră dumnezeiasca bunăogodire CC2. 500 ; să deştingă cătră mine Arhanghel Mihail TB. 312; CTd. 200; se nevoiască a întoarce rătăciţii cătră deadevăru CV. cvin, 13—14; să se întoarcă cătră Dumnezeu ICr. 10—11; GS. I, 257; tremiseră cătr'înşii Patru şi Ioann CPr. 18; şi-i tremese cătră Domnul Isus Hristos CC2. 596 ; întră Pavelu cu noi cătră Iacovu CV. xxix, 3—4 ; întra-voiu cătră oltariiil Dzeului PS. XLII, 4 ; eşiră cătră el I erusalimleanii CT. EL. Mathieu 5; apropiindu-me cătră Damascu CV. XXXVIII, 10—11; cătră el nu se apropie...; nu se apropie cătră tine CP. xxxi, 6, 9; se apropie cătră intimi preut CPr. 21 (a se apropia est construit d'ailleurs aussi avec le datif: apropie-se lui CC2. 505, à côté de: apropie-se de el 501) ; se adunară cătră el năroade multe CT. EL. Mathieu. 49. Intention d'exprimer ses pensées d'une manière ou d'une autre: dzise călră'nşii CV. XVIII, 8—9; dzise cătră mené PS. CP. il, 7; dzise Domnul Domnezeu cătră muiare PO. Gen. 3; dzise Domnul cătră Cain (ibid,, 4); să va zice el împăratul cătră voi AA. XX, 476 ; Pavelu grăiia cătră ei CV. xv, 10—11 ; grăi-va cătră inşii PS. II, 5 ; începu a grăi cătră oamini TM. 146 ; amu spos cătră Andriiaş RLR. 52; unul cătră alaltu se întreba CT. EL. Marc 41 ; Sfînta Veneri răspunse cătră elu TM. 151 ; aşa răspunse cătră ea CC2. 562; cătră Domnul chiemu PS. in, 5; cătră Domnul strigaiu CP. III, 5; katra tyne sstrigam TP. 164; derept păcatele unora imputa cătră Corinteani şi grăiia CC2. 281 ; acesta e sîngele legici ce porînci cătră voi Dumnezeu CPr. 312; cătră tire rugaiu-mă PS. CP. v, 4; lăsaţi-mă . . să mă rogu cătră Hristos TM. 155; inchiru-mă cătră besereca sfînlă a ta PS. CP. v, 9 ; vă închinaţi unul cătră alalt cu sărutată sfîntă CPr. 197; scris-au foarte bine cătră noi DH. XI, 369. Adjonction: . . . cătră durerea ranelor mele adauseră. Adauge fără-lege cătră fără-legea lor PS. CP. LXVIII, 27-—28 ; Dcminecă şi Giva . . . au însoţiţii cătră sine pre Manea Grecul DH. XI, 318. Cet emploi de cătră explique les expressions cătră aceasta (acestea), cătră aceaia «à côté de cela, en plus»: cătră aceasta iară mărturisim DH. XI, 319; cătră acestea. . . să nu ucidem CC2. 356; cătră aceaia iar mărturisim DH. XI, 318. On rencontre cătră aussi après un substantif ou un adjectif, là où l'on emploie aujourd'hui les prép. pentru, cu, etc. ou un datif: să veţi avea dragoste unul cătră alalt CC2. 140; cită milă ai făcut cătr'însul . . .; bunătate ce ai făcut demniaia cătră cest om DH. XI, 369; cîtu e milostivnic şi meserernic . . . cătră săraci CC1. 210; nu-s mulţcmitori cătră dătătoriul de bine CC2. 506; table . . . ascaminea cătră celea den primă PO. Ex. 34. Cu exprime la réciprocité dans des phrases comme celles-ci: să vă iubiţi unul cu alalt CT. EL. Jean 46, 51, 52; CPr. 111; să ne iubim unul cu alalt CC2. 534 (mais, ibid,: datori sîntem a iubi unul pe alalt) ; să vă îndrăgiţi unul cu alalt CPr. 269 ; mîngîiaţi-vâ unul cu alalt (ibid., 271); nu vă minţireţi unul cu alalt (ibid,, 257). De (traduisant parfois dans les textes religieux le vsl. otù) marque : Le point de départ dans le temps: luptarâ-se eu mine de Une-reţele mele PS. CP. cxxvin, 1, 2 (dcîn tinereţele mele PH. au deuxième verset). Dans l'espace: petreeîndu noi . . . pînră afară de cetate CV. xxv, 8—11 ; scoate-me şi izbăveşte-me de ape multe, de minute fiilor striini PS. CP. CXLIII, 7 (dim mîrule PV., deîn mînr\ul]e VH..) ; supseră miare de piatră şi untu de vîrtoasa piatră PS. CLIII, 13; le cură sîngele de unghi CTd. 204 (din unghi TB. 334) ; de Copăcioasă Dră-gan CB. I, 57 (à côté de: deîn Colibaşi Coicaşi deîn Sătcel Cambrea) ; preuteasa popii lui Macsin de aculo de Vîrtopiele DR. 5; Măteiu -de Filipeşti AL. I1. 105; Arsănic de Coţofăneşti, Nacul de Conteşti A. I, 249; Coardeş de Bucureşti, Toader păcurar de Păcurărcşti, popei lui Istratie de Gurguiaţi, Cozmiţii strigătoriului de Zîrneşti DH. XI, 197; Micula de M aer, oamenii de Cîmpul-lung RLR. 48, 49. L'origine: ce de tatăl născu GS. I, 260. La quantité indéterminée d'une matière: toţi cine vor bea de apa aceasta CT. EL. Jean 12; CC2. 175; de sîngele său să beat IP. 29 ; cîinii încă mănîncă de fărîmele ce cad deîn mesele domnilor lor CT. EL. Mathieu 62; îmbucă de trupul lui TM. 81; gusta-vor de cina mea CC. 183; atunce gustară de rodul griului CC2. 217; să ne îndulcim noi de cel pom al vieţii (ibid.. 132). Très fréquentes sont les constructions qui correspondent à celles du latin vulgaire avec de remplaçant le génitif partitif: începură urii de ceia ce se nevoiia Iudei descântători a meni spre ceia ce avea duhure hiclene numele Domnului Isusu CV, 13—v, 3; urii de ucenicii de Chiesariia (ibid,, XXVIII, 10—11) ; unul de ei nu scăpă PS. CP. cv, 11 (de în PH. CP2.) ; nime(a) de (a)ceia nu-ţi potu agiuta TB. 451 ; CTd. 213; puţini de ei sînt cei ce vor afla ea CT. EL. Mathieu 21 ; alţii de cărtulari ziseră întru ei (ibid,, 29) ; doi de slujitorii lui CPr. 42; întru una de sîmbete (ibid,, 43); unora de aceşti fraţi ai mei mai mici CC2. 42; unul de învăţători (ibid., 495) ; fieşcarele de cei ce se boteza (ibid,, 581); unul de ei P. 21. Dans d'autres cas, de indique d'où part une action, quelles sont les circonstances qui l'ont provoquée, et, comme tel, il est synonyme de delà: cum am auzit de boiari ce sînt megiiaş şi de gênere-miu Negre ND. 24; pîră cîndu întorci faţă ta de mere? PS. CP. xii, 1 (delà PH.) ; agiutoriu mie de Domnul PS. CP. cxx, 2 (delà PV. PH.) ; delungaţi-vă de mine toţi făcătorii-fără-lege CC2. 223 (mais plus loin: delungaţi-vă delà mine); să nu ia pildă vrăjmaşii voştri de voi (ibid., 231). L'emploi hésitant de de s'observe après ferice, fericit, fericat; on a ainsi -.ferice de cei ce viu în casa ta . . .; ferice de bărbatu ce-i este de tire agiutorul. . . ; ferice de omu ce upuvăi în tire PS. LXXXIII, 5, 6, 13; ferice de bărbatul cinre va upovăi pri'nsul PH. xxxni, 9; ferice de cei ce lăsară-se fără-legile CP. xxxi, 1, etc. ; ferice de blînzii CT. EL. Mathieu 10; ferice de ceia ce au cuvîntul lu Dumnedzeu CC2. 112; ferecaţi de ceia ce plîngu . . .; fericaţi de omenii milostivi. . . ; fericaţi de posnicii şi agiunătorii cu curăţie . . .; fericaţi de omenii ceia ce frîngu voia sa în toată viaţa sa TB. 465—468 ; CTd. 219, 221; ferecaţi de ceia ce n'au văzut şi cred CT. EL. Jean 65; ferecit de omul cela ce o va cumpera S. 21 ; sans de: ferice bărbat ce nu merge la sfatul necuraţilor PS. I, 1 ; ferice limba ce lui iaste Dom-nulu Dumnedzeu PH. xxxn, 12; ferice omul ce upovăi în tine CP. LXXXIII, 13; ferice flămînzii şi însetaţii pentru dereptate . . .; ferice milostivii. .. ; ferice curaţii cu inima CT. EL. Mathieu 10; ferice voi CPr. 60, 62; ferice milostivii CC3. 223—224; ferice ceia ce se tem de Dumnedzeu CC2. 414; ferecat bărbalu ce-i iaste numele Domnului upuvăirea lui PS. xxxix, 5; ferecat bărbat ce upovăiaşte -se spri'ns CP. xxxm, 9; fericaţi mişeii cu sufletul TB. 466; CTd. 220; fericaţi meserii cu sufletul CT. EL. Mathieu 10. Ailleurs,. ferice, etc. est construit avec le datif: ferice celor a ce là se lasă fără-legile PS. xxxi, 1 ; ferecaţi celora ce le se lăsară fără-legile. . .; ferecat cui nu va socoti Dumnedzeu păcatele CPr. 86. Ces constructions s'expliquent de la manière suivante: d'après ferice de omul. . . (comme adv.), à côté de ferice emul . . . (comme adj.), on est arrivé à dire fericat de omul . . .; d'autre part, ferice de cine . . . a amené la construction ferice cui ... et aussi fericat cui (comp.. amar de cine . . ., amar cui . . .; vai de cine . . ., vai cui . . .). Au lieu de de est employé le datif aussi après les adj. destoinic, vinovat, mais nous avons affaire dans ce cas à des calques des constructions slaves avec dostojnû, povininû suivis d'un datif: se fie dostoinicu morţiei CV. LXXII, 4—5 ; CPr. 48 ; e destoinic vieţiei de vecie CC2. 30; vinovat iaste morţiei CT. EL. Mathieu 109 ; mun-ciei vinovatu se face CC2. 18; vinovat iaste judecatei (ibid'., 356). De cătră est mis quelquefois pour de ou delà: întoarce faţa ta de cătră păcatele mele PS. L, 11; v aţi lenitu de cătră rugăciuni (rugăciune) TB. 458; CTd. 216; voi nici întru un chip să vă spă-reaţide cătră pîrîşii voştri CPr. 239 ; unul de cătră alalt să nu despartă CM. 18; striina-se-va inema noastră de cătră Dumnezeu CC1. 257 ; elu s42);lege noao ce se derept mulţi varsă (ibid., 390); deaca nu va omul pre ceasta lume în viaţa sa purta gri je pre ispăseniia sufletului său (ibid., 463); firea doară nu se-au de toate domirit CC2. 10; să se atîtea osîndcsc ceia ce nu miluesc den avuţiia lor (ibid., 46) ; aştepta ca să se toţi siringă (ibid., 146) ; nu se derept altă vină născu urîciu-nea (ibid,, 538); se Daniil proroc spămîntă (ibid., 612); se în sac îmbrăcă PO. Gen. 37. Des constructions du même genre se rencontrent aux formes périphrastiques du parfait, du futur et du conditionnel: sc-ară Domnul vrea CV. cxxx, 12—13; ce ai tu sfîrşit PS. x, 4; n'ai mere închişii în mitule dracilor (ibid,, xxx, 9); veri lui da PH. xxx, 7 ; nu te vor morţii lauda (ibid., CXIII, 25) ; ne va pre noi asculta ICr. 18—19; GS. I, 258; să ară cineva din morţi învie. . .; va aşa dzice CTd. 223; ce amu ainte spus . . .; cum au el dzis noao (ibid,, 225) ; să ară lumea toată dobîndi CT. EL. Mathieu 69; unde voi eu merge (ibid., Jean 30); s'am întru lumină îmblo CPr. 58; văm şi noi peri CC1. 184; cărei ne am cu aceaia mărit CC2. 107 ; de veţi amu voi sta (ibid,, 249) ; să ne văm cu acestea tîmpla, de văm şi întru năpăşti cădea (ibid,, 425) ; cela ce se va într'acest chip nevoi (ibid., 518) ; să vor şi pre voi ucenicii şi robii urî (ibid,, 536) ; cînd au ci viiat . . . ; ce au el tocmit . . . , va şi alalte tipări şi scoate PO. préf. ; veţi aşa fi ca şi noi (ibid,, Gen. 34) ; cine vă va pre voi mîntui S. 25; cum au ei lăsat CB. I, 88. Tout à fait rares sont les cas suivants de transposition: cela ce va chinui-se CC2. 79; se pridădit fie PS. ix, 35 (cf. cvin, 10; CLVIII, 39). Nous avons signalé à la p. 564 une autre particularité qui est propre aux formes périphrastiqucs, notamment la postposition fréquente de l'auxiliaire ; il arrive très souvent que cette construction se croise dans une même phrase avec celle où l'auxiliaire précède l'infinitif ou le participe passé: întra-voru lupi grei întru voi, cei ce nu voru cruţa turma CV. xxi, 12—14; vreme de voiu dobîndi, chiema-te-voiu (ibid., LXIV, 1—2) ;fi-va şi va fi PH. LXXXVIII, 53 ; începutu-se-au a se scrie aceste sfinte Psaltiri în luna lu Fevrua-rie 6 zile şi se-au sfîrşit în luna lu Mai 27 zile CP1, épilogue; în judeţ ce veţi judeca judeca-se-va voao şi în cumpănă ce veţi cumpăni cumpăni-se-va voao CT. EL. Mathieu 20 ; de va cădea sîmbăta în groapă, nu apuca-va ea şi o va scoate (ibid,, 45) ; zicere-aţi codrului acestui: « treci de acieca în colo », şi ară trece (ibid,, 72) ; bucura-vă-veţi într'acea zi şi veţi judeca (ibid., Luc 21) ; părintele mieu de aemu lucra-va şi eu voi hier a (ibid,, Jean, 15) ; venit-au deîn ceriu şi au născut deîn Duhul sfînt TM. 103 ; vedea-vor şi vor asculta CTd. 222 ; cunusul am mîncat şi băut-am CPr. 26 ; cela ce pămîntul cu ceriul împăcat-au ş'au împreunat toţi întru o împreunare CC2. 136; de văm greşi ... munciţi fi-văm (ibid,, 163); veseline-văm şi văm mînca pite cu blagosloveniia lu Dumnezeu (ibid., 299) ; cîndu se-au făcut acesta zapis fost-au mulţi oameni buni din pre jurul locului CB. I, 72; am scris cu mîna me, pus-am pecete me DH. XI, 343; comp. ces deux propositions de AA. XX, 456: Ce-au cerşut Mihaiu Voevodà delà împăratul? Cerşut-au 2000 de pedeştri. 139. Le complément direct exprimé par un pronom personnel atone est mis très souvent après le verbe : luo-lu CV. xxxiv, 8 ; eu astădzi născuiu-te PS. il, 7; chiemu-te (ibid., xxx, 18); derep ce culegu-o ? (ibid., LXXIX, 13); nu însu acesta al tău tată avu-te şi fece-teşi zidi-te? (ibid., CLIII, 6) ; înţelesemu-le CP. LXXVII, 3 ; scoşi-te deîn ţara Eghipetului (ibid., LXXX, 11); cel om chemă-l Agaton e boereasa lui chema-o Polfiia TM. 145; sufletele celea ce dracul dusese-le întru fără-fundu acelea Domnul la cer scoase-le CTd. 198; striin era şi dusetu-mă la casele voastre; gol era şi îmbrăcatu-mă CC2. 42; spre a idolilor jărtvă nebuni-l şi . . . batjocură vrăjmaşilor lui făcu-l (ibid., 618) ; ca u[n] dar mult cinstit cu dulce purta-l şi . , duse-l ceii prea prea fără-de-lege mumîiniei-ş (ibid., 623) ; care om va ceti-le PO. préf.; mulţii rog\yî\-te AA. XX, 457; dau-vă în ştire (ibid., 476). Quelquefois le pronom est mis tantôt avant, tantôt après le verbe : iale me năstăviră şi băgară-me îm pădurea sfîntă a ta PS. XLII, 3; aduceţi-vă lucrul şi vă prUrniţi preţul CTd. 216; veşmintele . . . cu mîinile ei făcuse-le şi le dărui lui CC2. 111 ; comp. les constructions du même genre aux verbes réfléchis : veselescu-mă şi mă bucur CP. ix, 3; roagă-te şi te înalţă TB. 352; CTd. 206; bucuraţi-vă şi vă veseliţi TB. 468 ; CTd. 221 ; şi mă temuiu, duşu-mă de ascunşii somnul tău în pămînt CT. Mathieu 105 ; mirară-se şi se ciudiia CPr. 3 ; temu-mă şi mă f ricoşez CC2. 229 ; spămîntară-se ucenicii şi se cutremurară (ibid,, 268) ; de aceia botezămu-ne şi ne luminăm (ibid., 586). Toujours contrairement à l'ordre courant d'aujourd'hui, o est placé d'habitude avant la forme prériphrastique du parfait: o am aflat . . , după ce o am oblicit . . , mi-o au trimes CC2.9; o au dat CB. I, 19 ; o am vîndut (ibid,, 26) ; o amu săpatu DR. 5 ; o am luat. . ., o am dat . . ., o am vîndut IN. V, 279; o au ruşinat DH. XI, 319. 140. Pour le complément indirect, s'il est un pronom personnel (forme accentuée précédée ou non de la forme atone), il y a à noter des constructions comme les suivantes, s'écartant de l'usage moderne: ce vă voao pare? CT. EL. Mathieu 75; ce se voao pare? (ibid,, 92, 109; Marc 65; Jean 40); să nu-mi tu mie ogodeşti a face rău CTd. 227; CC1. 186; să ne noao ajute CC1. 238 (donc voao, mie et noao placés avant et non après le verbe). 141. Un trait caractéristique des pronoms indéfinis composés, lorsqu'ils reçoivent l'article al ou sont reliés à une préposition, est la séparation de leurs éléments constitutifs, par suite de l'inter-calation entre ceux-ci de l'article ou de la préposition: fies al cărui de noi suflet . . . să-l strige CC2. 443; aşteaptă fieş a cănii isprăvite (ibid., 456); fie al cărui lucru CC2. 584; nccc dela urulu riamu jeluitu CV. xxn, 14—XIII, 1; nece întru ura lipsiţi (ibid., cx, 3); vare de ce te veri atinge CTd. 224; nece cu un chip CPr. 44; vare în ce chipu CM. 22; vare cu ce cinste CC1. 106; vare în ce sărăcie (ibid., 239); fie de ce grije CC2. 310; fieş cu ce nărav . . . fieş de ce lucru (ibid., 385); vare de ce iaste (ibid., 584); vare în ce mină va sosi PO. préf.; vere în care zi (ibid., Gen. 3); fie de ce mişel P. 17; hie pre cini S. 21; oare derept ce lucru DH. XI, 319. 142. Il reste à relever quelques particularités concernant les adjectifs, les noms de nombre et les adverbes. L'ordre habituel du comparatif n'est pas respecté parfois, mai étant sépararé de l'adjectif par le substantif, etc. qu'il détermine: mai om bun au fost CC1. 107 ; au ţinut mueri mai cite multe de una PO. préf. Le superlatif montre aussi, et plus fréquemment, des constructions semblables: foarte nărod mult CT. EL. Marc 32; prea mineure multă CC1. 358; foarte cu inimă fierbinte CC2. 8; foarte fieri iuţi (ibid., 509); prea războae iuţi (ibid., 617); prea marhă multă PO. Gen. 15; vîrtos ciumă grea (ibid., Ex. 9). Au lieu du substantif, c'est le verbe qui est inséré entre les deux termes du superlatif: scîrbiţi fură foarte CT. EL. Mathieu 72. Une autre inversion est celle de foarte après l'adjectif: lăudatu foarte PS. CP. XLVII, 2; mare foarte CT. EL. Mathieu 3; albe foarte (ibid., Marc 38) ; bogat foarte (ibid., Luc 91 ; aussi CCL 285 ; CC2. 492, mais foarte bogat 494) ; mare foarte CC2. 574 (ces constructions peuvent d'ailleurs être influencées par celles du slave avec zïlo « valde » après une adjectif). Pour les noms de nombre, à noter cette transposition : optzeci de ai şi patru CC2. 592 (en face de optzeci şi patru de ani, 587, au même verset de l'Evangéliaire). Parallèlement aux constructions que nous avons vues plus haut, aux adjectifs, mai et foarte son séparés du deuxième terme du comparatif et du superlatif des adverbes par le verbe auquel ils se rapportent: mai nemeri-vrem bine CPr. 60; foarte întreba bine CC2. 583; forti ne-au părut bine DH. XI, 490; forte m'au pripit tare AIIN. III, 547. La postposition de foarte au verbe dans des exemples comme spămîntă-se foarte, etc. que nous avons donnés à la p. 598-599 peut être due soit à son emploi avec le sens de « beaucoup » (= foarte mult), ce qui lui permettait d'être placé aussi après le verbe, soit aux constructions slaves où zëlo est mis après un verbe. Liaison des phrases 143. Il arrive rarement que des phrases se suivent sans que la transition de l'une à l'autre soit bien marquée, qu'elles montrent des hiatus imprévus et qu'elles apparaissent, par cela, brusquées; comme exemple de ce procédé nous pouvons citer ce passage d'une lettre publiée dans DH. XI, 349—350; Să ştii Domnia Ta că cu paşa [au] purces şi Ereiz şi te f ter dar, cela ce-au fost la Halep cîndu ai fost şi Domnia Ta; acela e maire te f ter dar ; aceae dăm ştire; Dumnezeu lungească zilele Dumitale. Le plus souvent les phrases sont reliées par accumulation de conjonctions ou par telle ou telle d'entre elles n'ayant pas aujourd'hui le même emploi ou étant répétées avec insistance; non moins fréquentes sont les liaisons par des adverbes, des pronoms, tels que acum (acmu), aşijdere, alta, etc., ou des expressions comme după aceasta, după acea(ia). Du grand nombre des constructions appartenant à cette catégorie nous nous contenterons d'en détacher quelques-unes, suffisantes pour montrer comment les phrases s'enchaînaient par les moyens dont disposait l'ancienne langue. Parmi les conjonctions, c'est şi qui, par sa nature même, sert souvent à introduire plusieurs phrases: şi eu o am vîndut lui Dumitru Teahni . ... şi în tocmală ne-au fostu Ona sidiţaşid ... ; şi eu Ştefan diiacul am scris CB. I, 26; şi aceste doo ţăr. . . să aibă voe de cinstitul împărat să-ş puie Domni cine le va plăcea lor .. . ; şi judecata să le fie în ţara lor, să-i judece Domnul cu svatul ţării lor. . ; şi călugării şi popii şi mănăstirile den legea lor şi den obi-ceaiul lor nimea să nu-i scoală A A. XX, 483 ; şi de aciia atunce, den avgust 15, au început a ţine vama Dominecă şi cu Giva ... ; şi, după ce au dat lor vama, Dominecă şi Giva în doaă, trei luni au însoţiţii cătră sine pre Manea Grecul să le fie soţie; şi într'acela anu ce au ţinut ei vama fost-au pace prespre toată vremea; şi de s'au îm-i>lut anul vamei lor, august 15, Domniia sa Patru Vodă au esit den ţară DH. XI, 318. D'autres conjonctions sont aussi répétées, assez souvent ; ainsi: ce: ce, să veri zice Domne-Ta, eu să trimeţu omeni să lucreze (mal écrit: cruze) păntru binele Domne-Tale . . . ; ce să va fi voe Domnetale, să-i trimet şi vei vedea şi alte lucrure ce vor face AA. XX, 458 ; ce vom sili în toată vremea cum să slujim Măriei Lui ce aşa să ştiţ şi să credeţ că iaste aşa cum am scris mai sus; ce să nu vă pornit pre cuventele altora (ibid., 473) ; ce noi cum au fost porunca împăratului . . . noi să dăm în ştire împărăţii Lui . . .; ce într'aceaia noi . . . am scris ... ; ce veţi vedea porunca împăratului . . .; ce de veţi fi făcut voi vre-o tocmeală cu împăratul . . . (ibid., 476). deci: dece se-au sculatu Danii şi cu Micul şi au împresurat locurele nostre. . . ; dici noi am mer su înaintea Domnului lu Alixandru Vodă la divan . . .; dici Arbănaşul nu s'au lăsat. . .; dici noi riam avutu cu ce plăti CB. I, 72 ; deaci ne-am tocmit de bună voia noastră între vlădica Agafton, episcopul de Roman; deaci mi-au dat o Ţigancă, anume F răşina (ibid., 76—77) ; Deciu m'au prinsu neşte Sasi; deci a vrut să mă tae; eu m amu rugatu şi am spus că simt fecior Mogăldei; deci nu m'au per dut. Deaci eu amo trimes carte la Andriiaş din Bistriţă RLR. 52. iară: iară, fără ce-am plătit, am muncit mult ... : iară cine se va amesteca într' acest iaz să fie proclet CB. I, 23; iar [în]tr aceia.. Marina au faptu tocmeală cu Oance dvornic . . .; iar cîndu au fostii acum, iar se-au apucaţii aceşti boeri . . . de acestu Ţigan Calciul . . .; iar apoi ne-a fost luatu pre noi pre răvaşe domneşti de să aflămu de rîndul acestui Ţigan (ibid., 38); Eră Domne-Ta să fii ispravnic preste toate ostile; iară ce veeri pohti tot va fi pre voe Domne-Tale AA. XX, 457. Plus rarement sont répétés că et căce: Că ne-am nevoit ş'am trudit, iară mintea noastră şi firea doară nu se-au de toate domirit; c'am avut şi noi minte nedestulă şi întunecată CC2. 10; căce au fost şi lesne a [în]cepe; căce toţi, mici, mairi, [se-au] nevoit spre Domnia-Ta; căce văzur[ăl că acei omeni nu sînt de treab[ă], nici de slujbă DH. XI, 349. Dans les phrases suivantes c'est l'adverbe acmu qui exprime la transition de l'une à l'autre: După acea dăm ştiri domnilor voastre de rîndul a neşte izvoare ... Acmo noi am înţeleşii că aţi oprit domnea-voastră să nu îmbie oamenii de Cîmpul-lungu pre acele izvoare RLR. 49 ; Scris-am adecă noi . . . şi vă mulţemim dumilor voastre . . Acumu ne rugăm dumilor voastre să faceţi bine pentru voia noastră (ibid., 50). De pareilles phrases montrent que ceux qui les rédigeaient étaient assez embarrassés lorsqu'ils devaient s'exprimer par écrit, qu'ils avaient à surmonter bien des difficultés et qu'ils se contentaient dans plus d'un cas des ressources que leur offrait le langage familier, nous rappelant souvent celui des illettrés de nos jours. Dire que cela tient au caractère des textes auxquels nous nous sommes adressé pour les exemples précités, ce serait ne pas tenir compte du fait que cette manière de s'exprimer reparaît même là où s'attendrait à trouver des phrases moins gauches, moins surchargées de reprises par trop monotones. Voici comment s'exprimaient les traducteurs de la Palia à la fin de la préface dont ils l'accompagnaient : Deîn mila lu Domnedzeu . . ., dăruim den aceste cărţi scrise a nostre ceste doo dentîniu . . . celui demn de steag şi vestit viteaz Ghesti Freanţi . . . ; şi măriia Iu Ghesti Freanţi fu cu tot agiutoriul şi le-au scris în cheltuială multă şi cu alţi oameni buni încă Ungă sine , şi le-au dăruit voo, fraţi Romînilor . . . Deîn mila lui Domnedzeu, eu Şerban diiacu ... şi cu Marien diiac, dîndu în mina noastră ceste cărţi cetind şi ne plăcură şi le-am scris voo, fraţilor Romîni; şi le cetiţi, că veţi afla întru iale mărgăritarul scumpii şi vistieriu nesfîrşit; cunoaşte-veţi folosul buneaţilor; şi plata păcatelor delà Domnedzeu întru ceste cărţi. Phrases qui, avec des şi revenant tant de fois, ne s'enchaînent pas bien autrement que celles que nous avons vues plus haut. Les traducteurs de la Palia étaient pourtant plus cultivés que ceux qui nous ont laissé des textes comme ceux auxquels nous nous sommes reporté aux pages précédentes, mais eux aussi, on le voit bien, n'étaient pas choqués par l'abus de telle ou telle conjonction et ne se donnaient pas la peine d'éviter des heurts de phrases; nuisant tant de fois à leur clarté. CHAPITRE V LEXIQUE 144. Comme ressources lexicales, la langue du XVIe siècle était assez pauvre — ce qui ne peut guère nous étonner —, mais elle avait l'avantage de connaître plusieurs formes héritées du latin et qui ne se sont pas maintenues au delà de cette époque ou qu'on emploie encore rarement, dans telle ou telle région; à ces formes venaient se joindre celles empruntées au slave, etc. et qui sont sorties d'usage avec le temps. Avant de présenter cette partie de l'ancien vocabulaire, il convient de nous arrêter à une autre série de vocables, montrant bien, eux aussi, ce qui caractérisait le roumain du xvie siècle au point de vue lexical. Mots présentant des significations différentes de celles d'aujourd'hui 145. Acoperi «donner suite à une chose, faire de son mieux pour qu'elle corresponde aux intentions dont elle part » : svatul Domnii Lui să-l poată acoperi cum mai pre lesne AA. XX, 486. acoperit, comme adj., «hypocrite», dans CT. EL. Mathieu 17 (cînd vă postiţi nu fiţi ca acoperiţii ce se întristează) et dans CC2. 331 (acoperitu e şi hitlean), correspond au vsl. upokritù < urcoxpiTTiç qui a induit en erreur nos traducteurs, leur paraissant dérivé de pocriti « cooperire »; comme sb., il traduit le vsl. krovû « tentorium » dans PS. xvn, 12: puse... împregiurul lui acoperitul lui', cf. xxx, 21 (aux mêmes versets de CP. CP2. PH. : (a)cope-rimînt). adauge « ajouter à une chose un attribut quelconque, la présenter autrement qu'en réalité»: schimbă trupul său şi-l adause în pîine CC2. 128 ; comme réfl., « croître (en nombre) »: că-i părea că... anii mulţi den dulceaţa rodului adaugu-se (ibid., 459—460); «s'approcher de quelqu'un»: cade-ne-se noao cătră... milostivul Domn cu rugăciune să ne adaugem (ibid., 268) ; « se lier, s'associer »: mai mult cu ei să nu ne adaugem să greşim (ibid., 148); «devenir semblable»: adause-se viteei neînţelepte şi podobise lor PS. CP. XLVIII, 21 (dans la version slave priloziti sç «se accomodare »). aducere « offrande » PH. (aducere n'ai vrutu) et CP2, xxxix, 7 ; PV. CLVIII, 38 ; D. II, 306 ; cf. adusă, p. 625. adunat «assemblée»: adunatele fariseilor CT. EL. Mathieu 92; cf. ibid., 111; CC2. 351; PS. CP. LXXIII, 4; PH. LXXXI, 1; «terre qu'on possède, domaine»: puse giudeţ (jude) în totu adunatul său PS. CP. civ, 21 (= vsl. sûtçzanije « possessio ») ; «substance, corps»: adunatul mieu întru suptu pămîntu PS. CP. CXXXVIII, 15 (= vsl. sùstavû «textura, substantia »). adunătură « assemblée, réunion, conseil » PH. xxi, 17 ; LXIII, 3 (acoperi-me de adunătura hicleanilor) ; CPr. 132; «communauté (d'âme) »: să iaste adunătură a duhului CPr. 239 (— vsl. obistenije « communie, affinitas ») ; un autre sens, s'éloignant pourtant de celui de ziliste ( « domicilium, mansio ») de la version slave lui est attribué dans CPr. 178: după a noastră adunătură ce deîn ceri iaste. agonisită « peine qu'on se donne, effort qu'on fait pour se procurer la possession de quelque chose»: într'agonisita omen-rilor nu simt...; agunisita iaste denrai[ntea] mea, pînră voiu într a în luminra Dzeului PH. LXXII, 5, 16; cf. LXXVII, 46, 51; civ, 36, 44. ajun «jeûne»: cu postul lui sau ajunul CC1. 350; cf. ibid., 341, 374, 421, 423; CP. xxxiv, 13; PH. cvm, 24; CC2. 460 (là aussi à côté de post); le vb. ajuna «jeûner» est donné par CC1. 343, 344 (posteşte şi ajuna... ; posti şi ajuna), 423; P. 20 ; cf. ajunat, ajunare, pp. 625, 632. ajutoriu apparaît non seulement avec la signification de « personne qui aide » (Marco, Aristarh, Dimas, Luca, ai miei ajutori CPr. 302), mais aussi, comme adjectif, avec celle de «qui aide par son concours, qui est utile » : acmu ţie şi mie foarte ajutoriu iaste (ibid,). alesătură «choix»: acest post nu numai alesătură mîncăriei... să fie CC1. 356—357; cf. 372, 466. apăra « retenir, empêcher, interdire »: nece urulu se nu apare de ai lui cumu se nu-i slujească CV. LXIII, 3—5; cf. xcv, 1 ; PS. CP. xxxix, 10; CT. EL. Mathieu 78; Luc 25, 48; CPr. 20, 47, 79, 157, 284; CC1. 124, 417; CC2. 86, 205, 253, 287, 368, 505 (fu oprit de mulţi şi apărat a striga), 506, 531; «réprimander»: începu a apăra lui CT. EL. Marc 36 (= vsl. prêtiti « increpare»). apărare «action de retenir, d'empêcher»: mai mulţi avea de-l oprita : el toată apărarea birui CC2. 506. apărat «réprimande»: de apăratul tău fugi-vor PS. PV. CP. cm, 7 (= vsl. zapreitenije « objurgatio »). aparatură «obstacle, empêchement»: mare aparatură de cătră spăsenie taste boala, bogăţiia şi mare vătămătură vindecăriei grija iubirei aurului CC2. 515 ; « forteresse » : aceste doao ţâr, carele sîntu bastele, ce se cheamă strejile si aparatură a toată creştinătatea AA. XX, 477. arăta «reprendre, blâmer, réprimander»: în oblicirc de fără-lege arătat-ai omul PS. CP. XXXVIII, 12 (= vsl. pokazati « osten-dere, câştigare»); cf. PH. cxvii, 18; arătat «clair, évident»: ale evangheliei cuvinte... au a se pune înainte-nc mai arătate CC2. 256. arătătură « action de rendre sensible, palpable, manifestation»: arătătură duhului şi tăriei CPr. 125; «le fait de se montrer sous tel ou tel aspect»: cum sem noi în cuvinte şi în cărţile noastre în arătătură (ibid., 190); «le fait de paraître autre qu'on n'est »: toată amu jărtva iudeiască umbră era şi ca o arătătură adevărului CC2. 186; «témoignage, présence»: faptele bune sînt semnele şi arătătură credinţeei noastre CC2. 206. ardere «holocauste»: giurgiu acolo pre giitnghearea de ardere PO. Gen. 22; cf. Ex. 10; PS. CP. L, 21; cf. arsă, p. 625. argint est employé aussi avec la signification de « monnaie », propre aujourd'hui exclusivement au pl. arginţi: argintul său nu dede într'aslamu PS. xiv, 5; cf. CP. PH. au même verset; CV. vu, 1 ; CT. EL. Mathieu 105; CC2. 141, 358, 392, 409. arsură, même sens que ardere: de va iubi vecinul ca sineşi, mai bună iaste de toate arsurile şi de jărtvă CT. EL. Marc 56 ; cf. PC), préf. ascultătoare «obéissance»: el iaste cu toată inema plină la voi cînd elu-ş aduce aminte în toată ascullătoarea CPr. 184. ascuţit «fil d'un couteau, etc., tranchant»: mai tare de o s pată cu doao ascuţite CPr. 310; cf. ibid., 330. aşezătură «manière d'être, état»: scris-au s fini Moysi... omul întru ce aşezătură l-au rodit PO. préf. asupri «prêter à usure, ruiner quelqu'un par l'usure»: cum am putea prăznui ceia cu iubirea argintului şi luînd carnete şi asuprind cu nedereptale? CC2. 141 ; cf. 355, 392, 455 (comp. cu asupra, p. 593). asuprit « qui va au-delà de ce qui est nécessaire, surabondant »: mîncări asuprite CC2. 142; cf. ibid., 626; comme sb., « quantité dépassant ce qui est nécessaire »: cela ce adună mult ri are asuprit CPr. 186. asupritoriu «usurier»: camatnicii şi asupritorii saţiu nici dinioară nu au CC2. 455; cf. ibid., 481. auzit «rumeur publique, renommée»: eşi auzitul lui preîn toată Siriia CT. EL. Mathieu 9; cf. 57; Marc 4 (—vsl. sluchû « auditus, fama »). bănui « être en proie aux angoisses, à la douleur, ressentir de la tristesse»: nu întorce faţa delà fătul tău, că bănuescu... ;aşteptaiu cinre e se bănuiască PH. LXVIII, 18, 21; cf. exix, 1; «sedonner de la peine, montrer un soin empressé pour accomplir une chose »: în porîncitele talc bănuiiu (ibid., cxvin, 15). bătătoriţi «qui frappe (à la porte)»: bătătorilor deschide-lă-se CT. EL. Mathieu 20; cf. Luc 56; CC2. 7, 256, 439. baie «prendre à tâche de..., s'efforcer de...»: bat şi zioa şi noaptea a strica noao CC1. 231 ; cf. 257; réfl... « tâcher, s'efforcer »: derept cîştigul lumiei nu ne batem a merge după lucrul lu Dumnezeu CC1. 183; «se donner beaucoup de peine, se démener»: te baţi pre lucrure multe (ibid., 453). L'expression a bate războiţi veut dire «faire la guerre, guerroyer»: voinicul nu numai pre élus să se mîntuiască de bate războiţi..., ce si cetăţile întru tărie să pue CC2. 388; cf. PO. Ex. 14, 17. bezaconie « iniquité » (comme le vsl. bezakonijc) : dereptu bezaconiile sale smeriră-se PS. CP. cvi. 17; cf. le glossaire de Can-drea, s.v. beznă « abîme, gouffre » : de bezdnele pămîntului scosu-me-ai PH. LXX, 20 (cf. le glossaire de Candrea, s. v.) ; «l'enfer»: se-au temut că va tremete pre ei... în beznă CC1. 119; cf. 222, 225, 228. bîntui «se jeter, tomber sur quelqu'un»: nu va veni c urî misă bîntuiascâ pre greşiţi CC1. 172; «molester»: nime să nu-l bîn-tucască prăste cartea mea AUX. III, 545. birui « être maître, dominer, régner» (comme le hong. birni): birui-va delà mare pînră la mare PH. LXXI, 8 ; cf. le glossaire de Candrea, s. v. et en outre: CPr. 94; CC2. 534; PO. Ex. 23; IP. 37; A A. XX, 458; «posséder»: s'ară birui toată avuţia pămîntului CC2. 83; cf. PO. Gen. 15, 34; a se birui « être sous la domination de..., se soumettre »: cu veşminte luminate îmbrăcîndu-mă, încă mă biruesc aceştii mării deşarte CC2. 14; cf. biruit, p. 626. biruitor iu «souverain»: comme adj. PH. L, 14; comme sb., PH. Liv, 14; LXV, 7; CP2, LXV, 7; CC2. 258, 338. boier casă « femme » : Jidovii învăţară boeresele cinstite şi dulci în obraz CPr. 33, 39; aussi « jeune fille »: venit-au o boereasă [fecioara sfînta Veneri] în cetate TM. 147; ailleurs (TM. 145; CPr. 59), «épouse», comme il est employé encore dans quelques régions (boreasă). bolovan « idole » (comme le vieux russe bùlvanû) : se ruşinedze-se toţi ceînchină-se bolvanilor PS. xcvi, 7 ; cf. le glossaire de Candrca, s. v., et CPr. 36, 45, 74. brîncă «main »: înainte-i duseră dar urele în casă întru brînci-s PO. Gen. 43. bucate: «ce qu'on possède, avoir, biens»: catastih... de toate bucatele CB. I, 192; «bétail»: bucatele delà Vîlceşti...: 98 de oi, 20 de porci (ibid., 209). bunătate « ce qu'on possède (spéc. comme produits du sol), avoir, fortune»: căuta să strîngă în jitniţă mulţimea bunătăţi ei...; « aduna-voiu », zise, « acolo griul micii şi bunătatea mea » CC2. 457, 459; nescae bunătate şi avuţie DH. XI, 319; cf. PO. Gen. 36. bură (bure) « orage, tempête » (comme le vsl. burja) : eu duhul burici frînge corăbiile Tarsisilor PS. CP. XLVII, 8 ; cf. le glossaire de Candrca et TB. 454, 456; CTd. 215; CT. EL. Marc 18; Luc 37; CPr. 3, 50; CC2. 49, 61, 268, 303, 304, 306, 308, 315, 381, 428, 429. căi « avoir regret, se repentir de quelque chose » : căind păcatele talc CM. 28. călcălură «affliction»: văzut-am călcătura oamenilor miei în Eghipet PO. Ex. 3. cămponit (pour cumpănit, écrit ainsi sous l'influence du vsl. kqpona, kqponiti) signifie « ayant beaucoup de poids, beaucoup de valeur», dans ce passage de CPr. 177: trista noastră, ce e pururea iuşoară, ia face în tot rîndul cinste cămponită (dans la Vulgate, Epist. ad Corinth., II, 4, 17: id enim, quod in praesenti est momen-taneum et levé tribulationis nostrae, supra modum in sublimitate aeternum gloriae pondus operatur in nobis). cap «chapitre»: cap dinţii, de fapta lumiei TM. 103; cf. ICr. 12, 13, 14, 20; CC1. 28, 125, 342, 344. carte «lettre, missive»: delà ei carte luaiu spre fraţii ceia dintru Damascu CV. xxxvin, 4—6; cf. LIV, 4; LVI, 5, 8; CPr. 261, 273, 277; RLR. 46, 52; AA. XX, 473, 478, 480, 487; DH. XI, 349, 490, « épître (des apôtres)»: cum şi apostol Pavel, la începutul cărţiei lui cătră Ovreai, scrie CC2. 4; « acte (de vente, etc.) »: dat-am cartea mea acestor oameni CB. I, 51 ; cf. ibid., 88; CT. EL Mathieu 13; AA.XX, 486; AA. XX VIII, 113; RI. IV, 543. cărtulariu « scribe » (spéc. docteur de la loi chez les Juifs) : sculară-se cărtularii, partea fariseiască, şi se pîriia urulu alaltu CV. XLVIII, 6—8; cf. ibid., xix, 35; PS. CP. XLIV, 7; LXX, 15; PH. XLIV, 2; TM. 54; CT. EL. Mathieu 3, 24, 26, 48, 94; Jean 18; CPr. 47, 302; CC2. 17, 192, 470. cătuşe «ancre»: din nasulu corabieci lepădară patru cătusi CV. xci, 3—5; cf. CPr. 50. cerca « chercher » : în rîndul lumiei să cerce veseliia veacului CC1. 356; cf. PO. Gen. 44. cerc «chercher, tâcher de..., vouloir»: se ceva după altele cereţi CV. XIII, 4 (= si quid autem aller ius rei quqeritis) ; cerîndu elu se-lu ucigă XXXIII, 13—14 (= quaerentibus autem eum occidere) ; cf. xci, 6—7; CLIV, 3; CLXIII, 13; PS. CP. ix, 13, 36; XIII, 2; xxi, 77; xxni, 6, etc.; CT. EL. Mathieu 4; «demander l'aumône, mendier»: să se muie fiii lui să ceară CP. cvni, 10; un orb şedea lîngă cale, cerea CT. EL. Luc 13; CC1. 33; CC2. 501 (avec la signification propre aujourd'hui à cerşi, résulté de l'ancien parfait, etc. de cere; cf. p. 580). certa «donner des conseils, des leçons de morale»: denăra-vure ceartă puţinu CV. cxxxvn, 7 (dans CPr. 57: de năravure învăţă neşchit); cf. CLXVIII, 7; «exiger ce qui est dû, réclamer»: o amar cehie om ce-ş ceartă datoria s fînta dumenecă S. 27. cetera « harpe » (quelquefois probablement, aussi, un autre instrument à cordes) : ispovediţi-vă Domnului în ceteri PS. CP. xxxii, 2 (cf. le glossaire de Candrea et en outre: TB. 464; CTd. 219; PO. Gen. 4, 31). chiar « clair »: aiîta învăţătură chiară nu vreţi afla ca în ceasta carte CC1, épilogue; cf. CC2. 609. chip «exemple, modèle»: pusc-i chipu celora ce voru vrea se necurăţească CV. CLXX, 2—3; chip dede noao de smerenie CC2. 434; cf. ibid., 121; D. II, 310; «image, symbole»: una iaste. a lu Hristos moarte şi o înviere den moarte, carc-i iaste chipul bote-junca CC2. 578; ci.'ibid., 582, 584. cin «catégorie, groupe (de personnes)»: doao cinurc de oameni: derepţii şi păcătoşii CC2.23; «multitude, légion»: vor cînta pregiur ia cinure de îngeri TB. 455; CTd. 215; cf. TB. 459; CC2. 102; «cérémonie qu'on doit observer dans l'administration des sacrements»: botezului cinul şi tipicul luat-am delà Ioan Botezător iul CM. 3; cf. 15. cîntăloriu « coq »: ainte pînă cîntătoriul nu va fi cîntat de trei ori, ie veri lepăda de mine CT. EL. Mathieu 108, 109; cf. Luc 108, 109; Jean 46, 58; CC1. 391, 396. ciobotă, dans l'expression bani de ciobote « ammende que devait payer celui qui se dérobait à comparaître devant le tribunal et y était amené par un courrier » (porteur de ciobote «bottes»): sa aibă a darea... trei galbene de ciobote lui Necoră şi lu Ştefan CB. I, 51. cîştig traduit le vsl. trudû « labor » dans CP2. civ, 44 : cîştigul oamenilor moşteniră (en face de muncile oaminilor luară de PS. CP.) ; il signifie cependant plutôt, comme le montre le contexte: « ce qui coûte de la peine à être acquis, fruit d'un travail opiniâtre ». cîştiga «amasser (de l'argent, des trésors) »: nu cîştigareţi aur, nece arame pre brînele voastre CT. EL. Mathieu 35 ; « s'inquiéter, se préoccuper, se soucier» (aussi comme réfl.): nu cîştigareţi pre hrana caseei voastre PO. Gcn. 45 ; nu vă cîştigareţi amu, grăind: «ce vrem mînca sau ce vrem bea sau în ce ne vrem îmbrăcat CT. EL. Mathieu 19; cf. ibid., 18; CPr. 63, 67; CC1. 93; CC2. 246; «s'agiter, se tourmenter»: în deşertu se cîştigă CP2, xxxvii, 7 (se muncaşte PS.). ciudă «miracle»: se spuniu toate dudele tale PS. CP. xxv, 7 (pour d'autres exemples des Psautiers, v. le glossaire de Can-drea); cf. TM. 149; CT. EL. Mathieu 83; Jean 13; CPr. 11, 12, 33; CC1. 16, 128, 137, 236 (ciude şi minuni), 385; CC2. 63, 73, 110, 119, 282, 296, 441; PO. Ex. 4, 7; «grand étonnement, stupéfaction »: o ciudă prinse el şi toţi cine erau cunusul de vînarea peştelui ce prinseră CC2. 377. ciudat « digne d'admiration, merveilleux » : Doamne Domnul nostru, că ciudaţii e numele tău pestre (pre) tot pămîntul PS. CP. vili, 2 (v. aussi le glossaire de Candrea) ; cf. CPr. 58, 224 ; CC2. 257 (minunata şi prea ciudată a sa taină) ; par une faute de traduction il signifie « impossible » dans cette phrase de CPr. 326 : fără credinţă iaste ciudat a plăcea Domnului (dans la version slave, Èp. aux Hébr., XI, 6: nevûzmozïnû). ciudi « faire paraître d'une manière merveilleuse, donner à quelque chose un éclat qui fascine l'âme»: ciudeşte mila ta PH. xvi, 7; comme réfl., «s'étonner, s'émerveiller»: suflete, să nu te ciudeşti... că veri merge în locul cela ce n'ai mai vădzut nece dini-oară TB. 423 ; se minuna de preamiilţimea tăriei lui si, ciudindu-se, grăiia...» CC2. 428—429; cf. CPr. 3, 21. clăti « ébranler »: cu voi clăti pămîntul CPr. 332 ; « secouer »: clătiră capetele sale CP. cvin, 25; CT. EL. Marc 68: CC2. ; 269 aussi: clătiră cu capul (cu capetele) PS. PH. CP. xxi, 8; PS. PH. cvin, 25; «faire osciller»: să nu ne lăsăm să ne clătească pentru tot cuvîntul al învăţăturei în minciunile oamenilor CPr. 225 (dans la Vulgate, Epist. ad Ephes., IV, 4: ut jam non...cir-cumf eramur omni vento doctrinae im neQuitia hominum ; dans le texte de Coresi, cuvîntul est donc mis à tort au lieu de vîntul) ; « troubler » : pară iute dentr'acele udături cşind, clătesc crierii capului CC2. 314; a se clăti «être ébranlé»: dodeitorii miei bucurase se m'aş clăti PS. XII, 5; cf. xiv, 5; xv, 8; xix, 7; LXI, 3; exi, 6; CMţ. 231; «chanceler»: clătia-se ca beţii (beatul) PS. CP. cvi, 27; cf. CPr. 261; «trembler»: clătise pămîntul PH. XVII, 8; «s'agiter»: clătiia-se apa CC1. 14; CC2. 164, 166; blagosloviţi marea si riurele, fîntînile şi chiţii şi toate ce se clălescu întru ape PS. CLÎX, 77—79; cf. PO.' Gen. I.' clăti re « secouement »: pusu-n'ai im prece în limbi, clătire capului în oameri PS. CP. XLIII, 15; «trouble de l'âme, effarement»: cine va putea să rabde acea înfricoşată şi dercaptă urgie a judeţului n:'făţarnic, împlut fiind... de plîngere şi cu suspini... şi înfricoşat şi cu clătire? CC2. 38. clătit «agitation»: aştepta clătitul apeei...; şi cine de stingea după clătitul apeei sănăteşiia-se de toate boalele ce era ţinut CC2. 164, 166; cf. CC1. 14, 16. cocon «enfant»: fraţi dragi, nu fiţi în minte de coceni, ce în răul să fiţi coconi CPr. 156; cf. TB. 285—288; CT. EL. Mathieu 3, 4, 41; Marc 44; Luc 32; CPr. 127, 155, 208, 277; CC1. 240, 407; CC2. 53, 270, 562, 569, 589, 592; PO. Ex. 9; CB. I, 9, 38; AI. I1, 105; AA.XX, 473; «fils»: Doamne, coconul mieu zace în casă slab, iute păţit CT. EL. Mathieu 25; cf. CC2. 254; «jeune homme»: toate vîrstele.., coconi şi bătrîni... toţi împreună întoar-semu-ne si nctreabnici fum CC2. 327; cf. CC1. 88, 153; de cocon signifie «dès l'enfance» CT. EL. Marc 40; CC". 367; CC2. 86, 90. codru «montagne»: codrii bucura-se-voru de faţa Domnului PS. CP. xcvii, 7; cf. Lxiv, 13; exm, 4; CXLVI, 8 (aux mêmes versets, munte dans PH.); TM. 189; CT. EL. Mathieu 24, 59, 63; Marc 38, 72; Luc 23, 84; CPr. 1; CC1. 148; CC2. 300, 310, 606, 609; dans PS. CP. xiv, 1; LXXIII, 2; cxx, 1; cxxiv, 1, 2; cxxxn, 3 il correspond à deal de PH. (comp. Elfecodru PS. CP. cv, 28 et Elfului deal PH. au même verset, dû à une méprise des traducteurs qui ont cru que Elfegorû du texte slave était composé de Elfe- et gora) ; aileurs, les différentes variantes des Psautiers donnent tantôt codru (PH. II, 6; PS. CP. CXLVIII, 9; CLII, 17), tantôt măgură (PS. CP. II, 6; PV. CXLVIII, 9; CLII, 17). comarnic «étage supérieur, chambre placée à cet étage»: era lumînrari multe întru comarnicu, iuo era aduraţi...; plecă-se giurele de somnu şi cădzu din comarnicu dinr alu treile podu giosu CV. xv, 13—xvi, 8 (dans la version slave: gorïnica « editior domus locus »). coperit traduit le vsl. krovû « tentorium » dans PS. xxvi, 5, 6: ascunse-me în coperitul său..., coperi-me in ascunsu coperituï lui... ; giunghiaiu în coperitul hi cumîndare [de] laudă PS. XXVI, 5 6 (cf. acoperit) ; ailleurs il a le sens de « toit »: nu sînt destoinic ca supt coperitul mieu să intri CC2. 259, 260. crescut «stature, taille»: de crescut era mic CT. EL. Luc 94-cî.jbid., 66; CC1. 303; CC2. 246, 252, 278, 509, 514, 593, 601 ; « âge » (trad. du vsl. viizdrastî « aetas ») : întiiul amu crescut multă neînţelepţie iaste..., iară în crescutul de bărbat multă iubire de aur fi-va. Şi aşteaptă acest crescut Hristos ca în toate vîrstele să împlă legea şi să sfinţească pre noi CC2. 581 ; cf. 191, 197- CT. EL. Luc 8; Jean 34; CPr. 68 (crescută 224); CC1. 34. creştinătate « ce qu'on exige à un vrai chrétien, vertus chrétiennes»: învaţă-te cătră creştinătate CPr. 284; cf. ibid., 287 288 302; CC1. 101; CC2. 356. cruţa «avoir pitié de...»: vreme[a e] a cruţa élu PS. ci 4 (milui dans PV. PH. CP.); cf. PH. iv, 2; LVIII, 6; LXVI, 2; LXXI 13; cxxi, 2. cruţare «pitié, miséricorde»: cunruraţu-t[e]-au cu milă si cruţare PH. cu, 4; cf. xxxix, 12; LXXXVIII', 8; cvm, 56. cruţat, comme le précédent: d[upă] mult cruţatul tău curăţeste fătă-de-legea mia PH. L, 3. cruţătoriu «miséricordieux»: cruţat or iu e Domnul PH. cx 4 (miluitoru PS. CP.). cuceri (a se) «se soumettre»: era de se cuceriea lor CT. EL. Luc 8; cf. 51; CC1. 412; «s'incliner humblement»: cuceriea-se la picioarele lui şi se închina lui CT. EL. Mathieu 115- CC1 404 1 cf. CPr. 302; CM. 20; CC2. 549. cucerire «soumission, humilité»: nepărăsit iaste datoriul nostru a aduce lucru Domnului de toate... răbdare, cucerire CC2. 20- cf ibid., 157. cumînda (comînda) «offrir un sacrifice, sacrifier»: cu voe cumîndu ţie PS. CP. LUI, 8; cf. cv, 38; CLVIII, 17; CPr. 34; a comînda laudă, dans cette phrase de CC2. 145 : cu glasuri de bucurie laudă [Domnului nostru] comîndatu-se-au, signifie « chanter les louanges de Dieu ». cumîndare (comîndare) «sacrifice»: să vă feriţi de comîndările idolilor CPr. 36 ; cf. 45 et pour d'autres renvois, v. p. 453 cumpăt, chez Coresi cumpot, dans l'expression pre supt ~ signifie: « de manière à ne pas se trahir, en secret »: să răbdăm şi ruşine pre supt cumpot CPr. 175; «par artifice, avec ruse»: eu v'am prins pre supt cumpot (ibid,, 195). cumpăta est donné par PH. xvin, 6 avec une signification qui s'éloigne de celles qui lui sont propres : bucura-se-va ca ispolinul ce cumpeteadză calea (dans PS. CP. : ca uriaşul aleargă cale, et dans la Vulgate: ut gigas ad currendam viam); ce n'est pourtant qu'en apparence qu'il montre ce sens spécial: comme dans la version slave on a testi « currere », le traducteur de PH. a confondu ce verbe avec tustati « studere, meditari ». cunoscut « le fait de connaître, connaissance » : cunoscutul Domnului nostru Isus Hristos CPr. 64. cunteni (conteni) « retenir, empêcher » : abiia-i contenir'« gloatele să nu comînde lor CPr. 34; «interdire, défendre »: conteni lor să nu aeave facă el CT. EL. Mathieu 46; cf. 68; Marc 21, 36; CPr. 1.5 47; CC'. 245; «menacer»; cuntinri măriei negre şi secă PH. cv,' 9;'cf. CT. EL. Mathieu 72; Marc 4, 6; CC1. 147; CC2. 310; « châtier »: cuntirit-ai limbilor PS. CP. ix, 6 (dans la Vulgate: increpasti gcntes); cf. cxvm, 21; «empêcher de survivre, anéantir»: cuntiri-voiu de oamini pomentea lor PS. CP. CLIII, 26; cf. LXXIII, 8; réfl. «cesser de faire une chose, s'arrêter»: cun-tiriră-se ceia ce bătea Pavelu CV. xxxiv, 6—7; cf. CC2. 169; «se maîtriser à ne plus faire une chose, se défaire de... »: cuntiri-se de păcatu CV. CLVII, 7; cf. PS. xxxvi, 8; CPr. 61. cuntenire «menace»: acmu, Doamne, caută spre contenirea lor CPr. 12 (dans la Vulgate: respice in minas eorum). cure «courir»: să vedeaifurul, curai cuntts CP. PS. XLIX, 18; cf. LVIII, 5; PH. XLIX, 18; LVIII, 5; LXI, 5; cxvm, 32; TM. 51, 192- TB. 287" CTd. 198, 214; CT. EL. Mathieu 113, 115; Marc 19, 25; Luc 94, 113; Jean 25, 63; CPr. 20, 29, 46; CC1. 31, 193, 203, 401; CC2. 21, 30, 31, 174, 205, 228, 229, 322, 503, 509, 519, 561, 602; PO. Gen. 18, 19, 24, 33; S. 6. cur ere «course»: se sfîrsescu curer ea mea cu bucurie CV. xx, 7; cf. xxxiii, 9; PS. PV. CP. CLV, 8; CPr. 44: CC2. 69. cutrupi « assaillir »: cu pieiri pre noi ne-ară cutrupi PO. Ex. 8 ; « ensevelir, engloutir » : se înturnară apele şi cutrupiră carăle şi călării (ibid., 14). cuveni (a se) « devenir semblable, se ressembler » (comme le vsl. podobiti sç « similem fieri, convenire ») : cuvenii-mă neiasiteei pustiiei CP2, ci, 7. cuviinţă « ce sur quoi on convient, ce qu'on reconnaît en accord avec une action » : « ceasul » zice cuviinţa vremei ce întru ea socoti să se muncească CC2. 210; «respect des convenances, décence»: toate cu cuviinţă să fie CPr. 157; «respect des prescriptions de la morale » nu iaste mîncarea şi berea împărăţiia ceriuhii, ce... cuviinţa şi sfinţiia CC2. 547; «chose pareille, semblable » (= vsl. podobïnû «similis, convcniens ») : aceasta e întîea şi {mai) marc por incită; a doa, cuviinţa (cuviinţă) ei... CT. EL. Mathieu 92 ; a fi în cuviinţa cuiva « être pareil, semblable à quelqu'un >>: în cuviinţa lui să fim, ca Zeul cum iaste CPr. 71 ; cuviinţa iaste signifie «il faut, on doit»: cuviinţă iaste (iaste cuviinţă) a împlea toată dereptatea CT. EL. Mathieu 6; cf. CC1. 418; CC2. 348, 413, 576 (cu cuviinţă iaste noao 580). cuvios « pareil, semblable » (comme le vsl. podobïnû « similis, conveniens ») : nu e cuvinios ţie [in] Dumnedzei, Doamne PS. LXXXV, 8 (asemenea CP2.); cf. PV. CP. ibid., CP2. LXX, 19; LXXXVIII, 9! da suivi de afară a le sens de «faire connaître, exprimer»: pre cine-s dede Domne zeu zece cuvintele sale afară? TM. 100- cf 101, 102; ICr. 6, 7, 11; GS. I, 256, 257; PO. préf. datoria (detoriu) «débiteur» (sb.): să ispitească impromut deatorul toate cîte-su ale lui PS. cvin, 11; cf. CC2. 322; «dette»: lasă noao datoarele noastre şi înşine lăsăm tuturor datornicilor noştri CT. EL. Luc 55; cf. Mathieu 11; TM. 52; CC3. 155; CC2. 17, 50, 142, 320, 322, 324, 325, 326; «devoir»: nepărăsit iaste datoriul nostru a aduce lucru Domnului de toate...: smerenie, răbdare. CC2. 20; cf. 466; CPr. 136. deregătorie «manière d'agir, action»: eu izbîndi-m-voiu pre voi de hitleniile deregătoriilor voastre CC2. 545. derege «diriger, conduire, guider»: derege-me spre deadevărul tău şi învaţă-me... ; derege blîndzii în giudeţu PS. CP. xxiv, 5, 9; cu sfeatul tău deresu-me-i (ibid., LXXIV, 24); cf. v, 10; xxn, 3 ; xxx, 4 ; xxxi, 8 ; xxxvi, 23 ; LIX, 11 ; LXVI, 5 ; LXXIII, 53, 72 ; LXXXIX, 16, 17; cvi, 7, 30; cvn, 11; cxvm, 128, 133; cxxxvm,' 10, 24; cui, 13; TM. 215; CC2. 551 ; «corriger»: nu poate... derege lucrul păcătosului CC2. 432; cf. 419, 474; «traiter avec justice, rendre justice à...» (= vsl. opravîdati «justificare»): plecatul şi mişelul deregeţi PS. Lxxxi, 3 ; cf. CP. CXLII, 2 ; « faire, commettre, pratiquer » : cîntu Domnului [celui ce] bire au deres mie PH. xn, 6 ; nece înţeleseră că toţi-su ce dereg fără-de-lege (ibid., xin, 4) ; cf. xiv, 2; Lxiii, 3; LXVII, 29; LXXIII, 12; xci, 10; XCIII, 4; cv, 39; CXL, 4; «préparer»: derege mie mîncare PO. Gen. 27; comme intransitif et réfléchi, «aller en ligne droite, se diriger»: de fără-lege curşu şi dereşu PS. CP. LVIII, 5 ; doară derege-se-vrea cârâirile (căile) mele se ferească dereptaţile tale PS. CP. cxvm, 5. deregere accompagné de bună a ie sens de « bienfait » : unitară cea bunră derege[re] PH. LXXVII, 11. deres « pièce à l'appui, document »: i-am dat şi deresele ce-au fost în acest loc DR. 5—6. . descoperit et descoperit ură «révélation»: întru descuperitulu lu Isus Hristos CV. CXL, 2—3; cf. CXLI, 13; CPr. 97, 115; lumină întru descoperitura limbilor CT. EL. Luc 8; CC3. 428; CC2. 587. deşert «qui ne fait rien, oisif»: văzu alţii stînd în tîrg deşerţi CT. EL. Mathieu 80 ; cf. CC2. 372 ; « qui ne porte rien, qui a les mains vides; qui n'a rien, pauvre»: să nu ne arătăm înaintea lui deşerţi în dzioa de praznic CTd. 199; CC2. 206; cf. PO. Ex. 23; flămînzii împinşi de dxdceaţă şi îmbogăţiţii lăsaşi deşerţi CT. EL. Luc 4; cf. CC2. 561, 567, 568; «qui ne reçoit pas quelque chose, à qui on refuse ce qui lui est dû »: ei prinseră el, bătură-l şi tremeseră el deşert CT. EL. Marc 53; cf. Luc 100; ces significations reproduisent, en partie, celles du vsl. prazdïnû « otiosus, vacuus », tûUï « inanis, vacuus ». deşerta «causer la perte de..., faire périr»: ce folosu e omului să ară lumea toată dobînii, iară sufletul deşerta-l-va? CT. EL. Mathieu 69; cf. CPr. 83, 142; CC2. 134 (trad. des vsl. otiistetiti « detrimento afficere », razoriti « evertere », isprazdîniti « evacuare ») ; comme réfl., «être détruit, se perdre, périr»: pre élu se va piarde sau se va deşerta CT. EL. Luc 44 ; cf. TM. 78 ; CPr. 87,91; « se défaire (d'une mauvaise habitude), renoncera quelque chose»: dentr'acele vreri rele să ne deşertăm CC2. 142; cf. 159. desmănia «apaiser, adoucir»: dezmăniia-voiii el cu darurile, care înainte merg PO. Gen. 32; cf. CCJ. 353, 434, 438. despărţiţii)'ă: a face~ «se séparer»: eu feci amu despărţi-tură cu el şi mă duş deîn Machedcniia CPr. 171. deştepta «ressusciter»: şi-ş aduse aminte că deîn moarte-l poate a deştepta el CPr. 329. destoinic (dostoinic) « qui mérite quelque chose, qui est digne (de) », comme le vsl. dostojnû «dignus»: suflete, cunoşte-ţi trupul tău de [unde] ai esit, dostoinic eşti TB. 422; destoinici să fiţi împărăţiei cerului (ibid., 424); cf. CTd. 211, 212; CV. TM. 51; CT. EL. Mathieu 5, 35, 39; Luc 9, 29; CPr. 33, 47, 57; CC]. 81 ; CC2. 75, 229, 550, 570, 623; PO. préf.; «qui est à propos, opportun»: da-voiu voao ploae in vreme destoinică CB. I, 6. destoinicie (dosloinicie) « action considérée comme digne de... »: neci ţie destoinicie făcui să vii cătră tine CT. EL. Luc 29 ; cf. 110; «manière digne de se conduire, de vivre»: eu destoiniciia evangheliei lu Hristos vieţi CPr. 239 ; cf. 265 ; CC2. 77 ; a fi eu y veut dire «être permis»: să-i fie cu destoinicie a zice şi de noi: «voi nu sînteţi den lumea aceasta » CC2. 549 ; cf. 583 ; avec le sens d' « héritage », comme le vsl. dostojanije, il est donné par PS. CP. xv, 5, 6 (destoinicia mea ţirută mie iaste) ; XLVI, 5; LX, 6, etc. (cf. le glossaire de Candrea) ; dans CPr. 49 (să priimiţi... destoiniciia întru sfinţi; cf. CV. LXXXVIII, 7) il apparaît avec la même signification, mais traduisant le vsl. zrëbij « sors » (< jirebie «lopin de terre »). deszice (a se) traduit le vsl. olresti sç « recusare, renuntiare » dans CV. II, 22, 12: de fraţii săi dezdzise-se..., dezdzise-se loru, mais sa signification, d'après le contexte, est celle de « prendre congé de quelqu'un, faire ses adieux ». dihanie «ensemble des êtres vivants, spéc. des hommes»: toată dihania se laude Domnul PS. PV. CP. CL, 6; cf. CM. 9; CC1. 305; PO. Ex. 18, 24, 32. dobîndă «gain, profit»: mă bucur de cuvintele tale, că aflai dobîndă multă CC2. 6; cf. 88, 201, 427, 458, 493, 554; CTd. 195; CPr. 238, 300; a face ~ «gagner»: vr emu face negoţu şi dobîndă CV. cxxx, 7—8; CPr. 56; a face ~ cuiva «être au profit de..., être utile à... »: să aibă Domnealui voe să pue altul, carele va face dobîndă iărîi AA. XX, 484 ; « héritage »: născu noi întru upovăinţa viiaţeei... întru dobîndă neputredă CV. cxxxix, 1—3 (dans le texte slave: naslëdovanije « hereditas ») ; cf. CPr. 58; CP. PH. v, titre. dobîndi «profiter»: nu cu irema să cugeti alte, e cu limba să grăeşti într'aiure..., că nu veri dobîndi TM. 120; «hériter»: tu dobîndeşti (veri dobîndi) în toate limbile PS. PH. CP. LXXXI, 8 (dans la Vulgate: tu haereditabis in omnibus gentibus) ; cf. ibid., LXXXII, 13; PH. xxxvi, 9, 29; civ, 44; TM. 122; «produire, rapporter»: argintul tău dobîndi zece arginţi CT. EL. Luc 95; «avoir la supériorité, l'emporter»: cînd iară minute sale sloboziia în gios, atunci Amalec dobîndiia PO. Ex. 17. dobîndirc « héritage » : se dea voo dobîndire întru toată sfinţiia tuturoru CV. XXII, 11—13. dojana «enseignement, leçon de bonne conduite»: cu învăţătură şi cu dojana bună CC2. 215; cf. 475; CC2. 320, 406, 427. dojeni « enseigner à quelqu'un ce qu'il doit faire, donner des leçons de bonne conduite»: popa asa dojeanească... junele si fata CM. 20; cf. 4; CC3. 32, 204, 221,' 463; CC2. 6, 386, 465, 474, 482. dor «mal, douleur»: vindeca toate boalele şi toate dorurile deîu oameni EL. Mathieu 33 (durerile CT.) ; cf. PO. Gen. 6. dospi «prospérer»: frundza... toată cîtă se face dospeşte PS. CP. i, 3; cf. PH., ibid.; XLIV, 5; CPr. 76; «avoir la supériorité, vaincre, l'emporter sur... »: nemică se dospească vrăjimaşid prinsul P. LXXXVIII, 23; «devenir mûr, mûrir»: plugariul..., cînd dospeşte [semănătura], cu mare bucurie seceră CC2. 87; « s'empresser »: nu dareţi rău derept rău..., ce dospiţi a blagoslovi CPr. 59; «venir, parvenir, arriver»: dospim întru Anticrihii (c.-à-d.: « ...à, vis-à-vis de Chio » ; le traducteur ne se rendant pas compte qu'il s'agissait de cette île, il a cru que àvcixpû Xiou formait un seul nom) CPr. 43; cf. ibid., 37, 40; «arriver, avoir lieu»: vremea chinului dospi CC2. 118; dans l'emploi de dospi avec ces significations on reconnaît l'influence des formes vsl. spêti « proficere, maturescere », uspëti « prodesse », dospëti « venire », etc. dospit « état, qualité de ce qui est mûr »: vremea dospitului şi a seceratului CC2. 114. drac « ennemi » (comme le vsl. vragû « inimicus, diabolus ») : dereptu dracii tăi spărseşi dracul şi vrăjmaşul PS. CP. Vin, 3 (cf. le glossaire de Candrea et CT. EL. Mathieu 15, 92). dulce «bon»: dulce e dereptu Domnu PS. CP. xxiv, 8 (cf. le glossaire de Candrea et TM. 145; CT. EL. Luc 91 ; CM. 28; CC2. 3, 91; 482, 494, 495; D. II, 310; LLR. 46; AIIN. III, 547). dulceaţă « bonté » : cu milostea ta pomeneşie-me tu, dereptu dulceaţa ta, Doamne PS. CP. xxiv, 7; cf. CT. EL. Luc 8; Jean i; CPr. 33, 81, 123, 180, 258, 295; CC2. 4, 16, 495, 500, 501, 561; «bonheur, félicité, béatitude»: cela ce... va posti cu curăţie, aceluia se va da dulceaţa Raiului TM. 47; cf. 48; TB. 462, 463, 466; CTd. 220; CT. EL. Luc 83; CPr. 59; CC2. 56, 75; D. II, 303, 310; «plaisir, volupté, délices»: unde ţi-s mesele cu beuturile şi cu mîncările... si dulceaţa ta? TB. 451 ; cf. 458, 467; CTd. 220; CPr. 55, 295; CC2. 33, 8l', 85, 531, 619, 625; «ce qu'on possède (spéc. comme produits de la terre), avoir, fortune»: aduna-voi acolea tot griul mien şi dulceaţa mea CT. EL. Luc 66 ; CC3. 254 ; CC2. 454 ; vedeţi, fraţilor, cîtă dulceaţă priimesc bogaţii CC2. 458. dumnezeesc «dévot»: Patru Vodă iaste... om creştin..., dum-nedzeescu DH. XI, 319. efiin « qui épargne, qui ménage quelqu'un en le traitant avec indulgence, qui use de pitié envers quelqu'un, qui est miséricordieux » (trad. du vsl. stedrû « magnanimus, misericors ») : multu iaste milostivii şi eftinu CV. CXXXII, 12—13; d'autres exemples dans PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); TM. 215; CPr. 57; CC2. 55, 91, 485; D.II, 303; cette signification doit s'expliquer par celle de « généreux » associée à celle d' « abondant », propre au gr. eôOrivôç, eù0n,vT]vfiç (cf. D. Puşchilă, Molitvenicul lui Dosoftei, p. 90). eftini « prendre pitié de quelqu'un » (= vsl. ustedriti « mise-reri»): tu întru înviere efUnişi Sionul PV. ci, 14; cf. pp. 651, 658. eşire « levant, orient » (trad. du vsl. ischodû « exitus ») nu din eşire, nece din apuse PS. CP. LXXIV, 7; cf. xvill, 7; LXIV, 9; eşirea apelor signifie « endroit où jaillit de l'eau » (vsl. ischodiste «exitus»): fus-au... pămîntul fără de apă în eşirea apelor PS. CP. cvi, 35; cf. cxviii, 136 (de même PV). eşit(ă) « départ » : după eşitul mieu întra-vor lupi grei întru voi ce nu vor cruţa turma CPr. 44; «exode»: eşitul Israililor deîn Eghiptu PH. cxíii, 1; cf. civ, 38 (eşitâ) ; CPr. 329 (eşită) ; CC2. 166, 219; PO. préf. ; DH. X I, 197; eşitul drumurilor veut dire «carrefour»: duceţi-vă amu în eşitul drumurelor CT. EL. Mathieu 89; CC1. 177; CC2. 344; pour le sens de «levant, orient» PH. xviii, 7 ; LXiv, 9 et les expressions eşitul apei (apelor) PS. CP. I, 3 ; cvi, 33; PV. cvi, 33; PH. cvi, 33'; cxvm, 136; CC2. 343, v. ci-dessus, eşire; toutes ces significations reproduisent d'ailleurs celles des vsl. ischodû, ischodiUe, ischozdenije. face «rester quelque temps dans un lieu, séjourner»: fece acie trei luri CV. xiv, 5; cf. CPr. 38, 42; CC2. 166, 217 (dans le texte slave, (su)tvoriti « facere ») ; a face faţă « s'introduire avec adresse, s'insinuer»: o, amaru cela ce-şi face faţă la domni şi dă mită pentru să poată călca mişeii TB. 463 ; CTd. 219. facere «œuvre »: întru facerile mirilor tale învaţă-me PS. CXLII, 5 (faptele CP. PH.); cf. PH. LXIII, 10; «créature, être»; plecate-s lui toate facerile D.II, 308. făgădui « donner l'hospitalité » (comme le hongr. fogadni) : eu iuboste făgăduiră noi fraţii CV. xxix, 1—2; cf. xc, 4; xcv, 14; cv, 11; TM. 50; CM. 15; CC3. 450, 452. făli «louer, glorifier» (= vsl. chvaliti): slăviia şi făliia Dumnezeii CT. EL. Luc 6. fămeaie «les gens d'une maison, famille» (quelquefois: « enfants ») : eu muiarea ta si cu toată fămeaia ta pasă la beserecă CC3. 265; cf. 90, 158, 444; CT. EL. Mathieu 37; CPr. 286; CC2. 158; PO. Gen. 10, 26; Ex. 6; IS. IV, 9; se fie fămeaia lui in pagubă PH. cvin, 13 (ficiorii PS. CP.); nu se ascunse de fămeile lor PH. LXXXVII, 4 (fiii PS. CP.). fapt «œuvre»: caută pre faptul mîinilor tale TB. 356; cf. 364; CTd. 207, 208; PS. CP. xcî, 5; ci, 26. faptă «création»: fapta lumici TM. 103; ICr. 12 feri «avoir quelqu'un sous sa garde»: ferindu-lu élu voinici CV. c, 8—9; «protéger»: fereşte tinerii Domnul PS. exiv, 6; cf. CM. 19; «ne pas porter atteinte à une chose, la respecter»: cela ce va toată legea feri CV. cxvin, 10—11 ; cf. PS. LXXVIII, 10; 56; LXXXVIII, 29; cu, 18; CP. LXXVII, 56; cil, 18; CT. EL. Mathieu 79 ; CPr. 45, 69, 78 ; CC2. 329, 586 ; S. 7, 10 (de nu veţi feri sfînta dumenecă) ; « avoir soin, tâcher de faire quelque chose » : feriţi ca voi să fiţi ispăşiţi cu frică şi cu cutremur CPr. 241. foarte, traduisant le vsl. zëlïnû « vehemens » dans cette phrase de PS. PV. CP. ÇLII, 10: pogîrzniră (necară-se, cufundară) ca plumbul întru apă foarte, pourrait témoigner son emploi comme adjectif (non seulement comme adverbe) jusqu'au xvie siècle, mais il n'est pas exclus qu'il soit dû à la confusion de zëlïnû avec zëlïno « valde ». fricos « qui inspire la crainte, qui fait redouter » : mare şi fricos este spre toţi dimpregiurul lui PS. LXXXVIII, 8 ; cf. LXXV, 8, 12, 13; xcv, 4; ex, 9; CXLIV, 6; PV. cxv, 4; cxvin, 3; ex, 9; CXLIV, 6 ; PH. XLVI, 3 ; LXV, 3, 5 ; xcvin, 3 ; cv, 22 ; ex, 9 ; CXLIV, 6 ; CP. LXV, 3, 5; LXXV, 12, 13; LXXXVIII, 8; CXLIV, 6; D. II, 310. genunchiu « nation, peuple » (d'après le vsl. kolëno « genu, genus, tribus ») : blagoslovescu-se de élu toate genunchile pămîntului PS. CP. LXXI, 17; pour d'autres exemples, v. le glossaire de Candrea. grăi (et: a se g.) «faire entendre publiquement, prononcer»: prorocii cei ce grăiia numele Domnului CPr. 57; « (s')appeler »: el zise lui: «ce mă grăeşti didee?» CT. EL. Mathieu 79; cf. Luc 91 ; CC3. 285; CC2. 328, 491 ; Isus ce se grăiaşte Hristos CC3. 398; cf. CPr. 17; CC2. 175, 555; «dire quelque chose à propos de quelqu'un»: Cine mă grăesc oamenii a fi eu?... Voi cumu mă grăiţi a fi CT. EL. Marc 35; cf. Mathieu 67; Luc 43; «vouloir dire, signifier »: mergerea grăiaşte-se viaţă cu frică şi cu cinste CC2. 76; cf. 122, 545; «s'entretenir avec quelqu'un »: mă grăiia cunuşii deîn evanghelie CPr. 200. graiu «parole»: dzise Pavelu urulu graiu CV. cin, 12—13; cf. LXXX, 13; CXLIV, 8, 10; CLXVII, 2; PS. v, 2 (graiurele mele socoteşte, Doamne) ; LUI, 4 ; CLIII, 2 ; PV. CXXXVII, 1 ; CXL, 6 ; CLIII, 2; PH. xiii, 6; xvm, 5; LXXVII, 1; CXXXVII, 1; CT. EL. Mathieu 16, 109; Jean, 43; CPr. 25, 27; CC3. 57, 396; CC2. 543 (den ale cuvintelor graiuri veniia la ciudesă), 590; S. 15. greaţă « difficulté, peine » : cu greu şi cu greaţă merg bogaţii la împărăţiia ceriului CC3. 163; cf. PO. Ex. 4; «souffrance, mal, tourment»: scuipiră faţa lui şi greaţă lui făcea CT. EL. Mathieu 109; CC3. 395; cf. PO. Gen. 48; « molestation » : greaţă de nime-nilea nu vor avea, nece o mîhnire TM 226 ; cf. CTd. 227 ; P. 24 ; CPr. 286; CC2. 70, 71, 173, 399; «consternation, désolation»: vor fi semne în soare... şi la pămînt greaţă limbilor CT. EL. Luc 106; «emportement, violence»: ascunseşi ei în ascunsul feţeei tale de greaţa oamerilor PS. xxx, 21 ; tîmplă-se rădicata a fi elu de voinici dereptu greaţa gloatei CV. xxxv, 3—5; cf. LVIII, 14; xciv, 10 ; CPr. 15 ; « confusion »: seîmplu cetatea de greaţă CPr. 42 ; greaţa capului de CV. iv, 10 montre que le traducteur n'a pas compris le sens du vsl. glavotçzï « sudarium ». greu «situation désolante, détresse»: mai vîrtos într'acest greu ce e în lume acum CC2. 5. hiclean «diable»: ne izbăveşte pre noi de hicleanul TM. 104; ICr. 16; GS. I, 259; hicleanul î[i] dracul ce eu hiclinsigul său cădzu deîn ceriu TM. 125; cf. 126; CT. EL. Mathieu 16; Luc 55-CPr. 70; CM. 12; CD. 61 ; CC2. 89, 93, 243 (hitleanul... diavolul), 382, 496, 533; S. 19. hram « temple » (comme le vsl. chramû) : cînd puse el spre arepile hramului CC2. 480; cf. 339, 341. hrană « vigilance » (trad. de chranilo « custodia ») : puşti rostului mieu hrană PS. CP. XXXVIII, 2; cf. PV. CXLIII, 3. hrăni «veiller sur..., protéger» (comme le vsl. chraniti « cus-todire»): hrăneşte Domnul sufletele preapodobnicilor săi CP. xcvi, 10 (fereşte PS.; cf. le glossaire de Candrea). hrănire, même signification que hrană: pune, Doamne, hră-nire rostului mieu CP. CXL, 3. îmbuna «faire du bien»: nevru a înţelege se îmbunredzeTH. xxxv, 4; cf. cxxiv, 4; «répandre ses bénédictions sur... »:îmbun-readză, Doamne, cu cea bunră voea ta Sionidu (ibid., L, 20) ; « estimer quelqu'un heureux de quelque chose»: îmbunrară oamenrii ceia ce aceste (à lire: acestea lă) sîmtu (ibid., CXLIII, 15); dans ces exemples il traduit le vsl. ublaziti « bonum efficere, beatum praedicare », mais ailleurs, CPr. 167, il correspond à utësati « consolări, hortari ». cu aceaia nădejde ce noi seni îmbunaţi în Dumnezeu. împărţi « diviser, séparer » (dans des constructions où despărţi est d'usage aujourd'hui), cel ce împărţi marea mohorîtă PS. CP. cxxxv, 13; cf. LIV, 10; CLIII, 8; CT. ÉL. Luc 69; ce amu Dumnezeu împreună om să nu împartă CT. EL. Mathieu 78; cf. 38; Marc 43; CC2. 507; «faire rester loin de..., rendre comme étranger..., aliéner», tu, Doamne, nu împărţi dulceaţa ta de mere PS. CP. xxxix, 12; comme réfl., «se diviser, se séparer»: fu pîră Saduchieiloru şi Fariseiloru şi se împărţi gloata (nărodul) CV. xLvii, 13— XLVIII, 1 ; CPr. 48; cf. PO. Ex.' 5; CT. EL. Mathieu 46; Marc 13; aşa voru vede c au peritu şi se-au împărţiţii de viiata împărăţiei ceriului TB. 471 ; CTd. 222;'cf. ibid., 227;'CPr. 32, 33; CC2. 270; DH. XI, 319; «s'éloigner». Doamne, nu împărţi-te de mere PS. xxxiv, 22; LIV, 22; XXXII, 27 (de même CP.). împărţire et împărţit «division, séparation»: cel ce împărţi marea mohorîtă în [îmjpârţire PS. CP. cxxxv, 13; pămîntul întemeiat fu şi apeei împărţire puse CC2. 7 ; puse împărţitul limbilor după măsura îngerilor lui Dumnezeu PS. CP. CLIII, 8. împinge de CV. LXVI, 7, qui, d'après le contexte, devrait signifier « prouver » (vine multe aducea spre Pavelu, cele ce nu le putea împenge), n'est que la traduction du vsl. pritûknati « figere, offendere, consistere ». împlea « accomplir » : nimerilea nu le poate împlea deplin [cuvintele «les commandements»] TM. 101, 122; ICr. 10; GS. I, 257; cf. PS. CP. xix, 5, 7; CPr. 111, 213, 218; CC1. 189, 207, 247, 248; CC2. 396, 584, 498, 607; PO. Gen. 2; P. 2; «multiplier»: împle căderile PS. CP. cix, 6 (dans la Vulgate: implebit ruinas); comme réfl., «s'accomplir»: să se împle toate scripturile CT. EL. Luc 106; cf. CPr. 163; dans des expressions comme a se împlea zilele, etc., il signifie « être accompli, révolu »: deca se împlură zilele slujbeei lui CT. EL. Luc 2; cf. 5; CC1. 12, 411 ; eu acelea se împlură noao luni CC2. 569; împlundu-se patruzeci de ani, ivi-se lui, întru pustiia codrul[ui] Sinaei, îngerul Domnului CPr. 17 ; cf. DH. XI, 318; AA. XX, 464; Elisaftci împlu-se vremea să facă ea şi născu fiiul CT. EL. Luc 4; cf. Jean 25; CPr. 17, 209. împlere «tout ce qui est contenu, renfermé dans...»: a Domnului iaste pămîntul şi împlerea ei (à lire: lui) PH. xxin, 1; « plénitude » : împlerea amu legici iaste dragostea CPr. 111 ; « abondance » : întru împlerea blagosloveniei evangheliei lu Hristos voi veni CPr. 118 (dans la version slave: isplunjenije « quo quid completur ») ; « perfection » : prespre alalte toate îmbrăcaţi-vă în dragoste, ceeaia ce iaste legătura împlerei CPr. 258 (dans la Vulgate : perfectio et dans la version slave: sûvrûsenije « plenitudo »). împlut, adj., «accompli»: patruzeci de zile împlute CC1. 51; «complet»: bucuriia voastră împlută să fie CT. EL. Jean 55; cf. 56; CC1. 58; CC2. 208, 216; sb., «accomplissement»: sfîrşirea legici şi împlutul CC1. 189; cf. 207; «tout ce qui est contenu, renfermé dans...»: scutur a-se-va marea şi implutulu ei PH. xcvil, 7; «plénitude»: de împlutul lui noi luom CT. EL. Jean. 1. împliitură «perfection»: învăţătura deintru întîi noi o văm lăsa şi la împlut ură văm veni CPr. 313 (perfectiora dans laVulgate, et sûvrûsenije « plenitudo » dans le texte slave). împresura «se presser autour de quelqu'un»: după Isus mergea gloate multe şi mai-l împresura CT. EL. Marc 21; «s'approprier sans droit»: au împresurat locurele noastre CB. I, 72. împresurat « qui est approprié sans droit, enlevé par fraude »: el ş au găsit moşiia împresurată CB. I, 57. împreuna (a se) «s'associer»: jeluiaşte să se împreuneze năemnicilor CC2. 30; «avoir part à..., participer»: împrcurativă chinureloru Iu Hristosu CV. CLX, 7—8. împreunare «lien, liaison»: nici unul împreunare să aibă cu ceia ce îmbla fără cinste CPr. 273. imputa (a se) «se disputer»: acolo n'avea nărodul apă de-a berea şi se imputa cu Moisi...; dzise Moisi lor: «ce vă imputaţi cu mine? » PÔ. Ex. 17. imputat «qui est brouillé, a des démêlés avec quelqu'un»: vai de de omul cela ce doce prescurea la beserecă cu uritu sau-i împotat cu-altulTM. 51 ; apă imputată PS. cv, 32 traduit le vsl. voda prërëkanija (dans la Vulgate: aquae contradictionis). începătoriu « créateur » : slavă începătorului şi svîrşitorului Dumnedzeului PS. CLXII, 80; cf. CC2. 529; D. II, 307; «auteur»: începătoriul spăseniei lor CPr. 305 ; « chef, prince » : prinseră toţi Elenii Sostena, începătoriulu zborului CV. 1, 9—11; cf. x, 8—9; CLXII, 13; CPr. 15, 32, 34, 40, 62; începătoriu morţilor: Hristos se-au sculat deîn moarte, începătoriu morţilor fu CPr. 160 (dans le version slave: nacetikû umrisimû bystii, dans la Vulgate: pri-mitiae dormentium); cf. CC2. 137, 145; IP. 39. începe « concevoir, devenir enceinte » (comme le vsl. zacgli « inciperc, concipere ») : în zilele acelea începu Elisavta, muiarea lui CT. EL. Luc 3; cf. CC2. 561 ; a se î. « être conçu »: pînă nu se începuse în maţe CT. EL. Luc 6; cf. CC1. 411 ; CC2. 59. începere «conception (d'un enfant)»: Duhul sfînt vine casă fie sfîntă începerea CC2. 565. încheia «former, faire, créer»: tu me încheiasi şi puseşi pre menre mînrule tale PH. CXXXVIII, 5. încheiat « substance dont quelqu'un est formée ce qui est inhérent à quelqu'un, personne » : încheiatul mieu ca nemică în-raintea mea iaste...; încheeUd mieu la tinre e PH. xxxvin, 6, 8. încheietură « l'essence, les attributs propres à un être, nature »: acela cunoscu încheetura noastră PH. en, 14. închina: închina genunchiele «s'agenouiller»: nă închirămu genruchiele lingă mare şi nă rugămu CV. xxv, 11—13; cf. CT. EL. Luc 109; CPr. 44; CC2. 228, 372; închina capul «reposer la tête»: ri am capul unde-mi închina TB. 286; cf. CT. EL. Luc 49; CC2. 503; a se închina (genunchiele) «fléchir»: mie închina-sc-vor toate genuchele CPr. 114. închipui (a se) «être pareil, ressembler»: nu e cine să se închipuiască ţie CP2, xxxix, 6; cf. xxvn, 1; XLVIII, 13; CC2. 45, 328, 356, 391, 452, 513, 566 (ne văm închipui mai marelui chip), 595; cf. a se chipui, p. 354. închipuit «semblable»: De veţi iubi vrăjmaşii voştri, închipuiţi fi-veţi lu Dumnezeu. Ce însă veţi: închipuiţi a fi păcătoşilor au lu Dumnezeul... închipuiţi fi-veţi păcătoşilor CC2. 391. I încurca «tramer, ourdir»: hitleniia ce încurcăm unul spre alalt CC2. 372 ; à relever aussi la signification à part, pas bien claire, qui lui est attribuée dans CPr. 208: noi eram încurcaţi şi încuiaţi pre credere ce va să se adevăreze (dans le texte slave, Epist. ad Galat., III, 23: slregomi bychomii otkryte sç...; dans la Vulgate: custodiebamur conduşi...). îndemna (a se) «se hâter»: Doamne, se(-mi) agiuţi mie în-deamnă-te PS. CP. LXIX, 1. îndulci «prendre de quelqu'un une manière d'être fâcheuse, contracter »: aţi îndulcit năravul dracului TM. 227; comme réfl., « goûter voluptueusement de quelque chose, trouver du plaisir dans..., se délecter, vivre dans les délices»: masa gătaţi şi vă îndulciţi..., toţi vă îndulciţi... de buratâtea burătăţiei de astăzi TM. 80; cf.' 78; TB. 462; CTd. 194; CPr. 95 (îndulcescu-mă amu de legea Iu Dumnezeii); CC2. 132, 135, 136, 157, 494 (ciñese îndulceşte de dulceaţa bogăţiei), 542, 614; CB. I, 11 — 12; IP. 36; îndulcitu-vă spre pămîntu, uspătatu-vă şi îngrăşalu-vă înrema voastră CV. cxxxiv, 4 ; cf. PS., etc. (v. Ic glossaire de Candrea) ; CC2. 44, 392, 455. înfloritoare «épanouissement de la fleur» (fig.): cei ce de pururea înfluriioarea sfintei evanghelie am luat şi a o păzi datori fiind... CC2. 352. îngădui «donner son assentiment, acquiescer»: îngădui Moisi cuvîntului socru-său PO. Ex. 18; cf. PO. Gen. 40; «être agréable, plaire »: ceia ce sînt întru trupure lu Dumnezeu a îngădui nu pot CPr. 96. îngîmfat «enflé, gonflé»: altora le va cură dintru ochi smrad cu puroi şi vor fi îngînfaţi TB. 470; CTd. 221. îngreoia « faire sentir son poids, peser », vre-o nevoe grea s'ară îngreoia pre noi CC2. 381. înneta «naviguer» et, comme trans., «traverser sur un vaisseau»: toţi oamenii aflămu-ne ca întru o corabie... şi înnotăm.. şi undele eclea ce sînt cu multă frică înnotăm CC2. 61. înţeles «faculté de connaître, de comprendre, intelligence»: miinceşte-tc cu cetitul şi zioa şi noaptea: să ştii că Domnul va blagoslovi şi va spori şi va înmulţi înţelesul tău CC1. 446; cf. CP2. Lxxii, 11; «habileté à exécuter une chose»: înţelesul mînrulor sale năstăvitu-i-au PH. LXXVII, 72; «science»: a da înţelese mîn-iitire oaminilor lui PS. CLXI, 77 (phrase altérée d'ailleurs; dans ia Vulgate on a: ad dandam scientiam salutis plebi ejas). întoarce «traduire»: cinci cărţi ale lui Moisi prorociţi car ele sîmt întoarse şi scose den limba jidovească pre greceşte...; n'au iară întors mîuă de înger, ce mină grea păcătoasă PO. préf. tntorsură «sentier tortueux»: fi-vor întorsurile derepte CT. EL. Luc 9; dans CPr. 116 (să placă priiatnicului în bine şi în-iorsură), il traduit sûzïdanije «opus, aedificatio », mais son emploi comme tel est évidemment arbitraire. învălui «tourmenter»: văzul ii şi nevăzuţii draci şi vrăjmaşi, ceia ce ne învăluesc pre noi în toate zilele CC2. 86 ; a se î. « être poussé par les flots, lutter avec les flots»: corabie era în mijlocul măriei, învăluiia-se cu undele CT. EL. Mathieu 59; cf. CC1. 141; CC2. 300 ; « être assiégé par des soucis, se tourmenter » : ucenicii iară învăluiţi de bură chinui a-sc,..; de eiş fiind singuri, învăluiia-sc şi se turbura CC1. 303; cf. 428; CC1. 147 (où il faut probablement lire: a se învălui). învăluire (écrit învăluire) du glossaire publié dans ASPh. XVI, 51 traduit le vsl. metezï « turbatio, confusio ». ispăsenic «salut »: derept ispasenie noastră venii-au dcîn ceriu TM. 103; ICr. 13; cf. PH. (glossaire de Candrea) ; CPr. 167, 237, 304, 322; CM. 6, 7; CC1. 18, 432; PO. préf. ; IC. 45; IP. 28; ailleurs spăsenie: CV., PS., etc. (v. les glossaires de Sbiera et de Candrea); TM. 123, 215; TB. 288; CTd. 196, 199, 229; GS. I, 260; CPr. 14, 32, 50, 58, 181 ; CM. 20; CC2. 4, 6, 7, 8, 12, 65. 207, 575. ispăşi «sauver»: Doamne, ispăşeşte împăratul PH. xix, 10; cf. TM. 106; ICr. 21 ; G S. 1, 259 ; comme réfl., «être sauvé, obtenir le salut»: cătră tinre chemară si se ispăşiră PH. xxi, 6; cf. TM. 101, 102; ICr. 11, 12; GS. I, 257; aussi: spăşi CV., PS., etc. (v. les glossaires de Sbiera et de Candrea); CTd. 194; CPr. 27, 35, 36, 52, 53, 56, 57; CC2. 6, 8, 35, 63, 84, 152, 335, 428, 603; P. 1; cf. (i)spăsitoriu, p. 663. ispită «épreuve»: şti indu că ispita cu a voastră credinţă face rebdare CV., cix 13—14; cl. CPr.52,62. isfiti « rechercher, en examinant, en interrogeant, quelque chose qu'on doit savoir»: ispiteşte şi vezi că proroc deîn Galilei nu se va scula CT. EL. Jean 27; cf. CC2. 34, 106, 217; CV. cxi., 10, 12; CPr. 58; «s'enquérir»: în ce cetate vreţi sau în oraş întră ispitiţi cine întru ea destoinic iaste CT. EL. Mathieu 35; cf. 3; CC1. 406; CC2. 569; «tenter, essayer»: cela ce şi besereca ispiti se spurce CV. LXVIII, 9—1 I ; dcaca una [deseîntătoarc] nu poate folosi, noi ispitim şi la zece CC1. 238 ; « s'efforcer »: pururea ispitiia să înţeleagă CC2. 192; comme trans., «examiner, étudier»: ispiti-voiu legea ta PS. CP. cxvin, 34; cf. 115; CC1. 227; PO. préf.; AA. XXVIII, 104; «éprouver»: ispitit-ai înrema mea PS. CP. xvi, 3; cf. LXV, 10; LXXX, 8; LXXXVIII, 1, 23; CT. EL. Luc 76; CPr. 93, 273; CC2. 70, 270, 473; «demander, prétendre»: nu numai cu sufletul va Hristos să credem, ce şi den gură mărturisitură ispiteşte CC2. 232; comme réfl., «tenter, essayer »:: şi besereca ispiti-se a spurca CPr. 47; « être dans l'intention de . . , se disposer à . . . »: ispitiia-sc întru Bithinia a merge CPr. 37. ispitire «épreuve»: nu vă mir arc ţi ce c întru voi incindere cătră ispitirea voastră... CV. C'LX, 4; cf. cxxxix, 12. ispitit: aur argint ^ (de foc) « or, argent pur (éprouvé par le feu) »: auf.ulu . ... de foc ispitiiu CV. cxxxiX, 13—14 (dans CPr. 58: aurului ... cu foc ispitindu-se) ; argintii arsu şi ispitit PS. CP. XI, 7 (comp. ispitirea cu urgentul PH. LXXII, 31). ispititoriu « celui qui cherche à pénétrer, qui scrute, qui sonde »: ispititoriu in enimile PS. vu, 10 ; cf. CP. au même verset et cxvni, 2. ispravă « acte, action »: toate ispravele părea-i-se că cu puterea luiş că le-au isprăvit CC2. 16; «affaire»: aceasta isprava ... s'au isprăvit pren mînule mele DH. XI, 318; «ce qui se traduit par des actes, manifestation effective » : isprava credinţeci den scriptură iaste, nu den ciudese CC1. 223; «avantage, profit »: cine miluiaşte Iu Dumnezeu dă, cit de puţinei cu marc ispravă plăti-i-va CC2. 43— 44; cf. 172. isprăvi « diriger » : Domnul să isprăvească inimile voastre CPr. 277; cf. PS. CP. CXVIII, 9; «affermir»: isprăveşte dereptul PS. CP. vil, 10; « faire de son mieux en vue de. . . »: mă rog . . . să-m isprăviţi de dot de ce vă rog AIIN. III, 547; «accomplir, réaliser»: de sîntem pidernici, toate să le isprăvim CC2. 44; cf. 276; «mettre en pratique»: în toate învăţăturile legici ce era întărit a le isprăvi [ibid,, 331); cf. 334; «arriver à réussir»: cum amu isprăvit-au de să iubească vecinul? (ibid., 353; cf. 6); a se i. (comme le vsl. isprăviţi sç) signifie « s'élever » dans cette phrase de PS. PV. CP. cxL, 2: se isprăvească-se (să se isprăvească) rugăciurea mea. isprăvirc «acte, action»: nu trebuiaşte să ne descoperim cătr' inşii f ispr ăvir ea noastră CC2. 441; cf. 19; «action de remettre dans le droit chemin, redressement »: isprăvirc iaste limbiei accstiia eu aie taie gîndurc CV. LVII, 9—11; «ce qui procure avantage, satisfaction, bien; récompense»: în isprăvirea celor ce vor auzi spune Hristos. . . înfricoşatul lucrul venitului lui CC2. 40—41 ; cf. 43, 162, 334 (ceaia ce e... a destoinicilor plată şi isprăvirc); «direction, administration»: a nu tocmi bine a chelăriei-ş isprăvire (ibid., 499). isprăvit « accompli, parfait »: în toate bunătăţile isprăvit ucenic CC2. 496. iute «féroce»: fieri iuţi TM. 47; cf. CC2. 455; S. 15; «violent, furieux »: iată amu că scăpăm de cea bură rea şi iute CC2. 48 ; doi drăciţi... iuţi foarte CT. EL. Mathieu 28; cf. CC1. 118; « effroyable, terrible: »: goli şi negri..., necuraţi şi uiţi TB. 469; CTd. 221 ; moartea păcătoşiloru [e] iuti PS. CP. xxxm, 22; cf. TB. 452; 210, 214; «méchant »: ia cunusul şapte alte duhure mai iuţi de el CT. EL. Mathieu 48; «mauvais»: nu ruşireadză-se (se ruşinează) în vremea iuti PS. CP. xxxvi, 19; cf. XL, 2; XLVIII, 6; LXXVII. 49; CXLIII, 10; CC2. 38,; «dur, sévère»: iute iaste acesta ciivînt CT. EL. Jean 24 ; « dur, pénible à supporter »: munca ceaia iuţea şi ceaia amara ce iaste în vecie CC2. 171; cf. 38, 228, 263, 307, 312, 613; « qui pèse sur l'âme, lourd »: slobozire de mulţimea păcatelor noastre celea iutile priimi-văm CC2. 299; cf. 617; «dur, ferme, difficile à entamer»: ca un lutu e ... de nu prUrneşte semnul pecetei, iute fiind CC2. 501; «âpre, rude»: cu păzii căile iuţi CP. CP2, xvi, 4 (pour son emploi avec ces significations, à comp., le vsl. Ijutû « acerbus, saevus, terribilis », etc.) ; comme adv., « durement, sévèrement, fort, beaucoup» (== vsl. Ijutë «valde»), on le trouve dans des constructions telles que: pentru aceaia vină pedepseşte ei iute CPr. 300; iute munciia-se CC2. 257; cel fecior... ce boliia iute (ibid., 394) ; iute era prăjit (ibid., 419) ; quant à iute păţit CT. EL. Mathieu 25; cf. CC1. 103 (coconul mieu zace în casă slab, iute păţit; dans CC2. 258; slăbit şi iute muncit), il traduit le vsl. Ijutë stràzdç (part, de stradali « pati ») ; apparaissant aussi comme interjection, il signifie «malheur à... » (— vsl. Ijutë « vae ! ») : o, amar noo şi iute! TB. 457, 470; cf. CTd. 210 (o, iute voao, păcătoşilor), 210, 221. iuţi (a se) « se laisser entraîner par une passion, s'acharner, ne pas se maîtriser » : de te veri iuti si te veri înalta, cădea-veri in périrc CC2. 227. iuţime «acharnement»: a fariseilor... graiure să le moae şi iuţimea lor CC2. 192; cf. 227; « âpreté, dureté, rudesse»: altora amu cu intime . . . grăi-va (ibid., 61 1 ; cf. 323, 324, 338); «souffrance, tourment, torture »: fi-vor . .în toate intimele şi în muncile cetea amărîtele (ibid., 548; cf. 303, 482). ivi, intrans. « montrer » : ainle amu spunre şi iveşte că de proroci acestea bine vestiră-se CV. CLXVI, 3—5; cf. PS. CP. LVIII, 12; CPr. 63, 78; CC2. 333; «venir»: deca fu[iu] întru Ierusalimu, iviră arhiereii şi bătrînrii iudeeşti CV. LXVIII, 13-—I.XIX, 1 ; cf. CPr. 48; trans., «montrer»: se te facu . . . martorii . . celor a ce-ţi vciu ivi ţie CV. LXXVII, 9—12; cf. PS. CP. iv, 6; LXX, 20; LXXXIV, 8; xc, 16; TB. 460; CTd. 217; CT. EL. Jean 7; CPr. 49; CC2. 23, 196; 213, 605: «manifester»: ... cu ce ivescu lui spăsenia mea PS. CP. XLIX, 23; cf. xxiv, 4; L, 8; LXXVII, 11; CC2. 196; réfl. «se montrer sous un certain aspect, apparaître»: cîndu vă postiţi nu fiţi ca acoperiţii ce... strămutează faţa sa, ca să se ivească oamenilor că se postesc CT. Et. Mathieu 17;'cf. CC1. 340; CC2. 48, 56; amară ivi-se-va faţa lor hitleană TB. 489; CTd. 221; «arriver à être découvert, se dévoiler »: nu iaste amu taină ce să nu se ivească CT. EL. Marc 16. ivire « action de se dévoiler »: nece va fi ascunsă ce să nu vie întru ivire CT. EL. Marc 16; «révélation »: ce folos facere-aş voao de unde cu voi nu grăesc sau întru ivire sau întru înţeles P CPr. 155 (dans la Vulgate; ... aut in revelatione, aut in scieniia); «réprimande »: toată scriptura deîn Dumnezeu dată e să fie cu folos cătră învăţătură, cătră ivire (ibid., 297; dans la Vulgate:... ad arguen-dum) ; în ivire apparaît plusieurs fois chez Coresi avec le sens de «en plein jour, sous les regards de tous»: învaţă pre noi nu în ivire cevaş să facem CC2. 242; cf. 60, 280, 442. ivit, adj., « dévoilé »: nu va fi nece una de cestea ce-s acoperite acicea să nu fie ivită aluneca CC2. 613; cf. 624; « évident »: derept să fie şi mai ivită spunerea, aceasta o face şi mai aiavea (ibid., 530 cf. 402); «renommé, célèbre»: minunat iaste şi ivit şi proslăvit, că toţi oamenii... viu de se închină sfîntului Vithleem (ibid., 572); sb., « action de faire paraître, de montrer »: întru ivitele dereptăţilor lui CPr. 84. izbîndă « vengeance »: : Dzeul izbîndeei Domnul, Dzeul izbîndeei PS. CP. xcin, 1; cf. LXXVIII, 10; exux, 7; CPr. 17. izbîudi « venger » : sîngcle fiilor săi şi vrăjbiia lor izbîndi PV. CP. CLIII, 43; cf. ibid. (et/PS.) xcvm, 8. izbucni «croître, s'épanouir, fleurir»: cîndu răsăriră greaşnicii că (= ca) iarba şi izbucniră toţi cc facu fără-de-lege PH. xci, 8 (crescu dans PS. CP.). jale (jele) «désir»; jelea greaşnicului peri-va PH. exi, 10; cf. PV. cxxxix, 9; CC2. 8. jelanie, même sens que le précédent: nu feriră-se de jelania sa PS. LXXVII, 30; cf. CP. ix, 38; xx, 3; XXXVII, 10; cu, 5; exi 10; CT. CC, épilogue; CPr. 70, 78, 118; CC2. 303; PO. préf. jelui (jălui) « désirer, convoiter »: argintii sau aurii... nece delà urulu riamu jeluitu CV. xxil, 13—xxiv, 1 ; cf. cxxvii, 4; cxxxvn, 2; CXLI, 7; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; TB. 450; CTd. 222; CT. EL. Mathieu 51 ; Luc 79, 83, 108, 110; CPr. 57, 78, 79,. 267, 290; CC1. 181 ; CC2. 21, 28, 30, 301, 406, 412, 460, 493, 548; a jelui cătră..., la..., spre... veut dire «attendre avec envie, ardemment, soupirer après. . . »: în ce chip jeluiaşte cerbul la izvoarele apelor, aşa jeluiaşte sufletul mieu cătră tine, Doamne CP. XLI; 2 cf. CLIII, li; PS., aux mêmes versets; PO. Gen. 31; CC2. .177, 218—219; dans CV. cxxvin, 5 a jelui cătră... signifie «se sentir porté vers quelque chose»: cătră zavistii jeluiaşte duhulu cela ce se sălăşuiaşte întru voi ? (cf. CPr. 55) ; suivi d'un datif, il a le sens de «porter son désir vers quelque chose, aspirer à ... »: multeei şi nespuseei bogăţiei a lui să jeluim întru inimile noastre CC2. 356 ; pour jelui employé de cette manière (comme plus haut, pour jale, jelanie, auxquels il faut ajouter jeluit «désiré»: ocăriră ţara jeluită CP. cv, 24), à comparer le vsl. zelali « desiderare, lugere », à côté de zalovati, « lugere ». jir a le sens général de « fruit, produit de la terre », non celui de « faîne », dans ce passage (mal imprimé) de CPr. 34 : deîn ceriu voao ploe vă dă şi vremi [de] jirure aducînd (dans le texte slave : vrhnena gobinïna, celui-ci signifiant « abondant (en fruits) », dans la Vulgate: tempora fructifera). jude «chef, prince»: tremise împărat şi dezlegă élu, giudele ominilor, şi lăsă élu PS. CP. civ, 20; cf. CLVIII, 38; CMt. 230; CT. EL. Mathieu 32, 81; Luc 57, 74; Jean 8, 42, 49; CPr. 17: CC1. 134; CC2. 435, 437, 439, 440, 469, 471, 493, 497, 570; le pl. judeci, reproduisant le lat. judices, est donné par: PS. CP.'xxm, 7, 9; xxxii, 10; XLIV, 17; XLVI, 10; Lxviim, 26, 28; r.xxv, 13; LXXXI, 7; LXXXII, 12; LXXXVI, 6; civ, 22; evi, 40; cxn, 8; cxvin, 9; CXVIII, 23, 161; CXL, 6; cxi/v, 2; CXLVIII, 11; CLII, 15; CLIII, 42; PV. LXXXI, 7; LXXXII, 12; evi, 40; cxn, 8; CXVIII, 161; CXL, 6; CLII, 15; CLIII, 42; TB. 342, 454; CTd. 193, 205, 215; CT. EL.' Mathieu 33, 46; Marc 13; Luc 110, 111; Jean 26, 27, 43- CPr 10; CC1. 64, 127; CC2. 135, 216, 285, 471, 475, 570. judecătoare « tribunal »: Şi-i goni din giudecătoare. Deaci prinseră Sostena... şi-l bătea înrainlea giudecătoareei CV. i, 8—13; cf. CXVIII, 1—2; «jugement, arrêt»: neispitite sîntu giudecătorilc Domnului nostru CTd. 191. judeţ «jugement, arrêt»: cîndu grăiia lui... de giudeţulu cela ce va şefie CV. LXIII, 10—13; cf. LXII, 9-LXVII, 1, 5; LXIX, 8; exix, 5, 6, 8; LXXXVIII, 1; 2; CLVILL, 9—10; CLXI, 7—8; CLXX, 13; PS., etc. (v. Ic glossaire de Candrea) ; TM. 52, 53, 123; TB. 455, 457, 459, 468, 469, 470; CTd. 201, 212, 213, 215, 216, 221; CT. EL. Mathieu 20, 95, 96; Marc 14; Jean 10, 42; CPr. 47, 48, 52, 57, 61, 67; CM. 19; CC2. 7, 39, 120, 130; P. 22; «lieu où l'on rend la justice, tribunal »: şi-l aduseră el la judeţ CPr. 40; cf. 52 ; AA. XX, 443; «juge»: giudeţu eu acelora nu voiu se fin CV. 1, 7—8; cf. LIX, 10; CXVII, 6; cxxix, 14; cxxx, 1; CXXXIII, 5; CL, 3—4; PS. CP. XLIX, 6; LXXIV, 8; CXLVIII, 11 ; PV. CXLVIII, 11 ; TB. 450,' 451, 457; CT. EL. Mathieu 12; CPr. 20, 32, 40, 47, 56, 59, 298- CC1 44, 85—86, 331, 342, 426, 473; CC2. 21, 37; PO. préf.; Ex. 21, 22; S. 21 «chef, prince»: giudehdui oamenriloru tăi se nu-i gici reu CV. XLVII, 4—5; cf. CXLVIII, 2—3; PS. civ, 21; PV. CXLVIII, 11; PH. il, 2; xxxii, 10; XLIV, 17; XLVI, 10; LXVII, 26, 28; LXXXI, 7; xxxii, 12; LXXXVII, 6; civ, 20, 21, 22: evi, 40; CXVII, 9; CXVIII, 23; CXL, 6; CXLV, 2; CXLVIII, 11 ; CT. EL. Mathieu 3; CPr. 8, 12, 46; CC2. 440 ; « chef de la municipalité »: Hîrjil Lucaciu, judeţul Braşovului CC2. 3; cf. 8; CB. I, 57; AIIN. III, 547. jupîn « titre donné à un homme de haute condition, à un boïard, à un magistrat supérieur »: jupînul Ghiorghic Hatmanul DH. XI, 490; cf. CC2. 3, 8; RLR. 50. jupîncasă «titre donné à une femme de haute condition»: jupîneasa Cămărăşoia DH. XI, 490; cf. CB. 1, 18, 38; aussi, en général, « femme, épouse » : zise cătră ia eclu împărat: « giupîneasă,... TM. 151 ; Eu Gavrilcea Polschii şi cu giupîneasă mea Grăpina dau ştire cu acest zapis al nostru DR. 4; cf. CM. 16, 17; AIIN. III, 545; CSI. 4-, 11 ; DH. Xl, 319. jura, trans. «faire jurer»: să-l gioare cum nu se-au tins la marha priainicului său PO. Ex. 22; cf. CC1. 395; AA. XXVIII 113 ; « faire donner des preuves de fidélité »: au jurat ţara Mării Lui AA. X X , 486. tăcui « vivre » : cum să ne spodobim împărăţiei ceriului, lăcuind noi cu lene şi nedreptăţi? CC2. 7; cf. 63, 460, 545. lăcuitoriu, comme adj., «habité»; nici într'unloc lăcuitoriu să nu aţiţaţi foc PO. Ex. 35; « de nature à durer longtemps »: ceaia ce e locuitoare pururea a destoinicilor plată şi isprăvire CC2. 334; cf. 336, 363; a fi lăcuitoriu signifie «habiter»: puterea lu Hristos să fie lăcuitoare întru mine CPr. 194. lămurit «épuré»: argintul cu foc lămurit CC1. 197; cf. CC2. 361. lăsa «pardonner, remettre»: se fure faptu păcatu, lăsa-se-va lui CV. cxxxiv, 14—cxxxv, 1; cf. PS. CP. xxiv, 18; xxxi, 1; Lxxxiv, 3; TM. 124; TB. 467; CTd. 199, 220; CT. EL. Mathieu 17, 29, 76, 77; Marc 7, 16, 51; Luc 27, 55; fean 65; CPr. 57, 70; CC1. 3, 120; CC2. 8, 48, 60, 65, 66, 69, 144, 150, 275, 280, 282, 283, 320, 321, 327, 373 (a erta şi a lăsa); S. 23. lăsare «pardon, rémission»: lăsare păcateloru CV. cix, 1—2; cf. PS. CP. CLXI, 77; CTd. 229; CM. 13; CC2. 17, 69, 282, 283, 475 (lăsarea şi crtarea păcatelor), 521, 500; GS. I, 260. lăture «contrée, région., pays»: a cîţi era... în toate laturile iudeesli CV. LXXVIII, 11—14; cf. xiv, 2—3; CT. EL. Mathieu 3, 4, 5, 8, 28, 60, 62, 67; Marc 1, 4; Luc 4, 31, 38; CPr. 30, 33, 41, 42, 49, 50; CC1. 109, 228, 407; CC2. 265, 365, 426, 502, 569, 571; venit ou nimearnic de laturi signifie «étranger»: venitul de laturi tu nu-l obidi PO. Ex. 22 ; săva fie nimearnic de laturi, săva lăcuitoriu de aicea (ibid., 12). legat « prisonnier » (vsl. suvçzïnï « victus ») : la toate praznicele lăsa lor un legat CT. EL. Marc 66 ; cf. PCr. 222, 302. ^ legătoriu, comme le précédent : asculta-i ei legătorii CPr. 38 ; legătoare «prison»: tremise*ră întru legătoare să-i aducă n'CPr. 15. legătură «prison» (vsl. ({ziliste « carcer ») : Ioan auzi în legătură lucrul lu Hristos CT. EL. Mathieu 40 ; dans CPr. 302 il traduit qza « vinculum ». legheon (dont dérive la forme actuelle lighioană) est employé avec la signification du vsl. legeonû « legio » (< gr. Xsysœv ) : doaosprăzece legheoane de îngeri CT. EL. Mathieu 108; CC1. 394. lemn «arbore»: hi-va ca lemnul răsădit Ungă eşitul apeei PS. CP. 1, 3; cf. xcv, 12; cm, 16; civ, 33; CXLVIII, 9; TM. 45, 190; TB. 287, 288; CT. EL. Mathieu 5, 22, 47; Marc 34; Luc 9, 72, 107; CPr. 78; CC2. 98, 1 14, 343, 421, 515, 524; PO. Gen. 3, 18, 21 ; Ex. 10, 15; CB. I, 6,9. limbă «peuple, nation» (d'après le vsl. jçzykû «lingua, popu-lus»), le plus souvent lorsqu'il s'agit de peuples païens: limbi-loru spuniu se pocăiască-se şi se întoarcă-se cătră Dumnedzeu CV. LXXIX, 1—3; cf. xxiii, 10; xxix, 8; xxx, 3; xxxi, 6—7; XLIII, 1—2; LVII, 9; LIX, 10—11; LXI, 11; LXXIV, 4; LXXVII, 14; LXXX, 5; CI, il ; cv, 3; cxxxvn, 1; CXLVI, 12; CXI.VII, 9—10; PS. CP. II, 1, 8; ix, 6, 12, 16, 18, 20, 21, 27; xvn, 44, 50; xxi, 28, 29; xxxii, 10, 12; XLII, 1; XLIII, 3, 12, 15; XLV, 7, 11; XLVI, 2, 4, 9; XLVIII, 2; LIV, 10; I.VI, 10; LVIII, 6, 9; LXIV, 8; LXV, 7, 8; LXVI, 3, 5; .-Lxxi, 11; LXXVII, 54 (păgînrii PH.) ; LXXVIII, 1 (păgînrii PH.), 6 (păgînri PH.), 10; LXXXII, 5; LXXXVIII, 51; xcill, 10; xcv, 3, 5, 7; civ, 13, 44; cv, 5, 47 etc.; CP. CP1. CP2. épilogue (eu diacon Corcsi, deaca văzuiu că mai toate limbile au cuvîntul lu Dumnezeu în limba lor...); TM. 44; 106; ICr. 20; GS. I, 258-CTd. 195, 197; CT. EL. Mathieu 18, 81, 98, 99, 106, 116; Marc 58; Luc 105, 106; Jean 40; CPr. 33, 40, 45, 46, 47, 49, 51, 57, 58, 78; CM. 2, 10; CC2. 36, 185, 201, 204, 246 (dans le « tîlc », 253; păgînii), 255, 339, 542 (paginilor dans CT. EL. Mathieu 34). lin « doux, bienveillant, affable »: lin să fie cătră toti CPr. 294 ■ cf. CC2. 231. lîngcd « malade »: spre lîngedzi purta mîreştergura CV. iv, 8—9 (pour d'autres exemples, voir le glossaire de Sbiera) ; cf. TM. 50; CT. EL. Mathieu 26, 106 (cînd te vâzum lînged . . ., cîndu te-am . . . văzut bolnav); Marc 5, 23, 27; CPr. 14, ^42, 51; CD. 328; CC2. 36 (bolnav dans le « tîlc », 45). lîngedzi «être malade»: se lîngedzeşte neştinre între voi CV. cxxxiv, 7—8. lingoare « maladie, souffrance, douleur »: să aibă despus a vindeca lîngorile CT. EL. Marc 12; cf. Mathieu 26, 34 (toate lîngorile şi toate boalele); Luc 40; CC1. 17; CC2. 502; CB. I, 10; lingoare întră (à lire: întru) inrima mea dzi şi noapte PH. xn, 12 (v. en outre le glossaire de Candrea). lipsi « devoir, falloir » : lipsiia a se spăla cînd intra în cortul adevăraturi ei PO. Ex. 40; cf. Gen. 33. locşor «cercueil»: şi-l unseră pre el cu aromai şi-l puseră, în Eghipet, într'un locşor PO. Gen. 50. lovi «assaillir, attaquer»: am măros (= mers) de-am lovit neşte sate IS. V, 391. lucra « pratiejuer » : furtişagul să mi mai aibă a-l lucra acel om CC2. 322; cf. 451; «tramer, ourdir»: preamidţimea relelor de ce lucrează ei spre oameni (ibid., 271) ; « faire naître, engendrer, produire »: în lăuntrul inimei . . . bunătăţi lucrează (ibid., 275; cf. 510, 588, 617); «s'acquitter envers quelqu'un de certains devoirs, servir»: nu puteţi . . . lucra lu Dumnezeu şi lu Mamon (ibid., 329); cf. IP. 33; « être asservi à . . . »: dulceaţa aceştii vieţi ce stă şi lucrează avuţiei CC2. 329; cf. 95, 249. Le sens de «gagner» que S. Puşcariu, Dacoromania, III, 820, lui attribue n'est nullement confirmé par les textes; la phrase de CC2. 361 : cela ce luo cinci talanii aciiaş merse de lucră alţi cinci talanţi (immédiatement après on lit: aciiaş lucră, de plăti ce luase) montre sûrement l'omission, après lucră, de cunuşii şi făcu, comme il résulte du texte exact de l'Évangile donné deux fois aux pp. 358, 359 ; merse cela ce luo cei cinci talanţi, lucră cunuşii şi făcu alţi cinci talanţi; tout aussi peu probant est le passage (588) : toate praznicile domneşti bucurie (— bucurii) . . . sufleteşti lucrează, iară sufletului luminaşi frîmseţe cîştigă-i; l'emploi de lucrează correspond ici à celui relevé plus haut (au sens de « produire ») et ce n'est que par hasard qu'il est suivi de cîştigă-i; quant à lucru, qui aurait signifié aussi « gain », on ne peut non plus le reconnaître comme tel: lucrul dobîndeei, toujours de CC2. (493) veut dire « le fait de s'enrichir » et si nous lisons ailleurs (514): ca un iubitoriu de argint şi de lucruri iubi-ioriu on ne voit pas pourquoi lucru aurait dans ce cas une autre signification que celle de « chose ». lucrare «le fait de mettre en pratique, d'appliquer»: spre lucrarea acelor cuvinte ale lui să ne nevoim CC2. 328. lucrătoriu «qui met en pratique, qui applique»: nu numai noi lucrători evangheliei fi-văm CC2. 243. lucru: Lucrul apostolesc « Les Actes des apôtres » CPr., titre. lurne «lumière»: scoate ca lumea dereptatea ta PS. CP. xxvi, 6 (lumin(r)a PH. CP2.); cf. PS. xxxvn, 11; XLVIII, 20 (lumin(r)ă 1 PH. CP.2) ; LXXXVIII, 16 (lumină CP. CP2.) ; CP. XXXVII, 11 ; XLVIII, 20 ; PV. cm, 2 (lumină PS. CP.) ; CC2. 543 ; lumea ochiului « prunelle de l'œil» PS. CP. xvi, 8; cuii, 10. luminătoriu « flambeau » : tu luminredzi lumin\ţ'a\toriul mieu PH. xvii, 29; cf. cxvni, 105; cxxxi, 7. lung «longueur (de quelque chose) »: şi cînd ară fi depărtaţi delà Efrata cîtu-i lungul unui pămînt arătoriu PO. Gen. 35; cf. cf. Ex. 25, 26, 27, 36, 37; CPr. 223; «durée du temps»; viiaţă cerşutu-ţi-an şi ai dat lui în lungul dzilelor PH. xx, 5 ; cf. xxn, 6 ; xc, 16; xcii, 5. luotoare « action de s'emparer de .. . , d'annexer (un paj's) »: luotoarea Moldovei AA. xx, 472. lupta (trans.) « vaincre »: nici să ne dăm noi. . să ne lupte ei CC2. 86. măiestrie apparaît avec plusieurs significations, selon qu'il traduit les mots slaves suivants: chqdozïsto « scientia, prudentia »: nu e într'înşi măestrie PS. PV. CLIII, 28 ; gananije « propositio, aenigma»: deşchidzu în psaltire măcstriile mele PS. CP. XLVIII, 5 (gîcirca mia PH.) ; cf. PS. PH. CP. LXXVII, 2; gazdenije « vitu-peratio»: audziiu măestrii(le) de victorii (de) împregiur PS. CP. xxx, 14 (gîcire PH. ; cette signification semble être due à la confusion de gadati « conjiccre » avec gaditi « vituperare ») ; cf. CC2. 337, 359 ; dans CC2. 274 il a le sens de «action sournoise, machination »: tare şi bărbăteşte împotrivă să stăm măestriilor ce vin delà. . . dracid. măreţ « orgueilleux, hautain »: vor fi oamenii . . . ccrtători, măreţi CPr. 295; cf. 106, 107; CT. EL. Luc 4; CC1. 71, 106, 165, 222, 347, 353; CC2. 13, 445. marhă «avoir, fortune»: nedreptatea amu pohteşte să răpească marha striinidui CC2. 250; cf. 467 (avuţiia au marha) ; CC1. 95, 96, 99, 106, 276, 348; PO. Gen. 14, 15, 24 (marhă de argint şi de aur « objets en argent et en or », comme dans la version hongroise de Heltai : eziist es arany marhdkat) ; « bétail » : să vor prinde la el cea marhă furată vie, săva bou fie, săva asin, săva oae . . PO. Ex. 22; cf. Gen. 26; CC1. 115, 263. mări «glorifier»: măriţi Domnul cu mere şi înrălţămu numele lui depirună PS. CP. xxxm, 4; cf. xi, 5; xvil, 51;'xxxiv,,, 27 xxxix, 17; LXVIII, 31; LXIX, 5; LXXXVII, 2; CLX, 46; CV. vi, 5—6 TB. 356; CTd. 192, 300, 207; CT. EL. Luc 4; CPr. 27, 42, 50; CC2. 14, 70, 171, 207, 560, 562, 594; comme réfl., «s'enorgueillir»: cumu se măriră unii CPr. 132; cf. 154, 196, 287, 289; PS. CP. ix, 39; CC1. 315; CC2. 14, 70, 171, 183, 384. mărire «grandeur»: măriia păcatelor CC1. 43; cf. CT. EL. Luc 4, 82; CPr. 218; CC2. 82, 561, 565; CB. I, 9; «majesté» (Ie plus souvent: «divine»); va se spargă măriia ei CV. ix, 8—9 (dans la Vulgate: destrui incipiet majestas ejus); mirară-se toţi de măriia lu Dumnezeu CT. EL. Luc 46; cf. PH. CXLIV, 3, 6; CL, 2; CP. CXLIV, 3; TM. 155; CTd. 191, 193; CPr. 3, 42, 318; CC2. 7, 132, 133, 571; IP. 30; «gloire»: tu, Doamne, agiutorhd mieu esti, măriia mea si înrălţarea capului mieu PS. m, 4 (slava dans PH. CP.); cf. VII, 6; PH. xxvm, 2; CPr. 78, 91; CC1. 330; CC2. 409 ; « orgueil » : cătră lucrurile cetea bunele mare vătămătură fi-va trufaşi măriia CC2. 12; cf. 13, 14, 18, 171, 531, 567, 619; TM. 227, 230; TB. 420; CTd. 224; CT. EL. Marc 29; CPr. 56; CC1. 316, 470. mărire «grandeur»': fece mie mărire tarele PS. CP. CLX, 49; «majesté (divine) »: mare e Domnul ... şi mărirea lui nu e cumplită (où il faut lire: mărirei lui nu e cumplire; dans la Vulgate: magnitudinis ejus non est finis) ; cf. PS. CP. CXLIV, 6 ; CL, 2 ; CLX 49; PV. CLX, 49; «gloire»: daţi mărire Dzeului (Domnului) nostru PS. CP. CLIII, 3; cf. D. II, 305; «seigneurie» (titre honorifique): lui Budachi Gaspar. . . si tuturor sveatnicilor măricei domnii sale RLR. 45. mărturie «témoin»: să nu fii mărturie strîmbă vecinului tău TM. 101; GS. I, 257; CC2., à la fin; cf. CT. EL. Mathieu 109. mărturisi « rendre témoignage »: mărturisi nărodul ce era cunu-sul CT. EL. Jean 41 ; CC2. 117 (dans la Vulgate: testimonium ergo pcrhibebat turba); cf. CT. EL. Luc 13; Jean 1, 17, 29, 52; CC2. 233, 520, 532, 539, 597; «assurer comme certain, certifie»: adecă eu Vetre Brahăş scriu şi mărturisescu cu cestu zapis al meu CB. I, 26; cf. 28, 63; DR. 2, 4, 5; «accuser»: vezi cîţi pre tine mărturisesc CT. EL. Marc 66 ; cf. Mathieu 109 ; « prêcher »: mărtu-risiia în pustiia Iudeilor CT. EL. Mathieu 5 ; cf. 8, 33, 34, 39, 108 ; a se mărturisi « déclarer »: se-au mărturisit Limgid naintea judecăţiei cum n au băgat nici el, nici frate-său pre Stănilă în moşia Moldoveanului CB. Ï, 57, maţ « corde » (des instruments de musique) : întru psaltirea cu dzece mate cîniu tie PS. CP. CXLIII, 9 (strune PH.) ; cf. XXXII, 2, (strune PH. CP2.)'; xci, 4 (coarde CP2.); dans CV. CXLIX, 9—10 (încingeţi-vămaţele cugcteloru voastre) il traduit le vs\. cresta « lumbi» (dans la Vulgate, Ep. de S. Pierre, I, 1, 13; succincti lumbos mentis vestrae). matcă: matca focidui « enfer »: nu tot trupul tău aruncat să fie în matca focului, . ; nu tot trupid tău să meargă în matcă CT. EL. I Mathieu 13 (comp. vsl. matica ognînaja «geenna»). 761 meni « considérer, estimer » (vsl. meniţi, vûmëniti « putare ») : şi marea dumnezeiţa casa Ariemida întru nemică meneşte-o CPr. 42; cf. 67 ; « appeler, nommer » (correspondant à la signification « no-minare » de meniţi) : cînd nu avu să plătească datoriul nu meni pre el hitlean CC2, 325; cf. 224, 259, 282, 311, 377, 470, 504; CV. cxxi, 11; PS. PV. CP. CLVI, 13; CPr. 12, 34, 36, 37, 50, 82, 134; (aussi comme réfl.) «appeler à...»: nevoe-mi fu a meni chiesariu CV. cl, 10; nevoe-mi ju a mă meni la chesar CPr. 51 ; cf. 47; «invoquer»: ceia ce meniia numele acesta CPr. 22; cf. 42; CV, v, 1; la signification d'« imputer » PS. xxxi, 2 (nu-i meni Domnul păcatul) reproduit celle de meniţi « vituperare » (au même verset PH. porte: schimbă, dû à la confusion avec meniţi «mutare»; dans le même Psautier, XLIII, 22, schimbămu-nc est mis aussi à tort, en face de menimu-ne de CP2., celui-ci signifiant, en accord avec le contexte: «nous fûmes considérés...»); cf. PO. Gcn. 15. menit: a fi menit veut dire « appeler à . . » : să nu fie la chesar menit CPr. 49 ; menit în mestec traduit le vsl. domazivïcï « incolo » dans CPr. 45: rugămu-ne noi [şi] meniţii în mestec să nu meargă el în Ierusalim. mereu «pur (en. pari. de l'or) »: tot acest lucru de'ntreg şi mereu aur era PO. Ex. 37. mesteca « dénigrer, diffamer » : mestecă-l cu nişte cuvinte la curtea luminatului Scaun împărătescu DH. XI, 319. miază-noapte « minuit » : tinse cuvîniu pînră la miadză-noapte CV. xv, 2—3; cf. PS. PH. CP. cxvm, 62; TM. 192; CT. EL. Mathieu 104; Marc 62 (amiază-noapte dans EL., probablement une faute); Luc 55; CPr. 38, 43, 50; CC1. 146, 461; PO. Ex. 11. mîna (a se) «s'écouler»: se mînă a cincea Urnă CT. EL. Luc 3; le texte est d'ailleurs mal traduit (dans la Vulgate on a: oc-cultàbat se mensibus quinque) ; il fut rendu ainsi par suite de la confusion des vsl. taiti, tajati « occultare, abscondere » avec tajaii « dissolvi, liquefieri ». mîncătoriu «qu'on peut manger»: bucate multe mîncătoare CB. I, 23. mîndri « penser » : rugămu-ne de tine să auzim ce mîndreşti CPr. 51 (dans la version slave: . . . jeze jesti tvoja mudrostî, celui-ci signifiant « prudentia » et étant le point de départ de l'emploi de mîndri avec le sens qui n'est pas attesté ailleurs) ; comme trans., « rendre sage » (cf. ci-dessous, mîndru): să văm vedea pre el că se manie pre noi . . , atunce va să ne mîndrească CC2. 229 ; comme réfl., «être sage»: nu vă mîndrireţi mai vîrtos de cela ce se cade să se mîndrească CPr. 108; pour une autre signification qui lui est attribuée, v. le mot suivant. mîndrie « sagesse » (comme le vsl. (prë)madrostï « sapientia, prudentia ») : se nestinre de voi lipsitu iaste de mîndrie, se ceară delà Dumnedzeu CV. ex, 4—6; cf. PS. L, 8; PH. cm, 24; CP. L, 8 ; LXXXIX, 12 (înţelepciure PV. PH.) ; cm, 24; evi, 27; ex, 10 (înţelepciune PV. PH.); CT. EL. Mathieu, 56; Marc 22; Luc 2; CPr. 55, 124, 217 (în toată mîndriia şi înţelepciunea), 249 (în toate mîndriile şi înţelepciunile) ; CC1. 106; CC2. 12, 97 (întregi în mîndrie şi înţelepţi), 119 (cu toată înţelepţiia şi mîndriia), 311, 319, 371; PO. préf. ; Ex. 31 ; « pensée »: toţi întru ura mîndrie plătitori CV. CLIII, 2—3 dans (CP. 59: o mîndrie ce vă e dată), où întru ura mîndrie traduit le vsl. jedinomyslinikû « unanimis » ; « bonté, bienveillance »: în trei dzile soţu cu mîndrie nă uspătă CV. xcvn, 12—14. (dans CPr. 51: în trei zile alte mîndri uspeţe), cette signification paraissant reproduire celle de mqdroljubïno « benevole » (au passage en question la version slave donne la forme simple Ijubîzno « benevole ») ; « sentiment durable qui unit à quelque chose, attachement »: cine va vrea să lăctiiască pre dreptate. . . mîndriia ceştii lumi şi pohteei cade-i-se să le lase . . ; că mîndriia trupului vrăjmăşie iaste lu Dumnezeu şi cine se mîndreşte lumiei (ce se zice: cine iubeşte năravurile ceştii lumi) vrăjmaş hi Dumnezeu fi-va CC2. 83 ; comme on le voit, a se mîndri y est aussi employé avec un sens spécial, d' « être attaché à ...» mîndru «sage» (— vsl. mqdru « prudens ») : acestea oameni nebuni şi nu mîndri PS. PV. CP. CLIII, 6; cf. CT. EL. Luc 80; CPr. 124; CC1. 82 (fiţi . . . mîndri ca şerpii), 130 (mai mîndri şi mai înţelepţi) ; CC2. 15, 39, 231, 567 (mîndrii Ellinilor) ; PO. Gen. 41 ; Ex. 7,'35. mîngîia « enchanter, ensorceler » et les dérivés mîngîiat, mîn-gîieioriu: ia nu aude glasul mîngînietoriului, mîngîiatu(l) mîngîe-s de preamîndrul PS. CP. LVII, 6 (deseîntătorilor, descîntate, descîn-tă-se dans PH). mîngîios « séducteur, trompeur » : dracul iaste mîngîios CTd. 226. mîrşav « consummé de maigreur, décharné»; alte şapte vaci... grozave şi mîrşave era PO. Gen. 41. mişel « pauvre »: au rian alesu Dumnedzeu mişeii lumiei bogaţi întru credinţă? CV. cxvil, 8—10; cf. 2, 13; cvn, 4; cxvi, 12; PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; TM. 44, 50, 80; TB. 356, 453, 454; CTd. 193, 213, 207, 214, 215, 216, 218, 219, 220, 222; CT. EL. Mathieu 79, 108; Marc 45, 63; Luc 76, 83; CPr. 12, 52, 118; CC1. 45, 99, 105, 106 (pre mişei, pre săraci), 218, 225, 308, 348, 452; CC2. 43, 58, 198, 329, 412, 416, 473, 477, 481 (mişeilor şi săracilor si neavutilor), 494, 626; PO. préf. ; Ex. 23- S. 27- D. II 303, 307; AILN. III, 546; AA. XX, 465. mişelie « pauvreté » : o, jericaţi de ceia ce-i batugiocurescu alţii printru miselUa de-i poreclescu TB. 466; CTd. 220; «privation d'une chose »: nici vont munci de poame, nece de sete, nice altă mişeliă TB. 462; CTd. 218; dans CC-. 423: întru sărăcie şi în nesănătate şi în mişelie ştiindu-l pre el [pre Lazar), il semble signifier « lèpre » (cf. le mot suivant). mişelit «lépreux»: bolnavii vindecaţi, mişăliţii curăţiţi CT. E. Mathieu 34 ; CC2. 542 (pour cette signification, propre en ancien roumain aussi à mişel, v. Candrea-Densusianu, Dicţ, etim., 1078). muncă « souffrance, peine, châtiment, supplice, torture » : aducea... lui toţi carii le era rău, cu de toate boalele şi cu munci ţinuţi CC2. 543 ; cf. 460 ; de, toate avăm a da răspuns şi muncă a lua (ibid., 613); Cuvînlu de îmblare pre la munci TB. 312; CTd. 200; cf. TB. 314, 316, 320, 452; CTd. 201, 210, 214: CC2. 271, 398, 421, 530, 553; munca veacului («le supplice éternel») TB. 454, 459; CTd. 215, 217; munca veacilor CT. EL. 106; CC2. 34, 45; a veacilor muncă CC2. 7 ; muncile veacilor (ibid., 548) ; muncilor de vecie (ibid., 624); muncile iadului (ibid., 420). munci, intr. « souffrir » : oamenii ceia ce fac aşia cade-să să muncească în veaci netrecuţi CTd. 227; cf. plus haut, s. mişelie: nice voru munci de foame... ; trans. « forcer »: ne vor munci ca să ne despartă de Hristos CC2. 235. muncitoriu « celui qui soumet quelqu'un à une souffrance intolérable, qui torture, bourreau »: muncitorii ce o lega cădzură giosla pămîntlM. 154; cf. 156; CC1. 155, 356; CC2. 530, 551, 573. muta (et a se m.) est employé surtout dans PH. là où d'autres mots, tels que a (se) aşeza, a (se) sălăşlui, sont d'usage aujourd'hui et son emploi comme tel nous renvoie au sémantisme de mutare, comme par ailleurs, sous l'influence des migrations pastorales: tu, Doamne, însuţi pre ncdejde mutatu-me-ai iv, 10; în loc de hrană acie me mută xxn, 2 ; cinre se va muta în cel svîntu dealu al tău? xiv, 1; muta-me-voiu în satul tău în veaci ix, 5; nu me vciu mai muta LXII, 7 (aussi dans PS. CP. : nu muta-me-voiu, nu mutu-mă ; dans la Vulgate : non emigrabo) ; cinre (va) iubi-vor numele tău muta-se-vor întru el LXVIII, 37 ; se mide-[sê] feciorii lui cerşitori cvm, 10 (mută-se PS.; să se mute CP.); comp. de acolo mutămu-nă şi demînreaţa sosimu întru Anticrihei, iară întru alta mutămu-nă întru Asamonu CV. xvn, 10—13; ainte pînă nu se mutase el întru Haraan...; şi se mută în Har an CPr. 17; l'expression faţa se mută veut dire «le visage change» («on change de visage»): că se... faţa ta s'au mutat? PO. Gen. 4. mutare «lieu où l'on peut demeurer, s'abriter »: pînă voiu afla... mutare Dzeului lu lacov PS. CP. cxxxi, 5 (mutare Dzău-lui lacov PV.) ; în (spre) soare puse mutarea sa PS. PH. CP. xvill, 5; Doamne, îndrăgiiu locul mutare (à lire: mutăriei) slaviei tale PH. xxv, 8; cerşu să afle mutare Dumnezeului lu Iacov CPr. 17; cine va avea nădejde cătră Dumnezeu, mutare-i va fi şi va scăpa de boale şi de nevoi CC2. 416; cL muta. mutai est synonyme de mutare dans ce passage de PH. CXVII, 15 : în mutatul pravednicului ; il signifie « qui n'a pas de demeure fixe, errant» dans PS. CP. XXXVIII, 13: mutatu-s eu la tire;-au même verset PH. donne mutătoriu, năduşi, comme réfl., «s'étouffer, suffoquer»: năduşi-se-vor oamenii de frică CT. EL. Luc 106; comme trans., dans les mêmes textes (Mathieu 103: şi-l va năduşi de năprasnă; Luc 68: şi va năduşi el), il traduit le vsl. protesati « secare, dividere ». năluci (a se) « se faire voir, apparaître (réellement, non dans l'imagination)»: Hristos... se-au nălucit şi mie CPr. 158; cf. 175. năliicitură «action de faire voir, de rendre visible»: eu voi veni pre nălucitura... a Domnului CPr. 194. năpădi «descendre» (non, comme aujourd'hui, «se jeter sur... » etc.) : cînd începui a grăi năpădi Duhul s fini spre ei CPr. 51. năpusti «lancer»: nepusti săgetele PH. xvn, 15. nărav « coutume, habitude », pl. « mœurs » (pas avec le sens défavorable du roumain moderne) : cum iaste năravul Jidovilor să se îngroape CC1. 8; cf. 11 (acest obiceai şi nărav); CV. xxx, 5—6; LXIX, 3; LXXXIII, 12—13; CPr. 45, 48, 49; cu năravuri bune să neînjrîmseţăm CC2. 237; cf. 274, 586; «genre d'action, manière de se comporter»: Multe şi de toate năravurile dăruit-au noao Dumnezeu să lucrăm, cineş spăseniei sale. Un nărav, cel dentîi, iaste blagodareniia CC2. 292; cf. 99, 415, 483; CPr. 318; «règle de conduite»: ţineţi acel nărav ce eu am dat voao CPr. 147; cf. CC2. 227. nari «nez» PV. CXIII, 14; CTd. 227. nebun «mauvais »: prislani tuturoru cailoru nebure PH. xxxv, 5 (PS. CP. în toată calea rea). necrezid «incrovant»: spre cădere amu necrezuţilor lui zace Demnul CC2. 591. necurat, adj. «impie»: ferice bărbat ce nu merge la sfatul necuraţilor PS. i, 1 (v. en outre le glossaire de Candrea) ; cf. TB. 458; CTd. 216; CPr. 62, 78; «malhonnête»: Giva Raguzeul taste necurat DH. XI, 319; cf. TB. 344; CTd. 205; sb. «impureté (morale) »: tu lăsaşi necuratul înremiei mele PS. CP. xxxi, 5 ; cf. xxxix, 5. necurăţie «impureté (morale)»: tot cerem a ta rugăciune sane izbăvească de toată necurăţiia TM. 215; cf. CPr. 93, 228, 269, 332; CC2. 536, 575; IC. 43; «impiété»: după multă necurăţia lor lepedzi ei PS. v, 12 (cf. le glossaire ele Candrea ct CPr. 68, 78, 107; CC1. 190); «luxure, débauche»: n am petrecut anii vieţiei... întru băuturi, întru necurăţie CPr. 61 ; cf. 66 212 • CC2 46, 49, 351, 618, 624; AA. XXVIII, 103; «malhonnêteté»: cămătniciia... necurăţie lucrează CC2. 510. necuviinţă « ce qui est indu, défendu » : mulţi sufletele-ş pierd... ucigînd sau furînd sau alte necuviinţe făcînd'CC2. 81- cf' 549. nedestoinic « qui ne mérite pas quelque chose, qui est indigne de...»: să nu ne arătăm nedestoinici chemăriei CC2. 350- cf. 550-PO. Gen. 32; IC. 47. nedestoinicie « ce qui ne doit pas être fait, qui est reprobable»: de de pre ei Dumnezeu... să facă nedestoinicie CPr. 81. nedojenit « qui n'est pas instruit de certaines choses, qui n'a pas l'esprit formé par les leçons, des préceptes »: rîvnire priimi-va oameni nedojeniţi CP. CLVI, 11 (neînvăţaţi PS. PV.). negoţ (d'habitude de pl. negoaţe) est employé non seulement avec la signification de « négoce » (CV. cxxx, 8 ; CT. EL. Mathieu 89; CC1. 177, 179; CC2. 343, 344, 361; CPr. 56), mais aussi avec celles de: «marchandise»: vame de pre negoaţe AA. XX, 465; «affaires»: nu se leagă cu negoţul lumiei CPr. 292; cf. CC2. 547 (negoaţele lumiei), 588 (ale vieţii negoaţe). nemeri traduit le vsl. ululiti « adipisci, nancisci » dans ces phrases : multă lume nemereşte cu tinre CV. LVII, 7—8 ; CPr. 47 (après nemereşte il devrait y avoir pace, comme mirii dans la version slave et pax dans la Vulgate) ; părea-lă că voia sa voru nemeri CV. LXXXVI, 10—11; păru-le pre voia sa că vor nemeri CPr. 50; ucideţi-vă şi vă urîţi şi nu şi vă puteţi nemeri CPr. 55 (dobîndi CV. CXXXVII, 6) ; ailleurs il correspond à obrësti « invenire, acqui-rere »: dzise cătră soţie ce era mersi prilejire se-i nemerească CV. LXXXIII, 12—14; zise cătră alţii să meargă cîndu-i va prileji a nemeri CPr. 50. nemernic (nimearnic) « celui qui vient d'une contrée éloignée, qui mène une vie errante, étranger, vagabond »: fost-am nimearnic în cest pămînt striin PO. Ex. 2; cf. 6; Gen. 28; CPr. 33; S. 26-ASph. XVI, 51. neputinţă «impossibilité»: delà ont ce neputenţă iaste delà Domnul tot se poate CT. EL. Mathieu 79. ■neroditoriu «stérile» (en pari, de personnes): Anna nerodi-ioarea CC2. 255. neruşinat « qui n'est pas couvert de honte, de confusion, qui ne se sent pas humilié » : in zioa aceaia a înfricoşatei judecată să fim înaintea judecateei lu Hristos neruşinaţi CC2. 586. nevastă « fiancée » : ginerele e Hristos, nevasta iaste besereca CC1. 179. nevoie «peine, tourment, supplice»: nevoiia-se să biruiască nevoia foameei CC2. 296 ; nevoile iadului PS. CP. exiv, 3 ; cf. PO. Gen. 3; «maladie »: vraciul... cînd scoate el cu erbile sau cu florile nevoile CC2. 173; cf.- 241 (dans le « tîlc » en face de boalele, 238, du texte de l'Évangile), 464 (mais boala dans le «tîlc», 468), 543 (neputinţele au même endroit de l'Évangile, 542) ; CT. EL. Mathieu 58;' Luc 31, 34, 71; CPr. 42; CC1. 135 (comp. duh de nevoe « esprit qui rend malade » CT. EL. Luc 71 ; CC1. 261 ; CC2. 464; dans la version slave: duchit nedq,zïnït; dans la Vulgate: spiritus infirmitatis); «violence»: cîrmilele frînseră-se de nevoia undelor CPr. 50. nevolnic «infirme, malade»: alţi oameni mulţi nevolnici vendecă ei TM. 150. nod «membre»: întru un trup nodure multe avăm CPr. 109; cf. 92, 93, 94, 135, 152, 227, 231, 333; CM. 22; CC2. 168, 360, 389, 390, 408, 450, 488, 507, 551; cf. Candrea-Densusianu, Dicţ. étim., 1236. obidi «faire souffrir, opprimer, persécuter»: creştin bun iaste nu cela ce miluiaste mulţi, ce cela ce nici pre nimea nu obideşte CC1. 512; cf. TB. 453'; CTd. 214; CPr. 47, 273; CC2. 374; PO. Ex. 22; comme réfl., « être en proie à la douleur, éprouver de la tristesse »: mă obidesc, deci mă întristez CC2. 373. obidit «opprimé, persécuté»: atesaste obidiţii CV. cviii, 17; cf. CPr. 51, 66; TB. 454; CTd. 214. oblici « faire connaître, rendre visible ce qui était tenu caché, dévoiler»: aşa oblici Dumnezeu inimile fariseilor CC2. 68; cf. 331, 332, 613; CPr. 78; «faire des reproches, reprendre, réprimander »: Doamne, nu cu urgiia ta oblici mené PS. CP. vi, 2 ; cf. xxxvil, 2; xLix, 8, 21 ; L, titre ; xcin, 10 ; civ, 14 ; CXL, 5 ; CT. EL. Mathieu, 2, 75; Luc 10; Jean 32, 53; CPr. 67; CC2. 66, 90, 321, 620; «persuader »: vîrtos oblicia Jidovii întru oameni CPr. 41 (dans la Vulgate: revincebai) ; comme réfl., «se reprocher d'avoir mal agi»: ci auziră şi cu cugetul se obliciră CT. EL. Jean 28 ; « se rendre coupable, être accusé»: oblicindu-te deîn lege că pristănişi CPr. 52 (dans CV. cxviii, 9—10: obliciţi dintru lege ca trecătorii). obraz « figure, aspect »: ivi-se într'alt obraz CT. EL. Marc 71 ; CPr. I, 321 (comp. a dobîndi obraz «apparaître sous un certam aspect, sous une certaine forme»: iară vă nasc, pînă Hristos întru voi va dobîndi obraz CPr. 209 ; « figure, forme représentée par le dessin, etc. »: 7 păreche de năracleţe... cu obraze...; 2 poale ...de adămască cu obraze...; 3 stihare... cu obraze... şi cu flori CB. I, 197, 198, 200; «image»: făcu Dumnezeu omul pre obrazul său CM. 24; cf. PO. Gen. i, 9; CPr. 174; «personne (appartenant à une certaine hiérarchie) »: de va fi obraz marc P. 7 ; cf. 6 ; « exemple »: obrazu preemiţi... a chinului... prorociloru CV. cxxxni, 6—8; cf. CXLIX, 13; CLXII, 11; CPr. 56, 66; «manière»: eu ce obraz pohteşte cerbul la izvorul apelor PH. XLI, 2 (dans PS. CP.: în ce chipù...); cf. CPr. 50; CC1. 330 {chipul şi obrazul); IC. 40 (chip şi obraz); «sorte, genre»: poale... într'acclaş obraz...; tra-t.ipod... într'acele obraze...; procoveţe... într'acele obraze CB. I, 203; comp. les différentes significations du vsl. obrazu: «forma, species, figura, imago, persona, exemplum, modus ». ocnă «fenêtre»: şedea... un june lînga ocnă CPr. 42. omenesc: bătrînii omeneşti «les anciens, les sénateurs du peuple» (dans la version slave: starici Ijudïscii; dans la Vulgate: senior es populi): merseră cătră cl... bătrînii omeneşti CT. EL. Mathieu 85; cf. 107, 108, 110; Luc 110; CC2. 118, 340 (bătrînii oamenilor 339) ; cărtularii omeneşti «les scribes du peuple » (= kni-zïniki Ijudïski ; scribae populi): adună... cărtularii omeneşti CT. EL. Mathieu 3 ; cf. CC2. 569, 572 ; Fiul omenesc « le Fils de l'homme, Jésus-Christ» (= Synû clovê&iskù; FM us hominis): Fi iul omenesc ri arc unde capul să plece CT. EL. Mathieu 26 ; cf. 29, 37, 41, 44, 47, 67, 72, 79, 102, 103, 104; Marc 40; Jean 9; TM. 225; CTd. 223; CPr. 17; CC2. 8, 87, 97, 230, 275, 288, 310, 524, 529; IC. 46; P. 22 ; ailleurs, dans PH. XLIV, 3, il n'a pas la même signification, étant mis à la place de fii oamenilor de CP. PS. « enfants des hommes»; toujours, dans PH. iv, 3; xx, 11; I.VII, 2, on a fiii omenreşti et aussi feciorii omenreşii xxxn. 13; xxxv, 8; XLVIII, 3; LXI, 10; I.XXXIX, 3; evi, 15; CXLIV, 12; CXLV, 3, en même temps que feţii omenreşti LXV, 5, pour fii oamenilor de CP. PS. et une fois (xx, 11) fii de om; giudeţele omenreşti «les princes du peuple » PH. XLVI, 10 (= knezi ljudii; principes populi); judeci omeneşti, même sens que le précédent, CPr. 10. osebi (a se) « se séparer »: se osebi de ei, duse-se a se ruga CT. EL. Marc 26. oştire « lutte, guerre »: oştirea lor cu paginii PO. préf. ; cf. AA. XX, 484. păgubi (a se) «se perdre»: va peri cu sufletul său şi se va păgubi CO. 463; cf. CC2. 229. Pară apparaît dans CC2. 270 autrement qu'aujourd'hui, avec le sens de « ce qui se dégage, s'exhale d'une manière excessive de quelque chose»: în vremea de ger para gerului raza soarelui trage-le, de vine cătr'înşii. părăsi «négliger»: să nu ne lenim, nici să părăsim a lucra noao bine CC2. 364 ; a se p. « se défaire d'une certaine manière d'agir»: ne vâm părăsi de toate păcatele CC1. 282; «s'éloigner, se détourner»: de calea ceaia larga si linsa să ne părăsim CC2. 424. părete «tapis pour le mur»: păreţi..., covoare CB. I, 192. păs « poids »: Şi carile sînt tocma cu păsul, pare-i-se că nu sînt iocma. Au doară nu sînt tocma cumpona una cătră alaltă? CC2. 470; «fardeau»: unul alăltui păsul purtaţi AA. XXVIII, 104. păscut(ă) « pâturage »: noi [sîntem] oamerii tăi şi oile păscutele (à lire: păscutelor) tale PS. CP. LXXVIII, 13 (păşunriei PH.) ; cf. xciv, 7; xcix, 3. păţi «souffrir (de...)»: pentru el să păţiţi CPr. 239; cf. 131 (păţim foame şi sete), 248 (păţii foame) ; CC1. 381; CL. XXV, 40; «endurer»: în chinul... ce pentru voi am păţit...; paţ tristă CPr. 252; cf. 193; CC1. 378, 438; CC2. 57; PO. Gen. 38, 42; Ex. 10, 18; «supporter»: păţim aceaia cu răbdurie CPr. 167. păţit: iute păţit « qui souffre beaucoup »: coconul mieu zace în casă, slab, iute păţit CT. EL. Mathieu 25; CC1. 103 (dans le texte slave: ljuië strazde; dans la Vulgate: mole torquetur); avec le même sens, rău păţit: în lună noao drăceste-sc, rău păţit CT. EL. Mathieu 72; CC1. 147. peliţă « corps, chair » (comme le vsl. plutii « corpus, caro, color » ; quelquefois il traduit aussi tëlo « corpus ») : omoritu fu cu peliţa, invise cu duhul CV. CLV, 14-CLVI, 1 (v. le glossaire de Sbiera) ; cf. PS., etc. (v. le glossaire de Candrea) ; TM. 121 (între élu să stai cu peliţa şi cu soflctul), 123, 191; CPr. 58, 60, 61, 65, 73, 74; CM. 21 (un'trup, o peliţă); CC1. 408 (trupul sau peliţa); CC2. 29; a lua, a prii-mi pelită (comp. a se împelita) «s'incarner» TB. 320, 364, 460; CTd. 201-202, 208, 217. pine «céréales»: pine şi finul... delà Plopii CB. I, 207. pipăi est employé avec l'acception générale de « toucher » (non seulement celle de «palper, tâter, tâtonner ») : să nu pipăiţi nici un lucru necurat CPr. 181 ; cf. 256; CC2. 130; la même signification est propre à la forme réfléchie (a se pipăi de...): se pipăi cu mînile de ea CT. EL. Mathieu 26; cf. 32, 33, 60; Marc 6, 11, 21 ; Luc 30; CC1. 18 (où il faut lire: se pipăi), 127, 209; CC2. 285, 393. pîră «dissension, dispute, querelle»: fu pîră Saduchieiloru şi Fariseiloru... ; multa pîră fu CV. XLVII, 14-XLVIII, 1, 13—14; cf. CPr. 35, 47; CC1. 34; «jugement, condamnation»: cerîndu spri' nsu pîră CV. LXIX, 1—2; cf. CPr. 48 (comp. vsl. purja « judi-cium ») ; cf. le mot suivant. pîrî «contester»: nime... să naiba a pîrî aiastă pir a CB. I, 77; comme réfl., «disputer»: se pîriia cu Iudeii CV. n, 9; cf. ni, 7; CPr. 41 (prea pîrîndu-se), 102. plecare «humilité»: vedzi plecarea mea PS. CP. XXIV, 18 (smerenia PH.); cf. CPr. 62; CC2. 247; cu plecare «humblement, avec respect»: poflit-au... cu plecare... să crează aceii martorii DH. XI, 320. plecat «humble»: se giudece a ser acu şi plecatul PS. CP. ix, 39 (smeritului PH. ; v. en outre le glossaire de Candrea) ; cf. CT. EL. Luc 4; CPr. 62. ploa «faire tomber comme la pluie»: ploo Domnul grindine pre pămîntul Eghipetidui PO. Ex. 9; cf. S. 13. plod «fruit»: pămîntul dede plodul său PS. LXVI, 7 (v. le glossaire de Candrea) ; cf. TM. 45 (lemneloru-vă dedu plod de rodescu), 48; CT. EL. Mathieu 5, 47, 50, 51, 52, 84; Luc 4; CPr. 55, 57, 64; CC1. 101 (cu poamele si cu plopul credinteei), 157 ; CC2. 114, 219, 455, 560, 562, 563; PO. Gen. 3, 4. AA. XXVIII, 103; aussi «enfant»: dă si noao plod... să nască deîntru noi TM. 145; cf. CT. EL. Luc 2, 3; CC2. 255, 256. plodi « produire des fruits »: crescură [seminţele] şi plodiră CT. EL. Marc 15; «enfanter»: Avram... zise...: «Sara, 90 de ani avînd, să plodească»? PO. Gen. 17; comme réfl., «prendre naissance»: în pămîntu se plodeşte mainte iarbă (ibid., 17); «mettre bas»: oile lor multu se-au plodit PH. CXLIII, 13. plodit « qui croît, qui arrive à être florissant » ; tare plodit face-voi tine PO. Gen. 17; mult plodită signifie «féconde»: oile lor multu (multe) plodite PS. PV. CP. CXLIII, 13. poamă «fruit» apparaît dans cette phrase de CPr. 141 montrant comment il a reçu (en moldave) l'acception restreinte de «raisin»: sădi o vinie şi nu mănîncă deîn poama ei; toujours dans CPr. il est employé (en sens figuré) là où il n'est pas d'usage aujourd'hui: poama duhului iaste dragostea 213; poama duhul[ui] iaste bunătate[a] 229; poama dereptăţiei 236; poama lucrului 238. poclon «oblation»: să fie poclon... sfintilt] breîn Duhul sfînt CPr. 117; cf. 228, 242, 248, 311, 323, 334. ' pocloni (et a se p.), « (s)'offrir en sacrifice, (s)'immoler »: preîu credinţă pocloni Avraam pre Isac CPr. 329; cf. 242, 312, 323, 334; singur... Domnului se-au poclonit (ibid., 321; cf. 298, 322). podoabă « image » : schimbară slava lui în podoabă de viţel ce mănîncă iarbă PS. CP. cv, 20 (chip dans PH.) ; « sorte, genre »: alte în podoaba acelora muşte făcea CT. EL. Marc. 28; cf. 56; CPr. 77 ; « manière de se comporter, usage » : muiarile lor amu schim-bară-ş firea podoabeci deînafara fireei CPr. 80 (dans la Vulgate: immutaverunt naturalem usum in eum usum qui est centra natu-ram) ; a fi (cu) podoabă signifie «être semblable» podoabă iaste împărăţiia ceriului grăunţului de muştari CT. EL. Mathieu 53; cf. 55, 80 ; Luc 72 ; cu podoabă [lui Dumnezeu] să-i fie niminea e CC2. 331; (în) podoabă vreme veut dire «moment favorable?, occasion »: socotiia podoabă vreme să el vînză CT. EL. Mathieu 108; căută în podoabă vremea să dea el lor fără de năred CT. EL. Luc 108; cf. Marc 64; CC1. 389; ces significations reproduisent celles des vsl. podobije « similitude simulacrum » (confondu avec podoba « decor ») et podolnnû « similis, conveniens » (podobïno vrëmç « opportunitas ») ; cf. p. 601. podebi «juger quelqu'un digne de...»: Doamne Jsusc Hris-toase, podobeşte-mă şirbul tău se fut CMţ. 229; a se p. « être, devenir semblable»: podobi-me voiu celor a ce deştingu în groapă PS. XXVII, 1 (me asămănraiu PH. ; v. le glossaire de Candrea) ; cf. CT. EL. Mathieu 52, 77, 89, 104; CPr. 34 (dumnezei[i], podo-bindu-sc oamenilor, deşienseră căiră noi), 51; CC1. 154, 177; CC2. 319, 321, 343, 344; «se transformer»: noi ne văm podobi într' acela obraz CPr. 174; «falloir»: Ilie podobeşte-se a veni ainte? CT. EL. Mathieu 71; cf. 98; comp. les formes vsl. podobiti se « similem fieri, convenire », podobati « opportere », podobtnu « dignus ». podobit traduit le vsl. prëpodcbïnii «sanctus» dans PV. LXXXIV, 9: va gice spre... podebiţii săi; dans CPr. 60 c'est un autre mot slave (rïvïniteli « acmulator ») qui lui correspond: să bună- tăţici podobiti furet. pomeană «souvenir durable, mémoire»: cumpli-sc dim pămîntu pomeana lor PS. xxxm, 17 (pour d'autres exemples, v. le glossaire de Candrea); cf. CT. EL. Mathieu 108; Marc 63; Luc 108; CPr. 149; CC. 389; CC2. 414; PO. Ex. 12, 13, 28; CB. I, 18, 80; RI. IV, 543; a face pomeană «se souvenir»: cînd veţi face pomeana mea TM. 107; ICr. 22; GS. I, 259; cf. CPr. 79; CC2. 126; IC. 41. pomeni «retenir quelque chose de mémoire, se souvenir»: nu pomeniţi, cînd cinci pîini sfărîmii a cinci mie...? CT. EL. Marc 33; cf. CV. xxii, 5; CPr. 44; avec la même signification a se pomeni: se pomeni despre legătura ce-au făcut cu Avraam PO. Ex. 2; cf. 6, 32; Gen. 8, 40; il signifie en outre « penser à... »: orne, pomeneste-te desspre cza morte trisste TP 148. ponosi u «opprobre»: pusu-ne-ai ponoslu vecinrilor nostri PH. xuii, 14. popor « paroisse »: de nu vor fi cu popor u-ş, cum ară purta orb pre alt orb şi amîndoi vor cădea în groapă, iară poporul să cheme alt popă P. 18—19; cf. CL. XXIV, 737 (où il est glosé par le vsl. zupa « regio », mais son vrai sens, dans cette glose, doit être celui de «paroisse»; comp. la même signification de zupa en s.-cr.). porecli « couvrir de mépris » : printru miseliia de-i poreeleseu TB. 466; CTd. 220; «repousser avec mépris»: vor porecli numele vostru că e rău CT. EL. Luc 24 ; son sens n'est pas clair dans cette phrase de CC2. 205; CTd. 198: să nu porecliţi voiei lu Dumnezeu; il semble toutefois signifier: «s'opposer en prenant en dérision». porînceală «commandement (de Dieu) »: zece porîncele aie lui Domnezeu TU. 100; cf. 105; ICr. 7, 18; CC1. 165; CB. I, 6, 8. poveste «prédication»: cuvintele lu Dumnezeu să fie pururea la poveste şi la propovedanie CC1. 137—138; cf. 140. prădare « captivité » (= vsl. plënjenije, avec le même sens) : cîndu va turna Domnul prădarea oamerilor săi PS. CP. XIII, 7 (cf. le glossaire de Candrea). prădat «captif»: a propovedui prădaţilor ertare CC2. 521 (dans le texte de l'Évangile 520: prinşilor); cf. PS. PV. CLIII, 42. praznic est souvent employé avec l'acception générale de «fête»: întru toate praznicele CV. Il, 13—14; cf. PH. LXXIII, 4, 8; LXXX, 4 (sărbătoare PS. CP.) ; TM. 50, 78, 156; TB. 464; CTd. 199, 209, 219; CT. EL. Mathieu 107, 111; Luc 108, 110; Jean 7, 17, 25, 41, 44; CPr. 40; CC1. 398, 4M; CC2. titre, 132 (acesta e praznicelor praznic şi sărbătoare), 166, 217, 520, 575, 588, 605; PO. Ex. 34; P. 12;' IP. 28; S. 10. preîmbla (aussi preaîmblă) apparaît dans CX. vu, 5 ; XVI, 2 avec la signification qui lui était propre à l'origine (< lat. peram-bularc «parcourir, traverser»): preaîmblă Machiedonia şi Ahaiia; preaîmblă acelea laturi (dans CPr. 42 on a: sa treacă, trecu); toujours comme trans., il est employé par PO. Gen. 30 avec le sens de «visiter»: preîmbla-voiu astăzi toate oile tale, preimitoare «demeure» (c.-à-d.: «lieu où l'on reçoit, où l'on héberge des hôtes»): venrără la dinsidu mai mulţi întru a striiriloru preimitoare CV. cin, 1—3. premeni (a se) «se transformer, se transfigurer»: fu... chipul lui altul; nu că se schimbă el şi se premeni pre altă fire CC2. 606. premenire «transformation, transfiguration»: Domnul aşa vine cătră ucenici, iară ucenicii, derept premenirea lui, nălucitură părea-le că iaste CC2. 304. preveghia (a se) « être sur ses gardes, prendre garde »: trezviţi-vă, prevegheati-vă: adecă... diavolul... cască să înghită fiecarelc CPr. 63; cf. 44; CC2. 80, 139, 460. pricestui «faire prendre part à... »: cu cuvîntul de bună cinste neînvăţaţii să-i pricestui ască CC2. 365; cf. 536; a se p. «avoir sa part de..., avoir part à... »: să se priceştuiască ei dentr'a noastră bunătate CC2 482; cf. 536. prii « veiller au bien de quelqu'un, lui montrer de la bienveillance»: Domnul prii aste-mi (preiaşte-mi) CP. PS. xxxix, 18. prilej «continuité, persévérance»: rugăciuni era în prileju... făcînd... CPr. 29 (dans le texte slave: viiinq. «continuo»; dans la Vulgate : sine intermissione) ; cineş cătră sine iubov cu prilej aibînd (ibid., 61 ; dans la version slave: prisino « semper »; dans la Vulgate: caritatem continuam); «soin, sollicitude»: nu numai pre cest veac şi pre ceasta lume găteşte el trebuinţă bună, ca să dea cu prilej celor ce lucrează lui, ce dă şi in ceaia lume dulceaţa ceaia făgăduita CC2. 143. Ces emplois de prilej, tout à fait autrement qu'il n'est pas d'usage aujourd'hui, rappelent le vsl. prilezanijc « opera assidua », prilczati « perseverare », prilezînû « assiduus », prilezïno « assidue ». primariu «premier»: nu pomeni ale noastre fără-dc-legi primari PS. i.xxxvin, 8 (preamări dans CP., montrant qu'il n'était plus compris, comme forme devenue rare; dans PV. PH. CP2. on a: de ainte, întîile, de întîi). prinsoare «action d'enfermer (en prison)»: după prinsoarea botezătoriului, lu Joann, în temniţă CC2. 240; « prison »: ai miluitu vr'un omuîn prinsoareTB. 453—454 ; CTd. 214 ; cf. CPr. 181 ; «chaîne » (trad. du vsl. aze « catena »): va ţii în inema mea, într'această prinsoare a mea CPr. 235; cf. 325. pripi a le sens de «se hâter» non seulement comme réfl., mais aussi comme intrans. : pripeşte a mă apuca CP2, xxx, 3 ; comme trans., il signifie «hâter vivement, presser»: aş fi venit şi eu pi la dumniia vestră, iar eu n am putut, că Vodă forte m'au pripit tare AIIN. III, 547; a se p. « être vivement préoccupé, se soucier trop de... »: tot omul în deşertu se trudeşte, pripeşte-se şi se nevoiaşte de lucruri trecătoare CC2. 462; cf. 466. propovedui «répandre le nom de quelqu'un»: propoveduiră pre el prespre toată ţara CC2. 289; cf. 290, 371; «prophétiser»: răstigniră acestea pre însuşi Domnul, cela ce-l propoveduise prorocii mai nainte (ibid., 572; cf. 597). proroci «prêcher»: de unde venii eu cătră Troada, să prorocesc evangheliia lu Hristos CPr. 171; cf. 175, 180, 216, 237, 300. prost n'est pas employé seulement avec les acceptions d'aujourd'hui («sot, niais...»), mais aussi, comme en slave, avec celles de: «simple (en bonne part), tel que quelqu'un est doué par la nature, sans artifice, sans déguisement»: să fim întregi..., proşti şi nehitleani CC2. 231 ; cf. 9, 232 (să fim ca porumbii... proşti şi neînşelători), 306, 331 ; aussi en pari. de choses: să amu fure ochiul tău prost, tot trupul tău luminat va fi CT, EL. Mathieu 18; CC1. 92; CC2. 245; nemunui să le pare că e pîine proastă şi vin prost sfînta cuminecătură CC2. 125; cf. PO. Gen. 20; «de condition humble, qui appartient au bas peuple»: împăraţii şi... domnii... voinicii şi proştii CC2. 135; cf. CC1. 84; «sans importance, négligeable»: bine ce-au făcut acest om noao şi crăireei noastre nu e prost DH. XI, 369; comp. Ies adv. prost, prosteşte «simplement»: nu zice aşa prost evanghelistul CC2. 242; cf. 275, 574 (dans CV. cx, 7, il a le sens de «abondamment»: ce dă tuturoru prostit; cf. CPr. 52); să dea... prosteşte CPr. 110 (in simplicitate dans la Vulgate). prostie «simplicité»: fiţi ascultători stăpînilor voştri... în prostiia inimici voastre CPr. 232; cf. 169, 185, 259; CC2. 194, 443. purta (a se) «s'en aller, partir»: se purtă dcîn Efcs CPr. 40; cf. 43. purtător iu «chef»: deniru tine csi-va purtătoriu ce va paste oamenii miei CC2. 572; cf. 570; CPr. 2; CC1. 130. putere «possibilité»: nu iaste putere celui ce are mult să între în împărăţiia ceriului CC2. 354; cf. CB. I, 51. rămas «les restes d'un repas»: luară deîn rămas fărîmc şapte coşure pline CT. EL. Mathieu 64; «abondance, exubérance»: din rămasul inimici gura grăiaşte (ibid., 47). rămăşiţă «descendance, postérité»: învîrtoşa-voiu legătu[ra] mea... între sămînţa ta şi între rămăşiţele lor PO. Gen. 17 (dans le texte de Heltai maradék signifiant « reste » et en même temps « descendance »). rămînea: a rămînea de judecată «perdre un procès» deci au rămas Stănilă de judecată CB. I, 57; a rămînea pe cineva «avoir gain de cause contre quelqu'un dans un procès»: am mersu... la divan... şi am rămas pe Dan şi pe Micul (ibid., 72). răposa (răpăusa) n'est pas employé exclusivement, comme aujourd'hui, avec la signification de «mourir» (ainsi, p. ex., dans CTd. 196; CT. EL. Mathieu 32; Marc 68; Luc 111), ayant encore gardé le sens propre au lat. repausarc; on le trouve ainsi: comme intr., « (se) reposer » (quelquefois, cette signification se confond avec celles de « s'abriter, demeurer ») : în pace depreună adurmiiu şi răpaus (răposaiu) PS. CP. iv, 9; cf. xxxvni, 14; LIV; 7; CT.V, 16; PV. CLV, 16; CV. CLX, 12; TM. 52; CT. EL. Mathieu 25, 108; Marc 25, 64; Luc 42, 66, 94, 113; CPr. 44, 45, 51, 62, 82, 119, 310; CC1. 103, 303; CC2. 97, 288, 330, 425, 454, 460, 509; PO. Gen. 18; D. II, 312; comme trans., «laisser se reposer, reposer»: răpaosă ceia ce au lucrat CTd. 193; cf. TM. 50; CT. EL. Mathieu 43; CPr. 164, 274; CC1. 25, 65, 135, 250, 431; CC2. 8, 135, 169 (şedea Hristos . . . de-ş răposa trupul şi odihniia lingă puţ), 181, 450; comme réfl., « (se) reposer »: se răpausă cu ai lui cu toţi CC2. 88 ; cf. 297 ; CPr. 302 ; CC1. 240 ; « s'appuver »: spre el a mă răposa place-mi CC2. 608. răposare « repos »: pînă în ecaia de apoi răposare să proslăvim pre el CC2. 586. răposat « qui offre un lieu de repos, tranquille »: apă răposată PS. xxn, 2 (comp. apă de rrăpaos au même verset de PH. — dans CP. avec l'omission de de —et dans CTd. 196; CC2. 202). răspundere «réponse»: neminea den farisei nu se scîrbise nici dinioară de răspunderea lu Hristos ce era cătr' inşii CC2. 497; cf. 505, 538. răspunzător iu «celui qui donne une réponse à quelqu'un»: ei se grijesc de noi, ca neşte răspunzători ce vor să dea răspuns lu Dumnezeu derept noi CC2. 610. răstigni (a se) «s'asservir, être l'esclave de...»: Dulce iaste lumea aceasta ! Ce nu tuturor oamenilor ce se răstignesc ei CC2. 80 ; «se vouer»: cătră ceaia ce va să fie să ne răstignim sineş (ibid., 381). răstignit « qui s'asservit (à une passion), qui est l'esclave de... »: cine iaste răstignit aurului CC2 330. războiu: a bate ^ «faire la guerre, lutter »: cînd au bătut Mihaiu Vodă războiu co Ungorii RLR. 52. răzbuna « cesser »: în a şaptea dzi tu răzbună dc-a ararea şi de-a secerat ea PO. Ex. 34. rinà apparaît avec des significations très variées: «chose»: cl toate rhulurelc faptu-le-au frein Isus Hristos CPr. 223; cf. 217, 282, 283, 285, 303; «situation»: oameni bătrîni . . ., de ştiu de toate rîndurile, ce cum ieste pre într'alte ţăr ... ; cum ştiţi şi rîndul cum iaste încoace AA. XX, 476 ; « circonstance »: în toate rîndurele să rugaţi în rugă CC2. 138 ; « sorte, genre »: cite rîndure de lucrure să ne cuprindem în rugăciune? TM. 104; ICr. 17; GS. 1, 258; «manière d'agir, habitude»: lepădai rîndurele coconeşti CPr. 155. rod «famille, parents»: unde-ţi e rodul tău şi fraţii tăi si părinţii tăi? CTd. 213; cf. D. II, 309, 310; AA. XX, 478, 480, 485; AI1. I, 105; «génération» pamentea ta din rod în rod PV. ci, 13; cf. 19; CXLIV, 4, 13; CXLV, 10; CLIII, 7; 48, 50; il est employé aussi avec des significations plus larges se groupant autour de la notion d'« ensemble d'êtres montrant des caractères communs (peuple, race, genre, etc.)»: rodul Izraililor CPr. 244; rodul creştinescii TB. 312; CTd. 200, roduri creştineşti CTd. 206; rodulu derepţiloru PV. cxi, 2; rodurele . . . Domnului (ibid., cxxi, 4); rod rău et rod răzvrătita (ibid., ci.ni, 5, 20); rodul omenesc CTd. 210, roduri omeneşti (ibid., 201). rodi « créer »: in şase dzile au rodit Domnul ceriul şi pămintul PO. Ex. 20; cf. 31 ; Gen. 2 et préf. ; CC1. 41 ; « engendrer »: H ana-anrodi pre SidonPO. Gen. 10; cf. 11; «enfanter»: Sarai, muiarca lui Avram, nu rodi lui (ibid,, 16) ; a se r. « être créé »: văzu Dumnezeu toate acelea ce se rodise CM. 24; «se développer, croître»: vă rodiii şi vă înmulţiţi PO. Gen. 8 ; cf. 9. rodit «né»: de cîndu-i acea limbă («peuple») rodită PO. Ex. 9; cf. CC1. 206; «fécond»: ca o viţă rodită PH. cxxVif, 3; cf. LI, 10; « fertile »: pus-ai . . . pămintul cel(ui) rodit la slatină (ibid., cvi, 33—34); comme sb., «descendance, postérité»: această carte a roditului [lui] Adam PO. Gen. 5. roditoriu «créateur»: eşti tu mie Domn, roditoriul . ■ ■ mi cu CM. 28 ; roditoare « mère (la mère de Jésus-Christ, la Sainte Vierge) »: Sfînta si preaslăvita Doamna roditoarea, maica lui Hris-tosu TB. 312, 346; cf. CTd. 200. 205; D. II, 302, 303, 307, 310, 312. rost «bouche»: se auzdzi glasu din rostulu lui CV. xi.i, 3—4; cf. XLVI, 7; cxxiv, 14 ; CL, I ; PS. etc. (v. le glossaire de Candrea) ; TM. 82; TB. 340, 418; CTd. 194, 198, 205, 209; CT. EL Mathieu 7, 10, 53, 60, 83, Jean 61 ; CPr. 2, 12, 20, 26, 46, 59, 75, 76; CC2. 6, 477; PO. préf. rudă «familie »: nime din ruda mea ca să naiba a pîrî aiastă pîra CB. I, 77; « génération »: pomeniră numele tău în toate rudele şi rude CP. XLIV, 18; cf. ix, 27; xi, 8; xin, 6; xxi, 32; xxxn, 11 ; LX, 7; LXX, 18; LXXI, 5; LXXVI, 9; LXXVII, 4; LXXVIII, 13; LXXXIV, 6; LXXIX, 1; CLX, 50; CT. EL. Mathieu 1, 41, 48, 72, 101; Marc 40, 61; CC2. 90, 575; PO. Gen. 6, 9, 10, 11 ; bien des fois il a, comme rod (cf. ci-dessus), les significations de « peuple, race, catégorie de gens, espèce, etc. »: aceasta e ruda ce cere Domnul CP. xxiii, 6; rudele pămîntului CT. EL. Mathieu 100; CC2. 43, 568; ruda Jidovilor CC1. 16; ruda Ovrcailor CC2. 570; ruda lu Venia-min CPr. 244; rudă necredincioasă CC2. 619 ; ruda drăcească CC2. 94, 317 ; cf. CT. EL. Mathieu 72 ; Marc 40 ; rudă de şarpe CC2. 392 ; ruda muerească (ibid., 149); ruda omenească (ibid., 530, 555, 607); il signifie en outre «ascendance»: antiohianin amu acesta ruda-i [era] CPr. titre, et a fi de rudă din,.., a fi de bună rudă veulent dire « être originaire de . . , être de haute naissance, être noble»: de rudă deîn Pont CPr. 40; un om de rudă bună CT. EL. Luc 95 ; cf. CPr. 39. rugă « prière (adressée à Dieu) » est très courant (quelquefois à côté de rugăciune, la forme constamment usitée aujourd'hui): audzi Domnul ruga mia PS. CP. vi, 10; cf. TM. 43; TB. 289, 290, 291 ; CPr. 2 (cu ruga si cu rugăciunile). 17, 57, 234, 282; CC2. 12, 309, 328, 595, 596; S. 2; dans^DH. XI, 319;, il a le sens de «demande instante»: după ruga . . . săracului Brut, dată i-au fost. . . acea vamă. rupe (a se) montre un sens spécial, celui de « ne pas être attaché à . . ., dépendant de . . ., être reconnu avec ses droits d'indépendance », dans ces deux phrases de AA. XX, 483, 484 ; cele cinci varmegliii . . . Biliarul şi Solnocul-de-mijloc . . . să se rumpă aicea cătră Ardeal; judecata ţării să fie aicea şi să se rumpă aicea, să nu iasă den ţară afară. samă «nombre»: afară de sama 150 de eîntece PS. CLI, titre (număru PV.) ; cf. CLXII, 52; PV. CLIII, 8; CP. CLI titre; TM. 121 ; CPr. 26; PO. préf.; DH. XI, 318; cu mare seamă veut dire «à outrance » dans CPr. 200 : cu mare seamă am dosădit nărodul Domnului; «compte» (a da sama «rendre ses comptes, présenter son compte»): cînd au fost egumen Anastasie de s'au dat sama la Caraghiuzeal stolnic CB. I, 192 ; cf. DH. XI, 233 ; ÂA. XX, 464 ; XXVIII, 113; «sorte»: ce samă de om eşti? TM. 147. sămînţă « génération » : nu me voiu rădica deîn sămînţă în sămînţă PH. ix, 27 (dans la Vulgate: non movebor a generatione m generationem); cf. xi, 8;xxxn, ll;xi.iv, 18;XLVII, 14;XLVIII, 12; i.x, 7; LXX, 18; I.XXI,5; LXXII 15; LXXII, 6; LXXVIII, 13; LXXXIV, 6 ; XCLX, 5 ; ci, 19 ; cviii, 13 ; CXVIII, 90 ; « postérité, descendance »: nu vădzuiu . . . scmînţa lui cerşitori pire . . ; sentinţa lui in blagos-lovenie iaste PS. CP. xxxvi, 25, 26; cf. civ, 6; exi, 2; CLVIII, 36; CLX, 55; CT. EL. Mathieu 91; Marc, 55; PO. Gen. 9, 12; AA. XXVIII, 101; «peuple, race»: voi, sămînţă aleasă CV. CXLVI, 10—11; cf. PS. CP. xxi, 25; xxiv, 13; xxxvi, 28; LXXXVIII, 5, 30; ci, 29; cv, 27; PH. LIX, 10; LXXXII, 8; LXXXVII, 4; cvii, 10; CPr. 17, 25 ; « tribu »: doosprădzece semenţe ale noastre . . . nădăescu-se vinie CV. LXXIV, 13—LXX'V, 2; cf. CPr. 32, 49, 51; «ordre, corps (des ecclésiastiques)»: sămînţă preuţilor CPr. 10; «sexe»: sămînţă minerească CC2. 159; «genre (d'êtres)»: sămînţă omenească « le genre humain » CC2. 485 ; IC. 44 (comp. dans CC2. 127—128; Isus Hristos, ştiind neputinţa seminleei noastre) ; à noter un emploi particulier qu'il montre dans A A. XX, 477 (mal imprimé: cămînţă), 479; au de supt cetăţi sate, au sămînţă rumtă, où le sens de sămînţă rumtă (= ruptă) doit être celui de « colonie détachée des habitans d'un village ». sărac «orphelin»: săracului tu fii agiutoriu PS. CP. ix, 35 (cf. le glossaire de Candrea). săruta apparaît aussi avec le sens de «saluer » (non seulement, comme aujourd'hui, avec celui de « baiser, embrasser »), mais il n'est attesté ainsi que dans les traductions des livres slaves, où c'est cëlovati qui lui correspond, avec la double signification de « salutare » et « osculari », de sorte qu'il se peut très bien que nos traducteurs aient employé săruta aussi pour rendre la première signification de la forme slave (dans ce cas, on ne saurait donc la considérer comme ayant conservé, jusqu'au xvie siècle, le sens propre au lat. salutare); en dehors de CV. xni, 14; xxix, 5; LXVIII, 7 (deştinscră-se întru Chiesariia cumu se sărute Fistu), CLXV, 2, 4, d'autres textes nous donnent de nombreux exemples de son emploi comme tel: TB. 314; CTd. 193, 200; CT. EL. Mathieu 35; Marc 39, 67; Luc 4, 50; CPr. 41, 42, 45, 48, 63, 75, 76, 120, 121 ; CC2. 149, 560, 561, 562. sărutare «salutation»: sărutare lui nu-i grăireţi CPr. 75 ; cf. CC2. 561, 562. săruiătură, comme le précédent: deca auzi Elisafta sărută/ura M arici . . .; ca fu glas [de] sărulătura ta în urechile mele CT. EL. Luc 4 ; cf. sărutată, p. 300. scoale « traduire »: o dedem . . de o scoase den cartea sîrbcascâ pre limba rumînească CC2. 9; cf. PO. préf. ; ICr. 1, 2. scorni «faire sortir, mener dehors»: acest uşariu deschide şi oile glasul lui aud şi ale lui oi strigă-le pre nume şi scorneşte ele CT. EL. Jean 35; a se s. «se montrer, apparaître»: scorni-se în Chipr CPr. 44; să neştine se-au scornit trist (ibid., 171). scrînii (a se) « ne pas rester ferme, être ébranlé » : cinre va face acelea nu se va scrînii in veaci PH. xiv, 5. scriptură «lettre, missive»: noi nece scriptură de tinre n'amu preimitu delà Iudei CV. cu, 4—6; cf. TM. 43, 44, 45; CPr. 41, 51 ; 5. 2, 3, 8, 16, 28; DH. XI, 349, 370; «écrit signé, engagement souscrit » : « Cite eşti datoriu domnului mi eu ? » El zise lui: « o sută de măsuri de unt ». Şi zise lui: « ia-ţi scriptura ta şi şezi curînd de scrie cincizeci» CT. EL. Luc 80; «acte (de donation) »: scris- am noi . . ceasta a noastră scriptură CB. I, 88; «livre où l'on ins- crit certains faits, registre » : pre toţi va fi scriptură: cine cu ce au slujit lu Dumnedzeu T.B 459; cf. 465; CTd. 217, 219; «inscrip- tion »: era şi scriptură scrisă spri'tisul, [cu] scripturi (celui-ci devant signifier « lettre ») clineşti şi rimleneşti şi ovreeşti CT. EL. Luc 111 ; cf. PO. Ex. 39 ; la « sainte Écriture, les Écritures saintes » sont appelées quelquefois: dumnezeiasca Scriptură (CC2. 277, 311) ; Scriptura dumnezeiască (ibid., 625) et dumnezeeştile Scripturi (CV. CLXVIII, 4 ; CPr. 63 ; CC2, titre) ; plus courants sont : sfînta Scriptură, Scriptura sfîntă (aussi Scriptura sfinţilor CPr. 79), ou simplement Scriptură, Scripturi. scula (a se) « ressusciter »: multe tru pure. . ră pansate .. scu-lară-se CTd. 196; cf. CMţ, 231; CPr. 87, 91, 159, 335; CC2. 202, 598, 605; «surgir, apparaître»: proroc mare sculă-se întru noi CT. EL. Luc 30; cf. CC1. 65; CC2. 393, 395. scula «objet précieux, jovau»: aflai scula ceata pierduta CC2. 201 ; CTd. 196. sculare «résurrection»: asteptămu scularea morţilor CTd. 229; cf. GS. I, 260; CPr. 159; CM. 13; CCJ. 51; CC2. 395. sculat, comme le précédent: aşteptăm sculatul morţilor TM. 104; ICr. 15; CC2., dans le Credo, à la fin. scumpete «parcimonie»: cela ce cu scumpete seamănă acela cu scumpete va secera CPr. 188; «pauvreté»: să slujască a voastră asupritură nevoei voastre, aceştii scumpete delungată CPr. 186 (ino-pia dans la Vulgate). sfii: a-şi sfii cuvîntul est employé dans CT. EL. Marc 36 avec le sens de « éviter, craindre de dire ce qu'on pense, de parler ouvertement »: nu-ş sfii cuvîntul, grăi. sfinţie « sainteté »: ispovediii pamentea sfinţiei lui PS. xxix, 5 (v. aussi le glossaire de Candrea); cf. TM. 103; ICr. 3, 14; CPr. 79, 93, 217, 268, 269, 282, 300, 334; CM. 26; CC2. 114, 167, 292, 547, 588, 603, 610; PO. préf.; Ex. 15; IC. 47. sfîrşi «accomplir»: ştiia amu .... c au sfîrşit porîncile şi le-au păzit den tinereţe CC2. 332 ; cf. CV. cxvin, 5 ; CPr. 52; « créer »: tu sfîrşit-ai zorile şi soarele PS. CP. LXXIII, 16. sfîrşit «entier»: cu sfîrşită urire uriu-i PS. cxxxvin, 22; « parfait » (donc avec le sens de desăvîrşit) : se fiţi sfîrşiţi CV. ex, 2; cf. CC1. 167; comp. săvîrşit CC2. 563, avec la même signification. silă « puissance, force»: Doamne, cu voia ta dă burătaţiei mele si/ă PS. CP. xxix, 8 (putere PH. ; v. aussi le glossaire de Candrea) ; cf. CV. cxxxix, 6; TM. 125, 126, 149; TB. 326, 424 (cu puterea şi sila Iu Hristos); CTd. 202, 212; CT. EL. Mathieu 100; CPr. 10, 17, 18. 60, 61, 65, 67; « pouvoir, faculté de faire quelque chose»: uniiea amu dede cinci somi (galbeni), altuea doi, altuea unul, cineş în protiva sileei lui CT. EL. Mathieu 105; cf. CC2. 358 ; sila et, le plus souvent, silele ceriului, Domnului, etc. signifient «les puissances célestes, la milice du ciel»: blagosloviţi Domnul toate silele lui PS. CP. cm, 21; cf. CXLIII, 2; TM. 148, 'l93 (silele ceriului); TB. 362; CTd. 208; CT. EL. Mathieu 109; CD. 395; CC2. 125; IC. 40; le pl. sile est employé aussi avec le sens de «miracles»: nu fece aciea sile multe, dcrept necredinţa lor CT. EL: Mathieu 56; cf. CV. iv, 6; CPr. 18, 42; comp. vsl. sila « vis, ro-bur, virtus ». silit « celui qui est sous l'oppression de . . » : vindecînd toţi siliţii de diavolul CPr. 26 (dans le texte slave: nasilïstvovany). silnic «puissant, fort»: izbăvişi-me de dracii mici silnici PS. CP. xvii, 18 (cei tari PH. ; v. le glossaire de Candrea) ; cf. CT. EL. Luc 4; CPr. 17, 47, 54 ; CC2. 561 (dans le « tilc », 567, putear-nici) ; traduisant le vsl. silinu « potens », on le trouve aussi dans une expression comme: silnic întru carte CPr. 40, voulant dire « savant (dans les Écritures) », comme dans la version slave : silïnû vu knigachû. silnicie « oppression »: au izbăvit pre noi den silniciia diavolu-lui CC2. 136; cf. CTd. 194; IP. 38. sîrgui «se hâter»: Doamne, [a] agiuta mie sîrguiaşte PH. LXIX, 2; cf. xxx, 3; xxxvi, 7; i.xx, 2; cv, 13; PS. xxx, 3; avec le même sens, la forme réfléchie: după acelea sîrguiră-se PH. XV, 4; cf. CTd. 198; CC2. 205. slăbit «paralytique»: grăi slăbitului: « scoală şi ia patul tău şi pasă în casa ta» CT. EL. Mathieu 29; cf. Marc 7; CC2. 60, 61, 274, 275 (il traduit le vsl. oslabljenû « pararyticus » et à côté de lui, aux mêmes endroits de CT. EL. et aussi Mathieu 9; CC3. 19, 120; CC2. 274, on a slăbitul de vine = oslabljenû zilami). slei «fabriquer quelque chose avec une substance en fusion, fondre»: slei viţel dentr'însele PO. Ex. 32; cf. 25, 26; dans un passage mal traduit de CPr. 61, a se slei veut dire « se confondre », le texte slave portant sûnçtije « confusio », que le traducteur de CV. (CLVIII, 5) a rendu, à son tour, par sleire. slobod «homme libre»: legea slobodziloru CV. exix, 4; cf. cxLvm, 9; CC2. 207, 349, 389; le fém. slobodă est employé avec le sens de «liberté» (comp. vsl. svoboda): nu ca ceia ce ascunsu au rcu slobodă CV. CXLVIII, 9—10 (dans la Vulgate: non quasi velamen habentes malitiae libertatem) »: cf. cxv, 6; CPr. 52, 58. slobozi «remettre (les péchés) »: să slobozcască păcatele nărodu-lui CPr. 306; cf. CC2. 52; comme réfl., «s'affranchir, ne phis être dominé par ... »: să ne slobozim deîn mintea ceaia rcaoa CPr. 324; cf. 93; CC2. 330; « être sauvé»: au doară amu cesta cu bote-junea slobozi-se CC2. 558. slobozire « le fait de recouvrir sa liberté, de ne plus vivre en captivité »: praznicul [Iudeilor] . . . de pomenirea eşitului den Eghi-pet şi de slobozirea lor CC2. 217; « liberté, indépendance »: ri au,.. slobozire sufletească a dobîndi carii-s ţinuţi de aur şi de bogăţie (ibid., 497); «salut, rédemption » : fiiul lu Dumnezeu tremes fu ... slobozire. . . şi lumină lumiei (ibid., 522; cf. 398; D. II, 306). sminteală « confusion, trouble, agitation »: împlură cetatea toată de sminteală CV. ix, 14—x, 1; cf. CL. XXIV, 730, 736; «chan-cellement »: nu a dat în smenteală picioarelor (à corriger: picioarele) mele PH. LXV, 9; «dommage, tort»: rugăm pre domnia voastră se puteţi face ca să ne tocmim binişor, că iaste sminteală amînduror ţărilor'RLR. 46. sminti « confondre, troubler quelqu'un »: cu urgia sa smenteşte ei PS. ii, 5 (cf. Ic glossaire de Candrea) ; « agiter »: podobi-se-va undelor măriei ce de vîntu-s smintite CPr. 52; comme réfl., «se troubler»: smenti-se de urgie ochiul mieu PS. CP. vi, 8; «s'agiter »: urdziturile pădurilor smentiră-se PS. CP. XVII, 8; cf. CPr. 46. smintire « chancellement »: nu dă în smentire picioarele mele PS. CP. LXV, 9; cf. cxx, 3. smintit « troublé, accablé d'inquiétudes »: era smintiţi şi aruncaţi ca oile ce ri au păstoriu CT. EL. Mathieu 34. socoti, intr., « s'appliquer à entendre, à regarder, être attentif»: socotiţi toţi victorii (ce vieţi) pretutindirea PS. CP. XLVIII, 2 (dans la Vulgate: auribus percipitc); cf. LXXIX, 2; LXXXIII, 9; în ochii tăi socoti-veri CP2, xc, 8 ; « penser à ... » : in agiutoriul mieu socoteşte PS. CP. XXf, 20; cf. xxxix, 14; LXIX, 2; LXX, 12; «tenir compte; de . . ., prendre en considération»: să de beserecă începură a nu socoti CT. EL. Mathieu 75 ; « chercher à . . , tâcher de . . »: socoteşte se cerceţi toate limbile PS. CP. LVIII, 6; cf. CPr. 46; «se soucier»: nemică de acelea Galionu nu-şi socoti CV. i, 13—14; cf. CT. EL. Mathieu 90; CC2. 83 (de grija împăratului nu socotesc), 619 (apestit socotesc de unele ca acelea, derep ce că nu grijesc nici dinioară nemică de Dumnezeu) ; trans., « prêter l'oreille à..., entendre, écouter; prêter attention à .... avoir en vue, considérer»: graiurele mele socoteşte PS. CP. v, 2; cf. LXXXV, 6; exxxix, 7; CXL, 1; CXLI, 7; CP. xvi. 1; CP2. LXXVI, 2; LXXX, 12; PH. ex LU, 1 ; piatră ce nu o socotiră ziditorii, ia fu în capul unghiului PS. CP. cxvii, 22; cf. CV, CXLVI, 4—5; CLI, 8; CPr. 18, 58, 59; CC1. 417; RLR. 50; «regarder»: acela asemărăse bărbatului celuia cc-şi socoteşte faţa firei sale întru oglindă; socoti-şi sinre şi se duce CV. exiv, 14—cxv, 1—3; cf. CPr. 52; «veiller sur . . »: toate socoteşte cu neadurmit ochiu CC2. 271 ; « avoir soin de . ., soigner»: socoteşte sufletul mieu PS. CP LXVIII, 19; cf. IP. 29; D. IT, 312; CM. 25; P. 14; lînged era şi mă socotit . . ; lingea era . . . şi nu socotit mine CT. Mathieu 106 ; CC1. 328 ; CC2. 36 ; 37 ; « garder »: Domnulu socoteşte-me PH. XXII, 1 (paşie-me PS. CP. ; dans la version slave: paşti); cf. XLVII, 15 (au ps. XLVIII, 15, moartea-i socoteşte ei, à côté de moartea paşte-i de PS. CP., veut dire: « ils sont la proie de la mort, la mort les guette ») ; cînd asinii tătîni-său . . . socotiia . . ; oile socotiia cu fraţii săi . . ; să socotească oile tătîni-său PO. Gen. 36, 37 (au dernier chapitre il est employé une fois aussi sans complément : spune-mi unde socotesc) ; «observer, respecter»: porîncilele lu Dumnezeu nan socotii TM. 226; cf. CTd. 223, 227; CC1. 74; CB. I, 6; să socotească., sîmbăta PO. Ex. 31; cf. 34; plusieurs fois il apparaît aussi avec le sens de «aller voir, visiter»: cade-ne-se să ne întoarcem să socotim fraţii noştri în toate cetăţile CPr. 37; cf. 52; PH. VIII, 5; xvi, 3; LXXXVIII, 33; cv, 4 (sans qu'il soit suivi d'un complément, il est employé de la même manière dans PY. CLXI, 68 ; socoti şi fece izbăvire oameriloru săi). socotinţă «considération, estime»: vecinilor de bine şi de socotinţă RLR. 50; «observation, respect»: a legici socotinţă CC2. 498. socotire «attention», dumnezceştile cuvinte cu socotire să le ascultăm CC2. 588; «sollicitude»: cită milostivită arată şi socotire (ibid,, 557); cf. 271; «surveillance»: tremişii delà Dumnezeu, carii-s tocmiţi spre a noastră sufletească cercetare şi socotire (ibid., 348); «visite»: proslăviţi Dumnezeu în zioa socotireei CPr. 58 (dans la Vulgate: in die visitations) ; tout à fait isolé reste son emploi (comme traduction du vsl. sûtçzanije « disputatio ») dans CPr. 49: a Iudeilor . . . socotiri; cf. CV. LXXIII, 13. socotit «intention»: corabnicilor socotitu[l] lă era să fugă deîn corabie CPr. 50. socotitoriu «celui qui cherche, chercheur»: socotitorii află CT. EL. Mathieu 20 ; cf. CPr. 83 ; « celui qui veille sur . . , qui garde, gardeur (d'un troupeau), gardien, protecteur »: toată turma ce întru ia pusu-v au voi Duhul s fini socotitori CPr. 44; eraţi ca oile rătă-cindu şi întoarsetu-vă aemu cătră păstoriiilu cela socotitoriu sufle-teloru voastre CV. CL, 10—13; cf. CPr. 59 (păstoriţi, şi socotitoriu) ; socotitoriul nostru, Domnul Isus Ilristos CC2. 272. sosi « aboutir, aborder à . . » (en sens figuré) : am fost pagini.. . ş'am sosit la creştinătate CC1. 174; «arriver (à tel état que . . ) »: sosiră pre acea de să vîndură cite 30 de Jidovi întru un ban jidovesc PO. préf. ; «suffire»: soseşte ucenicul să fie ca dascălul lui CT. EL. Mathieu 37; cf. 104; Marc 64; CPr. 287, 337; CC1. 453, 462, CC2. 200. soţ «ami»: soţii miei şi vecirii mici PS. CP. XXXVII, 12; cf. LXXXVII, 19; CXXXVIII, 17. soţie « compagnie »: părea-le lor că c cu soţiia CT. EL. Luc 8 (dans la Vulgate: existimantes antem Uium esse in comitatu) ; cf. CPr. 146 ; « compagnon(s) »: chemară soţiia-şi ce era într'altă corabie CT. EL. Luc 17; Iacov şi Ioanu, feciorii lu Zevedei, ce era soţie lu Simon EL., ibid.; cf. CP2, XXVII, 3; CT. EL. Mathieu 41 ; Luc 32; CPr. 35, 145; CC1. 200; CC2. 374, 375; I)H. XI, 317, 318 (au însoţiţii cătră sine pre Manea Grecul, să le fie soţie), 319; «union (par le mariage) »: fată bună . . , mergi la cest om bun . . , pre soţiia căsătoriei de veac CM. 17; une signification spéciale (comme trad. des vsl. pricçstije « participatio », pricestiniku « particeps ») lui est attribuée dans PH. cxxi, 3 et CPr. 64: Ierusalimii e clădit ca o cetate, al lui soţie depreunră e (= Jérusalem quae aedificatur ut civitas, cujus participatio ejus in idipsum) ; derept aceaia fiţi dum-nezeeşti în soţie celui ce iasle de fire (= ut per haec efficiamini di-vinae consortes naturae) ; a avea soţie cu . . veut dire « être en société, en union avec . . »: s'am zice că soţie avem cunusul. . , menii m CPr. 68. spălătorul et spălătoare «bassin»: fă şi un spălătoriu . . . pre spălătură PO. Ex. 30; cf. ibid., 38, 40; după aceaia băgă apă în spălătoare CT. EL. Jean 44. sparge, intr., «détruire»: nu vă pare că am venit să sparg, ce să împlu CT. EL. Mathieu 11 ; cf. PS. CP. I.XXVII, 38 ; trans., <.< disperser »: sparsc-i (ei) îm parti PS. CP. cv, 27 (dans la Vulgate: ut . . . dispergeret cos in regionibus) ; cf. xxxil, 10; CLV, 10; CC2. 68; «dissiper»: sparge limbi(le) ce vor războiţi PS. CP. LXVII, 31 ; cf. CXLIII, 6; CLX, 51; CC2. 142; «réduire à rien, anéantir»: spar-seră legea ta PS. CP. cxvm, 26; cf. LXXXVIII, 40; TB. 465; CTd. 219; CT. EL. Jean 38; CPr. 85, 166, 207; CC2. 169, 179; RI. VI, 543; «détruire»: pociu sparge besereca lu Dumnezeu CT. EL. Mathieu 109; cf. 113; Marc 65; CV. ix, 8; LXXIX, 8; PS. CP. vin, 3; ix, 7; x, 4; xxvn, 5; LI, 7; LXXIII, 15; LXXVII, 45; TM. 229; CTd. 225; CPr. 42, 49; CC2. 156; «porter atteinte à . . ., violer, ne pas respecter»: cine amu sparge-va una învăţătură de acestea micile CT. EL. Mathieu I 1 ; cf. 60 ; TB. 342 (au sparta posturile) ; CTd. 205; CPr. 212, 333(où a sparge căsătoria signifie «violer la foi conjugale»); «rompre»: spargi legăturile mele PS. CP. cxv, 7; «déchirer»: nu dareţi sfînta dinilor, nece aruncareţi mărgărituri ul vostru înaintea porcilor, să nu-l calce ei în picioarele lor şi pornise-vor a vă sparge voi CT. EL. Mathieu 20; cf. CPr. 34, 38; réfl., «se disperser»: spargu-se toţi ce facu fără-lege PS. CP. xci. 10; «se dissiper»: ca fumul se-au s-pariu TB. 451; CTd. 213; «être détruit»: să se spargă ca Sodomul si ca Gomorul TM. 53; cf. CPr. 15; CC2. 13. spargere « abolissement, anéantissement » : spargerea vrăjmăşiei CC2. 222; cf. 234. spată «épée»: limba lor spată ascuţită PS. CP. LVI, 5 (v. en outre le glossaire de Candrea) ; cf. TM. 156; TB. 452; CTd. 214; CT. EL. Mathieu 38; Luc 106; CPr. 29, 99, 111, 233, 302, 310; CC1. 79; CC2. 348; PO. Gen. 3. spînzura « être fondé, reposer sur ... »: spre acele doao por indie toată legea şi prorocii spînzură CT. EL. Mathieu 92 (dans le texte slave: viseti «penderé»). sprinţar montre des emplois tout à fait particuliers: dans PS. CP. xxx, 7, il traduit le vsl. sujetïnu «vanus»: urit-ai cire hrăneşte sprintările în deşertu (dans la Vulgate: odisti observantes va-nitates supervacue) ; ailleurs, PS. CP. cxvni, 36, suivi de avuţie, il rend le vsl. lichoimïstvo «aviditas»: pleacă înema me în mărturia ta, e nu (în) sprinţare avuţie. stat «manière d'être, de se manifester»: mici în statul sufletului CC2. 518. stătătoriu « inaliénable »: să fie dumnealui moşia stătătoare CB. I, 67; cf. DR. 2; «persévérant»: fii stătătorul într'aceste rîndure CPr. 285; cf. CC1. 20. stîlci (a se) «chanceler»: se nu se stîlcească talpele mele PH. xvi, 5 (dans la Vulgate: ut non moveantur vestigia mea). stol «le gros d'une armée», et spéc. «de la milice céleste»: Dumnezeul nostru vine . . . den stolul lui CC2. 201 ; cf. CTd. 195. straje « garde de nuit, veille » (comme terme désignant une partie de la nuit) : să ară fi ştiind domnul caseei de cătră care straje fund va veni, prevergheare-ară CT. EL. Mathieu 103; în a patra straje ce e de noapte merse cătr'înşii Isus( ibid., 59) ; în patru părţi împart noaptea străjuitorii : unii amu întîia strajă de noapte (ce se zice: cele trei ceasuri deîntîi) preveghe . . , alţii în a patra, şi fiecare zice: cele trei ceasuri dentîi) preveghe . . , alţii în a patra, si fiecare de strajă are trei ceasure CC2, 304; cf. 300, 309; CC1. 141, 146. strămuta « changer » : cîndu vă postiţi nu fiţi ca acoperiţii . . . ce strămutează faţa sa CT. EL. Mathieu 17; cf. CC1. 339; CC2. 48, 53, 54, 322 (là, aussi comme réfléchi) ; dans la phrase de PH. xxxiii, 6, faţa voastră nu se va strămuta, correspondant à feţele voastre nu se voru ruşira de PS. CP., il semble avoir être rapproché de sramotiti « pudore afficere » de la version slave. strat « couche, lit »: Iau în toate nopţi stratul mieu PS. CP. vi, 7 ; ce grăiţi în enimile voastre la straturile voastre milustiviţi-vă PS. iv, 5 ; (în paturele voastre CP.) ; cf. PS. CP. xxxv, 5 ; XL, 4 (dans PS. à tort: fsat); LXII, 7; cxxxi, 3 (patul stratului mieu, mais stratul patului mieu PV.); CXLIX, 5; «tanière»: adunară-se şi în straturile sale culcă-se (des bêtes sauvages) PS. CP. cm, 22. stricăciune «lèpre»: acica se curaţi lui stricăciunea CT.EL. Mathieu 24; cf. Marc 6; Luc 18; CC2.'257, 259, 486, 488. stricat « lépreux » : iată stricat vine şi închină-se lui, grăi: « Doamne, să veri, poţi să mă curăţesti » CT. EL. Mathieu 24 ; cf. 40, 108; Marc 6, 63; Luc 14, 31, 85'; CC1. 134, 279, 281, 388; CC2. 257, 259, 264, 483, 485, 546, 594, 598. strigătoriu « crieur public»: denainte Cozmiţii, strigători ului de Zîrneaşti DH. XI, 197. sirînsoare «biens, richesse, fortune»: era amu de avea sîrîn-soare multă CT. EL. Marc 45; cf. CC2. 354, 410, 498; «récolte»: mai 'nainte de strînsoarea rodului nebunie cugeta-ş acest nebun bogat CC2. 462; cf. 292, 348, 458; employé tout à fait autrement dans CPr. 222, comme traduction du vsl. zilisie « domus, deversorium », il ne peut être dû qu'à la non compréhension du texte: pre aceaia voi încă să fiţi zidiţi ca întru o str însoare Demnului în duh. strînsură « action d'amasser de l'argent, des trésors, argent amassé, trésors»: să nu ne mărim în deşert cu strînsură de avuţie CC2. 58 ; cf. 77 ; 458 ; creştinul tot al lui să-ş dea aurul şi strînsură (ibid., 231) ; cf. 82, 334, 467, 479, 514 ; « récolte »: să ţineţi praznicul de pîrga seceratului şi praznicul strînsuriei împreună în săvîrşitul anului PO. Ex. 23 ; cf. 34 ; « tourment, pouvoir oppressif, tyranie »: de acum nu să va griji . . . de multă strînsură trupului D. IL 309. struncina (forme ancienne de sdruncina) « briser, écraser » : Dzeul strunciură capetele dracilor săi PS. CP. LXVII, 22; cf. LXXIII, 14; CC2. 583; spre cine va cădea [piatra] struncina-va el CT. EL. Mathieu 88; cf. Luc 46, 100; CPr. 121; CC2. 341, 342; comme réfl., «se heurter»: ei s-au struncinat de piatră CPr. 102. struncinat «brisé»: să vindec struncinatele inimi CT. EL. Luc 13 ; « blessé » : struncinatele [oi] nu le legat şi betegele nu le vindecat CC2. 554. supăra s'éloigne quelquefois de son emploi actuel (celui-ci est attesté, p. ex., dans CV. LXXI, 14; PS. evi, 6, précédé d'un datif: lă supăra; CT. EL. Luc 88; CPr. 195); dans CT. EL. Luc 87 on a: se cade pururea să vă rugaţi şi (să) nu supăr ar eţi (peut-être avec l'omission de vă), où sa signification doit être celle de « se lasser » (deficere dans la Vulgate) ; comme réfléchi et précédé d'un datif il signifie «être pénible, éprouver de la peine, être ennuyé par ... »: mie nu se supără CPr. 2344; să nu vă se supere pentru trista mea ceaia ce pentru voi pat (ibid., 223) ; i se supărase de aceia CC2. 313. surpa «faire tomber d'un lieu élevé (ou d'une situation élevée), précipiter»: strămoşul nostru Adam trupa şi iubirea de dulceaţă den Rai şi den cinstea ceaia dentîi surpă-l CC2. 13; cf. 163. 201, 460; CTd. 195; CT. EL. Luc 14. tăgădui (a se) «se dérober, tergiverser»: nemică nu me tăgăduiţi de cele ce era cu folosit ce se nu spuiii voao CV. xix, 3—6; cf. xxi, 3—4. tămădui est employé d'une manière surprenante dans PH., notamment avec le sens de « créer » : înrimă curată tămăduiaşte întru menre, Dzeul L, 12; tremite-veri abund lor şi se vor tămădui cin, 30 (dans la Vulgate emiltes spiritum tuum et creabuntur) ; aux mêmes passages du texte slave nous trouvons sûzïdati « aedifi-care » et on se demande pourquoi le traducteur de PH. l'a rendu par tămădui; peut-être faut-il supposer que ce mot a circulé dans certaines régions avec une signification reproduisant plus directement celle du hongr. tămadni « surgir, prendre naissance, se lever » ; mais même dans ce cas on ne s'explique pas suffisament sa présence dans PH. ; comp. toujours dans PH. tămăduit ci, 19; tămăduire cxxvin, 6 (pour zidanije « aedification »). ţară est encore emplo3"é avec le sens du lat. terra, là où aujourd' 'hui il est remplacé par pămînt: mîncară toată iarba în ţara lor şi mîncară tot plodul ţeriei lor PS. CP. civ, 35 ; cf. 30, 32 ; cxxxiv, 12 (aussi dans CV.; partout, aux mêmes endroits, pămînt dans PH.) ; il est donné quelquefois aussi avec la signification de « poussière »: pomeni că ţeară sem PS. cm, 14 (tărînă CP. CP2) ; cf. xxi, 26 (ţarină PH. CP'. CP2.); LXXI, 9 (ţarină CP. CP2.). tărie «puissance»: mare e Domnul nostru si mare tăriia iui PS. CXLVI, 5; cf. CT. EL. Mathieu 91; CPr. 99, 125; CC2. 132, 313, 571, 574; IP. 29; «les puissances célestes, les milices du ciel» (cf. ci-dessus silă) : bucură-te, tăria ceriului TB. 314; îngereştiie tării,,. cu aripile vînturi aducea la rădicarea de pre pămînt a lui Hristos CTd. 197; cf. 198, 200; PV. CXLVIII, 2; CL, 2; CC2. 203, 205 ; « autorisation »: bucuros dăm tărie să şadză în crăirea noastră DH. XI, 369; cf. 342; le sens, figuré, de «forteresse», lui est attribué dans PO. Gen. 6: Dzise Domnedzeu: fie tărie în mijlocul apelor, să despartă apele delà ape. Şi fece Domnedzeu tărie şi despărţi apele ce era desupt tărie delà celea ce era desuţra tăriei. . . Şi chemă Domnedzeu cea tărie ceriul; il est employé bien des fois aussi avec la signification de «miracle»: întru iale [cetăţi] fură multe tării a lui...; [de] au vrut fi în Tir si în Sidon tărie,..; de-au vrut fi intru Sodom tărie CT. EL. Mathieu 42 ; cf. Marc 24, 41 ; CC2. 223, 616, 619. temeiu « fondements » (donc avec la signification ne le distinguant pas de temelie): temeele munţilor turbur ar ă-se CP2, xvn, 8; cf. 16; LXXXI, 5; CT. EL. Mathieu 24; Luc 28 (zideşte casa lui... fără de temei), 77; CPr. 38, 118, 128; CC2. 37, 617; «soutien»: cela ce iaste . . un temei al dereptăţiei CPr. 284. tescui «opprimer»: mit ar ml . . . tescuind şi asuprind mişeii CC2. 510; comme réfl., «affliger son corps»: flămînzind şi înseto-şind şi în toate năravurele tescuindu-ne CC2. 99; cf. 600. ţest « crâne »: merseră la loc [ce] chema-se Golgotha, ce iaşte de se grăiaste locul fastului CT. EL. Mathieu 113; cf. Marc 68; Luc 111 ; Jean 60; CC1. 400. ticăi (a se) donné par CC2. 281 avec le sens d'« être en proie à la douleur, souffrir » (trupul . . . cutremură-se şi se ticăiaşte), est employé tout à fait autrement dans CPr. 42: începură şi alţii de ceia ce se ticăiia deseîntători a meni spre ceia ce avea duhure hitlcne; puisque dans la Vulgate on a: quidam et de circumeuntibiis judaeis exorcistis..., et dans la version slave: necii ot obûchodj asti chu ijudej obajanînikû . . . , la traduction de Coresi pèche, on le voit bien, par l'emploi non à sa place de ticăi, ticăit « malheureux, misérable »: ticăit eu om, cine mă va izbăvi deîn trupul morţiei aceştiia? CPr. 95; cf. CC2. 488. tînji « être affligé, être dans la détresse » : în ce dzi tînjeseu, pleacă cătră mine urcehia ta PS. CP. ci, 3; cv, 44; evi, 13, 19, 28; cf. CT. EL. Mathieu 108; «être troublé, déconcerté, confondu»: nu tînjiiu PH. CXVIII, 46 (nu sfiiu-me PS.); «exprimer son mécontentement, murmurer»: nu tînjireţi de acestea, voi părinţilor sau voi feciorilor CC2. 235 ; a se t. « être contrarié »: de cei doi fraţi să tînjiră acestea. . . , măriia cea mai mare cerînd (ibid., 306). ţinut «possession»: împleti pămîntul şi-l luaţi supt ţinutul vostru CM. 24 ; « domination »: gîndiia ei că de supt mîinile şi ţinutul Rimleanilor va scumpăra pre ei CC2. 121 ; « autorité »: voi iară muerile, supt ţinutul bărbaţilor să fiţi şi să-i ascultaţi CM. 22 ; cf. CC2. 482 ; pour d'autres exemples de son emploi (notamment dans CV. et les Psautiers) avec des significations semblables, se rencontrant avec celles de ţinere, ţieioriu, v. les glossaires de Sbiera et Candrea; cf. aussi ţiitură, p. 347. trăsură traduit le vsl. pismç « littera, iota » dans CT. EL. Mathieu 11 : pîuă va trece ceriul şi pămîntul şi trăsura tina . . nu va trece de lege, pînă vor fi toate; CTd. 225 l'emploie une fois (trăsurile grozave) à côté de săltaturile, mais on ne saurait préciser sa signification. treaba: a fi treabă (treaba) signifie « être nécessaire, indispensable»: neputinţa omenească . . iaste să nu ţinem mai mult, den ce avăm, de cîtu nu e treaba CC2. 498; cf. 5, 316; aussi: a fi de treabă: iaste de treabă şi de trebuinţă CC1. 453; cf. IS. IV. 7; la même expression veut dire aussi « être opportun »: roagă-se ţie toţi preapodobnii în vremea ce e de treabă CP. xxxi, 6 ; comp. la vreme de treabă « en temps opportun » AA. XX, 477. trebui « considérer comme utile quelque chose, avoir besoin de . . »: burătaţile mele nu trebuieşti PS. CP. xv, 2; nu trebuieşti să te întrebe cineva CT. EL. Jean 55; cf. Mathieu 109; Luc 66; CC1. 395. trecătoriu << transgresseur » : fi-veri trecătoriu legiei CV. cxix, 2; cf. cvm, 10. trece « être oublié, échapper » : întru adîncul inimei să scriem acestea şi nemică să ne treacă CC2. 402; comme trans., «négliger » : de nu mă veţi ascidta, nici veţi face zisa mea, ce o veţi trece şi nu veţi asculta CC2. 524 ; « enfreindre, violer » : să nu treci porîncile lui CC1. 245; să riaibă a grăi Jidovii că trece legea (ibid., 353); «pardonner»: toate greşalele-i treci cu dulceaţă D. II, 304. tremes «lettre, épître (des apôtres): tremesul lui Iacov CPr. 51; cf. 57, 59, 60, 68, 74, 76, etc.; comp. vsl. posûlanije «epistola » < posûlati « mittere ». tremetere, comme le précédent: altă tremetere nu voi tremele la voi TM. 48 ; Iacovu .... scrie învăţătoare tremetere CV. cvii, 3—S (v. en outre le glossaire de Sibera) ; cf. CPr. 47, 51, 52, 63, 68, 74, 75, 77, etc. ; S. 3, 18, 28. tun « tonnerre »: glasul tunurelor (écrit tunulelor) taie PS. LXXVI, 19 (tunru[lui] tău PH.) ; cf. cm, 7; CTd. 197; PO. Ex. 9. turna «s'en aller»: turnă la un om den Odola PO. Gen. 38; pour a se turna «retourner», cf. p. 679. ucide «frapper»: cu trestie mă ucidea pr e capii TM. 46; cf. TB. 452, 458; CTd. 209, 214, 217, 225, 227; CT. EL. Mathieu 112; Marc 67; Luc 25 (cine te va ucide în bucă dă şi alaltă) ; 89 (ucidea pieptul lui), 109, 111; Jean 58, 59; CPr. 193; CC1. 312, 399; CC2. 11, 17, 465; CB. I, 51 (au ucis un om de au murit); P. 10; a se u. «se meurtrir»: se ucidea de pietre CT. EL. Marc 19; cf. 40. ucidere «action de frapper»: uciderea pieptului CC2. 19; cf. CTd. 225, 227. udătură « humeur (du corps) » : acea boală iaste cîndu i se întărită omului . . udătura . . ; fire are lumina ce iase den ea [luna plină] să turbure udăturile trupului CC2. 92; cf. 314. umilit (a se) « être touché de componction »: după aceia-ş aduse aminte de vindecare si se umili cu sufletul si curse căiră Hristos CC2. 514; cf. CPr. 166. unealte « différents objets appartenant à quelqu'un, biens meubles»: cerem . . cum acest om, cu toate unealtele lui, să margă în crăirea noastră fără grije DH. XI, 370; cf. 396 (écrit ona altele) ; «vases, etc. pour les divers usages domestiques»: masa şi toate uneltele ei PO. Ex. 30; cf. 31, 37. urdina «venir souvent voir, visiter quelqu'un»: nece urulu se nu apare de ai lui cumu . . se nu urdinre la dinsulu CV. LXIII, 3—6; cf. XCVIII, 8. urdiniş « impôt sur les ruches » : delà Hotin au aflat rămăşiţe de urdiniş 200 taleri, de-au adus la vistariu DH. XI, 233. urîciune est employé d'abord avec l'acception générale d'« action réprouvable, indigne, inhumaine » : ceaia ce ne . . . apără pre noi mai vîrtos de toate urîciunile CC2. 482 ; ensuite, avec les significations spéciales de: «haine»: cu sfîrşită urîciuri (à corr.: urî-ciure) urîiu pre'nsi PV. cxxxvm, 22; cf. PS. cvm, 5; CP2. xxiv, 19; CPr. 68; CC1.' 145, 535; CC2. 51, 235, 329, 347, 384; PO. Gen. 34; «envie, jalousie»: părăsiţi... urîciunile CPr. 58; cf. 55; AA. XXVIII, 103; «mépris, abjection»: eu sîmtu . . . urîciunri omeriloru PH. xxi, 7; cf. evi, 40; cxvm, 22; cxxn, 4; CP2. xvi, 40; « abomination, horreur » : puserăme uriciuri sic PS. LXXXVII, 9; cf. CT. Mathieu 99; Marc. 60. urît «haine»: eu urîtul nederept urîră-mă CP. xxiv, 19; cf. PS. ibid.: «abomination»: întru uritele sale amariră-me PS. PV. CLIII, 16; cf. CP. ibid. ; PH. LXXXVII, 9. urzitură est employé au pluriel avec le sens de « fondements » : se rădice-se toate urdziturile pămîniidui PS. LXXXI, 5 (v. aussi le glossaire de Candrea) ; avec la même signification: urzire PH. xvii, 8, 16; LXXXI, 5; cxxxvi, 7; urzii CP. xvn, 16. usnă «lèvre»: eu usnele sale se nu grăiască menciuri CV. CLIII, 14—CLIV, 1 ; de même dans les Psautiers (v. le glossaire de Candrea); CPr. 156; CC2. 189, 372, 596; PO. Ex. 6; S. 26. vădi, intrans., «porter une accusation contre quelqu'un»: începură a vădi spr'nsid CT. EL. Luc 110; Jean 28; d'autres significations lui sont attribuées dans ces deux phrases de CPr. 46 et CT. EL. Mathieu 57: vădiră a toată gloata (= concitaverunt omnem populum) ; ea vădi mumîniei ei ( —illa praemonita a maire sua; comme traduction du vsl. navaditi « suadere, instigare », il n'y est guère à sa place avec le datif qui suit) ; trans., « dénoncer, accuser » : ceia ce vîndu . . . soţu pre soţul seu, de-l vădescu înainte domnilor şi 'nainte judeţelor TB. 326; CTd. 202; cf. CC1. 140, «diffamer, déchirer»: dîndu mie ren în locu de bire vădia-me Ps. CP. xxxvii, 21. vătăma (et a se v.) est employé tout à fait autrement que d'habitude dans ce phrases de CC2. 431, 159, où il signifie « (s)'écarter, (se) détourner»: cerşură slobozie hitleanii ca să vatăme pre noi den calea spăseniei noastre; Iosif nemică nu se vătăma el den lucrurile cetea bunele. veac «éternité»: de aemu pînă în veacu PS. CP. cxxiv, 2 (pînră la veacu PH.) ; cf. CC1. 409 (pînă în veaci); de veac, veacului, veacilor, mis après un substantif, signifient «éternel»: focul de veac TM. 46, 227; CMţ. 231 ; focul veacului TB. 458; CTd. 216; focul veacilor CTd. 225; CC1. 329; moartea de veac CC1. 2; munca de veac CC1. 119, 338; munca veacului TB. 454; CTd. 215, 217; CC2. 70; munca veacilor CT. EL. Mathieu 106; CC1. 330; CC2. 37, 45; perirea veacului CC1. 160; viata de veac TM. 106; TB. 362, 450; CTd. 216, 218; ICr. 20; GS.'l, 258; CT. EL. Mathieu 79, 106; CC1. 14, 163, 336, 410, 437, 467; CC2. 37; viaţa veacului TB. 454; CTd. 215; CC1. 161 (comp. viaţa de veacului PS. CLXII, 40—41, où veacului a été mis à la place de veac, les deux constructions étant confondues); CM. 16, 17 emploie aussi: lacuirea de veac, căsătorie de veac « cohabitation, union, mariage devant durer toute la vie » ; d'autres significations qui lui sont données sont celles de «monde »: pînă la sfîrşihd veacului TB. 461 ; CTd. 218 ; cf. CT. EL. Mathieu 54, 55; CPr. 326 (preîn cuvînhd Domnului se fece veacul) ; CC1. 405, 451 ; CC2. 209 ; PO. Gen. 6 ; « fin »: aceaia va fi veacul lor, după faptele lor CPr. 192. vedere « vision, apparition » : nemănui să nu spuneţi vederea aceasta CT. EL. Mathieu 70; cf. CPr. 24; «aspect»: fu cîndu se rugă vederea lui aimintrea CT. EL. Luc 45; «forme, apparence»: în vedere de porumb arătă-se CC2. 582. veghia «veiller sur . . . »: să nu Domnul vegheare cetatea, în deşert preveghe veghetorml CP. cxxvi, 1 ; « garder »: lu Pavelu dzişu veghiatu să fie întru ştiutulu curatului; porînciiu se-lu veghie pînră voiu tremite la chesariu CV. LXX, 9—13 (où il faut séparer veghiaitu să fie de se-lu veghie, le premier voulant dire « qu'il soit réservé » ; pour cette dernière signification, cf. CV. CLXIX, 9; CLXX, 14; CPr. 66, 67, 78); «préserver»: Tu, Doamne, ... veghi-nă de neamul cesta PS. CP. xi, 8 ; cf. PS. xvin, 14 ; cxx, 7 ; CP. xvin, 14 ; « prendre en considération, tenir compte de . . . »: tremisemu cumu ne-mica acelea se veghie ei CV. xxxi, 8—9; «observer, respecter»: dzisele tale nu ascultămu, nici veghiemu PS. CP. CLVIII, 30 ; cf. CPr. 36, 69, 73, 74 : a se v. « se garder, se préserver »: sa ne veghemu de toi raid CTd. 225 ; cf. CT. EL. Mathieu 66 ; Luc 65 ; « être sur ses gardes, prendre garde»: vegheaţi-vă să nu cumva neştine voi prilăstească CT. EL. Mathieu 98 ; cf. CPr. 33. veghetoare « lieu où l'on garde, où l'on conserve quelque chose (des provisions, etc.) ; cellier»: pus-au Ierusalimul ca poamelor veghetoare PH. LXXVIII, 1 (celariu dans PS. CP). verze « herbes, plantes » : cînd creşte mai mare de toate verzele iaste CT. EL. Mathieu 53 ; Marc 17 ; Luc 61 ; cf. PS. PV. CP. xxxvi, 2; PO. Gen. 1, 9; P. 9. viitoriu (vietoriu) « qui est venu » : învăţătoriul viitoriu iaste şi te cheamă CT. EL. Jean 39; cf. Luc 113 (où il peut être traduit par «étranger»); «qui doit, qui va venir, arriver»: vestiţi lui Dumnedzău sămînţa ce c vietoare PH. xxi, 32; cf. CPr. 89; CC2. 124; PO. Gen. 41 (ani buni vinietori, ani de foamete victori), 49 (vremile vietoare); Ex. 10; AA. XX, 486 (lucru vietoare). vîlfă (vîlhvă, pl. vîlfe,vîlhve, vîlsvi, vîlsfi) «mage » (comme le vsl. vlûchva): vît fele delà răsărit vineră în Ierusalim CT. EL. Mathieu 3; cf. 4; CC1. 406; CC2. 376, 569, 570, 571, 572, 573, 574, 575, 576. vină «motif, raison, objet»: derept aceasta vină rugaiu voi se văzdu CV. ci, 12—13; cf. XIII, 9; XCIII, 14; CPr. 25, 46, 51, 122 (tremeterei aceştiia... vina aceasta e), 166, 197, 249, 261, 273, 277, 289, 302; CC2. 177, 193; avec le sens d' « occasion » (comme le vsl. vina) il est donné par CPr. 237 ; sau în vină sau în adevărătură Hristos să propoveduim (= sive per oceasionem, sive per veritatem Christus annuntietur). vî(n)sla « mettre à la voile, se rendre par mer quelque part, naviguer»: de acolo vînslămu şi trecumu în Chipru CV. LXXXIII, 14—LXXXIV, 2 (cf. le glossaire de Sbiera et CPr. 50); aussi a se vînsla: vînslămu-nă întru Siracusia CV. xcix, 2—3; cf. CPr. 43, 44. vîrtos « forte, ferme »: în loc vîrtos spăseşte-me PS. CP. LXX, 3; zborul vîrtoşilor cerşură sufletul mieu (ibid., LXXXV, 14); credinţă tare şi vîrtoasă CC1. 133; cf. CC2. 255. virtute «force, puissance»: Dumnedzeu încinse-me cu virtute PS. CP. xvii, 13; cf. TM. 121 ; CTd. 226; CC2. 65, 170; în sfîntu iviiu-me ţie se vădzu virtutea ia PS. LXII, 3. viteaz «soldat»: viteaz lu Isus Hristos CC1. 85; cf. 445; AA. XX, 487 ; dans CV. LXVII, 3 (vite.iziulu Tertilu) et CPr. 47 il signifie «orateur», les traducteurs de ces textes ayant confondu le vsl. vitij « rhetor » avec vitezî « héros ». vlădică «prince, chef, gouverneur»: vlădicii de Edom PS. PV CP. CLII, 15 (v. aussi le glossaire de Candrea) ; cf. CT. EL. Mathieu 36; Marc. 59. vlădicie «autorité souveraine, empire»: vlàdiciia ta în toate ginturele şi ginture PS. CXLIV, 13 (cf. le glossaire de Candrea). voinic « soldat »: luo voinici şi şutaşi şi curse spre ei CV. xxxiv, 3—5 (v. en outre le glossaire de Sbiera) ; cf. TM. 284 ; TB. 352, 449, 465; CTd. 193, 206, 213, 219; CT. EL. Mathieu 25, 89, 109, 112, 115; Marc 68; Luc 9, 29, 110, 111; Jean 59, 60; CPr. 17 (voinicii ceriului « la milice du ciel »), 24, 30, 38 (voinici cu fuşti = vsl. paliciniky «lictores»), 46, 50, 292; CC1. 103, 106, 177,'394, 399, 445 (voinic a lu Isus Hristos); CC2. 80, 88, 254—255, 261, 343, 344, 388, 596, 602; S. 14; P. 10; AA. XX, 477, 479, 480; D. II. 311 ; «jeune homme»: voia ţi-e la... cest voinic cu legea lu Dumnezeu să mergi la el pre lăcuirea de veac? CM. 16; cf. CC2. 16; cf. CC2. 394, 395, 396; PO. Gen. 4. voinici (et a se v.) «lutter, combattre»: voinicesc aceia ca sloboziţi să fim şi neturburaţi CC2. 596 ; cf. CV. cxxvn, 3 ; CXLVII, 8; CPr. 58, 141, 281 ; iaste încă sutaş întru multe rele ţinut şi se voiniceşte lu chesariu ce ţine lumea CC2. 260 ; cf. CPr. 55 (mal imprimé: se voinicesc). voivodă « chef, commandant d'une armée »: sutasul dede legaţii la voivodă CPr. 51 ; cf. CV. c, 6—7; CT. EL. Marc 24; CC1. 379; CC2. 147, 261, 372, 616; il désigne aussi des hauts dignitaires de l'Église, etc.: voivozii besereciei CPr. 15; prinseră Pavcl şi Sila, trăgîndu-i la tîrg cătră judeţe, şi-i duseră ei la voivozi CPr. 38. voroavă « tumulte, trouble, agitation »: nu putea înţelege alesu dreptu vorova CV. xxxiv, 13—xxxv, 1 (v. aussi le glossaire de Sbiera); cf. CM}. 231; CT. EL. Mathieu 107, 111; Marc 21, 62; CPr. 30 (era voroavă nu puţină întru voinici), 39, 42, 46, 47, 277; CC1. 388, 399; CC2. 14 (voroavă lumiei), 49, 61, 94 (nu lasă ... a-i cebăliti mititea, ce se zice cu voroavă), 139, 161, 243, (a ceştii vieţi voroavă), 257, 299, 405, 408, 460, 467, 553, 595, 596; avec d'autres significations il est donné par PH.: «discorde»: vădzuiu fără-de lege şi vorroavă în cetate LIV, 10 ; « provocation agressive, mauvaise volonté»: mîntui-me-va de vorroava oamenriloru xvn, 44; cf. xxx, 21 ; LIV, 23; «zèle »: pînră [cînd] . . înfierbînta-sc-va ca focul vor-rova [ta] ? LXXVIII, 5 (dans la version slave rïvinije « aemulatio, rixa»). Bien que le sens de «tumulte», etc. puisse s'expliquer par celui de « parole» ,1e plus courant pour voroavă, on se demande toutefois si cette transformation sémantique n'est pas due à l'influence d'un autre mot, tenant compte du fait que le synonyme vorbă n'apparaît jamais en ancien roumain avec les acceptions de voroavă que nous avons relevées ; le mot qui serait en cause dans ce cas pourrait bien être vreavă, employé aussi avec le sens de « tumulte » et dont nous nous occuperons plus loin (aux éléments slaves propres à la langue du xvr2 siècle) ; la phrase suivante de CC2. 267, où les deux mots sont employés simultanément, semble confirmer cette supposition: mainainte potoleşte voroavă sufletelor noastre, după ac caia slobozeşte potopirea şi vreava vîntidui şi a măriei. vorovi «être tumultuux, faire du bruit»; văzu ... gloatele vorovind CT. EL. Mathieu 32; «être troublé, inquiet»: nu voro-vireii că sufletul lui întru élu iaste CV. xvi, 11 —12; cf. CPr. 43; CT. EL. Marc 21; «murmurer»: se nu se vor sătura (şi) vorrovi-vor PH. LVIII, 16 ; cf. CC2. 279 ; « s'agiter, être fort affairé »: M art ha voroviia de multă slujbă CT. EL. Luc 54; CC1. 449; tout à fait en désaccord avec ces significations il est employé dans CPr 40 : vorovindu-se Iudeii şi Elinii; puisque la version slave donne, au même endroit, la forme prëpirati « suadere » (comme dans la Vulgate: suadebatque Judaeis et Graecis), le texte de Coresi est évidemment mal traduit. vuitoare « sorte de moulin à foulon » (probablement ce qu'on appelle dîrstă dans certaines régions) : Vîlceşti cu cinci mori şi cu patru pio şi cu o [v]ultoare, . .; Sadna cu patru mori şi cu doo pio şi cu o vuitore CB. I. 211. zeciui «partager»: eu zeciuesc tot cit am CC2. 17. zidi, zidire, ziditoriu sont souvent employés avec les significations de « créer, création, créateur » (dont la langue actuelle garde quelques traces seulement dans certaines expressions); cela ce sufletul şi trupul au zidit CC2. 253 ; cf. 194; nu vru să-i piară zidirea mînilor lui (ibid., 238) ; născu noi ... a fi noi dintru întîiu vr'ura de zidirile lui CV. CXIII, 8—13; cf. CXLVII, .14; CPr. 51, 58; zidi-toriul a toate, Domnul CC2. 338; cf. 24, 298, 322; CPr. 62; dans CPr. 195, il a le sens d'« édification » (fig.): acelea toate se fac, ai miei dragi, de a voastră zidire, znamenie « prodige » : mergea amu mulţi după el fiind den pagini, derept ciudesele si znameniile ce făcea CC2. 263—264; cf. 192, 193, 284, 316, 376, 471, 479, 539, 543; CP2, LXXVII, 43. Mots propres à la langue du XVIe siècle: Latins 146. Variant beaucoup quant à la fréquence de leur emploi, ils sont cependant tous bien caractéristiques pour la manière dont on exprimait encore, à cette époque, certaines notions concrètes ou abstraites. Quelques-uns d'entre eux laissent voir en même temps le sort qu'ils ont eu, avant de disparaître ; on ne les rencontre que dans des textes provenant des régions septentrionales, de sorte que c'est là qu'on peut fixer leur dernière étape de circulation. Tel est le cas pour desidera, gini, i et quelques autres de la série qui suit: agru « champ, terre cultivée » < ager: semănară agre PS. PV. evi, 37; cf. CV. cxxxn, 1 ; CT. EL. Mathieu 52, 53, 54. arină « sable » < arena: ca arina maireei PS. LXXVII, 27 (v. en outre le glossaire de Candrea) ; cf. CV. xcvin, 12; CL. XXV, 37 (anină). ascunsoare « mystère » < *absconsoria (cf. Candrea-Densu-sianu, Dicţ. étim., 98) ; mie-i spusă aceasta ascunsoare pre adevărâ-tură ce mainte eu voao scurt scris CPr. 222. asin (asăn) « âne » < asinus: alţii vor fi . . . ca pieile asenu-lui TB. 470; CTd. 221; cf. ICr. 6 ; CT. EL. Mathieu 83 ; Luc 71; Jean 41 ; CC1. 261, 382, 387, 474; CC2. 117, 464 (et aussi à la fin, dans la version des dix commandements); PO. Gen. 12, 22, 24, 45 ; Ex. 4, 9, 20 ; aussi le fém. usina dans le même texte, Gen. 49. auo « raisin »< uva: singe de auo PS. PV. CP. CLIII, 14; cf. PO. Gen. 49. aveni (et a se a.) « fermenter, lever » < advenire: aluatul ainte de ce se-ară fi avenind...; făcură pogaci, că nu putea aveni pîne azimà PO. Ex. 12; avertit: pîine avenită (ibid,, 13, 34); cf. p. 625. beţii « buveur, ivrogne » < *bibiticius: o, amar betitilor TB. 464; cf.'CT. EL. Mathieu 103; CPr. 134, 301; CC2. 263,'489. blînzi (a se) « devenir affable, affectueux » < *blandire (blan-diri): se blînzi cel fecior mai mare CC1. 321 ; cf. p. 676. bote june «baptême » < *baptizio: noi mîntui-nă-vremu cu bote-giurea CV. CLVI, 10—11; cf. TM. 122, 124; CT. EL. Mathieu 5, 81, 85; Marc 1, 28, 47, 52; Luc 9, 31, 69, 99; CPr. 2, 26, 32, 40, 60, 312, 321; CC1. 375; CC2. 5, 30, 57, 270, 432, 583, 594, 586, 588. călariu « cavalier » < caballarius: lăsară călării a merge curu-sulu CV. cvi, 2—3; cf. PS., etc. (v. le glossaire de Candrea); CPr. 47; PO. Gen. 50; Ex. 14, 15. căsătoriu < *casatorius: « qui est marié, père de famille »: omul casator iu cela ce scoate din vistiiariul lui noaole si vechile CT. EL. Mathieu 55; 80, 87; CC ; 170, 171; CC; 337, 338; PO Ex. 12; vai de càsàtoriul cela ce no-s va deştepta fomeaia din casă, sfînta domerecă de noapte să meargă la beserecă TM. 51 ; cf. CPr. 136, 333; CC2. 298; CL. XV, 37; «dispensateur»: cade-i-se amu episcopidui fără prepus să fie ca un căsătoriu al Domnului CPr. 300 ; « qui est lié de près, fidèle à . . » : să fim căsători bes5reciei lu Dumnezeu pre viaţa de veac CC1. 410; aussi le fém. casatoare «femme vigilante dans sa maison»: să fie muerile . . . casatoare lune CPr. 301. căţîn « écuelle » <.catinus: Moysi iară luo o parte a sîngelui si băgă în căţîn PO. Ex. 24 (il se trouve seulement dans une partie des exemplaires de PO. ; les autres donnent, au même endroit, la leçon: băgă întru un vas; lors du tirage, des changements ont été introduits dans la Palia et c'est pour cela qu'on constate quelques désaccords entre les exemplaires qui nous l'ont conservée). cătuş « chat » < cattus 4- le suff. -uş: cine mănîncă carne... de cătuş P. 4—5. cet « tranquillité, calme » < quietus (employé aussi de nos jours dans quelques régions; v. Dicţ. Acad., II 1, 573—574): dzise burăei si stătu [în] cetu Pv. cvi, 29 (în lin dans PH. CP2.). crunta « couvrir de sang, ensanglanter » < cruentare: limba ta o cruntezi CC2. 373 ; cf. ci-dessus, p. 676. cumplit < comptere: «achever, finir, consommer, épuiser»: săgetele mele cumpli-voiu spri nşi PS. CLIII, 23; «faire périr, détruire, exterminer»: nu me tornu pîră se cumplu-i PS. xvn, 38 ; comme réfl., « finir, s'achever » cumpliră-se în deşertu dzilele lor PS. LXXVII, 33; «périr, être détruit, exterminé»: hicleanii cum-plu-se PS. CP. xxxvi, 9 (v. en outre le glossaire de Candrea et CC2. 104, 347); cf. pp. 626, 633. : cungiurară-me cîri mulţi cungiura « entourer » < co,v&^ PS. xxi, 17 (cf. le glossaire de Candrea). «guérir»: curaţi era de stricăciune CC2. 486 cunoştinţe « personne qu'on connaît, avec laquelle on a des relations »< cognoscens : iubiţii şi cunoştinţa miei...; soţii ... şi cunoştinţa D. II. 310; cf. 278. cura < curare: cf. 529; «effacer»: se cure-se (să se cure) de cărţile viilor PS. CP. LXVIII, 29; «pardonner»: cură păcatul mien, că multu e PS. xxiv, 11 ; cf. L, 3, 11 ; LXIV, 4; LXXVII, 38; cvm, .14; CP. L, I! ; LXIV, 4; LXXVII, 38; «exterminer»: pizmitorii miei curat-ai PS. CP. xvn, 41; cf. c, 8. cursură « course » < cur sur a: bună oaste oştit-am şi cursura am curs CC1. 85; cf. 448. custa «vivre »< constare: Adam custă 130 de ani PO. Gen. 5; cf. 9, 11, 17, 18, 20; Ex. 21 ; CC1. 468. deşidera « désirer, soupirer après quelque chose » < desiderare: in ce chip deşi[de]ră cerbul la izvoarele apelor PS. XLI, 2 (v. en outre le glossaire de Candrea et cf. pp. 486, 626). despune « exercer son pouvoir sur quelqu'un ou quelque chose, être le maître de . . , dominer, gouverner, régner » < disponerc : au fost să mă des pui cumu-şi despune o doamnă roaba sa TM. 229; cf. CTd. 225, 227; CT. EL. Mathieu 81 (judele limbilor despun el şi marii despun ei); CPr. 62, 94; 1). II, 305; comme réfl., «s'arroger des droits souverains, dicter »: limba des-pnindu-se întru mădularele noastre, spurcă tot trupul CPr. 54; cf. pp. 626, 659. destinde (de stinge ; aussi comme réfl.) « descendre » < descen-dere: destinse Pavelu şi cădzu spri'nsn CV. xvi, 9—10; deştinseră-se întru Chiesariia (ibid., LXVIII, 6—7) ; pour d'autres renvois, cf. pp. 545, 551, 555, 560, 577, 633, et à ajouter: CTd. 208, 229; CT. EL. Mathieu 24, 42, 73; Luc 50; Jean 19, 20, 21, 22; CPr. 18, 20, 23, 25, 28, 37, 51, 65, 166, 270; CC1. 14; CC2. 119, 156, 158, 164, 404, 516, 525, 606, 607; PO. Ex. 19. dupleca < duplicare: « faire pencher »: dupleca-l va şi va cădea PH. ix, 31 ; a se d. « décliner»: dzilele mele ca umbra duplecară-se (ibid., ci, 12); «s'ébranler»: urdzirea codrilor smentiră-sc şi sc duplecară (ibid., XVII, 8 ; cf. xx, 8 ; cm, 5) ; « chanceler »': se du plecară ca şi beaţii (ibid., cvi, 27); «s'écarter»: blăstemaţii carii se doplecă delà porîncitele tale (ibid., xxxm, 15); duplecat «courbé»: spirarea lor ... duplecată PS. PH. CP. LXVIII, 24. duroare « douleur » < dolor: tinură-mă dur orile mortiei CP. CP2, xvii, 5; cf. CM. 23; CC1. 127.' famen (famăn) « châtré, eunuque » < *feminus: sînt amu fea-meni ce deîn maţele mumîniei nascu-se (imprimé: născu-se) aşa; si sînt fameni ce se arată deîn om; şi sînt fomeni ce se strică sine CT. EL. Mathieu 78; cf. CPr. 20; CC1. 333. făptoriu « créateur » < *factorius: avăm făptoriul şi domnul care noao lege au pus CC1. 189; cf. 45. ferica (fereca) < *felicare; comme intrans., «faire du bien»: nu vru să înţeleagă se feriladze PS. CP. xxxv, 4 ; cf. CC2. 384 ; comme trans., «rendre heureux»: Domnul ... fericeadză elu îm pămîntu PS. CP. XL, 3; cf. CC1. 37; CC2. 153; «estimer heureux »: fericămu rebdătorii CV. cxxxm, 10; cf. PS. PV. CP. CXLIII, 15; CLX, 48; CT. EL. Luc 4; CPr. 57; CC2. 287, 561 ; «répandre ses bénédictions sur. . »: fericează Doamne, dulce voei tale Sionul CP. L, 20 (fericedzu dans PS.); «glorifier»: toate limbile fericiadze elu PS. CP. LXXI, 17; cf. CC1. 138; TP. 146, 156, 158; pour fericat, v. p. 640. f unicei « ulcération, furoncle, clou » < furuncellus, attesté seulement dans CB. I, 8, sous la forme altérée fughicei: vedea-voiu pre voi cu cutremuri şi cu fughicei, cu friguri. fur « voleur » < fur: de se nu ncştinre de voi chinuiască c^a -ucigătorii, sau ca fund, sau ca reu-făcătoriu CV. CLX, 14—CLX , 3; cf. PS. CP. XLIX, 18; CT. EL. Mathieu 17, 103; Luc 67; Jean 36; CPr. 62, 68, 271, 279; CC2. 48, 543, 550, 555; PO. Gen. 49 (où il faut lire: furi şi, non furişi); Ex. 22; P. 13; employé bien des fois à côté de tîlhariu, il montre qu'on le distinguait de celui-ci qui signifiait « brigand, bandit » tandis qu'aujourd'hui il veut dire aussi «voleur» (comme tel, synonyme de hoţ): nici furii..., nici tîlharii împărăţiia lu Dumnezeu nu o vor moşteni CPr. 134 ; cf. CT. EL. Jean 35; CC1. 44, 46, 67, 348; CC2. 79,'236, 554, 556-la distinction entre eux est bien indiquée dans ce passage de CC2. 552: fund amu în ceaia ce nu iaste a lui face cum va, iară tîlhariul ca un muncitor iu e şi pierzătorul şi stricător iu (comp. l'emploi des verbes fura et tîlhări: nu fura, nu tîlhări CC1. 348; cf. CC2. 81). fuste « bâton, houlette » < fustis: nu lăsa-va Domnul fustele păcătoşilor spre sorţile derepţilor PS. cxxiv, 3 (cf. le glossaire de Candrea et CC2. 552) ; dans CPr. 38, ceia cu fuştii traduit le vsl. paliôïniky « lictores ». gint < gens: « peuple, race »: dziseră întru înema sa gintul lor depreună PS. LXXIII, 8; cf. PH., au même verset; gintul derepţi-loru PS. xiii, 6 ; « genre »: Cite munci sintu iuo să muncescu gintu omenescu? . . . Vădzu . . multe munci gintul omenescu TB. 316; «parents, famille»: plîngeţi după mine, fraţilor . . . şi gintul şi cunoscuţii mei TB. 449; cf. 451 ; «génération»: pomeniră numele tău în toate ginture [şi] ginture PS. XLIV, 18; cf. ix, 27; xxi, 32; xxxii, 11; XLVII, 14; XLVIII, 12, 20, etc.; PH. LXXVII, 4; LXXXIX, 1 ; c;, 13, 25; cv, 31 ; cxxxiv, 13; CXLIV, 4, 13; CXLV, 10; «foule»: totu gintulu cade-se a se adura CV. xxx, 7—8 ; singurii gintu de PS. xxiv, 16 traduit le vsl. jedinocedu « unigenitus ». i « aller » < ir el aemu după tine imu cu toată înema PS. CLVIII, 41; voiu i întru adevărulu tău PH. LXXXV, 11; cf. LXXX, 13; LXXXIII, 8; cxxxvm, 7; CXLII, 8. im «limon, boue » < timus: luară ... im în locul varului PO. Gen. 11 ; cf. 14. împutăciunc «reproche, blâme, réprobation »< imputatio: în zioa aceaia ce căută Domnul să ia împiităciunea mea deîntru oameni CT. EL. Luc 3; cf. CPr. 184, 285; CC2. 289, 373, 498, 570; PO. Gen. 30; Ex. 17. încăreşte (a se) < incalescere: «se réchauffer»: păsaţi cu pace, încăreşteţi-vă şi saturaţi-vă CV. cxxx, 1—3; cf. CPr. 53; «s'échauffer ->: încărescu-se înrema mea în (întru) mere PS. PH. xxxvm, 4. înfrumşa(înfrîmşa) < *infcrmcsiarc: « rendre beau, embellir»: ie sire demîreaţa şi seara înfrumşedzi PS. LXIV, 9; cf. PH., au même verset; comme réfl., « se parer »: sfintele mue ri cele ce upovâiia spre Dumnedzeu şi-şi înfrumşa sinre CV. CLII, 3—4; înfrumsat «embelli»: fiele lor ... . prea înfrumsate PS. CXLIII, 12; cf. PV. PH., au même verset; CTd. 218; D. II, 302; CL. XXIV, 731 învesti (înveşte; aussi a se î.) » (se) vêtir, (se) revêtir » (quelquefois en sens figuré) < investire: preuiii lui învescu în spăsenie PS. CP. cxxxi, 16; cf. CT. EL. Mathieu 18; Luc 66; CC2. 246; PO. Ex. 28 ; cîndu ei dodeiia-mi înveştiia-me în sacu PS. CP. xxxiv, 13 (v. aussi le glossaire de Candrea et cf. CC2. 127, 246; IC. 43; AA. XXVIII, 101). invita « porter vers quelque chose, pousser à . .. , inciter » : < invitare : mai marii preoţi şi bătrînii invitară gloatele de să ceară Varavva CT. EL. Mathieu li 1; CC1. 398; cf. CTd. 228; CPr. 34. învolbi « enrouler autour, couvrir avec... » < involvcre: ca (un) veşmîntu învolbi-le (învolbiia-le) PS. CP. CP2, ci, 27. lăsăciune < laxatio: «pardon, rémission»: se prcernească ei lăsăciuri păcateloru CV. LXXVI, 6—7; cf. CT. EL. Mathieu 108; Luc 4, 9, 114; CPr. 15, 26, 33, 49, 51; CC1. 50, 390; CC2. 600; «délivrance, libération»: iremesu-m' au ... să propoveduesc prinşilor lăsăciune CT. EL. Luc 13; carte de lăsăciune signifie «acte, écrit de répudiation » : cine-ş va lăsa muiarea lui să dea ei carte de lăsăciune CT. EL. Mathieu' 13; cf. 78; Marc 43. lucoare « lumière, éclat » < lucor: Incoar ea soarelui CV. LXXVI, 10; cf. PS. CP. Lxiv, 11. mărit « jeune marié, gendre » < maritus: ci ca màritu eşi din celariul său PS. xvni, 6. meser «pauvre »< miser: nu pîră în cumplitu ultalu va fi meserul PS. ix, 19; cf. le glossaire de Candrea et CTd. 200; CT. EL. Mathieu 10, 40; Luc 24; CC2. 15, 39, 135, 336, 493, 500, 594 ; IP. 34, 35; D. II, 311. meser ere « miséricorde » < miserere: en spre meser er ea ta upu-văiiu PS. xn, 6; cf. le glossaire de Candrea et en outre: TM. 155, 216, 226; CTd. 227; CPr. 77; CM. 25; CC1. 4, 49, 139, 453, 464; PO. Gen. 19, 47; Ex. 25; P. 23; TP. 156, 158. neguia < *negoliare (negotiari) : « négocier, faire du commerce »: dede lor zece arginţi şi zise cătr'inşii: «neguţaţi pînă voi veni» CT. EL. Luc 95; cf. 87; CC2. 199; «donner en exploitation»: baia de aur delà Zlatna ... iaste negutat cu Muratos Ianăs în bani A A. XX, 464. nuia (nota) < *notarc < *nautare < nauta: «nager »: se nu nestinre noaie, se scape CV. xciv, 12—13; cf. xcv, 2; CPr. 50; «naviguer»: nută întru Siriia CV. ii, 3; cf. xxiv, 14; xxvi, 3; Lxxxn, 14; Lxxxin, 6—7; LXXXIV, 8, 10, 13; LXXXIX, 13—14; PS. CP. cm 26; CPr. 31, 35, 37, 40, 45, 50; comme trans., « traverser sur un vaisseau»: Pamifiliiasca nutămu CV. LXXXIV, 4; nutare «navigation»: fiindu săblaznă nutariei CV. LXXXV, 5—6;: cf. 13—14; CPr. 44, 50; notătoriu «navigateur»: fiind amu întru blăznire notătorilor CPr. 50. op < opus, dans les expressions op iaste (e), e op (= opus est} «il faut, il est nécessaire»: opu iaste voao fără voroave să fiţi CV., xn, 5—7; cf. cxxxvn, 14; e opu a fi tărie astădzi cuvîntul lui Dom-nedzeu TM. 123 ; chez Coresi la forme habituelle est opt (contractée de opus est): el opt să moară fără milostivnicie CPr. 324; cf. 148,. 161, 267, 276, 296, 321; CC1. 150, 250, 272, 273, 274; ailleurs,. a fi op signifie « être opportun, favorable » (în vreme ce e opu PS. xxxi, 6), « être tel qu'il le faut » (toţi mestecară-se depreură şi nu fură opu: ibid, xni, 3; cf. LII, 4 et PH., aux mêmes versets) ; CV. connaît aussi l'expression a fi spre op «être nécessaire »: scotea de-i punrea ce era spre opu cxvin, 10—11 ; tout à fait rare est l'emploi de op sans e ou iaste avec la signification de « il faut »: Ilia op se vie CL. XXV, 37 ; cf. XXIV, 732, 740 (il se peut cependant qu'il soit une faute pour opt, que nous avons trouvé chez Coresi) ; à noter qu'il apparaît tout à fait isolé avec le sens de « trop »: greind op CL. XXV, 37 (où il traduit le vsl. izlicha). pănăta « être affligé, être en proie à la douleur, souffrir » < *poenitare (poenitere): părăiaiu ... tristu îmblaiu PS. CP. xxxvii, 7; cf. PS. CLXII, 31; CPr. 51 (nu-ş pănăiă nemică rău), 56, 57; il n'est pas à sa place dans PH. LXIV, 13, où razbotëti « pinguescere »• de l'original slave devait être autrement traduit; cf. pp. 636, 637. parai « palais de la bouche » < palatium (contaminé avec ■palatum):se lepească-se limba me de pănaţul (à lire: paratul) mieu PS. cxxxvi, 6. păsa1 «peser, être pesant »< pensare, v. p, 673. păsa 2, employé seulement à l'impératif (pasă « va ! », pasăm-«allons!», păsaţi « allez ! »), < passare: pasă după mené! TM. 151 ; cf. 153; TB'. 342, 461 ; CTd. 205, 210, 217; CT. EL. Mathieu 4, 12, 14, 25, 29, 68, 75, 105; Marc 6, 8, 30, 45; Luc 33, 49; Jean 13, 28, 64; CPr. 20, 21, 46, 48; CC1. 29, 104, 109, 239; CC2. 8,. 10, 275, 284, 394, 494, 513; PO. Gen. 19, 27, 28; Ex. 3, 17, 19; pasăm mai aproape în oraşe şi în cetăţi ! CT. EL. Marc 6 ; cf.. Jean 39, 66; CC2. 108; păsaţi în toată lumea ! TM. 106; ICr. 20; GS. I, 258; cf. CT. EL. Mathieu 9, 28, 34, 40, 1 15, 116; Marc 71; Luc 17, 31, 73, 85; CPr. 114; CM. 9; CC1. 83, 110, 404 ; CC2. 238, 265, 483; PO. Gen. 29; Ex. 5. premieza « partager en deux » < *permediare: bărbaţi strîmM şi hitleani nu premiază zilele sale CP1, LIV, 24; cf. pp. 636, 674. prepune « attribuer à quelqu'un une chose blâmable, soupçonner quelqu'un » < praeponere: nu-ş pre niminea prepunea et CC2. 170; dans PS. CLIII, 9 il est donné avec une tout autre signification : vâdzu Dzeu şi prepuse (il y traduit le vsl. vuzrevïnovati « ae-mulari, invidere ») ; prepus «soupçonné» CL. XXIV, 731. scumpără < * excomparare: « racheter, délivrer, libérer »: Hris-dosu ne-au scumpârat deîn blâstemul legiei CPr. 206- cf. 168 250 306; CTd. 192, 194; CC1. 69; CC2. 71, 116, 121, 133, 13ó' 291, 392, 443, 559, 586; IP. 31, 37; AA. XX, 478 (să mă scumpete den robie), 480; ibid., XXVIII, 162; DH. XI, 319; «acheter»: cu .menciuroase cuvente voi vă voru scumpàra CV. CLXIX, 2—3 (voao scumpără, au même verset, dans CPr. 66) ; cf. CC2. 294 ; « donner, remettre ce qui est dû, rendre»: scumpără plata trufaşilor PH. xciii, 2 ; a scumpără spăsenie signifie « procurer le salut éternel » : dumnezeeştile sărbători spăsenie ... scumpără sufletelor noastre CC2 588 ; comme réfl., «se délivrer, se libérer » : se-ară scumpără dentr'acea muncă de vecie CC2. 83. scura «purifier »< excurare: [de] păcatele mele scură-me PS. L, 4. semna < signare est employé non seulement avec les significations de însemna d'aujourd'hui, « marquer, signifier » (semnară piatra cu peceţile CT. EL. Mathieu 114; ceaia duminecă luminata întîiul venit al lu Hristos seamnă CC2. 145), mais aussi avec celles de: «faire connaître»: nu ce sîntu vine spre însu a semna CV. Lxxiii, 1—2; «prédire»: semnă ... foamete mare ce vrea să fie prespre toată lumea CPr. 28 ; comme réfl., « se faire voir, se montrer»: semnă-se spre noi lumina faţcei tale, Doamne PS. CP. iv, 7; pour d'autres renvois, v. p. 678. şerb < servus: « serviteur »: « a Domnului Isus Hristosu şerbii CV. cix, 7—8; cf. le glossaire de Sbiera et pour PS., etc., celui ■de Candrea; TM. 78; TB. 424; CTa. 225; CPr. 24, 38, 52, 58; « esclave »: şerbi fiind păcatelor CPr. 67; PO. Ex. 21 ; AA. XXVIII, 101 ; şarbă « servante »: spăşeşte fiiul şearbeei tale PS. CP. LXXXV, 16; cf. le glossaire de Candrea; TM. 150, 155; CTd. 227; CPr. 29. şerbi «servir, s'acquitter envers quelqu'un de certains devoirs » < servire: şerbiii lui Dumnedzău cu frică PH. II, 11 ; cf. xxi, 31; xcix, 2; a fi serbit veut dire «être assujetti à..., être l'esclave de...»; cîndu eram tineri suptu stihiile lumiei eram mai şerbi ţi A A. XXVIII, 102. spămînta (et a se s.) « (s)'effraver » < ^ex pavimentare ; cf. pp. 471, 678. sparţi «éloigner, tenir à distance »< * ex partiré: nu sparţi agiutoriul tău de mere PS. xxi, 20. sterc « éclat de bois, éclisse, brin de paille, grain de poussière » *scluncini > sclăncini, probablement influencé par clătina): de-a-dereapta de menre iaste se nu me sclănciniu PH. xv, 8. sconcenie « extrémité(s) » < vsl. sûkonîcanije: da-ţ-voiu ţinerea ta [în] sconceniia pămîntului CP1. Il, 9. selişte (silişte) < vsl. seliste: « endroit où se trouve un village »: siliştea (écrit sileşte) satului A. I, 248; cf. CB. I, 72; «champ»: finul seliştilor CT. EL. Mathieu 18; cf. CC2. 246. ■ sever «le nord, le septentrion (vent du nord) » < vsl. sëver'û: coastele severului PS. CP. XLVII, 3 (lui severu CP2) ; cf. CP2. LXXXVIII, 13; PH. cvi, 3 (glosé en marge par austrul). sjarâ < vsl. svara: «dispute»: sfară fu întru nărod derept el CT. EL. Jean 27; cf. 37; CPr. 121 ; CC1. 64; CC2. 216; «inimitié, discorde »: deîn cătruo-s râzboe şi sfârc întru voi? CPr. 55. sfîrşenie < vsl. sûvrûseniie: «fin, limite»: măriei lui nu e sfîrşenie CC2. 134; CTd. 193; cf. CC2. 39, 59, 271, 383—384, 417, 527; CT. EL. Marc 58; CPr. 103, 123, 245, 309, 313, 315, 322; « extrémité(s) »: vin delà sfîrşenia pămîntului să auză preamîndriia lu Solomon EL. Luc 59; cf. CPr. 33; CC2. 15; «achèvement»: va avea ce iaste la sfîrşenie CT. EL. Luc 77; aussi fîrsenie CT. EL. Marc 13, 20; CT. Luc 59; CPr. 144 (comp. fîrşi: 'ibid., 52) ct săvîrşenie GS. 1, 260. sfitoc « rouleau »< russe svilok: ceriul l voru învăli arhanghelii ca usfitocu TB. 455; cf. CTd. 215. şirincă «sorte d'étoffe ra}?ée » < ruth. ëvrynka: 4 sirinec de tafta albastră CB. I, 199; cf. 203; DH. XI, 398. sirjiţă « méteil » < vsl. sruzica (comp. s.-cr. surzica) : trei sute mirţe de sîrjiţă CB. I, 209. slad « malt » < bulg., s.cr. sladii: 60 mirţe de slad CB. I, 209. slatină « eau salée » < vsl. slatina : pămîntul roditorii în slatină PS. CP. cvi, 34; cf. PH., ibid. slavoslovie «glorification (de Dieu) » < vsl. slavoslovije: poca-anie a arăta... şi slavoslovie CC2. 35. sledi « laisser voir, découvrir la voie qu'il faut suivre » < slë-diti: cărarea me şi (ne)călcata me tu ai sledit PS. PV. CXXXVIII, 3 (ai isledit < islëditi, dans CP). slobodnic «homme libre »< vsl. svobodïnikû: fie slugă, fie slobodnic CPr. 232; cf. 257; CC1. 409; slobodnică «femme libre»: Avraam doi feciori avea: unul deîn slujnică, iară alalt deîn slobodnică CPr. 210; cf. 211. slonovn « d'ivoire »< vsl. slonovîniî: de păsarea (pasărea) slonovnilor PS. CP. XLIV, 9; cf. ci-dessus, pp. 658, 673. smrad « mauvaise odeur, sécrétion fétide » < vsl. smradû : altora le va cură diniro ochi smrad cu puroi TB. 470; CTd. 221. şoltuz « maire »< pol. szoliys: Tamăş şoltuzul AI. I1, 105. soroacă «ligne de démarcation, limite »< vsl. sroka: aceaia soroacă ajunge pînă la voi CPr. 190. spodobi < vsl. sûpodobiti: «juger quelqu'un digne de...»: ne spodobeşte cu vindecare CC2. 485 ; cf. 559 ; a se s. « être digne de..., mériter de participer à... »': o, cu cîtă slavă te-i spodobitu, sujlctc TB. 423; CTd. 212; în dulceaţă să vor îndulci si să voru spodobi TB. 462—463; CTd. 218; cf. CT. EL. Luc'102, 107; CPr. 15, 274, 302; CC2. 7, 10, 32, 357, 382, 505, 551, 562, 565, 609, 615, 618. stăvit « constitué, formé »< staviti: ominească peliţă stavilă âmerea (= semerea) Tatălui PS. CLXII, 18—20. steji (stăji) < vsl. sûtçzati: intrans., «se hâter»: stejiră, uitară lucrul lui PS. cv, 13; cf. CP. au même verset et xxx, 3; CPr. 266; «avancer, prospérer»: stejaşte şi împărăteşte PS. CP. XLIV, 5; cf. xxxvi, 7; «être propice»: o, Doamne stejaşte PS. CP. cxxxvii, 25; «réussir»: nemică nu stejaşte dracul spri'nsu PS. CP. LXXVIII, 23 ; trans., « faire prospérer, être favorable à... »: stejaşte noao Dzeu (Dumnezeu) spăsenia noastră PS. CP. Lxvii, 20; réfl., «se hâter, s'empresser»: spre aceaia se nevoesc şi se stăjesc de să o ajungă CC2. 590; cf. 335; PS. PV. CP. CUI, 15. stepenă < vsl. stepenî « gradus » apparaît plusieurs fois dans les titres des Psaumes (v. le glossaire de Candrea) ; cf. CL. XXIV, 729. stîlpnic «colonne (en sens fig.), soutien principal »< vsl. stlûpïuikû: Iacov şi Chifa şi loann, ceia ce era... stîlpnici CPr. 201. stîrmină «lieu escarpé, abrupt »< vsl. strûmïnina: fi-vor... stîrminele căi netede CT. EL. Luc 9; cf. CC2. 41. străgni (a se) « veiller, être sur ses gardes » < vsl. strësti, strëga_ (strûga) : trezviţi-vă şi străgniţi-vă CV. CLXIII, II. strajnic « gardien »< vsl. straziniku: spuse strajnicul tem-niteci cuvintele acestea Iu Parei... CPr. 38; cf.. 30. străminare, forme dérivée par le traducteur de CV. de strîim-(Ij)cnije « impetus » (comme il se trouvait dans l'original slave) et probablement par association avec strămurare: corăbiile... se întorcu de mitiutea cîrmitoarc a dercptătoriiilui încătruo va din străminare cxxm, 6, 7. stranie < vsl. stranînikû: sb. «personne qui reçoit l'hospitalité, hôte»: să fie iubitoriu de straniei CPr. 300; cf. 110; CC2. 297, 448, 450, 510, 625; «étranger»: mulţi adună şi de multe I ori nici feciorii lor nu moştenesc, nici soţiile, nici rudele, ce striinii şi toţi stranicii CC2. 462; cf. 571; CPr. 261; adj. «étranger»: limbă stranică şi striinată fiind CC2. 570. strasle « souffrance »< vsl. strastî: mărturisită de ale lui Hristosu strasti CV. CXL, 14; cf. CLXII, 4; PS., etc. (glossaire de Candrea); CPr. 57, 58, 62. sir ăstui «faire souffrir, tourmenter »< vsl. strastovati: de faţa necuraţiloru ce me-au străstuit PS. CP. xvi, 9. stred(i)e «miel vierge, de goutte »< vsl. strûdù (comp. tchèque stred): 1 jumătate [bute] de miere strede CB. I, 206; cf. CC2. 400; PS. CP. xviii, 11 et cxvn, 12 (où il traduit le vsl. 'sûtû «favus»); CC2. 228; PO. préf. strijiac « d'un an (poulain) », dér. du vsl. strigaţi, strûgati: 5 căluşei strijiaci, 5 iape strijiace (écrit strijiacii) CB. I, 208. strişte < vsl. sûrçsta : « sort, chance (favorable ou défavorable) »: pre el nu voiu lăsa pînă la moartea mea, nici în strişte rea, nici în bună CM. 17; «projet, entreprise »: toată frica lăsîndu înapoi, ispitit-au strişte mare... ; în toate striştile au ispitit îm băsăul Turcilor AA. XX, 436, 479, cf. 485, où sirince montre l'influence du hongr. szerenese. şumăn «qui est ivre, pris de vin» < vsl. suminû: şiumăn de viru PV. LXXVII, 65. sumpur « soufre »< vsl. sumûporû: ASPh. XVI, 50. şuteli (şutiţi) « tromper, duper », dér. du thème slave sut-qui apparaît dans les vb. bulg. sutja se, russe Şutit', etc.: prinseră a-i şutili CC2. 225; cf. 368, 599. svadnic « querelleur »< vsl. sûvadïniku: P. 7. temeli « fonder » < vsl. temelili: élu temeli susul PS. LXXXVI, 5; cf. ex vin, 152. ticăi (a se) «se tourmenter, être torturé» < vsl. iykati: trupul, cui va fi răslăbit, cutremură-se şi se ticăiaşte CC2. 281; il est déplacé dans CPr. 42, où un autre mot devait'traduire obûchoditi « circumire » du texte slave. ticală < vsl. Hykalo (comp. tûkalo) : « souffrance, torture » : cu fiare mă adăpară, dereptu să lasu voao lege şi mă saiu (ces deux mots évidemment altérés) în ticală TM. 46; cf. CC1. 126, 246, 260, 266; «chose pénible, ennuyeuse, misère»: ne dă sfeat, unde nu putem fi fără grija vieţiiei... şi altor ticale CC1. 100. tîlcovanie « interprétation, explication » < vsl. tlûkovanije: tîlcovanie ce se dzice: înţelegere TM. 120; cf. CC1. 11; PO. préf. ţimir « aigrette »< pol. cymer: DH. XI, 398. tîmpănă « tambour »< vsl. tq_panu: se laude numele lui... în tîmpănă (timpane) PS. CP. CXLIX, 3 (cf. le glossaire de Candrea et PO. Gen. 31; Ex. 15). tîrgariu « changeur, banquier » < vsl. trûgarî (avec la signification de trûzïnikù « nummularius ») : merse în besereca lu Dumnezeu şi scoase toţi vînzătorii şi cumpărătorii dcîn besereca şi mesele tîrgarilor răsturnă CT. EL. Mathieu 83; cf. 105; Marc 50-Jean 7; CPr. 39; CC1. 195; CC2. 358, 362, 364, 466. iivlet «cri, lamentation», dér. du vsl. eviliti: acolo sînt... ţivlete şi ţipete de omini TM. 228; CTd. 226. tovar « fardeau » < vsl. tovarîi : umerele sale le plecă de-a purtarea tovară PO. Gen. 49. treabnic « utile »< vsl. *trëbinû (avec l'adjonction de -nie; comp. netrëbïnû): toti feriră-se depreună si nu fură treabnici CP. LU, 4; cf. CT. EL. Luc 77; CPr. 299; CC1. 248; CC2. 25. uceniţă « adepte » (fém.) < vsl. ucenica: era o uceniţă ce-i era numele Tavitha CPr. 23; cf. CC2. 622. ucloni (a se) « se détourner » < vsl. ukloniti se.: toţi ucloniră-se preură PS. LII, 4. ughiu «ducat hongrois», forme abréviée de ugrûskû (ug., ainsi écrite habituellement): aceasta moşia vîndut-am noi... derept ughi 10, bani gata CB. I, 67 ; cf. 72. uidi «échapper, s'évader» .v,^^ >. ö . o_. satargiu « soldat armé d'une hache » < satyrgy: AA. XX, 469. seràser « brocart d'or » < seraser: DH. XI, 396. somac « vase à eau » < somak: DH. XI, 395. spaheu (= spàhiu) « cavalier »< sipahi: IS. V, 391. surahi « carafe » < sürahi: DH. XI, 395. tahtestir « draperie du baldaquin d'un trône » < taht « trône » et sur «rideau»: DH. XI, 396. icfderdar «receveur général »< tefterdar: DH. XI, 350. zarba «brocart d'or » < zerbaf: CB. I, 193, 197; DH. XI, 396 (zerban, à corr. en zerbap; cf. Hasdeu, Etym, magn,, 65). zingir « chaîne » < zingir: DH. XI, 397. Mots d'autre provenance 152. Quelques formes considérées d'habitude comme des néo-logismes propres au roumain moderne — outre celles qu'on a pu voir au § 150 (p. ex. filosof, stoic) —n'étaient pourtant pas inconnues au xvie siècle, de sorte qu'il faut tenir compte de leur première apparition à cette époque. Ainsi, dant se trouve dans TM. 227; Cïd. 224 (pour son dérivé dantas, v. ci-dessus, p. 645) et il n'apparaît pas tout à fait clair, quant à la manière dont il a été transmis au roumain ; il n'a pu être emprunté au slave, où la forme qui lui correspond montre partout t à l'initiale (bulg. tanc, s.-cr. tanac, etc., comme l'allem. Tanz) ; il nous renvoie donc à 1-it. dama, mais il est exclu que celui-ci ait pénétré directement en roumain, pour devenir courant, à une époque si reculée ; peut-être faut-il supposer que nous l'avons adopté par l'intermédiaire du serbo-croate, où il a pu être connu comme il était prononcé en italien, bien qu'il ne soit pas attesté ainsi. Dans la Palia d'Orăştie on rencontre, deux fois, formă (in formă de migdeale ... ; în formă de mică de migdealâ Ex. 25, 37) et on serait tenté de l'interpréter comme un néologisme introduit, par les traducteurs de ce texte, de la version latine de la Bible; en réalité, il reproduit le hongr. forma, tel qu'il est employé aussi aujourd'hui comme emprunt au latin. De la même manière s'expliquent: titeluş (tete(l)iuş) AA. XX, 478, 480, 484, qui est le lat. titulus prononcé à la manière hongroise, et ujură CL. XXV, 37 < hongr. uzsora < lat. usura. Indirectement, par la Hongrie, l'Autriche ou la Pologne, sont arrivés à être connus chez nous, bien entendu dans des cercles restreints, quelques autres latinismes, notamment de la langue conventionnelle employée dans ces pays au moyen âge et se rapportant à la vie politique, aux relations diplomatiques; tels sont: arhidux, pl. arhiduchi DH. XI, 320; AA. XX, 456; canţeler AA. XX, 457 et canţilarie (ihid., 442, 444) ; cortină, cu rimă « souveraineté » [ihid., 416, 479) ; gobărnator (ibid., 483) ; secretariu DH. XI, 318. Se rapportant à d'autres notions, les latinismes suivants sont aussi à noter, introduits par l'intermédiaire du slave ou du hongrois: grand, poamă ~ «grenade» (hongr. granât-alma): PO. Ex. 39 (où rodia est glosé ainsi: poama gr ană cu alt nume) ; cf. 28 (poamă grane, poama grande) ; milă « mille, messure itinéraire » (vsl. mi-lija) CT. EL. Mathieu 14; Jean 19, 39; CC2. 108; DH. XI, 233; 234, 235; AA. XX, 442; sumă (bulg., s.-cr. suma) AA. XX, 442, dans CT. Mathieu 77, 105 et CC2. 320, 357 som signifie «talent (monnaie)»; tablă (vsl. iablo, hongr. tabla) TM. 100; ICr. 7; GS. I, 256; CT. EL. Luc 101; CPr. 320; CC1. 262; PO. Ex. 24, 26, 32; AA. XX, 465. Tout à fait isolé reste colonie de CPr. 37: Filipusi ce iaste initia parte Machedoniei cetatea, colonia (dans le texte slave kolonija). Quant à dohtor que Petru-Şchiopul notait dans un de ses carnets de comptes (AA. XX, 442), il a pu lui être connu par l'intermédiaire du polonais (doktor) ou plutôt de l'allemand (d'autant plus qu'il s'y agit d'un docteur autrichien, Strôle). Dans le même carnet Petru-Schiopul employait le mot posta, qui lui était devenu familier, par l'allem. Post, lors de ses voyages ; on le retrouve dans une lettre de Gheorghe Càmârasul (DH. XI, 490), écrite à Venise, de sorte que dans ce cas il faut le considérer comme venu directement de l'italien. Quant à gârdinar AA. XX, 485, 486, qui est l'it. cardinale, il trahit l'intention qu'on a eue de le rapprocher des dérivés avec -ar(iu). D'Italie, mais indirectement et par le commerce, ont pénétré dans notre vocabulaire aussi ces formes: balas «rubis balais» < balascio: DH. XI, 397, 399 ; mâlvâjie « malvoisie » < malvasia (s.-cr. malvasija, hongr. malvâzia) : CT. EL. Luc 2 ; scalâ < scala (néo-gr. (jKâXa) employé avec deux significations: « étrier » DH. XI, 395, 396 (écrit sicale) et « douane » (dérivée de celle de « port) » AA. XX, 450 (sicalcle), 465 ; son doublet schelâ (comme bulg. skelja, s.-cr. skela, turc iskele), signifiant aussi « douane », n'est pas attesté, mais il a dû être employé au XVIe siècle, comme le montre son dérivé schelariu (v. p. 645). Comme formes d'origine allemande, nous trouvons: felandrâs (=felendres) «sorte de drap de Flandre » < flàndrisch:GSI. X, } 1 ; herteg < Herzog (celui-ci transmis par le hongrois : herceg) : AA. XX. 441, 444, 477; DH. XI, 342, 343; taler «monnaie d'argent, écu» < Taler: AI. I1, 105; DR. 4; CB. I, 28; DH. XI, 397, 398 ; AA. XX, 464, 465, 467, etc. Tout à fait à part restent quelques mots qui ne sont donnés que par la Palia d'Orâstie; ils appartiennent à la terminologie hébraïque de la Bible, telle que les traducteurs de cette partie de l'Ancien Testament l'ont trouvée dans le texte de Heltai; ils apparaissent le plus souvent dans l'Exode: efod 28, 29, 35, 39; gomer (pour gomor) « mesure de capacité des Hébreux » 16 ; hin « mesure pour les liquides » 29 (il y est glosé ainsi : hinul, a pair a parte unui pint sait 12 cupe, où pint, qui se retrouve au chap. 30, vient du hongr. pint « pinte ») ; hozem, hozen, hozin, hojen « pectoral » 28 (expliqué ainsi, en marge: hozinul, eu ait mime peptari), 29, 35, 39; se.tim, sitim, setim «sorte de bois», 25, 26, 27, 30; aux chap. 23, 24 de la Genèse on trouve siclus, suclus (arginti ~) « monnaie d'argent des Hébreux, sicle » et le premier reparaît dans Y Exode 30, à côté de siclus (cf. 38) et siclus 2.I ; les formes avec s montrent la prononciation hongroise de siclus de la Vulgate, tel qu'il était elonné par Heltai (cf. plus haut titelus). Formes d'origine obscure ou d'attestation douteuse 153. Des fautes d'écriture ou d'impression ont induit parfois en erreur les éditeurs de nos anciens textes, en les faisant croire qu'il s'agissait de formes dont il fallait tenir compte, alors qu'elles devaient être interprétées autrement, être rétablies telles qu'elles ressortaient du contexte. Il suffira, à ce propos, de citer deux cas. Dans l'inventaire du monastère de Galata (Cuv. d, bătr., I, 193) se trouve la forme petriţa (1 pilota petriţd) et Hasdeu croyait (ibid., 222) pouvoir l'identifier avec Tcxepéyiov « petite aile » ; celui-ci reste pourtant bien loin, comme aspect phonétique et comme signification, du mot en question; Hasdeu ne s'est pas aperçu que petriţa était tout simplement une faute pour pestriţă « bariolée ». L'édition du Cod. Vor. de Sbiera enregistre au glossaire s/rare (c^spivOÉ) xcin, 10—11, mais il faut y lire sfîrşire, le copiste ayant oublié d'ajouter ş (iu) au-dessus de la ligne, cette abréviation étant habituelle dans les textes cyrilliques (elle apparaît d'ailleurs aussi dans CV. pour sfîrşi); même en faisant cette correction, il y a là une erreur de traduction; en effet, la version slave donne au même verset sûvrastenije « conversio », mais le traducteur du Cod. Vor., l'ayant confondu avec sûvrûsenije « consummatio », a pensé tout de suite à sfîrşire, pour rendre celui-ci. En éliminant des cas semblables, on reste tout de même désorienté quelquefois en face de certaines formes, ne sachant pas comment les éclaircir; elles sont cependant moins nombreuses, comme on va le voir, que celles qui ne laissent aucun doute quant à leur authenticité, mais posent des problèmes étymologiques, n'étant pas élucidées jusqu'ici: acira «chercher à . . , tâcher de. . »: vine S avei în Ierusalim-şi acira să se lipească ucenicilor CPr. 22 (dans la Vulgate, Actes des Apôtres, IX, 26, tentare, et dans l'original slave, okusati « ten-tare»); «attendre avec impatience»: cei ce aciră şi aşteaptă de ce-au lucrat pentru acea dulceaţă şi viaţă ce va să vie. CC2. 522 ; il semble bien être d'origine latine, puisque les langues slaves ou d'autres ne connaissent pas un thème pouvant l'expliquer. angliiriate, titre d'un livre religieux, comme il est donné dans CB. I, 196; il faut supposer qu'il ne peut être que de provenance slave ou grecque; Hasdeu (Etym. magn,, 1203) le rattachait au russe angelskij, mais on ne voit pas comment celui-ci aurait pu donner la forme roumaine. barnee et barnie «butin»: bucuru-me eu de cuvintele tale, că aflaiu barnee multă PS. CP. cxvin, 162 (brăne multe PV.) ; dzise vrăjmaşul: « se gonescu, agiungu, împarţu barnie » PS. GLII, 9. bicilu, traduisant izbytûkû « reliquiae », se trouve dans cette phrase de PH. xx, 13: în bicilu tău găti-veri faţa lor; le traducteur de PH. a eu peut-être l'intention de forger une forme se rapprochant de celle de l'original. biros: doaosprădzece scaune de auru cu pietri scumpe, cu bi-rosu şi cu mărgăritariu TB. 461: puisque dans le même texte on trouve plus loin bisorure (cf. CTd. 218) < vsl. bisrû «mărgărita», il pourrait être considéré comme une altération de bisor, mais il n'est pas exclu qu'il soit un autre mot (Hasdeu, Cuv. d, bătr., II. 486, le rapprochait du russe birjuza, qui ne peut cependant pas l'expliquer). birţui semble avoir la signification de « vaincre » : eu rog pre voi, fraţi dragi, să nu ne slăbim nici să ne dăm noi să ne bir-ţuiască şi să ne lupte ei CC2. 86 ; comme tel, il serait apparenté a birui, maisil n'apparaît pas clair dans sa dernière partie : peut-être est-il dû à un croisement avec hăriui. carmel PO. Ex. 28, v. 18 et carmen 39, v. 10; il devrait signifier « escarboucle », puisque c'est bien de cette pierre précieuse qu'il s'y agit (carbunculus dans la Vulgate), mais il ne peut être rattaché à aucun mot étranger avec la même signification; on pourrait supposer que les traducteurs de la Palia, ayant utilisé une version slave de l'Exode où se trouvait kameni anûtrakûsû (qui est attesté avec le sens d'« escarboucle »), ont introduit dans les deux versets seulement le premier mot slave ; cette supposition laisse cependant inexpliqué le changement de kameni en carmen, carmel; on se demande, d'autre part, pourquoi dans ce cas ils ne se sont pas contentés de reproduire le mot employé par Heltai (carbunculus), comme ils l'ont fait d'autres fois pour des termes du même genre. chelini, glosé par soebiny CL. XXIV, 737 (celui-ci étant le s.-cr. sogbina «récompense qu'on donne à qui dénonce un voleur»), est peut-être une forme altérée. chir dosi « mener à sa perte » : uniunerecul cela cremenitul chirdosi-l va pre acel suflet CC2. 81 ; d'après le Dicţ. I, rom., I11, 378, du bulg. kerdosvam < néo-gr. KspStÇco « gagner », mais le désaccord sémantique s'oppose à ce rapprochement. cimi « reins, région lombaire » : cimiul mieu împlu-se [de] bat-giocuri PS. xxxvn, 8; autrement, gimiul, dans CP. CP2. ; d'après Candrea, Psalt. scheiană, I, ccxxxi, ce serait une forme de sing. refaite sur le pl. *cimţi < cincti et aurait signifié d'abord « ceinture, en parlant du corps de l'homme »; cincti employé ainsi reste pourtant bien douteux et on ne s'explique pas le doublet gimţ. cîrmujure: beţi vinul cîrmujurele (à corr. : cîrmujurelor) lor PS CLIII, 38 ; il traduit le vsl. trëba « sacrificium, libatio » et ne semble pas être le même mot que cîrmoaje « croûte de pain », comme il est donné dans le Dicţ. I. rom., 111, 551, où N. Drăganu le rattache au si. kermué < germ. kermisse, étymologie bien contestable ; peut-être faut-il le rapprocher du russe kormez « nourriture ». cinai « laiton, bronze »: topindu-i în argint şi în aur şi în cinai TM. 230; dans CTd. 227: ciohai; employé aussi sous la forme acioaie, il ne semble pourtant avoir aucun rapport avec Fit. aceia jo. ciumeli « picoter, becqueter » : semănînd el, una căzu Ungă cale şi vinera pasările si o ciumeliră ea CT. EL. Mathieu 50 ; cf. Marc 15; Luc 35; CC1. 216; CC2. 399, 402. f indiş apparaît dans cette phrase de PS. CLXII, 26—30: nesleitu stătut, ce între unid f indiş obraz, ce se gice un chip ca su fletul şi peliţa unul este omu , aşa şi Dzeu; d'après N. Drăganu (Dacoromania, II, 780), il faudrait'y lire fiindu-şi; puisque plus loin (60—61) nous lisons : unul cuişi-i obraz (de cette construction on pourrait rapprocher celle de CPr. 68: unidu-s ce e füil cătră tatăl), findiş pourrait être une faute au lieu de fiindu-şi, mais toute la phrase de PS., comme on le voit, est d'une rédaction confuse. gîmbosi (et a se g.) «(se) tromper»: élu [dracul] cu păcatul întră şi gîmboseşte omul TM. 122; în vreme cîndu gîmbosi-se-va piciorul lor PS.'CLIII, 35 (comme réfléchi aussi ailleurs, xiv, 3) ; cf. gîmbosire, gîmbositoriu, p. 634, 660. grazdă «dissolution, luxure»: ri am petrecut anii vieţiei voia limbilor făcînd în grazde CPr. 61 (dans la version slave: skotozitije « libido »). împetricit semble signifier «engourdi, transi de froid»: alţii mulţi era goli şi degerînd de ger...; şi acesta însuş, Lazar, înaintea porţiei acestui nederept ...şi rău la inimă aruncat era, si împetricit şi gol fiind CC2. 415 ; il pourrait être alors un dérivé de piatră que Coresi aurait forgé sur un mot slave qu'il avait trouvé dans l'original (comp. bulg. vkamenjavam se « s'endurcir », dér. de kamen « pierre »). mărat « pauvre, malheureux » : fíele (fetele) Vavilonului. marotele CP. PV. cxxxvi, 8; cf. CPr. 166 (où il est cependant dû à une confusion: să fie anatema, mărat, dans la Vulgate, Ep. ad Corinth., I, 16, 22: sit anathema, Mar an atha) ; l'origine de cette forme, employée surtout en aroumain, reste obscure, aucune des étymologies qu'on a proposées n'ayant pu la préciser. mereü «blanchi à la chaux »: a te bate are Dumnezeu de părete mereit CPr. 47; comme dans la version slave on a sténo mëlumû pobëljcna, on pourrait supposer qu'il a été forgé par Coresi sur mëlû « creta », mais au point de vue phonétique celui-ci reste loin de mereit; un verbe merci et a se m. « rester pétrifié, être frappé de stupeur » est attesté comme dérivé de mereu (Dacoromania, I, 270; IV, 155), mais il s'écarte trop par sa signification de la forme donnée par Coresi. merinlic traduisant chuzdsqja ASPh. XVI, 52, doit avoir, d'après la forme slave ( ă, articolul postpus, viitorul cu .auxiliarul voi, înlocuirea infinitivului prin conjunctiv) poate fi interpretat ca datorit influenţei idiomului finez vorbit de bulgari înainte de a se confunda cu slavii. Este adevărat că bulgarii au jucat un rol însemnat în Peninsula Balcanică, dar după ce se amestecaseră cu slavii, deci cînd îşi pierduseră, deja, individualitatea etnică. 1 Unii cercetători (Iorgu Iordan) consideră că această unitate este restabilită, abia în secolul al XlX-lea, însă nu pe cale geografică, ci culturală, într-o -epocă caracterizată de reromanizarea limbii române, datorită influenţelor neologice romanice. Pe compartimente lingvistice, în ceea ce priveşte influenţa slavă, cel maii însemnat este lexicul: se studiază împrumuturile slave pe sfere semantice,, transformările semantice ale cuvintelor slave, cuvintele latine care şi-au schimbat, sensul sub influenţa cuvintelor slave, ce modificări fonetice prezintă elementele slave în comparaţie cu cele latine, transformările fonetice la care au fost supuse elementele slave intrate în limba română etc. Influenţa slavă asupra limbii române a fost mult mai intensă şi mai variată; decît cea germanică asupra italienei sau francezei. Al. Rosetti a prezentat, într-o sinteză critică, influenţa slavă (sec. VI —XII),, în Istoria limbii române (voi. III. Limbile slave meridionale, Bucureşti, 1940; în< ed. din 1968, pp. 285-348). Din studiile consacrate special influenţei slave menţionăm: — Ilie Bărbulescu, Individualitatea limbii române şi elementele slave vechi,. Bucureşti, 1929, — Th. Capidan, Elementul slav în dialectul aromân, Buc, 1925, — Eugen Seidel, Elemente sintactice slave în limba română, Buc, 1958, — G. Mihăilă, împrumuturi vechi sud-slave în limba română, Bucureşti... 1960, precum şi contribuţiile unor specialişti ca P. Cancel, Emil Petrovici, Petar Skok,. B. Conev, I. Kfepinsky. în ce priveşte o serie de trăsături ale limbii române, pentru a căror explicaţie s-a propus, adesea, influenţa slavă (vocativul, neutrul, sistemul numeralelor, preiotarea lui e iniţial), cercetări mai noi propun criteriul evoluţiei interne (independentă faţă de o influenţă externă), sau invocă ipoteza substratului (tendinţa, velarizantă, în vocalism şi în consonantism, conservarea neutrului, vocativul şi supinul, infinitivul înlocuit prin conjunctiv, supin sau participiu prezent, sistemul numeralelor de la 11 la 19, preiotarea lui e iniţial, libertatea topică etc), cf. O. Nandriş [Mantiei pratiquc de philologie romane, par P. Bec, Paris, II, 1972,. capitolul consacrat românei, redactat de O. Nandriş, pp. 141 — 262). O. Nandriş consideră, de altfel, că diversificarea latinei vulgare se explică prin adaptarea acesteia la realităţile locale, la substratul, diferit de la o provincie la alta, cu care latina a venit în contact în fiecare din provinciile romanizate.. Cap. VI Capitolul al Vl-lea al lucrării sale, Ov. D. îl consacră celei mai dezbătute-chestiuni a istoriei limbii române: în ce spaţiu geografic s-a format limba şi poporul român, cum se explică difuzarea acestui idiom pe un teritoriu aşa de vast, în fine, care este originea celor trei dialecte.. Ov. D. îşi precizează, de la început, poziţia faţă de teoria lui Rosler: — admite, împreună cu Rosler, că centrul formării românei trebuie să fie plasat în sudul Dunării, — faţă de Rosier, care propune ca provincie Moesia, Ov. D. propune Iliria, •provincie mai întinsă decît Moesia şi mai apropiată de Adriatică, — în contrast cu Rosier, Ov. D. susţine „la conservation d'un certain element ironiain au nord du Danube même après le IIIe siècle" (p. 275). Potrivit concepţiei lui Ov. D., deci, trebuie să acordăm Daciei un anumit :rol în formarea limbii române: „Sans donner à la Dacie l'importance que lui ont accordée jusqu'ici les historiens et les philologues roumains, nous ne pouvons lui contester un certain .rôle dans la formation de la nationalité roumaine et croire qu'elle n'ait plus été ihabitée par une population romaine après qu'elle fut abandonnée par Aurélien" (p. 275). Ov. D. analizează, în continuare, argumentele filologice ale lui Rosier (absenţa •elementelor germanice vechi în română, numărul considerabil de forme greceşti, caracterul bulgar al vechilor elemente slave în română, contingentul mare de forme albaneze etc.). Formarea românei, în special în sudul Dunării, este probată, pentru Ov. D., •de materialul prezentat în cap. IV al lucrării (asemănările cu vegliota, prezenţa elementelor ilire în română, mai importante, în concepţia lui Ov. D., decît cele trace etc.). Răspîndirea palatalizării labialelor în dialectele româneşti nord şi sud-dunărenc şi stadiile de evoluţie înregistrate arată — după Ov. D. — ■că dacoromâna a ieşit din încrucişarea a două tipuri dialectale: tipul cu labiale alterate, reprezentat de elementul macedoromân transplantat la nordul Dunării şi tipul cu labiale conservate, reprezentat de „le parler de ce petit groupe roumain qui s'est conservé au moyen âge entre le Danube et les Carpathes" (p. 296). Rezultă, după Ov. D., din această analiză a fenomenului palatalizării labialelor, o probă lingvistică concludentă pentru prezenţa unui grup românesc conservat la nordul Dunării. Pentru acest fenomen, căruia Ov. D. îi acordă o importanţă atît de mare şi despre care, la acea dată, autorul nu avea informaţii detaliate, contribuţii ulterioare, pe baza datelor atlaselor lingvistice româneşti, publicate între timp, au adus precizările necesare (cf. în special D. Macrea, Palatalizarea labialelor în limba română, extras din „Dacoromania", IX, 1936 — 38, 1938, p. 92 — 160 şi La tradition de la langue roumaine littéraire et le phénomène phonétique de la palatalisation des .labiales, în „Actes du Xe Congrès international de linguistique et philologie romanes. Strasbourg 1962", publiés par Georges Straka, Paris, Klincksieck, 1965, p. 1219 — 1233). Macedoromâna ar reprezenta româna primitivă; acest dialect s-a format în vecinătatea albanezilor, prin fuziunea latinei cu ilira; vorbitorii acestui dialect au locuit într-o regiune mai nordică decît regiunile în care sînt răspîndiţi ei astăzi şi s-au deplasat spre sud, în condiţiile pătrunderii slavilor în Peninsula Balcanică, deplasare favorizată de ocupaţia lor dc bază, păstoritul. I Asemănarea macedoromânei cu dacoromâna — Ov. D. consideră, în modl exagerat, macedoromâna o varietate dialectală a dacoromânei — se explică prin. fondul comun (româna comună, româna primitivă etc.) de la baza ambelor idiomuri, înainte de separarea lor. Ov. D. îşi imaginează în acest proces şi emigrarea unui număr însemnat de populaţie macedoromână la nord, datorat aceleiaşi presiuni a elementului slav pătruns în Peninsula Balcanică. în raport de întreruperea contactului între idiomurile româneşti de la. nordul şi de la sudul Dunării, Ov. D. stabileşte şi epoca constituirii definitive a dacoromânei: secolul al XllI-lea, ultimul termen al emigrării macedoromânilor la nord. O emigrare importantă a avut loc şi din nord în sud: meglenoromâna e considerată, de Ov. D., o veche colonie dacoromână. Concluzia lui Ov. D. că meglenoromâna, reprezentînd un grai dacoromân transplantat în sud, pe teritoriu macedoromân, este mai degrabă un dialect dacoromân decît unul macedoromân, susţinută şi după publicarea monografiei lui Th. Capidan, consacrată descrierii acestui idiom, nu a fost acceptată de alţi învăţaţi (cf. discuţia la B. Cazacii, Limbă şi dialect. In legătură cu problema clasificării idiomuri/or romanice sud-dunărenci, în „Studii de dialectologie română",. Bucureşti, 1966, p. 9 ş.u.). Meglenoromânii sînt, după Ov. D., descendenţi ai unor colonii de pecenegi care s-au stabilit în Macedonia (înainte dc sec. al Xl-lea, căci elementele maghiare lipsesc în meglenoromână) şi care s-au amestecat cu o populaţie românească venită din nordul Dunării. în legătură cu isrtoromâna, Ov. D. precizează că acest dialect nu s-a putut dezvolta acolo unde este vorbit în prezent; el reprezintă deci — ca un reflex al emigrării macedoromâne în nordul Dunării? sub presiunea ungurilor? — un grai' dacoromân transplantat la sud. Este uşor dc observat că această concepţie a lui Ov. D., chiar dacă a fost corectată în unele amănunte, s-a bazat pe un fapt incontestabil. Dunărea nu a fost, în trecut, o frontieră lingvistică, ceea ce rezultă din contactul şi schimburile permanente care au avut loc, în decursul secolelor, între populaţiile româneşti de pe cele două maluri ale acestui fluviu. Valahii sînt o dovadă a forţei elementulu îi românesc pe un teritoriu întins, unde s-a format limba română. Separarea dialectelor româneşti, macedoromân, dacoromân şi istroromân, după o perioadă de viaţă comună, are loc în secolele X —XIII. Epoca de română comună, pe dc o parte, schimburile numeroase care au avut loc, în anumite condiţii de viaţă socială, economică, politică etc, între grupele lingvistice principale ale domeniului românesc, dc la nord şi de la sud de Dunăre, pe de altă parte, explică, în bună măsură, surprinzătorul caracter unitar al dialectelor şi graiurilor româneşti. Pentru „reconstruire"a românei primitive în baza particularităţilor semantice, cf. Semantism anterior despărţirii dialectelor române (1925 — 1926; reprodus in Opere, I, 1968, pp. 585 — 615; a se vedea, îndeosebi, paragraful consacrat vcuvîntului dor). Concepţia actuală privind formarea limbii şi a poporului român, în care ultimele descoperiri arheologice de pe teritoriul României joacă un rol important, este expusă în Istoria României, redactor resp. C. Daicoviciu, I, 1960, cap. VI. Formarea limbii şi a poporului român (de acad. C. Daicoviciu, acad. Em. Petrovici şi Gh. Ştefan), pp. 775-808; Cf. Const. C. Giurescu, Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor, 1, 1974. Desigur, concepţia lui Ovid Densusianu privitoare la locul de formare -a limbii române este depăşită astăzi, în lumina noilor contribuţii lingvistice şi, mai ales, arheologice, în unele puncte. In mod deosebit se remarcă, în acest sens, faptul că Densusianu acordă •numai un rol secundar contribuţiei elementului romanic din Dacia la forjarea limbii şi poporului român, rolul principal revenind clementului sud-dunărean. Forţa mai mare a acestui element, determinată de apropierea geografică faţă ■de centrul imperiului roman, l-ar fi impus, potrivit teoriei lui Densusianu spre ariile marginale ale României, în acest caz spre Dacia, sub forma unei expansiuni. Nu se ţine seamă însă, astfel, de faptul că elementul care s-a dovedit, în confruntările vitrege de-a lungul istoriei, cel mai rezistent — „un micracle historique" spunea medievalistul francez F. Lot — a fost tocmai elementul nord-•dunărean, elementul sud-dunărean fiind copleşit de valurile de populaţie slavă. Aşa se explică însăşi schimbarea fundamentală a statutului limbii române în cadrul României, de la arie laterală, la arie izolată. Densusianu a considerat, în mod exagerat, că gradul mai puternic de roma-'nizare a provinciilor sud-dunărene şi apropierea faţă de centrul imperiului roman ar conferi elementului romanic sud-dunărean o forţă superioară. S-a neglijat însă un aspect deosebit de important: ariile laterale, în contact a, ă, e) şi a accentuat urmat de consoane nazale, e accentuat şi aton etc., fenomene de asimilare, disimilare, proteză, afereză, meta-teză, sincopă, tratamentul consoanelor etc. Originea străină (tracă sau iliră) a evoluţiei lui a la ă, invocată dc anumiţi cercetători, nu este susţinută de fapte (a > ă apare numai în dialectele bulgăreşti orientale, nu este un fenomen prea vechi în bulgară, a > ă este atestat şi în alte regiu-i romanice); fenomenul este, probabil, rezultatul unei evoluţii spontane. In condiţiile folosirii unui alfabet străin (slav), incoerenţele şi confuziile în scriere — departe de a reda o transcriere fidelă a pronunţării — sînt explicabile. Această situaţie specială ne impune să încercăm a restabili, dincolo de forma alterată de grafia cririlică, forma primitivă: sînt studiate, în acest fel, împreună, elementele latine şi împrumuturile făcute din limbile străine. Tradiţia grafică este un factor important în explicarea formelor atestate în cele mai vechi texte româneşti. Se acordă o atenţie specială lui u final, valorii fonetice a lui -h, w, atestării palatalizării labialelor în secolul al XVI-lea. Din examinarea faptelor rezultă că nici un text din secolul al XVI-lea nu prezintă un fonetism absolut consecvent. Numai Codicele voroneţean, cărţile lui Coresi şi cîteva documente se disting printr-o relativă unitate. De asemenea, este evident că unele regiuni sînt mai inovatoare, iar altele mai conservatoare. Conservatorismul pe care îl arată uncie texte (Codicele voroneţean, Psaltirea Scheiană ) nu se explică deci prin criteriul cronologic (s-a susţinut că textele în discuţie ar fi anterioare secolului al XVI-lea), ci prin criteriul geografic. La bibliografia lucrărilor consacrate foneticii istorice româneşti, dată de Ov. D., a se adăuga: — I. Iordan, Diftongarea lui c şi o accentuaţi în poziţiile ă, e, Iaşi, 1920, — A. Rosetti, Etude sur le rhotacisme en roumain. Paris, Champion. 1924, — A. Rosetti, Recherches sur la phonétique du roumain au XVI^ siècle, Paris, Champion, 1926, — A. Rosetti, Lettres roumaines de la fin du XVI-e et du début du XVII-e siècle tirées des archives de Bistritza (Transylvanie), 1926, — Gh. Ivănescu, Probleme capitale ale vechii române literare, 194S. — Recherches sur les diphtongues roumaines, publiées par A. Rosetti, Bucarest- Copenhague, 1959, — S. Puşcariu, Limba română, I. Privire generală, 1940, II. Rostirea, 1959, — Andrei Avram, Cercetări asupra sonorităţii în limba română, 1961, — O. Nandriş, Phonétique historique du roumain, Paris, Klincksieck, 1963, — Andrei Avram, Contribuţii la interpretarea grafiei chirilice à primelor texte româneşti, Bucureşti, 1964 (extr. „Studii şi cerc. ling.", XV, 1964), — D. Strungaru, Cu privire la transcrierea textelor chirilice, în „Limba română", XV (1966), p. 145-151, — Florica Dimitrescu, Introducere în fonetica istorică a limbii române, 1967, — M. Sala, Contribuţii la fonetica istorică a limbii române, 1970. Ediţii recente de texte vechi româneşti : — Tetraevanghelul tipărit de Coresi..., ed. de Florica Dimitrescu, 1963, — Palia de la Orăştie 1581 — 1582, ed. de Viorica Pamfil, 1968, Cf. Palia d'Orăşlie, éd. M. Roques, 1925, -4 — Liturghierul lui Coresi, ed. de Al. Mareş, 1969, — Pravila ritorului Lucaci, ed. de I. Rizescu, 1971. Cf. recentele lucrări ale lui Ion Gheţie şi Al. Mareş, Graiurile dacoromâne în secolul al XVI-lea, 1974 şi Introducere în filologia românească, 1974. Cap. III Morfologia secolului al XVI-lea este înfăţişată în capitolul al III-lea. Dificultăţile'în acest domeniu sînt mai mici decît în cazul foneticii, întrucît faptele morfologice nu depind decît în mică măsură de tradiţia grafică, incoerenţele sînt mai uşor de depăşit iar influenţa slavă se exercită rar. O atenţie specială se acordă problemelor de declinare, gen, număr, caz, postpunerea articolului, formele articolului genitival, concurenţa între formele pronominale îns(u) şi el, formele de imperfect ale indicativului (-m, la pers. I sg., -u, la pers. III pl.), tipul de viitor cu voi, formele de imperativ (pozitiv şi negativ), uneltele gramaticale, formarea cuvintelor. Tabloul morfologiei secolului al XVI-lea, înfăţişat de Ov. D., este completat de o seamă de contribuţii între care menţionăm : — Leca Morariu, Morfologia verbului predicativ, 1924 — 25 şi 1928, — Radu I. Paul, Flexiunea nominală internă în limba română, 1932, — Alf Lombard, Le verbe roumain, Lund, I —II, 1954 — 1955, — L. Mourin, Introduction à la morphologie comparée des langues romanes. IV. L'ancien roumain, Bruges, 1962, — Al. Niculescu, Individualitatea limbii române între limbile romanice, 1965, — I. Coteanu, Morfologia numelui în protoromână {româna comună), 1969. Despre c ti z u r i : — I. Şiadbei, Persistenţa cazurilor în România orientală, în «Mélanges Roques", IV. — K. Togeby, Déclinaison romane et déclinaison roumaine, în „Revue romane", 2, 1968, — I. Pătruţ, Consideraţii în legătură cu vocativul românesc în -o, în „Romano- slavica", 7, 1963. Despre pe la acuzativ: — N. Drăganu, Morfemele româneşti ale complementului în acuzativ şi vechi- mea lor, 1943 ; Cf. Al. Niculescu, Sur l'objet direct prépositionnel dans les langues romanes, în vol. „Recueil Lisbonne", 1959, p. 167 — 185, L. Onu, L'origine de l'acusatif roumain avec pre, în id., pp. 187 — 209, B. Pottier, în „Studii şi cercetări lingvistice", 11 (i960), pp. 673 — 676 Despre originea, poziţia şi funcţia formelor articolului: — D. Găzdaru, Descendenţii demonstrativului latin iile în limba română, 1929, — H. A. Rosenstand, Artikel systemet i rumaensk, Munksgaard, 1952, — I. Coteanu, Despre poziţia articolului în limba română, în „Studii şi cer- cetări lingvistice", 7, 1956, — Ivan Gălăbov, Problemat za Mena v bălgarski i rumynski ezik, Sofia, 1962, — R. G. Piotrovskij, Formirovanie arliklja v romanskih jazykah, Moscova- Leningrad, 1960, — A. Graur, De nouveau sur l'article postposé en roumain, in „Revue roumaine de linguistique", 12, 1967. Despre imperativ: — K. Togeby, L'impératif roman et l'impératif roumain, în „Revue romane", 4, 1970, pp. 74-83. Cap. IV Comparind scrisoarea lui Neacşu din Cîmpulung cu textele religioase, Ov. D. consideră că nu e exagerat dacă vorbim de un dualism sintactic în limba română din secolul al XVI-lea (determinat de lipsa unei tradiţii literare, de dificultăţile legate de transpunerea în română a textelor biblice, de obligaţia de a păstra redactarea tradiţională a textelor religioase etc). De un interes particular sînt prefeţele, epilogurile, unde se pot identifica clemente de limbă vorbită. Dintre problemele care reţin atenţia autorului menţionăm: acuzativul cu p(r)e, folosirea formelor atone ale pronumelui personal, întrebuinţarea infinitivului, a perfectului simplu, ordinea cuvintelor etc. A se consulta, dintre contribuţiile ulterioare: — N. Drăganu, Elemente de sintaxă a limbii române, lucrare postumă. 1945; Cf. şi N. Drăganu, Istoria sintaxei, lucrare postumă, 1945, — Eugen Seidel, Elemente sintactice slave în limba română, 1958, — Mioara Avram, Evoluţia, subordonării circumstanţiale cu elemente con- juncţionale în limba română, 1960. Cap. V Sărăcia lexicală în secolul al XVI-lea este un fapt care nu ne surprinde; limba avea însă avantajul de a folosi, la acea epocă, o serie de forme moştenite din latină care au fost conservate în secolele următoare, rar, numai în anumite arii dialectale. Sînt studiate:a) cuvinte cu sensuri diferite de cele de azi: boicreasă „femme", „epouse", brîncă „main", carte „lettrc, missive", cocon „enfant", cure „courir", limbă „peuple, nation", păs „poids", „fardeau", ardina „venir souvent voir, visiter quelqu'un", etc. ; b) cuvinte proprii limbii secolului al XVI-lea (latine: agru, arină, auo, custa, mărit etc., slave: pocrov, selişte etc., care abundă mai ales în traducerile de cărţi religioase, albaneze, maghiare: aldui, berc, birău, tău, vig etc., greceşti: aspru, filosof, iconom, organ (muzical). Palie, Praxiu, turceşti: atlaz, buzdugan, caftan. cergă, divan, olac, peşchir, sîrmă), c) cuvinte dc altă origine, considerate,, de obicei, ca neologisme, care erau însă cunoscute secolului al XVI-lea; trebuie să se ţină scama de primele lor atestări : danţ, formă, canţilaric, corună, dohtor etc., d) forme de origine obscură sau cu atestare îndoielnică: mărat „pauvre, malheureux", miaţă „fièvre", olm „odeur", plăvoşi, sinrecu etc. Studiul lexicului secolului al XVI-lea ne duce şi la o altă categorie: permanenţe şi substituiri lexicale: cuvinte latine continuă să fie folosite ca sinonime, dar situaţia lor precară — din punct de vedere semantic sau al răspîn-dirii geografice — este subliniată: auo-strugure, deşidera-dori, duroare-durere, făt-fecior, i-merge, a se duce, cuvînta-grăi, gint-rudă, neam, meser-sărac, strat-pat, şerb-rob. în fond, cum rezultă din cele cîteva serii de sinonime, ele înfăţişează lexicul secolului al XVI-lea în perspectivă d i n amic ă, care se va transpune, mai tîrziu, într-o perspectivă istorică, multe din cuvintele menţionate căpătînd statutul de a r h a i s m e. Ele vor constitui una dintre sursele de bază ale lexicului poetic românesc. A se vedea, pentru studiul vocabularului: — Al. Rosctti, Lexicul Apostolului lui Corcsi comparat cu cel a! Codicelui Voronetean, GS, 1, nr. 1, 1923, pp. 100-106, — I. Şiadbei, Problemele vocabularului român comun, Iaşi, 1934, — Claudia Tudose, Lexicul de bază în secolul al XVI-lea, în „Studii şi cer- cetări lingvistice", XVI, 1965, pp. 619-653 şi 801-828, — Al. Graur, Etimologii româneşti, 1963, — Theodor Hristea, Probleme de etimologie. Studii. Articole. Note, 1968. Pentru toponimie şi onomastică: — Iorgu Iordan, Rumänische Toponomastik, 1924—1926; Cf. vers. rom. Nume de locuri româneşti în Republica Populară Română, 1952, şi, în 1963, varianta Toponimia românească, — X. A. Constantinescu, Dicţionar onomastic românesc, 1963, — Al. Graur, Nume de persoană, 1965, — Florica Dimitrescu, I. A. Candrea, Lingvist şi filolog, 1974. în ciuda unei anumite sărăcii care se degajă la examinarea limbii române din secolul al XVI-lea, se constată un efort susţinut al înaintaşilor scrisului românesc din această epocă ; limba română se va înfăţişa în forme tot mai evoluate şi mai realizate din punct de vedere estetic, în cursul secolului următor, care constituie materia celui de al III-lea volum al Istoriei limbii române, în concepţia lui Ovid Densusianu. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES Tome I ADJECTIF: degrés de comparaison 149, 177 ; emploi de prea pour exprimer le superlatif 178, 239; adjectifs devenus substantifs 162. ADVERBES: 161, 173, 223, 237, 312, 313, 337, 350. ALBANAIS: leur origine 31, 48; rapports de l'albanais avec le roumain 53, 277, 280, 281; particularités communes à l'albanais, au roumain et à l'italien 218, 219 (cf. 225) ; Albanais sur le territoire serbe 306; cf. ILLYRIENS. APHÉRÈSE: dr. căşunate = lat. * occasion are213 ; folos = byz. ô(ps/.oç 335 ; rătăcire = lat. *erraticire 214 ; rîndunea = lat. *hirundinella 213 ; mgl. dap, dauk, ut = dr. adap, adaug, aud 314; mgl. vem, vets, ir. ren, rets = dr. avem, aveţi 313; mgl. ram = dr. eram 314 (cf. dr. scoruş 342 et it. *naraza 225). APOCOPE DE l'm, s, t lat. 131-132, 212; du -rc de l'infinitif 215; de l'i et du â en meglen (ir.) 313. ARTICLE défini 56, 178, 179, 267, 285, 315, 362; indéfini 179, 180. ASSIMILATION vocalique: latin a-e > a-a: passer > passar 106 (dr. pasăre) ; ae-a > a-a: aer amen >• *a. ramen 105 (dr. aramă) ; i-a > > a-a: silvaticus > salvaticus 105 (dr. sălbatic); i-u > u-u: ci-cuta > cucuta 105, 107 (dr. cucută) ; y-o > o-o : cydonea > codo-nea 105, 107 (dr. gutuie)-—roumain: â-e^>e-e: dr. *hălăşteu (hong. halastô) > heleşteu 347; a-o > a-a: dr. calapăr — serbe kaloper 342 ; a-o > o-o dr. *lăgodire, năroc, nă-rod (a. -bulg, lagoditi, narokû) naro-du > logodire, noroc, norod 262 ; e-a~^> > a-a; dr. *bezaconie (a.-bulg. bezakonije) > bazaconie 262 ; dr. *pehar (pahar, serbe pehar) > pa- har 342 (comp. byz.èpyàxr|ç>àpYâ- xriç 335), i!-î> i-i: dr.belire (a.-bulg. bëliti) > 6î/îV > > a-a: dr. *sirac (a. -bulg. sirakü) — sărac (*sarac) 262; i-e > e-e: dr. *firestrâu (hong. fürész) > ferăstrău (ferăstrău) 348: i-u~> u-u: dr. *siduire (hong. szidni) suduire 348; ¿«-e > ie-e: dr. *iasle, *iavea, *priiaten (a.-bulg. jasli, jave, pri-jateli) > ¿es/e, aievea, prietin 262; ¿e-i > dr. *ievire (a.bulg. ja-viti) > ¿w>e 262;?-i > z'-¿: dr. * lipire, *míjire, *oăîhnire, *potîcnire, * ştirbire, *zîmbri, mr. tunHre (a.bulg. lipéti, *mi¿ili, odüchnati, potüknati, Strübü, zabri, tqziti) > lipire, mi-jire, odihnire, poticnire, ştirbire, zimbri (zimbru), tinzire 258, 262, 263; í-o>o-o; dr. *sîroc (a.bulg. sürokü) > soroc 263; o-a> a-a(â-ă) dr. *propădire, *propastie (a.-bulg. propadq, propastî) ~>prăpădire, prăpastie 262; o-u > o-o; dr. *potu-lire (a.-bulg. potuliti) > potolire 262; u-o > o-o; dr. *ugor (serbe ugar 4- gorjeti) > ogw 342. consonantique: latin mb > mm: *ambidui > *ammidui (dr. amîndoi) 128, ambulare > *ammulare-*ammi-nare (mr. immu) 170, comburere > > commurere 128; > »«: £&o > grunnio, stipendiorum > s¿¿-penniorum 128, *mandicare> *man-nicare (dr. mineare) 129; > «M: *alnius > *annius i*anninus), bal-nium > *bannium (dr. am'ra, ¿aie) 121, 130; ?'s>ss: dorsum, ăeor-sum, sursum > dossum, deossum, sussum (dr. dos, yos, SÎÎS) 129; dr > n-: quaăraginta > quarranta 129; /-jî> > /-/: /o^* (forceps) > >forfex (dr. foarfeci) 133, 136; •i>-& !> £>-&: valbae, *verbactum, verbena, verbex, vulbae > balbae, *ber-bactum, berbena, berbex (dr. berbece), bulbae 113; > d-d: > dae- da (dr. 2ada) 134, 136 (cf. CONTAMINATION) ; comp. aspeetare> > *astectare ? (dr. asteptare) 134, 136. roumain:^-/ >*-/>: dr. *proas-fât (byz. Tcpôcupaioç) > proaspât 335; t'-A > y-i/: dr. *vihor (a.-bulg. vichrii) > HHvor, vifor 264 ; s-s > >s-s: dr. *sustar (a.-bulg. sestarii) > swsta?' 264 ; g»'-»" > gi-g-j : dr. *giulci (hong, gyoles) giulgi 349. BESSES 38, 41, 44, 286; cf. THRACES. CHANGEMENT DE SENS en latin 59, 186—195; en roumain 57, 59, 88—89, 216—219, 223, 227, 252— —257, 282—284, 310, 330—331, 334—335, 341—342, 350—351, 354, 356—357. CHRISTIANISME: la religion chrétienne dans les pays danubiens 37, 250.—251 ; termes latins et slaves concernant le culte chrétien 39, 189, 192, 193, 197, 250—251, 336. CONJONCTIONS 184^-185, 312. CONSONNES : p,b ib 214; b(û) slave tombé 263. / (alb.) tombée à l'initiale 331. v lat. initial > b 112; omis entre deux voyelles 156, 269 (cf. 114) ; v slave > / après 5, k 263, 342, tombé dans la finale de certains mots, devant n et entre k-r, s-r 263; v vocalisé 349 (cf. 342). t lat. + i,i>{ (c) 118,215,269, 302; te > k'e en daco- et macédo-roumain 316. G alb. > s, t 331. d lat. + i, i > z(j) 119, 269, 302. 311, 313. 5 lat. + i,i> s 55 , 215, 269. s (alb.) > s,j 33.1. n lat. suivie de s conservée 120, 158; introduite au participe des verbes en -ingo, -ango 159 ; n 4- i en hiatus tombée ou conservée 270 (cf. 312, 335, 349) ; n slave > m, à la finale 263 ; cf. RHOTACISME. I lat. intervocalique > r 55, 213, 270, 302, 327 ; l 4- i, i (lat. et slave, etc.) tombée en daco-roumain 55, 214, 215, 263, 270, 335, 342, 349, conservée en meglen, macédo- et istro-roumain 312, 313. l'alb. > l, r 331. / alb. > r 331. y > 11 55, r en macédo-roumain 55. c -r e,i (i) lat. > c (t) 120, 121, 211, 271, 302, 313; c final lat. > g 327 ; ci + c > s 342. qu lat. 4- a précédé de voyelle > p 50, 55, 221, 222, 272 (cf. 123); que, qui > ce, ci 123, 221, 222, 272. k' (résulté de p + i) > ts, ts en dr. et ir. 317, 318. g lat. + e, i (i) > g(j) 124, 211, 271, 281; transformation analogue dans les mots empruntés au hongrois 349; gu lat. 4- a > b 222, 272 ; gu 4- e > ge 222, 272 ; g slave > v 264. h slave > /, à la finale 264; tombée 264 ; h hong. > v 364 ; chute de /»'(=/ lat. palatalisée) en meglen 314. j (mgl. i, mr. dê, i) 341, 315. pl, bl, fl lat. conservés 222. br. lat. > ur 111, 327. br lat. > ur 111, 327. bi lat. > ut 102. vu slave ]> mn 264. mn lat. > un 226 ; passé à mi, hn, m en meglen 314. Il lat., si. et hong. > cl 129, 130, 264, 349. st, se lat. -f i en hiatus > ş 272 Iv, rv lat. > lb, rb 115, 116. et, es lat. > pt, ps 49, 127, 226, 280, 302. cl, gl lat. > cl', gl' > chi, ghi 212, 271, 287 et suiv., 319, 324. gn lat. > mn 130, 266, 272. consonnes doubles 126, 129. substitution d'une sourde à une sonore à la fin des mots en meglen 314; cf. APOCOPE, ASSIMILATION, DISSIMILATION, INSERTION, METATHESE, PROS-THÈSE. CONTAMINATION: lat. *reddare = redder e -f dare 154; * render e = reddere 4- prendere 155 (cf. cotonea 107, daeda 134) — dr. datină = a.bulg. dëdina + dr. dat 261 ; dihor = a.-bulg. düchorü 4- dychati 262 ; gît = a.-bulg. glatit 4 dr. *gut (lat. guttur) 263 ; dr. am — habeo + alb. ham 328 ; jumătate — lat. dimidie-tas H- alb. fûmes 280, 281 ; lăuruşcă = dr. *lăuruscă 4 alb. l'zfusk 328; locuire = dr. lăcuire (hong. lakni) 4- loc 347 ; mijloc = lat. medius locus -\- a.-bulg. mezda 235 ; mîşcoi = dr. muşcoi 4- a.-bulg. mlskü 235 ; mormînt = lat. monumentum 4-morior 101 ; năsip = a.-bulg. nasü- pii — nasypati 262 ; ogor = serbe ugar + gorjeti 342; răstimp = a.-bulg. raslajpu 4- dr. /im/> 250; sfinţire = a.-bulg. sveliti 4- dr. *sînţire 269 ; şase = lat. se* 4- alb. gaSte 282 ; ş«V = hong. sor 4- sm# (dr. şirag) 348; urzică = lat. urtica — dr. urzirc 220; zgaibă = lat. .scataes 4- alb. 142, 327, 328, (cf. cuniălru 262, rece 195, wi/e/ 292) ; mgl. fttţuft = dr. ««de 4-mr, iu 314; ir. mc/. lat. tnedius 4-cr. «tiid 235; cf. it. cionco, monco 225. DACES: leur origine 44, 54; soumis par les Romains et chasses dans les Carpathcs 30—31, 39—40; Daces en Bretagne et dans d'autres provinces romaines 37 ; divinités daces 38 ; restes de leur langue 43, 46 ; éléments daciques en roumain 43 46, 52, 54—55, 211—21%. DALMATE (VEGLIOTE) 31; sa place dans la famille des idiomes romans 226; ressemblances qu'il montre avec le roumain 226—227, 279. DISSIMULATION vocalique : lat. o-o > e-o : sororcm > scrorcm 106; au-u > a-u: augu-rare, auscullare, Augiishis > *agu-rare, ascultare (dr. agurare, ascultare), Agustus 102; cf. 77 (cf. *la-cusia 106, retundus 106, *vëcinus 99, 106) — dr. c-e > i-e: *premejdic (a.-bulg. prêmczdije) 263 (cf. destoinic 263, viţel 292). consonantique: lat. /-/ > ;•-/: ululctrc > *urulare (dr. urlare) 134 ; qu-qu > c-qu: quinque, quinquaginta > cinque, cinquaginta (dr. cinci) 134 (cf. *viacius, *vivcamus 157). ÉLÉMENTS CELTIQUES en roumain 60, 200. ÉLÉMENTS GOTHIQUES en roumain 228—229, 27(.. ÉLÉMENTS GRECS en roumain antérieurs à l'époque 1.y.-, '.'line 107, 276. ÉLÉMENTS ROUMAINS en albanais 330: en bulgare 251. 302, 340; en serbe 340; en ruthène 252, 2S7, 289 ; en slovaque 252, 2S7 ; eu russe, polonais et morave 287 ; en hongrois 299, 346. ÉTHYMOLOGIE POPULAIRE: lat. gravulus (dr. graur) — graculus — ravulus 135, 136; grevis (dr. greu) = gravis 4- levis 106—107 ; • lin-gula (dr. lingură) = lingula -|- lin-gua (Ungere) 136; *lacusta (dr. lăcustă) = locusta -f- lacerta 106; prebiter (dr. preol) = presbyter + prae- (ou pracbitor) 136 ; retundus (dr. rălund) = rotundus + rc-106 (cf. emissarius 120) — dr. coşciug = a.-bulg. kovmegu dr. coş 265; nuntă — lat. nuptiac 4-nuntiare 136; zvtreolae = vîrcolac 4- zvîrlire 265. ILLYRIENS: leur origine et leurs rapports avec les Yenètes et les Messapiens 47—48 ; soumis par les Romains 30 ; repoussés dans les montagnes lors de la conquête romaine 41; divinités illyriennes 3S ; éléments illyriens en roumain 48—49, 50—51, 52, et suiv., 277, 279—280, 326. INSERTION: de voyelles: lat. *daphinus (dr. dafin) -s daplinc 107 ; cf. 77 — dr. covăsite, gunoi, hamei, nărav, pîrîre, sirep, tărîţc, tirîre, vifor, vîrîre, zărire --• a.-bulg. kvasiti, gnoj, climâli, nraviï, prSti, *svrëpû, trice, trëti, richrii, vreţi, zrcti 263 ; balaur= serbe blavor 342. de consonnes: lat. lambrusca, strambus (dr. strîmb) = labrusca, strabus 135, 136; cf. 78 — dr. mînjire, vînslă, zglobiu = a.-bulg. mazati, vcslo, zlobivii 264; dr. belşug (a.-roum. bişug) — hong. bo-sig 349 ; dr. et mr. sklab == slab 309; ir. Ionii, slônzç = cr. lagali, staza 264 ; insertion d'une 1' de-vant i, y en istro-roumain 317. ISTRIEN: dialectes istriens de Ro-vigno, etc. 222; particularités qui les rapprochent du roumain 215, 216, 219. ITALIEN : points de contact avec le roumain 211—221; développement parallèle de cet idiome avec celui du roumain, jusqu'au VIe siècle 203, 227—228, 233. MÉTATHÈSE: lat. *clinga, *it<>a-, gum, *frimbia, *plopus (dr. chingă, cliiag, frînghie, plop) = cing (u )-la, coag(u)lum, fimbria, popfu)-lus 134—135 (cf. 55, 57) — dr. întreg — lat. integrum 214; dr. et mr. botiim = bàtrîn 309; dr. cîrje dallă, gard = a.-bulg. krizl, dlato, gradû 264 (cf. baltă, ibid.) ; cruţare = alb. huiisen 332 (cf. ibid. le dr. grumaz et traistă 335). MORLAQUES 319). NOMS DE NOMBRE 55, 167, 212, 236—237, 281—282, 311). ONOMATOPÉE: lat. *scuppirc 155, 196, *stupirc 196, *toccare 196, 200, zinzalus 196—197. PETCHÉNÉGUES 308—309, 315 351. I M H )XÉTK)l'K SYNTAXK )UE 77, 113—114, 221. PRÉFIXES: a- 171, de- 171, fosili, 173 (cf. 263), in- 237, in- 55, 172, 284, ne- 237—238, prea- 239— 240, răs-, răz- 238—239, s- 172, slră- 213, 216, 219 (cf. 214). PRÉPOSITIONS 176, 177, 183— 184, 223 ; prépositions composées 17-1—175. PRONOMS personnels 56, 74. 91, 124—125, 149—151, 212, 220, 314; possessifs 151—152, 313; démonstratifs 55, 152, 167, 312, 313,)32S ; indéfinis 167—168, 179—180, 235, 284, 313, 328. TROSTHÈSE: de voyelles: lat. espiritum, *espi-cum, *cstablum, etc. (dr. *espicu, *estaulu) = spiritum, sfiieum, sta-blum 107 ■— dr. aista, aurmo = ista, urmă 228, 309 (cf. ispăşire 263). de consonnes: dr. scrum = cum. hurum 354. RECOMPOSITION en latin S4, 172— 173, 174. RHÉTOROMAN: points de contact avec le roumain 222—225. RHOTACISME en daco- et istro-roumain 55, 295, 316, 31S. SARDE: ressemblances qu'il présente avec le roumain 221—222. SI' ISSTANTIF: pluriel des féminins de la lrc: déclinaison 143, 147 ; subst. fém. de la 11« ct I\"e décl. lat. en roumain 139, 141 ; disparition du neutre lat. 137—139, 140 ; le sufi-fixe -uri au pl. des subst. neu très de la Ile décl. 55, 220; emploi d'une même forme au génitif et au datif 55 ; construction du génitif avec de 176 ; génitif possessif 176 ; génitif précédé de lu en mgl. et ir. 313; datif avec la en mgl' 314; vocatif 236, 311; changement de déclinaison 148, 309; substantifs masc. et fém. en -îne- 146— 147, 148; substantifs composés 165—166, 224. SUFFIXES: -ac 55—56, 240, 245; -aci 241, 245, -am 241, -andru 56_ -anie 242, -ar 163, -aş 337, 343, -aşcă 338, -aşiţă 338, -av 244, -ălaş 337, -ăluire 346, -uşor 338, -că 240, -eală 241, 245, -ean (-an), -eanu 242, -casă 164, -eaţă 163—164, -eci 241, -ei 164, -enie 242, -esc 166, -eş 345, 330, -eţ, 243, 245, -ic 164, -ici 241, -te 163, -inare 170, -wj/ă 164, (subst.) 337, 345, -iş (adv.) 339, -işan 338, -z'şare 339, -iscă 338, -işe/ 338, -zşor 338, -iste 243, -i/ă 243, 244, -iv 244, -/z'y 244, -mau 65, -nic 242—243, -niţă 243, -oaică 240—241, -oare 163, -oc 164, -oci 241, -og- 241, -orna 56, -os 166, -şag' 346, -şor 56, 338, 346, -uc 164, 363, -wg', -ugă 241 -wjcă 241, -wz'e 241, -uire 245, 346, 350, -ulei, -uliţă 244, -«ră 163, -uş 337—338, 344, -uşcă 328, 338, -uşel 338, -wsor 338, -uţă 353 ; changement de suffixe 252, 265, 269, 330, 331, 342, 348, 349. SYNCOPE: lat. caldus, domnus, postus, *viglare, virdis (dr. cald, domn, veghiare, verde) 98, facla, veclus, *poplus, subla etc. (dr. fache, vechi, plop, sulă) 101 ; cf. 76 — dr. poftire, pornire, urnire = a.-bulg. pochotëti, porinati, otrinati 260.—261 ; bîrnâ, cosnitâ, etc. - a.-bulg. bnïvïno, kosïnica 262 ; mostean = *mosâtean (alb. mosatar) 330 ; gresie, rînzâ — alb. gerese rendes 331 ; arvunâ, prisas — byz. àppaPcov, rcepicrôôç 335 ; dont = serbe hljunic 342 ; chib-zuire = hong. kêpezni 348 ; scrum = cum. kurum 354. ÏHRACES: leurs rapports avec les Grecs, les Slaves, etc. 45—46 ; Thraces dans les corps auxiliaires de Bretagne, Rhétie, etc. 36—37; restes de leur langue 44; éléments thraces en roumain 42, 52, 54— 55; cf. BESSES et DACES. TOPONYMIE 251, 278, 298—299, 303, 351—352, 354—355, 360. VALAQUES DE MORAVIE 323— 324. VERBE: disparition des formes passives et déponentes latines 152— 153 ; formation du passif à l'aide de fio et du participe passé 152, 216 ; 2e pers. sing. ind. prés, de la lre conj. terminée en -i 74, 212; -ém, -éti Ire 2e pers. pl. ind. prés, de la IIIe conj. en daco- et macédo-roumain 309, 312; formes d'ind, prés, de la Ire conj. en -ez 156, 159 ; 3e pers. sing. subj. prés, de la Ire conj. en -â (dr., mr. et mgl.) 309, 313; imparfait 156—157, 159, 312, 314; parf. simple 157—158, 159, 312, 314; disparition des parf. redoublés latins 158; parf. composé 158, 181, 312, 313; emploi rare du plus-que-parfait de l'ind. en latin vulgaire 158 ; plus-que-parfait du subjonctif lat. devenu plus-que-parfait de l'ind. en roumain 180; formation du futur avec hàbeo + l'infinitif 158, 181, avec volo + l'infinitif 55, 182, 267, 314; emploi de volo au conditionnel 310, 318; impératif 312; infinitif employé comme substantif 163 ; transformation de la construction latine de l'accusatif avec l'infinitif 184; l'infinitif remplacé par le subjonctif 56, 267; substitution du gérondif latin au participe présent 158, 180; formes périphrastiques du participe présent (gérondif) + esse 182 ; participes passés en -ut 158 ; participes passés en -â en daco-et macedo-roumain 309, 312; participes passés employés comme substantifs 162; verbes réfléchis 152, 182, 220, 237 ; verbes unipersonnels 217, 335 ; verbes inchoatifs 155— 156, 159; forme sous laquelle les verbes grecs ont pénétré en roumain 335 (cf. pour les verbes slaves et hongrois les suffixes -uire, -âluire). VOYELLES : «4«> în 126, 129, 259, 268— 269, 280, a 4- nn conservé 126-129; a + m 4- consonne > îm 280; a atone > â 55, 259, 267, 347; contraction de a-a 55. â (î) dr. >Q mgl. 313—3.14. a hong. )> a, o 347. «, si. > în dr. (un mr., on mgl., on ir.) 257—258 (cf. 317 et le traitement de l'on hong. 348) ; ci > un (dr., mr., mgl., ir.) 258. e 4- n > in 159, 260 ;« + «>!» 51, 55, 280, 348 ; e 4- m > in 235 ; e suivi d'un a > ea 55, 260; ë lat. > ie 89—90; e initial > a 342, 348, 353; e atone > a 260; e précédé d'une labiale conservé en macédo-roumain et en meglen 312; e final > i (o après ts) en mgl. 313—314. e si. > in (dr., mr., mgl., ir.) 259 (cf. 317) ; e > în dr. (on mr., ir.) 259; e final > e 259. ë si. acc. >- ea (a) dr. (ga mr., p mgl., ir.) 260 ; ë suivi de e, i > e 27'4; ë atone > e (à) 261. é hong. > i 348. i>î260—261 ;i-i>i 260. ï si. > e, a, î, o 262. o 4- n> u 93, 260—261, 269; o suivi d'un a > oa 55, 260; o > ä 260, 261, 331, 348 ; o atone > u 55, 100, 260 — 261; o final hong. > au 249. ö hong. > e, u 348. u sl.> o à l'initiale 260 ; devant n 342. ü si > a,î, u 262. ü alb. > u, iu 331. ü hong. > i 348. y lat. > i, u, iu 95, 102. y si. > i (î) 261. au lat. conservé en dr., mgl., ir. 96, 97, 310 (av en mr.). oa réduit à a 309. jo si. > i 262. io en mgl. pour ie dr. 313. labialisation des voyelles 89,98— 99; cf. APHÉRÈSE, APOCOPE, ASSIMILATION, DISSIMILATION, INSERTION, PROSTHESES, SYNCOPE. INDEX DES MOTS a prép. 183. abatere 171. abeş 56. abia 237. Abrud 56. abur 55, 56, 58. ac 140. acarniţă 243. acatare 328. acatare 169. aceea 353, 356. acei 167, acc/a 312, 313, 328. accs/ 167, acesta 355 312, 313, 328. aci 173, acî'fca 237. acolo 56, 58, 173, akló 309, aco/ea 237. acreală 241. acrişor 338. ac»;» 56, 58, 174. adaugere 96, 153, 310, 314, adăugire 156. adaptare 314. adăpost 98. ROUMAIN Daco-roumain ademenire 56, 58. adwc 327. adormire 171, 213. adunare 169. a/ară 174. a//a;e 186, 194. afum are 171. afundare 57, 59, 171. ager 148. aghiuţă 56. agonisire 333, 334. agm 340. agurare 103. aidoma 56. aievea 237, 262. am/e 174. ais/a 328. aj urnire 281. a/«tt 252. ajunate 171. ajungere 216, 223. ajutare 311. a/ac 56. a/a 56. alăptare 171. a/o 224. a/Hc 116. albină 116. atfw-e 153, 156. a/onş 337. alcătuire 346, 347, 348, 350. aldan 56. aldămaş 346, 347, 348. alduire 350. a/eaw 346, 348, 349, 350. a/c^ej-c 158, 171, 211. alergare 169. alinare 169. alintare 171. «7/ 179. a//ar 251. a/(/e/ 350. aftoi 346. altoire 346. «/»a/ 191. alungare 169. aluniş 337, 345. amarnic 242. amăgelnic 242. amăgire 198, 201. amăreală 241. amâreaţă 163. amărîrc 156. ameninţare 168. amestecare 221. ameţeală 241. amistuire 346, 348. amtndoi 128, 211. amorţire 168. d»w 174. amuţire 156. o» 126, 129. Andilandi 56. «rin 129, 139. a/>ă 50, 221, 272. a/>oi 212. aprig 327. aprindere 186. aproape 175. fl^fOd 346, 347. apropiare 170. aramă 105. arătură 164. arbor 140. arcaş 337, 338. Ardeal 348. ardere 153. are/e 83. arga/ 333, 335. ar^ea 56, 59, 197. .4rges 278. argiw/ 312. artei 55. arîndare 154, 155. arîndaş 344. arîndă 344. armă 139. armăsar 119, 220. Armeanca 240. arminden 339, 342. arsură 164. arvună 333, 335, arăvonă 335. ascultare 103. ascundere 120, 158. ascunziş 337, ascuţiş 337. as/aw 356. as/ă-ji 223. as(/e/ 350. astupare 169. asupra 174. asurzire 156. aşa 174, 312, 313, *aşi 337. aşchie 101. aşişdere 337. aşteptare 133, 136, 171, 213, 314. aşternere 283. atare 328. atingere 158. a/i/ 180. atunci 174. a/ă 163. a/z/are 99, 169, 269. aurire 156. aw.zire 310, 311, 314. aiiatSe, uatSe 310. avaloma 56. ai>ere 55, 313, am 155, 328, 329, a (arc) 312 328, au 160. azm/ie 163. a^tt^ă 56. azvîrlire 339. ăs/ 152, ăs/a 328. babacă 240. oaoă 246, 269. daci 56, 58. oaie 129, 259. baieră 356. balaban 353. oa/e 356. balegă 356. oa//ag- 353. oa//ă 56, 58, 264, 329, oaw 336, 339. oară 56, 59. Barbă-cot 57. bardac 352. oardă 346, 347. 6arcă 51. Basarab 57. oască 56, 58, 329. oasm 250, 263. başardină 56, 59. baştină 336. oa/a/ 56. oaia 112. batere 84. bazaconie 252, 262, 270. băgare 56, 59. băietan 241. oăie/aş 337. oă/ 56, 58. oă/aw 56, 58, 241, 261. 6ă/a«r 56, 58, 339, 342. &ă«a/ 346, 347. bănişor 338. bănuielnic 242. bănuire 346, 347, 350. bărbat 57. bărbătesc 166. 6ăroie 187. bâsău 56, 59. oă/ă;<ş 337, 338. 6ă/m* 98, 112, 194. 213, 268, 309, boturn 309. Băznoasa 355. oca/ 269. oeei 354. becisnic 242. oe/ire 247, 252, 262, 270. de/şt^ 346, 349, ¿>is«£, bivşug 349. berbece 112, oir6e/e 309. beseduire 247. beşicare 169. /v.ş/crt 112. fc^irc 91. teteag 346, 349. beteşug 346. /Wie 269. /W/şor 338. oe/itv 244. beţivan 241. Ane 157. Iiezeşti 355. omîă249, 252, 260,262. /./ci 249. biciuşca 338. 6t«* 112. l'ileală, ghilcală 252, 262. oi//re 262. &«te 290, 294, 311, 317, giwe 291. binişor 338. &t> 346, 348, £»f 297. biruirc 346, 348, 350. biserică 90, 224, 250. iiî/o/ 248, 261, 269. bivoliţă 339, 341. bizuire 346, 350. i#6ac 240. bîjbăire 240. bîntuire 346, 347, 350. btrfeală 241. Wrfog- 249, 264. ovn/ă 249, 262,263,264. bîtă 249, 262. blagoslovire 247, 251, 259. o/a;'m 246, 252, 260. blăznire 247. blcstcmare 197. o//d 249, 262. Widişe/ 338. boală 250, 260, 270. 6oo 249. bobotează 251. bobusor 338. ooce/ 112. bocire 112. oo#a/ 246, 260, 269. bogăţie 269. &oia 353. ooier 270. boieroaică 241. 6o/ire 247. bolnav 339. 6o/oi 87, 108, 145. capişte 243. car 187. cc-ra 2S4. c/Wc 269. c//e/ar 55. cheltuială 241. cheltuire 346, 348, 350. chezăş 346. chezăşluire 346. cAMţ 101, 104, 121, 134, 222, 288, 324. chibrit 353. chibritclniţă 243. chibzuite 346, 348, 350. chiemarc 212, 271. f/////<: 55. eAt7«£ 241. c/mî 346, 348. chindie, achindie 352, 353. eAtwgvj 55, 101, 121. cAwr 352. c///> 250, 271, 345. chipeş 345. 163, 245. cicălială 241. cimbru 259. cimpire 259. «'«ă 96, 271, 313. cmc* 91, 134, 221. CMM 131. cine-va 284. cinovnic 336. C/HS/C 259. cinsteş 345. cioară 56, 59, 225. cioban 56, 59. doc 59, 329. ciocan 339. ciocirlan 241. ciocîrlie 56, 59. ciomag 56, 59. cioplire 339. ciorac 240. arcadă 250, 261. ci re ase 87. cireş 87. ciripite 347. ar/re 247. ciudat 252. rmdă 252. c/.vdire 247, 269. ciulite 339. 225, 226. ciupercă 340. ciupite 339. ctt/i 264. Ctmpulung 361. cfrtd 185, 221, 314. cfHr/vî 97, 98, 110, 111, 280. etnepişte 243. c?;i/«re 212, 215. chităreţ 243, 245. efreă 248, 264. cird 339. cfr_/e 254, 264, *crijă 264. cirmaci 241. cîrmă 264. efr» 246, 264. cîrnai 162. cfr£a« 241. cir/?ă 264. cir fire 247. cîr/ire 248. c;;7i/ă 246, 264. cişlcgi 251. cf/ 180. efte 167. c/acă 250, 264, 349. c/ădt>c 247, 253, 271. c/ă//re 247, 259, 271. c/es/e 249, 259, 261. Clcvctici 241. clevetire 247, 271. cftw 271. clipeală 241. clocite 339. clocotire 271. c/on/ 289, 339, 342. c/o£o/ 249, 255, 271. clopotniţă 243. c/acer 288, 336. coacere 50, 155. coadă 46, 96. coa/e 260. coapsă 49. coasă 249, 260. coasere 84, 155. cooe 250, 260. co&tfâ 253, 261, 270. cobite 339. coborîş 337. cobuz 353. cocioabă 56, 59. coconită 244. cocostîrc 248, 264. cocos 248, 256. coderişte 243. coăi/ă 244. Codrcanu 242. codru 56, 58, 88. codrulcţ 243. cojiţă 243. cojoc 24S, 265. co/ac 248. colan 353. colindă 251, 259. Coman 355. Comana 355. Comanca 355. Comăneşti 355. comoară 250, 260. conac 353. conefet 333, 334, 335, * condei'i 335. co^ac 56, 58, 329, 332, 342. eo/>*7 56, 58, 329, 331, 358, co/n7 de suflet 218. copilaş 337. copilită 244. co£*7ă 261 corabie 249. cof& 116, cor^i 291. corfiţă 244. corneei 241. (WO* 346, 347, 349. co/7 333. cosaş 344. ««('for 250, 265, 269. cosiţă 339. •cosor 249. «wtip 298. cosri/ă 244, 298. earfrlf 339, 341. coş 249, 265. coşciug 249, 253, 265. coş» i/ă 243, 249, 262. coşuleţ 243. cofe/ 248, 256, 262. coraW 57, 59. covăsire 250, 263. crac 339, 341. crai 271, 336, *er«P 271. cra£ 339, 341. crastavete 339, 342, *crastaveţ 342. Crăciun 251. cr apare 188. crăpătură 164. credere 157. cremene 250, 270. creş/i« 224, 250. ere/ 340. crier 312. crin 333. cristei 248, 259, 263, 271, cr ăstei, cristei 259, *cristel' 271. cristelniţă 243, 336. Crişan 299. crivăţ 339. crîcnire 247. crîmpei 257. crhnpoţire 257. crîncen 253, 257. crîsnic 336. croială 241. croire 247. cruciş 339. cruciuliţă 244. crud 87. crudac 240. crustă 46. cra/are 57, 58, 329, 332. 6« /oare acestea 284. cncurâ 333, 334. cucută 46, 105, 245. cui, 270, cunu 270. cuio 163, 213, 317. cuibuleţ 243. c»;"oă 57, 59. cu/6ec 57, 59. culcare 188. culcitş 337. cum 161, 185. citmătru 248, 260, 262. cuminecare 100, 101,188, 250. cumnat, 188, 226. cumpănă 249, 258, 261. cumpărare 98, 188. cunoaştere 171. cunună 55. cununiţă 244. cura/ 242. curăţenie 242. curăţire 242. curcubeu 116. c*wa 339. curechi 103. cureluşe 337, 339. curgere 158, 188. curmeziş 339. cz»-/>fiM 329, 331. curvar 246. curaă 246, 262. cusătoriţă 244. cuşmă 248. cutezarc 219, 333, 334. cuvenire 217. cutvw/ 57, 280, 282. cuvîntarc 282. da/z'« 107, 108. dajde 250. a*a/7ă 249, 264. aawzV 250, 259, 270. dar 242, 245, 250. dare 158, 160, 18S, 212, 224, 261. darnic 242. dară 218. dafr'Mă 250, 252, 261. datornic 242. daună 226. dăimiire 339. dăpănare 168. dărîmave 169. dăruire 244, 245, 247. de 183. de iznoavă 237. de ooş/e 237. de unde 312, 313. dea/ 249. deasupra 174. de ci/ 183. dedesupt 174. deger are 171. degeZ, ifioZ, ifîV/ 318. de A 57. de /a 176. demn 90. de«ie 263. deosebire 247. deosebit 237. deregere 171. des 312. desa¿'/ 333. desbinare 223. descălţare 171. descărcare 171. deschidere 238. descîntare 223. descoperire 171, 238. desculare 171. dese»// 88, 89, 238. desculţate 238. desgurzire 169, 173. des/ş 337, 338. deslegare 171, 238. despărţire 173, 238. despicare 171. despoiate 189, 238. des/w 171. despreţ ui re 168. destoinic 242, 246, 253, 263. destrămare 223. dcsvăţare 238. deşteptare 314. destindere 158. dezgăucare 57. d///or 248, 262. dimpotrivă 237. diw 176, 183. din/re 174. dintru 174. dfoii 257. i/irs/ă 329. dirc 246, 264. doagă 198. do6ă 57, 59, 346. doo//oc 339, 342. dobîndirc 247, 257. doborîre 247. ăogar 163. doi 105, două, dayp 309. doniă 57, 59, 277. dojenire 247, 253. ăo/că 57, 59. domn 98. domnia ta, dumniata2&4. domnişor 338. domniţă 244. domolire 247, 253, 260. doniţă 356. dor 145. dormire 311. dornic 242. dos 129. dosădirc 247. dosnic 242. dospire 250, 253, 260. douăzeci 311. dovedire 247, 253. drac 58, 322. dracilâ 46, 249, ăracină 249. drag 246, 337. drăculeţ 243. drăgălaş 337. dris/ă 329. drojdie 248. drug 339. drum 198, 312. drumeţ 243. ducere 182. duA 250. duhovnic 242. du/ău 57, 59, 356. d»/ce 313. dulceaţă 164. dumbravă 249, 258, 269. duminecă 189. Dumnezeu 165, 250. Dunăre 57. duwgă 250, 258. du/>ă 174, 184. dur oare 145. duşi 200, 201. duşman 353. cdrră 46. cflcşug, eftinşug 346. e/Vin 333, 334. c/, ea, /z 122. graur 135. grăbire 247, 253. grădinar 246. grădină 248, 259, 269. grădiniţă 244. grăz're 247, 255, 259. grămadă 250. grătar 122. greo/ă 339. gresie 329, 331, *găresic 331, greş al ă 241. greşelnic 242. greş/re 247, 253, 261. grezt 106, 110, 313. grijanie 242. grt/e 246, 261. grijire 242. gTMtddl 248, 259. grtndet 259, 263, 271, * grind el 271. grfu 313. groapă 57, 58, 329. groară 246, 260. gropiţă 244. grorazz 246, 260. grnwac 57, 58, 329, 332. grumb 258. gunoi 263. gureş 345, guriş 345. gz/rz/ă 244. gzzşe 57, 58, 329. gzzş/er 248. guşteriţâ 244. *gzz/ 263. gzz/zzz'e 105, 123. guturai 263. habar 353. Aanză 339, 342. haită 346. Aam 346. hamal 353. iernatic 223. ier/are 170, 312. ies/e 248, 262. z'eşan 242. t/ăt* 346, 348, 349. z'maş 346, 348. hăituire 346, 347, 350. ineZ 129. hălăduire 346, 347, 350. ineluş 337. hămei 249, 261, 263, 271, inimă 126, 129. *hămeT 271. z'nz'ş/c 243. „e/cs/ezz 346, 347, 348, iorgati 353. 349, *hălăşteu 348. zscă/t're 247, 253, 271. AfaUfw 346, 348, 349. iscusire 247, 269. hoholirc 247'. ispăşire 263. Aoz7 346, 349, *//o/7 3 19. is/?i/ă 250, 261. /zo/wza 57, 59. ispravnic 242, 336. Aoră 333. isprăvire 247, 259, 269. /zo/ar 346, 347, 365. is/a 328. /io/ 229. Jszzs 251. Aram 336. italiancă 240. Arană 259, 269. izzoire 247, 263, 269, hrănaci 241. 270, 358, cowz£. Ze «om hrănirc 247, 259. propre Lhtbitul 364. Arcan 249, 261. ÎH/C 237, 270. Hristos 251. iuţeală 241. hrişcă 356. iuire, *ievire, *iivire 262. Aw/trc 247. izbăvire 247, 269. jad 251, 262. u-6/re 237, 247, 253. t'a/>ă 221. izbîndă 257. tară 161. izbîndire 257. târnă 162, 269. izgonire 247. iască 91, 189. izmene 253, 261. Jasi 355. izrailtean 242. iaz 249, 262. izvodire 247. iazmă 57, 59. t2for 249. ibovnic 242, 263. îmbinare 223. t'coawă 251, 260. îmblălire 247, 259. idol 251. te 162, 283. îmbogăţire 269. iele 57, 59. îmbr acare 168. Icnăchiţă 244. îmbrăţişare 339. iepuraş 337. 1 îmbrîncire 223. ■îmbucare 168. împărăteasă 164. •împărtăşenie 242. împărţeală 241. împetrire 216. împiedecare 168. împingere 158, 173. împletire 247. împlinire 156, 216. împodobire 248. împotrivă 237. împotrivire 247. împrejurare 172. împreună 312. împroşcare 339, 342. împrumutare 100, 172. împuţire 156. ÎM sadar 237. înainte 174. fna// 284. înăcrire 156. înălbire 156. înălţare 169, 284. focă 161, 174. încălecare 169. încălţare 172. încăpere 154. încărcare 169. încărire 156. încercare 217. znee/ 104. încetişor 338. încheiare 172. încheietură 221. închidere 96. Snchiegare 104, 134, 212, 223. încindere 158. încordare 168. tncuiare 172. încunjurare 171. *wdără/ 174, 284. îndărătnic 284. îndărătnicie 284. îndesire 156. îndoielnic 242. îndoială 241. îndrăzneală 241. îndrăznire 247, 264. îndulcire 156, 172. înduplecare 172. înfăşate 172. înfăţişare 339. înflorire 153, 156. înfrunzite 153, 156. îngăduire 346, 348, 350. îngălate 190, 194. îngenunchiare 168. fo^er 197, 250. îngeraş 337. înghiţire 172. îngînare 154, 191, 194. îngrădire 247, 253. îngrăşare 169. îngrozire 247. îngurzire 169, 173. înlemnite 156. înnâdire 247. înnecare 192, 223. înncgrire 156, 223. înnodare 172. înnotare 103. înnourare 172. fos 152. însurare 220. înşăuare, înşelare 169. întărîtare 170, 173. întinerire 156, 169. întfi 129, 281. întîr ziare 169. foto* 83, 214. întristare 172. înţărcare 329, 330. înţelegere 224, 312. învălire 247. învăliş 337. învăţare 172. înverzite 156. înviere 220. învingere 158, 312. învinuire 245, 247. învîrtire 247, 264. y»/, y«c 356. ja/e 46, 246, 270. /afef 57. ;'ar 249. jefuire 356. jelanie 242. /e/ire 247. jeluire 245, 247. >era/ec 249, 265. /er//ă 250. ;i// 57. jinduire 247, 259. /»« 57. jivină 339. /oardă 249, 264. joc 311. ;os 129, 311. jucăuş 337. /«de 365. 339. jumătate 280, 281. juncan 241. y«n« 311. junghi 101. /Mffo 246, 259, 269. knstiga 310. £ptf 310. /a 177, 183. /a6ă 346, 347. /«com 246, 358. /ai 330 /aie 356. /an 356. /arc/ 249. /a£/e 49, 140. /a/ 123. /atn/ă 249. /az 339, 341. /ăcaş 346. /oca/ 346, 347, Zacă/ 347. lăcătuş 345. lăcomie 246, 259. lăcomire 247. /ăcwire 346, 347, 350, locuire 347. /ăc»s/ă 106, 108. /ăti/MC 249, 262, 265. /ăs/H« 248. lăturalnic 242. lăţire 156. lăudate 96, 156. lăuruşcă, *lăutuscă 327. frac 250, 261, 312. leagăn 330. /casă 249, 261. /e&edă 248, 269. lecuite 245. /e^e 87, 191. 90, 224, 272. ■ lemnărie 223. 246, 261. leoaică 241. /csuc 339. /cş 57, 59. leşinate 57, 59. /i/iac 339, 341. /imoă 221, 272. //» swfcs/. 339, 341. /i» ad/. 148, 243. lindină 146. lindină 259. lingură 101, 136. linguriţă 244. linişte 243. /t^zei 241. /i/>ire 247, 262. ///•sire 333, 335. liturghie 251, 271. /roadă 249, 269. lînced, lînged 195. /î>?£ă 223. /oa"ă 260. /ooodă 249, 261. /oc 347. locşor 338. logodire 247, 254, 262, 269, /ă£odi>e 262. /o/>a/ă 249, 260. /ot>/re 247, 254, 260. /«are 191, 224, 227. lucire 153. lucoare 163. fcme 257. luminare 168. luminiş 337. lună 313. /««că 249, 256, 258. lunccuş 337. lungan 241. fettfftf 55, 95, 227. /«/> 311, 313. lupoaică 241. /»£/ă 49. lustruială 241. >»ac 249. mat 124. ;;;ai aiw/c 174. maică 339. maimuţă 353. mat 57, 299,326, 327, 331. maldac 57, 59. mamă 192, mămrnc 147. warc subst. 140, 314. mare ad/\ 60, 284. marfă 340. war/ur 102, 199, 365. marulă 353. mascur 101. maslu 251. maşteh, maşter 249, 265. matcă 339. »wa/ 199, 201. mazăre 46, 51. măcinare 125, 192. măciucă 163, 245. maestru 124. măgar 329. măgăriţă 244. măgăruş 337. măgură 102, 329, 331. ;»ăi, mări 329, 331. maidan 353. măiug 241. wă/ai 57, 58. mămăligă 341. mămucă 164. mănăstire 336. manie 333. mănunchi 165. »iă> 87. mărăciniş 337. măre/ 243, 284. măreţie 284. mărgea 164, 198. mărginaş 337. mărire 284. mărişor 338. mărturie 364. mărturisire 364. mărunţiş 337. măslin, măslină 249. mascat 318, Macicatu 363. mătură 270. megiaş 365. we/c 57, 58, 339, 342, melci 342. mergere 283. merinde 324. meşter 346, 348. meşteşug 346. meu 313. mic 199, 311. mieluşel 338. miercuri 85, 290, nierkuri 291. m/erc 213. mierlă, nerlă, mnerlă, mnerlă 296. m(/7re 247, 262. mijloc 235. tni/â 270. milog 241. milostiv 244, 246. miluire 245, 247. minge 259. mintă 259. mioriţă 244. mirare 237, ift> 291. mire 57. «urcau 242, 246, 262. mirosirc 311, 333, 334. mistuire 346, 348, 350. m%Zd 289, 346. mtlcom 260. wfnd! 94, 268, mf»« 94. mîncare 100, 129, 313. mtndru 246, 254, 257, 35S. mîndniliţă 244. mî u cea re 170. minere 192. mîneştergură 165. tnîngîiarc 198. mtnjire 247, 264. mîntuială 241. mîntuire 346, 348, 350. mtntuirc 244. mînuşiţă 338. mfa* 51, 211. mineoc 104. mîrşav 244, 264. 339. mlădiţă 243, 259. moare 94. moaşte 260. mocirlă 356. moldovean. 242. mo/ic 248, 260, 262, *moZc 260. molitvă 251. moloşag 346. molotru 249. morăriţă 244. morcov 339. mor iscă 338. mormint 101, 192. moroi 250. morţiş 339. morun 339, 341. mosoc 57, 58. mo? 57, 58, 312, 329, 330. Afoş a/»» 252. moşie 330. moşteau, *moşătean 330. moştenire 330. mo/ 57. momYd 249, 261, 264, 271. mreană 339, 341. mreje, mreaje, mreajă 219, 261. mucos 160. (Mfiir 102, 329, 331. muiare 169. muiere 83. mulgerc 153. mii// 87. muncă 254, 258. Mitncel 164. muncite 247, 258. munte 360. muntean 242. murdar 353. m«r£ 329. murgoci 241. murire 104, 153. mursecate 170. musenlifă 244. mustaţă .102. -l/».™/ 363, 364, 365. muşcate, niucicare 342. muşchi 58. muşcoi 57, 58, 219, 235, 329, mî.şcoi 235. nalbă 116. nana 57, 5S. 7/fl/'£ 310. «as 310, 312. «as/»;- 229. năcaz 254. năcăjite 247, 254. nădejde 246, 259, 35S. nălucă 254. nălucire 254. năinet 254. năpaste 250. năpădire 237, 247. năpircă 329. năprasnic 246. năpustite 247. nărav 250, 263. năsărîmb 57, 59. născocire 247. N«SÎ/> 249, 262. ndtf»£ 246, 259. nattf 246, 260. năvală 339. năvod 249, 260. năzdrăvan 241. năzuite 339. «eao/Z 238. neaccesibil 238. neadevăr 237. neadevărat 237. neadormit 237, 23S. /.ram 346, 348. iu-apărat 238. neascultător 238. r.castîmpăr 237. iM&IMl 238. necioplit 238. ;;eco/>/ 238. necrescut 238. nedestoinic 246. nedrept 23S. nedreptate 237. neexact 238. »cg 97. negel 97. neghiob 59. negreşit 238. negruş 337. neînsurat 238. netnvăţat 238. nemăritată 238. nemilos tiv 246. nemţoaică 240. ■nemurire 237. nenorocire 238. ncnorocos 238. «corn 237. neomeneşte 238. nepoată 143. nepot 365. neputinţă 237. ««a/ 237. ■nesimţire 237. nespus 23S. neştiinţă 237. neştine 167. netrebnic 246. nevastă 247, 26.1, 358 ncvăstuică 248, 265. nevinovat 246. n«vo*0 250, 263, 270. nevrednic 246. niciunul 167. nicovală 249, 260, 269, 270, *năcovală 260. ).-/;»(', n im ine 235. nimica 167, 213, 235. năhot, năut 353. «o* 74, 212, HOM^ 150. noian 332. nord 94, «ort* 94, 141. «oroc250, 262,'n£r(?0262. norod 250, 262, //«rod 262. noua, »a//o 309. rtwt'a 115, 162, 339. nuieluşe 339. numai 171, 213. nuntaş 337. nun/d 136, 222. n«r 353. nu tare 103. oacheş 345. oaZd 126. oa/vî 219. oare 284. oare ce 2S4. oare-cinc 284. •Wa/ă 24S. obicei 250. obijduire 247. oblăduire 247. oo/ftfc 257. oo/o/Zre 247, 251. oft/M 250. obortre 247. obosi re 339, 341. o&ra* 248. 260. obraznic 242. obrintealâ 241. o&ş/c 250, 262. ocărîre 247. oc/« 101, 289, *ocf« 289. ochişor 33S. ocJKă 250, 262. oc«â 256, 260. ocoZ 250. oeo//;y 247, 261, 270. ocrotire 247, 254, 261,. 269. odă/Va 244. odăjdii 336. odihnite 247, 254, 262, *odthuirc 263. odolian 339, 341. odor 339, 341. o^ar 248. o,?////dă 259, 312. oglindire 259, 271. Ojoftv 339, 341. o#or 339, 341, 342. o/ş/r 339. OZf 278. oZ/ar 251. o/» 284. OHfdJ 254. omenesc 166. omidă 333. omortre 247, 261. omuşor 2S4. opărire 247. opintire 248, 259. 0/>/7/r 247. e/7 19. oraş 346, 349, 358, *«d- raş 349. orăşancă 240. oro 58, 192. ortndă 259. or/ac 353. ortoman 57, 59. o» 314. cs 142. osefcjre 247. os/c, -osc 260. osîudirc 247, 258. ostrdw 261, 264. osos 166. păr 312. părăsire 333. £â>OM 57, 58, 226, 329. păreche 101, 166. păresimi 124, 129, 193, 221, 251. ozrwă 260, 269. />aVefc 83, 342. otrăvire 247, 259. părinc 84. o/ă/ 250, 261. părticea 164. oţât 248, 262, 313. păsărică 164. ou 93. păsăruică 241. ouare 168. păstoriţă 244. ODĂS 249, 262. păstrăv 262. pătimaş 337. pacoste 250, 260. păţanie 242. £a/W 339, 342. ^ăf/rc 153. paharnic 336. păanaş 337. ^atng 248, 259. păunită 244. paingine 248. păzire 247, 259. />a/işfc 243, 249. Peceneaga, Picineaga ^a/i/ă 249. 351. paloş 340. Pecencşca 351. papură 102. pecetluire 346. 249. pedepsire 364. pasăre 106. jfre/m 249, 261, 270. paşnic 242. 339. Pfl.ş/z' 197, 251. />f/î'/ă 166. patrahir 336. peniţă 244. />a/Vw 104, 221. pentru 184. pavăză 356, plaveză 357. pepene 146. păcătuire 244. />m'e 249. păcurar 163. Perină 249. păcură 101, 270. Pescar, Pescari 298. păduche 165. pescuire 244. păduchiare 168. ^esrW/ 250, 262. pădure 135, 256. peşteră 249. pădureţ 243, 245. ^ăgm 192. petrecanie 242. păgubire 237, 247, 269. ^e/î>e 154, 156. pălămidă 339, 341. Piatra 298. pâminte 259. ^'a/ra 290, 296, «foto* pâmînt 312. 291, 296, £Ma*tf 296. păpălugă 241. Picinegul 351. £ z'c/or 292, 311, 317, *pccior, h'icior 292. picioruş 337. £tyf 290, 317, Uiept 291. pieptene 317, Nepline, t'eptine, tsapton, ts"ep-ten 318. pierdere 311, 317. pier ire 311. pierzanie 242. • />i'//« 249, 270. ^i/rfă 346, 348. ^tiug 241. £4n 311. pinteni 249, 259. pinlcnog 241. pipăire 247. piperniţă 243. pir ostii, Uirostii 297. />/sare 154, 290. 297, Hisare 291. pisălug 241. 297. 333. piuliţă 244. pivniţă 243, 248, 264, pimniţă 264. />L-aa 248. pizmaş 337. pizmă 246. £fc/a 262, 270, 271, />«c/ă 262. /rffc 250, 264. ^z^fla 258 /rffirftre 247, 258, 269. pîngărire, *pîngănire 283. pîntece, punUek 309. pîntecos 166. pîrcălab 347, 348. pîrgar 347. ^frgtf 264. />frfr« 247, 263. ptrtw 339. ^fafcric 242. y/dtoVe 247. plăvai 250. plăvan 241. f/ârff 250. pleavă 261. plecare 193. plescăire 247. />/eş 246, 261. ^/e.5«tv 244, 246, 261,265. plezni re 247. 96. plivire 247, 262. £/oaî'e 94, 313. />/o/> 55, 101, 134, 139. •/>/oscă 249, 263. planare 94. 249. 248. />oa/ă 260, 270. pocăire 237, 247. £oc/o» 250, 260. poclonire 247. ^>od 248, 254. podeci 241. />oa*e* 243. podişcă 338. podoabă 248, 260. ^o/Mre 247, 261. pogace 248. £ogwt 250, 260. poiană 249, 260, 270. poimîne 223. /jo/ar 249, 260. /»o/i',ta 248. pomană 261. pomenire 247. />o«os 250, 260. ^ă 251, 336. pornire 247, 260. />or«/â 244. porumbac 240. pricină 250. porumbişte 243. prielnic 242. porumbiţă 244. prieten 262, 265. poruncială 241. prieteşug 346. poruncire 247, 258, £o- prigonire 247. rîncire 258. priire 250. postelnic 242, 336. prilejire 250. postire 247. priloslire 247, 262. postîmpire 258. primăvară 140, 165. potecă 339. primejdie 250, 263. poticnire 247, 263, < primire 237, 247, 260. tîcnire 263. />n» 175. potîng 259. prindere 120, 158. potîmiche 123. prisos 333, 335. potolire 247, 262. pristol 336. £o/o£ 249, 260. privor 248. potrivit 237. prînzire 153. poveste 250, 261. proaspăt 333. 335, £ra/ 264, 256. propoveduire 247. £y«g 248. £msf 246. prapor 336. prostac 240. praştie 249. prostînac 240. pravilă 336. protopop 336. praznic 242, 251. £n*«d 249, 258. prăjină 339. psalm 336. prăjire 247. psaltire 336. prăpastie 249, 262, £w* 240. £aste 262. puică 240. prâpâdenie 242. puiculiţă 244. prăpădire 247, 254, 262, pulbere 94, 116. *prapadire 262. j&M^fl" 94, 283. prăsire 339. pumn 314. ^ea 178, 237, 239, 240, punere 158. 261. pungaş 337. preaputernic 239. ^wm/ă 249, 258, 263. precupeţ 243, 247, 261. punguliiă 244. premenire 247, 261 purcel 338. />ra>* 102, 136. purceluş 337, 339. prepedeală 47. purceluşe 339. preţăluire 346. purecare 169. preţuire 244. purece, purek 309. pribeag 261. pusnic 242. pribegire 247. puşcoci 241. putere subsl. 194. putere verbe 160. puternic 242. puţin 153. puzderie, pozderie 261. rac 248, 342. rage re 196. ra< 251. raită 346, 347, 351. ra//'/ă 339, 341. rană 250, 259, 269. rapifă 249. rar 243. rarişle 243. ra/ă 57, 225. ravac 57, 59. ra*ă 139. razna 237. răooş 339. răe//i/ă 249, 259, 271. răcnire 247, 261, rîcnirc, *ricnire 261. rădăcină 163. rămăşiţă 244. rănire 247. rărire 156. răsădire 247. răsbunare 238. răsbunic 239. răscetire 239. răscoacere 239. răscoală 259. răscroire 238, 247, 259. răscruce 239. răscumpărare 239. răsfăţare 239. răsfirare 238. răsfoire 238. răsfrîngere 238. răsgîndire 239. răspăr 238. răspîndire 237, 247, 258 259, 269. răspîntic 239, 258, 269 răsplătire 239. răspoimîne 239. răspopire 238. răspundere 153, 158. răsputere 239. răstimp 250, 258. răsfire 247. răstrăit 239. răsturnare 238. răsucire 247. rătăcire 214, 217. ră///»d 106, 108. răţuică 241. răţuşcă 338. rau 217. răvaş 346, 348. răzăliiire 346. iu zbatere 238. ră;6/rc 238, 247. răcooi 239, 259, res&O* 239. războlire, resbolire 239. răzgîiarc 339, 341. răzmiriţă 239, 243, r&- miriţă 239. răzvrătire 238, 247, 269. rece 193, 195. recoare 195. risipire 238, 247, 261. rîdcre 153. rîgăire 247, 261, rigăire 261. rzie 186, 194. rim/ 57. rîmlcan 242. rînchezare 200. rf«d 250, 259. rîndunea 164, 213. r///ire 247, 254, 260. rm;7re 248, 258. riMră 57, 58, 329, 331 *rîndăsă 331. rizzjă 259. r?/>ă 283. rî7 262. rfaty 243. ramă 246, 262, 264, răt/- //ă 262. rîvnire, rămnire 264. ro& 246. robaci 241. rodire 250, 260, 269. rogojină 249. rogo; 249, 260. Romincă 240. rosco lire 247. ros/ 87, 193. roşa/ă 241. roş i re 156. rugare 237. rz//e 339. rumen 250, 261, ruinăn. 261. rumenire 261. Rumtrul = Romtnul 365. Rusalii 336. rusoaică 240. safci'c 249, 263. sac 332, 342. salbie 46, 116. salce, sa/că 148. salcîm 353. samă 346, 350. same 249. sa£ă 196. sară 162, 193. sare 213. sarică 90, 162. sa/ 329, 331, /sa/ 331. săculeţ, săculteţ 243. sădire 247, 259, 296. să/aş 346. sălăşluite 346. sălbatic 105, 116. să/d/zş 57, 59. să///ar 130, 163, 200. sămâluirc 346. sămănare 170, 173. sămănătură 164. săpare 196. săplămînă 162, 193. sărac 240, 246, 262, siriac 262. sărbezală 241. sătean 242. săteancă 240. să» 152, sa 151. săvîrşire 247, 262, 263, 264. sbatere 172. s&erare 88, 311. sburare 112, 117. scafă 333. scai 46, 341. scaun 313, skaund 31S. scădere 172. scăldare 169. scăpare 168. scăpărare 330, 331. scăpătare 168. scăi mănare 172. scărpinare 170, 213. scăunaş 337. scăuneci, scăunenci 241. schimbare 172, 312. schimburi 253. schimnic 336. se/W/ 336. sc//'6ă 264. scîrbire 247. scîmav 244, 246, 263, 264. scoarţă 162. scoatere 227. scodolici 241. scoruş 339, 342. scovardâ 248, 256. scrintire 259. scrum 352. scufundare 220. scuipire 155, 196. sc///w/> 256, 258. sez<»d 258. scundac 240. scurtare 172. scuturare 170. sdreanţă 356. sdravăn 246, 262. se cow/. 185. sec 87. secară 85, 213. secer arc 223. secere. 92. secetă 145. secetos 216. se///// 90, 314. serbare 116. se» 110. s/adă 262, 263. s/a/ 261, 262, 263. sfădite 247. s/ec/ă 46, 243. 260, 271. s/eswec 242, 249, 261, 263. s/c/r/ic 242, 261, 263. s///re 263. s/iw/ire 247, 259, 269. s/i/ă 336. s/iw/ 246, 259, 263. sfîrîire 263. s/frşire 247, 263. s/oară 249, 254, 263. s//rdc/ 339, 342. sgîiuboi 257. sgîrcire 262, 264. sicriu 346. s/7ă 242, 270. si/ire 247. silişte 243. si/n ic 242. simbrie 259. simţire 156. singur 227. sire// 250, 263. si/ă 249, 269. sitişcă 338. sîmbătă 250, 258, 261. sîmbure 329, 331. sîmcea 57, 59. sÎHge 146, 272. si/// 130, 246, 269. si/z/a scriptură 250. *sîniire 269. strguirc 346, 348. s/ao 246, 309, s/e/a6 309. slăbănog 241. slăbire 247. slăvire 247. s/ci/e 250, 262. s/oa/ă 249, 256, 260. s/oood 339. s/z<£ă 246. slujer 336. slujire 247. smăciuare 221. smead 246, 261. smeri re 247, 261. smintire 247, 259, 262. smîntînă 248, 259, 269. s/izz/c 264. s///oa/ă 250, 260, 270. smochin 249. sinuncire 247. sno/> 249. soacră 94, 141. soarberc, sorbire 153. soare 126, 270. so&o/ 248, 260. socotială 241. socotire 339. somn 314. stîngaci 241. soră, soru 94. sr&ym 259. soroc 250, 263. s/z"Ve 248. sosire 57, 59, 333. stîrpire 156. spălare 283, 312. siîrv 250, 264. spălăcire 240. stoarcere 107. spăriare 168. sZog 249, 256. spăsenie 262. sta/ 333, 334. spic 107, 311, 314. stolnic 242. spin 311 strachină 333. spinare 162, 213. s/raz 166. spintecare 216. s/raz/ă 329. Sjpwt 200. strană 336. s/>£«2 259. straşnic 246. s/>or 250. strai 163, 193. spovăăuire 247, s/jowe- străbatere 213. ăzVe 247, 262. străbun 213. s/w 55, 184. străcurarc 213. sprinten 259. strălucire 216. spunere 107, 189. strămutare 216. s^wză 329, 331. slrănutare 214. stare 157, 158, 160, 212. străpungere 216. stareţ 336. străvechi 213. statornic 242. staul 101, 107. stazn/ă 250, 269. s/ă/>?zz 57, 58, 246, 259, 269. staruire 356. s/m 90, 126. stcguleţ 243. s/e/ar 57, 58, 339, 341, 342. steisrn 337, 342, 345. sterp 219. stingere 155. s/zzig/ze 259. stingherire 259. stîlcire 247, 262. stîlp 264. stînă 57, 58, 259, 269. slincă 256, 259, 269. stîng 327. szz/Y/ă 243, 249,. sunare 93. S«r 339. .160, 164, 213. Surul, Sura 298. sus 129. su/ă 55, 236, 262. svîntare 117, 169. svînturare 170. sa/e 283. şa/>/e 282. şa>-/>e 145. şase 55, 282. şchiop 195. şchiopare 195. şedere 314. şerpuire 244. şes 90, 283. $* 269. şz> 346, 348, *şor 348. şz>ag, şz>eag 346, 348, 349. şiret 242. şiretenie 242. siringă 259. şirîmpiu 57. şiroadă 57. şoarece, Soarek 309. ŞOZ'ZJZ 346, 349. şoiman 241. şold 356. şo//z<; 347. şontorog 241. şopîrlă 57, 59, 330. şo/>/z>e 247, 262. ştergere 153. ş/z> 46, 339, 341. ştirb 246, 263, 264, *ştîrb 264. ştirbire, *ştîrbire 263. ş/zacă 331, 341. şurubelniţă 243. şî/ş/ar 249, 260, 264, *şăşlar 260. şut, ciut 339, 341. tamă 243, 250, lainic 250. Tainişte 243. taz>z 346, 347. taman 353. ta/ă 292, 245, /ă/z«e 147. tăciune 99. tăgăduire 346, 347, 350. tăietură 164. tăiş 337. tălmăcire 247, 264. tămăduire 246, 250. Zărz'e 163. /aH/e 259, 263. tătircă 46. tău 152, ta 151. Zăzm 164, 166. tărenci 241. /easc 249, 261. tel al 353. Teleorman 354. Zemd 333, 335, */e- mz7'z" 335. temeinic 242. temniţă 262. tencuială 356. tescuire 247, 261. teşire 247. //gaze 333, 335, *tiganie 335. Zz//z>ă 339. /im/> 258, 312. timpuriu 166, 213. /z«ă 249. lindere 158.. tinereţă 164. tipsie 353. /zm/> 246, 258. thnpănă 258. ftfă 196, 200. urnire 247, 260, tundră 57. ursoaică 241. turcă 57, 59. ursuleţ 243. urzică 148, 220. ucenic 242 wra're .153. ucidere 158, 312. uscăţiv 244. ud 227. 163. udeală 241. K?< 93, 272. uimire 247, 254. 244. uitare 170, 312. utrenie 251. ulcior 83. ulei 248, 261. I rac/Vă 250, 261. uliţarnic 243. j vai 330. ¿//¿/a 243. va/ 249. ttfítt 346, 348. va/e 303. ulm 46, 139. vawa 346. ultoan 346. vameş 346. umbrire 156. iar 250. umezeală 241. tară 58, 140. îm 179. «ar« 328, 331, 363 waie 330. îirdă 57, 324. văpsirc 333, 335. urdinare 310. văratic 223. ureche 101, 103. vărgură 57, 58, 101. ZJrec/V, Ureacle 290, 364. vărsare 58, 194. urechclniţă 243. văzduh 249, 262. ureclriu.se 337. trac 250, 261, «ac 2 urgie 200. vecernie 251. uriaş 346. vec/zi 101. îfne 336. IWIR 99. IIWÎ 283. vedere 312. «r/are 134. vcgAe 98. urwză 199, 309, 312, veghiarc 98, 212. aurmq 309. MM'U 57, 283. veninos 166. <■<•;.'/;-,• 215, 290, 294, 295. verde 98. vrr/gă 249. verişor 338. vese/ 246, 270. veselie 246. veselii-e 247. ves/e 250, 261. veşted 58, 59. veveriţă 243, 248, 261, 269. viclean 346, 349, yiclcan, hiclean 349. vicleim 264, 349. vicleşug, hitlenşug 346. videnie 261. v/e 311, 312. vierme 146, 317. viermulef 243. vieţuire 244. viezure 51. w/or 249, 263, 264. irafoag' 346, 349. »«« 264, 290, 311, 349, rw 291, 349. vinars, 224. fină 250. vincţeală 241. vinovat 246, 269. v//>/ 317. vis 194, 311, 317, visare 194. f/M 292, 330. vi/reg 327. vi/ă 311. w« 317. v?/vă 264. vină 312, 317. vînj 258. v%oZ 258. vîntulcţ 243. vînturare 170. vircă 57. vîrcolac 250, 264, 265, zvîr colac 265. vir/ 250, 264. virfre 247, 263. virs/ă 264. vîrşe 339. vîrtehiiţâ 243. v?r/o/> 249. w/V/os 58, 194. virtute 58. vîslă, vînslă 264. y/agă 254. vlădică 251, 336. vodă 336. voi 74, 212, vowă 150, 151. voie 263, 270, *vol'e 271. voievod 336. IW'MÎ'C 242, 246, 254. voire 244, 260, 263. vorbă 90. vorbire 90, 313, vorovi- re 90. fornic 242, 336. vostru 151. abătu 171. adajf? 314. adaugi/. 153, 310, 314. adu nu 169. adunat 327. adzoh 311. adzunu 171. adzu* 311. a//u 186. ajgaro 174. afutnu 171. agprSesku 247, 253, 261. vrafete 248. vraci 247. vra/ 250, 264. vrăjire 247. vrăjmaş 337. vrednic 246. vreme 250, 259, 261,312; vremelnic 242. vrere 55, 160, 284, 310, «res 318. virs/ă 250. vrîstnic 242. vnm 167. za, za/c 333. zadă 96, 134, 213. zaharniţă 243. zamă 200. zapis 336. zare 249. zavistnic 246. zaea/ă 346, 349. zăbrea 248. ză/og 250, 259, 270. zămislire 247, 254, 261. zăpadă 254. zăr/re 247, 263. zbîrciog 241. Macedo-Roumain agunesku 247. ahlare 328. ahtontu 180. ais/u 328. aAa/s 169. aA/d 56, 309, aAo/o 309. aAmu 56, 174. aksiu 302. aAu 140. ak'ikpsesku 293. a/agu 169. a/o 291. zdrobire 247. zei/ă 244. zestre 341. zgaî'&ă 142, 327, 328, *scaibă 327. zg/oft/w 244, 246, 255, 264, 269, *zglobiv 269. zgură 329, 331. zi 104, 142. zicere 189, 269, zidar 247. zi/wie 242. zimbru 248, 258, z£m- oru 57, 58, 258. ziuă 311. zi uliţă 244. zîmbire 258. zim&re 258. ziwă 115. ziruă 46, 249, 264. zlătar 247. zmeu 250. zmirnă 336. zodiac 240. zori 249, 256, 358. zor/re 247. zvîrlire 339. ZVOK 250, 260, 269. alegu 171. aleksesku 312. algesku 291. a/£?ii7.p, 116, 291. alikeshu 247, 262, 293. a/iwu 169. a/7a 179. a/ua/ 191. am 160, 312, 313, 328. amindoj. 128. amiro, 294 amgreatsp 163. amu 174. amurtu 168. an 312. anveliS 337. aiiiru 291. afiurzesku 293, 311, 333. apistu 293. apoksilu 302. aprindu 186. aproape 175. a£ro#M 170, 291, 311. aram o 105. aratse 193. arbure 140. ardw 153. arga/ 333. aripp, aripele 291. arkoare 312. «mp 139. arnesku 247, 254, 260. arokesku 291. afokiSu 291. arondzo 329. arpstorKM 239. arw/> 291. amda 153, 237. arvono 333, 335. asime 312. as/ja£ 291, 292. askapriu 330. askuku 291. askultu 103. ascuntis 337. asparu 168. as/î*7> 169. asupra 174. as7 321, 337. as7/se 174. asteptu 133, 314. a/se/ 167, 312. a/sw 173. a/sp 163. atumtsia 17'4. atta 310, 313. aijatse 310. auriu 134. azz¿ 312. auSoni 301. aizdw 310, 314. ay¿Me 291, y¿«.e 311, 312. ayiusesku 293. flz&or 112. üa&p 247. oagzí 56. ¿>a//p 56, 264. oatfe 129, 259. oarp 56. ¿as/so 56, 329. ia/w 84. besiko 112. OÎĂW 293. Kftti 294. Z>¿/esc« 247, 252, 294. &¿rZ>eA 112, 292, 309. biriUete 294. bitisesku 293. 6¿VK/ 248. biziliko bisliko 294. blastemu 197. &/¿d« 249. WIÍM/Í 258. bgatse 112. OO& 249. ¿>o¿e 353. borbatu 57, borhotul, borbatlu 315. fc.p/prw 98, 194, 309. bradu 56. 6ra/s 125. broasko 197. brjfinu 56, 330. 6Má*9 56, 329. ftwga/ 247, 260. búhalo 56, 162. bukuru 56. bunsor 338. &Krifc 98. busulok 339. buSesku 339. &w/e 127, 198. dafino, dafne 293. da//p 249, 264. datt 158, 160. de adt¿» 312. 294. dííííft 291. disagg 333. diskopiru 171. dislegu 171. disúerdu 291. dispar tu 173. dispui at 189. disteptu 314. d¿/íí 174. ¿7« 312. do¿ 105, dao 309. doliimie 294, 302. do/tí 302. domnu 98. dor 145. doskolitso 244. draku 58. dwA 250. duUescu 312. dultse 313. duminiko 189, 292. dumnidzpu 165. dw£p 174. durñire 291, 311. dusmonesku 353. dzadp 134. dzenuklu 165. dsMp 104, 142, 311. dzuno 115. diowe 311. S/S/SM 302. SoAsp 302. e//¿» 333. e/, /MÍ, <*C¿, « 150. epitiliu 293. epitrop 293. es/w 160, 310, 313, flt« 291, 297, 313, #»» 313, sunlu 160, eram 314, /ú'op 312, /ÍÍ/O 312. es/w 152. etimu 302. /a/? 160, 292, 314. /a/ftp 283. /ă/p 250, 252, 263. /a/sp 141. /ea/p 292. felisesku 333. filidzen 294. ///¿e 294. filipsesku 294. /¿/oso/ 292. /Í7M 294. /m'dp 294. /¿se 294. /tó/ep 292. /¿/¿/e 294. /¿/íor 292, 297. fitsorak 240. flui ara 329. /panii 89, 146, foarfiko 133, 292. /oft 190. fontu.no 162. foptuesku 244. fopturo 189. /ng, fripüu, 314. /r*7ep 333. fronim 292. frondzo 162. 154. gardw 248, 253, 264. gavrp 310. g/em 92. g/e/sw 141, 212. gtindo 146. go/ 250. godilu 57, 329. golbeadzo 329. goléalo 195. golino 312. gomilo 294. gordino 248, 259. gpsAp 248, 257. £ps/p«e 129, 312. gra¿ 255. ár¿as 122. £res¿w 247, 255, 259. gre« 106, 313. greuS 338. groapo 57, 329. grumadzu 57, 329 332. gurmadzu 332, grupitso 244. gT£¿M 313. guian 241. ! gulisan 241, 338. ¡ gumaru 329. gumoritso 244. gunesku 260. gurlitso 244. giísp 57, 329. guMeritso 244. gutuú 105. gibo s 347. ¿¿we 291, 294, 311. ¿os 129. habare 353. hambare 352. harame 353. homal 353. hornesku 247, 259. Apsa/> 293, 353. hrano 259. hreanu 249. //are 291, 311. A'arp 291. A'eawp 291, 312. fer 291, 311, 314. //er&a 116, 153, 291, 311, fflgf 291. **£ 291. fc'tfta/ 84, 291. /»àp 291, 311. /ûïe 291, 311, 313. Aï/'m 291. 291, 311. Mr 311. h'ivresku 291, /ar&p 291. farp sw&s/. 162. zarp adw. 161. iasimii 294. ias/fp 189. ikoano 260. ¿«■2»*« 170. ¿0?« 124, 292, w/a 291, 294, «t 291, 314, m/, >m«e 292. ¿2« 312, 314. iurgane 353. izmgane 253. zsn/e 293. izvuru 249. /ead 154. Aa/ 187. Aa/d 98. Aa£ 145. kapidan 293. kasku 198. katifee 353. kleSte 261. klopot 249, 255. klutSesku 339. Az*em 212. kgadg 96. Aoasp 249, 260. kgazg 260. Aoop 250, 260. kodru 56, 88, 89. AoA 155. kolindg 259. kondili 333. Ao/>atf 56, 329. Ao/>z7 293, koUü 293, 329. kopilatsu 241. kopiig, kokilg, kopelg 293. korbu 116, Aosw 84. Aosw 249. kotSienüte 243. £? 184. kgldare 163. kglkuau 163. kglgretsu 243. kgluguritsg 244. kgmgasg 91. komilo 333. homisitso 244. Äp«d« 185, 314. konepo 97, 110. kopitiüu 162, 292, 312. kopitso 293. Ap/>use 329. kproare 313. korovyot 294. kostu/AiSte 243. Aps/zg 310. Ao/ 180. Ap/e 167. A'zAWp 293. Apfel 310. AVM 291, 311. kotSulo 339. /%'or 352. kozane 353. Uipiridzu 294. kozma 353. lüsedzu 291, 297. Ara/> 339 Äzsp 293. Ar^aA 339. A«Äzz 291. ft«# 188, 291. Ä 291. kresku 160. misoruS 337. Awio 163. //üdo 248. AzzAo/ 248, 256. kukuto 105. Za| 339. kutane 353. lakromo 291. AwZA« 188. lahumu 247. AM/AZZS' 337. /a/>fe 140. Awm 161. Igagono 330. kuminiku 100, 188. 247, 261. kumnat 188. lemnu 90. kumpgru 98, 188. /z7i7se 312. kunaKe 353. Unding 146. kunosku 171. Unguritsg 244. Az/tfzz 270. lipisesku 293. AM/>ZZ? 293. lipsesku 333, 335 Aw/u7p 261. /zzzadg 249. kurpinu 329. ZoA 312. Aw-ra 188. Igkumesku 247. kurvaru 247. Igkumie 247, 259 kusitsg 339. londurg 57, 58. kutedzu 333. /MWÖ 257. hutsuluS 337. JwzAp 249, 256. kuvendedzu 282. luMng 291. kuvendu 57, 282. /zz/>, /wA' 291, 292, kurpats 241. zw£a/p 249, 260. kurpo 264. lutsire 153. AWe 291, 312. top 191. Uaptine 291, 311. totf« 170, 312. A'a/rp 291. Heptu 291, 311. ma 124. A'cr 291, 311. madzgre 46, 51. Aferrfu 291, 311. maimun 353. /Verp 312. wa/ 57. /Vion'te 353. mare s«osZ. 140. A'zAw 293. wäre ad/. 314. mar tur 199. matkg 339. matsinu 125, 192. maisg 199. melhu 330, wierzz 87. »zes 313. migSalg 294. minduesku 244. wiM/e 292, 312. mintesku 259. tnintsg 294. minu 292. minutg 294. «zzV, zhV 293. mirak'e 294. miriah'i 294. mzVp 294. m-isale 294. «zz'sAp 294. mistiriu 294. mistrie 294, mitoHe 294. mgasg 329. »zoz 329, fwo« 329. molav 244. molitsg 244. «zcTzz 169. »zor 104, 153. mgdug 312. mgndzu 51. mgnku 100, 313. mgrdzeag 198. ■mgrmintu 101, 192. mgturilsg 244. mplgtesku 247. ■mprumutu 100. mreazg 249. mulgu 153. muloritso 244. »zz/ii 313. mulare 83. mumo 192. murgii 329. murun 339. mustaisg 102. mutresku 247. mtitSgalg 241. natt 284. «are 310, 312. ndreptatSu 241. ndultsesku 172. M£ÄW 192. neskgnts 313. niakikgsirea 238. niaverga 238. nidriptatea 238. nikriskut 238. niUisesku 312. nimgrtatg 238. nimprustat 238. nimurirea 238. ninsurat 238. ninvitsat 238. ninUerdisit 238. nipgato 143. nipotut 238. niptgarga 238. nisursit 238. nisusit 238. wz7sz MM 167. nivestul'e, nvestal'an 265. »foofe 250, 263. ■woz, «ap 150, 309, «p 314. worp 94. no/zz 103. ngpgrtikg 329. MOS 152. ttzVCO 291. «z>z?g 83. ntsap 293. numptg 136. nvgastg 148, 261. nvestu 172. nvglesku 247. nvgrtesku 247, 277.. nggnesku 191. nggrdesku 247. nkalik 169. nkapu 154. nkarku 169. nk'adiku 168. nkl'idu 96. naz'e 291, 311. «cdzzz 291', 311. 311. «ergzz 292, 311. nerkuri 292, 311. «eWo 311 «zA 199, 293, 311. Mkgzg 293. niksor 338. wz7p 293. riiluesku 293. «*7'e 292. ?zzVw 237. ■Aoldzuk 235, 291, «oz*d- izAp 235. «pzz 292, 313. nurizmg, 293. omlu, omul 315. oroz* 58, 192. ordzw 314. os 142. o« 93. Pa&c 197. />azrw 104. Z>azzz 153, pgtsesku 153., 312. peapine 146, 292. />er 312. />«aZM 293. pidukht 165. /)z'A«os 293. /37'Ap, Az'Ap 293. pikurar 163. pptedzu 197. sfrgadin 339. pilexesku 294. ^ra^w 248. sikarp 85. piloúu 294, pilun 261. preflu 136. sî'/p 249. pilo 249. premuSatu 240. s/ea/p 333. pines 294. primpvgarp 140. skamnu 313. £MÍ£W 292. />nn 175. skapito 168. piníru 184. prindu 312. skapu 168. piper, Uiper 293. £ n/sie 302. skarlHnu 170, 291. pipoúu 294. proaspit 333. skarpino 293. pirSiko 294. proaSte 249. skorpisesku 293. pirustie 293, 297. pulbere 116. skrum 354. ¿n's/e 293. 7^//>p 283. S/JM#M 155. pistimen 293. pul'anu 249, 261. sftîim^ 256, 258, 293. pistipsesku 293. pumganu 261. skutur 170. jS>î/p 293, 297. £««#0 249, 258, 263. skunăuritsp 244. pitreku 292, 312. £«h' 309. s/WĂ 291, 311, 314. pizmo 293. purnesku 247, 260. s/Vi» 291, 311. pleamnitsp 243. purtsilus 337. sk'inare 291. plçavp 261. puskp 313. sUinprat 291. 2&/e£w 193. puteare 160. s/ao 247, s¿/a& 309. plivesku 247. pundesku 247. s/pa/p 249, 260. £/oaîe 94, 313. puntikp 309. slogesku 247, 293. />/os/ep 249, 263. smead 247, 261. plpskpnesku 247. raffep 139. . snopu 249. plptesku 247. raAw 248. soakrp 141. plptunu 249. n/>p 283. somnu 314. £/M#M 249. J-O&M 247. sor&M 153, 291. j^oa/p 260. rogM 237. sodesku 247, 259. pogatïa 248. roditsino 163. spmburu 329. politsa 248. rogoesku 247. spw/w 130. £om 292. rpspundesku 239, 247, spra/pm'/sp 244. £0/ 155. 258, 259. s/>e/M 283, 312. pp durits p 244. n*£02 249, 261. s£¿/ee 293. íp/e/p 262. rumin 250. spindzu 259. pplpmidp 339. n«2e 186. s^ora 250. pomont 259. spunu 189. £pwdp 258. sa 151. s/aw 160. ppngpnesku 283. sa/fo/ 292. steauo 90. pprekl'e 166. sa£ 196, 291. stergu 153. ppriasiú 193, 292. sa£p 196. stingu 155. pormiO 294. s^arp 193. s/og 249, 256. porpode 46, 321. semnu 90, 314. stofido, stoh'ido 293. porumb 291. s/mp 294. strpmb 291. strumtu 259. tpun, tpwhu 164. S/M£ 293. /ragM 155. sl« 303. trandafir, trandafilp 29 stungu 327. /z-a-^M 249. s/ur 248, 264. Zra.s/M 333, 334. sw/îe 294. treambur 170. suptsirak 240. tristialo 329. surpritsp 244. trudesku 247. sw£ 291. trumbuesku 258. sws 129. 248. SMS/¥Î> 291. //•um&p 249, 258. sîiZp 236. trunduesku 258. sumbotp, spmbptp 250, /sa£, 292, 329. 258, 261. tseapp 313. sundze 146. /se/ie 302. SÎWÎZ 259, 263, svint /ser 313. 259. tserbu 116. sar^e 245, 291. IsimbiBe 293. sase 282. /swzp 313. sWojf? 291. /sw/s 91, 134. ioanft 309. tsiresiu 87. ¿pd 335. /sirian 249, 261. spiun 293. tsiriaSo 87. s/îVo 339. /si/a/e 99, 188. SM/s 247. tsoarp 56. tsutsp 196. ¿a 151. tSenuSp 145. ra si 312. /it/for 292, 311. fa/ar 302. *A//s"or 292. tamam 353. Uoban 56. ţigane 333. /swdze 252. /¿//e 302. tSudisesku 247, 252 tileal 353. tSukan 339. ííHO 249. thirunidp 293, 302. tinzesku 247, 258 tSustukare 313. ¿Míe 293. /», /sp 314. tiúisesku 293. /M/ÎS 337. ¡foAíí 196. /«/p 196. topoarp 249. iuHesku 247, 293. toporptie 243. tundu 153. zor/şti 153. /püie/p 294. tiimponp 258. tprtse 263. tunguesku 258. Qemelu 333. Qimiamp 294. w// 312. nndp 310. Mmdp 293, 333. uppresku 247. urăin 310. urekl'e 103. urgesku 291. urtak 353. Mru/M 283. wíp 93. unpltsesku 169. untuúu 281. i>a//íf 330. vas 142. vatpm 312. i/a/rp 57, 329. vgarde 98. î/jgarp 58, 140. ved 292, 312. verigp 249. vers» 58, 194. ui/W 249, 263, 264. vimtu 292. t/iî/dw 292. viniri 292. vino 312. virgiru 294. virinu 58. Í/ÍHM 294. visñu 293. vitsin 99, 292. VÎ/M/'M 292. vivlîe 194. î>mr 294. zdagp 254. voi, vao 150, î/p 314. î/o/'e 263. vombir 293. z/owM 292. yiedzu 291, 311. yi/ie 312. yin subst. 291, 311. ;yin verbe 291, 294. yt*£*to 85, 291, 311. yiptu 291, 311. yirminos 291. yis 194, 291, 311. yisedzu 194. yiHn, viSnu 293. yi/a/e 291. yi/se/ 292. yiu 291, 311. yizma 219. za£e 249. zburosku 313. ze/ir 294. zgtfr 291, 311. zmeu 250. ztiisesku 293. zugrafisesku 294. zvintur 170. ia/e 247. zem 249. zilesku 247. zimbez 258. ioA 315. ione 315. zumbu, * zumbu 258. iAp 311. i/i 311. i/ip 311, 313. iou, an 314. ir 311. iwwdj 312, 314. Aa si 312. klipalo 241. Apn 314. Ap/a 313. koloari 313. Aps/pnp 312. kotun 56. kotungan 242. kremini 250. Arie/ 312. kuditso 244. ktipilgiî 312. Uaptine 311. Ae/?/ 311. /a 314. /eA 250, 261, 312. ioves 254. 311, 313. i'er/ 312. mari 314. mes 313. meu 313. mezluk 235. mierk 283, 311, nerA 311. mierkuri, ■Aerkuri 311. mierlo, lierlo 311. miA 311. mintes 259. miruses 311. mizluhan 241. mos 57, 312. mpwA 313. mpwAp 257, 258. mptSkat 318. mvfi 313. nas 312. nevesto 261. niStihqts 313. noi, «a 314. «ari 311. ne/ 311. nes 311. oglindalo 259, 312. ors 314. £er swos/. 312. £er verbe 311. £er/ 311. abgte 171. adurg 169. a//p 186. a/ore 174. afund 57. ais/ 328. pimint 312. 312. £i/sor 312. plgaig 313. 312. 311. pulm 314. puskg 313. roA 237. ■rgsplgng 239. rugMzinp 249. sam, im, ies 313, ie 332, ram 335, fost 312, 313. sem/ 314. sfires 263. s/Mps 263, 264. si 314. sAan/ 313, 318. skimp 312. sApm£ 258. son 314. spel 312. s^iA 311, 313. spin 311. sa 312, 314. Sgt 314. s7e/ 314. timp 312. trimet 312. /rosAo/ 249. /rpies 247, 254, 312. tsela 312, 313. Istro-roumain akalsq 169. aAmd 56, 174. albire 116. alergq 169. a/wpz 191. amindoi 128. /ser 313. /se£p 313. /sinp 313. /sis/a 164, 312, 313. tsiStiukare 313. /«, ats 314. /uiag" 249. «a 313. ublgng 258. w/'i/ 170, 312. urmo 199, 312. «/ 310, 314. utsit 312. zm're, uzoi 311. ve/ 312. vin '311. vinA 312. vino 312. vinluritsg 244. vino 311, 312. vis 311. vi/sp 311, 134. voi, va 314. v gândit sg 249. vremi 250, 312. z&er 311. zburgs 313. zwp 311. ioA 311. zos 311. iwni 311. zut 311. aprinde 186. aprope 175. are/e 83. askutg 103. asp 174, 313. aSteptg 133. /iApZ 84, 317. ips/e 248, 262. atunts 11 A. flgmgnd 166. izbi 247. ave, ren, rets 313. /oA 160, 190. /o/'e 139. Aade 154. belets 243. /ome 89, 146. haloper 340. berikgte 322. /p/se 141. Ae 184. betzr 98, 194. fraieritse 244. A/effe 249. birbeise 112. frunze 162. klgpot 249, 255. bire 317. /«te 84. A/'emp 212, 319. oi/s 249. /«zi 154. kode 96. blgzen 248, 252. kodru 56, 88. ooo 249. g/'em 92, 319. A0A05, kokot 249, boggt 247. gl'inde 146. kolaritse 244. ooZ 250. g/'p/se 142, 212. kolâ 56, 173, hole botezo 197. go 250. kolgrc 244. oot'pw 249, 255. golubitse 244. Ao/i/e 261. bobe 247. goni 247. hopgiî 57, 329. op/e 84. gospodaritse 244. koptoritsg 244. op/ 249, 262. gprd 248, 253, 264. korb 116. breul 56. gpndi 248, 253, 257, 317 Aose 84. oj-p/5 125. ggt 248, 263, 264. koserits§ 244. burik 98. graiei 247, 255, 259. Aose 249, 260. greinik 243. kositse 340. darvei 248. greze* 106, gre/' 313. Aos 249. deie/' 316. grese 329. kosuitse 243, 249. dende 313. grize 247, 261. A o/se 155. despre 174. grqs 122. Aoze 260. dobândi 247, 257, 317. grump 258, 317. Ap 187. doi 105. gulide 195. Apd 98. domn 98. g-wsAe 249. hgp 145. ¿05 129. gus> 57, 329. kgmese 91. dor 250. gustSeritse 244. Aon«7 185. drpg 247. kgrpi 247, 264. drok 58. A/p^ers 243. kgt 180. dwA 250. Ar ani 247. Apte 313. dumireke 189. Arpne 259. kg Iun 56. dw/>e 174. hvali 248, 252. Are/p 188. ăuznik 243. Ani 254. ieditsq 244. AwAp 188. ferekg 169. ieptse 244. kul'b 163, 317. /e/i/se 244. io 124, mnie 317, 321, Awm 161. fetsoritsq 244. mire 295. kumatru 248, 260. /i, /os/ 313. igrne 162. | kumngt 188. kumparg 98, 188. mul'ere 83. pekurgr 163. kunoite 171. muntgr 250, 258. r /e/en 249, £e/ir 261. Aw/IAe 240. mwn/si 247, 258, 317. pentru 184. AMvin/ 58, 282. muri 153. pessund 258. kuvintg 282. />ie/>/, />/'ep/ 317, A/'e/>Z nakovgle 249. 317, 321. /egpr 330. napastovanje 242. />i/> 249. lgm-nu 90. nekrstit 238. />i/sV 317. lindirg 146. nevestei 248, 261. />izde 248. /ivpde 249. nitsur 167. />/a/i 247. /o«i 248, 254. nuntse 136. //e/i 247. lovgts 243. />/oie 94. /p 191. ooe/e 248. //oii 94. /p//e 140. ogniste 243. />/'erde 317. /pnzi 264. oAne 256. />od 248, 254. 313. oro 58, 192. poggtse 248. /'erm *vl'erm 317. 05 142. pogubi 247. /'woi 247. osgndi 248. pokaiei 247. oStaritsq 244. porini 248. mai 124. o/pi>e 340. pospndi 255, 258. matsirg 125, 192. o/roi>i 248. pgsgre 106. mazi 247. o/se/ 248. i^/e 197. mer 87. oze» 93. />pZ 319. meze», nieZ' 313. oA 140. />p/m 104. mez 235. grbure 140. />rpzi 247. mezlok 235. prde 153. prewt 136. mere 283. prjne 139. />re 261. miA 199. p/ 179. /■re- 240. milostiva 244. p/sg 163. priatel 262, 265. mil'e 317. prwno 170. primavgrg 140. miri 237. gnmetsg 172. />rir«i 247, 260. misp 194. gntref 83. />rin 174. mi/se 340. gnvrti 247. prinde 186. mizei 247. gngardi 247. propadi 247, 254. mlati 247. prde 237. protsidelnitse 243. raosv 57, 316, 329. pr/e 283. />rpA 264. mgl 57. £n/'Ae 240. mgnlîe 174. paminte 259, 317. /w/e 283. «?pre 140. părete 83. /wre 72. mp/se 199. pasteritse 244. /w/e 160. mgtske 240. /a/i 153. mgnkg 100. paunitse 244. raAi/e 249. mrize 249. pedukl'u 165. rani 247. rcskl'ide 238. reskoperi 238. rcskuts 238. rcskiitsQ 238. resmetsQ 238. resparti 238. res^j 239, 247. respul'o 238. r«W 239, 247. rezlargei 239. rezlegg 238. rezlutsi 239. nni 248, 254. rosnik 243. roA 249. rpne 250, 259. rpZse 57. ro/se 193. ronze 316, 329. sadz 247. sapg 196. schgre 85. scliste 243. S# 151. s/Yrp 263. Site 249. sitnitse 243. skafonitse 244. s/*a/>p 168. skorlsc 162. sApnZ 313, 318. sÄroi 248. sfoo 247. s/uge 247. s/im 247. smgntgre 248, 258. soArg 141. sorbi 153. spo/'e 249, 263. sgmbg/P 250, 258, 261. sgiidcls 243, 24S, 258, 262. sgndi 258. spw/ 130. sonze 146. spelg 283. spovidglnitse 243. spravi 247. s/wre 189. s/p» 57, 259. slgnzg 264. struznitsg 243. S/M7> 340. swr 340. surast 340. sas 129. sveZ 248. sve/i 248. s£o/pn 242. Skolgnke 240. skopgts 243. sV/>e !45. s"pse 282. % 90. Sto 160. strint 159; Ze 151. Zo/n 247. Zor/se 153. toisil' 249. tovargts 243. Zom/>/ 258. ZOKZÎ 247, 258. tremurg 170. /resA 261. Zrp.ze 155. trupe 248. tsipitse 244. /si/se 196. Zsp/> 329. /sc/ 167, tSela 313. tserbitse 116. tseruse 145. ZsV/p/e 99, 188. Zsi 173. /sm/s 91, 134. tsirisne 87. tftfej 247. /s>re 56. tigfe 316, 329. /%>/z> 317, 318, *Uoptir 317. /sps/a 167, 313. tsudi 247, 252. /«r&p 283. udovgts 243. z«Z/s/e 243. unditse 249, 258. wreA/'e 103. urlg 134. K4 93. verige 249. vese/i 247. vesel'e 248. vetsin 99. verde 98. vere 140. vinturg 170. vipt, yipt 317. v/re, yire 317. i»is 317. V/H, ^>/Z* 317. »M/t, yivi 317. voZt 248. vo/'e 263. vostru 151. vglurle 249. vps 142. vo/re 57, 329. vre 160, vrei 318. vreme 250, 261. vr/j 25U, 264. vrun 167. zasipliw 244. .zoatu 247. ,~droöJ 247. ** 104, 142. zidgr 247. zmilui 247. smww/t 248, 258. a//a/2trß 186, 226. agu 140. 6as«/Äa 224. fekuat 84. 5-M«/»/O 49, 226. impenar 216. imprandro 186. j/'oz'Z 227. 7wa/& 224. abbiner, abine 223. a//Zar 186. aZ/ 224. allacher 171. alvamaint 191. aZve, a/vd 191. amarezza, amareze 163. amnar 170. «7MO 174. a/£ 129. apruv 175. aram 105. ar ender 155. arsüra 164. as/itfa 133, 222. atscha 163. *ori 247. 2pr«e 46. .21/ow 250. iewsAe 240. zerunkl'u 165. zivl'enje 242. DALMATE (VEGLIOTE) kaiptare 227'. kelauna 226. komnut 226. Ao/>sa 49, 226. /ei/wr 191, 227. Zrmdro 227. muncal 164. />e/a 199. öampe 199. fcar 220. barbulöz 187. baselgia 224. batija, battager 197. bcrbeisch 112. blas tem ar 197. ¿0/ 198. branca 195. brumajo 222. bucheda 162. bugnigul, buligul 99. *os 129. anz 84. particellan 164. pavaigl 102. pegorer 163. per 184. plover 94. jpoca 196. ^rei 83. pudair 160. puschmaun 223. Cures' 214. quarasma 124. quater 104. aztew 104. raza, razze 225, 226. re£ 124. resc/z 124. rezentar 193. ro;'e 226. ronchiza 200. rugnia 186. msc 200. saizla 92. shatter 172. scharpiner 170. sconvegnir, scogner, scugnir 217. scorza 162. scaldar, scalde 169. se 223 segal, sijale 85. sega*a 145. sew 90. sen 160. sera 162, 193. ser/> 145. sesela, seller 223. si 129. sz's 282. skarmenar 172. s hurt a 172. sone 225. sonca 225. SOKZ 216. abbattere 171. abbraneare 223. aceia 163. acciuga 95. adormir, addurmi 171. affondare 171. affumare 171. afftiori 174. ago, ega 140. a/oero 140. a/o¿, a/6¿o, arí>í, aer&¿ 116. aliargare 169. sore 225. soung 146. sora 141. spantie 216. spinal 162, spz'ne- 162, 222. stamuda, stranuda 214. sZez7a 90. stenscher 155. s/erjbe 219. stragliischeir 216. stramuda, stramiidar 216 straponzi, strapuonzer 216. subtigl, sutil 224. surans 147. sventoler 170. seizola 92. s7rez'n/ 159. strupe 169. s/wpe 196. tagliadiira 164. tardiv 166. tardiva, tardiver 169. Zar 192. temporif, teniporiv 166. ITALIEN allait are 111. alleggere 171, 211. allenadu 169. allintari, allendar 171. allungare, allungari 169. alzare 169. amarezza 163. ambedue, amendue 128. amburi 99. ammagari 198. amminazzari 168. ammiSteka 221. ammo 174. tenerazza 164. ZeZ, ZoeZa 196. te z zar 196. tempula, timpii 165. torbel, tuorbel 166. tor scher 153. Zrz'sZ 148. tschierchel 164. tschunc 91, 134. Z|eZ 167. Zuro/er 170. ZMZZ 127. ureglia 103. ÎZSC/Z 93. uschol 163. tfinza 199. vedran 194. vedrano 194, 222. vera" 98. vernz 146. veschia 112. vinars 224. vulair 160. zappa, Sapa 196. ammortire, ammortare, ammurtiri, ammur-tari 168. an arazá 225. anoAe 174. añera 225. angelo 197. annegare 192. apiar 186. a/po 183. aprender 186. aprovo 175. :924 925 araăcgar 217, aredegar, aradgar, radegar, ra-dega, regar 214. arătura 164. arbiol 116. ardere 153. arma 139. arsura 164. asciari, axiarc 186. ascollarc 103. as» 174. astettarc, astillare, as- tittari 133. attingere 158. attizzarc 99. attupari 169. avanii 174. avere, az'oa 214. avvesceka 169. bacher 114. Oaco, vombakii, vambace 165. bagno 129. barbano 147. barbuzzo, barbozz, barbos, barbttzolo 187. baselga, baserga 224. batiere 84. 6e/are 88. ¿era, Oero 220. berbice 112. bevere 157. beveró 111. biasmarc 197. 6¿e//, biegio, viegio 112. bociare 112. bonigolo 99. 6o//e 127, 198. braccio 125. branca 195. orag'a 147. 6r«/a 220. 0MM 218. üitwa 218. ca 185. cacciare 169. cadere 154, 157, ¿adere kázere 154. cagione 213. caglio, gaglio 104. caguaré 104. calcagno 163. caldaja 163. ca/do 98. căldura 163. camicia 91. Canipa 97. cantare 212. canuto 166. capere 154. capitare, kapitari 168. ca/>o 145. caprifoglio 165. cap rio lo 83. careare 169. corpino 84. car rajo 163. ca/a uno 167. cavalcare, kravakhari 269. cavallo 187. cavedine 146. cavedone 146. ce/ de/Va OocAa 217. ce/>/)e 221. Cer agio 88. cerbio 116. cercare 168, cercar 217. cer/o 152. celera, cetra 97. c/ie 184. cAe/o 104. chiamare 212. chiava 122. chiudere 96. ci 173. c/cc/a 196. ciliegia 87, cerase, sarama 88. ciliegio 87. cinigia 145, canuga 145, 147. cinque 91, 134. ciocco 225. doñeare 225. cionco, ciocch 225, 226. Gir asar a 88. circeddu 164, 187, c/ar-ce//e 187. ciredaun 187. «'«a 99, 188. ciurma 199. e/'cía, sisa 196. cocea 198. coda 96. cognato 188. colecchio 103. cominiga 100. eowo 161. comperare, comprare 98, 188. conoscere 171. corbane 116. corno 116. cor i care 188. correré 158, 188. COSÍ 174. cotogna 105. credere 157. crepare 188. cucirc 155. caen/a 217. cuocere 155. éernil'u 187. dantre 174. daré 158. deda 134. degwo 90. dentro 174. descantar 223. desligar 171. despicar 171. desprexiar 168. dt 104, 142, día 142. di so//o 174. d/e/ro 174. dipanare 168. diramari 169. discaricarc 171. dispartire 173. disprezzare 168. doga 198. dolcezza 164. dolor e 145. domenica 189. Domincddio 165. donno 98. do£o 174. dosso 129. dromu 198. di/oi 105. d«ríí 213. cg/¿, ¿7«, íV¿, /c¿ 150, /oro 152. envezar, enviciar, ainmi- tari, inmezzare 172. esca 91. eskurtar, scurta 172. essere, sunt 216, es/e 213, 285, semo, st<¿ 160. esso 152. es/o 152. faccia 141. /ame 146, /om 89. famolcnt, famolento 166. /are, faccio. Jago, ¡acciono 160. febbrajo 104. jegato, figa, Jikalu, jideg 84. /e/e 213. Jerrarije 221. ferverc 153. /e/a 168. fiastra 164. /¿co, /IAH 139. fig lias tro 164. /JO d'anema 218. jioccoso 166. fiorire 153. /ir verde 216. /og/í'a 139. folgorc 145. fontana 162. forbice, fuorfece 133. /o//ere 84. frangen 158, 159. frittura 164. frunza 162. fuggire 154. /MOCO 190. gabbiano 195. gabbiuola 122. galetta, galeda, 195. ga//are 190. galloria 190. gavina 195. gavinelo 195. ghiaccio 142, 212. ghianda 146. ginocchio 165. g/ro 95. g/ííso 129. grasso 122. gra/a 122. greve 106. gmi/a 220. grintar 220. groZ 135. ¿ewío 92. imboccare 168. imbolare 112. imbracare 168. imm agine 126. impedicare 168. impetrir 216. impia 186. impingere 173. impinir, impieni 216. imprender 186. improntare 100. inalzare 169. incalciare 172. incendere 158. inchiavare 172. încordare 169. indolcire 172. infaciare 172. í'wga//a 190. ingalluzzire 190. ingannare 154, 191. ingategiar, ingattiar 220. inghiottire 172. inginocchiare 168. inkugnari 172. ■innodare 172. intenerire 169. intiero 83, entrego 214. întristare 172. inmolar 172. invernó 162. (0 124, >«e6e 150, me«e 220. kadaña, kavdaúa 162. kanevo, kanev 97. karnazzu 162. kobbi, kubi 163. ¡aceto 123. lagos la, lagusta 106. lambrusca 135. latte 140. leggere 158. legno 90. lendine 146. /ewo 148. tofo 189. /evar 191. ¡evitare 191. lucore 163. /im* 153. »i« 124. măcinare 125, 192. maestro 124. magnar 100. malba, melba, nalba 116. M ateto, Malletu 88. mamma 192, mammana 147. manco 225. mangan elle 198. manucchio 165. manzo 51. mar 140. martore 102, 199. mauro 220. mazzoka 163. mbiviscire 220. »;e/c 213. )«f/o 87. mercore 85. mica 167. minacciare 168. mogliera 83. mogar 169. wo/a 94. moneo 225. monimento, molimento, mulimentu, morimento 101, 192. monticello 164. moriré 104, 153. morsicare 170. mor va 110. mostaccio 102. mugghiare, mugolare 124. musso 219. mutande 252. nascondere 158. nastro 229. ndugier, ndugie 172. neboda, nevoda 143. negare 192. nemiga 167. MÍO 97. nghiavature 221. ngurda 169. ntmo 235. mw.no 235, negím 167. noma, nome 174. notare 103. nterretare 170. nuora 94, 141. murare, morare, murar, nzoure 220. ora 219. orOo 192. orciuolo 83. ora"¿ca 220. ordire 153. orecchia 103. origliare 212. or;na 199. ortoran 213. osma, usma, uoseme 199. osmament 199. osso 142. ossoso 166. padule 135. pagano 192. panic, panig 84. ^aw-za 220. parecchio 166. párete 83. particeüa 164. Pasqua 197. patire 153. pavese, palvese 357, pecorajo 163. ¿er 184. perigori 213. piccare 293. p i doce/lio 165. pigiiare, piar 186. pioggio 89. pioppa 134. piovere 89. pisare 154. pizzicare 291. 212. poneré 98, 158. popone 146. porbia 116. potere 160. prendere 158. ¿r«fe 136. primavera 140. puskrai, pekra 223. puliré 153. putlana 147. pitres 213. Quadrata 88. quanto 180. quaranta 129. quaresima 124, 129. quattro 104. tfw/Vo 167. O/aes/o 167. ragliare 196. rfl/a, re/a 139. rasa 225. •re 217. rendere 155. ■resente 193. rezentar 193. ridere 153. riscatlare 239. rispondere 153, 158. ■ritondo 106. rogna 186. roncheggiare, romehi- zar 200. rondine 213. rondinella 164, 213. ros^o 200. rw, ra, ar/. 214. sa 151. salbedg 105, 116, sar- vaighe 105. salbesine 116. salbia 116. sa/e 213. sangue, sanguine 146. san/o 130. sbampir 114. sbattere 172. sbintrikari, sbendraka 216. sbolar 112. scabbia 142. scădere 172. scăldare 169. scambiare 172. scapitare, skapitari 168. scappare 168. scara 213. scarmigliare 172. scendere 158. scoffone 244. scorza 162. scolezar 219, 334, scoteare 219. scrivano 146. se6e 150. secceso 216. selceta, secea, sessia 145. segale, segala 85. segno 90. sególo 92, segora 213. sei 282. seminatura 164. sera 162, 193. serbare, serbe 116. ser/>c 145. se solar 223. sesso 90. settimana 162, 193. sgognar 191. sgorbi 116. singhiottire, singhioz- zare, surggiuzziari 172. s/sa 196. skapilare, shapulari 171. skarpentar 170. skarpinar 170. skotolare, skutulari 170, skulera 214. skuffundare 220. skuminiar 100. skupiri 155. smacena 221. sofjerenza 164. sof/rire 160. şomaj o 130, 163. sor cei, sorsell 164. sottiglliare 169. spantegar, spandeka, Spanieja 216. spanu 200. spaurare 168. s/5ene 131. spineza 220. spinal 162. s/nráa 220. spogliare 189. spulciare 169. stancare 327. stanco 327. s/are 157, 160. starluke 216. s/e//a 90. sterpo. Sierpe 219. stoppare 169. strabatiere 213. strabello 213. straboccare 213. strabuono 213. strambo 135. stramuar 216. stranutari, straniida, starnüda 214. straponzer 216. s/ra/o 163, 193. s trino 159. subaca 114. sudicio 122. sumna 170. suocera, sokra 141. SÍÍSO 129. sventare, sbintari 169. sventolare 170. sventrare 216. /a 151. tagliatura 164. /an/o 180. tardiar, tardía 169. tardivo 166. /a/a 192. tempesta, tempestade 146. tempia 165. temporiv, temporivo 166. tendere 158. tencrezza 164. tergere 153. tetta 196. tettar 196. tizzone 99. tondere 153. /0MÍ/W 221. torceré 153. traggere 155. /rei 221. tremolare 170. /mío 148. /ronco 225. trueca, truke 220. /«, /eoe 150. turbulu, truvolo, terblo 166. /íi/Zo 127. baligola 356. cuora, ¿ola 225. ga//í/o 195. a66a 221. abbarzu 221. adunare 169. a/fundare 171. agz< 140. allargare 169. alienare 169. alleniare 171. ambidda 221. ambisus 221. amelezzai 168. approbe 175. uccidere 158. «ovo 93. urlare 134. «sc/o 93. usciuolo 163. usmar, usema 199. vampa 330, bampa 114. vaso 142. vegliare 212. venenoso 166. verde 98. verme, vermene, vermine 146. versare 194. venino, vergün 167. vescia 91. vescica, bussiga, busica, psiga 112. vessinar 91. ISTRIEN kapetano 162. Aza 196. zenzara, zanzara 197. slralusir 216. torbolo 166. urma, uzma 199. ca 185. cag/ii 134, giagu 134, 222. cazare, giagare 134. cherbinu 116. como 174. desligare 171. d/da 196. e6Z>a 221. famine 146. fedare 168. fidigu 84. /z'gw 139. forfighe 133. frunza 162. imbena 221. imbizzare 172. inkungna 172. iskultsu 88. kabidu, habudu 145. /«iZe 221. kandu 221. abattre 171. acommengier 100. afonder 171. agenouiller 168. a/«c 174. ainsi 174. allaiter 171. allonger 169. allumer 168. ambedui, amdui 12S. amortir 168. ange 197. antain 147. approcher 170. apruef 175. arain 105. arôre 140. ardoir 153. are' 83. arme 139. arsurc 164. ar voire 110. attaindre attendrir 169. aZ/iser 99. avan/ 174. Aarra 88. hartare 169. kaskare 198. kerasa 88. kerrere 187. kimbanta 221. kimbe 221. lacté 140. /eare 191. libertare 170. Zimfca 221. mandigare 100. mannuju 165. FRANÇAIS avec 183. avoir 160. 6ain 129. fcaZ/re 84. 6é/er 88. Bertain 147. bièvre 111. blâmer 197. feoire 157. Oo/e 198. bouchée 162. oras 125. Orefeis 112. cailler 104. capitaine 297. carême 124, 129. cerceau 164. cerise 87. certain 152. chalure 163. charger 169. chariot 187. charme 84. charrière, tseraero 163. mazza 199. mazzuka 163. mercuris 85. munimentu 101, 192. «ois 150. nuntaş 136, 222. paule 135. pavilu 102. pisine 91. rauúzare, rauñña 196. sambene 146, 221. chasser 169. c/zawd 98. chaudière 163. cAe/ 108, 145. chemise 91. chenu 166. chercher 165. cheiln 166. cheval 187. chevaucher 169. chevêne 146. chèvrefeuille 166. chevreuil 83. chinevo, tsoenevu, tse- nevu 97. c/joir 154. ciZ 167. cincelle 197. cinç 91, 134. cis/ 167. ci/e" 99, 188. c/o£ 195. c/o/>er 195. cohue, kukiido 105. coi 104. coing 105. com 161. communier 188. comperer 98. connaître 171. convenir 217. corbeau 116. coron 88. eorre 188. coucher 188. coudre 84. coue 96. courbe 116. crever 188. croire 157. CM ire 155. damledieu 165. dans, dame 98. décharger 171. découvrir 171. dégeler 171. dégourdir 169. délier 171. derrière 174. dessous 174. di, die 104, 142. doi 105. dos 129. douleur 145. doMve 198 dim'e 200. 172. échapper 168. échauder 169. échoir 172. écorce 162. écourter 172. e/, a/ 179. emo/er 112, 117. emboucher 168. empêcher 168. empeindre 158, 173. emprunter 100. enchaucer 172. enclaver 172. encouvir 155. enfergier 170. enganer 154, 191. engloutir 172. engourdir 169. engraisser 169. entarier 170. entier 83. envoisier 172. escAe 90, 189. escolter 103. escondre 158. escopir 155. es prendre 186. es/er 157. estreint 159. esventeler 170. éteindre 155. é/oi/e 90. eière' 103. Evain 147. éventer 169. éventrer 216. /ace 141. faim, hami 146. famolent 166. /eie, /irie 84. /CM 108, 190. feuille 139. février 104. /i 139. fleurir 153. /ois 218. fontaine 162. forces 134. foutre 84. fraindre 158. frange 134. friture 164. fuildre 145. /wir 154. genou 165. ged/e 122. g/ace 142. gland 146. graa/ 122. gras 122. grie/ 106. g'ro/Ze 135. hausser 169. hirondelle 164. Aiver 162. Awis 93. hurler 134. ici, ci 173. i/, Zwi, Zei, /i, Zewr 150. inaccessible 238. inexact 238. inhabile 238. isi 152. /e 124. J?'MS 129. Zai/ 140. laouste 106. te 123. leigne 90. Zen/e, Ze, Ze" 146. levain 191. /inge 162. Zire 158. /MeM-r 163. Zwisir 153. mais 124. maître 124. mamman 192. manoil 165. massue 163. meley 87. menacer 168. mer 140. mie 167. moillier 83. monceau 164. Montmartre 85. morve 110. morveux 110. mouiller 169. mourir 104, 1.53. moustache 102. muire 94. ndZe 229. noer 103. nonnain 147. nore 94. noyer 192. occire 158. oen/ 93. oneZe 118. oro 192. oreille 103. orve/ 110. os 142. osseux 166. oublier 170. ourdir 153. Pâque 197 parcelle 164. pareil 166. pâ/ir 153. payen 192. piser 154. pleuvoir 94. pZwie 94. pooir 160. £d/ 98. pou 165. prendre 158. primevère 140. pwir 153. putain 147. quarante 129. quatre 104. awe 184. racine 163. raie 139. raire 196. rendre 155. répondre 153. rien 132. rire 153. rjene 191. rogne 186. roisant 193. rond 108, reond 106. sa 151. sain/ 130. sang 146. sangloter 172. sape 196. sauvage 105. segn 90. seigle 85. seitia, sotie 145. semaine 162, 193. semnai, semne, sane 170. serge, sarge 90. serpent 145. ses 90. si A; 282. soir 193. sommier 130, 163. souffrance 164. souffrir 160. soutillier 169. SMS 129. /a 151. /aie 192. /aon 164, 166. tempe, temple 165. tempête 146. tendresse 163. /erdre 153. /e7er 196. /ison 99. tondre 153. toquer 196. tordre 153. /OM//C 196. /ow/ 127. traire 155. travail 254. trembler 170. terminer 170. Zris/e 148. troubler 170. ver 141. ver 146. verser 194. ver/ 98. ver/M 194. verve 110. verveine 110. vesse 91. vessie, p'sey, p'soey, p'sy 112. viande 157. viaz 157. voisin 99. voison 91. voi# 112. voZer 112. vd/re 151. vouloir 160. afumar 171. aissi 173. al 179. alarga)- 169. a/sor 169. ambedui, amdui 128. amenassar 168. amorsir, amorsar 168. anc 174. aaue/ 167. aram 105. armas 139. arsura 164. alisar 99. aunar 169. aurar 103. aurelha 103. azeure 110. 6aw/z 129. 6a/rc 84. oe/ar 88. &ero»7* 112. 6ewre 157. fco/a 198. cabede 146. caocr 154. cabirol 83. cadaun 167. camisa 91. cap 145. camas 162. carriera 163. cassar 169. caudicra 163. cava/ 187. cavalcar 169. cazer 154, 157. cercar 168. cereisa 87. PROVENÇAL cinc 91, 134. e¿s/ 167. ciutat 99. c/op 195. eoozr 154. coda, coa 96. codoing 105. codornitz 123. colear 188. com 161. comenegar 100. corbar 116. corp 116. coser 84. creire 157. cunhat 188. debanar 168. dereire 174. deso/z 174. desprezar 168. dm 104. dimercre 85. doga 198. don 98. dos 129. d««i 105. ez's 152. emborilh 99. empedegar 168. empenher 158. enclavar 172. engañar 191. englotir 172. engraissar 169. ensellar 169. ent árida 170. entier 83. era 161. esca 189. escambiar 172. escapar 168. escaudar 169. escazer 172. escoltar 103. espaorir 168. espulgar 169. es/ 152. es/ar 160. esleía 90. estramp 135. esventar 169. cu 124. famolen 166. /assa 141. /e/ge 84. /te 139. /t'er 214. /oc 190. /o/zer 145. /orsa 133. /o/re 84. fremna 134. glassa 142. gras 122. graulo 135. grazal 122. gretí 106. ;'os 129. langosta 106. /a/z 123. /en/;a 90. /í 145. vas 142. galleta 195. mar 140. salvaje 105. ségol 85. sogra 141. veAi 99. gallinaza 162. miércoles 85. sangre 146. /m/ 148. ga//o 190. mocoso 166. san/o 130. seny 90. vo/ar 112. mojar 169. mostacho 102. seis 282. sembradura 164. gavia 195. gayola 122. ESPAGNOL grada 122. graso 122. muera 94. muerto 104. seña 90. sequedad 145. abatir 171. cada ZÍMO 167. dehelar 171. gn'a/ 122. mujer 83. sierpe 145. afondar 171. caer 154. dentro 174. /facer 160. mulger 153. sieso 90. ajuera 174. caldera 163. descargar 171. /ia//ar 186. ninguno 167. nuera 94. sollozar 172. agenollar 168. agorar 103. ea/do 98. calura 163. descubrir 171. despancijar 216. hambre 146. hermoso 106. sorber 153. suegra 141. ahumar 171. camisa 91 . despanzurrar 216. hígado 84. o&ftaa»' 169. sufrir 160. a/ 179. canudo 166. devanar 168. Aigo 139. ore/a 103. suso 129. aleudar 191. cargar 169. día 104. hijastro 164. ososo 166. tajadura 164. alumbrar 168. carnaza 162. dueño 98. hinojo 165. tardío 166. atear 169. car/>e 84. dulceza 163. Ao/a 139. pagano 192. tempestad 146. amenazar 168. carrera 163. Aweso 142. pájaro 106. terneza 164. anchoa 95. carro 187. e/e 152. huevar 168. j!>ared 83. /e/ar 196. anegar 192. casar 169. embocar 168. Azaz¿sar 154. Zw/os 196. a>&o/ 140. cerner 187. englulir 172. invierno 162. piscar 291. acwa 139. c/zo/>o 134. ensillar 168. poder 160. urdir 153. arrendar 154. chusma 199. entristar 172. /erga 90. ¿orier 98, 158. «20 93. así 174. a/üar 99. cí«co 91, 135. ciudad 99. envezar 122. escaldar 169. Aaoo 145. ¿>or 184. prender 158. vaso 142. vecino 99. aunar 169. coa 96. escapar 168. landre 146. primavera 140. ayunar 171. coca 198. escribano 147. langosta 106. vejiga 112. cocer 155. escuchar 103. lastimar 197. aite 184. venenoso 166. verano 59. verde 98. vo/ar 112. vos 112. vuestro 151. Oa/ío 129. eo/gar 188. escupir 155. /aso 123. quebrar 188. Oe/ar 88 comingar 100. ese 152. /ecAe 140. jaedo 104. oe/a, vcZa 112. como 161. espavorir 168. /ewdar 191. aiíien 131. bibaro, bcjre 111. ¿o/a 198. conocer 171. espulgar 168. es/e 152. liendre 146. //egar 193. raya 139. braña 59. cosir 155. estrambosidad 135. //over 94. recio 195. yesca 91, 189. cuaderviz 1123. es/re//a 90. /tíc/r 153. redondo 106. yo 125. cabalgar 169. cuaresma 124. Jebrero 104. maestro 124. reír 153. rendir 155. yjíso 129. caballo 187. cuatro 104. jluecoso 166. mais 124. responder 153, 158. zaranda 187. caOfr 154. cuñado 188. /wego 190. manijo 165. rostro 193. sueco 225. abater 171. a/lar 186. afumar 171. afundar 171 agoirar 103. a/ 179. fl/ffl>' 169. ameacar 168. anchova 95. anegar 192. a«;'o 197. aquelle 167. aqueste 167. árame 105. arma 139. arvore 140. aticar 99. oa/ar 88. frznAo 129. fca/er 84. 6e/a 112. bexiga 112. bibaro 111. bosear 112. oo/a 198. caber 154. cafar 169. cada KMO 167. cahir 154. ca/do 98. carpe S4. car regar 169. carreira 163. carro 187. cavalgar 169. cavallo 187,. c ere ja 87. chegar 193. PORTUGAIS choupo 134. chover 94. cidade 99. CÍ'MCO 91, 134. ci randa 187. coda 182. como 161. couhecer 171. coser 84. coser 155. cunhado 188. cuspir 155. dcoar 168. degelar 171. dentro 174. descarregar 171. descobrir 171. desprezar 168. d?'a 104. do«o 98. emboccar 168. cnfeixar 172. engañar 154, 191. cnglotir 172. engraixar 169. escaldar 169. escapar 168. cscutar 103. ese 152. espavorir 168. espulgar 168. es/ar 157, 160. rs/c 152. cstrambo 135. cs/re//a 90. ew 125. /azer 160. ferver 153. fevereiro 104. figado 84. /ogo 190. /o/Aa 139. /orne 89, 137. /wgir 154. fumegar 170. gaiola 122. gaivota 195. gallinhaca 162. grade 122. gra/ 122. graxo 122. invento 162. ¿A-O 163. joelho 165. /«so 129. /acó 123. ¡agosta 106. lastimar 197. lendea 146. /lízir 153. ma/s 124. malga 124. modorra 112. molhar 169. mucoso 166. miüher 82. nenhum 167. «oro 94. olvidar 170. ore//.a 103. osso 142. ossiíoso 166. ovar 168. ovo 93. pagáo 192. par cell a 164. parede 83. parelho 166. passaro 106. pâti/ 135. piolho 165. pisar 154. poder 160. por 184. primavera 140. quatro 104. o/zze 184. quebrar 188. abante 174. abscondere 120, 158. acciivis, aeclivus 148. acer, acrus 149. acerbus, acervus 110. Acherunte 93, 110. ac/a 163. aciwd 183. aaaa 49, 221, 272. aquarius 221. ar = ad 119. aranea 186, 194. aratrum, arater 143. arătura 164. arbitrium 110. aroor 140. arcelam = arculam 80. ardea 94. ardere, * ardere 153. ar fines 119. arfuisse 119. * ar gel la 59. aríetem, *ariétem, *are- tem 83, 103. arma 139. armentarius 119. arrcderc 171. arsura 164. arvenae 119. aspectare 133, 186. asper, asperus, asprus 149. aspergeré 172. assula, astla, ascla 101, 129. asupra 174. attingere, *attinxit 158. *attitiare 99, 169, 171, 269. audire 157, 310, *a«-difliM imparf. 157. auger = augur 145. augere, augure 153. augescere 156. augurare, *agurare 103. Augustus, Agustus 77, 103, 118. auricula 89, oricla 101, 103. * auriculare 212. aurora 358. auscultare, ascultare 104. avidus 358. avunculus 114, aunculus 77, 118, anculus 118. avus, aus 114. Azabenici = Adiabenici 119. baculus, vaclus 109. balare, belare 87. balneum 129, 130, *6an- nenn?. 129. balleus, balteum 138, oa/- IÎWS 104. baptizare 92, 197, 250. tăria 146, 187, barbanc ace. 146. barbarus, barbar 143. barbatus 59. taro 147. basílica 90, 127, 224, 225, 250, bassilica 127. battúere, *bátluere, batiere 84, 104. oe//ws 218. ocne 109, 290, 291, 294, 311, vene 109. beneficus 109. benna 200. bestia, *bistia 68. OzOere 189, *6¿oin'Z 157, *bibutus 158, Z/ÎOC = = 6t6fl 109. blasphemare 197. bombyx, bombax 165. bonus 218, 269. ftos, 0oi>zs nom. 144. ooira* 198, *brotacus 198, *brosacus, *brosecus 198, 200, bruscus 198. /Vaca 200. brachium, bracium 125. branca 195. ora/ia 104. brevis 106. *brumarius 222. *buccala 162. buccella, bucella 126. few/z's, 6n«2's 127, 198. butumen = bitumen 99. caballicare 169. caballus 55, 187. cadere, *cadere 154, *ca-d/*z7 £ar/. 157, *ca-dutus part. p. 158. cadus, cada 139. caecia 163. cac/ww 217, 313. calatus, galatus 122. calcare, calcai par/. 157. calcaneus, calcaneum 163. calceus 123, calcius 104. calcostegis, calcosteis 124. caldaria 163. ca/d/rs 98, 163. *calura 163. ca/.v, ea/czs nomin. 144. camellum, gamellum 122 camera, cammara 127. camisia 91, 92, 200. cammarus, gammarus 122. canaba, canapa 110. canere 189. cane seer e 156. cannabis 97, 110, canepa 110, 111, conupem 110 canutus 166. capere 154, 224. capiclum = capilulum 101, 129. capitaneus 162, 292, 312. *capitare 168. capita, *capitinem 146. capréolus, *capreólus, *capriólus 83, Capri-olo 77. caprifolium 165. *capilare 169. ea/nt/ 87, 108, 142, 145, ca^ws 142, 145, 147, *capum 108, 145. carauma 130. carcer, carear 106. cana 142. *camaccus 162. caro, carnzs nom. 144. car pinas 84, 85. *carrare 168. car r aria 163. carricare 169. carrz/s 187, 200. *cascarc 198, 201. caseum, caseus 138. caseum ligare 251. caslanea 129, 312. cara 167. catellus 164. catulus 164. * cauca 198. caucus 198. cauda 96, coda 96, 97. cauliculus, coliculus 103. caunaecs, gaunaces 122. causa 126, 184, caussa 126. *cavanum 122. caveola 122. can/a 104. *cavitare 227. *caw/a 122, 163, 310. celeps = caelebs 127. cepa 313. cerascus 87, cerasius 88, ceresius 87, 88. *cerbicare 116. *cerbicem 116. cerbinus 115, 116. cerbus 115, 116. *cercsus 87. *cerna 187. cerneré 187. cerniculum 187. ccr/are 282. certus 152. christianus 224, 250. cicuta 105, cucuta 105, 107. cingula 121, cingla 101, 121, *clinga 121. crní's 145, c¿nws 145, 147, *cinisia 145. *cinusia 145, 147. CZ>£MS 221. circare 168, 217. circellus 164, 187. cithara, cultera 97. erólas 99, 187. clamare 74, 271. c/ao = c/az/o 115. claudere 96, 97, 157, 172, c/zrdere 96, 97. c/at/z's 269. cloppus 195, 291. coagulare 104, 134, *coaglare 134, *quaglare, *caglare 104, *cloagare 134. *coagularium, *clagari- um 134. coagulator, quaglator 104. coagulum 104, 121, 134, 287, *coaglum 101,134, 136, quaglum, *caglum 104, *cloagum 121, 134, 287. *cocca 198. coc/za 104. cocliarium 104. coena 96, 271, 313. cognatus 188, 226. cognoscere 171, 181, con- noscere 171. cohortem, cortem 103. collegius 138. collocare 188. collucescere 156. columna 226. comanuculi 165. comburere, commuratur, commusserit 128. commendare, commanda- re 173. communicare 100, 188, 250. commute'scere 156. compararc 80, 97, 188, comperare 97. comperire 181. comprehendere 224. concalescere 156. coucha 198. condere, condedipar/. 76. congyrare 171. consecrare, consacrare 171. Conserbo 77. conspuere 155. consûere, *cônsucre, *cô- sere 84, 104, 155. convenire 217. *convenitare 217. conventum 282. convevtere, convertuipar/. 158. cooperire, coperire 89. coquere 50, 124, 155, coeere 124, 125. cornu, cornum, cornus 138. corona 55. corpus masc. 79. corvus 290, Corbus 115, 116. cothurnus 123. coturnix, quoturnix 123. co*a 49, 226. crabatum, grabatum 122, 123. crabro 164. crassari 123. crassus, grassus 122. craslinum 252. *cralalis, *gratalis 122. cratícula, graticula 122. cratis, gratis 122. creatio 252. credere, * credeam impar/. 157, *creduitpar/. 157, *credutus 158. crepare 188, 291. crep atura 164. Crescentsianus 118. cribrum 187. crudus 87. cubitus, cubilum 138. *cubium 163. ewm 176, 185. cuneus 270. cw/>a, cuppa 127. cupere, cupire 153. curbaţi = curvati 115. curbus — curvus 116. curiere 188, *cursi par/. 158. cydonea, codonea 105, cotonea 105, 107, 123, qudenaea 105. damnum 226. daphne, *daphinus 107, Daphinus 77, 107. dare 158, 160, 188, 224, *dao î>ere 125, *habunt 160, *habeamus impar f. 157. AerZ)a 291. *hibernaticus 223. hibernus 162, hiberna 269. Me 151, 152, 179, AOÍMS 151, 152, AÍMS 152, huiusque 61, Acuc, Awic 151, 152. hilarus, hilar 143. *hirundinella 164, 213. hodie, oze 119. Aowzo 143. Aora 218. hor rere 283. hospes 143. ignis 190. ¿Z/ae 176, 177. i//é 150, 151, 167, 178, 179, *¿ZZws 150, *»7-luius, *illoius, Mi, illo, illui, *illoi, illa, illa-eius (illeius), illae, illaei (Mei) 150, 151. i/Zie 151. illucescere 156. imbecillis, imbecillus 148. *imbinare 223. Hmbracare 168,172, 200. *imbuccare 168, 172. immaginifer 126. immutescere 156. impedicare 168, 172. ■imperatrissa -- impera-trix 164. *impetrire 216. împingere 172, 291, *¿m-pinxit parf. 158. *implenire 216. impromuluare 100, *im-promuttare 172, *¿m-prumutuare, *impru-muttare 100. iw 172, 176, 184. *i« abante 174. *iw deretro 174. inacrescere 156. inalbescere 156. Hnaltiare 172, 284. *inaltus 284. inamarescere 156. inante 174. incalciare 88, 172. incalescere 156. incendere, *incensit 158. Hnchordare 168, 172. incipere 84. *inclavare 172. *inclavatura 221. includere 96, 173. *incoagulare 212, 223. *inclagare 212. *incuncare 172. indihicescere 156. indulcare, indulcire 172. *induplicare 172. i-w/as = infans 78. *infasciare 172. ingannalura 154, 190. ingenuculare 168, 172. Ingenus — Ingenuus 77. *inglultire 172. Ingnatius, Incgnatio = = Ignatius 78, 130. ingrassare 169. *ingrassiare 169, 172. inguen 221. *ingurdire 169, 172. *innecare 223. *innigrire 128. innodare 172. innotare 103. innubilare 172. inquetaberit 104. inretro 174. inrital parf. 157. *insellare 169, 172. integer, integrum, integrum 83, 85, 214. inlelligere 224. intendere 224. interritare 170. interrogate 291. *intristare 172. *inuxorare 220. invictus, inbictus 114. *invitiare 172. *invivere 220. involare 112, 114. *i«í-bolare 1114. i/>se 150, 152, 178, 179. ipsus 150, ipsuius 150, inpsuius 79, ipso 150, ipseius 64, 79, i^sae 150. irasci, irascere 153. ¿re 184. is 152, 179. ¿s/e 152, 167, 178, 179, 328, ¿s/o, ¿sZae 150. j'dw 131. januarius,Z anuario 119. ¿eeMr 189. jejunare, jajunare 170. jocus 311. Jovis (dies) 85. juglus 101. justitia 118. juvenis 115, 311, juenis 77, 115. juventa, juventas 145. juvente — jubente 109. juxta, * justa 127. laborait parf. 157. labrum 358. labrusca 135, 327, lambrusca 135. Zac 49, 140, Zae/c, Zac/¿s mase. 144, lactem 140. lacerta 106. lacrima 291. lactuca 50, lattucae 127. lancia 104. lánguidas 195. /a^stís 127. laqueus, *laceus 123. larba = larva 115. latescere 156. latro 147. laudare 96. lavare 282. laxare 191. Zegere, 158. fefiij, *lenus 148. lens, lendis nom. 144, 147, lendinem, *len-ditem 146. /CMS, /CM/ÍS «om. 144. levamentum 191. /evare 191, 224, 227, lebare 110. /ev¿s 106. fe* 86, 191. liberta, libertas nom. pl. 79, 143, libertauus = libertabus 106. libertare 170, 312. /¿en, lienis nom. 144. lignescere 156. lignum, lignum 86, 90, 224, 272. /¿gií/a 136, Ungida 101, 136. limes 146. /¿nea 162, 283. re 135. 136, 221, 272. lintium 104. linum 162. Zocws 347. locusta, *lacusta 106. lucere, luciré 153. lucescere 156. *lucor 163. /wc/a 49. Zwme« 257, 291. luminar e 168. /w¿ws 291, 313. luxuries, luxuria 141. lynter, linter, lunter 95, 227, lintris nom. 144. macerus = macer 149. machina 192. machinan 125, 192, ma- cinari 125. macinarius 125. macula 102. magida, *madiga 124. *magire 198. wag¿s 124, 149, 176, *mais 124. magister 124, 143, ma- gistrus 143. major 177. malum 87, melum 87, 88. malva, málba 115, 116, 117. malvensis (Dada) 326. mamma 192, mammani dat. 146, mammanem acc. 148. manducare 100,129,170, *mandicare 100, 101, 129, 170, *mannicare 100, 129, 130, 170. manducum, mandicuní 100. mane 170. manere 192. *manganeare 198. manganum 198. manganus 198. manicare 170. manipulus, maniplus, manuclus 165. raamís 140, 142, 169. manutergium 165. ware /ém. 79, 140, man's «om. 140, 144. marge lia 164, 198. Afar/¿s fd¿esj 85. martulus, *marclus, mar- culus 130. martyr 199, martur 102, 199, Martura 88, Mar- turius 76. mas 60. masculus, masclus 101. Maseti = Mansueti 77. ma/er 192. materies, materia 141. *matteuca 163. mattia 199. maxime 149. Media 119. mediws 119, 235, 292, 311. we/ 213, 292, 331. melior 177. membri mase. = mem- . bra 138. mews 292, mentis nom. 144. mensis, meses 78. mentum 187. Mercurius, *Mércuris gen. 85, 291, 311. mergere 283, 291, 311. merulus 311. mews 105, 292. íM¿ca 117. *micus 117. wi//e 126, 292. minare 292. Minerba = .Minerva 77. Minerbino 77. minori 177. miror 184, 291. miser, miserus 149. mittere 126. mo/a 214. *molliare 169. monticellus 164. mons, *muntem 93. mbnumentum mase. 79, 101, 138, 192, moni- mentum 101, moni- mentus 138. ■morbus 111. mori 153, morire 153, 154, mortus 104. ■morsicare 170. mucosus 166. *mugilare 124. mugire 124. *mugitlare 124. mulgere, mulgere 153. mulierem, mulierem 83. multus 87. Muntanus, Moo\xav6^> 93. mur ia 94. musco 164. musiaceus 102. mut es cere 156. mutire, muttire 126. mulus, muttus 127. nacvus 97. nassa 229. nasus, nasum 138. *nautare, *notare 103. ne 185. MC magis 174. MCC ciecum 167. nec mica 167, 235. necare 192. nemo 235. nepos 143. nepot a 143. nepotiae 80. Me/>/a 143. neptia 143. neptis 143. *neave unus 167. Nerba = Nerva 115. nescio qui 167. nigrescere 156. Niypoq 149. MOM magis 174. *MOM sapio qui 167. noriculae 94. MOS 74, *MOMS 150, 151. noster 151. Moue//a 115, 162, *noella 162, A^oe//a 115. November, Noember 115, Noefifipiog 115. novicia, noicia 115. novus 114. nuntiare 136. nupta 136. nuptiae 136. nurus 94, 141, 142, MOWS, Mora 94, 141, 148. obdulcescere 156. obgannire 154, 190. *oblitare 170, 312. obmutescere 156. observasione = obscrva- tione 118. obsurdesccre 156. obtinere, obtinuit 128. occasio, occansio 120. *occasionare 213. occidere, occisit 158. OC/MS 101. oc/o 49, 226. o//a 126. omnis 152, 179. opsetris, obstetrix 127. orbare, orvati 110. *orbire 291. orfews 110, 192, 291. ordiri 153, 220, ordire 153. orgia 200. Oriunna = Oriunda 128. orma, *osma 199. os 193. os, ossum 142, 144. osculari, ausculari 96. ossuosus 166. ostiarius, ustiarius 93. ostiolum, *ustiolum 163. ostium, usthim 93, 272. * ovare 168. ovum, *6(v)um 93. *paganire 283. paganus 192, 283. pagtis, pao = ^ago 125. paliarium 104. palpebra 83. palumbus 291. ¿a/as 135, 136, 256, padulem 135,136, 163. panicum 84, 85. ^aw/e-r 220. panuco sus 166. papyrum, *papillum, *papilia 102. paraveredus 200. pariculus 166, *paricla 101. paríetem, *pariétem, parétem 83, 103, 104. *particella 164. ¿ascAa 197, 251. passer, passar 51. ^a/er 192. 7>a/¿ 153, £a/ire 154, passens, pasiins = ^>a-/ÍCMS 118. pavimentum 313, jf>ai-mentum 115. />ai>o 164. pavor, paor 115. pecorarius 163. pectén 291, 311, peclinis nom. 144. pectus 291, 311, pec- tum 138. pedicaud par/. 157. peduculare 168. peduculus 165. pegma, peuma 130. pe/or 177. pelliceus 166. Petas 291. pepo, *pepinem 146, 191, pepemis 146. per 172, 177, 184, 239. *per inZro 184. perderé 291, 311, per- dedi 76, perdederunt 75. per/icere 84, 172, per/acere 84, 173. pergirare 172. pergralus 177. periw 175. pm're 291, 311. perlucescere 156. permirus 177. persentiscere 156. *pcrtraicere 292. pessulum, pesllum, pes-clum, pesculum, pes-tulum 101, 129, 130. petere, petire 154. petescere 156, 159. petiolus 292. pe/ra 291. *pharmacare 200. *p/iarmacum 200. pie-, p¿cc- 291. pictor, pinctoe 159. píCíí/cí 101. pi/MS 312. pinsare, pinsere 154, 290. pmj/s 291, 311. plangere 158. p/eos, p/eps 127. plenescere 156. plenus 96. pftctwe 192. pluere 94, plovebat 94. p/us 149, 177. pluvia, *plovia 94. pomum 292. poneré, punere 76, poszt 158, posit, poserunt 80, poserun 78, posie-runt 80, puneremu 72, 73, 76, posíws 98. pons, *puntem 93. populus 134, 139, *po-p/us 101, 134, *p/o-P«s 134. posZ 132, 184, pos 132. pos/ oras 223. *PosZ íKa«í 223. po/e~re = posse 160. prae 177, 239. praebitor 136. praeceler 177. praelucescere 156. praesentiscere 156. prandere, prandire 153. prehendere, prendere 103, 120, 125, 155, *pre«-siü 158. presbyter 102, 136, pre-6i/er, previter 136, presbuteri 102, pre-oe/eri 136. primavera 80, 140, 165. pro 183, 184, por 77. probai par/. 157. proclivis, proclivus 148. promuluor 172. prophetissa 164. propiare 170. propter 184. pruina 55. puer 143, 358, puerus 143. pugnal par/. 15 7. pi/ie* 213, 214. pulicare 168. Pu/pa 94, 283. ptz/zvzs 94, *pulberem 116. putere, *putire 153. quadra, codra 88. quadragesima 124, 129, 193, 221, 251, 292, *qitaragesima 129. quadraginta 129, 221, quarranta 129. Quadruvium 88. awa/is 221. ?tfam 185. quando 185, 221. quantus 179. quattuor, quattor 104, 149, 221. Quelie = Coe/ie 78. quemadmodum 185. ^Mc/i = ce/i 79. aui 131, 151, 152, cuius 151, quoins 151, cu* 105, 151, auoi 151, = j«ac 79, 152, quaeius, queius, quei 79, 151, 152. gui'a 185. quiescere, quescunt 77. quietus, quetus 104, 105, Cjuctas 77, 104. /a, ctnqua-134, 221. quinque 91, 134, 149, 282, ciwffue 134, 221. fltm 152, ?wf 79, owa" 272. quoad, quad 77. quod 185. Quodraius, Codratus, KoöpäxoQ 88. * quodro 88. * quodrum, *quodrus 88. quomodo 161, 185, * quo-mo, * como 161. fluor 180. * quoturnicula 123. rabia 142. rabidus, rabulus 166. radia 139. radicina 163. ragere 194. * ragulare 196 * raguniare 196. rapere 291. rarescere 156. rarns 135. ravulus 135. rauus 135. recalescere 156. recens 193, 195. recentaium 193. reddere 154, 155, rcd- afedi'Z, reddedisset, red-dedisse 76, * rendere 155, * reddare 154. re/lorescere 156. re/rondescere 156. * regannare 191. regere 158, 172, reguit 158. relucescere 156. remanere, remasisse 78. requiescere, requescit, re- quescet 104. res 131. responderé, responderé 153, * responsit 158, * responsus 159. reus 217, 226. ridere, ridere 153. rig idus, * ridigus 124. rigor 195. ripa 283. rivus, rius 114. ronchizare 200. ros 148. rostrum 87, 193. rotundus, retundus 106, 108. ruber, rubrus 149. rumpere 291. ntrsíís, rusus 129. russe seere 156. sacer, sacrus 149. sagina 130, 200, saiima, salma 130. sagmarius 163, 200. sai" 213, sa/is MOW. 144. sa/i* 148. salvia, * salbia 116. sanare, sanar i 152. sanctus 130, 246, 269, santa 130, santisimae 130. sanda scriptura 251. sanguis 272, sanguen 146, 221. sanguisuga 221. sanies, * sania 142. semna 190. sapëre, * sapëre 153. sapiensie — sapientiae 118. sappa 196. * sappare 291. scabies 141, 142, 328. scabia 141. scamnum 313. scărpinare 170, 291. scoria 328. scortea 162. scriba, scribanem ace. 146, 147. scribere 50. * scuppire 155, 196, 291. sebum 110. sécale, sécale 85, 86. sécula 92. Secunus = Secundus 128 se«a 283. * seminatura 164. senatus 142. sen tis cere 156. seplem 282. septimana 162, 193. septuaginta, seplaginta 77. sepulcrum 192. sericus, siricus 90, sa- reca 90, 162. servare, serbat 115, 116, 117. series 348. serpens 145, 291, *ser-pes 145, * serpem 146-serus, sera 162, 193. servire 117. servus, şerbi, serbo 77. sessus 90, 283. Sevarina = Severina 75, 90. se# 55, 282, ses, * şese 282. se^Zus, sestus 127. si 185. sic 269. siccitas 142, 145, 216, * siccita 142, 145, 147. * siccitosus 216. siccus 87. * sicilarc 223. sicilis 92. signare, ocyvai par/. 77, 157. signifer, singnifer 130. signum, signum 86, 90, 130. Silbanus = Silvanus 77. Silbesler = Silvester 115. sz/va 117. silyaticus, salvaticus 105, * salbaticus 116. similare, * siminare 170. singullire, * singlutire, *singluttare, * singlul- tiare, subglutire, sub- gluttiare 172. singulus 227. sc-cer 143, socrus 143. socrws 141, socra 79, 94, 141. sol 126, 270. so/z'a 104. solus 227. solvere, solbit 77. sonitus 221. sonus 221. sorberé, sorberé 153, 291. sóror, ser or i, ser or em 76, 106, 262. sors, sorZzs nomin. 144. * spanus 200. spargere 129, 172. spes 131, 358. spicum 291, 311, *es- picum 107. spma 291, 311. * spinalatus 291. spinalis 162, 291. Spiritus 107, 220, espz- n'ZMw 107. spien, splenis nom. 144. sponsa, isposae 107. sputare 196. stabulum, stäblum 101, * establum 107. * stagnicare 327. stagnum 226. stare 157, 158, 160, * stao 160, * staunt 160,* stetuilparf. 157. s/e/7a, *sZe7a 90, 126. sternere 283. sternutare * stranulare 214. stinguere, stingere 155. Stipendium, stipeniorum 128. slirpescere 156. stirps, stirpis nom. 144. slrabo 135. strabus 135, 136, stram-bus 135, 136, 291. s/ratas 163, 193. stringere 217', * strinc-tus 159. * stupire 196. * stuppare 169. swo 172. * subrupere 291. s«ostringere, supstrinxit 77, 127. subtiliare 169. subtilis 224. * subvadicare, * subbadi-care 114. subula, subla 101. sucidus, * sudicus, *su- dicius 122. sufferenlia 164. * sufferire = sufferré 160. szzper 184. superbus 358. superflorescere 156. * surcella 164. sur descere 156. sursum, susum 129. suspirare 291. SMMS, swa, sa, seo 151. tabanus, tábo 164. * taboneus 164. tabula, tabla 101. taeda 134, daecta 96, 134, 136. taliatura 164. /aw/ws 180. * tardivare 169. tardivus 166. tata 147, 192, ta/awz da/. 146. /egere 156. tempestas, * tempesta 146. temporivus 166. Zewpzzs 139, 258. tempus, * lempula ~ témpora 165. tendere, * tendeam impar/. 156, * íewsí'Z 158, tennitur 128. tensa, tesa 120. tenebrae 83. tenerescere 156. * tenerire 169. * teneritia 164. tergére, tergére 153. /erra 96. *tata 196. /e/er, /e/rws 149. Theodotus, Tzodotus 118. Theofilus, Ziofilus 118. /¿Mía 104. */¿ta 196. * /¿/ta 196. /¿/¿o 99. * toccarc 196. tonderc, tondére 153, /wn-durtZ 93, /OMSMS 120. tonitrus 221. * tonitus 221. /OMWS 221. torquere, * torquére 153, 155, * /oreere 155. /o/ 180. /o/ws 127, 152, 179, /o/- ZMS 127. tradere, tradedet 76. trahere, * trägere 155. Trajanus, Trojanus 257. /raws 213. Ircmulare 170. * treminare 170. trepalium 254. /r¿6ta 101. tributare, * Iribilare 170, 173. trifolium 85, 86. triginla 86, 149, trien- ta 124. tristis, tristus 148. triumphaut parf.Xbl. Trojanopolis 157. trunculus 163. Zw, *Zi7n 90, 149. * indicare 200. Zw/a 196. Zwröare 283. lurbidus, * turbulus 166. turbo, turbincm, turbo-nem 146. * lurbulare 167, 170, 283. /IÍÍÍS, taa, ta, * /etís 151, 152. «dus 227. ueicos = vicus 99. ulmus 139. ululare, * urulare 134. umbilicus 99. umbrescere 156. unescere 156. úngula, * ungía 101. unibyria = univiria 99. IÍMMS 179. «¿ros 187, 358. urcéolus, * urceólus, * ur- ciólus 83. urceus 123. wsws 129. urtica 220. utrum 185. ííAror 358. vade re 184. * vadicare, * badicare 114. valvae 113, valbae 113, 6a/6ae 113, 115. vapor 55. vas 142, vasum 142, 144. * vastulare, * bastillare 117. itffc 160, 182, 284, vo- Zere 160, 263. ve/ MWMS 168. fe«a 312. venderé 156, 291. veneficus 109. venenosus 166. venenum 283. Fe«er¿s (dzes) 292. vewire 291, 295. ventilare 171. ventulare 170, 171. ventus 292. ver 59, 141, vera 141, 144. * veraticus 223. verbecinae 115. verbena 110, 113, 117, berbena 113. verbum 90, 110, verva 110, oer&a 113. * veré unus 167. Perecwwmzs = Verecun- dus 128. verminosus 291. vermis 146, 292, 311, * verminem 146. versare 59, 193. vertragus 200. vervactum, * berbactum 113. verve* 112, 113, 292, verbex 113, 115, oer-6e,r 112, 113, * 6er-6i.r 112. Vesbinus — Vesvinus 114. Fesoiws = Vesvius 114. vescMS 59. vesica 112, 113, oesiea 113, vesicare 169. vespa 311. vesper 193. vester, voster 151. veter anus 98, 113, 194, 268, vetranus 76, 98, beteranus 113, betra- nus 98, 113. veter ñus 112. ve/ií/iís 349, * veZtas 101, vec/zis 101, 129, 349. vz'ces 218. vicinus, * vecinas 99, 106, 292. victos 292, 311. videre 291, 312. vietus 112, 113, bietus 113. vigilare 98, 212. vigiliae, viglias 98. viginti, * viginti, 85, 86, 291, i>m¿l 124. vincere, vinsit par}. 158. vindemiare 291. ifiwffl 291, 311, 312, vinia 104. wm¿m 138, 290, 291, 310, vinus 138, OÍHO 131. vinum arsum 224. m>, vyr, byyris 99. virga, vyrga 84. virgo, vyrgo, burgo 99. /a^Zo 49. per 184. swiitu 93. faclud 49. aöi/c 235 . adiï, ;'adîï 251, 262. agonisovati 334. argaZ 333. fl/fzca 243, 249, 258. baba 246, 248, 269. banja 129, 259. 58, 101. viridescere 156. viridis, virdis 98. * virluosus 194. VZ>JKS 59, 194. vis 194. viscidus 59. vzs(s)zVe, Ois(s)f>-e 91. Visum 193, 291, 311. m7a 330. * vitea 311. wte«t«s 113, 164, 292. vitis 311. vitricus 327. vi#/a/o 264. blazniti 246. o/afemï 246, 252, 259. blazinü 252. ô/y'wdo 249, 262. blügarüka 240. ôoozï 249. ûoga/z'Zi 269. öogaiw 246, 260. èogtï 251. ¿>o/¿7¿ 246. ôo/i 250, 260, 270. boljarinit 270. bolnav 340. eo/f« 340. bolüvanü 249, 255. bosiljok, bosilek 340, 342. ôrègM 299. 340. brëzaja 340. èncï 249. brülogü 249, 264 brüvino 249, 262, 263, 264. bujakii 240, 246, 262. burdej 341. ôwr/a 249, 250. özzsa 329. budënije 263. oätö 249, 262. ûyAw, bik 293. èyvo/îî 248, 261, 269. cela 252, 259. cf^arï 293. cëpëntt 250, 261. cffrf 249, 261, 269. cica 196. cilijü 302. crüküvinikü 336. lasoslovií 336. casîï 250. cé^tï 221. ceta 250, 260. cc6m 258. *lepiti 258. cinovlnikú 336. cïsii 246. cïsrï, * ceslï, mac.-l lensti 258. loplja 340. ¿>éda 250, 261. ¿VfjMí 250, 261. cMdi'iï 237, 246, 269. ludo 252. cukan 339. c/wzctf 249, 261, 263, 271. chochotali 246. cAoró 333. chramü 336. cArawa 259, 269. chraniti 246, 259. cfeëmï 249, 261. Christosü 251. chuliti 246. cWfl 250, 252, 263, 264, 270. chvaliti 246. da/¿«a 293. danije 250, 259, 270. darlnikü 242. darovati 245, 246,. dara 250. dazda 250. dabrava 249, 255, 269. da&zï 257. da,ga 250, 258. dêdîM« 250, 252, 261. délit 249. disagi 333. ci/aZo 249, 264. dobitük 340, 342. douy// 246, 257, 316. dognati 246, 253. domolili 246, 253, 260. dosaditi 246. dospëli 250, 253, 260. dostojnikü 242, 246, 253, 263. dovesti 246, 253. dovodü 253. dralije 249. dragü 246. drozdije 248. dnïg 340. drüstja 329. drüznali 246, 264. dnisiï 246, 264. duchovínikü 242. duchü 250. düchorl 248, 262. dvorïniku 242, 336. dychati 262. /¿Z 294. /í/i/ 294. gálica 195. ga&a 257. gqgnaii 257. gqgnavit 246, 257. ga.sí 240, 257. gí{szAa 248, 257. ¿qs/í 248, 253, 257. *gqií 257. glasovati 245, 246. glabihü 257. g7c2mï 248, 260, 271. g7o¿ní 271. g/oía 250, 260, 271. glumiti 246, 271. glúcanije 244. g¿Wí 248, 263, 264. gwo/ 263. go/aM 257, 260. go/iï 250, 270. geni/i 246, 260. govorilivü 244. grăbiţi 246, 253. gradina 248, 259, 269. grădinari 246. graditi 246. gradii 248, 253, 264. graj 255. grajati 246, 255, 259. grămada 250. granica 243, 249. graid» 248. grqotî 258, 317. greblo 340. grfda 248, 258. * gredell 258, 263, 271-grăSiti 246, 253, 261. groza 246, 260. grozavii 246, 260. groziti 246. griibavii 246. grutm 248, 264. grulica 244. gni/o 255, 264. grumeti 293. gryia 246, 261. gws"a 329. giiS terii 248. gudelilkam 329. ido/zî 251. i'Ao;m 251, 260. iskaljati 246, 253, 271. iskusiti 246, 269. isprăviţi 246, 259, 269. ispravînikn 242, 336. is£y/M 250, 261. Isusu 251. izbăviţi 246, 269. ÎZOÎ'ZÎ 237, 246, 253. î>6y/i 257. izgoniţi 246. izmana 253, 261. izrailîte'ninu 242. î2iî noiw 237. izvodiţi 246. r'ziww 249. /as/î 248, 262. /avi? 236, 262. /atuVi 262. ;'a2îî 248, 262. jevtin 333, 334. AaiMi" 340. kalulka 340. kaditinica 243, 336. Aa/a/î 246, 259. Aa/tó 246, 259, 270. kalugerü 336. kamili, kamila 333. Aapîs7e 243. katapetazma 336. kazanije 336. kazniti 246. Ăiţ/owa 249, 258, 261. her amida 333. Aipu 250, 271. A/as/¿ 246, 253, 271. A/a/zlí 246, 259, 271. klevetati 246, 271. A/íffc 249, 259, 261. klinü 271. kljulari 288, 336. A/oca 340. klokotati 271. A/opoítí 249, 255, 217. klükü 264. Ac-M 250, 260. kobyla 253, 261, 270. AoAoíi 248, 256. kokot 248. Ac7a¿7 248. Ao/eda 251, 258. Ao/é 237. Kornan 355. homora 250, 260. Aopi/M 329, 331, Aopí'/e 329. kopyto 261. Ao-apí 249. kosa 249, 260. kositerü 250, 265, 269. kosorí 249. Ao¿¿ 249, 265. koSinica 243, 249, 262. AoZfcf 248, 256, 262, ko- tec 256. kotorici 241. kovülegü 249, 253, 265. Aoia 260. kozica 243. koiuchü 248, 265. krahin 252. AraAií 339, 341. Ara/í 271, 336. krastavica 339. Aras/¿7¿: 248, 259, 263, 271. krqcina 253, 257. krqpñ 257. kremenije 270. hremeni 250, 270, Are- m¿«£ 270. Anmí 333. Ani¿ 254, 333. Arotó 246. krüknati 246. krükü 248, 264. krüma 264. krünü 246, 264. krüpa 264. krüpall 241. ATO/H/Í 246, 264. krüstilnica 243, 336. krüstinikü 336. krüténijc 248. * Arwft'/i 248. AI-MYÎÎ 248, 264. hulim a 248. ¿tona 262. Kumanica 355. kumanova 355. Aípa 293. km uva 245, 262. littrüvari 245. kümotrü 248, 260, 262. kvasiti 250, 263. /flgwfta' 246, 254, 262, 2t9. takomije 246, 259. lakomiti 246. lakomü 246, 358. lanícuchü 249, 262, 265. laskoli 241. lastima 248. /ainca 249. /tjgw 256. /aAa 249, 256, 258, Aa 256. /coedí 248, 269. le sen, lesninü 340. ladina 258. lékovali 245. ¿*«/a/¿Z¿ 246, 259. mlúkomü 260. mocorliv 356. mogyla 249, 261, 264, 271. moliti 237. molitva 251. moft 248, 260, 262. molotrí 248. monastyri 336. mora 250. morkov 340. moruna 340. mo&z 260. motriti 247. m^ia 249, 261. mntSavñ 244, 264. murgo 329. nadezda 246, 259, 358. «ad¿7¿ 246. nakazati 246, 254. nakazü 254. nakovalo 250, 260, 270. naluliti 254. nametnati 254. napadaii 237, 246. napasti 250. naprasinü 246. năpustiţi 246. «arc-dií 250, 262. wc-Aií 250, 262. naskoliti 246. nasüpü 249, 262. nasypati 262. nedostojnü 246. nemalica 244. nemilostivü 246. we/fg» 246, 259. netrébrnü 246. wewAií 246, 260. «eyés/a 248, 261, 358. nevéstika 248, 265. nevinovaţii 246. nevodili 241. nevodú 249, 260. nevolja 250, 263, 270. nevredínü 246. m¿7ro 235. niküto 235. nravü 250, 263. obiti 248. obizdati 246. obUte 237. obiUije 250, 262. obladovati 246. OO/OAIÍ 257. oWoiî/z 246, 254. oblü 250. obor iii 246. oorazií 248, 257, 260. * obvijalo 248. obycaj 250. oce7i 250, 261. oci/iî 248, 261. odeMa 336. odüchnati 246, 254, 262. oganí 248. oglendalo 259. ogledati 258, 271. ograditi 253. okarjati 246. OĂMO 256, 260. oAo/iî 250. o%' 248, 261. olutarî 251. ometati 254. opăriţi 246. * opei"i7z 248, 258. opréti 246. osi 260. osobiti, osebiţi 246. osoM 237. ostrovü 249. oticina 250, 262. o/rava 261, 269. oíravitó 246, 259. otrinati 246, 260, 261. otüsaditi, osqditi 246, 257. oiusiî 249, 262. paa.M 248, 258, * pa- egiî 258. păgubiţi 237, 246, 269. pakosti 250. 260. paiica 249. paiweZz 258, 259, 317. para 249. pasz's7c 243. paunica 244. pazi7i 246, 259. pazitl 249. padz7i 246, 257, 269. pqgva 249, 258, 263. pecharinikü 336. pecurka 340. pélenle 340. pe linas 338. pctyîiii 249, 261, 270, peZm 294. perije 249. perina 249. pes7era 249. petrachilii 336. pc/mo 249, 258. péMcz 293. pijanivü 244. pi7a 250, 270. pz'paZi 246. pita 293. piiiku 333. pivinica 243, 248, 264. *pi'zda 248. pizma 246. piA/tî 102, 262, 270, 271. pis/w 250, 262. píatói 246. platnik 242. p/avii 250. pleskati 246. plesnati 246. p/esiz 246. p/c^ira 244, 246, 261, 265. pUsî 246, 261. pieii 246, 262. pléva 261. plevînica 243. p/ostea 249, 263. plotunü 249. p/tígií 249. p/iţii 248. plükü 250, 264. pochote ti 246, 261. podo&a 248, 260. podobati 258. podii 248, 254. podükloniti, pokloniti 246. pogaca 248. pogan 283. poganiti 283. pogonü 250, 260. pogrebanije 242. pogrebaii 242. pokajati 237, 246. Poklonu 250, 260. po/a 260, 270. po/éíio 249, 261. poftea 248. poljana 249, 260, 270. pomenii 260. pomîneti 246. ponosii 250, 260. popîî 251, 336. poraciti 246, 257, 258. porinati 246, 260. posaditi 248, 255, 257. posíq-piti 257. postelîniku 242, 336. postói 246. po/eAa 340. po/cgiî 259. po/opîî 249, 260. potulili 246, 262. potüknati 246, 262. povesti 250, 261. pozderije 261. poiam 249, 260. prachü 263, prafü 264. pragü 248. praporii 336. pra¿/a 249. pravilo 336. prazdíniku 242, 251. praiiti 246. pradií 249, 258. pj-í? 178, 237, 239, 261. prébégü 261. préblagü 239. preblédéti 239. prébogatino 239. pré-kupici 243, 246, 261. prélisica 244. prélistiti 246, 261. prémeldije 250, 263. préméniti, prémí-njati 246, 261. préstolü 336. prc7¿ 246, 263. prezorü 239. pribegati 246. prilina 250. prigoniţi 246. priimati 237, 246, 260. prijateli 262, 265. prijaii 250. prilezati 250. pritvorü 248. propasti 246, 254, 262. propasti 249, 262. propovédovati 246. prostü 246. protiviti 246. protivü, pro tiv a, 237. protopopü 336. prüga 264. prütina 340. pruzina 340. psalümü 336. psalütyri 336. ra; 251. ra/Vîî 248. ra/Vy¿a 249, 259, 271. rana 250, 259, 269. raniti 246. rasaditi 246. raskola 259, 260. raskoliti 246. raskroiti 238, 246, 259. rashrüstije 239. raspaditi 238, 246, 257, 259, 269. raspatije 238, 257, 269. rastc\pü 250, 258. rastiti 246. rasukaii 246. rasypati 238, 239, 246, 261. ra?oz7i 238, 239, 246. razoo; 239, 259. razboléti 239. razino 237. razmirica 239, 243. răzvrătiţi 238, 246, 269. •/-¿íga/i 248, 257, * raii7i 248, 257. rcigoll 241. rqzinü 248, 257. redw 250, 259. •resa 259. repica 249. rimljaninü 242. n'waíz 246, 254, 260. n¥«l 246, 262, 264. rooiî 246. rodi/i 250, 260, 269. rogozina 249. rogozíí 249, 260. rum&nü 250, 261. rusalija 336. rwia 340. rzí&os' 340. rw7ií 262. rygatí 246, 261. ryhnati 246, 261. saoZ/a 250, 263. sadift 246, 259, 269. sani 249. sa.6o¡;a 250, 257, 261. sadici 243, 248, 257, 262. sa_di¿i 257. seZíí 237. seléninü 242. seliste 243. *scr6ií 258. scizíni 259. si7a 270. SI7I7Í 246. silinikü 242. szVaAit 240, 246, 262. SÎ7O 249, 270. skqda 258. S/?ÍÍPÍÍ 256, 257, 258, 293. skiminikü 336. SAIZIÍ 336. skorusa 342. shovrada 248, 256. skovradinikü 256. skrübéti 246. skrübi 264 skvrünavü 244, 246, 263, 264. s/a&i7i 246, 293. s/aM 246. slaviti 246. sloboden 340. s/oía 249, 256, 260. s/iíga 246 sluzarí 336. sluiiti 246. flîvfi smidü 246, 261. smijati 237. smokynü 249. smola 250, 260, 270. smrükü 264. snopü 249. soboli 248, 260. sokaöl 241. sokotiti 340. sosaja 333. spuza 329. s/>onî 250. sfamî 256, 259, 269. starlci 336. s/a/» 256. szavi/o 250, 270. steierü 341, steifer 340, 341, 342. s/ena 256. stîgno, *slcgno 258. srtK/>iî 264. s/ogtî 249, 256. stoltniku 242. stop anii 246, 259, 269. strakina 333. strana 336. straSinü 246. szVeAtî 248, 261. struna 249. stetîAtî 248, 264. SZVÎÎI-O 250, 264. sukati 246. swrtea 243, 249. südravinü 246, 262. südrobili 246. *sügabovati 257. sügrücili 246, 262, 264, sükrüciti 246. sükrenati 258. *sükretiti 258. sulijati 250, 262. sümqtiti 248, 258. sümesti 246, 258, 262. *sümctana 248, 259, 269 sümeriti 246, 261, säwe"-/art 246. sümidati 246. süpasenije 262. süpasiti, süpasti 263. süpovedati 246, 262, süpovedovati 246. süpretati 259. *süprezi 259. sürokü 250, 262. sütegnqti 259. sütlaciti 246, 262. szï/o 236, 262. sütryvati 246, 262. süvada 246, 262. süvaditi 246. süvettnikü 242, 261, 263. stïve/zï 261, 262, 263. süviti 263. süvora 249, 254, 263. sitvrüsiti 246, 262, 263, 264, süvrüSati 246. sveA/zï 249, 260, 271, sverëpu 250, 263, *svrëpû 263. sv£rtrt 246, 259, 269. sve/zï 246, 259, 263. svëStïniku 242, 249, 261, 263. ¿7« 257. svirati 263. sv-z/a 336. svredel 340, 342. Heregü 258. sestarü 249, 260, 264. Slpütati 246, 262. Slriibü 246, 263, 264. sï«Aa 340. su* 340. ta/wa 250. tajnikii 250. takozdeze 337. uienikü 242. oftiJM 242. tqgovati 246, 257. wgar 340. îijM» 250. tqpanü 257. »/#* 246, 254. vinovaţi 245, 246. 246, 257. «Aort« 246, 261, 270. vinovaţii 246, 269. /qizrt 246, 257. wAro/z/z 246, 254, 260, visnja 293. tetneli, temel 333. 269. vithlejemï 264. tesart 246. urtca 243. »faäyAa 251, 336. teskovati 246, 261. umoriti 246, 261. v/aga 254. /oni 249. vapîsaii 334. vraziti 246. /m/art 246, 254. van« 250. vredinü 246. tea/jjî, zra/> 249. vazlü, *vqzl 257. wëmf 250, 259, 261. r>a.OM 244, 257. veseliţi 246. w«7£rt 246, 264. •frartrt 257. vese/zî 246, 270. vrütüpü 249. frort« 248, 257. ves/o 264. viispetiti 248. rttföa 250, 261. i'eaVo 250, 261. vüzduchü 249, 262. tr&bovati 250, 262. veAzi 250, 261. vüzopetiti 258. treskü 259. ves/z 250, 261. tresnati 249, 262. veverica 243, 248, 261, sa dartï 237. *r«* 246, 263. 269. saora/o 248. fr&ütrt 246, 261. vz'cAnî 249, 263, 264. Mtfogti 250, 259, 270 Zr&ü« 246, 261, 263. videnije 242, 261. zamysliti 246, 254, 261 fr*Vf 259, 263. Serbe /iwea 243, 251. Trojanü 255, 260. azs 340. babusa 338. troskotü 249. a/gir 339. balega 356. ajgiruSa 339. oa« 339. trudiţi 246. aldovati 350. bantovati 350. *>a/>tî 248. argatin 333. OapAo 240. frttgtf 264. babajko 240. oecar 339. /«î/o 340. ßaöo 338. becaruSa 339. zapadü 254. zapasti 254. zapisü 336. san'a 249. zavislinikü 246. **aMrt 257. s^ont 257. 2«M 249, 257. zestra 341. zgura 329. zidari 246. zlătari 246. 2/ooz'z>zï 244, 246, 255, 264, 269. 2jwz/ 250. zmyrüna 336. son'rt 246. 2on'a 249, 256, 358. 2onï 256. sj-ért 246, 263. snÏMO 249, 264. 200»** 250, 260, 269. ia/z'rt 246, zalovati 245 246. iart 246, 270. ianï 249. Zeralükü 249, 265. ifàart 246, 259, ifd«/ 246. in?aoa 247. balvan 255. Znc 250. btaiejí 248, 252. ¿>o& 249. oog-a* 247. ooZ 261. ez'p 244. ¿esaZ/ 318. citaZi 247. ttfdtó 247, 252. dar 250. darovati 248. drag 248. dííA 250. frajar 244. gd 250. golubica 244. goniti 248. gospodarica 244. guska 249. guUerica 244. skupoca 256. s/aZAíí 338. sloboditi 340. sZota 256. stanac 256. steíer 340, 341, 342. straSaS 338. sZwp 293, 340, 342. sukalo 340. s«r 340. Spijun 293. ¿ZzV 340. ¿ZuAa 340. s«Z 340. lakodjer 337. takozdere 337. temelj 333. Croate hrăniţi 247. hvaliti 248. izbăviţi 247. ízoiZi 247. izpovidalnica 243. /as/e 248, 262. junica 244. haloper 340. AoAoZ 249. Ao/an 244. Aosa 250. kosica 340. AOSÍV 244. Ao¿ 250. Arii 254. kucka 240. lagati 264. /taada 249. //ZÍOZ'ZZ' 248. /ovac 243. taiu/z 248, 254. /¿gaw 334. /¿Aya 340. Zr/o 340. trupina 340. «gar 340, 342. ugoreti 342. vampir 293. yapa 330. vaZra 329. vünja 293. vrljati 339. ursta 340. zivina 340. zmurili 281. hijan 241. ¿MZÍZÍ 340. macha 240. mazati 247. íMí'ca 340. milostiv 244. mlaliti 247. mriza 249. nakovalo 250. nevesta 248. ocaZ 248. ognjiUe 244. oAwa 256. ostridnica 243. oHarica 244. oZava 340. otroviti 248. pastirica 244. paunica 244. peZw 249. pzZa 250. pZaZz'Zz 247. pod 248. ca 248. pogubiti 247. pokajati 247. porinuti 248. posuditi 248. prah 264. pre 240. prijatelj 262, 265. primiţi 247. procidati 243. propasti 247. £r&>/ 247. raca 225. raA 249. raAi/a 249. rawa 250. r/ww// 248, 254. sa6//a 250, 263. saditi 247. se//s7e 244. sïpljiv 244. silnica 243. öaoa 247. 6e/èc 243. ooöz'ice 243. bolvan 249. cedilinca 243. drag-- 247. gosaA 240. hlapëc 243. dovoditl 253. dranica 356. gî>/o 255. gl'aganyj 287. gZ/aAtï 287. gusakii 240. s//o 250. sArZ>//i 248. s/ao 247. «/«ga 247. 247. smijati 237. smilovati 247. spraviti 247. s/aw 259. s/asa 264. steri 341. s/w/> 340. sw 340. surkast 340. sve/ 248. svetiti 248. svirati 263. s'Ao/a» 241. Skopac 243. Zoci/y 250. te^î'rt 247. Slovène koSnica 243, 250. Ao/ec 256. /oAa 256. mizali 247. mlatiti 247. OAMO 256. oAoZàs 338. Russe kobylka 253. kokosii 256. kr Heina 253. prostakit 240. razudalyi 239. razvolica 239. tovarac 243. /n

e 329. grundutis 329. gurmas 329, 332, grumas 332. gz/Je 329. gai/e 282. ¿ew/> 281, 329. ¿tone 281. gurmz 199. gümzs, gümzsz 281. ¿«¿ 281, 329, 331. harmzSuar 120. /We 219. jascmí 294. Aa/n 328. kamatz 333. Aane//, Aer/>, /Ve>-e/> 280. kapzton 168. karare 163. Aasa// 293. kastravetsz 340. kzlbazz, gzlbazz 329, 331. hzpuiz 329 kzsnlz 340. A/o/s7s, 340. A/war 134. Aodre 88. /¿o/se 49. AoAe 198. AoAoí 256. kondil 334. Ao/zaZi 329, 332. Ao//¿/" 293, 329, 331, 358. Ao/e/s 256. Ara/ze 340. krap 340. Aráis 333. AM¿SO« 219, 334. kukurz 334. kukutz 105. Aw//>er 329, 331. kurpul 331. Auna* 188. kurtseú 329, 332. kusdó 284. kuvzndoú 282. AMve»/ 280, 282. A*a/e 316, 329, 332, /sa/ 329, 332. heli 302. Heramihe 333, tSeremidz 293, 302. Aer/o>í 282. AW 191. lliparis 294. /as 340. ía; 330. /eAzzn/ 330. /ems' 92. IzruSk 327. ft 283. lipsem 333, 335. /a//e 49. lundrz 227. maSení 284. j/zaSoji 284. magar 329. magulz 102, 329. 331, gamule 329. wa/" 299, 326, 331. matss, mitsz 340. mcgi9z kztó 284. nzendoñ 244. mení 333. mzrgoñ 283. mzriñ 334. nzes 51. «zesa/e 294. w/eso/í 172. mzsikz 112. mire 294. miros 334. mistrí 294. mjestrz 124. moSulz 51. mokzrz 192. í>/o/e 87. molitsz 244. nzore, jnq/e 329, 331. moSatar 330. »/ose 316, 329, 330. nzwgwZ 102, 329, 331. mulva 169. wzwrA 329. murmz 220. »z«¿A 219, 235, 329. «a//e 284. nepzrkz 329. ngarkoñ 169. ngatzfoú 220. «gor0 168. no/oñ 103. MÍ»- 284. «cric? 284. //am, />a/e 282. />a/ 319. pehar 340. //enes 294. />egere 283. />e«se 220. pzrgoñ 283. //er/V¿ 302. />eF«a 226, 329. />¿Ae 293. />¿Aorí 293. //¿se 293. />¿/e 293. Pjepzr 146. />/*<;// 134. pranver 140. prapa, prapz 284. prapzisi 284. //M///e 283. /zu7 135. rendes 226, 329. re/y'e/e 293. rip, ripz 283. fzkcOem 195. sA"a/> 329, 332, /sa/> 292, 329, 332. sofz 59, 225. sos 333. s/zerA 200. s/y'Mn 293. s/a/¿8e 293. straitsz 329. Salz 283. sa/>¿ 59, 330. SeS 283. s"Are/> 330. Skrump 354. Skupzton 168. s7fc/> 195. s>e<*a« 283. s>u¿e 329. ¿/a/e 282. Sterpz 219. í/enA 327. ílzr 219. s7er¿ws~ 219. itzrvjell 219. s7/ere 219. í/m/ 193. strep 329, 331. Strzmp 135. s7r¿« 283. S7M/ 303. ÍM/ 340. tzmbfa 165. /ero/m 283. tzrboñ 283. //gan 334. /ra/> 249. trastz 334. /roAorí 220. trumbz 258. /rz¿Aere 85. Qemel 333. é/V/j/e, s¿se, tsilsz 196. Oumbút 329, 331, SMTO- OM/ 329. t9anz// 331. ugar 340. u»e 332. lyo/í 332. uleras 134. wrerí 283. vaitoñ 330. t/a/e 352, 331. vapz 330. z/a/re 329. z/ere 140. vzner 283. ver/M/ 194. virgir 294. zz¿s;e 293. vjeSufz 51. f/e/e 330. z/or¿, z/m 294. vrel 220. vurvolak 265. 2¿e¿/« 142, 328. z¿M>e 328. 329, 331. zogra/is 294. zotznia jote, zotzrote 248. *bard 51. fipovxàç 58. dracila 46. yevxiavij 46. pôÇouXa 46. npoôiopva 46. mar 60. cms 187. âyysAoç 59, 197. ày<»v/ÇW7 95. jSanxiÇco 197. #27tTc» 334, 335. fiâxpaxoç 197, fipôOaKoS 198. jMa 293. jft^Awv 294. ILLYRIEN Dimallum 326. THRACE Gestistryum 44. Dace nponéôooX.a 46. riborasta 46. aed/d 46. cKiapr] 46. stirfozila 46. CELTIQUE Breton-armoricain s/Tarn 135. GREC PXao-(pt)péco 197. 0àM0oÇ, pap.pa.cl 165. fSôpsioç 294. fiovpKÔXaKaç 265. Pooxiç 127, fiovxxiç 198. fiôooiva 293. V"ô>0- 95. c5a/?âç 294. <5dç 134. <5a>w7 107, 293. SéXcpivaç 294. ôiaâiCKiov 333. OÏGKOÇ 302. 294, 302. <5dAos 302. <5d£a 302. 198. ôpôpoz 198. èmxr/ôeioç 293. ènixponoç 293. ejoa 161. Menzana 51. ofpéKXt] 46. «/a 46. xovX/3/jXa 46. T0f5>a 46. xovxâoxpa 46. èpyâxf/ç 335, àpyâxnç 333, 335. ë'xotpoç 302. BÔfhpifc 333, 334, ç&nvoç 334. Ce$a 334. Ce^a 200. Çétpopoç; 294. Cw/a 293. Çrjpicbvco 293. Zoaicopovxi 119. ÇmtppatpiÇco 294. 0ep.éXwç 333, 335. ôopîapa 294. 0O/>/ç 294. iacrepi 294. /câAafrtoç 122. tcâpaxoç 333. KâpnXoç 122, 333, KaptjXa 294. Kâppapoç 122. /ca/rrrâvoç 293. KapaPtcbxijç 294. «ara 167. Kama, KaoKOç 198. KavvuKrjç 122. KéXevapa 199. iceAAefov, KSAA/ 302. icepapiôa 302, 333. Kspaooç 87. KÙôpa 88. Koôpâxoç 88, *»v<5Mï 333, 335. KcméXi 293. Konrj 293. KÔpxiç, KÔpxt] 333. Koxxéxai 256. KOXXÏÇCO 219, 333, 334. KODKOVPOV 333. Kpivov 333. Konapiaai 294. Xâyicoç 256. Xeinca 333, 335. Aooy/cd 256. /UOTW 293. pâyyavov 198. payevco 198. pàXov, pfjXov 87. juav/a 333. papyapixnç 198. papyéXX.iov 198. pdpxvp 102, 199. paxxva 199. MaopôfiXaxoi 320. ^eadAï 294. pzxôyi 296. ^/«5aç 293, 333. /«/c/w'ç 199, 293. 311, /««rdç 199. piaipica 294. juoipa 294. pôXixaa. 244. popiâôa 294. ^/Cco 293, 311, 333. pôpiapa 293. ^ô7>0V 293. pupôco 333. *pvt7xâKiov 102. pvaxrjpwv 294. pvaxpi 294. o/cva 256. 0/97/7 200 007*77 199. <5aT/>d/av0ç 333. otpeXoç 333, 335, peAdç 335. nànvpoz 102. napaixéoi 333. 71apo.fj.6O1 294. napanôôioç 302. napsâco 333. napinpi 333. nâaxo. 197. TTtTTOÇ 319. izeïapa 293. naXskiCco 294. nsnoviov 294. nepôÎKi 294. nspiGoôç 333, 335. 7r?7y/ra 130. 7r;7Ta 293. mâxov 293. nWtjKoç 333. ntnépt 293. nicjoa 293. niaxevœ 293. niaxiç 293. nXoxtjp, TtXvvxrjp 95. npoïKiôv 302. npéocpaxoç 333, 335. nvKvôç 293. Tiopcoaxiâ 293. *poyxiÇ(û 200. erdy/m 130, 200. o-KÔcprj 333. o-KopniÇco 293. oKopniva 293. aXôxa 256. aotpia 294. OTravdç 200. cnriXaiov 293. amovvoç 293. axacpiôa 293. OTOAOÇ 333, 334. axpapôq 135. GXVXOÇ 303. acpfjva 293. acpôpa 254. oroC 294. (pizíXi 294. (ppífcn 333. (ppóvipioc 292. blank 224. frosk 201. Berg 299. Purger 347. an 191. yawn 191. ir 161. adós 346. adósság 346. agg 346. flggstíg 346. agyag 345. agyagos 345. agyar 345. agyaros 345. o/aA 345. ajakos 345. a/a A 346. alakság 346. CJÜ07C 294. Xâpaypa 13. XO.ao.nnz 293. GERMANIQUE Moyen et haut allemand. gaman 191. gana-, panja-191. Allemand spucken 155. Saxon (de Transylvanie) Anglo-saxon Anglais LITHUANIEN HONGROIS âldomâs 346, 347, 348. alkotni 346, 347, 348, 350. d/dni 350. o^rod 346, 347. ârenda 344. ârendâs 344. bd«a/ 346, 347. bdwrt 346, 347, 350. bântani 346, 347, 350. barbora 344. ZáoKco 198. Xo/Jo'ç 333. y/oxoiôç 218. nestel, nestila 229. töte 200, Zither 344. 27/se 196, 200. barborás 344. bdrd 346, 347. becses 346. becsesség 346. begy 345. begyek 345. begyekes 345. begyes 345. bé"A<; 345. be'Aes 345. bewa 346. bénaság 346. 346, 348. /o 355. be/eg 346, 349. betegség 346. Mr 346. Wffli 346, 348, 350. birság 346. birtok 345. birtokos 345. bíva/ 345. bivalos 345. b¿sw 346, 350. bo'bz'/a 344. bóbitás 344. bolond 345. bolondos 345. bdvség, boség, 346, 349. biíkór 345. búkóros 345. bünos 346. bünosség 346. í7/era 344. citerás 344. csd 340. csárda 344. csárdás 344. cseperke, csiperke 340. Cier 345. eseres 345. esetina 340. csinos 346. csinosság 346. csiripelui 347. esoda 344. esodás 344. esónak 345. esónakos 345. esorda 344. c sordas 344. dar da 344. dárdás 344. dob 346. dolgos 345. do/og 345. drágalátos 337. dwda 344. dwdás 344. duska 344. duskás 344. ¿be»' 346. éberség 346. c//e7e 350. «gm 340. egyféle 350. ¿A 345. ékáros 345. ¿Adra 345. ¿Aes 345. el/e« 346, 348, 349, 350. emèszteni 346, 348, 350. engedni 346, 348, 350. EraVZy 348. /áA/ya 289, 340. /ede/es 346, 350. /é7e 346, 348, 350. /ide/m 350. fogadni 346, 348, 350. furollya 344. furollyás 344. /«í-ess 346, 348. gazda 346, 347. gowd 346, 348, 350. gondolât 350. gondolni 346, 350. göb 347. giísa 329. gyalog 345. gyalogos 345. gyafó 346, 349. gyenge 346. gyengés 346, 349. gyolcs 346, 349. Aa/ss 340. Aa?7a«7 346, 347, 350. Aa/adm' 346, 347, 350. Aa/as/¿346, 347, 349. A dm 346. Aara 345, 346, 347. harcos 345. Äa/a> 346, 347. A¿//e« 347, 349. hitlenség 346. Ao// 346, 349. Aon/ó 346, 348, 349. iskola 344. iskolás 344. Aa/ap 345. kalapos 345. kamat 333. karoly, karuly 346, 347, 349. kaszás 344. Ae^es 345. Aé^esm 346, 348, 350. Aeses 346. Aí» 346, 348. Ao/>ács 329. Aó7feMÍ 346, 348, 350. /db 346, 347. /aA 345. lakás 346. /aAa/ 345, 346, 347. lakalos 345. /aA«7 346, 347, 350. ZaAos 345. lengeni 330. ^>a 289, 346. -ma/ 299. mar ha 340. menteni 346, 348, 350. meşter 346, 348. mesterség 346. nem 346, 348. nyomás 346, 349. oltani 346, 350. oltvány 346. Ompoly 279. o'rtas 347. olyv, olyü 347, 348. p«d 319. palios 340. pecsetelni 346. ¿e'/da 347, 348. acia, aAca 353. ámbar 352. balaban 353. ca/ta 353. bar dac 352. oeéi 354. boya 353. boy armen 353. oMtac 353. casap 353. califa 353. chamal 353. chasma 353. chater 352. chaxan 353. chibrit 353. chinda 352. chonaclic 353. cóbuxci 353. »a> 347. porkolâb 347, 348. rayta 347, 350. rows 347, 348. $ereg 347, 348, 349. so/Zesz 347. solyom 347, 349. sor 347, 348. szăllăs 347. szâllâsolni 346. szrfm 347, 350. szâmolni 346. szarla 347. szekreny 347. szî'dwz 347, 348, 350. szorgalom 347. CUMAN colan 353. conacla 353. conaclarmen 353. cor 352. duzmanlar 353. echindu 352. fanar 353. /*/ /m 353. habar 352. har am 352. Aata 355. Ăaftp 353. Aara 355. kurum 354. mărul 353. maydan 352. szorgos 347. szorog 347, 348. î« 347, 350. ta/"/ 347. támadni 347, 350. Mgar 340. «/o 346, 348, 349. lidgds 347. vâra 347. vamos 347. varos 346, 349, 358. ■nftfc 347, 349. zaoota 347, 349. maymun 352.. murdar 352. noghut 353. «Mr 353. arman 354. ortac 353. salkum 353. tata/ 352. taman 352. taft 354. /epsi 353. tay 354. tusman, tusmen 353. yaa 355. yourgan 353. «Zece 353. ambar 352. balaban 353. baltak 353. bardak 352. Bec 354. oere/eeZ 294. oi/ezi/e 294. o¿/me£ 293. boghourtlog 322. ooya 353. OM/ 353. OMZ&M/ 294. ¿taya 294. doy 354. duşman 353. fanar 353. /Î7 294. TURC /î7 d/ii 353. /îZdicw 294. /«'ii' 294. Aaoar 352. hamal 353. har am 352. ikindi 352. kadifé 353. kalitp 353. fttwap 293, 353. Aa/yr 352. kazan 353. kazma 353. ftţ&nZ 353. kolan 353. konalt 353. kopuz 353. Aor 352. kurum 354. mărul 353. maydan 352. maymun 352. murdar 352. nuhut 353. «wr 353. ortaA 353. salkym 353. taota/ 294. taman 352. /e/ta/ 353. /epsi 353. î/ezir 294. yorgan 353. ADJECTIFS 518; adjectifs composés 6J89; degrés de comparaison 519; adjectifs démonstratifs 534; emploi de „fără seamă", „mult", „vîrtos" pour exprimer le superlatif 519'; formation des adjectifs: adjectifs tirés des substantifs: 639, adjectils tirés des participes passés: 639; adjectifs indéfinis 538; l'ordre du comparatif et du superlatif 728 adjectifs possesifs 533; postposition de „foarte" 728 ; séparation de „mai" et de „foarte" du deuxième terme du comparatif et du superlatif 728. ADVERBES 586; syntaxe des adverbes 713, la négation 714. APHÉRÈSE ascuti < *exacutire 405; buric < *umbilicum 417; la < Mac ad, mătuşe < amitam 4- -use, nca-ten < annotinum 405, 406 ; piscop, piscup, piscupiia 470 ; rădica < eradicare, rătăci < erraticum.rîndunca a — a 465; â — e > e — e 404, 466; â - o > o - o 467; â -i > i — i 467 ; â — u > u — w, e — i > i — i 467 ; î — a >a — a 469; î~- i > i — i 404, 469; i - u > u — u 469 ; î — u > u — u 404 ; u — â > â — â 404 ; u — i > i — i 470 ; u — î > u - u 470 ; u — o > o — o 404, 470 ; assimilation de â (> o) par une consonne labiale ; consona n tique;: r — n > n — n 416, 490 ; n — r > r — r 416; n — n > l — n 416; r — l > r — r; s — c > s — c, s — z > > s -j, (z) c - b > z (g) - o 416; assmilation du verbe dzice 490. COMPOSITION DES MOTS: adjectifs 689; substantifs formés de: deux substantifs 685, un adjectif et un substantif 686, un adverbe et un substantif 687, une préposition et un substantif 687 ; composition verbale: un adjectif et un verbe 689, un adverbe et un verbe 690, une préposition et un verbe 690. CONJUNCTIONS 615, conjonctions de coordination et de subordination 721, 722. CONSONNES: altération des labiales 471; consonnes doubles 411, 481; consonnes finales 415; le traitement de: p, b, f, v 407, 408, q 410; g, j 411; m, 408; t, d 408; s 409 ; s 490 ; n 480, 481 ; rhotacisme 473, 490; / 409, 479; r 410, 480; c 410 Groupes de consonnes: bl > ul 413, 482; br > tir 4 13; bl > ut 413; cl > chi 414, 485; es > ps, s 414, fs 486; et > pt, t 415; ce conservé 486 ; disparition de n et de m devant une autre consonne 484; double traitement des groupes slaves: dv, ht 488, sv 487, zdn 488, dr > r 486 ; fs conservé 483; fr > hr 483 ; gl > gki 415; gn > mn 415; mn conservé 483; mn > un 413 ; mp conservé 483; net > mt 484; nfl > mfl 4 14 ; ng 4- u > ng, n§, mb 414; nm > rm 484 ; nt conservé 484; nt > mt 484; pt > t 486; se > st 414; schi > schi 483 ; sel > schi 414 ; sgl>jghi 414; s 4- b, v, m, d, n, r, g > z 4- b, v, m, d, n, r, g 487, 488; tl > cl 489; zv conservé 489. CONTAMINATION 471. Diphtongues au accentué conservé 401 ; ao à côté de au 440; diphtongues de ràpausa 440; ea conserve 394, 440; ea > a 394, 425. 427; ea > e 402, 425, 431, 440; ia conservé 441; ia > iu 460; ie > iea > ia 394 ; non-diphlongaison de e dans deca 428; ca> a 395. DISSIMILATION vocalique: e — e (ea) > i — e 405; e — e > i — e 470; consonantique: m précédé ou suivi d'une syllabe qui contient une labiale > n; m — m > n — m 491; n — n> r — n 416, 490, 491; r — r > n — r, l — r 416. ÉPENTHÈSE de i 406, 470; de m 491; de » 417, 491. ESSAIS d'écrire en roumain; caractères généraux de la langue roumaine du XVIe siècle 381. FORMATION DES MOTS: dérivation impropre: adjectifs tirés de substantifs 639, de participes passés 639; adverbes employés comme adjectifs 641; substantifs tirés d'adjectifs 623; d'adverbes 638; d'infinitifs en -ré 632; de noms de nombres 624; de participes passés 625, d'un pronom 624, du radical des verbes 624. Verbes dérivés d'adverbes 644; de substantifs 642; dérivation propre: par les préfixes: a- 673; de- 674; des-, îm-, în-614; întru-, ne- 679; pre- 682, prea- 683; râz-, spre-, su- 684; suffixes: -aine, -are, -ariu, -as, -â, -âtate 645; -chine 646; -ealâ 647; -ean 648; -easâ, -el, -ea, -ente, -es {-as), -esc 648; -et (-ât).-et (-âret, -ulet) 649; -ete, -ie 650; -ilâ 654; -ime 654 ; -intâ 655; -ior, -ios, -is, -itâ, -in, -mini 656; -nie 657; -ci, -oaie, -os 657; -sug, -sig, -teriu, -toare 658; -nie, -urâ 665; -us 671. Remarques sur les substantifs féminins en -câ 672. Dérivés verbaux avec les suffixes -ui 672; -ului 673. GRAPHIE cyrilique 418. INTERJECTIONS 621. LIAISON DES ÇHRASES: introduction des phrases avec si 729; avec d'autres conjonctions 729; la transition exprimée par un ad-verb 730. MÉTATHÈSE de i, e, [a, a) 406; de r: pătrunde < *pretunde 417, 492. NOMS DE NOMBRES 526, 728; cardinaux (formes associées a tet) 526; ordinaux (masculin en -le, -lea) 528. NOMS PROPRES 515, 523. ORDRE DES MOTS, complément direct exprimé par un pronom personnel, mis après le verbe 727; construction du compl. indirect 727; dislocation des éléments de la phrase: verbes réfléchis et formes du subjonctif 726; l'infinitif devant le verbe régime 726 ; „o" placé avant la forme périphrastique du parfait 727 ; le verbe rejeté à la fin de la phrase 725; le verbe en tête de la phrase 725. PHONÉTIQUE: changement phonétiques accomplis jusqu'au XVIe siècle 15; phonétique syntaxique: chute de îm, în initiaux 493; n final des mots un, din, prin > m 493, 494. PRÉFIXES: ccw-413, ccn-414, ne-468' stră-405. PRÉPOSITIONS 609, 715, pre + accusatif 694, 695; répétition des prépositions 721. PRONOMS et adjectifs démonstratifs 534; pronoms et adjectifs indéfinis 538, 709; pronoms inte-rrogatifs 537; pronoms personnels 529, 705; pronoms et adjectifs possessifs 533, 707; pronoms et adjectifs réfléchis 533; pronoms et adjectifs relatifs 536, 708. PROSTHÈSE de a, î, 405. SUBSTANTIFS: accord des deux substantifs 697, accord d'un substantif joint à un adjectif 697; datif 499; de relie un comparatif à un complément 698; génitif avec „de" 498; l'inflexion a-.i > ă...i 504, 506, 509; singulier et pluriel du feminin 501; du masculin 501; du neutre 511 ; substantifs composés 685. SUFFIXES: -aie 410; -am 392; -ame 392; -are 392; -ariu 391; -aţ 410; -eţ 410; -ete 408; -ie 410, -iu 409; -mînt 395; -oare 392; ic-400, 409; -ut 410. SYNCOPE de ă, i (e), i, u 407, 471; de o, u 471. VERBE, accord avec son sujet 709; aspect de certains verbes à l'infinitif 543; concordance des temps 711; conjugaisons 542; verbes avec le datif 7 11 ; double emploi du pronom avec les verbes réfléchis 713. Conditionnel présent formé avec aş, ai, ar, etc. 569, 572; formes non périphrastiques 569; le conditionnel 571; passé exprimé par : aşi fi 4- participe passé 570; a vrea (imparj'.) + infinitif 57'1; am vrut + infinitif 571. Futur: formes de l'auxiliaire vei 566, 568; futur exprimé par: vei 4- subjonctif 568; vciu fi -f- participe présent 568; am 4- infinitif 568. Imparfait avec -m 556, formes avec -i(i)a (ecritïa, la, rfc) 557, formes sans -u 557 ; l'imparfait du type era stînd, era fiind învăţaţi vrea să moară 558. 1 mpératif: l'impératif blem 574; impératif en -ează, -este, -e, -i 573; impératif négatif 574; imp. périphrastique 574. Infinitif long en -re 575. Parfait p é r i p h r a s i q u e, auxiliaire placé après le participe passé (forme au de la 3e pers. du sg.) 564; parfait composé formé à l'aide du participe passé féminin, 564. Parfait simple ou composé de a fi 4- participe présent ou passe 565; parfait des verbes vie, învie et îtivinge 564. Parfait simple avec -are 559 ; désinences pour la Ie conjugaison 558, IIe et IIIe 560, IVe 562; explication de -si et des forme» en -â, -ara, -ai, -ui, -set 563; -ira 563; formes fortes avec -s(u), -ses(i), -se, -sem, -set, -sera 559; les formes înidegu et fierbu 561, 562. Parfait du s u b j o n c t i f 565. Participe présent et passé 57, 578. P 1 u s - q u e-p a r f a i t 565, plus-que-parfait formé par: am fost + participe passé 565; l'imparfait de a fi 4- participe passé 566. Postposition de l'auxiliaire 726. Présent de l'indicatif avec -esc 548, -ez 548, autres terminaisons 549; particularités de la Ie et de la IIe conjug. 550, IIIe conj. 550, IV conj. 551. Présent du subjonctif avec -esc, -ez 553; autres terminaisons 554; particularités de la le conjugaison 554, Ile conj. 554, III et IVe 555, 556. VOYELLES : a accentué conservé 391. a conservé 392; a > â, e 392, 442; a > ai 423; a 4- m + consonne > îm 392, 424, 443; a + n > î 392, 423, 424; a + n > î, i 423, 424; a 4- n + e > î 443; contraction de â — a 394, 396; a + r >î 392; â devant s 4- consonne > î 395; q slave > în, un 456; e conservé 395, 397, 425, 427, 430, 433; e > a 397 ; e > â 397, 398, 427, 437; e > ea 395, 396, 430; e > ia 430, 432 ; Oie 393, 395; e 4- m + cons. > în 396; e + m + cons. > im 396, 398; e 4- m + cous. > îm 395, 396, 433; e + n > in 395, 396, 398; e 4- n > în 396, 398, 436 ; e 4- n (suivi de e) > e, i 426, 433 ; e slave > en, in 41 Hiatus 402, 46 1 ; i conservé, 398, 438; i: évolution phonétique de- 451; i > î 398, 438 ; in > în (suivi de v) 395; îm ( < q slave) > im 439; o conservé 399; o > â, 400, 453; o 4- m 4- consonne > îm 400, 455 ; o 4- m 4- consonne > um 400; o + n 4- consonne > în 40 ; o 4- n > un 400; o > ca 399, 439; o > u 400 ; u conservé 400, 401; u consonne 403 ; u final 456; u 4- m + consonne > fm 401 ; u 4- n 4- consonne > în 401; u > ni 440. a 499, 519-520, 523, 525, 564, 715. dani» 421. abai 844. abate 411. abia 461. abiia 461. abirui 673. abiruire 673. ac 391. acadie 831. acatare 465, 542. acasta 428. acaslea 430. acates 837. acatare 542. acătarele 542. «ce 461. acea 535. accaia 535. acea jderi 590. ¿•u* 420 aceasta 428, 534, 535. aceasta alalia 536. INDEX DES MOTS DACO-ROUMAIN accastea 430. aceei 536. acez 535. a.cejî 536. aceiia 536. ace/ 397, 410, 535. ace/a 535, 536. *ace/o 410. acelora 535. acelu 535. aces/ 397, 410, 534, 535. aces/a 534, 535. acestaş 536. aceste 428. acestea 534, 535. acestei 535. acestor 535. acestui 535. acestuiaş 536. acestea 461, 535. acesteia 535. aceşti 535. acest & 461 aceştii 535. aceştiia 535. act 397, 410. actce 397 acicea 586, 801. acte 586. acieşi 587. actt 586. acna 586, 587. aciiaş 587. aciiaşi 587. acttş 452, 587. actVa 848. acttz 832. actîio 553. acteti 489, 843. acMwti 399, 407, 587. 730. acumuş 587. acoaper 439. acoapere 439. aco/e 587. acolea 587. ace/o 397, 404, 587. acoloş 587. acopărămîntul 445, 451. acopere 439. acoperemînt 451, 453. acopen 439, 453, 573, 732. acoperimîntul 451. adivăra 449. agtunset 560. acoperit 732. adînc 400. agiurat 473. acum 397, 587. adînca 401, 543. agiutătciiu 519. acuotcriu 658. a d încât 625, 639. agiutoriu 519. acuperemînt 453. adîncatu 484. agonisită 733. acuperi 453. adîncul 440. agru 794. ad 573. a-dcara 588. a/ 48!, 519, .520. adamască 443. a-dcară 588. a/a 536. adapă şi 465. a-dcasprădzece 529. aiasla 535. adape 554. adu 573. aiasfă 535. adapt 550. aduc 411. aiastea 535. adaudze 481. aduce 392. aiave 588. adaudzge 48 1. aducere 733. aiave(a) 441, 58S. adauge 542, 732. adunai ici 508. ax'oă 406, 407. adămană 832. adunat 733. aice 588. adamască 443. adunărui 508. a/cea 588. adăpa 411. adună/ură 733. aiepta 411. adăpai 559. aduncul 440. aimintre 588. aelăpi 550. adunra 473, 557. aimintrea 588. adâpostitură 665. ac/ura 473, 474. aimintri 588. adevărat 446. adurălură 475. aimintrilea 588 . adăvăsi 832. adurmi 453. a/>,/e 393, 402, 588, 680, adecă 587. adurmita 453, 673. 801. adeîn 609. «dus 625. ainte-apuca 690. a-dereapla 609. adusesetu 560. ainlre-întrece 690. adevăr 408, 588. aduset(tt) 560, 565. ainte-nâscut 690. adevăra 408, 543. adus(u) 560. ainte-pomeni 690. adevărat 639. OAK 422. ainte-pune 690. adevărătură 665. adzuţi 481. ainte-vedea 690. adevăreazâ 445. a/ara 588, 610. aiurea 588. adevărez 445. afară 399. aiurile 58-8. adevăreze 445. a făptura 673. M\H 48 1. adevărul 700. afedren 837. *aînte 443. adever 427. aflatu 457. a/un 565, 733. adeverele 514. aflămu 558. ajuna 411, 733, 856. adeveri 543. a//i 399, 449. ajunare 632. adeverie 650. afumaţi 509. ajunat 625. adeverit 588, 639. afundare 632. a june 553. adeveritoriu 658. afundat 639. ajunge 411. adt'n 609. afundăteare 658. ajunsem 560. adinsere 609. afunzime 654. a/u/a 411. adinş 609. afunzimeei 507. ajutător ie 650. ajutorie 650. adinşiş 609. agiunăteriu 658. ajut or iu 733. ahmussu 587. aZoi 838. amîndoi spră zece 527. a/ 456, 519, 520, 523. a// 416, 709. amîndoo 462. alalia 536, 538. a/Za 538. amnar 407. alalte 538. a//ă 538. amu 399, 589, 651. alalt(u) 536. a//u/u 458. amt 458. alaltni 538. a//t/a 538. au 392, 412. alaltul 538. a/u 456. analtu 469. alargă 392. aluat 412. Ancăei 503. alăturea cu 6 10. a/ună 402, 412. anchiră 83_8. al altor 538. am 402. anghiriate 848. alăltora 538. amânat 843. awi 700. alămojnă 802, 837. amar 392. anina 416. alărgind 392. amară 519. anină 490. a/o/e 406. amari 510. anm 838. albinele 505. amariră 442. antipat 838. albinile 505. amarrâ 480. anu 476. albin(r)ile 505. amaru 458. Anuşcăi 503. aleam 832. amatie 838. ac-î'ei 502. aldamaşuri 465. amăgesc 443. aorar 838. aldămâsariu 645. amâraşle 549. aorea 580, 801. aldovăni 832. amăreşte 549- apa-trîndului 685. aid ui 833. amari 544. apă 411. a/e 519, 520, 524, 525. amârî 545. a-păcatelor-câdere 686. aleage 428. amărîia 558. apă-cu-trînd 685. aleanes 450, 833. amărîme 654. apăra 712, 733. aleaniş 450, 833. amărîtcriu 568. apărare 734. aZege 412, 428. a-măruntul 589. apărat 734. a-legeei-păşitori 685. amegi 442. aparatură 734. a-legiei-călcători 685. ameninţa 416, 417. apare 554. a-legiei-frîngători 685. amerinţa 416, 490. apeei 502. alegînă 588. amiadzezi 442. ape/ 502. alegîndu de 610. amiazăz 452. apere 554. alensig 813. amiazăzi 491. apes/// 590. alerga 589. amiazi 491. aplecat 625. aZes 589. a-mijloc 589. anca 419. 4A«c 459. aminh. 456. apo/ 638, 641. ale satură 733. amistuită 625. apoia 638. aZese 428. amina 476. apos/o/ 699. alesem(u) 560. amînat 640 apostolesc 648. aZes 560. amînatu 589. apostoleşte 590. a/m/a 398. a-mînă 589. apostolh 456. a/mas 844. amînăoao 462, 527. aprense 433, 435. c/jiic 802. amîndoi 527. aprinde 856. aprinsă 625. aprinsâră 446. aprinse 433. aprinză 555. aprisără 484. aprise 484. aproape 641. *aproipa 406. apropia 406, 713. apropiat 625. apropiemu 559. apropietoriu 658. apr opiu 406. aprumuta 673. a/>we 555. apun 411. a/wse 514. apuţi 673. apuţit 625. aracgiu 844. arama 497. aramă 392, 397, 497. arame 497. arate 554. ară/a 734. arătarem 5.70- *arătăci 406. arătură 734. Arbănaşului 523. arbure 400, 858. arburii 453. arce 514. arcele 514. arăe 461. Ardeleani 441. ardere 734. are 507. area 507. areopagit 838. areopagit(ii) 838. arc/>i 448. are/e 428, 554. argăsitorie 650. argent 426. argin/ 395, 734. arginti 543. argintii 446. argintu-tăietoriu 685. ă« 833. bz>e 474, 475, 478. bz'mz 844. bzVos 849. bir/Mi 849. birui 735. biruire 570, 633. biruit 626. biruitor iu 735. biruitură 666. Bistriţă 700 . .BiZz'e 803. bîntăiuialâ 647. bîntui 735. bîntuialâ 647. blagodarenie 803. blagodari 803. blagodarî 803. blagoslovia 557. blagouhanie 803. blastemâ 550. blastemătoriu 658. blasteme 554. blastimi 449. EAdTt 422. b/a/i 574. bZazwă 803. bZăm 574. blânzii 562. blâstăma 398, 448. blăstema 442, 448, 557. blăstemaiilor 500. blasteme 515. blăstemi 515. blâzni 803. blăznie 650. blăznire 633. bZem 574. bZîMd 392. blindeţe 428. «i»** 676, 794. blînzie 650. blînzire 616. boci 402. boeriu 441. bogasiu-* 844. bogataţiei 509. bogaţii 500. bogaţilor 4500. bogatate 645. bogaţi 676. bogoslov 803. bohugea 843. boiariu 672. boiariu 441. boiereasă 736. bolnăvi 545. bolnâvie 650. boloani 492. bolohani 493. bolovan 736. boluani 493. sou>; tyiope 421. boreasă 736. bon 438, 545. bon 545. boscorodâ 624. botejune 409, 794. boiesa 400, 404, 407. bo/ezwZ 701. boz« 457. boulean 648. bow/e/ 649. boz 803. bozidogan 843. EP-KS4T8 421. Braşoveanii 441. braZoş 648. brazdei 502. bne 515. brîncă 736. brîne 515. brînele 515. bwâV 403. bucate 505, 736. b«că 411. bucăţea 648. bucăţi 505. bucin 471. bucine 515. bucinilor 515. bucireloru 515. buciru 473. buciunare 471. buciune 471. bucuros 452. budtişlău 823. buduşlui 833. buine 439. bulgăr 835. b«« 400, 407, 478. bună-govire 686. bunâ-goviturâ 686. bunâ-înţelepţie 68,6. bună-mîndrie 686. btmă-sujleţie 686. bunătate 397, 736. bună-vrere 686. bunele 514. buneţe 649. bun-ogoditoriu 689. bunratate 465. bunră-facere 686. bunrătatea-cinstitoriu 685. bu(n)rătaţiei 508. bu(n)rătăţile 508. bunrătăţiloru 508. bunru 473. bunru-goviloriu 689. b«ră 797, 736. burătatea 474. bwe 736, 497. bureei 497. bwre/e 409. bwn'a 497. b-wn'e 404, 417. buriei 497. bww 473. buzdugan 843. buzunări 5 10. C ca 410, 592. caa/Ze 440. cădea 441. cade jene 843. caaz/e 843. cadilă 803. ca/Za» 843. cai 412. cazez 508. caz/e 509. cailoru 509. caZ 402, 407, 412. calamar 444. călăraşilor 465. caZan 465, 510. caZe 412. ca/ea 430. căluşei 441. ca/wz 450. camai 592. camalnic 803. canaf 443. canăilă 453. ca«/ă 844. ca?zZ 833. canţeler 846. canţilariu 847. ca/> 736. capete-ş 452. capul-de-dinainte 687. car 391. ^ara 428. caragiu 833. cârâirile 465. cază 554. cana/ 443. cărarea 465. că 400, 410, 464, 730. *cănunt 392, 416, 417 cară 513. căce 592, 616, 730. căpăţînă 398. carăle 513. căcc că 616. cărare 510. care 410, 536, 537. că ci 592. căraire 423. care 426. cădea 557. cărări 509. carea 536. căderea 428. cărările 509. carea-cumva 592. căderea-păcatelor 686. cărariloru 509. cam 536. căăi 803. cârâirile 509. care/e 514, 536, 537. câdire 633. căramide 504. cari 510, 536. câdzunui 560. căramideei 503, 505. cari 536. că/7a 44.0. cărări 392, 510, 511. carii 536. căi 736. cărbune 400. cavile 536, 537. căi/e 509. cărbure 473. cârmei 849. căirei 507. căriia 536. carpen 397. căi7 562. cărindar 398. cav rare 465. călări 510. cârrare 482. *carră 5 14. călari(i) 500. cărtulari 500. car rute 482. călăriţi 794. cărtularilcr 500. car/e 736. că/ărz 500, 510. cărtulariu 497. car/i 449, 509. călcâtoriu-de-legc 685. cărucior 408. cartiei 508. câlcătoriu legici 685. cărzzwZ 392, 416, 417. car/z7e 509. călcătură 736. căsca 557. casa 402, 413. că/cu 392. căscioară 407. casator iu 442. călcîniu 476, 478. câştiga 392. casă 392, 402, 409, 410. căicîibu 392. ifă/a/e 448.. *casăei 516, 517. căldare 410 cătelin 592. *casăua 413. căliugherilor 450. căli 450 casc 516. cămaşă 506. cătiliru 592. caseez 498, 502, 516, căwtase 408, 500, 506, că/ră 404, 414, 610, 715. 517. 510. că/re 610. casei 502. cămărăle 506. că/rw 592. caste 838. Cămărăşoaia 657. câlruo 592. cas 409, 592. cămăjri Ş06. că/ws 795. catastih 481. cămăşile 510. cătuşe 737. catatea 465. cămăşuie 665. căţel 412. ca/eră 430. cămătnici 642. că/fn 398, 795. cateriei 430. cămătnicie 650. căutarel 570. cămeşe 506. căutări 570. cathismă 838. cămeşi 510. căutat 559. ca/ă 804. cămeşile 510. căzânăteşti 592. cavuta 440. cămilei 502. cc 410, 537, 592, 616, caz 554. cămponit 736. 729. cea 535. cemgher 844. cestxii 534. ceae 556. cewe 42Q, 434, 435, 449, ceştea 534, 535. ceafa 520, 535. 537. ces/i 437, 534. ceaza al altă 536. cerfi 449. ceştii 535. ceară 394, 410, 556. ceîire 426, 435, 474, 475. ce/ 795. ceare 426. cenufe 398, 506. ce/a/e 402, 856. cearşaf 842. cepiz/ 493. ce/a/i 509. ceasta 534. cepului 493. cetaţiei 508. ceasta 534. cer 394, 40.6, 410. cetăţile 509. ceasure 511, 513. cerbicie 650. cetăţilor 509. ceasurele 511. cerca 737. cetăţeană 672. ceasurile 512. cercel 405. cetăţean i 441. ceaşnic 804. cercei 553. ce/ă/i 511. ceateră 430. cercetariei 508. ce/ă/iei 498. ceatma 844. cercetat 559. cetăţile 509. cea/ă 410. cercetă 573. cetăţiloru 509. ceaws 843. cercetează 548, 573. cetenie 804. ceavuş 843. cerceteze 553. ceteră 737. cebălui 833. cerce/i 548. ce/ere 42g, 505. cebăluilură 666. cere 412, 426, 428, 589, ce/ere/e 505. ceez 536. 737. ce/eu' 428, 505. ceia a/a//z 536. cerea 557. ce/e/ 804. ceii 536. cerem 428. ce/i 467. cei'ia 536. cereş 405. cei* 537. ceirerea 424. cere/i 428. chedru 838. ceii* 551 cergă 843. chegătură 676. ce însă'616. ceri 449, 459. cTieia 461. ce/ 535, 703. ceriu 406, 551. c/zete 402, 408, 414. ce/a 520, 535. ceriure 511, 513. chelărie 650. cealalt 536. ceriurele 511. chelfeţi 852. ce/a a/a// 536. ceriurike 513. chelgiu 834. eelauşag 833. cerşetură 666. chelini 849. ce/e 428, 535. cerşii 580. cheltuiale 505. ce/ea 535. cerşind 438. chema 392. cer/a 737. chemaret 570. celcra 535. certăttoriu 658. chemariei 508. celor aş 536. ceruse 473. chemat 6.26. celoşag 833. ces/ 534. ee/zzi 450, 834. chemătîirâ 666. celuia 535. ces/a 534. cheme 461. celuia alalat 536. cestaldlt 536. c/ze?ză 424, 443. celuire 633. ces/a a/a// 536. ckesar 524. celuitoriu 658. ces/e 534. chesariu 838. cheie 424, 443. CÎ'MCŞ 452. cine 517. chiae 461. cinescu 540. cîne-le 526. chiamă 485. cineş(i) 540. cînesc 648. c/ă/i/ 739. concenie 805. ere den ţa 426. chiame 461. cineşh 459. cînilor 424. clăţânog 804. condrat 838. credere 633. chiar 592, 737. cineva 465. cînto 392, 557. cleamă 845. conoaşte 470. KpeAHHMOCE 4 3,'9- *ckiăma 392. cinevaş 540. cîntaire 423. c/ei 676. conob(e) 805. credinţă 465. chidzeaş 437. dure 426, 435, 473. cîntare 564. cleieşte 461. cunosc 470. credinţe 442. chieie 402. cinrescu 540. cîntarăm 564. elevele 431. conteni 453, 712, 741. credinţe ei 502. chiema 485. cinrescuşi 540. cîntarâţi 564. clevetia 557. copaciu 500. credinţei 502. chilichiescu 648. cinste 437. cîntareei 507. clevetnic 804. coperemînl 451, 453,673. credzu 550. chiriilor 424. cinsii 437. cîntari 509. cliciu 805. co^m 407, 439,453,673. credzut 560. chinui 545. cinst(i)a 557. cin tarii i 508. c/i/>i/ 626. coperimînt 451. creeade 432. chinuiretu 570. cinstitorul 658. cîntarilc 509. clipitură 666. coperimîntcle 514. creier 416. chinurele 511. cinure 511. cîntarilor 509. clocoteală 647. coperemînturi 514. cremenii 676. chimirelor 511. cinurele 511. cîntaşi 563. clucer 699. coperiş 673. crescut 740. cAr/> 700, 737. cioarăle 506. cîntăriti 508. cori ce 399. coperit 740. crescută 626. chipu 458. ciobotă 738. cîntăritoriu 737. coadă 399. coperiloriu 659, 673 cresta 402. chipui 676. ciohai 850. cînţi 552. coapsă 486. coperu 439. creş/e 414. chipure 700. cire 426, 435, 474, cîrciiimărie 650. Coa/ă 392. coprinde 454. *creştiîn 402. chipurile 5 12. cirease 409. cîrdure 511. coaje 392. copt 415. cretin 402, 414. chirolosi 849. CîVe; 394, 405. cîăurile 512. coamă 399. corabie 455. creştinătate 740. K'I'6M 459. cis/ă 804. cîrligel 648. coaper 556. corabieei 508. creştinătăţei 507. ci 468. cisZe 437. cirnii 804. coapere 439, 573. corăbii 509. creştinătăţii 507. cice 490, 586. cis/i 437. cîrmilă 804. coaperi 439, 573. corăbiile 509. creştini 473. cicea 586. ci/i 467. cîrmitoare 659. coaperu 439. corabnie 805. crez 555. *ciene 435. ci»ai 850. cîrmitoriu 659. coapsă 414. corieand 838. crezătură 66<5- cimpoae 515. ciudat 738. cîrmiţă 656. coonc 805. cornure 511, 51.5. ere zum 560. cimpoia 64.2. ciudă 672, 738. cir mu jure 850. cocătoriu 659. cornurile 513. crezuse 565. cimpoiloru 515. ciude 672. cîrnaţ 392. coco;; 455, 739. corună 846. crezuţie 650. cern/ 849. ciudesă 672. ciV/ă 804. coconesc 649. coşi 409. crijolită 839. cm 737. ciudese 672. cîşlegi 392. coconie 650. coşure 511. crov 805. cină 396. ciudeşte 428. ciş/ig 414. 738. codreei 51.6. co/ 403, 407. cruce 400. cinci 398. cî'wdî 738, 804. eiş/iga 392, 738. codru 410, 457, 739. covoare 514. cr«d 400. cincile 528. ciumăra 804. cîşligă 624. eo/ea 587. covrag 805. *cruînt 403. cincilea 528. ciumeli 850. ciumilitori 665. «7 411, 593, 713, 724. ciie 392. co//bz 805. eo/o 406. craiului 524, 525. crâire 633. crnn/ 403. crwn/a 676, 795. cincidzăci 425. cincidzecariu 645. ciur 410, 413, 416. CÎ/Î 449. colonie 846. crăireei 507. crn/a 740. ciine 392, 423. clăditor 659. comarnic 739. cră/> 397. cruţare 740. cincisprădzece 447. cim^ 392. clădit ură 666. comisul 699. crăpa 397. crn/a/ 740. cincizeci 624. cîmpulu 457. KATiKd 421. comişel 648. cruţătoriu 740. cine 415, 426, 537, 540. cind 411. c/ă/i 738. comîndare 453. eră stator iu 659. cruţătură 666. «'ne CM 540. cîndai 592. clătia 557. cămin dările 509. creasta 395. CM 716. cinescu 540. cîndu 458. clătire 739. comoarăle 506. comorile 506. crează 555. cred 3.95. CM adevăr 593. CM adeverat 593 986 comornic 805. crede 492, 432, 712. ( cw amar 593. cu ascuns 593. cu asupra 593. cuceri AIA, 740. cucerire 740. cu cit pentru 610. cucon 455. Cucuteni 411. CM deadevăr 593. cu-de-adins 593. cu-de-destul 593. CM derept 593. CM destul 593. CM direapta 593. CM £?MZCC 593. cufunda 414. cMge* 399, 857. cugeta 557, 857. cugeiar 559. cugetâtură 666. CMZ" 399, 402. CM* 401. cuibura 642. cuibure 511. citiş(i) 539. CMÎOM 470. cuiburâ 470. cuiuva 470. CMZC 399. cM/ca 399, 407. culege 429. cu-lin 593. culinc 844. CMW 399, 410, 722, 724. cumas 844. cuminec 396. cumineca 398. cu-mîlcomiş 593. cumînda 740. _ cumîndare 453, 740. cumîndari 509. cumîndarile 509. cumîndarilor 509. cumîndărilor 509. cumindătoriu 659. cumnat 400, 415. cumpărat 465. cumpăr 400, 413. cumpărase 5 65. cumpăt 740. cumpăta 741. cumpeteadzâ 445. cumplâ 554. cMJMp/í 573, 795, 850. cumpliré 633. cumplit 626. KBAWAHTh 421. cumplitură 666. cumplu 413. cumpot 470, 740. cumu 458. ciin 415. cundzurător 481. cu-nederept 593. cu-neşchit 594. cM-?iewe 594. cu-nevoinţă 594. cungiura 676, 795. cungiură 550. cunjur 414. cu-nimică 594. cu-neşchit 594. cunînsu 469. cunoaşte 482. cunoaşte 467. cunoscâturâ 666. cMnoscMm 560. cunoscut 560, 741. cunoscută 626. cunoscuţii 453. cunoştea 557. cunoştinţe 795. cunrură AIA. cunrusul 469. cuntenesc AIA. cunteni AIA, 453, 741. cuntenire 74 1. cuntenită 626. cunteritură 666. *cuntin AIA. cuntinrare 633. cuntinri 467. cuntinrit 626. cuntiri 453, 467, 473, 573. cuntirimînt 656. cununa 677. cMJiMwă 416, 677. cunuscui 453. cunusul 469. CM ogoadă 594. cuperemînt 453. cuperi 453. cufioc 805. cuplaturile 666. CM/ZZ' 484. cwp/z7 484. cuprind 413. cuprinde 454. cuprinză 555. cuptor 415. cMra 557, 795. Cur abia 455. CMJ-O 398, 412, 448, 544, 551, 554. curărea 448. curatoare 448. curăţa 543. curăţcază 548, 573. curăţescu 548. curăţeşte 548, 573. curăieşti 548, 553. curăţezc 553. cMră/z 448, 543. curăţie 650. CM« 544, 551, 741, 855. curea 411. CMrez 462. cureire AAA. curcre IA 1. ciireţeşte 466. *czz/ra 414. czmwd 395, 410, 469, cutremura AIA. 641. cutremurat 640 curînd-scriitor iu 689. cutremuri 515. curîndu 404, 644. cutrupi 453, 741. curînşii 469. CM|ZY 3,99. emisul 469. cu-un-corn 687. curmezişa 644. CM-tznra 594. curmezişat 640. *cuveanle 434. czzrre 482, 549. cuveni AIA, 741. currundu 560. cuvente 426, 434. cursemu 560. cuviinţă 741. cur sură 795. K«BÎ^HWC8Ak 420, 8 curş(u) 560. cuvinios 478. curteani 441. cuvinioşilor 479. curteni 441. cuvinte 426. cz«r« 549. CMOT'OS 479, 742. cumnat AIA. cuviosul 478. curtina 846. KSBWCK 421. curundu 404, 469. cuvioşa 643. cur ură 473. cuvînt 395, 414, curusu 469. cuvînta 557, 857. citrusiil 473 cuvinte 426. curusul(u) 469. cze 537. cur varie 650. curvarnic 657. curvarnicâ 702. D curvări 642. curvesc 649. «•« 581, 742. cz* sâvîrşitu 594. daca 428, 618. ezzscrzz 399, 407. dan/ 845. czz sîrguit 594. danţurele 511. CMS/ 3.99. dara 594. custa 795. dan7e 509. czz sta/o 594. darîma 397. custarem 569. darire 511. cu-stâjit 594. darurele 511. cularele 542. darurile 512. czz/e 400. dascăl AAA. cuiedza 545. datorie 471. cuteza 545. datoriu 471, 742. entnie 844. datornic 471. ezz ZoZ 594. datorniâ 452. da/ 452. dă 392, 446. dăbilariu 645. dă/a 446. dăm 552. dămîneaţă AA6. dănăoară 446, 598. dănţaş 6A5. dăpăna 397. dârîma 397. dăscălie AAA, 650. dăscupărat 465. dăscupăratu AA6, 484. ăătătoriu-de-lege 685. dâtătoriu legiei 685. dătoriie 471. dătoriu 471. datornicilor Al 1. de 498, 713, 717, 722, 723. dea 369. deac 464. deaca 428, 618. de-aceiaşi 594. de-aci [acii) 594. deacz 463, 617. de aezz'a 594. de-a-dereapta 594, 610. deadevăr 596, 674. deadevere 429, 514. deadeverele 514. deadeveru 428. de-a-fir ea 59 A. A-feperS 594. de az'w/e 595. dea/ă 806. de alean 595. de aleanul 611. de a//ă oara //oară,) 595. de-apă-trîndav 685. de-a-stingă 595, 611. de (a) tor iu 471. de 6ÎM 595. deca 428, 618. dezlega 484. diw//e 528. dezlegăturâ 666. dintru 464. ăezmănietură 666 . dint 459. dezmierda 4 14. din veac 598. dezmierdat 559. dirainte 475. dezmierdăciune 646. dirăgâtoriii 448. dezmierzie 651. direge 404. dezmierdăciune 475. dw-ep/ 404, 470. dezmîniia 484. direptaţile 470. deznoda 414. 806. dezrădăcina 414. divan 843. dezrădăcini 543. d?«dw 457. dezrupc 484. dea 462, 528. di 449. doaa 462. didragit nu 839. doao 403, 462. 526. dihanie 744. doaspredzece 447. dihaniei 508. doară 591, 598. dihănii 509. doare 559. dihni 806. doarră 480. dwac 699. doawă 403. diiacon 699. dobîndă 744. AH^j\c«Ak 464. dobînde 504. di/a 449. dobîndi 744. dim 493. dobîndire 744. dimineaţa 393, 467. doce 440. dimineaţă 443. «odei 806. din 464. dodeialâ 647. di» a/ară 612. dodeiia 557. dinantre 492. dodeire 633. dinoară 446. dodez/; 627. dodeitoriu 659. dohtor 846. doi 402, 526. doii 528. doi/e 528. doiVea 528. doisprâzece 447. dojana 744. dojeni 744. domeavoastră 532. domiata 532. domiri 456, 467. domiritură 666. dineoară 446. dm giwr împregiurul 612. dinioară 446, 598. din lontru 439. dt'wr 473. dinrăoară 446, 473. dinsa 531. dins de dimineaţă 598. dins{u) 531. dinsulu 531. dirasi 531. dînşii 531. din/e 395. domitale 532. do«m 400, 4Q8, 413, 517 domnâ-sa 702. domnealui 532. domneata 532. domneavoaslră 532. Domnedzeu 454. domnesa 532. domneta 532. domnelale 483, 532. Domnezeului 525. Domnezevu 440. dowwi 399, 545, 547. domniata 532. domniavoastră 532. domniea voastră 532. domniele voastre 532. domnielor voastre 532. domnietale 532. domnie saile 532. domnii 508. domnii lui 532. domniia lui 532. domnita sa 532. domniia ta. 532. domniile voastre 532. domniilor voastre 532. domnii lui 532. domnii sale 532. domniilor voastre 532. domnisate 483, 532. domnitale 483, 532, 655. domnu-lu 526. Domnului 498. dpmnu mieu 702. ăomnu său 702. domnu tău 702. SOM-VHMI 421. doo 462. dooa 462. doozecilea 529. dor 744, 859. dori 859. dorinţa 859. Dorogoiu 463. dosadă 806. dosadeei 503. dosădi 806. do sădire 633. dosăditoriu 659. dos/i 744. dospi* 745. dos/oi 807. dostoianie 807. dostoinic 743. dostoinicie 743. dostoiniciiei 508. dostoire 633. dostoit 627. două 403, 462. drac 745. draghicamc 807. drahm 839. draci/ 627, 640, 642. dragului 673. drăzni 677. drăznire 633, 677. dresele 429. drumure 512. ducător iu 660. dwce 461. ducea 557. dugoreala 455. duhure 512. duhurele 512. duhurile 512. dulcaţă 428. du/ce 745. ASAIEIU 419. dulceaţă 428, 745. dw/ce cc/i 689. dw/ce cinstit 689. dw/ce credincios 689. dw/ce cuvînta 689. dw/ce da/d 686. dw/ce dărui 689. dulce dăruire 686. dw/cefrumseţe 686. dulce govire 686. du/ce govitoriu 689. dulce in obraz 689. dw/ce mîngîiare 686. dw/ce rădăcină 686. da/ce spune 689. da/ce ugoditoriu 689. dw/ce wra 689. dw/ce t-es/i 689. dw/ce vestire 686. dulce vestitoriu 686-dw/ce roie 686. dw/ce vrea 690. dw/ce vrere 686. dulciaţă 428. dulcire 677. dumă 807. dunibraviei 504. dumbrăvile 506. dumbrăvilor 506. Dumbrăveni 441. dunibraviei 504. dumbrăvile 506. dumbrăvilor 506. dumenecă 433. dumenrecâ 433, 434. dumerecă 433, 473. dumica 404. dumile voastre 532. dumilor voastre 532. dumilur 483. duminecă 396, 433. dumineci 700. duminrecă 433. dumirecă 433. dumisale 483, 532. dumitale 483, 532. Dumnădzâu 447. dumnealui 532. dimineaţa 532. dumneavoastră 532. Dumncizău 425, 519. Dumnedzee 394. Dumnedzeeşle 431. Dumnedzeu 499, 519. Dumnedzeului 499, 525. dumneli voaslri 532. dumnezeesc 745. dumnezeescu 519. Dumnezeie 651. dumnezeire 634. Dumnezeiţă 656. Dumnezeu 393, 400, 440. Dumnezeului 525. Dumnidzău 449. dumniitale 532. dumnilor voştri 532. dumnivoastră 532. d'itwde 598, 616. dwp' 464. dwpă ca 598. după că 598. dwpă căce 619. dupleca 677, 796. dur mi 453. durmiretu 570. durmita 454. duroare 796, 855. dusărâ 446. dusese 565. duset 560. dws 452. dver(â) 808. dvori* 808. dforwic 488, 699. dvornicul 699. drace 461. TJzăw 4,99. dze 442. dzeceariu 645. dzecîndu 442. Dzee 499, 856i dzeire 634. dzgice 490. dzgiceşti 490. Dzeu 499. 19 zeul 699. Dzeule 499. Dzeului 525. dzi 442. dzia 462. dzic 490. SHA* 420. dzisă 446. dzisără 446. dzise 490. dzisemu 561. SHBA 42 \. dzîce 438, 461. dzua 438, 462. dzuoa 438, 462. dzuoei 502. e 619, 801. ea 412, 530. eaş(i) 532. ♦cc/z/Zd 410. Eghiptc 516. Eghipteani 441. cghiptenesc 649. eg urnăn 450. efimerir. 839. e/oă 847. eftenşug 490, 658. e/tfn 745. e/tfni 745. eftinie 651. eftinsig 489. eftinşigurile 512. « 412. 523, 525, 530, 598, 707. 532. ez>/ 532. e/ 395. e/e 430. elinesc 649. elu 458, 530. e/zm 532, 535. emerec 809. encomeon 839. enemâ 423. enimă 423. epicuriu 839. episcup 455. epistolie 839. ep 619. era 397. «Pd -119, 619. eram 397. eră 619. Eremiei 516. c« 619. ernănnt 558. crodie 839. ertat 627. es/z 507. este 416, 426. estimpu 598. es 452. esi 415. eşire 745. eşz'se 565. eşz"/(ă) 746. est 452. eu 402, 529. t$ 419. Evanghelist 614. Evanghelistul 614. evroclidon 839. ezer 44 1, /«ce 410, 582, 746. facere 746. facere de bine 681. făptoriu 796. /ără necredinţă 688. feleluit 621. faci 449. făpturele 506. /ără omenie 688. feliurile 437, 512. facirile 449. /ără 404, 598, 612. fără rău 688. /ewzez'e 408, 466. fag 408. /ărăca* 448. /ără sawză 598. /e/>se 582. /agwr 404. /ără a/>ă 687. /ără slavă 688. ferăgc 844 . falei 506. fără ape 687. /ără ves/e 688. fere 425. /a/cz/e 506. /ără ceas 688. /ără voroavă 688. fereastră 4 16. famăn 396, 796. fără cinste 688. fără vreme 688. fereca 466. famen 796. /ără credinţă 688. /ără 559, 612. ferecai 451, 640. fanina 442. /ără a*e 598, 612. făreca 466. ferecăciune 451, 646. /a/>/ 584, 746. fără de ape 687. fârecat 621. ferestre 429. /a/>/ă 746. fără-de-cinste 688- fârrina 438. ferestrile 505. /ară 463. fărâ-de-credinţă 688. fărlat 401. feri 746. fariseesc 649. fără-de-frică 688. fărtăciune 646. /er/ca 544, 796. Farisei 500. fără-de-ledzile 481. /ă/ 395, 855. /erz'ca/ 451, 640. Fariseilor 500. fără-de-leege 429, 688. /ă/ara 543, 642. /erzee 409, 483. farmăce 515. fâră-de-legi 69,0. făţarnice 49.9. fericeadzc 442. farmecele 5 15. fără-de-legiei 690. făţarnici 499- ferici 544. /aşe 414. fără-de-mente 688, 689. făţarnicilor 499, 500. fericitură 667. /a/ă 396. fără-de-minle 688. făţări 543, 545, 642. fcri(i)a 557. /a/ă 410. fără-de-moarte 688. făţărie 65 1. /erz're 570, 634. /a/eez 503. fără-de-omenie 688. fSter ie 442. /erz'/ 562. /azw 413. fără-de-ruşina 690. făţiş 59.8. feritoriu 660. fauur 404. fără-de-ruşine 688. făurar 397. feritură 667. /ă 392. fără-de-sfîrşcnie 688. /eace 428. /ie 840. hicleni 489. hrănilnilă 809. ias/e 425. hiclenie 489. hreamăt 483, ias/i 449. hielenşig 489. hrănire 748. raiKCKS 422. hiclenşug 489. Aris/ 840. iavescu 460. hicleşig 489. Ans/os 840. taim 440. hicleşigv. 456. hristescami 648. iaz 441. hicleşug 489. hulnic 809. iazer 441. hiecarele 47 1. Ava/a 489. iazure 512. hieşcum 471, 599. hvălindu 489. *ia 393. hiiastră 47 1. ieef/a; 588. /fin 847. ici 406. A///ea;i 489. I icia 463. Ai//eni 489. iconiţi 449. Ai//enie 489. i 463,523,619,797,856. iconom 840. hitlenşug 489. ia 393, 409, 430, 530. idol esc 649. hitlenşugurile 512. iaca 599. idolie 651. hitleşug 489. iaca/ă 599. ie 409. hitlianşugurile 512. iacătâ 599. *iea 430. hîlpie 651. iacn/ 845. *iearbă 394. hlăpeşte 599. w.\ 422. *iear/ă 402. A/i^i 809. iadrină 809. ieă 408. Aor 840. ia/e 430, 530. ie/ 395. Aor/iíj 840. ia/eş 532. iepure 409. Ao/ar 514. ian 622. ier/ 409. hotară 513. iane 622. iertăciune 646. hotarăle 5 13. iani 622. Icrusalime 516. hotarălor 5 13. ia/>ă 411. Ierusalinw 453 hotarele 514. ia£e 425. iese 552. hotarră 480. iara 579. ics/e 426. hotar re 514. iară 599, 619, 730. ieşit 552. hotaru 519. iarăş 452. tal 440. Ao/az 485. iarbă 394. igemon 840. hotnagiu 385. iare 599, 619. ighidmonu 524. Aram 748. iarea 599. ii 523, 524. Arană 476, 748. xp-fc 599. i//ş 835. Arani 444. rap* 599. im 797. hranişte 809. *p* 599. im(e)rec 680. in 405, 409, 464. inde 603. *indiiiâ 395. inel 393, 394, 437. ineluş 394. inemă 423, 467. inetniei 467. inemile 467. inemos 393. ingrupătură 455. »'»*'« 809. inimă 423, 467. inimici 467, 503. inimile 467. inimos 393. z'woc 809. inorog 810. »f> > 475. t'nte 463. invence 551. t'o 399, 462. Ionci 516. in mă 423. Isaiei 516. iscăliturile 506. iscodnic 810. i's/W 810. ispăşenie 752. ispăşi 473. ispăsiloriu 663. ispăşilură 473, 668. ispită 752. ispiti 752. ispitire 753. zs/n/z* 753. ispitiloriu 753. ispitituri 668. ispolin 810. ispoveadi 461. HcnoB-fcAHjrk 422. ispoveadnic 8 10. ispovedit 452. ispravă 753. isprave 504. ispravele 504. isprăvască 427. isprăvi 753. isprăvire 753. isprăvit 753. Israilteani 44 1. z-sZacZz 842. zstov 810. istucan 810. 252 467. t/e 410. «wâ 399, 403. iubâscu 427. iubi 479. iubire 570. iubire-de-oameni 686. iubirei 507. iubirem 570. /ztfo'Z 562. iubitoriu-la-oameni 686. iubitul 702. iubitură 668. iuboste 810. zzzfcov 479, 810. Iudeei 516. iudeesc 649. Iudei 499. iudeiaşte 602. iuo 462, 603, 801. iu şira 462. iusor 402, 425, 462, 623. iuşura 462. iuşurei 562. iute 753. («ti 450. M*/t 754. iuţime 654, 754. zzzwă 403. iîivi 460. ivanghelie 450. ivăsc 427. ivi 460. 754. z'zjzVe 755. >»tm 507. zVz7 755. izbăvi 444. izbăveşte 429. zz&tu'z 444. izbeaiă 647. izbîndâ 755. izbîndeci 503, 505. izbîndi 755. izbucni 755. 7zaYaz7 492. Izdrailteanilor 492. izcclcan 835. izecleni 835. izvoară 513. izvoarăle 5 13. izvoare 514. izvoarele 514. izvoarre 482. izvodi 810. zzivr 514. izvorăşte 549. izvori 545. izvorî 545. m-cri"/ 628. izvoarrele 480. izvor ritul 480. îbe 484. « 405, 530. « 405. (î)l(u) 530. «m 494. zwză 405, 407, 491, 502. îmăiriei 473. îmbătat 465. îmbăt 395. ÎMZOC 527. ÎWZOZ 527, 801. zmi/o 392, 557. îmblară 559. îmblarc 570. îmblarile 509. îmblămu 574. îmblăiişul 489. ZWZWM 392, 424. îmbogăţi 545. îmbracaşi 645. îmbrăcat 559. îmbrăcăciure 646. îmbrăcăciurea 474. îmbrăcăminte 511. imbrăcâmînt 511. imbrăcătoriu 660. îmbrăţişe 558. îmbuna, 748. z>w//a 414. z"wi 399, 405. ('z ^«zz 529. îmîirci 502. immări 674. îmmicşura 674. imminuna 674. îmmîndri 674. îmmulţime 674. ■împărat 465. împărăţia 442. impartu 549. twzpar/ 553, 556. împartă 553. împărţi 573. împărţit 549, 551. împăca 713. impăcătură 667. împâinjena 437,544,545. impănratul 475. împărat 397, 415, 416, 639, 649. împăratului 524, 525. împăraţi 545, 547. împărăţieci 508. împărăţii 508. împărăţitoriu 660. împărechetură 667. împărţi 748. împărţire 748. împărţit 748. împărţitură 667. împăsonia 674. împeliţa 674. impeliţare 634. împeliţat 628. împcnge 433. împcngi 436. împenşi 436. împetricit 850. împeâica 397. împietra 543. împietri 543. împing 396. împinge 433, 749. împingi 436. împins 436. împinsu 560. împing 396. împinge 433. împingi 433. împins 436. împînsără 436. împlă 554. împlătoriu 660. împle 554. fmptea 749, 855. împlere 749. zmp/zt 396, 433, 457. împlumu 560. z'mp/wZ 749. împlutură 749. împrăună 447. .jiA\npui,n 422. împregiur 612. împrejur 480. împrejura 644. împrejur ele 600, 612. împrejur-tăiare 687. împremieza 674. împresoară 550. împresoare 554. împresură 749. împresurat 749. împresurătură 667. împreuna 749. împreunare 750. împreunează 548. împreunezi 553. împreura 474. împreurare 475. împrotiva 492. împrotivă 492, 600. împrumutcază 548, 573. împrumuteze 553. imputa 750. imputat 750. împutăciune 797. împulâtoriu, 660. împuţă 553. împuţina- 476. împuţina 452. în 405, 406, 412, 415, 459, 464. zn (a)ceastă oară 600. în-a-dereapta 600, 613. z« alean 600. zn aleanul 613. înacicar 852. înacoperi 675. înainte-curăteriu 687, 689. înainte-sla 690. înaintre 491, 613. înălţatele 465. înalţă 464. înanlre 492. înarăta 675. în aşeşi 59O. înălţa 408 . înălţat 628. zîzâ7/z 544. înălţie 652. încai 60 1. încaile 601. încape 554. încarescu 543. încă 401, 601. încăleca 412. încălecătoriii 660. încălţa 410. încălţăminte 511. încălţâmînt 511. încălţămînlul 511. încălzeşte 429. încarnata 675. încăpea 545, 546. încarescu 543. încăreşte 543, 797. încăreşte^ii 543. *încări 543. incaşi 601. încătroo 462. încătruo 462. înceată 548, 573. începătorul 750. începetură 667. începe 546, 750. începere 750. începumti 560. început 464, 560. începută 514, 628. începute 514. începutele 5 14. înec* 410, 548. încetc^re 559. înceţi 675. îneAe 443. încheia 750. încheiat 628, 750. încheietură 750. închide 401. închina 417, 475, 750. închinâmu 558, închinătură 667. închipui 750. închipuit 750. închira 473. închisoare 401. închisură 667. închisu 560. închina 414. *închiude 401. închiză 555. închizînd 40 1. încinde 395, 551, 856. încindei 462. închidere 634. încindză 555. încins 628. încinsă 628. încinsetura 442, 667. întinsul 485, îucisul 484. încleştitură 667. încredinţare 559. încredzut 560. încrezătură 667. în-crucişul 6 13. încugiură 484. încuibui 672. încuibura 675. încundzură 481. încungiura 480. încungiura 550. încurăre 634. încurca 751. încurţi 675. incurunda 675. încurundară 469. îndărăt 416. îndărăt 397, 398. îndărătnicilor iu 660. îndătoritu 471. fooV 601, 801. în deadevăr 600. în rfe bz'tt 600. îndelung 602. îndelunga 677. îndehtng-răbda 690. îndelung-răbdătoriu 689. în demîneaţă 600. îndemna 751. îndemnătoriu 660. îndemnăturâ 667. îndemna 429. îndemnos 658. înderăt AA1. înderept 602. îndereptătură 661. înderetnicii 425, 447. înderret 425, 447 înderretnică 482. înderretu 482. întfoî 454, 543. îndoia 543. îndrăznire 634. îndrăznitoriu 660. înauia 454, 543. îndulcaşte 430. îndulceşte 429. îndulci 713, 751. îndulcit 562. îndumnezei 675. îndurăturâ 668. înemă 423, 465. înemii 503. înemos 392, 393, 398. înfămeiat 675. înjămeiaţi 466. în /ă/îş 600. în ferecat 451. în ferica 615. în fia 405. înflămînzi 546, 675. înflori 454. înfloritoare 751. în//« 405. înfluri 454. înfluritură 454. înfrica 675. înfricat 640. în fricos 615. înfricoşat 611. înjrîmscia 455. înfrîmscţat 677. înfrîmşa 797. înfrîmşat 455. înfrîmtă 484. înfrîna 478. înfrî(n )ra 478. tnfrînt 484. înfrumustţate 455. înfrumşa 455, 797. îngădui 751. în gen un chia 491. înger 392. îngheţ 410. ■îngheţa, 392, 546. îng/jî 3 92. înghiăţa 392, înghită 556. înghiţi 401, 415. *înghiuţi 401. îngiumâtăţi 543. în gÎMr împregiur 602. îngîmfat 151. îngîn 3)92. îngîna 3.92, 476. îngînarie 423. îngîndiiură 668. îngîndui 672. induiteriu 660. rt 675. îngraşă 409. îngrăşatu 559-îngraşă 558. îngrăşe 558. îngreca 402. îngreoia 454, 751. îngropa 455. îngroşe 558. în grupa 455. în grupat 628. îngrupăciune 455. îngrupâtoare 455, 660. îngrupătoriu 455, 660. îngrupătură 655, 668. îngust 392. inimă 423. ■înjugătoriu 660. înjumătăţa 543. înlaţi 675. înlâuntru 603. înlonlru 439. înlumina 675. înlung-răbdătoriu 689. înluntroşa 644. înmieşurat 454. în mijloc 613. înmulţeşte 429. înnăroci 675. înnec 393. înneoa 676. înnota 751. înomeni 616. înr 473, 475. /JVpHHTE 473. înrainte Al3. W&AT8 473. înr alt u 473. înralţa 465. înrapoi 473. înmî 394. înr arma 473. ^\ptd 420. înrelu 443-î(n )remă 423, 473. îns 417, 705. însă 530. însă 530, 531, 602. însămi 531. ^c-fcrrSpa 422. însâlăsui 676. însâtoşa 446. înse 531-insele 531. înseşi 531. însetoşa 446, 543, 546. însetoşadză 428. însetoşarem 570. însetoşi 543, 546. însingura 676. înstriinaţi 469. îns(u) 530, 53 1. însuflcta 616. Unul 464, 530. însumi 531, 705. însupţia 676. însura 407. în-szts 638. în sus 452, 531. însuşu 457. însuţi 531. înş 452. în şale 554. înşăla 446. însălăciune 446. înşelătorii:- 446. însetezi 553. în şi 530. înşii 530, înşile 531. înşişi 53 1. înşişivă 531. întăroşa 543, 676. întăroşe 558. întăroşi 543, 676. întărită 398, 412. întărit are 570. ('în )tărrîtare 482. întemeia 479. înterita 438, 448. înttrritare 482. înterţiu 676. întinătură 668. întindză 555. întinsâră 446. întinsese 565. întise 484, £nl?6 528. îutîele 479. în/îî 528. întîiu 478, 479. întîiul 528. înfiinţa 655. întînie 528. întîniu 476, 478, 479. întoarce 546, 751. întoarcerei 507. întoarse (re )tu 570. întoarsei (u ) 560. 4\T»PH6 419. întors 578. întorsură 752. întorşii 560. Z;z/or/ 57,8, 628. "MÎV 463, 464, 613. într-aiure 602. intram 553. intrare 570. întrarma 679. întraru 569. intrase 565. întrămătură 668. întrămi 559. î;z/;-e 397, 406, 415, 492, 613, 801. m/re aceia 602. întreagă-mîndrie 686. întrebări 509. întrebat 608. întreci 573. întreg 394. intregu-mîndri 690. întriba 449, întrista 546, 557. 463, 464, 613,638, 719. întru apoi 602. întru car ea 602. întru de nemică 602. întru dereptu 602. întru desert 602. întru întîiu 602. întruna 602. intru nemică 602. întru neşchitu 602. întru neşchiţel 602. întrupa 543. întrupi 543. întru puţinei 602. întuneca 397, 546. întunecază 548. întunecă 548. întunerec 429, 470, 527 întunereca 642. întunerecu 474. întunerec AIA. întunerecu A73, 474. înţâlese 448. întăleasără 446. înţelegăturâ 668. înţelege 429, 464. înţelegeţi 429. înţelegim AA9. înţelegu 561. înţeleguse 565. înţelegut 578, 628. înţelepte 429. înţelepte 458. înţelepţa 543 543. înţelepţi 543. înţelepţie 652. în/e/es 578, 751. înţelese 429. înţclesem 429, 561. înţeleseră 429. înţelesetu 561. înţeleşii 561. înţercat AAA. învaţă 465. z/iră/i 444. învălui 752. învăluitură 686. învăsc 393- învăscu 445, 552, 563. învăscură 445, 563. învăscusi 563. învăscut 578. învăscută 445. *Ht>â7 408. imză/a 397, 546, 547, 557. învăţătoare 499. învăţător iu-de-legc 686. învâţătoriule 499. înv&ţăturei 504, învească 556. învechi 546. înveli AAA. învence 712. învenge 433, 551. învermănoşe 551, 676. învescu 552. zm;eş/i393, 414, 544,789. înveşt 573. înveşte 544, 798. înveştere 634. învesti(i )a 557. învestiră 563. învestire 563, 634. învestişi 563. învestit 578, 628. învestitu 563. înveţe 429. înveţu 427. muie 544, 546. în'oiermânoşa 676. fiii'ii 544, 573. înviia 544, 546. înviiază 548. înving 436. învinge 433. învingi 555. învinse 561. îni'is 578, 628. învisem 561. învisese 565. înriş 561. invita 798. î»vt« 549. învînc 436, 551. /e/tti 755. L invîncă 436, 555. jemblă 437. învîncătură 668. jidovăscu 427. /a 402, 406, 408, 720, învîncu 449, 555, 561. jidovescu 457. 856. învîncură 449, 561. jiganii 519. /'a 409. învîncure 449. jigănii 509. ia cramă 397, 447. învîncut 449, 578. jimblă 437. lácrame 505. învingă 436, 555. /ir 756. lácramele 505. învîrtoaşe 553, 573. îijY/ă 440, 444. lacrămi 505. învîrtoşa 543, 548. îî'jfz'e 810. lacrâmile 505. înrîrtoşadzâ 573. ;z7nz/ă 810. lacremată AA1. invîrtoşare 559. jiu ini 811. ladeei 508. invîrtoşaze 553. jîganie 453. /a demîneaţă 603. învîrtoşa 558. jîganiile 5 10. /adie 508. învîrtoşe 558. jneapăn 407, 411. /a/ă 424, 843. învîrtoşi 543. jczc 411, 481. ddiTopu 422. învîrtoşu 457. /oi 701. lanţure 513. fez/o/oi 798. joi tar 835. lanţurilor 513. învoluire 752. /os 409, 481. la-oameni iiibitoriu 689. învrăşmăşitoriu 660. JKpTkTBX 440. laolaltă 403. înzăcea 676. /wde 481, 756. /a o vreme 603. fr 473, 475. judeca 397, 7 12. lapede 554. inrainte 473, 475. judecare 634. *laspă 415. îraltu 473. judecată 856. /a/>/e 415. îrălţariei 508. judecateei 503. /asa 465. îrărma 473. judecatei 503. /asa/ 465. irema 473. judecătoare 756. /asă 415. zmwă 423, 465, 473. judecăţiei 503. /a să/tt/ 603. irimă 423, 474. judecehtor 443. /aş 452. lăture 757. îs 405. /MOV/ 411, 756, 856. zs?« 484. /z//a 811. leşască 428. teste 402, 415. leturghiei 508. tei- 840. // 530. /te 811. ligurie 840. /i'moă 396, 414, 758. /t'mot 700. limbric 404. limbul 417. limpede 396. limpezie 652. «» 623, 758. lindina 395. lindină 398. lingură 396. lingurc 504. lingul 414. /mte 652. /t/>t 468. Z/ps/ 759. ///s// 629. liturghist 840. //wot 479. //M6OV 479. liubovnic 479. /tea 811. /t'van 840. ftvaft (M j 840. ligoare 485. Z/ncfă 480. lîncotâ 811. /t«gă 400. A-k^r-k420, 485. ZtMgcă 414, 480, 758. lîngedzcşle 480. lîngedzi 758. lingoare 414, 484, 759. Zocşor 759. /ocu/ 759. /oewt 467. locure 512. locurele 512. te-ga/ 463. logoditoriu 660. logofătul 699. lojesnă 811. lontru 439. AoopS 421. /oo/rw 439. Zer 406, 523, 524, 525, 530. /orw 524. terws 532, 534. /o/r te 652. /c/ru 639, 811. lountru 439. lovire 570. ZH 406, 456, 519, 520, 521, 522, 526. /Ma 547, 584. luatu 456. Lucăci 5C0. /«ce 549. luceafăr 408. luceşte 549. Luchiei 500. lucime 655. lucoare 788. ASi!oV,njie4 19. /j 459. /M/>/a 760. luptare 635. Zwp/ă 415. luptat ură 668. /M»ă 473. lureca 473. Inund 470. A8«4 421. /«va 463, 492. M m 463, 533. măcar 603. macuă 403. iuagheniţa 811. mahramă 491. maln amă 843. mat 603, 613. mat a/;ot ăe 613. maică-sa 702. maicei 504. mat g/os 638. ma/ mat 603. ma/ mărie 687. mat mulţime 687. înainte 603, 613. muiate de 613. muiate vreme 604. mairc 423, 470. maireei 507. mairelui 702. mat s»s 639. mat /are 603. maj'e 835. malaiu 465. mamă 392, 411. mănăstire 444. manastirei 507. mandragoră 840. Manei 516. marc 408, 518. mare cuviinţă 687. mare cuvînta 690. mare dzicătoriu 689. »iare frumeseţe 687. mare grăitorul 689. marei 507. J mărgăritar AAA. manie cic 652. măslin AAA. margă 427. manie ei 508. măsteacăn 442. margine 398. mâniei 508. "măsteca 404. margire 474. mânietoriu 661. măsur 550. mar hă 760. manila 419. măsură 397. mari 449, 510. mantiei 508. măswre 554. măriei 508. mănînc 417, 550, 554. mători 443, 644. Măriei 525. mănînâ 452. mătorie 443, 652. măriră 442. mănîncă 550, 573. mătuşe 405. marmure A97. mănînce 554. 'môe 464. marţi 5 10. mănunchi 392,416, 417. me 445, 461, 529. «msă 396, 431. mănunt 416, 417. mea 402, 413. *mase 431. mănuntă 490. AA*H 463. măslin AAA. zmîr 395, 409. *mcane 434. măslină AAA. măr al 850. meargă 427. măsură 397. măreţ 760. mease 396, 431. ■maşrapă 843. m<îrg 427. measer 428. mătase 465. mărgăritarul AAA. Ai-fcwf 463. matcă 761. mârgători 445. medelniţă 811. matcele 504. mărgea 412. me/e 413, 429, 432. ma/ 761. mărgîndu 445. meleş 534. maţelor 498. mâ>z 511, 760. Alt A A 420. wâ 407, 529. mărie 761. mencinos 460. măcelar 4 12. măriei 508. menciună 450. măcina 398. Afara 508. menciunos 460. măciucă 408. .\-hPw\ 420. menciun (r )os 460. macină 403, 412. mărire 76 1. menciur 452. mădulări 570. maW< 398, 474, 798. menciuri 450. mâduuă 403. mărîncc 554. mate 433, 434, 475, măduvă 404. mărîncu 473, 550, 554. 529. maestru 402. mărmăitâ 629. meni 476, 762. mâ7*ăz'"811. mărmintii 453. menit 762. măhreme 504. mărs 427. menre 434, 474. măestrie 760. mărluri 642. menri 449. măirite 442. mărturie 671. mente 426, 436. At-fc^HKd 420. mărturisi 761. meniu A27. mălvăjie 847. mărturisit 629. menii 450. mănăstire 444. mărturisitorul 661. *mcra 451. AVKHfa 418. mărturisitura 700. nzere 433, 435, 474. mania 418. mărturisilură 668. mer ei 85 1. A\TVIITA 418. mărunt 398, 416, 417. mereit 850. AATvHiw, 418. măsea 412, 415. mereu 762. manie 476. măsăretate 445. merg 393. merge 429. A'jitpi 425. miloste 812. mergea 557. MB*8 420. milostenia 455. mergînâ 392, 393, 445. mi aţă 851. miloslivie 652. merintic 85 1. miazâ-noaflc 762. milostivnic 657. mersă 446. mz'ez'e 652. milostivnici 6AA. merse 429. micşor 407. milostivnicie 652. merscm 561. mieşura 454. milostivnicit 641. mersere 569. mieşurat 629. milueşte 461. merseru 570. mieşurie 454, 652. A\HAS»CK1i 420. mersese 565. Mie 419. miluiaşte 461. merset 561. wzzc 527, 529. miluieşte 46 1. mersu 457. A\i(X 421. miluitoriu 661. merşu 561. mte» 527, 533. milustineei 455, 507. meserătate 445, 645. mv'ez'ş 534. mincinos 401, 4C0. meserătatea 445. miei 405. minciună 401. mese 431. mz'c/e 412. *minciunos 401, 460 mes(e )i 503. mienre 435. mzVze 433, 435, 529. mesei 502. mzer 451. mineş (i ) 531. meser 429, 798, 858. miere 426. mz'zzz 449. meserătate 446, 448, 645, mierlă 394. mizzre 433, 435, 473. 858. mierloi 394. minte 426. meserere 429, 858. mierluţă 394. mzH/z' 398, 436. meserearnic A32. mieruralu 45 1. minţiră 438. meserernic 657. mzezz 402, 424. minţîră 438. meseretate 448, 645. miez 409. minuinat 439. meseri 644. MlX 421. minuine 439, 470. mestec 673. Mihaile 516. minuini 439. mesteca 404, 673, 713, Mihalcio 516. minunare 635. 762. Mihneei 516. minune 416. mestecătură 673. mz'z 527. minură 474. mestecaire 423. mz'z'a 529. mir 451. mestreţ 405. miiariu 645. mzre 433, 474. *mest7 405. mijloace 515. mir o scală 647. meşter 43 1. mz7ă 846. miroscască 428, 553. meşter sug 490. Mz7căez 503. mirosenie 648. metcal 845. mii cui 811. mirui 835. mezoA 481. milcuială 647. mirure 473. mezz 424. mii cui re 635. mirurea AIA. merw 440. milcuiturâ 668. mistreţ 405, 417. *wz" 533. milosîrd 812. mişăilor 425. AI-A 420. milosîrdenie 648. mişălit 446, 629. mialei 412. milosîrdi 812. mz'sce 484. mz'are 425, 430. milosîrdie 812. mişeilor 763. mişel 405, 409, 763. mişelame 645. mişelamcei 507. mişelie 764. mişelit 764. mi sită 812. mit ar iu 812. mitarnic 657. mitărnicie 652. mitcal 845. mitiutel 471. mitropolitul 701. mit ut e 471. mitutenii 648. WÎ'B 424. MM ca 484. mîcicoanie 479, 486, 657. mîcicoe 486. Miíí 550. mí¿uc 392, 424. mîini 392, 424, 501. mî(i)nile 501. mî(i )nilor 501. mîlcomire 635. mîlcomişare 635. mîlcomişat 64.0. mîlcomită 629. min 396, 550. f«wa 398, 762. minat 474. minare 515. minea 407. mineare 559. mîncătoriu 762. minee 554. minări 762. mîndrie 763. minároste 812. minaru 763. mine 407. mîneca 393. minelor 501. mîneştergură 686. 1010 mingie 479. mîngîia 478, 763. mîngîietură 668 . mîngînictorului 478. mîngînietură 47,9. mîngîios 763. mini 424, 502, 550. mînile 424. minră 473. mînre 473, 501. mînrele 501. mt/n ^rw 501. mz/n ,)rn/e 501. mifn )rulor 501. mm/ 427. mîntuitură 668. 427, 556. mintă 427. mînţiră 450. mi nu 501. mînule 501. mînzii 501. mira 473. mîrced 391. mîrcezi 392. mîreca 473. mîrecaiu 474. mîrecare 635. mîrşav 763. miVz 550. mir iei 502. mmi 502, 503. mirilor 501. mirn 550. mîrule 474. mîssca 657. mişcă 832. mîşccaie 832. mîşcoi 486. mîşcoiu 657. mîzcă 812. mZa/ 812. mlătiş 656. mlătişul 489. mneata 483, 532. A P"RTtfpiA 42 1. mrejele 504. *moarâ 40 1. moare 400. moartea 700. mocrotă 812. Afogăî 500. Mogîldei 516. mohoraşte 549. mohorîţi 644. *moirâ 401. mojdan 812. Moldovcani 441. Moldoveanului 523. Moldoveei 502. molenie 812. A\owuiie 421. mor 549. moriu 549. 554. mormente 514. mormînt 400, 407, 414, 427. morminte 426. mormintele 515. mormînture 515. mortăcinâ 398. A\opre 4 19. mor/z 499. morţiei 507. morii 549. moschicesc 649. moşie 438. moşîoara 438. moştean 648. mostenie 652. moştinaş 645. moşu-nostru 702. *mpărat 493. mucariu 645. muced 396. mucegai 408. mutică 486. muere 426. muereei 507. muerile 700. muia 677. miliare 425. muiaire 425. muieruş 67 1. A8iApe 425. *muira 401. mujdeni 851. mw/7 538, 623. multu 458. m«Wb 458. mulţămcsc 443. mu'ţemi 442. mulţemie 442. mulţimilor 442. mulţi 677. mul ţie 652. mulţime 399. mulţive 678. mulţii 678. mumă 404. mume(e )i 501. mumîne 404. mumîni 502, 702. mumîniei 501. mun.înile 502. mumînre 502, 702. mumînrci 502. mumînri 502, 702. mumînri(e)i 502. muncă 764. munci 764. muncit 629. muncitorie 652. muncitoriu 764. mura 401. mură 400. murgi 642, 673. murgui 835. murguire 635. murguiturâ 669. muritură 669. murmîntele 454. muşca 486. muşchi 845. mtz/a 764. mutare 765. mutat 765. na 613. na/za 840. «a/tá 840. na/Zic 840. nahisil 845. nalbă 416. H4II4CTH 507. naracliţă 813. nardos 840. «ari 509, 765. nasure 512. naşfă 835. «Cííe 546. nastirci 507. nazateesc 649. nâ 400, 529, 534. nădăi 813. nădăjdiiinţâ 655. nădăjduite 635. nădejde 466. năduşi 765. năem 813. năcmi 713. năemnic 813. năcmnicie 653. năluci 765. nălucită 629. năluciturâ 765. nămesti 813. nămestie 813. năpusti 507. năpastile 510. năpădi 765. năpăştile 510. năpusti 765. nărav 765. nâravnic 657. nărav urc 5 12. năravurelcru 5 12. năravurile 512. năvoade 515. năvoadele 515. nâvoc 467. ncirocit 629. Mărod 444, 467. narce. ure 515. năroc urele 515. nărodurile 515. născum 560. născut 629. născută 629. năsip 444. năstăvi 813. năslăvire 570. năstCvitoriu 661. Mctore 447, 682. năvălitură 669. năvedi 813. '•;ică 464. 7ie 529, 533-nea 408. ni adormi ţii 453-neagre 396. ncameş 437, 450-ncamiş 437, 450. neamuri 512, 700.. neamurile 512. neamurile 512. n-fenc.T8AT» 420. neapropietoriu 679.. neascultarea 700. ncavere 679. nebâtătoriu 679. nebătrînit 679. nebeţit 679. nebintetuit 679. neblagodamic 813. neblăznit 679. HESO AS4T8 420. nebun 765. nebuna 544, 677. nebune 499. nebuni 546, 677. nebure 474. «e?ca 678. necăirea 444, 604. necăit 680. necâiurilea 444, 604. ■necălcată 629. ■necălcătoriu 680. wece 468, 542, 604, 709. jzece cu M« cAi/> 604. nece f«zee ,) ezmz 604. wece f Mtce, m'e* ,) dineaorâ (dinioară, dănăoară ) 604. Nechitei 516. «eci 468. neclătit 680. necredincioasă 449. necrescut 680. necrezut 765. necrezuţic 680. necrunt 680. necugetat 680. necurat 765. necuraţi 680. necurăţie 766. ■necurăţime 655. ■necuviinţă 766. necuvinioasă 479. mcuvios 680. nedătătoriu 680. nedejde 466. nedejd (e Jitoriu 661. nedejdeşte 429. nedejdi 466, 546. nedejdui 466, 546. nedejduitoriu 661. nedereaf.te 432. nedereptaţile 509. neăertplaţilor 509. nederepte 432. nederes 680. nedestoinic 766. nedesloinicie 766. nedestul 680. nedeşert 680. nedojenit 766. nedorimitură 680. nedulce 680. HiEpTdTK 419. Mf/ajM 680. ncfăcătoare 680. nc-fără-minte 688. ne folos 680. negata 680. negîndire 680. negoţ 766. «fgn 678. negrije 680. «^ni 395, 433. «fgMră 404, 407. negustănţ 649. Mfgw/a 454, 798. neguţător iu 639. neharnic 680. nehitlenie 489, 680. neiasită 813. neistov 813. neiubit ură 681. neiuşor 68 1. neîmprejur-tăiare 680. neîndurătură 680. neînţelcgătură 680. ncînţclcpciure 474. neînţelepţie 680. neînvăţătură 680. nejurămînl 681. nelucrătoriu 681. MA» HHd • 459. nemănie 681. ncmănui(a ) 445, 467. nemăreţ 68 1. nemărie 68 1. nemearnic AA 1, 470. nemcnele 433. nemeri 766. nemernic 766. nemica 468, 604. nemică 468, 542, 604. nemilă 681. nemilosîrdic 813. nemilostenie 681. nemilostivie 681. ncmilostivnicie 681. nemiluite 681. nemişoae 450, 657. nemîndru 681. nemort 68 1. nemunuia 433, 445, 467. nemzet 855. nenăvidi 813. nenăvăditoriu 661. neegedire 681. neome 439, 499. neomereşte 475. neoşa 644. nepace 681. nepărere 68 1. neplecat 68 1. neploditoriu 661. neplodnic 814. ncpocaanie 814. nepost 581. nepotrebnic 814. nepot u 702. nepreapodobu 814. nepreapodobnic 814. nepreceput 470. nepremenire 681. neprepus 68 1. nepriitoriu 681. neprisloit 681. neputenţă 426. nepiitcnţile 436. ne pul ere 681. neputinţă 766. neputred 681. neputredire 68 1. neputredit 681. n. putrezit 473. ncrăbdat 681. nerăshirat 471. ntrău 681. neroditoriu 766. neruginră 682. neruşinat 767. nesănătate 682. nesătul 682. nescae 541. nescare 541. nescari 541. ne scăzut 682. nescui 540. nesfadnic 682. nesfătuire 682. nesocotiteriu 682. nc stătut 682. nestrînscare 682. nestrînsută C82. nesupunere 682. MfscAri 404, 468, 541, 604, 801. neşchiţd 468, 604. »;«Ze 470, 526. neştine 540. neştiut 630. neştiută 630. neştiutură 682. «erare 447, 518, 682. neted 396. nctocmeală 682. netrecut 630, 682. netrecutu 604. netrufă 682. ncţintre 682. neustoit 682. nevadnic 682. nevastă 767. ncvăzătură 682. învechit 682. nevedea 682. nevederos 682. nevoi 642. nevoie 767. ncvoinţâ 655. ncvoire 635. nevoit 630. nevoitorul 66 1. nevolnic 767. nevolnici 644. nezghep 845. nezlobiv 814. •«//a 405. m 529, 604, 622. nz'ce 468. m'ct-ş 604. nicheiar 443, 604. MZ'CZ 468. «z'wze 433. nimea 542. nimearnic 441, 470, 766. nimele 433. nimeni 398. nimenilca 433. nimerele 542. nimica 468, 604. nimica 468, 604. niminea 433. nimoaşţe 814. nimunui (a) 445, 467. nirişte 814. m'şc/zz* 404, 468, 604. nişchiţel 393, 468. nz'ş/e 412, 470. niştine 468. niştotâ 814. Nitrâpolit 456, 471, 472-«oa 462. Monă 462. zzcao 462, 519,526,528, 529. noaoa 462, 528. noade 528. «ca/Je 4C9, 7C0. ncao-răsădită 687. noasfrcăzece 529. woa.s 531. noa/tM 398, 405. «oaz<ă 403, 407. ziod" 767. nodurc 512. jzoe 529. KO« 529, 552, 678.. nciş(i) 531, 532. HCCJ 462. nooa 462. xoc/e 528. «tor 462. H>>OC pS 421. 421. jicr 501. >;croc 467. nor(u) 501. ;zoJa 454, 678, 798. MOMC 529. MOMO 529. nostruş 534. nostru 533. nostet 399. '»5 464. 'jzsa 464. 'NSM/ 464, 465.. 'ntreg 464. "ntuncne 493-'ntuntreci 464-nţelege 464. nM 400, 415, 464, 715'.. nMao 462. MMăr 403. nuia 408. oare cina* 604. ocărîtoriu 661. ominesc 449. orriaşul 480. pacei 507. nuiale 425. oare ci/ 541, 605. ocărreşte 480. om-iubire 686. oscrîbi 817. pacele 511. numa 604. oarecîteva 541. ocenas 815. omoară 549. oscîrbit 641. pacelor 511. numai 4C0. oarecui 540. ocii 485. omor 549, 573. osebi 455, 768. pacile 511. nume 400, 515. oare încătruo 605. ocinacie 653. omor ăst e 549. os fetită 630. *paceua 413. numele 515. oare undeva 605. ocină 815. omorească 554. osîndă 498. £ae 555. HoyMjA* 420. oawă 403, 404. ocnă 768. omor este 549. osînau 498. pagubele 505. numere 515. ofticai 404. ocoale 5 14. omori 545, 554. os/)ăş 454. păgubite 505. numerele 515. obicni 8 14. odihneală 647'. omorî 545. wcre 419. paharnic 443. minte 504. obicnitu 630 odihni 546. omorîia 558. osteneală 460. paijina 437. nunteei 503. obici 767. odinioară 605. omorri 480. osteniră 460. painjina 437. nuor 462. obidire 635. og/zea/ 488. omrăzi 816. os/ie 817. painjină 817. nuora 678. obidi/ 767. ogniţă 816. omşoru 491. ostîmpi 488, 817. Pa/ie 841. nurori-sa 384. obiditoriu 661. ogoaăă 470, 816. am/« ,) 458. ostrove 514. pamet 451. nw/a 454, 678, 798. obidiu 8 14. ogoăi 470, 816. om-ugoditoriu 686. ostrovele 514. pamete 451. nutariei 508. obîrşcnie 648. ogodinţă 655. omulu 456, 458. osveti 817. pamente 450, 817. 0 obîrşi 814. ogoăite 636. omw/k 456, 457. osvetit 641. pamite 451. WbATiA^^iIJi 420. ogoditotiu 470, 661. onagru 840. 0,5/ 452. pamîntului 498. o 409, 412, 477, 526, ob/iei 767. ogoditoriu-oamenilot 686. onifinos 840. os/i 643. oştire 768. />an 818. 530. oblicire 635. oblicit or iu 661. ogodnic 816. onihinos 840. panaghiar 84 1. *oa 412. oblicitură 669. ogotni 816. o/) 799. ostitoriu 661. £ană 396, 412, 476. caă 462. ooori 545, 815. ogtade 504. ofăcinaş 645. otălmăzui 835. pantocrator 841. oacărăle 506. oborîia 558. ohabnic 816. opăcitoriu 661. otdraslă 448. parasima 841. oajdă 851. o&orn 480, 545. ohileşte 481. opăvai 829. o/eşi 817. o/e/ 817. £ară 395, 402, 769. oa/ă 412. ofcraz 767. o/z/a 388. opăvăinţâ 655. par de 851. oaie 412. obrazire 635. oiatiu 402, 461. oprăvi 8 17. ^are 555. oameni 398. obrăci 815. oietiu 402. Opreei 516. otgheal 488. £ari 510. oamcnilor-ugoditoriu 686. obrăzi 815. o/ac 843. O^rei 516. otrinde 605. 801. ^arră 480, 482. oameri 473, 474. obreazanie 815. o/a/ 843. o/>ri 712. otstîmpi 488, 817. partăsi 480. oarne/ 445, 649. obrezui 815. olevenche 851. opritoriu 661. otveat 817. par/e 407, 511. oamienri 449. olrezuit 641. o/m 851. OJMMZ 528. oţărăşte 549. j!>ar/ea 402. oamini 449. ocaanic 815. o/ogie 653. *or 404. ovreai 441. pattnic 657. oamenii 449. ocară 455. olovite 840. oraşanilor 441. orrean 500. £ar/i 509. oaminri 449. ecare 506. oltariu 816. oraştt 458. ovreie 653. patţiei 508. Oanceei 516. ocă 835. om 396, 400, 459. orăşeani 441. £ar/i/e 509. oare 620. ocâraşte 549. ome 439, 499. orei 454. pasăre 442. oarecare 54 1. ocărăle 506. omenesc 768. orbiciune 644. P pasărea 673. oarecare a 541. ocăreşte 549. omeni 643. orbie 653. pasări 442, 510. oarecarele 541. ocări 455, 545. IVM6HH 419. orbitoare 454. păcatele 465. pasările 510. oarece 541. ocărită 558. omerescu 474. orbitură 454, 669. pasărilor 510. oareceş 541. ocărite 570. ome/ 816. organ 841. />ace 511. paser 452. oare ceva 541. ocări 545. omeţi 643. orgo(a)ne 841. pacea 413. pasere 442. oar« cine 540. ocărîre 635. omide 504. orîndi 817. pace-făcătotiu 686. paseri 510. pasivi 442, 510. paşâste 442. paşe 500. Paşte 506, 546. Paşti 506. Pastile 506. pa/ra 528. patvavi 465. patvasprădzece 447, 529. patriavh 444. patriarşii 501. paZ™ 400, 411, 415. par>«/: 528. patrusprădzece 447. patruzeci 624. pature 512. paturele 512. pa/ 549, 551. pa/ă 553. Pat-eZ 516. Pare/e 516. păzeşte 444. pazi'is 84 1. pazvat 845. păcaic-cădcre 686. păcatele 700. păcătoasa 702. păcătoşi 499. păcătoşilor 500. păcurariu 856-pâduire 440. păduri 446. păhînesle 605. păgînru 473. păgîri 474. păgubi 768. .. păgubitură 669. pă/jar 443. pahară 513. paharnic 443. paharnicul 699. păharru 480. păhămiciei 443. păijini 546. pâijiniră 437. păină 577. painjeni 544, 546, 678. păinjenirâ 437. păinjinivă 437. pămenteşti 449. n^AihftTh 420. pănaţul 474. pănăchidă 443, 841. pănă/a 477, 799. pânătate 646. pânos 658. păntru 427. păr 395. păraZ 493. păra/ 799. paratul 474. părăsi 769. părăsitoriu 661. părăsiţii 520. pârâta 473. pârăţiia 493. părearnic 851. păreche 466. păresimi 411. păre/e 769. părinte 392, 407, 701. părisima 841. păritare 636. părrăsi 480. pătricea 405. păr/î 392, 511, 516, 517, 678. păs 769. păsa 673, 799. păsare 673. păscari 459. păscariu 445. păs carie 445. păscut (ă ) 769. păsoniu 479, 657. păstoriu 639. 856. păşască 428. pâşean 818. pâşitoriu 661. pâşiure 473. păşune 414. păşuneei 507. patriarh 443. pătrînjeiu 500. pâtrînjil 500. PăZrw 437. pătrunde 417. pătrundză 555. păturniphe 445. păţi 769. pă/iZ 769. păzire 570. păzitură 669. pe 492, 614. peana 396. peane 434. peanig 818. peară 396. peasnă 818. pecelluitură 669. pecetluituri 70 1. pecingine 398, 416, 417. pedeapsă 437. pedepsă 437. pedepseală 647. pedepsitură 669. nt^Tp» 420. pe/es 818. pe/i/ă 769. pe/i/e 442. peliţeei 503. pe/î/ei 502. peliţesc 649. petiţiei 503. pene 429. pen/rw 416, 464, 491, 620. pentru că ce 605, 620. pepene 398. pepZari 459. perăche 466. pieindu 577. pină ?a foarte 605. perăe 843. pieiu 575. pînăavarise 852. perdeţi 426. pielceluşc 67 1. pi«e 424, 769. pereche 466. pie/e 412. pîngări 416. peri 410. piepZ 393. pînile 424. perindu 577. pieptene 398. pînr' 464. perire 570, 575. pierde 426. pînră 473. perireei 507. pierdu 457. pinre 473, 474. peri/ 630, 641. pi(e jrdzătoriu-la-sujlet pin/ece 497. pescari 510. 686. pinZeci 497. pespre 491, 615. pieri 412. pînlecos 393. pes/e 491, 615. pieviu 406, 552. pîraşte 549. pesteală 647. pievsec 397. piră 473, 474, 475, 770. pesZi'/ 630, 641. pierz 555. pîrcălab 835. pestiturâ 669. pierzătură 669. pîrcălabul 699. pesz>e 491, 615. pietri 505. pîreşte 549. peşchir 843. pietrile 505. pîrgariu 835. peşteră 497. pinge 678. piri 545. peştere 497. pin* 847. Pfrf 545, 770. n«Tp4 419. pintru 491. piriia 558. petrecătură 669. pio 502. p/aşcă 818. petrece 416. pipăi 769. p/aZe 504. pe/n/a 848. pirăsine 843. p/a/ei 502. PeZrw 437. piscop 470. plătia 557. pe/î 408. piseup 455, 470. plăvoşi 852. piadecă 425. piscupiia 455, 470. pZean 818. piae 556. pistreală 818. pleavilâ 818. piale 425. piş/ă 818. p/eca 557. pialea-denainte 687. pirVii' 841. plecare 770. piară 556. pitulată 630. plecaret 570. piarde 425. pituli 553. p/ecaZ 630, 770. piare 425. pituliş 605. plecătoriu 662. piarză 555. Pizdeni 441. plemui 673. piatră 394. pizwi 643, 818. p/esa 818. picaturile 442. pizmitoriu 661. pletiturâ 678. picioru 519. piiwe 392, 423, 439. p/in 396, 624. nHiKMpe 421. pîineei 507. plinăciune 646. nî^pe 425. pîinei 507. plinru 473. pie 556. pîlcui 672. plîndzere 481. piedecă 396. pîlcure 512. p/inge 461, 546. piedică 396. pină 412. plînsem 561. piedin 398. pi«ă /a curundu 605. plînsu 561. 4«ei 556. pînă la destul 605. nA©d 4 19. ploa 770. poAZi 488. porunci 456. ploao 462. pohtitură 488, 669. poruncile 505. pioauă 403. poi 463, 552. posadă 819. plod 770. pojcri 819. poslanie 820. plodi 770. polojenie 819. poslcdui 820. ploănică 818. poZo;'i 819. pospi 820. plod-purtâtoriu 689 pom 400. posZă 847. pioo 462. pomana 440. pos/i 546, 547. p/op 399. pomăzuitoriti 662. postire 636. IM&K-K 421. pomeană 440, 476, 771. postitură 669. piugariu 639. n«AvfcHH 422. postîmpi 820. plugari 643. pomeani 461. postnic 820. *po 400. Pomeni 771. posturile 5 12. poamă 770. pomenire 569. poticniturâ 669. pobeăi 818. pomeniremu 570. potopăscu 427. pocaanie 818. pomenitoriu 662. potopire 636. pocăeşte 461. pomete 514. potopu 519- pocăinţe 442. pometele 5 14. PoZrebi 820. pocăit 562. ponosul 492, 772. Potropopul 492. pocerp(e)ală 819. ponosului 492, 836. *poZ 408. pocerpi 819. ponosluirc 636. po/i 408. pochiolat 835. ponosluitoriu 662. noirfecTN 422. poci 408, 550. pinoşenie 819. poveasti 46 1. pociu 550, 555. popei 504. povelanie 820. poc/op 492, 770. popii 504. pove/i 820. Pocloni 492, 770. popor 772. povelire 636. pocrătol 836. poporră 480. povelit 630. pocrov 819. porecli 772. poveste 772. Podmet 819. porîncă 456. povesteei 507. podnojie 819. porînceală 456, 772. povestui 820. podoabă 771. porîncele 505. povestuitoriu 662. potfobi 678, 771. por încetele 505. povinui 820. podobie 819. porînci 456. pozderie 456. podobit 771. porîncise 565. pradă 510, 511, 548 podobnic 819. porîncită 630. prade 504, 553. Pocni 441. porîncitură 669. pradzi 553. po//ă 488. pomi 546. praÂ481. po/Zi 488. poroboc 819. prazdnic 488. pogori 545. pcrobocel 648. praznic 488, 772. pogorî 545. porobocie 653. praznice 700. pogorîia 558. porumb 400, 404, 409. prăznuiască 444. pogranzi 819. porumbii 656. pravednic 821. poAZă 488. 1 poruncă 456. Pra*iw 841. 1018 prad 397. l preaînfrumuseţat 683. pre asupra 606. Prăda 397. preaînjrumuşat 683. preaşedea 684. prădare 772. preaînmulţit 683. preatpişi 852. Prădat 772. preaînnota 683. preatrufă 684. prâjene 504. preaînţeleptiune 683. preaţinut 684. prămîndi 450, 820. preaînţelepţit 683. np-fc&iH 420. prămrac 821. prealăcui 683. preavărsa 684. prăsâra 447. prealăuda 683. preavătăma 684. prăvi 468. preamărie 683. preavăzătoriu 684. prăzi 510, 511. preamărturisi 683. preaveşti 684. prăznuitoriu 662. pre amărunt 606. precepălură 669. pre 415, 492, 614, 622. preaminuna 684. precepe 405, 470. np-fe 420. preamînca 683. precepere 429. preabirui 683. preamîncare 683. precupi 821. preablagoslovi 683. preamîndrie 684. precupie 653. preabucura 683. preamîndru 683. pre de afară 606. preacălcătorui 683. preamulţie 684. Predeei 5 16. pre acea 605. preamulţime 684. pre de parte 606. preaeînta 683. preamulţit 684. pre deregătoriu 683. preacovîrşi 683. *preande 434. predeşertu 606. preacumpârat 683. preanota 684. preemi 465. preacurătoriu 683. np-fcnT8 420. preemitu 562. preacurvie-făcătoriu 686. preaoteţ 821. pre fire 606. preacttviinţă 683. preapări 82 1. pregiur 614. prea deregătoriu 683. preapetrece 684. npeHAieCKA 419. preadesptmere 683. preaplînge 684. preimi 465. preadevăr 606. preapodobie 821. preimitoare 772. preaditece 821. preapodobit 684. Pre iuşor 606. preaesi 683. preapodobn 82 1. preîmble 772. preaglăsitoare 683. preapodobnic 489, 821. preîmprejure 606. preagreşi 683. preapodomnic 489. pre împrejurele 614. preaiubi 683. prearâbda 684. preîn 614, 620. preaiubire 6-83. prearădica 684. prejupt 614. preaiubitori 459. preaslăvăscu 427. pre Za/ 606. preaiubiţii 702. preaslâvi 684. pre lăuutrv.l 614. pre aiurea 606. p-reaslăvie 684. pre Zesne 606. preaizbînâi 683. preaslăviiă 684. pre Zwng 606. preaîmbla 772. preaspori 684. pre mai snsK 614. preaîmpistrit 683. preastîpnic 821. premeni 772. preaîmplea 683. preastol 461. premenire 773. preaînălţă 683. prea strig a 684. premieza 799. preaînălţare 683. preastrigare 684. premizare 636. preaînălţime 683. preasirigare 684. pre mijloc 614. premîndeştc 429. premîndi 450. pren 464, 606, 614, 615, 620. pren aceaia 606. pren care 606. pren ce 606. prendeţi 433. 435. prenseră 433. ^rra puţin 606. prentr' 464. prentru 4 16, 490. prentru care 606. prentu 490. predbrăzi 82 1. />re obiccai 606. />re podoabă 606. pre.pune 799. prepunonşi 852. preseci 821. £resî 852. />re 606, 615. prespre 490, 491, 606, 615. prespre neşchit 606. prespre seamă 606. gresie 416, 491, 606, 615. preste neşchit 606. prestîmpire 636. prestoi 821. prestol 461. />mJre 490. /Ve strîmb 606. presupra 463. presupune 682. presupunre 682. />;'e*or 841. pretutenderca 475. pretutindinea 606, 607. pretuiinăinile 606. pretutindirca 607. 408. preţurcle 512. prcufn )ră 607. 413, 416. preuteasii 432, 503. preuţilor 500. prevedea 682. prevedere 606. preveghe 548, 553. preveghează 548. preveghiu 558. preveghcrea 461. preveghetură 669. preveghcţi 573. prevegheze 553. prevechia 405, 444, 773. prevcghiau 558. preveghiare 570. prevence 684. pr ev este 4.29. previ 468. prevîncură 561. />re vremi 606. />ri 449. priatnic 821. pricăjiciune 646. pricepe 405. pricepuţi 470. pricestui 773. pridădi 822. pridădire 636. pridădiloriu 662. pridvoară 513. pridvoarăle 513. pridvoare 514. priere 491. prietelie 479. prictnicie 653. />n 607. />m 7,73. priimăscu 427. priimi 465. priimirem 510. priinţă 655. prijăni 822. prijcni 822. prilăstcţ 650, 822. prilăstire 636. prilăstitoriu 662. prilăstitură 669. /*r«V7 773. prilejire 636. />râw 494. primă 528. primariu 773. primă 528. primăvară 408. primăvăriti 504. primăvcrei 504. prin 464, 614, 615,620. prind 396. prinde 396. prindeţi 433. prindză 555. prindzu 550. prinoase 514. prinoasele 514. prins 630. prinsem (u ) 561. prin set 561. prinsoare 773. prinsură 669. prinsa 458. printru 491, 720. k 459. pripec 822. 547, 773. prisne 607. pristanişte 822. pristavnic 822. pristăni 822. pristănitoriu 662. pristăvi 822. pristîmpi 823. pristoi 823. 822. pri(t)ce 823. priveghia 405. privi 468. prind 396. proceti 823. procleţi 644. procoveţ 823. />rotaî 823. proidii 630. propaste 507, 508. propastei 508. propastie 456. propastile 508. propâsti 508. propovedanie 461, 823. propoveadnic 823. propovedi 823. propoveditoriu 662. propovedueste 461. propovedui 450, 773. propoveduitorul 450. propoveduitură 669. prorec 699. propoceşte 607. prorocestive 823. proroci 774. prorocistvie 823. prorocit ură 670. prorocită 823. proroculu 699. proscorniţă 824. prosfeti 824. proslavă 824. proslâvişti 563. proslăvitură 670. £ros/ 607, 774. prostie 774. pr oliva 492. /)roZiVă 492, 615. />roJm 492, 537, 67S. protivitoriu 492, 678. protivnic 492. protivnic 492. protivnicie 653. psalom 471. psaltire 444. psaltire 444. psăllireei 507. pseltire 444. pucios 408. />wf 459. />m'e 479. n8H£ 479. P«** 516. puind 577. pulgăr-meşter 835. puni 556. />»(n)ie 478, 556. punind 577. pu(n)iu 478, 555. pun oi 515. punoile 515. punre 473. purceasără 446. purcează 555. purcede 406. purcedzînd 577. purczekend 577. £we 474, 475. pur în ci ta 455. puroaele 515. puroi 515. pur oile 515. purta 774. purtătoriu 774. purtătoriu-de-grije (gripei ) 686. pur/ătură 670. purure 607. pururea 607. pururile 607. pururilea 607. pusârâ 446. pustm 561. pustt(u ) 561. /ws/îe 479. />us/« 518, 547. pustiiei 508. pustiiu 518. pustinie 479. pustinit 630. pustiniu 479. />HsJm 479. puştea 414. puş(u) 561. /w/ă 852. £tt*e 461. />wtea 408. putearnic 432. putencios 450. putere 774. puternici 678. puternicie 653. putincios 656. j!w*ra" 397. /wr>«,'z 472, 547. pulredirei 501. putrediter 473. putreditoriu 662. putreditură 413, 670. putregai 408. pulrejuciune 469. pulrejune 409. putrezi 409. putumu 560. puţin 399. puţinca 648. puţind 492. puţindu 476. puţintel 492. puţin (u ) 476. "puţini 476. puzderii 456. m 396. med 550. race 394. Raduh 457. rai 459. raintea 473. ramas 465. rame 463. rană 476. rane 504. ranele 504. ranelor 504. rapă 554. rape 549, 554. rapoosa 460. rari 510. ratăcitură 670. rază 409. răacc 394. rabd 550. răbda 557. răbdător iu 447. răbdurie 653. răci 398. răcoritor 447. rădaciră 473. rădăcina 678. rădăcină 399. rădăcinele 504. rădica 405, 467. rădicai 558. rădicaiu 558. radicare 559. radicarem 570. râdicătoriu 662. Rădovuţ 440. răgi 543. râgiudecalu 684. răi 678. râie 653. răime 655. rămas 447, 774. rămas 560. rămăşiţă 447, 774. PTwM/n^i 421. rămîe 479. rămîetorni 662. rămînea 393, 398, 774. rămînie 479, 555. rămînînd 577. *rănunchi 416, 417. răoia 644. răpaos 440, 447. răpaosu 553. răpască 427. răpaus 440, 460, 548, 858. răpausă 548, 573. răpause 553. râpausi 548. *răpăusa 404, 460, 774. răpească 554. răpesc 549. răpeşte 549. răpiciitne 646. răpiturâ 670. răpoosa 404. răposa 398, 460, 547, 774. răposare 636, 775. răposat 175. răposăm 559. răposătoare 662. "răpousa 460. râpşti 824. răpştire 636. răpştitcrui 662. rărunchi 398, 416, 417. răsae 556. răsare 556. răsăpi 453. răsări 447. răsărită 514. răsărite 514. răsăritele 514. răsâritu 519. răsfirat 630. răsipi 444. răslăbi 824. ras/ăW* 631, 641. râslăbitură 670. răspunde 447. răspundere 115. răspundză 555. răspundzu 550, 555. răspunsă 446. râspunsem 561. răspunsure 512. răspuns(u) 561. răspunzătoriu 775. răstigni 775. răstignire 563. răstignit 562, 631, 775. răsiignitură 670. răstit 631. răsvări 824. răşină 398, 409, 447. ră/ăci 398, 405, 448. rătăcire 570. ratăcitură 670. rătecescu 448. rătund 398. rătunjer 409. răw 394, 425, 440. rău-făcătoriu 687. răutate 394. râvni 453. răvu 440. răzbit or iu 662. războae 515. războaele 515. războia 175. războiure 515. răzbcli 824. răzbuna 775. răzgiudeca 684. răzimat 631. răzveasti 824. re 461. rea 396, 402. r etice 394. recda 447. rebdarieei 507. rebdătoriu 447. reoăe 554. reoae 554. spaheu 845. s^ar 550. s/>are 550, 554. sparge 783. spargere 784. sparset 561. spari 554. s par sără 446. s/>arş 561. spasenia 444. s/>a/ă 784. s/>a/e 506. spăimînta 471. s/>d7a 856. spălătoare 783. spălătorul 7,83. spămînta 402, 471, 548, 678, 800. spâmîntare 559. spămîntarile 509-spămîntai 631. spămînte 553. spămîntiază 54&. spămînteze 553. spărem 550, 554. s/>aV/î 8C0. spăsască 428. spăşească 428. spăsenie 444, 752. spăsenieei 508. spăseniei 508. spăsitoriu 663. spătar el 648, 699. s/>e/e 392, 506. s pe ţie 653. spinrarile 509. spinteca 393. spiră, 841. S/>Z>ZÎ 473. spîndzurămu 559. spinteca 443. spînzv.r 395. spînzura 398, 407, 409, 784. spînzuraţ 559. spodobi 826. spodobire 637. spre 4,07, 415, 615, 721. steagure 512. străjuitoriu 664. şprcgice 490, 684. s/eatza 403, 404, 412. strălucedze 553. sprcgici 490. steaua 4 12. străminare 476, 827. sprejeni 450. *steauăua 413. strâmoşie 653. sprejcnitoriu 450, 519. *s/eă 393. strămoşu nostru 102. sprejenitor iul 450. stejaste 430. strâmtita 784. sprejiniră 450. s/r;/ 827. strămută 548. spresărire 684. stepenă 827. strămutcază 548. sprinceană 417, 476. s/erpe 429. strămuteze 553. sprinţar 784. *s//ă 393. strănepoţilor 447. s put tor iu 663, 664. j stinge 405. strănuta 397, 406. spw/ 55 1. s/z/e/ 784. străstui 827. spuindu 577. s/i/p 497. stred.fi )e 8,28. spuiu 478, 479. stîlpnic 827. s/m'w 469. cnß^e 420. slîlpure 497. streini 469. spunea 551. stîlpurile 513. stremurare 417. spunere 637. stîmpăr 394. s/rtea/ 785. spunie 479. stîrmină 827. stricăciune 785. spunindu 577. C-^TvCTv 422. striga 557. spuniu 478, 551, 556. stogure 5 12. strigări 509. spunre 473. stata 482. strigările 509. spunrcrca 415. stoicăi 500. strigat 631. spurcară 559. stoico 5 16. strigăteriu 785. spurcare 570. sta// 516. s/nm 469. spureţi 474. sta/ 784. striina 469, 678. sp«« 55 1. stolniceasă 648. striinătate 469. spusem 561. stolnicul 699. striinru 468. .spus (t*J 561. stor sură 670. striiresc 649. sta 584. storsu 561. striireşti 469. stae//e 842. strajă 506. s/mVM 468, 476. stairea 423. s/ra;e 516, 784. strijiac 828. sta* 784. strajnic 827. ştrîmb 424, 443. stau/ 407, 413. stranie 827. strîmbătate 424, 443. sză 392. s/ras/c 507, 510, 827. s/r/m/ 437, 449. stăjari 450. s/ras// 507, 510. strimta 437. stăjaşte 430. strastilcr 510. strimtă 437. sta;'/ 827. s/ra/ 785, 856, 858, 860. strimteală 647. sta»t 552. strimţii 437. stătătorul 784. straturile 513. strimtele 437. stătătorul înainte 687. strâvătum 560. strimtură 449. sta/»/ 631. străgni 827. stringe 437, 461. stai-// 827. s/m/w 469. strinsuriei 449. s/ca 393, 396, 412, 413. slrăjuire 570. strişte 828. strîmbătate 646. strîmbilor 500. strimtură 449, 671. strîng 396. strînge 437. strînsoare 185. strînsură 785. strinsuriei 44,9. struncina 406, 417,460, 785. struncinat 785. strunciura 460, 473. CTpfcrk 420. s/ur 801. suară 402. sita//re 398. Suceavă 700. sucui 836. szt/ăr 411. sw/er 549. sufleca 407. su//e/w 519. sughiţa 401. *sughiuţa 401. suguşa 684. sui 547. suiră 559. szz/re 407, 569. sw/rz 570. szz/ă 407, 413. suliţaş 645. suliţaşul 699. szo«ă 846. sumpur 828. sw» 801. SMHO 409. SMwrară 474. supăra 785. supărăturâ 671. supsioară 470. supt-.jărtvănic 688. suptisoară 470. suptuară 470. supue 556. supunindu 577. supuniu 479. surahi 845. suroriei 503. swpa 407, 786. siíftt 473. susioară 470. suspinare 416, 637. suspinarei 54)7. suspine 515. suspini 515. suspinile 515. suspinele 515. suspinilcr 515. suspira 473. suspirare 474. SÍÍSM 458. sutariu 645. sutás 639. svadnic 828. svat 440, 487. svădi 487. svăditorii 4$1. svătui 487. sveaşnic 487. sveastnic 441, 487, 488. sveaZ 440, 441, 487. sî>/e jalnic 487. sveatnicii 441. w«i 487. svenţie 487. si-e/wi 450, 487. sv/ea/ 487. svientu 437. sun 487. snî'n/// 487. si'in/ 487. svînta 398. sfiVsi' 487. siîrşitcrului 487. sî/rcae/ 487. şade 426, 430. sadză 554. şa/e/e 505. sap/e 394,397,409,426, 430. şapteasprădzece 447,529. şaptedzei 452. şaptelea 529. sar 825. sarea 425. şarbeci 426. sârbei 426. şarpe 426, 430. sase 462. şasele 528. şaselea 529. şasezeci 527. sară 425. sădea 446. şădem 446. şălarâ 446. sârbul 425. şărpi 425. săs 425. sătrărel 648. şăzătorii 446. şăzînd 446. săztt 446. şchiop 414. scop 486. seade 430. seap/e 394, 426. şearbeci 426. şede 426, 461. sedez 462. şedere 429- şedzindu 436, 442. şedzumu 560. şep/e 426. şep/e/e 529- şerb 800, 858. şerbeei 426. şerbei 426. T tătârăşti 427. şerbi 643, 800. tătine 500. şerbit 641. Za«ă 846. tătîne 392, 500, 701. ser pe 426. Za/Ză 843. tătînelui 500. şes 394, 409. /agă 625. /ă/m» 500, 701. şese 426. tahtesir 845. tâtîn (r)i 500. şetim 847. /a/e 392. tătînfrJului 500. şez 409. taire 423. tătîrelui 500. şezător iu 663. taistră 49 1. tătîresc 649. şeztu ) 550. ZaZer 497, 847. /ă/»n 473, 500. ;»' 409, 534, 621, 722> Za/cre 497. tătuşi 671. 729. /a/^e 505. /ăw. 836. şidea 449. talpele 505. Ză»m 402, 407. şidzîndu 449. Tamareei 525. tăure 512. şidzuiu 449. tămădui 786. Zăwş 534. şie 533. tar 836. TH.8K 421. şîntie 853. tare 518. /e 445, 530. şirincâ 826. tari 510. teamă 396. şî 438. tariia 442. teamăt 649. şoarece 3,96, 416. tarrul 480. Zeawte 396. şoltuz 826. /a/a" 408, 701. tefderdar 845. şoltuzul 699. tatălui 500. telegare 518. şopti 547. tătîne 442. telegar iu 639. JS^O-K 836. tăciune 399, 408. /ewi 396. stere 800. /ăczis 452. temâtură 671. ;Z/ 549. tăcutu 563. Zeme 429. şZ»'e 549. tăgădtu 786. temeele 514. ştiia 557. tăe 544. Zeme» 459, 462. ,s/»7nă 578. tăere 461. Zemem 479, 787. ştiu 414. Zăza 544. Zeme/»' 479, 643, 828. ştium 562. Zăz'are 402, 461. tementer 853. ştiund 577. tăiatul 687. temere 637. ştiuret 570. tăiere 402. temoare 398, 801. şZ»«Z 631. tăind 402. Zemtt/ 632. *tâiînd 402. Zewe 433, 530. ştiutură 670. TTvA 420. Zenre 433, 435. şucluş 847. i Tip'/d/jv 420. tentare 848. şumăn 828. tărie 786. Ze^sie 450, 843. şupi 853. tărieei 508. tere 433. ;»t/eZ» 828. tărime 655. tescui 787. tărire 678. tescuitură 671. şutelitoriu 664. tărroasă 480. Thomo 516. şutilitură 671. tărţiu 398. TA 420. Z»eaZă 828-//că» 787, 828. ticăit 787. *tiganie 479. ţigăni 479. /»w»^> 395. timpina 469. timpinătură 671. timpirarea 46.9. timpuriu 398. Z/năr 395, 426. Zrnăe 679. tindechie 398-tindzâ 555. tindzu 550. tine 433, 530. tinereţe 429. tineş(i) 531. /moş 658. Zmre 433, 435, 449, 473. Z/nr» 449. /msă 446. /»MS£/ 561. tinsura 67 1. tinşu 561. ZM»Z 555. tipină 484. tire 433, 453, 473. titeluş 846. tîlcovanie 828. tîlharilor 500. /Z/n/ 678. tîmbariu 853. /»»»/> 469-tîmpănâ 506, 828. timpane 475, 506. timpanele 506. tîmpăniş 656. timpina 469, 678. tîmpiniş 656. timpira 469, 473. tîmpiratulu 469. timpirulu 469. tîmpla 678. tîmplă 396. /măr 395, 397, 426. tîneru 447. Zi»;» 7g7. tîrgariu 828. Zim'w 392, 402. toamnă 400, 405. toarce 679. Zoa/ă 539. To-n-fe 420. Zccma 608, 642. tocmală 440. tocmaş 608. tocmeală 440, 679. lóemele 505. tocmelele 505. : ©K/VUATV 419. tocmi 67.9. tocmită 679. tocmitoriu 679. tocure 5 12. Zo/ag 498. toiagă 498. Tomei 516. topazie 842. topiciune 646. topoare 514. Zo/ 538-Za/e 539. tot-puternic 686, 689. tot-ţiitoriu 686, 689. /o*/e 442. /r«da 498. trudi 547. /rnd«/ 498. /ru/o" 801. trufaşi 644. trufâşie 654. /ru/i 643. Tpot-i|sîM 420. truf ului 673. trupurele 512. /« 530. /«/ftă 439. /iot 788. tunariu 645. tunerec 429, 4,93. tunerecul 493. tunete 515. luneture 515. tuneturele 515. tunzăloriu 664. /ura 473. /wrOa 547. /«rod 548. turburat 632. turburămu 559. turbureală 647. turmei 502. /urna 679, 788. turnurile 513. tuspatru 527. tustrei 527. tuşina 401. tuşire 637. *tuşiuna 401. /«te 454, 527. tutindinea 608. tutindinile 608-tutindinilea 608. tutindi (n )re 608. întinderea 608. tutindiri 608. /u/or 539. tuturor 539. tuturora 539. tuturor 456. Tj/nr 475. ţărani 466. /ard 394, 408, 425, 504, ţarra 482. /ar 452, 504. /dra» 639. ,/ări 452, 511. /ariei 452. /ări 511. /dna' 452, 504. Zării 452, 504. /ări7e 452. /ânnă 438. 448. /arm 394. ţărmure 425. ţărmurile 513. Zărran 482. /ăr/ 394. /ăs/ 425. /eară 394, 425. ţepeni 678. ţepenie 654, /e/>se 415. /mei 452. Zeri/e 452. /m'na 438, 448. /eriră 438, 448, 473„ /eru 452. Zerină 438, 448. ţermure 425. ţerrina 482. /err/xă 438, 448. Zes 394. ?ese 408, 415. ZesZ 787. /» 534. /ie 398, 530v /ie; 531. ţietoriti 664. ţittură 671. /ii 550, 555.. /itf* 420. /wnd 577. ţiiloriul 664^ iitură 671. /imir 828. //«ă 555. /ine 395, 461, 542.. /inea 542. /ini 550. /7/>i> 479, 555. ţinietoriu-de-cinste 686. finind 577. ţiniu 479, 550, 555. HHHMO 420. /i«rea 473, 542. ţinrurctu 570. ţinrutu 560. #n« 458. ţinum 560. /iwMZ 787. ţinutele 515. ţinuturi 515, 700. ţinuturile 5 15. /iri 555. /i/ă 438. /iu 408, 409, 550. /ude* 828. Ţîgancâ 453. Ţigani 453. ZînwZ 448. ffVu/uZ 448. Zi/ă 389. U « 463, 477. uă 413, 477. *t«ăr 404. u',ra 484. wcări 455. uceniţâ 829. uceş 438. «c/ji 484. ucide 788. ucidei 462. weidere j"88. ucig 55). ucigâ 5*5. uciginâii 517. ucisără 446. uciscre 570. uciseri 570. ucisetu 561. uclcni 829. udătură 788. *wer 404. wcy 566. «ger 404. «g/mt 829. ugoadâ 470. «god 470. «godi 470, 816. ugoditoriu 470. ugodnic 470. «idi 829. «iZ 482. «t/a 407, 482. uitare 569. ov4\ 420, 477. ov4\cp£Aop8 420. ujură 846. w/cior 410, 416. uleiu-de-lemn 686. w//a 407, 413, 482. ultaremu 570. ultaru 569. ultămu 559. ultătoriu 482. ultoare 493. «/«V 836. ■uluită 836. «m 494. umărul 445. umbra 544. umbri 544. «med 397. umerul 445. umilerie 829. umili 789. umivalinţă 829. umnoyi 829. umorriţilor 480. «wjtdi 399. umplu 433. umplut 560. «/> ; 477,478,526,709. una 526. *««ă 477. unchi 405. unchi-meu 702. MH cor» 687. unde 397, 446, 62 1. uncalte 189. ungherelor 491. unghi 392. uniciune 646. unii 526. uniia 538. tmra 475. unrui 474. unsprădzecele 447. unsprăzece 447, 526. un sură 671. untunerec 469. unturece-se 469, 527. unlurercc 469, 774. unturos 658. unluroşa 644. «»«/ 526, 709. un(ul) născut 681. unulu 458. i«o 526. uom 561. upăvâdi 829. upăvăinţă 655. upovăeşte 461. o^oi'ăi 455, 547, 829. upovăinţă 455, 655. upovăitoriu 455, 664. upuvăi 455, 547, 829. iipwcăiiyţă 455, 655, upuvăire 637. upuvăitorilor 455. upuvăitoriu 664. ura 476, 478. wras/e 396, 430, 549. *«ră 477. urâciune 801. urăsc 395. «rfci 454. urbitură 454, 669. urdin 398. urdina 789. urdiniş 789. urească 428. ureaşte 396, 430. «rcc/;e 400, 414. ureciuri 474. «rescw 427. wri 438, 545. uric 836. uriciunre 438. uriciure 438. uriia 558. urilor iu 438. urî 398, 410, 411, 545. urîciune 789. urîciuni 519. «riia 482, 558. itrire 637. «rte 438. urît 562, 789. următoriu 664. ttrnn' 643. urmitoriu 664. urmui 673. V urmuire 637. ©yppiSHP'fc 421. va 566, 567, 568. urreciunri 482. vaci 510, 511. urri 482. vaci (le ) 517. urrîia 482. vadă 829. urşinic 854. vadră 440. mu 477, 478. vai 621. «J-M/M. 473, 474, 476. vaide 621. «rzi 409. vaite 509. urzică 401. vate 408. urzitură 789. valure 512, «soc-i 854. vamăş 652. «scă 407, 415. vamăşi 450. usebeală 455, 647. vame 505. «sebi 455, 605, 642. vamele 505. usebiturâ 455. vamei 504. usr.ă 488. 789. vameşi 450. uspăta 454. vară-sa 702. uspătătoriu 664. vare 399, 608, 621 uspăţ 454. varccarele 541. uspeteazâ 445. varece 541. uspcteze 445. varecine 540. usprăzccelc 484. varecîi 54 1, 608. usteneală 460. vareundc 608. «stern' 460, 547. varga 396. ustenit 632. varmeghic 837. ustnâ 488. varo şi 852. 1034 varvar 847. varvarese 649. vasilisc 842. vasiliscă 842. vataşi 466. vatămi 554. vateme 554. vază 555. vă 400, 530, 534, 801. văcui 461. vădi 7'89. vâditcrin 664. vădi tură 671. vădnicie 654. vădită 403. văâucsc 649. văs'Mc 642, 492, 502. văauoei 502. văduoi 5X)2. văâuolc 502. vâăuolor 502. vâdutiă 403. văduv 404. văduvă 404, 492. vădzindu 436. vădzf/w; 550. văd zum 560. vaite 509. BhATg,U 460. vă»î 427, 567, 568. vămăşi 450. vămâşie 654. văndăgi 836. văpsariu 645. văr gură. 801. vărgure 421. vărs 393. vărsa 393. văşminiele 445. vâşmînt 445. vutah 401. vâtaji 501. vătăma 466, 790.. vătaşii 501. vencure 449, 570. vestui 830. vătui 829. vende 436. B£lll.Vl41T'JAh 420. vătuit 632. vendeca 450. veşmentu 421. văţătoriu 493. vendecă 433. veşminţel 648. văz 395, 555. vene 562. veşmînt 397, 407, 427, vâzătură 671. veneri 426, 434, 435. 445. veac 790. venge 433. veşmintele 426. veac- 452. veni, 398. 573. veşted 408, 416. veaei 441, 513. venii (u ) 562. veştedzi 490, 547. veacii 513. venim 562. vestejascâ 428. veacinic 441. venin 396, 39.8. vestejaşte 430. veacure 512. veninat 679. vestejăsc 427. veacurele 512. venindit 57-8. vesteji 416, 490. veadră 440. veniră 562. ve/i 567, 568. veatrilă 829. venire 562, 563. via 801. vecenru 435. venise 565. viarme 394, 425. vec/zi 393, 679. veni/ 562, 632. viaţa 418. vechime 393. venrără 562. BÎAIU 418. veci 441. ve,fn Jre 562. viaţeei 504. vecinrilor 415. vcnreadză 449. viază 548. sen» 419. venremu 562. viciui 837. vecuitoriu 664. venrerâ 562. videa 449. vede 429, 461. venreri 426, 70 1. vidic 837. vedea 402, 407, 408. venret 438. vie 408, 409, 434, 478, vedei 462. venri 473. 547, 801, 858. vedere 790. venriră 562. vîeatnic 651. vedzut 445. venriu 473, 562. vieei 508. veghe 573. ventişoru 449. viete 509. vegheat 559. ver 452, 566. vierme 426. veghere 570. verde 429. vietoare 657, 664. veghetoare 791. vereadzâ 449. vietoriu 657, 664. veghi tură 671. verecare 54 1. vieţeei 504. veg/n' 548. vereri 426. vieţiei 503. veghia 790. ver gură 421. vieţile 505. veg/jie 548, 553. veri 473, 566, 621. vig 837. vei 566, 568. verimu 562. vi/zor 481. velicie 830. vernic 830. vihorit 481, 641. vem 427, 567. *versa 393. vihorrulu 480. vene 555. verze 79 1. vii 551, 556. vence 433, 551, 712. B.csAAiUe 420. viia 544, 557. venei 436. veselieei 508. viiariu 461. vencu 436, 555. veselitoriu 6.79. sUpAte 425. vencură 449. veselite 458. viia fa 418. vitale: 505. viiaţiei 504. viiaze 553. viile 509. viindu 578. viitor iu 664, 791. viiw 556. ■bfli 420. BÎ^M 420. vt» 398. vind 476, 791. vin-bcutcriu 689-vince 433, 679, 801. vindec 655. vindeca 39.8. vindecateei 507. vin a ceat 559. vindecă 433. vini 395, 434, 435, 562. vinem 562. vineră 562. w'nm 395, 426, 435. vine/ 562. vineze 449. vinge 433, 551, 679, vini 469, 556. vinia 479. vtnte 434, 476, 478, 556. vinindu 578. vi (n Jiu 551. vt'no 573. vinovaţi 679. vintată 448. vinrără 562. vinre 473. vinreadză 449. vinreri 426. vintişot 449. vintre 801. vi» ni 679. vinzi 436. vt/>* 801. viplurele 512. vtVe 562. vireri 426. vis 564. viseremu 570. vtso» 842. vistârnictl 648. visliariu 842. vistiarul 699. vistiiar 499. vistiiariu 461. vistiietiu 461. viş //w ) 561. vi/caz 472, 791. vife/fe 609. vitreg 397. viţel 405, 408. vi/e/e 429. v*'« 434. vivorît 641. vivorîtu 481. vi7/d 75)1. vt7/e 791. v«/e/e 489. vi/Avd 791. vf/Ave 791. id/s/i 791. vîlsvi 791. vîltur 460. t-îna 397. tină 396. vin ¿7 395, 397. vînătoare 645. vînătoare 477. vine 555. vîncă 436. vîncu 551, 561. vîncură 449, 561. vina* 396. vîndutu 457. vîndzu 555. vintată 448. vinrără 562. vfns/a 489, 547, 791. vînslămu 559. vînslăloriu 664. rin/ 395. vînture 512. vi nt urc le 512. tinză 555. vira/ 474. vtV/ 397. vtVA 481. vtVs/a 679. viV/es 392, 397, 608, 791. virloşare 679. viVtefe 397, 408, 791. tir/ 481. risc 395. vîzntscnie 830. vîznesi 830. vlădică 444. vladico 444. v/as/e 830. Vlădeni 441. v/ddică 444, 791. vlăăicăei 500. vlădicesc 649. vlădici 444. vlădicie 792. vlăduitoriu 664. BA-hTSph 460. vlihvele 489. RAiSpb 460. vludtii 467. Boa 419. voa 462. voao 462, 530. voaoş 532. voastr'eş 534. voastri 449. voauă 403. vodi 830. voditoriu 665. voditură 671. 80« 419. no* 420. vot 459, 53j0, 552. voinic 792. voinici 792. voiş(i ) 531. voişivâ 532. voit* 456, 459, 566, 568. voivodă 792. voivodeasâ 648. voJm'c 609, 830. volnicie 654. volnica, 458. vow 567, 568. voo 462. vor 567, 568. vorbesc (ii) 458. vorfti/ 471. vornic 488. vornicul 699. voroavă 471, 792. vorovi 471, 793. vorroavă 480. vorrovi 480. BOCT-k 419. votte 530. vracitp 830. vrajbele 505. vrăjmaş 466. vrăcesc 649. vrăciuire 637. 8p-k\"fc 422. vrâjaşte 430. vrăjbi 679. vrâjbie 654. vrăjmaşul 701. BPT»CTi 421. ■rV.Bri 421. vrea 407, 409, 585. vreadnic 441. vreadnici 441. vreavă 830. vre-diniora 609. vrem 567. vreme 700. vre/i 567, 568. vrevi 831. vtilponilor 479. vuitoare 493, 793. vultur 460. vurture 470. vnrn 454. 7. zace 394. zadă 394, 402, 409. zaduhulu 444. zaharie 516. zahatiei 516. za/cg 444. zapisuri 513-zar&a 845. zavist 831. zavisti 643. ideea 411. zddnA 481. zăduvul 481. zăminţi 831. zăpădi 643. zăpăzile 506. idprifM 831. xa^rtft 466, 831. zăprilire 637. zăpretil 632. zăritoriu 665. zărvuire 637. zăstăvi 831. zăstîmpi 831. zdn 394. zăvească 831. zăvidi 831. zbiarătele 515. zbiaretcle 515. zbor esc 649. zbor iste 831. zborrulti 480. z/mra 414. zdrăvui 831. zdrooi 455, 489. zdrubi 455. zâmbitorilor 455 zdrubitură 455. zdrumica 414. zeace 394. zece 426. zece/e 528. zecelui 528. zeci 449, 624. zeciui 793. zepreti 466. zerban 845. zerbap 845. zen 394, 409, 856. zgaibă 416. zagrbură 854. zgăibos 658. zgdw 854. zgăura 414. zgăurele 512. zi 700. *zia 462. zic 410. zicătoriu 665. zice 409, 462. zicea 557. zicere 637. zicîndu 578. zid 472. zidi 793. zidire 570, 793. ziditor iu 793. zidui 831. ziestre 436. zi/e 700. zi/e (e ji 502. zi/i 449. ziminti 83 1. zingir 845. *zinte 395. zio 502. zioa 438, 462. zioei 502. zioi 502. ¿¿5 632. zisere 570. zise* 561. zisctu 563. ziş(u) 561. ziua 403, 404. 831. zilei 489. z/eaeă 832. zmăw 437. zmeu 437. zmicura SOI. zmieu 437. zmulsemu 561. znamenie 793. zoa 438. -ZJ-OC-Î 489. ^«a 438. zveazeiă 832. zvînlura 414. MACÉDO-ROUMAIN ahtarc 415. ahtîntu 415. aistej 517. ana/Z 469. casăl'ei 517. casil'ei 517. A't'e 399. wîâW 511. mărmintu 453. meale 413. (m)prostu 607. (m)prustezu 607. «'a/ă 412. «'a/e 412. H'ia 529. trftt 510. MÉGLÉNO-EOUMAIN amprostu 607. pj-csZ 607. LATIN *assiminare 409. *autumncim 400. *ea»î 517. "carre 514. *cinna 476. *,deşir rare 486. *elijacere 411. *fiarre 514. *gennam 395, 476. putinnum 476. *rorem 404. « 452. PROVENÇAL «YaJ 600. VIEUX SLAVE MtHe 435. BULGARE IzdraiM 492. Zawc 846. SERBO-CROATE Zfluac 846. RH.ÉTO-ROMAN «Ya; 600. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES TOME PREMIER Préface 5 Liste des abréviations 9 Introduction 11 Chapitre I. — Aperçu général. La romanisation de la péninsule balkanique 29 Chapitre II. — L'élément autochtone 33 Chapitre III. — Le latin 61 Phonétique 82 Morphologie 136 Syntaxe 175 Lexique 185 Chapitre IV. — Développement du roman balkanique jusqu'à l'invasion des Slaves 202 Chapitre V. — L'influence slave 230 Chapitre VI. — La langue roumaine au sud et au nord du Danube. Origine des trois dialectes 274 Chapitre VII. — Influences albanaise, byzantine, bulgare et serbe 326 Influence albanaise 326 Influence byzantine 332 Influences bulgare et serbe 336 Chapitre VIII. — Influences hongroise, cumane et polo- naise 343 Influence hongroise 343 Influence cumane 351 Influence polonaise 356 Chapitre IX. — Les plus anciennes traces de langue rou- maine 359 Conclusion 367 TOME II Préface 375 Liste des abréviations 377 Chapitre IEl8pHUX p 456, r. 11 de jos = apostoli. apostol-^ p 459, r 12 de sus = H6A$MNH4 r HEASAIHHAŢ - p- 471, r. 16 de sus = biciunare buciunare p- 475, r. 4 de jos — EHHpt, EHlipf p. 484, r. 7 de sus = şi şt p. 485, r. 4 de jos — Augustumdecrevieum Augustum decrevi eum p- 486, r. 2 de jos — micicoe mîcicoe p- 508, r. 16 de jos = lucraraiei lucraviei p- 533, r. 5 de sus — slrinsesr strinsese p- 564, r. 6 de jos = învineţit învîncut p- 595, r. 13- -12 de jos = est nomen est nomen est nomen p- 673, r. 19 de sus = (mari) an (nari) au p- 707, r. 15 de jos = caleasa calea sa p- 710, r. 18 -19 de sus = constation constatation p- 734, r. 19 de jos = giuvghe giunghe p- 739, r. 17 de sus = de stingea ăeştingea p- 803, r. 18 de sus = blogonhanie blagonhanie p- 863, r. 15 de sus = 40 61 p- 863, r. 17 de jos = 44 64 p- 867, r. 6 de jos = s-a s-au p- 869, r. 19 de jos = isrtoromâna istroromâna p- 869, r. 2 de jos = „reconstruire"a „reconstruirea" p- 870, r. 19 de sus = micracle miracle Lector: NICOLAE ALEXE Tehnoredactor: ELENA CĂLUGĂRIT Bun de tipar 4.IX.1975. Tiraj 1570 ex. legate ljlm Coli ei. 72,04. Coli tipar 66,50 ?? ?? V 2 6 8 VIII 7 VIII 52 51 13 56 13 57 16 60 16 63 31 68 69 72 37 71 37 76 75 88 67 90 08 89 08 93 104 93 101 102 103 107 103 110 109 114 114 113 114 120 126 119 126 131 122 131 121 126 140 127 140 130 129 149 132 149 131 153 134 153 152 154 136 154 137 140 139 167 144 167 143 154 155 194 156f> 194 157f> 158 161 207 162 207 163 271 194 271 270 212 306 213 306 345 230 345 344 347 232 347 231 357 356 357 356 367 241 242 367 375 Î247 248 Î77 375 Î249 250 Î77 256 255 4C1 262 4C1 263 264 402 403 402 404 405 265 405 270 408 269 408 278 127 277 127 282 435 281 435 286 445 444 445 444 445 444 445 447 288 447 287 451 450 451 289 452 292 452 291 439 45S 439 45S 466 298 466 297 308 490 309 490 496 312 496 315 503 502 503 502 504 505 504 505 324 325 328 523 329 523 346 566 347 566 358 588 357 588 593 362 593 361 382 64? 383 64? 394 667 393 667 G398 G397 400 679 399 679 406 405 692 408 692 407 440 759 758 759 442 441 .800 8011 .800 8011 466 809 465 809 814 468 814 467 819 470 819 469 ¿832 475-' .836 482" .836 483" 845 486 845 487 492 493 494 863." 497 863." 502 501 875 504 875 503 508 510 885 511 885 518 517 892 894 519 892 520 8% 521 8% 522 523 901 524 901 525 526 905 527 905 906 528 906 529 260, 260, 903 530 903 908 532 911 531 911 913 912 913 533 914 534 914 535 536 917 537 917 538 919 918 919 544 923 927 546 927 547 550 937 551 937 554 939 553 939 556 942 555 942 951 560 951 561 564 957 959 566 959 565 961 572 961 569 574 972 573 972 576 575 981 580 981 579 984 582 984 581 586 583 991 990 991 587 588 993 992 993 995 590 995 589 592 997 591 997 594 998 593 998 596 1000 595 1000 1005 598 1005 597 1007 599 1009 600 1009 1008 602?. 601?. 1014 604 1014 603 1017 606 1017 605 608 607 1021 610 1021 609 1025 1024 1025 611 1027 612 1027 1026 614 102» 615 102» 1033 616 1033 617 622 623 1036 624 625 1044 1 629